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[Reprises] Non, nous ne sommes pas en guerre !

Monday 9 February 2015 at 03:07

Je me permets de rappeler que :
1/ on est en guerre contre une entité constituée : pas contre le terrorisme, l’islam ou l’oxygène…
2/ la démocratie n’est pas compatible avec la guerre
3/ les vraies guerres c’est en général nous qui les déclenchons…

Je ne suis pas en guerre

Cela vient sans doute d’avoir été biberonné (entre autres lectures) à Charlie Hebdo du temps où ce journal n’était pas obsédé par l’Islam, mais la vision de l’Assemblée chantant d’une voix mâle La Marseillaise pour répandre un sang impur, l’écoute de l’applaudissement à tout rompre de la police, la lecture du discours de Manuel Valls ponctué de « barbarie »« guerre » et autres mesures exceptionnelles contre le terrorisme, tout cela soulève un sentiment à mi-chemin entre le malaise et le haut-le-coeur. Comme si la classe politique et médiatique volait l’expression populaire de dimanche, qui mettait d’abord en avant la liberté d’expression, les crayons, la parole.

Tous ces gens, dimanche, voulaient-ils seulement des policiers, des soldats dans les rues, de l’ordre, de l’autorité, de l’épuration, de la guerre ? Et bien, si c’était cela, je ne serai pas d’accord avec eux.

Immense malaise de n’entendre quasiment que les mots de police, de traque, de renseignement, de prison, d’isolement, de protection. Immense malaise de voir dix mille soldats déployés, en plus de ceux qui trainent dans les rues déjà depuis des années. Ils ne sont pas là pour protéger quoi que ce soit – ont-ils empêché les assassinats du 7 janvier ? -, mais pour nous habituer à trouver normal qu’il y ait des soldats dans les rues. Comme dans… un Etat militaire, un Etat policier.

Immense malaise de l’absence presque totale de réflexion, au sens de retour sur soi. Comme s’il ne s’agissait que d’un péril extérieur, étranger, indicible. Immense malaise devant l’incapacité à poser cette question simple : qu’est-ce qui a conduit MM. Kouachi et Coulibaly à commettre de tels actes ? L’incapacité à oublier deux faits simples : ces hommes étaient français. Ils sont nés du sein de cette nation que l’on célèbre avec des mots vengeurs. Et puis cet autre fait simple, que rappelait Stéphane Lavignotte : « Les assassins ont fait quelque chose d’inhumain, de monstrueux. Mais ils restent des humains. » Oui, ce sont des humains, et l’on n’entend presque rien, ces jours-ci, qui nous aident à réfléchir à ce qui pousse des humains à commettre de tels actes.

Je ne sais pas. Mais je sais que nous ne saurons pas si, en nous obsédant sur les policiers, la guerre, les prisons, nous ne parlons pas d’écoles, de villes, de culture. De racines, de déracinement, d’exclusions, de solitude, de lien social.

Et quand j’entends l’unanimité de ces politiciens qui parlent de guerre - Manuel Valls : « La France est en guerre contre le terrorisme, le djihadisme et l’islamisme radical » -, je rappelle qu’il y a une autre guerre, décrite sans fard par le milliardaire Warren Buffet : « Tout va très bien pour les riches dans ce pays, nous n’avons jamais été aussi prospères. C’est une guerre de classes, et c’est ma classe qui est en train de gagner. » Vraiment, n’y a-t-il rien à voir, pas un fil d’explication, entre le crime de MM. Kouachi et les politiques prônées par MM. Bolloré, Arnault, Pinault, Dassault, Mulliez,… ? Rien à voir entre la poussée de « l’islamisme radical » et le fait que 85 personnes possèdent autant que trois milliards d’autres humains ? Rien à voir entre la poursuite obstinée des politiques néo-libérales et la déshérence de l’école, des systèmes de santé, des quartiers ?

Il y a une guerre des riches contre le peuple. Et il faut poser la question inconvenante de savoir si une partie du peuple ne répond pas d’une façon que n’avait pas prévue les traités révolutionnaires.

