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Quand un journaliste minimise l’inexcusable sur RFI… (ELLE 3/3)

Monday 5 January 2015 at 00:28

Pour terminer sur l’affaire ELLE (Partie 1 et Partie 2 ici) voici l’article hallucinant de RFI sur ce sujet :

Comment le magazine ELLE a été berné par une néo-nazi ukrainienne

Par RFI

[Découvrons une nouvelle star du "journalisme" français : "Spécialisé sur les thématiques liées à la défense et aux relations internationales, je suis indépendant et travaille principalement pour les rédactions de Radio France Internationale (RFI), de Slate et du mensuel Défense et Sécurité Internationale (DSI). Doctorant en sciences humaines, je suis rattaché à l’université de Strasbourg, sous la direction de Philippe Breton, spécialiste des techniques d’argumentation. Mes travaux, tant comme journaliste que comme chercheur, m’amènent à participer régulièrement à des conférences et des colloques. Je suis également parfois invité à me retrouver de l’autre côté du micro au cours de débats où j’interviens comme analyste. Ces interventions sont toujours le fruit de ma double expérience, de journaliste et de chercheur. Je tâche d’y apporter une expertise éclairée par des réflexions nourries par l’actualité et par la connaissance."]

(notez bien l’histoire du “pseudo” ici)

Alors M. Mielcarek, déjà le titre, ça ne le fait pas du tout.

Primo, le titre devrait être du genre “Comment ELLE  a désinformé ses lecteurs” ou “Comment ELLE a gravement manqué à ses obligations déontologiques”  ou mieux “Comment ELLE a berné ses lecteurs“.

Secondo, je ne vois pas en quoi il a été “berné” – ce qui semble le dédouaner de sa responsabilité. Il envoie un reporter rencontrer des volontairEs combattantes dans le bataillon Aïdar, dont ceux qui s’intéressent à la chose (et c’est le cas du reporter) savent bien qu’il comprend de nombreux éléments néonazis/fascistes, et qu’ils ont été accusés, comme vous le rappelez plus loin, de crimes de guerre par l’OSCE et Amnesty International, et ce bien avant le reportage). Il fallait donc être d’une prudence de sioux. Il pensait y trouver quoi le journaliste, des Rosa Luxembourg en masse ?

Malheureuse image d’Epinal dans les pages de l’hebdomadaire glamour. Dans un article sur les femmes combattantes volontaires, une égérie d’un bien mauvais genre s’est glissée : Vita Zaveroukha, oubliant de préciser sa tendresse pour les croix gammées, passe pour une brave patriote. 

Le magazine féminin ELLE en prend pour son grade sur la toile et se voit accusé de propagande au profit d’extrémistes ukrainiens. En cause, un article publié dans son numéro 3594, daté du 14 au 20 novembre 2014. Traitant des femmes combattant dans les bataillons de volontaires suppléants les troupes de Kiev, il présente plusieurs de ces citoyennes-soldats.

Et des femmes qui décident volontairement de suppléer l’armée en tuant leurs concitoyens, alors qu’elles ne sont nullement en danger (les combats se limitent au Dombass), d’après vous, ça a quel profil politique en général ?

C’est l’une d’elles qui pose problème.

Ben non, ça fait déjà 2 sur 2 contrôlées, là… 

Sveta, 19 ans, une jolie blonde pas encore tout à fait sortie de l’enfance,

A 19 ans, une fille qui combat dans l’armée ???? Moi, je trouve que ça s’applique mieux à des doctorants ça…

Et elle s’appelle Vita

affiche en pleine page un air presque timide. En légende, cette « secrétaire et engagée volontaire dans un groupe d’autodéfense » annonce pourtant sa détermination : « Si les Russes rentrent dans ma ville, je tire. Si ce n’est pas moi, qui va le faire ? »

Sérieusement, “timide” la fille à gauche avec le fusil à l’épaule ? :

On notera au passage que ces grands professionnels de ELLE ont même inversé les prénoms des 2 combattantes sur la double page… Vous n’avez donc même pas vu cette inversion… Les  papiers sur Internet donnaient bien l’identité de Vita Zaveruhka puisque vous citez le propos de la page de gauche, avec la bonne fille, mais où il est indiqué “Sveta” (donc Svetlana, Balikova en l’espèce, qui est à droite).

