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[Reprise] Union Européenne et Russie : les inquiétants malentendus de deux visions diplomatiques, par Roland Hureaux

Friday 3 October 2014 at 03:20

Roland Hureaux est un essayiste français, haut-fonctionnaire (Normale Sup, ENA).

En Ukraine, l’Union européenne applique des principes opposés à ceux qu’elle promeut ailleurs

Si l’on examine les motifs du contentieux entre l’Union européenne et la Russie au sujet de l’Ukraine, on voit que sur la plupart des points la position de l’Union est en contradiction avec les principes qu’elle promeut ailleurs.

C’est à l’évidence le cas du soutien à la révolution dite de la place Maïdan qui a renversé le 22 février dernier le président Viktor Ianoukovitch et permis l’élection le 25 mai (avec 40 % d’abstentions) de son successeur Petro Porochenko. Le renversement par la rue d’un président légitimement élu comme Ianoukovitch, pour impopulaire qu’il ait été, est totalement contraire aux valeurs que l’Union européenne prétend défendre. Que dirait-on à Bruxelles si le président Hollande, très impopulaire aussi, comme on sait, devait se retirer de la même manière ? Ajoutons que le mouvement de Maïdan a une composante néo-nazie qui n’est pas précisément sympathique. D’aucuns invoquent la corruption de Ianoukovitch, mais les gouvernements pro-occidentaux qui avaient suivi les révolutions “oranges” de 2004, en Géorgie comme en Ukraine, l’étaient-ils moins ?

Le respect des minorités linguistiques est inscrit dans différents documents publics de l’Union européenne, notamment la Charte des langues régionales. Quand le Parlement ukrainien retire tout statut officiel à la langue russe en Ukraine, au bénéfice de l’ukrainien qui en est très proche mais qui demeure une autre langue, et cela alors même que le russe est parlé par presque toute la population et qu’il est la langue unique du tiers oriental du pays, comment ne pas y voir une provocation ? Mais elle ne gêne nullement l’Union européenne dès lors que la victime est la minorité russophone de l’Ukraine.

Le fédéralisme et la décentralisation sont au cœur de la doctrine européenne, non seulement quand il s’agit d’elle-même, mais aussi au sein des États membres, sur le modèle allemand, dit-on (1). Le Comité des régions d’Europe a un statut officiel depuis le traité de Maastricht (1992). Le projet français de “grandes régions”, susceptibles de recevoir le maximum des attributions de l’État central est issu, en partie, des courants de pensée dominants à Bruxelles. Les bons élève de l’Europe, comme l’Espagne, ont poussé à fond la logique de la décentralisation. Rien ne laisse supposer à ce jour, que la Russie veuille annexer l’Ukraine. Aussi un grand pas en avant serait-il fait dans la solution du conflit, si Kiev acceptait un statut fédéral pour ses provinces russophones, y laissant au russe le statut de langue officielle. Bien que cette revendication aille pleinement dans le sens des idées de l’Union européenne, Bruxelles, à l’évidence, ne pousse nullement son partenaire ukrainien dans ce sens.

On peut certes considérer l’annexion de la Crimée par la Russie comme une violation du droit international. Dommage que l’Union européenne ait montré l’exemple en ratifiant l’indépendance du Kosovo, décidée par les États-Unis en 2009, violation tout aussi flagrante de ce même droit et d’autant plus grave qu’elle créait, elle, un précédent.

D’une façon plus générale, le morcellement étatique ne semble pas gêner les instances bruxelloises qui savent bien que plus les États membres seront nombreux et faibles, plus elle a des chances de régner. Elle a joué le rôle que l’on sait, à l’instigation de l’Allemagne, dans l’éclatement sanglant de la Yougoslavie, elle n’a pas objecté à celui de la Tchécoslovaquie. Elle n’a pas fait obstacle non plus, que nous sachions, à l’aspiration de l’Écosse à indépendance.