Et puis, entendre ces députés blancs, mâles, français, faire comme si on nous faisait la guerre. Mais, au fait, qui fait la guerre à qui ? Qui a commencé dans ce jeu fou ? Qui a des troupes au Mali, au Centrafrique, en Irak ? Qui n’a rien dit quand l’Etat d’Israël a mené une guerre sans pitié à Gaza, en juillet dernier,tuant 1 800 Palestiniens dont 65 % de civils ? Qui est intervenu en Libye en 2011 ? Et combien de personnes les drones de M. Obama ont-ils tué ? Etc. dans cette liste sans fin : il ne s’agit pas ici, en deux phrases, de désigner les coupables et les victimes, mais de rappeler qu’il est impossible de déterminer dans les guerres qui a raison et qui a tort, puisque les torts sont partagés.

Eh bien, il faut pouvoir dire : non, je ne suis pas en guerre ; non, je ne considère pas que le problème islamique est le plus important de l’époque ; non, je n’admets pas une unanimité qui couvrirait une inégalité stupéfiante ; non, je ne ne pense pas que nous avons besoin de plus de policiers et de prisons.

Et oui, je peux dire : Nous voulons la paix ; nous considérons que l’essentiel aujourd’hui est la crise écologique ; nous ne retrouverons l’unité que quand les inégalités seront réduites ; nous avons besoin de plus d’artistes et d’écoles.

Source : Hervé Kempf, pour Reporterre


Non, nous ne sommes pas en guerre

Le discours guerrier que certains politiques commencent à employer recèle bien des menaces. Sur nos libertés d’abord, certains voulant clairement les rogner au nom de la sécurité, alors qu’une nouvelle loi antiterroriste est adoptée tous les deux ans depuis le 11 septembre 2001 ! En déployant massivement l’armée sur le territoire, d’autres confondent opérations militaires et enquêtes de police judiciaire : « Et bien non : le territoire national n’est ni le désert sahélien, ni des régions du Yémen », écrit Eros Sana, collaborateur de Basta ! qui a réalisé des reportages photos au Mali, en Egypte ou en Palestine.
Nous ne sommes pas en guerre. N’en déplaise à François Fillon, Nicolas Sarkozy, Manuel Valls et François Hollande qui ont tous répété le contraire, nous ne sommes pas en guerre.

Nous ne sommes pas en guerre, car accepter d’être en guerre, c’est accepter de tracer une ligne indépassable entre « eux » et « nous », une ligne entre des « ennemis de l’intérieur » et le reste de la nation. C’est accepter une fracture insurmontable entre citoyennes et citoyens de ce pays. Or le rôle de dirigeants politiques qui se veulent à la hauteur des événements qui frappent la France est un rôle d’union du peuple, plutôt que de division.

Depuis 1986, quinze lois antiterroristes ont été adoptées

Nous ne sommes pas en guerre, car si l’on se base du point de vue du droit, national comme international, les trois personnes qui ont lâchement attaqué et exécuté les membres de l’équipe deCharlie Hebdo, les trois policiers ainsi que les quatre personnes de confession juive, ne relèvent pas du droit de la guerre. Les frères Kouachi et Amedi Coulibaly relèvent du droit pénal : ce sont ni plus ni moins que des criminels, des malfaiteurs. Oui, des malfaiteurs, même en relation avec une entreprise terroriste. Le droit pénal français en matière de lutte antiterroriste relève d’un régime juridique spécifique qui déroge en grande partie au droit commun et qui comporte un nombre impressionnant de mesures en matière de capacité d’investigation et de répression.

Cette législation en matière de lutte antiterroriste est l’une des plus fournies : depuis 1986, quinze lois ont été adoptées en la matière, dont sept depuis le 11 septembre 2001 – soit une nouvelle loi tous les deux ans ! Les frères Kouachi et Amedi Coulibaly peuvent être qualifiés de terroristes, de criminels, de personnes immondes, mais ce ne sont pas les guerriers d’une cinquième colonne fantasmée, au sein de notre population, cachée dans nos campagnes et dans nos banlieues, hébergée dans nos tours ou dans nos maisons.

