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[U3-7] La résurgence néonazie depuis 1991 en Ukraine : du SNPU au parti Svoboda

Monday 21 July 2014 at 12:00

Suite du billet précédent sur l’Ukraine [NB, en fait je suis obligé de sauter qques billets vu l'urgence, ils arrivent bientôt] Index de la série

Le SNPU

La fin de l’URSS et l’indépendance en 1991 se sont accompagnées de la résurgence immédiate de partis nationalistes ukrainiens.

Ainsi, dès 1991 est créé à Lviv le Parti National-Social d’Ukraine (SNPU) – en filiation évidente du Parti National-Socialiste allemand (NSDP) d’Hitler. Parmi les cofondateurs figurent les dirigeants d’organisations étudiantes de la région de Lviv Andriy Parubiy (né en 1971) et Oleh Tyahnybok (né en 1968) et le psychiatre Jaroslav Andrushkiw qui prend la tête du parti.

Oleh Tyahnybok (né en 1968)

Oleh Tyahnybok (né en 1968)

Lviv Andriy Parubiy (né en 1971)

Lviv Andriy Parubiy (né en 1971)

le psychiatre Jaroslav Andrushkiw qui prend la tête du parti

le psychiatre Jaroslav Andrushkiw qui prend la tête du parti

L’emblème du SNPU était la WolfsAngel (ou « Rune du Loup »), symbole classique chez les néo-nazis. La Rune du Loup était l’emblème de la Panzerdivision SS Das-Reich – qui a rasé le village d’Oradour-sur-Glane et exterminé sa population le 10 juin 1944.

L’emblème du SNPU était la WolfsAngel (ou « Rune du Loup »), symbole classique chez les néo-nazis.

L’emblème du SNPU était la WolfsAngel (ou « Rune du Loup »), symbole classique chez les néo-nazis.

Le programme du SNPU vise à « Promouvoir le développement d’un État unifié ukrainien indépendant basé sur la justice sociale et nationale et la combinaison harmonieuse des intérêts de la société et de l’État ». Il s’appuie sur la vision de l’idéologue des nationalistes ukrainiens de l’OUN des années 1930, Nicolas Stsiborsky, développée par Yaroslav Stetsko en 1951 sous le titre des « Deux Révolutions ». L’essence de cette doctrine stipule: « La Révolution ne prendra pas fin avec la création de l’État ukrainien, mais continuera afin d’établir l’égalité des chances pour toutes les personnes de pouvoir créer et partager des valeurs matérielles et spirituelles ; de ce point de vue, la Révolution Nationale est aussi Sociale ».

Le SNPU défend ainsi la primauté des droits de la Nation sur les droits de l’Homme, l’urgence d’établir une « économie ethnique », et défend la « suprématie blanche ». Le SNPU se présentait comme « l’ennemi irréductible de l’idéologie communiste » et de tous les ennemis de la Révolution ukrainienne. L’article 6 du programme du SNPU est clair : « Le SNPU considère l’État russe comme la cause de tous les maux de l’Ukraine ». Il défend l’idée d’une prise du pouvoir par la violence révolutionnaire. En politique étrangère, le SNPU vise à la création de la « Grande Ukraine ».

“Source : www.vatra.cc
Le SNPU décrit la confrontation avec « l’influence moscovite » comme raciale, qualifiant fièrement la nation ukrainienne de « racine de la race blanche ». Ils considèrent l’Ukraine comme un « avant-poste de la civilisation européenne » et la Russie comme une « horde asiatique ». En 1995, il écrivit dans une présentation que :

« Compte tenu des perspectives de dégradation massive des personnes et des nations entières, nous sommes le dernier espoir de la race blanche, de l’Humanité en tant que telle. […] Nous devons résolument nous séparer de notre voisin du Nord-Est, non seulement parce qu’il est agressif ou pourrait s’emparer de nous, mais, tout d’abord, parce qu’il apporte dans notre vie, dans la psychologie de notre peuple, des choses qui sont différentes des valeurs européennes. »

Selon Andrii Parubii, alors l’un des leaders du SNPU, « L’Ukraine doit affronter l’agressivité des idées pernicieuses du monde asiatique, aujourd’hui incarné par la Russie ». Mais parallèlement à la russophobie, les idéologues du SNPU prêchent alors (et prêchent toujours) l’anti-occidentalisme : de leur point de vue, « l’internationaliste marxisme et le libéralisme cosmopolite sont en fait les deux faces d’une même pièce ».

Le SNPU recrutait alors chez les skinheads nazis et les hooligans du football. L’adhésion était réservée aux seuls Ukrainiens et le SNPU était n’acceptait pas les athées ou les anciens membres du Parti communiste.

