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[U3-6] L’UPA en action et les Massacres de la Volhynie

Monday 11 August 2014 at 01:19

Suite du billet précédent sur l’Ukraine
Index de la série

ATTENTION : billet contenant des images très dures 

À la fin de 1942, l’UPA a participé à une campagne de nettoyage ethnique de Volhynie (où vivaient 350 000 Polonais), et au début de 1944, ses campagnes ont commencé à inclure la Galicie orientale.

On estime que près de 70 000 Polonais, principalement des femmes et des enfants ainsi que des hommes non armés, ont été tués au cours de la campagne du printemps et de l’été 1943 en Volhynie par l’UPA.

ivangorod

babi yar

execution en masse

L’holocauste en Pologne

L’idée, l’acceptation et l’exécution de l’ordre étaient conformes à l’idéologie nationaliste de l’OUN-B et l’UPA: au nom du peuple on peut tout faire et même tuer. Le résistant ukrainien Taras Borovetz a ainsi été attaqué par Bandera pour avoir refusé de se soumettre à l’OUN-B et de participer aux massacres de la Volhynie. Il écrivit d’ailleurs à Bandera pour lui dire que l’Ukraine avait des ennemis bien plus importants que les Polonais, et il critiqua les massacres qu’il qualifia d’honteux. 

Taras Borovetz

À partir de 1942 et surtout l’année suivante commencèrent des actes barbares où l’assassinat était associé aux mutilations par coupe ou arrachage de membres, leur sciage, par “éventrage” et “éviscération”… Ni les Soviétiques ni les Allemands ne pratiquèrent de tels actes à une telle échelle. “Leur génocide” fut réalisé par des formations spécialisées et en uniforme : Einsatzgruppen der Sicherheitspolizei et Sicherheitsdienst pour les Allemands, les NKVDs pour les Soviétiques. Dans le cas du « génocide ukrainien », à côté de l’UPA de Bandera, des dizaines de milliers de paysans ukrainiens, auxiliaires de l’UPA de fait, participèrent aux grandes actions de nettoyage des Polonais, leurs voisins, armés de haches et de fourches, dans une sorte d’arrière-ban ukrainien. Les femmes, les adolescents et même les enfants y prirent part se chargeant de voler les biens des morts, d’incendier les bâtiments et de porter le dernier coup aux blessés. Un autre problème est la spécificité des massacres des couples mixtes. En effet les bourreaux obligeaient le conjoint ukrainien à assassiner son propre conjoint polonais. Ce type de barbarie n’a jamais été relevé dans le cas de couples polono-russes ni celui de couples germano-juifs. 

Pire, le génocide fut accompli par les Ukrainiens, citoyens de la République de Pologne, habitants de ses territoires orientaux, dont beaucoup, après la guerre, se firent reconnaître cette citoyenneté, parfois en utilisant les papiers de leurs victimes assassinées, afin d’être considérés comme “rapatriés” en direction de la Pologne ou des zones d’occupation occidentales de l’Allemagne pour y recevoir le statut de réfugiés et émigrer en Amérique anglo-saxonne (Canada en particulier). 

La décision de nettoyer ethniquement la région a été prise par l’Armée insurrectionnelle ukrainienne au début de 1943. En mars 1943, l’OUN-B (spécifiquement Mykola Lebed) a condamné à la peine de mort collective tous les Polonais vivant dans l’ancienne partie orientale de la Deuxième République de Pologne ; quelques mois plus tard, des unités locales de l’UPA ont été invitées à accomplir l’opération à la hâte. En 1943, le chef de l’UPA pour la Volhynie, Klym Sawur (ou Savour) donna l’ordre de liquidation de la population polonaise habitant les 11 cantons de la région : hommes, femmes, enfants et vieillards.

Victimes polonaises de l’UPA à Lipniki

Victimes polonaises de l’UPA

À cette époque, Roman Choukhevytch devient le chef militaire de l’UPA. Cet ancien de l’UVO, condamné pour avoir participé à l’assassinat du ministre de l’Intérieur polonais, Bronisław Pieracki, en 1934, était en 1941 le chef politique et militaire du bataillon ukrainien de la Wehrmacht « Nachtigall ». 

