les-crises.fr

Ce site n'est pas le site officiel.
C'est un blog automatisé qui réplique les articles automatiquement

Russie-Ukraine : la diplomatie va-t-elle reprendre ses droits ? par Isabelle Facon

Tuesday 26 August 2014 at 04:28

Isabelle Facon est maître de recherche à la Fondation pour la recherche stratégique et maître de conférences à l’École polytechnique.

Intéressant papier publié, une fois de plus, par Le Figaro (qui loin d’être parfait laisse passer bien plus de papiers équilibrés que Le Monde ou le Nouvel Obs.

Alors qu’Angela Merkel vient de se rendre à Kiev, Isabelle Faucon analyse les divergences qui ont empêché le dialogue entre les différents acteurs du conflit.

Angela Merkel, en se rendant à Kiev ce week-end, a voulu ramener la diplomatie au centre du jeu ukrainien. Cet effort fait suite à l’initiative franco-allemande de la semaine passée (réunion entre les ministres des Affaires étrangères ukrainien et russe en présence de leurs homologues français et allemand) et précède une rencontre Porochenko-Poutine à Minsk, le 26 août, en marge d’un sommet de l’Union douanière, avec la participation de hauts représentants de l’Union européenne. L’effort diplomatique des Européens traduit leurs craintes que la situation en Ukraine, hautement volatile, pourrait atteindre prochainement un nouveau paroxysme alors que l’armée ukrainienne tente une initiative décisive pour reprendre deux bastions séparatistes, Louhansk et Donetsk, et que le ton se durcit considérablement entre Kiev et Moscou, entre la Russie et le monde occidental.

Il faut dire que, jusqu’à récemment, les éléments de modération n’ont finalement jamais eu le loisir de s’exprimer pleinement.

La Russie n’a jamais, contrairement à ce qu’elle a annoncé à plusieurs reprises, fermé hermétiquement sa frontière avec l’Ukraine, par laquelle sont passées toutes formes d’aides – hommes, matériels, vivres… – avec et sans le visa des autorités russes. La pression militaire russe n’a quasiment jamais cessé, et l’intense propagande officielle a compromis l’apaisement dans les relations avec Kiev, celles-ci étant actuellement réduites au minimum.

Des voix, notamment à l’OSCE, ont regretté le choix par Kiev des termes «terroriste» et «séparatiste» pour qualifier les forces diverses en action dans l’est de l’Ukraine et qui n’étaient pas toutes parties d’un agenda séparatiste. Si cela a permis de justifier une campagne militaire assez indiscriminée, apparemment perçue par Kiev et Washington comme le seul moyen d’assurer l’intégrité territoriale et la souveraineté de l’Ukraine, cela a dégradé profondément les relations entre les différentes Ukraines. Après l’annexion de la Crimée, le gouvernement ukrainien ne pouvait que faire preuve de fermeté et de prudence face à Moscou et ses relais dans l’Est, mais en s’attachant aussi à consolider la société ukrainienne par tous les moyens.

Beaucoup de médias occidentaux ont, qui par facilité, qui par projet, opté pour une présentation insuffisamment complexe des enjeux, des intérêts et des responsabilités des acteurs en présence. Cela a directement contribué à brouiller les options diplomatiques et à compliquer les voies du dialogue. La crise a également cristallisé des tensions au sein de la communauté des chercheurs et des experts, entrant dans un jeu d’accusations mutuelles parfois violentes. Cela, aussi, a concouru à priver le débat de la nuance qu’il aurait méritée. Tous ces éléments se sont associés au cours des derniers mois pour miner les perspectives d’une sortie de crise selon des modalités moins délétères. [...]

Lire la suite ici : Isabelle Facon, Le Figaro, 25 aout 2014

==========================================================

J’en profite pour reprendre une vieille interview du 3 mars, où Mme Facon débat avec la dispensable Marie Mendras :

Source: http://www.les-crises.fr/russie-ukraine-la-diplomatie-va-t-elle-reprendre-ses-droits/