Même si on peut contester sa valeur juridique, personne ne doute que le résultat du référendum par lequel la Crimée a demandé son rattachement à la Russie ait reflété la volonté de l’immense majorité des habitants de la péninsule. Pourquoi dès lors refuser à la Crimée ce qu’on a accordé à la Slovaquie et au Monténégro ? Certes, dans le cas de la Crimée l’aboutissement est le rattachement à la Russie, pas l’indépendance. Mais au regard du principe fondamental d’autodétermination des peuples, l’effet est le même. Quant au sort des minorités, gageons qu’il vaut mieux aujourd’hui être Tatar en Crimée que Serbe au Kosovo !

On pourrait élargir le sujet et dire que tant dans le cas du Kosovo que de l’Ukraine, Bruxelles semble avoir une forte complaisance pour les États ouvertement mafieux! Ou encore évoquer le rôle des néo-nazis dans le gouvernement de Kiev. Mais cela est une autre histoire.

En tous les cas, il est clair que pour l’Union européenne, l’État unitaire et l’intégrité territoriales ne sont sacrés nulle part, sauf en Ukraine.

Roland HUREAUX, sur son blog

(1) De fait, une vraie fédération est un rassemblement d’entités unitaires, ce qu’est l’Allemagne, mais ce que ne sera pas l’Europe telle que la veut la Commission.

Union Européenne et Russie : les inquiétants malentendus de deux visions diplomatiques

Le plus inquiétant dans le conflit entre l’Union européenne (et à un degré moindre l’Occident) et la Russie au sujet de l’Ukraine n’est pas le supposé conflit d’intérêts (on se demande d’ailleurs lesquels !) mais une discordance totale des modes de pensée diplomatiques qui ouvre la porte aux pires malentendus.

“La Russie est un rébus enveloppé d’un mystère au sein d’une énigme” se plaisait à dire Winston Churchill. Le grand homme avait la conception la plus classique de la diplomatie, venue sans doute de la plus haute antiquité mais qui avait pris sa forme la plus achevée dans les chancelleries européennes après les traités de Westphalie. Elle avait continué d’inspirer les conceptions diplomatiques dans le courant du XXe siècle, alors que l’Union soviétique adoptait à partir de 1917 une logique marxiste-léniniste à caractère idéologique, dont la regrettée Annie Kriegel avait montré comment elle était stratifiée en plusieurs niveaux. (1)

Les intérêts de la Russie

Beaucoup considèrent aujourd’hui avec la même perplexité la diplomatie de Poutine “Que veut Poutine ? Comment faut-il le prendre? Quel sont ses desseins secrets ?” est devenu un leitmotiv des médias occidentaux et même l’interrogation de nombreux hommes politiques.

Pourtant qui ne voit que nous sommes aujourd’hui à front renversé ? C’est Poutine qui joue le même jeu classique qui était celui de Churchill – et de bien d’autres de Richelieu à De Gaulle, et un Churchill ressuscité sans nul doute le comprendrait très bien, et c’est l’Occident et singulièrement l’Union européenne qui se trouvent engagés, encore plus radicalement peut-être que la défunte URSS dans une diplomatie de type idéologique. (2)

La diplomatie classique est simple parce qu’elle n’a qu’un seul objectif : défendre les intérêts du pays qu’elle a en charge (nous disons le pays et non l’État car ces termes, que les juristes distinguent aujourd’hui, étaient confondus au temps de Louis XIV)