Mais pourquoi diable citez-vous cette phrase-ci (relayant la propagande anti-Russe, car jusqu’à preuve du contraire, la plupart des combattants en face d’elle sont Ukrainiens russophones), et pas ce petit bijou cité dans l’article et clairement attribué à Vita : “A-t-elle déjà tué ? ‘J’espère bien !’ s’exclame-t-elle“, mais du coup, elle serait apparue moins sympathique, et le lecteur de RFI aurait-pu se demander, en plus dans le contexte Aïdar, comment la rédaction de ELLE a-telle pu penser qu’elle était autre chose qu’une extrémiste ?

Demain, s’il se passait ça en Alsace, pour ma part je demanderais des négociations voire un referendum local sur l’autonomie / indépendance (en me battant pour le non et pour que la patrie reste unie), mais il ne me viendrait pas à l’idée d’aller me battre pour tuer des Alsaciens…

Le hic, c’est que la jeune femme est en réalité le parfait exemple de toutes les dérives que comptent les bataillons de volontaires.

Mais qu’est-ce qui vous permet de parler d’un ton péremptoire de “dérive” ? Avez vous longuement enquête sur place, pour affirmer que ceci n’est pas la règle ? (je ne connais pas la réponse pour ma part…)

Et puis c’est quand même énorme cette narrative : alors comme cela, il y aurait de joyeux groupes de patriotes humanistes, volontaires pour combattre aux-côtés de l’armée, qui comporteraient, hélas, par mégarde, quelques néo-nazis…

Mais sérieusement, que penser d’un groupe qui contient QUELQUES néo-nazis ? Imagine-t-on qu’on va y trouver des gauchistes aussi ?

Alors comme ça, par exemple, on aurait un parti politique avec 20 % de néo-nazis dedans, mais ce serait un parti respectable, qui ne serait pas d’extrême droite ???

“Le parti Svoboda est un parti plus à droite que les autres, [mais il n'est pas] d’extrême droite” [Laurent Fabius, 11 mars 2014, France Inter]

Bon, ok, j’ai rien dit alors…

 

Le papier de ELLE à peine publié, émergeaient sur la Toile toutes les frasques de Sveta, qui s’appelle en réalité Vita Zaveroukha.

Non, il n’y a pas de “en réalité”, il y a des bras cassés à ELLE. Vita est bien interviewée dans le texte :

Posant sur sa page personnelle entre salut nazi et symboles du Troisième Reich, elle fait systématiquement l’apologie de la haine.

Purée, quelle surprise, des soldates volontaires allant abattre leur concitoyens pour cause d’autonomisme, ce sont pourtant des humanistes en général…

Une vidéo est également ressortie, dans laquelle on la voit à la tête d’un groupe d’hommes armés et cagoulés menacer des Ukrainiens accusés d’aider les Russes dans la ville de Vinnitsa.

Aïdar, tout en nuances de gris

C’est de l’humour sur les 50 nuances de Grey ? Très fin quand on parle de néonazies et de bientôt 5 000 morts – quelle poilade !

Vita Zaveroukha fait partie du bataillon Aïdar. Ce dernier s’est fait connaître à l’automne suite à des rapports publiés par l’OSCE et Amnesty International, lui reprochant exactions et crimes de guerre. « Alors qu’il est reconnu par beaucoup de nationaux comme une force combattante engagée, le bataillon Aïdar a acquis une réputation locale de représailles brutales, de vols, de tabassages et d’extorsion », note l’ONG dans une enquête datée de septembre.

Merci de l’info, très pro. Mais alors, dans ce cadre, comment peut-on se faire “berner” ?

Et c’est quoi le but de faire de la pub à des membres d’un groupe accusé de Crimes de guerre ? Ce que ELLE cache pieusement, dans le reportage et dans son communiqué récent ? Et on cherchera l’esprit critique dans l’article, on nous présente juste de courageuses patriotes face à l’ogre russe qui a envahi leur beau pays… (pour un peu on verrait Lucie Aubrac)

Cela ne vous choque pas ?

« On est en guerre, et on a toutes les réalités d’une guerre avec une vraie violence », note la chercheuse Christine Dugoin, de l’Institut prospective et sécurité en Europe (IPSE).

Purée, à 5 000 morts, chapeau la fulgurance de la chercheuse… Bientôt “l’eau ça mouille” aussi ?

Pour elle, les journalistes de l’hebdomadaire ont peut-être été victimes d’un effet d’ « angélisme ».