Dès 1993, le SNPU crée des unités paramilitaires de garde populaire. Fin 1999, il les transforme en une aile pour la jeunesse, à vocation paramilitaire : les Patriotes d’Ukraine, dont le premier responsable a été Andriy Parubiy. Sa création a été saluée par un immense défilé aux flambeaux dans Lviv.

Manifestation SNPU

Manifestation SNPU

Manifestation SNPU

Manifestation SNPU

l’organisation des Patriotes d’Ukraine

l’organisation des Patriotes d’Ukraine

 Andrii Parubii, alors l'un des leaders du SNPU

Andrii Parubii, alors l’un des leaders du SNPU

 

Il est resté politiquement insignifiant au niveau national, mais a réalisé 10 % des voix aux élections régionales de Lviv dès 1994.

En 1998, Oleh Tyahnybok est élu député au Parlement ukrainien (Rada) – première victoire du SNPU ; il est réélu en 2002 en s’affiliant au bloc Viktor Iouchtchenko « Notre Ukraine ». À cette époque le SNPU compte moins de 1 000 membres.

En 1998, Oleh Tyahnybok est élu député au Parlement ukrainien (Rada) – première victoire du SNPU

En 1998, Oleh Tyahnybok est élu député au Parlement ukrainien (Rada) – première victoire du SNPU

 Jean-Marie Le Pen participe à la 6e convention annuelle du SNPU

Jean-Marie Le Pen participe à la 6e convention annuelle du SNPU

“Source : glavcom.ua

En mai 2000, Jean-Marie Le Pen participe à la 6e convention annuelle du SNPU, où il déclare que « Avoir une statue de Lénine à Kiev, c’est comme avoir une statue d’Adolf Hitler à Tel-Aviv ».

Svoboda

Les choses changent à partir de 2004. Au Congrès du SNPU de février 2004, le parti décide d’engager sa respectabilisation, en modérant son image de parti extrémiste.

Premièrement, le charismatique Oleh Tyahnybok est élu président du SNPU – travaillant à concentrer le pouvoir entre ses mains. Deuxièmement, le parti change de nom, choisissant celui de « Union Panukrainienne “Liberté” » – Svoboda en ukrainien – s’inspirant probablement du succès du Parti de la liberté d’Autriche de Jörg Haider. Troisièmement, il abandonne son emblème du WolfsAngel, pour celui d’une main rappelant le Trident – symbole de l’Ukraine mais aussi des néo-nazis…

 le parti change de nom, choisissant celui de « Union Panukrainienne "Liberté" » - Svoboda en ukrainien

le parti change de nom, choisissant celui de « Union Panukrainienne “Liberté” » – Svoboda en ukrainien

 il abandonne son emblème du WolfsAngel, pour celui d’une main rappelant le Trident – symbole de l’Ukraine mais aussi des néo-nazis…

il abandonne son emblème du WolfsAngel, pour celui d’une main rappelant le Trident – symbole de l’Ukraine mais aussi des néo-nazis…

Oleh Tyahnybok est élu président de Svoboda ( ex SNPU )

Oleh Tyahnybok est élu président de Svoboda ( ex SNPU )

Au Congrès du SNPU de février 2004, le parti décide d’engager sa respectabilisation, en modérant son image de parti extrémiste.

Au Congrès du SNPU de février 2004, le parti décide d’engager sa respectabilisation, en modérant son image de parti extrémiste.

Quatrièmement, il dissout l’organisation des Patriotes d’Ukraine. Cinquièmement, il modère ses positions d’extrême-droite ; mais comme les dirigeants l’ont secrètement décidé, cette modération ne devait concerner que la rhétorique publique, les fondations idéologiques du parti devant rester inchangées… Il fait explicitement référence à Bandera et Stetsko, et ne renie pas ses origines, comme ici pour ses 20 ans en 2011 :

référence à Bandera et Stetsko pour les 20 ans en 2011

Les maîtres à penser : référence à Bandera et Stetsko pour les 20 ans en 2011

Superposition du Trident (emblème du WolfsAngel) sur celui de la main

Superposition de l’emblème du WolfsAngel sur celui de la main – Les 20 ans de Svoboda

Ainsi, Svoboda souscrit toujours à la tradition de l’OUN de ségrégation nationale, et exige par exemple la réintroduction de la catégorie de nationalité sur les passeports ukrainiens. Il précise :  « Nous ne sommes pas l’Amérique, un méli-mélo de toutes sortes de gens. », et utilise souvent le slogan : « Une Race, une Nation, une Patrie ». Il propose de sanctionner pénalement l’Ukrainophobie, de légaliser la détention d’armes à feu, de supprimer le Parti Communiste, d’accorder un statut héroïque à l’UPA, de supprimer l’autonomie de la Crimée, d’intégrer l’OTAN, de redevenir une puissance nucléaire…

Sur son site internet, Svoboda dénonce un de ses ennemis, le « Pseudo-Nationalisme » :