Les intérêts, ce sont beaucoup de choses : l’intégrité territoriale, l’indépendance (dans le respect des accords conclus), la sécurité, les intérêts économiques qui commanderont par exemple la sécurité de certains approvisionnements stratégiques, le maintien de certains liens historiques (ainsi, ceux que la France a gardés en Afrique), le rayonnement culturel. Et cela suppose aussi, pour une grande puissance, sinon un glacis, du moins un minimum de respect et de coopération de la part des pays du proche voisinage, surtout quand ces pays ont avec elle des liens anciens tels ceux de l’Ukraine et de la Russie. C’est particulièrement ce dernier aspect de la politique de puissance classique qui est contesté à Poutine. Pourtant quoi de plus naturel ? La France accepterait-elle que la Belgique entrât dans une alliance qui lui soit hostile. Si la Belgique était neutre, pourquoi pas l’Ukraine ? Le Mexique, même quand il se trouvait aux portes du communisme, dans les années trente, a toujours gardé une certaine déférence envers son grand voisin du Nord, a préservé une coopération économique privilégiée avec lui, fort inégale d’ailleurs, et s’est bien gardé de s’engager contre lui dans la guerre froide, limitant la solidarité révolutionnaire à ne pas rompre les relations diplomatiques avec Cuba.

Ces liens de voisinage, nécessairement déséquilibrés, peuvent être abusifs. Ils le furent quand l’URSS communiste contrôlait tous les pays d’Europe centrale. Ils le sont quand des expériences pharmaceutiques sont menées aujourd’hui, sans leur consentement sur les populations du Guatemala. Mais ils sont en eux-mêmes naturels et ne sauraient être confondus d’aucune manière avec la volonté d’hégémonie mondiale qui sous-tend la politique des empires idéologiques. (3)

Les idéaux de l’Union européenne

La diplomatie idéologique, elle, à la différence de la diplomatie classique, ne cherche pas d’abord à défendre des intérêts mais à propager des principes ou des idéaux.

Alors qu’une diplomatie d’intérêt s’intéresse à des degrés divers au reste du monde, en fonction de sa plus ou moins grande proximité, une diplomatie idéologique est par définition universelle. Dès lors qu’elle se fonde non point sur les intérêts d’un groupe humain et géographique particulier mais sur une philosophie applicable à toute l’humanité, le rayon de son action n’a potentiellement pas de limites. Comme autrefois l’URSS qui prétendait répandre la révolution prolétarienne partout, les États-Unis qui se veulent les garants de la liberté et les gendarmes du monde étendent aujourd’hui leur rayon d’action sur toute planète.

L’Union européenne n’en est pas encore là mais, parmi les objectifs du traité de Rome, figure celui d’« affermir, par la constitution de cet ensemble de ressources, les sauvegardes de la paix et la liberté, et d’appeler les autres peuples d’Europe qui partagent leur idéal à s’associer à leur effort ». Le traité actuel a encore plus d’ambition : “L’Union a pour but de promouvoir la paix, ses valeurs et le bien-être de ses peuples “(article 3) et encore de ” développer et renforcer la démocratie et l’État de droit ainsi que le respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales dans le monde”.

Tous les pays d’Europe et même d’autres ont donc potentiellement vocation à intégrer l’Union européenne et, dans l’esprit de ceux qui la dirigent, s’est peu à peu formée l’idée que l’appartenance à l’Union signifiait par elle-même l’appartenance au camp de la liberté et de la démocratie. C’est ainsi que le caractère démocratique de la Turquie, candidate à l’adhésion, n’a guère été mis en doute jusqu’à une date récente, alors que la Russie qui n’a manifestement pas vocation à rejoindre l’Union ne saurait être, vue de Bruxelles, qu’une dictature.

L’élargissement de l’Union signifiant un progrès du bien sur la planète, il est normal que les instances communautaires envisagent d’étendre ses frontières aussi loin que possible à l’Est et donc jusqu’aux portes de Moscou. C’est le sens de sa décision de proposer à l’Ukraine un traité de libre-échange préalable à l’adhésion et comme la politique de défense de l’Union ne se distingue plus guère de celle de l’OTAN, préalable aussi à l’adhésion à celle-ci.

La diplomatie idéologique ne se veut pas d’abord la défense d’intérêts ; elle vise la fin de l’histoire. Tout ce qui s’oppose à sa perspective eschatologique ne peut donc qu’exaspérer ses tenants.