Oui bien, sûr. Ou d’incompétence crasse, ou de parti-pris de propagande de guerre, ou de volonté manipulatoire (mais ça, on ne posera jamais la question – on est entre journalistes de bonne compagnie)… De toute façon, ce genre de truc, ce n’est JAMAIS grave – tant que cela va dans ce sens…

Elle note pourtant une vraie radicalisation chez les Ukrainiens, y compris chez les intellectuels. « Il y a un rapport à la droite dure franchement décomplexé, poursuit-elle.

Tu m’étonnes…

Tous les Ukrainiens ne sont pas des nazillons non plus, mais il y en a… On va d’ailleurs avoir les mêmes dans le camp d’en face. »

Oui, ils vénèrent les Waffen SS et Bandera dans le Dombass, aussi, c’est évident… C’est pour ça que c’est une zone bastion du parti communiste même…

Donc c’est simple : 1/ il n’y a pas de Néonazis chez les pro-Kiev 2/ Quand il y en a, euh, c’est pas très grave, car il y a les mêmes en face…

Des preuves peut-être ?

Cette complaisance avec le néonazisme me laisse toujours pantois…

Malgré les alertes lancées par la communauté internationale,

Je peux savoir lesquelles, car ça m’a échappé, vu qu’on est dans le déni forcené…

Kiev ne semble pas pouvoir ou vouloir rétablir le contrôle sur ces unités.

C’est glissé comme ça, mais enfin, vous vous rendez bien compte de ce que vous dites (à raison), et de ses implications ?

C’était pourtant une réclamation d’Amnesty International. « Le contrôle, sur une armée, se fait par la gloire ou l’alimentation, remarque Christine Dugoin. Quand vous êtes juste au niveau finances, ça devient très compliqué. Surtout quand vous avez des électrons libres chauffés à blanc. »

C’est quoi ce délire ? Si on n’a pas d’argent (et l’Ukraine est grassement financée par l’UE et le FMI en ce moment je rappelle), on a une nazification des soldats ???? Purée on l’a échappé belle en Russie dans les années 1990 alors…

“électrons libres” = néo-nazis donc ?

Mais elle sort d’où cette clowne “d’experte” ?

Du machin nommé IPSE ?

Oups, pardon, je vois que c’est en fait le think-tank auquel vous appartenez – je comprends mieux… Merci pour la diversité d’opinions…

Vous connaissez cette blague américaine sur Fox News ? “Sur Fox News, on a toujours 2 versions : celle du Président, et celle du Vice-Président”….

Positivons, on a échappé aux bras cassés habituels, qui font encore pire…

Un piège pas si évident

Le magazine ELLE s’est confondu en excuses, assurant que ses journalistes n’étaient absolument pas au courant de la vraie nature de la jeune Vita Zaveroukha.

Mais, qui, qui, aurait pu s’en douter ?

Si les fins observateurs d’Internet trouvent la situation évidente, elle ne l’était en réalité pas tant que cela sur le moment.

Hmm, et qu’en savez-vous svp ? Vous y étiez ? Étrange, la fille ne cache nullement ses opinions sur Facebbok…

L’auteur de l’article ne connaissait, pendant son reportage, que le pseudonyme de son interlocutrice. Sans son nom, difficile de retrouver ses photos sur les réseaux sociaux.

1/ c’est à mourir de rire de ne pas voir qu’il n’y avait aucun pseudo (comme vous l’indiquez sous la photo de l’article), juste une inversion des photos, car les 2 prénoms y sont…

2/ j’imagine que vous avez contacté le journaliste en question avant d’écrire ça – et que l’histoire de ces “pseudos” est blindée… ? Ce serait horrible sinon…

3/ quand bien même les noms auraient été cachés, quel est alors censé être le travail du journaliste ? Il demande “êtes vous néonazie, oui ou non” ? C’est ça le journalisme d’investigation du XXIe siècle ?

Si vous sous-entendez qu’il était IMPOSSIBLE de connaitre la vision des combattantes (qu’elles ne cachent pourtant guère ni dans leurs déclarations dans l’article, ni dans leur Facebook), ALORS la conclusion logique est qu’il ne fallait pas faire de reportage sur des combattants de ce bataillon “de sinistre mémoire”…

Il n’apprendra que beaucoup plus tard la vraie nature de « Sveta ».

Oui, quand d’autres auront fait son travail…

Et je rappelle que Sveta, c’est l’autre, la vedette du jour, c’est pas Vita !!!!!!

Loin d’être un néophyte de passage, le journaliste en question est correspondant permanent sur place pour de nombreux médias et enquête régulièrement sur les bataillons de volontaires.