« Seule la Révolution peut maintenant empêcher l’Ukraine de tomber dans le gouffre, et en faire le premier état nationaliste moderne qui assurera le développement de la nation ukrainienne, et de montrer à d’autres pays la voie de la souveraineté et de la prospérité véritable. […] Le Pseudo-Nationalisme n’a ni politique ni programme économique national. Le sommet de sa pensée sont les valeurs « Pan-Ukrainiennes » ; derrière ce vide se cache le libéralisme classique, la déification de la Démocratie “civilisée” de l’Ouest et du Capitalisme. Le “Marché libre”, la “Démocratie”, la “lutte contre l’Autoritarisme” tous ces slogans libéraux – qui sont cosignés par Karl Popper, Simon Wiesenthal et Milton Friedman – apparaissent urgents et essentielles pour les Pseudo-Nationalistes, […] engagés à dissoudre l’Ukraine dans la civilisation cosmopolite libérale. »

“Source : svoboda.org

Plusieurs prêtres de l’Église Orthodoxe Ukrainienne sont membres de Svoboda. Il faut savoir qu’en 1991 a eu lieu un schisme de l’Église orthodoxe en Ukraine, qui a induit la constitution d’un Patriarcat de Kiev (qui regroupe plusieurs millions de fidèles, surtout dans l’Ouest), en forte tension avec la Patriarcat de Moscou.

En 2012, Svoboda attaqua une manifestation pacifique en faveur des droits des homosexuels à Kiev, se félicitant de l’attaque « du sabbat des 50 pervers » (sabbat = assemblée nocturne de sorcières au Moyen-Age). En avril 2013, Svoboda proposa l’interdiction totale de l’avortement.

En 2012, Svoboda attaqua une manifestation pacifique en faveur des droits des homosexuels à Kiev

En 2012, Svoboda attaqua une manifestation pacifique en faveur des droits des homosexuels à Kiev

En 2012, Svoboda attaqua une manifestation pacifique en faveur des droits des homosexuels à Kiev

En 2012, Svoboda attaqua une manifestation pacifique en faveur des droits des homosexuels à Kiev

Ainsi, pour le spécialiste Viacheslav Likhachev : « Presque toutes les constructions idéologiques formulées par les publications du SNPU dans les années 1990 caractérisent toujours l’idéologie actuelle de Svoboda. Bien que le Parti ait atténué sa rhétorique officielle dans les années 2000, il tire une grande fierté dans la continuité de son histoire et de la nature immuable de son idéologie ».

Oleh Tyahnybok essaya donc de lisser son image :

Oleh Tyahnybok

Oleh Tyahnybok

Oleh Tyahnybok

Oleh Tyahnybok

Oleh Tyahnybok

Oleh Tyahnybok

Oleh Tyahnybok

Oleh Tyahnybok

Mais la modération ne dure guère, car dès juillet 2004, Oleh Tyahnybok tint ces propos sur la tombe d’un commandant de l’UPA :

« L’ennemi est venu et a pris leur Ukraine [à l'UPA]. Mais ils [les combattants de l'UPA] n’avaient pas peur; De même, nous ne devons pas avoir peur. Ils ont pris leur fusil sur leur cou et sont allés dans les bois. Ils se sont tenus prêts et combattirent contre les sales Russes, les Allemands, les Juifs et les autres ordures qui voulaient reprendre notre État ukrainien! Et il faut rendre l’Ukraine aux Ukrainiens ! Et par conséquent, notre tâche pour chacun d’entre vous – les jeunes, les plus vieux, les cheveux gris – est que nous devons défendre notre Patrie ! Il faut que l’Ukraine soit en fin de compte rendue aux Ukrainiens. Vous, jeunes hommes et vous, cheveux gris, êtes la combinaison parfaite, celle que la mafia judéo-moscovite qui dirige l’Ukraine craint le plus. »

Oleh Tyahnybok sur la tombe d’un commandant de l’UPA

Oleh Tyahnybok sur la tombe d’un commandant de l’UPA

“Source : The Jamestown Foundation

“Source : svoboda.org

Iouchtchenko demanda des excuses à Tyahnybok et le menaça d’une exclusion de son intergroupe parlementaire ; ce dernier présenta alors ses excuses pour ses propos. Mais il fut néanmoins exclu – et rétracta alors ses excuses. Svoboda soutint néanmoins toujours en 2004 la candidature de Viktor Iouchtchenko. En 2005, Tyahnybok fut étrangement acquitté de ses poursuites pour incitation à la haine raciale… Il déclara encore en 2012 : « Tout ce que j’ai dit à l’époque, je pourrais le répéter aujourd’hui ; ce discours est toujours aussi pertinent ».

