les-crises.fr

Ce site n'est pas le site officiel.
C'est un blog automatisé qui réplique les articles automatiquement

Quand Amnesty International et la LDH dénoncent la France…

Thursday 23 April 2015 at 01:48

Et là, on en entend quand même moins parler que quand ils dénoncent des choses en Russie ou Ukraine, non ?

Amnesty – France : la liberté d’expression à l’épreuve [15/01/2015]

© Jeff J Mitchell/Getty Images

Au moins 69 personnes ont été arrêtées et poursuivies depuis le 9 janvier 2015 pour « apologie du terrorisme », infraction dont la définition reste vague. Le risque est grand que ces arrestations violent la liberté d’expression.

Des dizaines de personnes ont été arrêtées et poursuivies pour « apologie du terrorisme ». Le risque est grand que ces arrestations violent la liberté d’expression.

Toutes ces arrestations ont été effectuées, visiblement, sur la base de propos tenus à la suite des attentats meurtriers commis à Paris contre le magazine Charlie Hebdo, un supermarché casher et des agents de la force publique, le mercredi 7 et le vendredi 9 janvier.

Au cours de la semaine qui vient de s’écouler, les dirigeants mondiaux ainsi que des millions de femmes et d’hommes du monde entier ont défendu la liberté d’expression d’une voix haute et forte.

« La façon dont les autorités françaises réagissent à la suite de ces assassinats constitue un test décisif de leur volonté de faire respecter les mêmes droits pour tous. »

AU NOM DE LA LOI CONTRE LE TERRORISME

Les arrestations et les procédures judiciaires sont les premières à se dérouler en vertu de la loi de novembre 2014 contre le terrorisme. Elles s’appuient sur un article du Code pénal en vertu duquel la « provocation » ou « l’apologie » d’actes terroristes sont désormais passibles d’une peine d’emprisonnement pouvant aller jusqu’à cinq ans et d’une amende de 45 000 euros, la peine étant de sept ans maximum et l’amende s’élevant à 100 000 euros si l’infraction est commise sur « un service de communication au public en ligne ».

La « provocation » ou « l’apologie » d’un acte terroriste étaient déjà des infractions en France mais, depuis la loi de novembre 2014, ces faits ne sont plus réprimés par la loi sur la liberté de la presse, mais par le Code pénal. Cela permet aux autorités d’accélérer la procédure, ce qui s’est produit pour plusieurs des affaires récentes.

L’Etat est le premier garant du respect des droits et des libertés. Interpellez François Hollande.

Outre le cas très médiatique du comédien Dieudonné M’bala M’bala, on peut citer le cas d’un homme qui hurle en pleine rue « Je suis fier d’être musulman, je n’aime pas Charlie, ils ont eu raison de faire ça », ou bien celui d’un homme arrêté pour conduite en état d’ivresse qui aurait crié aux policiers « Il devrait y en avoir plus, des Kouachi. J’espère que vous serez les prochains ».

Un homme de 21 ans, interpellé dans un tramway pour défaut de titre de transport, aurait lancé aux contrôleurs « Les frères Kouachi, c’est que le début, j’aurais dû être avec eux pour tuer plus de monde ». Il a été condamné à 10 mois d’emprisonnement.

Nombre de poursuites ont déjà entraîné des condamnations, en vertu d’une procédure accélérée.

Les arrestations, les comparutions et les peines font suite à une circulaire émise le lundi 12 janvier par Christiane Taubira, la ministre de la Justice, et faisant savoir aux procureurs que « les propos ou agissements répréhensibles, haineux ou méprisants, proférés ou commis en raison de l’appartenance à une religion doivent être combattus et poursuivis avec la plus grande vigueur. »

LA LIBERTÉ D’EXPRESSION NE DOIT PAS ÊTRE RÉSERVÉE A CERTAINS

Les États sont tenus, en vertu du droit international relatif aux droits humains, d’interdire tout appel à la haine nationale, raciale ou religieuse qui constitue une incitation à la discrimination, à l’hostilité ou à la violence. Mais les infractions définies de manière vague, comme « l’apologie du terrorisme », risquent de criminaliser des propos ou diverses formes d’expression qui, tout en étant indéniablement choquants pour de nombreuses personnes, ne vont pas jusqu’à constituer une incitation à la violence ou à la discrimination.