Cette phrase est très intéressante. On en voit souvent de ce type. C’est là qu’on voit que le rédacteur est orienté, mais pas manipulateur volontairement. Un vrai manipulateur ne mettrait jamais ça : cela indique que le journaliste est un pro des bataillons, que ce bataillon est accusé de crimes de guerre, que des combattantes y rêvent de tuer plein de gens, et la conclusion est que le journaliste n’est pas censé comprendre que c’est des nazillonnes ? Cela détruit l’argumentaire de propagande…

On a souvent affaire à de la bêtise, de l’incompétence, ou des papiers bâclés faute de temps, etc.

La simple appartenance à Aïdar ou à l’un de ces bataillons ne permet pourtant pas d’identifier un combattant comme un néo-nazi en puissance.

Ben voyons ! J’imagine que c’est la troisième loi de Mielcarek  ça ?

« Comme dans toutes les guerres, il n’y a pas de noir et de blanc », estime une journaliste ukrainienne travaillant en France.

Ah pardon, des néonazies, c’est des “nuances de gris” pardon…

Mais j’avoue être un anti-nazi primaire…

Même son de cloche chez un correspondant français installé en Ukraine : « La question de l’extrême droite en Ukraine et en Russie est une question très complexe, dans un contexte de propagande hystérique, elle s’accommode très mal des visions en blanc ou noir. »

Oui, enfin bon, l’extrême droite en Russie, elle me semble moins présente qu’en Ukraine, non ?

Cette intrusion d’une néo-nazie dans les pages de l’hebdomadaire glamour joue en effet parfaitement le jeu de la propagande… pro-Russe.

Hmm, c’est même un coup de Poutine je pense…

Bah oui, ils disent qu’il y a des néonazis dans les volontaires, on fait un reportage au pif, et PAF, 2 fascistes : cela conforte hélas “la propagande pro-Russes” – et bien entendu on n’envisagera jamais qu’elle soit simplement (exagérée) mais vraie…

Sur la toile, des centaines de blogs, réseaux sociaux et pages Internet fustigent le journal et relaient toutes les casseroles de la jeune femme. « L’affaire est trop belle, confirme Catherine Dugoin. Après avoir répété à l’envi que les fidèles de Kiev étaient des nazis en puissance, leurs adversaires ont ici la preuve idéale de leurs assertions. »

Non, “l’affaire n’est pas belle”, elle est moche, et des profils de ce type, on en trouve plein dans les maidanophiles combattants – cela n’étonne que les “journalistes” incompétents et “experts” à deux balles…

Et toujours pas de place pour la nuance.

Source : RFI, 01/01/2015

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J’adoooore la dernière phrase :

  1. Une belle phrase juste en soi, oui, la situation n’est pas que noire ou blanc…
  2. que bien entendu, on n’appliquera, suivant le bon vieux principe du “2 poids 2 mesures”, qu’aux seuls contradicteurs des médias
  3. et pas, par exemple, à l’article de ELLE, tout en nuance sur la situation ukrainienne
  4. et encore moins à RFI – collector :

Et en conclusion, soulignons que, alors que ELLE fait une bourde gigantesque, le journaliste explique l’affaire, trouve pas mal de raisons pour excuser entre les lignes ELLE, n’a pas UN MOT pour critiquer le manque de professionnalisme et les conséquences en termes de désinformation MAIS alors explique que les critiques de cette situation inacceptable abusent un peu, et “manquent de nuance” !!

Je rappelle que ELLE est le 33ème titre de presse le plus aidé par les pouvoirs publics en France (miam argent public), avec 2 615 000 € reçus en 2013 - à ce prix là, un peu de déontologie et de professionnalisme, c’est optionnel ?

Alors M. le journaliste, “spécialiste de la stratégie d’influence dans les conflits”, il me reste à vous féliciter pour le magnifique exemple que vous donnez ici – vous irez loin dans la vie médiatique, peut-être même jusqu’au Siècle !