Ne pas confondre opérations militaires et enquêtes de police judiciaire

Nous ne sommes pas en guerre. Prétendre le contraire revient à faire croire qu’entre les ennemis hors des frontières de la France et les criminels présents dans nos frontières, il n’y a aucune différence. Il existerait un continuum entre « opérations militaires extérieures » et « opérations militaires intérieures ». C’est d’ailleurs dans ce sens que Jean-Yves Le Drian, ministre de la Défense, a justifié le déploiement de 10 500 soldats sur le territoire français. C’est « une opération militaire intérieure », déclare-t-il, avant d’ajouter qu’« il n’y a pas de rupture entre la menace extérieure et la menace intérieure » et de faire le lien entre la mobilisation du 11 janvier 2015 en France et le début de l’engagement militaire au Mali, le 13 janvier 2013. « Aujourd’hui, les armées sont là parce que c’est la même menace, pour nos armées c’est le même combat. »

Eh bien non : le territoire national n’est ni le désert sahélien, ni des régions du Yémen. Mener des opérations militaires à l’étranger, à l’appel d’un État ou dans le cadre de l’Onu, est une chose. Lutter contre le terrorisme ou des gangsters influencés idéologiquement en menant des opérations de police judiciaire sur le territoire national en est une autre. Appliquer cet amalgame entre territoire national et opérations extérieures, revient à reprendre la rhétorique de George W. Bush et des néo-conservateurs nord-américains avec leur « war on terror », et risquer les graves conséquences que l’on sait, avec l’invasion de l’Afghanistan puis de l’Irak.

Les risques mortels d’une « Union sacrée » au service de la guerre

Nous ne sommes pas en guerre. « Entrer en guerre » signifierait accepter ce que les terroristes tentent justement d’imposer à notre société et à ses institutions : la division, la suspension ou la fin de plusieurs de nos libertés fondamentales, la fin de notre État de droit, la fin de notre démocratie. Entrer en guerre, adopter un état d’esprit guerrier – une « union sacrée » –, ne pas seulement répondre avec le déjà très étoffé arsenal répressif juridique et administratif, y ajouter des mesures « exceptionnelles », c’est abandonner ce qui fait de la France ce qu’elle est, un État de droit. On ne peut répondre à ces actes terroristes par l’instauration d’un régime d’exception. Pour chacun d’entre nous, ce serait sacrifier, consciemment ou non, une grande partie de nos libertés individuelles et de nos droits collectifs, sur l’autel d’une illusion sécuritaire. On combat les terroristes. On ne peut malheureusement pas éradiquer le terrorisme.

Certains comparent le choc des attaques qui ont commencé le 7 janvier 2014 au choc des attentats du 11 septembre 2001. Je ne suis pas partisan de cette comparaison. Tout d’abord parce que les deux événements n’ont rien à voir en terme de préparation, d’acteurs, de symboles et d’intensité, ensuite parce que le contexte n’est pas le même. Enfin parce que la France n’est pas les États-Unis. Cependant, si l’on part du postulat que les deux évènements sont comparables, référons-nous aux conséquences qu’ont eues les attentats du 11 septembre sur la société américaine, sur la démocratie américaine et sur les libertés fondamentales des citoyennes et citoyens américains. En comparant ces deux événements et la cohorte des (mauvaises) décisions qui ont suivi, nous devons avant tout refuser que ne se dérobent sous nos pieds nos libertés fondamentales à travers des lois d’exception ou des « mesures exceptionnelles » devenues permanentes. Nous devons refuser, comme cela a été le cas pour les États-Unis de George Bush, que tout se règle par des moyens exclusivement guerriers.

Davantage s’inspirer d’Oslo que de Washington

Le 22 juillet 2011, la Norvège était frappée par deux attentats commis par un individu se réclamant du christianisme, qui assassinait 77 personnes pour leurs opinions politiques. A la suite de cette tragédie, conscient de la gravité de ces évènements ainsi que des limites du modèle de société, le Premier ministre norvégien déclarait :« La réponse de la Norvège à cette violence sera plus de démocratie, plus de tolérance et une plus grand implication politique. » Nos dirigeants politiques devraient davantage s’inspirer d’Oslo que de Washington. Il est primordial d’accompagner les grands discours sur « l’union nationale » d’une certaine forme d’humilité. L’humilité de reconnaître que notre société a également trop longtemps produit sur l’ensemble du territoire inégalités et violences, discriminations, racisme, antisémitisme, islamophobie, négrophobie, sexisme, homophobie…

Partout, des centaines de milliers de personnes ont clamé « je suis Charlie », en particulier ce dimanche 11 janvier. Une affirmation polysémique : chacune et chacun y projetant le sens qu’il veut y donner. Les dirigeants de notre pays ont, eux, pour tâche de donner un sens collectif à « Nous sommes Charlie ». Ils doivent avant tout répéter que nous sommes dans un État de droit, que nous sommes une société de justice, une société qui, face à l’ignominie, résiste mais ne sombre pas, que nous sommes une société où tous et toutes ont leur place, athées comme croyants, chrétiens, juifs comme musulmans. Une France qui « sans les juifs de France n’est pas la France », mais aussi une France qui, sans les musulmans de France n’est plus la France. Ceux qui nous gouvernent doivent comprendre que nous devons guérir ensemble car nous avons été blessés ensemble.