Les traités internationaux sur la prévention du terrorisme prévoient la criminalisation de l’incitation à commettre un acte terroriste. Cependant, une notion comme « l’apologie du terrorisme » risque d’être utilisée pour criminaliser des propos tenus sans l’élément intentionnel nécessaire à la définition d’une infraction et sans qu’ils soient directement susceptibles de provoquer des violences de ce type.

Certains des cas récemment signalés en France ont peut-être dépassé le seuil au-delà duquel il devient légitime d’engager des poursuites, en dépit de la liberté d’expression. Mais d’autres cas ne remplissent pas ces conditions, même si les paroles prononcées sont révoltantes.

« La liberté d’expression ne doit pas être réservée à certains. L’heure n’est pas à l’ouverture de procédures inspirées par des réactions à chaud, mais bien plutôt à la mise en place de mesures réfléchies qui protègent des vies et respectent les droits de tous »

Source : John Dalhuisen, Directeur du programme Europe et Asie centrale d’Amnesty International, pour Amnesty International France


Amnesty – Protégeons nos libertés [16/01/2015]

Protégeons nos libertés

Après les attaques sanglantes de la semaine dernière, Amnesty  International vous invite à adresser un appel au Président de la République. 

Après les condamnations des attaques sanglantes de la semaine dernière, des millions de personnes ont témoigné leur indignation et leur solidarité, signe d’un très fort attachement aux libertés fondamentales.

Et pourtant, dans les jours qui ont suivi ces attaques, des dizaines d’actes violents et discriminatoires visant des personnes et des lieux de culte ont été signalés.

Amnesty International s’inquiète aujourd’hui de la recrudescence, dans le débat public, de propos remettant en cause les droits humains : propos haineux et stigmatisation de populations en raison de leurs origines ou religions, injonctions de réduire certaines libertés, appels à une surveillance de masse des communications…

L’Etat est le premier garant du respect des droits et des libertés. Interpellez François Hollande.

Les autorités doivent veiller au respect et à la protection des droits de toutes les personnes, quelles que soient leurs origines, leurs nationalités ou leurs religions.

Dans toute mesure de sécurité et de lutte contre le terrorisme qu’elles seraient amenées à prendre, elles doivent respecter les droits fondamentaux et les conventions internationales liant la France.

Toute restriction à la liberté d’expression doit être légitime, proportionnée et nécessaire au but visé.

Lire notre communiqué en anglais

Source : Amnesty International France (Communiqué)


LDH – Déjà 50 poursuites engagées au pénal pour apologie du terrorisme [14/01/2015]

La loi antiterroriste, adoptée le 4 novembre 2014, a supprimé de la loi sur la presse l’apologie du terrorisme pour la transférer dans le Code pénal. Lors du débat parlementaire, la Ligue des droits de l’Homme avait démontré qu’il s’agissait d’une décision inefficace pour la sécurité, dangereuse pour les libertés et, pour tout dire, néfaste pour la crédibilité de la justice.

Les récentes poursuites en rafale sur la base de cette nouvelle disposition, au motif d’une apologie du terrorisme, donnent lieu à des condamnations parfois importantes, et sont prononcées dans les conditions détestables qui sont celles des comparutions immédiates, alors que le plus souvent il s’agit d’actes d’ivrognes ou d’imbéciles sans même aucune publicité. Ces peines pour des faits grotesques montrent à l’évidence combien la LDH avait raison de mettre en garde contre la possibilité de dérives qui auraient des conséquences redoutables pour des personnes. Ainsi les auteurs de tels faits seront-ils passibles d’une inscription dans le futur fichier antiterroriste ?

Pour que l’incrimination d’apologie du terrorisme garde son sens et son efficacité, la LDH appelle à retrouver la raison et à réintégrer le délit en question dans la loi sur la presse pour redonner son intégrité à ses dispositions protectrices des libertés.

Source : Communiqué LDH (Ligue des Droits de l’Homme)

Source: http://www.les-crises.fr/quand-amnesty-international-et-la-ldh-denoncent-la-france/