P.S. Je vous encourage à écrire à RFI si vous le souhaitez, ce n’est jamais inutile de réagir. C’est ici. (“Je souhaite signaler un problème, faire une remarque sur le site”)

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Les ridicules explications de ELLE, nous lançons un défi à cet hebdomadaire…, par Danielle Bleitrach

Voilà comment les charmantes néo-nazies que soutient l’hebdomadaire ELLE ont jeté des cocktails Molotov contre la maison des syndicats, brûlant des militants qui s’y étaient réfugiés, nous demandons à cet hebdomadaire qui prétend ne pas savoir, s’il est prêt à donner la parole à la mère de l’une des victimes pour qu’elle explique ce qui se passe réellement en Ukraine… Les explication de l’hebdomadaire sont en effet totalement risibles et témoignent de l’impunité dans laquelle se complait la presse française (note de Danielle Bleitrach)

Face à la polémique grandissante, le magazine a réagi par communiqué, confirmant que la jeune Sveta était en fait une « activiste d’extrême-droite« . « Suite à la publication le 14 novembre dernier dans notre magazine d’un reportage (…) traitant du rôle de femmes au parcours très divers dans le conflit à l’est de l’Ukraine, nous avons appris, fin décembre, qu’une des jeunes femmes, interviewée et photographiée, était une activiste d’extrême-droite, diffusant sur les réseaux sociaux des photographies faisant l’apologie du néo-nazisme » explique la rédaction de « Elle ».

L’hebdo féminin se justifie : « Lors du reportage, la jeune femme incriminée, combattante du Bataillon Aidar, rencontrée le 2 octobre dernier, sur la ligne de front près de la ville de Lougansk, aucun élément, aucun signe extérieur distinctif, aucune parole dans l’interview, ne laissait comprendre ce jour-là que cette jeune femme était néo-nazie« . Puis ajoute : « Le reportage s’est partiellement déroulé auprès d’une unité du Bataillon Aidar, une formation paramilitaire nationaliste d’environ 600 membres, rattachée au ministère de la Défense ukrainien, qui comprend dans ses rangs des combattants d’origine et d’obédience politique très diverses« .

« La rédaction de ELLE a été choquée », elle croyait que la bataillon Aïdar était lié au ministre de l’intérieur et qu’il était pluraliste…

Le communiqué conclut en condamnant « toute idéologie prônant la xénophobie, l’antisémitisme ou l’apologie du nazisme« . « La rédaction de ELLE ainsi que les deux journalistes ayant réalisé le reportage, ont été choqués d’apprendre, à posteriori, le véritable profil idéologique de cette jeune femme, et condamnent bien entendu toute idéologie prônant la xénophobie, l’antisémitisme ou l’apologie du nazisme« , rappelle ainsi la rédaction de l’hebdomadaire.

Ces excuses de l’hebdomadaire sont en elles-mêmes un aveu du bain de désinformation dans lequel patauge l’ensemble de la presse française et loin de faire machine arrière la rédaction en rajoute une couche, en expliquant que selon elle le bataillon Aïdar est célèbre pour ses exactions. En effet, dès le 10 septembre 2014 le bataillon Aïdar était condamné par Amnesty international

Les crimes de guerre du bataillon punitif Aïdar dans la région de Lougansk (Amnesty International)

Amnesty international à cette date a publié un rapport au sujet des exactions commises par le bataillon Aidar, rattaché au Ministère de l’Intérieur ukrainien. Amnesty ne souligne pas que le gouvernement de Kiev, reconnu et soutenu par l’Union européenne, n’émane d’aucun choix démocratique de la population ukrainienne. Qu’il n’est en tout cas pas reconnu par une partie de la population ukrainienne. Cette faible légitimité démocratique peut pourtant compter dans la manière dont les droits de l’homme et les lois de la guerre sont respectés, en particulier mener une guerre contre une partie de la population parce qu’elle refuse un coup d’Etat est le premier viol de la démocratie. Lors d’une rencontre avec le Premier ministre ukrainien Arseni Iatseniouk lundi 8 septembre, le secrétaire général d’Amnesty International Salil Shetty a exhorté le gouvernement ukrainien à mettre fin aux atteintes aux droits humains et aux crimes de guerre commis par les bataillons d’engagés volontaires agissant aux côtés des forces armées ukrainiennes régulières.

De qui se moque la rédaction de ELLE

A partir du 25 janvier, il y aura en France la mère d’une des victimes du massacre d’Odessa, 46 victimes brûlées vives, cette femme est menacée d’être renvoyée de son emploi à l’Université d’Odessa après que les néo-nazis dont ELLE a fait l’apologie aient brûlé dans la maison des syndicats son fils unique. Est-ce que ELLE lui donnera la parole? C’est un défi que nous lançons à cet hebdomadaire et à l’ensemble de la presse française.

Danielle Bleitrach, histoireetsociete

Source: http://www.les-crises.fr/quand-un-journaliste-excuse-linexcusable-sur-rfi-elle-33/