Source : Eros Sana, pour Le Grand Soir


Non, nous ne sommes pas en guerre !

Non, Monsieur VALLS, nous ne sommes pas en guerre !Non, la France n’est pas en guerre… suite aux meurtres atroces de la semaine dernière !

Je ne sais pas si vous vous promenez dans les rues ou si vous avez regardé la télévision ces derniers jours, Monsieur le Premier Ministre ?! Mais les millions de français et d’étrangers de toutes origines, de toutes confessions religieuses, de toutes convictions politiques et philosophiques… qui sont sortis dans les rues, se sont réunis avec dignité et ont défilé dans le plus grand des respects… l’ont fait contre la barbarie et pour défendre les valeurs de notre République, notamment la liberté d’expression ! Pas pour je ne sais trop quelle guerre dans laquelle vous voulez nous emmener ?!

Pas à un moment, ces millions de manifestants n’ont exprimé des propos guerriers, des envies d’en découdre avec tel pays, telle population ou telle communauté religieuse… Non, Monsieur VALLS, les marées humaines de ces derniers jours, à travers la France et le monde, ont renvoyé des images et des messages de solidarité, de fraternité, d’amour et de liberté… comme plus belle réponse à l’obscurantisme et à la barbarie de ces trois meurtriers !

Il n’y a que vous, les politiciens et les élites de nos sociétés occidentales, représentants de l’oligarchie capitaliste, qui parlez de guerre, qui voulez aller coûte-que-coûte faire la guerre ! Je dois dire, et c’est bien malheureux, qu’il y a un consensus presque unanime de vous tous, nos dirigeants, pour “jouer aux petits soldats”… peut-être parce que vous ne serez jamais sur le front !

Effectivement, dans votre cortège de personnalités, dimanche dernier, nombre d’entre vous à l’esprit belliqueux, êtes impliqués voire même à l’origine de la plupart des conflits militaires à travers le monde… Effectivement, certains ont même le sang de nombreuses victimes innocentes sur leurs mains… Effectivement, certains de vos invités sont les représentants de pays qui bafouent les valeurs inscrites dans la Constitution Française telles que la liberté d’expression, la liberté de croyance, la liberté de pensée… de régimes monarchiques féodaux aux valeurs opposées à celles de notre République ! D’autres pratiquent même des politiques d’apartheid, la torture, des emprisonnements voire des exécutions arbitraires !

Peut-être que vous, dirigeants qui vivez dans des palais dorés et surprotégés, qui ne risquez pas de mourir sous les bombes ou les balles d’armes que vous vendez à travers le monde… vous voulez faire la guerre et continuer ainsi votre commerce mortifère, mais ô combien lucratif ?! Je veux bien le croire, ça !

Mais les millions de voix qui se sont levées depuis le 7 janvier dernier, elles, n’ont jamais demandé la guerre…

D’ailleurs, la guerre contre qui ?

Contre trois jeunes nés en France qui ont sombré dans l’extrémisme religieux et dans la folie meurtrière ? Peut-être faut-il vous poser la question des politiques libérales et d’austérité que vous mettez en œuvre depuis des décennies et qui engendrent pauvreté, exclusion, communautarisme, perte des valeurs républicaines… et pour certains, glissement vers l’obscurantisme et la barbarie ?!
Contre les 1000, 2000… 5000 soi-disant personnes au profil “similaire” à ces trois assassins, prêts à se lancer dans le “djihad” et à mettre la France à feu et à sang ? Sur la base de quels éléments factuels, ces prédictions apocalyptiques ?
Contre les 5 à 6 millions de musulmans qui vivent en France et pratiquent un Islam de tolérance, respectueux des valeurs de la République et notamment de la laïcité ?