Préparant l’avènement du bien, l’idéologie est nécessairement manichéenne: elle est le camp du bien, ses adversaires ne sont pas seulement des joueurs autour du même échiquier, ils sont le camp du diable. L’hystérie actuelle à l’égard de la Russie, non point des peuples, heureusement, mais des milieux de Bruxelles et d’une partie des médias dépasse peut-être celle qui existait entre les nations en 1914.

C’est bien là le danger d’une diplomatie idéologique : elle est aminée d’une logique qu’aucune considération de prudence ne vient arrêter.

Il est possible que Poutine, même s’il en est visiblement exaspéré, comprenne le jeu de ceux qu’il affronte puisque il a, comme tous les Russes, l’expérience de 73 ans de régime idéologique, mais en revanche un adversaire comme lui, qui parle le langage de la diplomatie classique est pour les gens de Bruxelles, lui aussi une “énigme enveloppée de mystères”. (4)

La sagesse de l’égoïsme

Les naïfs croiront que l’idéologie est meilleure parce qu’elle vise le bien et non de vils intérêts égoïstes. La vérité est que rien n’est plus dangereux que l’idéologie parce que les intérêts se heurtant à d’autres intérêts sont toujours ouverts au compromis, les uns et les autres étant conscients qu’un bon accord vaut mieux qu’un affrontement (et Dieu sait si dans le cas de l’Ukraine, une cogérance russo-européenne serait profitable à tous pour peu que chacun reconnaisse les intérêts de l’autre). L’idéologue, lui, ignorant le compromis, est ouvert à toutes formes d’hybris.

On objectera que derrière toute idéologie, il y a un jeu de puissance dont l’idéologie n’est que le masque. Même si beaucoup en doutèrent longtemps, c’était en fait, comme l’avait bien perçu le général de Gaulle, le cas de l’Union soviétique et c’est une des raisons pour lesquelles la guerre froide n’a jamais éclaté en guerre ouverte. C’est aussi le cas aujourd’hui des États-Unis qui n’ont jamais séparé dans leur rhétorique de défense du “camp de la liberté” des intérêts américains. Cela est en tous les cas vrai d’une partie des instances qui font la politique étrangère, dont le président Obama. Mais ce n’est peut-être pas le cas de tous les acteurs de la politique étrangère américaine, une politique qui s’est faite à l’évidence de plus en plus idéologique depuis la fin de la guerre froide.

Au demeurant, que la diplomatie des principes ne soit le plus souvent que le masque d’une diplomatie des intérêts est plutôt rassurant car personne n’a intérêt à la guerre, dans le contexte qui est aujourd’hui celui de l’Europe. Il est même probable que si le conflit actuel n’a pas, à ce jour, dégénéré, on le doit à des gens comme Poutine et Obama qui voient, eux, d’abord leurs intérêts.

La diplomatie de Poutine est même tellement classique qu’on cherche en vain quelle idéologie pourrait se cacher derrière. Et c’est ce qui fait sa faiblesse. La défense de la patrie russe et de la religion orthodoxe, qui sont les seuls ressorts qu’elle puisse invoquer, ne sont à l’évidence pas des objectifs universels comme l’est la défense de la liberté et de la démocratie. Vaccinée par l’expérience du communisme, la Russie se refuse à toute exaltation idéologique. Or pas d’empire sans idéologie, ni d’idéologie sans impérialisme. Une politique de glacis, même abusive, est dans la nature, l’impérialisme idéologique ne l’est pas. De plus en plus d’Européens de l’Ouest, lassés des excès de la commission de Bruxelles ou des média, tiennent, dans le discrétion, Poutine pour une référence de bon gouvernement, voire de défense de la civilisation chrétienne. Mais cela ne suffit pas à faire une doctrine, à justifier un emballement médiatique de type manichéen comme celui qui règne dans le camp d’en face.