Signalons enfin que les Allemands proposèrent en 1943 la création d’une division de Waffen-SS composée de volontaires ukrainiens de la Galicie et destinée au combat régulier sur le front Est. La création de la Division SS Galicie fut annoncée le 28 avril 1943, et de nombreuses cérémonies se tinrent en Galicie. Cette division compta jusqu’à 26 000 soldats – 82 000 hommes ayant postulé.

Armoiries de Lviv

creation de la division SS galicie lemberg – 1943

recrutement SS par l aumonier Malinowski Sanok- 1943

recrutement SS Galicie

Division Galicie

Division Galicie

serment hitler SS Galicie

Depart SS Galicie

Division Galicie

himmler galizien – 05 1944

himmler galizien – 05 1944 – noygammer

Himmler visite la SS Galicie – 05-1944

Propagande de recrutement pour la division SS Galicie

Propagande de recrutement pour la division SS Galicie

Propagande de recrutement pour la division SS Galicie

Propagande de recrutement pour la division SS Galicie

Propagande de recrutement pour la division SS Galicie

Propagande de recrutement pour la division SS Galicie

parade volontaires SS Galicie Lviv 1943

parade volontaires SS Galicie Lviv 1943

parade volontaires SS Galicie Lviv 1943

parade volontaires SS Galicie Lviv 1943

parade volontaires SS Galicie Lviv 18-07-1943

parade volontaires SS Galicie Lviv 18-07-1943

parade volontaires SS Galicie Lviv 18-07-1943

parade volontaires SS Galicie Lviv 18-07-1943

parade volontaires SS Galicie Lviv 18-07-1943

parade volontaires SS Galicie Lviv

parade creation volontaires SS Galicie Lviv 1943

parade creation volontaires SS Galicie Lviv 1943

parade volontaires SS Galicie Lviv 1943

parade creation volontaires SS Galicie Lviv 1943

parade volontaires SS Galicie Lviv 1943

parade volontaires SS Galicie Lviv 1943

parade volontaires SS Galicie Lviv 1943

parade volontaires SS Galicie Lviv 1943

parade volontaires SS Galicie Lviv 1943

parade volontaires SS Galicie Lviv 1943

05-1943 marche des volontaires SS Galicie sur kosciuszko street a sanok

Parade de volontaires SS Galicie Lviv Opera 1943 

Cette création d’une division de Waffen SS a été fortement soutenue par l’OUN-M de Andriy Melnyk, qui y vit un contrepoids à l’UPA de l’OUN-B. Celle-ci s’opposa à l’idée de la création de cette division, qui serait hors de son contrôle. Cependant, une fois formée, l’OUN-B y envoya certains de ses membres, pour qu’ils acquièrent une formation militaire. Elle combat en Russie, en Slovaquie et en Slovénie, où elle est dissoute à la fin de la guerre. Les Ukrainiens sont séparés des Allemands et envoyés dans un camp en Italie, où, suite à l’intervention du Vatican, qui estime que les soldats de ces divisions sont de « bons catholiques et de tradition anticommuniste », leur statut est modifié, passant de celui de « prisonniers de guerre » à « personnel ennemi qui s’est rendu ». 

Plus largement, les données historiques s’accordent sur le nombre des légionnaires ukrainiens qui prennent part à la formation militaire aux côtés des Allemands (Wehrmacht, SS, police) durant la guerre, et qui s’élève à 250 000 hommes environ. 

Le 27 juillet 1944, l’armée allemande est définitivement chassée de la ville de Lviv par l’Armée rouge. En 1945, la région est définitivement rattachée à l’Union soviétique et les Polonais survivants sont déplacés vers Wrocław (en allemand Breslau), en Silésie alors donnée à la Pologne. Sans Polonais, ni Juifs, la ville est à moitié vide d’habitants. 

retour des soviétiques à lvov 1944 

La défaite – quoique définitivement acceptée seulement à la fin des années 1950 avec la fin de la lutte armée de l’UPA -, allait entraîner une mise en sommeil des sombres penchants de la Galicie durant toute la période soviétique.  

À suivre dans le prochain billet

Source: http://www.les-crises.fr/u3-6-l-upa-en-action-et-les-massacres-de-la-volhynie/