D’ailleurs, de la laïcité, valeur essentielle de notre République… parlons-en !
Vous les premiers, messieurs le Président et le Premier Ministre de notre République Française, ce d’autant plus dans un contexte actuel exceptionnel avec des risques importants d’amalgames, de discriminations et d’instrumentalisation… vous mettez à mal la laïcité en assistant à une office religieuse avec une kippa sur le dessus du crâne, alors que vous devez être les garants des valeurs de notre République ! Drôle de conception de la laïcité, que d’arborer un signe d’appartenance à une religion en particulier en de pareilles circonstances ?!
Pourtant, les carnages de ces derniers jours sont des attaques contre toutes les religions sans distinction et sans hiérarchisation aucune, mais surtout contre toutes les valeurs de notre République Française… et, entre autres, la laïcité.
Je ne parle même pas du fait d’accueillir avec les honneurs de notre République et d’être assis à côté de Benjamin NETANYAHOU, chef d’état d’un pays qui bafoue depuis des décennies le droit international, ainsi que les valeurs de liberté, d’égalité, de fraternité, de respect de certaines populations et religions !

Oui, Monsieur Manuel VALLS, “nous sommes tous juifs”… mais pas plus, pas moins que “tous musulmans”, “tous catholiques”, “tous protestants”, “tous CHARLIE”… “tous libres de nos convictions philosophiques, politiques ou religieuses” !
Il aurait été de bon ton, dans votre discours de l’autre jour, que votre formule ne se limite pas à une religion mais à l’ensemble de celles-ci et avant toute autre chose, aux valeurs de la République Française.
A toutes les religions pour montrer qu’il n’y a pas de différence, pas de préférence pour l’une par rapport aux autres dans un état laïque ; qu’elles ont toutes leur place dans notre société française mais avec une séparation claire entre celles-ci et l’état français que vous êtes censé représenter !

D’ailleurs, Monsieur VALLS, pourquoi des forces de l’ordre devant les écoles de confession juive… et pas devant toutes les écoles de la République ? Pourquoi des militaires devant les synagogues… et pas également devant tous les lieux de culte musulmans qui subissent depuis quelques jours des attaques racistes et des dégradations ?
La République Française n’est-elle plus “une et indivisible”, égale pour tous les concitoyens de notre pays, quels que soient leurs origines et leurs signes d’appartenance ?

Non, Monsieur VALLS, nous, peuples français et du monde, ne sommes pas en guerre !

Nous n’acceptons pas votre discours belliqueux, qui risque d’attiser les divisions, d’engendrer des amalgames, des tensions et d’autres drames… Nous ne voulons pas d’un état de guerre qui justifiera forcément des restrictions de nos libertés individuelles… et notamment de la liberté d’expression !

Nous attendons plutôt d’hommes et de femmes qui se prétendent de “gauche”, qu’ils fassent les choix courageux d’une politique axée sur l’éducation et la culture, loin du prosélytisme libéral actuel, en donnant notamment les moyens à “l’école de la République” d’inculquer à tous nos enfants les valeurs pour lesquelles des millions de personnes sont descendus dans les rues ces derniers jours !

Nous attendons, Monsieur VALLS, plutôt que de vous entendre vouloir partir en guerre contre je ne sais trop quels djihadistes, que vous mettiez en œuvre une politique de relance de la consommation, de hausse des salaires, de rétablissement des services publiques sur l’ensemble du territoire français, quartiers de banlieues compris… afin de sortir de la paupérisation et de l’exclusion des tranches entières de la population de notre pays ! Ce n’est que comme ça que vous éviterez que des jeunes français actuellement sans perspectives d’avenir, se laissent embrigader dans des quêtes “d’absolu” les entrainant dans la barbarie…

Résolument non, Monsieur Manuel VALLS, la France n’est pas en guerre et elle ne doit pas y rentrer ! Ne rajoutez pas de la barbarie à la barbarie !

En mémoire aux dix-sept morts et aux blessés des tueries de la semaine dernière, mais aussi à tous les morts et blessés des guerres que des hommes engagent par bêtise et ignorance… Ce sont rarement ceux qui déclenchent les guerres qui en sont les premières victimes, mais bien souvent les populations civiles innocentes !

Source : Emmanuel Adami, pour Le Grand Soir

Source: http://www.les-crises.fr/non-nous-ne-sommes-pas-en-guerre/