Source : Responsible Statecraft, Paul R. Pillar
Traduit par les lecteurs du site Les Crises
Les États-Unis ne se sont jamais engagés dans des alliances au Moyen-Orient, qu’il s’agisse d’alliances multilatérales telles que l’OTAN et le traité ANZUS [Australie, Nouvelle Zélande et USA, NdT], ou de pactes de sécurité bilatéraux comme ceux conclus avec le Japon et la Corée du Sud. C’est une bonne chose, étant donné le mélange de rivalités et de conflits dans la région et leur propension à engendrer des guerres. L’implication meurtrière des États-Unis au Moyen-Orient a déjà été assez désastreuse comme ça, même sans aucune alliance à respecter.C’est avec la formation, en 1955, du Pacte de Bagdad, connu plus tard sous le nom d’Organisation du Traité Central (CENTO), que les États-Unis se sont le plus rapprochés d’un tel engagement. Les États-Unis sont le principal promoteur de cette alliance, bien qu’ils n’en soient jamais devenus membres car, selon le secrétaire d’État de l’époque, John Foster Dulles, l’opposition du lobby israélien rendait plus que douteuse la ratification par le Sénat. Un coup d’État en Irak, une invasion turque à Chypre et une révolution en Iran ont tué le CENTO à la fin des années 1970.
En dépit de l’absence d’engagements des États-Unis dans des alliances, le discours relatif à la politique américaine au Moyen-Orient fait couramment référence aux alliés (et parfois au terme un peu plus neutre de partenaires). Ces termes sont utilisés non seulement comme une description vague mais aussi comme une prescription stratégique, en partant du principe que les États-Unis devraient manifester une préférence ou une considération particulière vis à vis de leurs alliés dans la région.