Emballement: nous pouvons craindre en effet qu’avec la commission européenne, structure bureaucratique puissante et coupée de peuples, on assiste pour la première fois à un cas presque chimiquement pur où l’idéologie fonctionne à plein sans le frein de la logique d’intérêt. Une preuve entre mille: la dérisoire politique de sanctions que l’Union européenne inflige à Moscou, une politique dérangeante pour la Russie, certes, mais suicidaire pour ses intérêts à court et à long terme et parfaitement inutile.

Il est vrai que pour Emmanuel Todd (5), l’actuelle politique étrangère européenne ne serait que le masque des nouvelles ambitions allemandes en Europe centrale et orientale. Mais si tel était le cas, on comprendrait difficilement les critiques violentes de l’ancien chancelier Schmidt à l’encontre de la Commission européenne (6), dont il dénonce “l’incompétence diplomatique”, l’irresponsabilité et le fait que son absence de sens du compromis a remis la guerre aux portes de l’Europe. L’ancien chancelier Schroeder n’est pas plus tendre (7) et, dans l’ensemble l’opinion allemande n’est pas unanime sur ce sujet, comme elle l’avait été en 1999 face à la Serbie, ennemi historique. Loin d’être la nouvelle chancelière du Reich comme on la voit en France, Angela Merkel est tenue par beaucoup d’Allemands pour une politicienne d’envergure moyenne, soucieuse d’abord de sa survie au jour le jour et donc de rester politiquement correcte; elle suit les emportements idéologiques de Bruxelles moins qu’elle ne les commande. Elle cache aussi bien mal son inféodation à Washington.

On pourra dire que les États-Unis qui, eux, ont le sens de leurs intérêts peuvent jouer dans la crise actuelle, le rôle de frein. Ils le jouent sans aucun doute. C’est pourquoi, en maintes occasions, les Européens semblent les précéder plutôt que les suivre. Savoir qui d’eux ou du tuteur américain a le plus poussé pour accrocher l’Ukraine à l’Union européenne est une question. Les Etats-Unis n’ont-ils d’ailleurs pas déjà atteint leur objectif principal : séparer durablement l’Union européenne de la Russie, comme le préconise Brezinski ? (8) Mais même inféodés, les idéologues ne sont pas toujours contrôlables.

Que dans des affaires aussi graves, l’Union européenne et la Russie aient laissé se creuser un fossé aussi profond entre les logiciels qui déterminent leur diplomatie et que, au sein de l’Union européenne, l’idéologie semble aujourd’hui fonctionner sans prise sur le réel, c’est ce qui ne peut que susciter les craintes les plus vives.

Roland HUREAUX, sur son blog

(1) La diplomatie d’État, d’un côté, la diplomatie du parti de l’autre, l’une traitant avec les gouvernements, l’autre avec les partis frères et avec les masses, sans compter la diplomatie des services secrets.

(2) Sans doute l’UE n’a-t-elle pas l’équivalent des partis communistes, mais, de pair avec les États-Unis, elle dispose de nombreuses ONG à prétention démocratique qui s’agitent en Europe de l’Est.

(3) Sous réserve d’une grande prudence à l’égard des énormes masses humaines que représentent la Chine et l’Inde.

(4) L’exaspération n’est pas moindre aujourd’hui en Russie. Sans chercher quel côté a commencé, on notera qu’à l’Ouest, dirigeants et médias sont les plus excités, le peuples beaucoup moins, alors qu’en Russie, il semble que les dirigeants, Poutine en particulier, jouent plutôt un rôle modérateur face à un peuple exaspéré.

(5) http://www.youscribe.com/catalogue/tous/interview-emmanuel-todd-l-allemagne-tient-le-continent-europeen-2493433

(6) Entretien – Bild 16 mai 2014.

(7) Il est vrai moins désintéressé que Schmidt en raison de ses intérêts dans Gazprom.

(8) Zbigniew Brzeziński, Le grand échiquier, 1997.

Source: http://www.les-crises.fr/union-europeenne-et-russie-les-inquietants-malentendus-de-deux-visions-diplomatiques-par-roland-hureaux/