“Source : BBC News

Entre 2002 et 2006, Tyahnybok soumit 36 propositions de lois, pratiquement toutes rejetées. Il s’opposa à l’introduction du russe comme seconde langue officielle, proposa de reconnaitre le rôle combattant de l’OUN et de l’UPA durant la Seconde guerre mondiale, de lancer une épuration de l’administration des anciens officiels du Parti Communiste et demanda l’interdiction du Parti communiste. Sans succès.

Entre 2002 et 2006, Tyahnybok soumit 36 propositions de lois, pratiquement toutes rejetées

Entre 2002 et 2006, Tyahnybok soumit 36 propositions de lois, pratiquement toutes rejetées

Entre 2002 et 2006, Tyahnybok soumit 36 propositions de lois, pratiquement toutes rejetées

Entre 2002 et 2006, Tyahnybok soumit 36 propositions de lois, pratiquement toutes rejetées

 

Au printemps 2005, Tyahnybok approfondit ses activités antisémites en rédigeant une lettre ouverte demandant au Président Iouchtchenko, et aux président du Parlement et de la Cour Suprême de « Mettre fin aux activités criminelles de la Juiverie organisée », prétendument accusée de saper la souveraineté de l’Ukraine. Il liste les hommes d’affaires juifs, prétendant qu’ils se sont enrichi dans les années 1990 et qu’ils contrôlent les médias ; il décrit le sionisme comme le « Nazisme juif » et alerte sur le « génocide » par l’appauvrissement des Ukrainiens ; il demande des investigations sur les organisations juives dirigées par des personnes « suspectées de crimes graves ».

Au printemps 2005, Tyahnybok approfondit ses activités antisémites en rédigeant une lettre ouverte

Au printemps 2005, Tyahnybok approfondit ses activités antisémites en rédigeant une lettre ouverte demandant au Président Iouchtchenko, et aux président du Parlement et de la Cour Suprême de « Mettre fin aux activités criminelles de la Juiverie organisée »

Au printemps 2005, Tyahnybok approfondit ses activités antisémites en rédigeant une lettre ouverte

Au printemps 2005, Tyahnybok approfondit ses activités antisémites en rédigeant une lettre ouverte

“Source : BBC News

Tout ceci améliora fortement les résultats du parti. Il atteint 0,4 % des voix aux législatives de 2006, 0,8 % des voix aux législatives de 2007, et perce en 2009 – comptant alors 15 000 membres. Il recueille 35 % des voix aux régionales à Ternopil. En 2010, il atteint 5 % des voix aux régionales – en fait 20 à 30 % en Galicie.

Le 3 juillet 2008, il appelle à une “purge” : “Les youpins, les sales moscovites et leurs sbires ont pris le pouvoir, et sans une dure et impitoyable purge, nous ne pourrons rien faire à ce sujet“. (Source)

Le 23 novembre 2009, Le Front National français signe un accord de coopération avec Svoboda ; Jean-Marie Le Pen annonce la « collaboration » des partis, car ils ont « évidemment beaucoup de points communs, d’idéaux communs ». Le président de Svoboda indique : « Nous avons un but commun : bâtir l’Europe des Nations Libres ».  Svoboda fait partie, à titre d’observateur, de l’Alliance Européenne des Mouvements Nationaux, fondée par Bruno Gollnisch. Il appartient alors aussi au Front National Européen, qui regroupe Aube Dorée, le NPD, etc.

Le Pen et Tyagnibok

Le Pen et Tyagnibok

Mais Svoboda finit par être rejeté de ces organisations en raison de son extrémisme… (sic.)

 

En mai 2010, Tyahnybok est décoré de la Croix d’Or des vétérans de la Division SS Galicie (Source):

Congrès Svoboda 2009

Congrès Svoboda 2009

Aux législatives de 2012, Svoboda s’allie avec le parti Patrie de Timochenko en signant un accord de coalition.

On voit l’actuel premier ministre Yatseniouk, l’actuel président Tourtchynov, et le leader du parti néonazi Tyahnybok

Accord de coalition Iatsenyouk / Tyahnybok 19 Octobre 2012

Accord de coalition Iatsenyouk / Tyahnybok 19 Octobre 2012 (à gauche, l’actuel Président…)

Iatseniouk se rend même au Congrès 2012 de Svoboda qui réélit Tyahnybok…

Une belle amitié entre ces deux hommes :

Ils ont en commun le désir de purger l’Ukraine des communistes, et des Russes plus largement pour Svoboda. Une russophobie partagée par la chef du partie Patrie, Tymochenko, qui avait dit dans une conversation téléphonique :

“Je suis prête à m’emparer d’une mitrailleuse et tirer une balle dans la tête de ces sales Russes. ”

Svoboda obtient ainsi 10 % des voix au niveau national (plus de 2 millions), dont plus de 30 % en Galicie – soit 37 députés sur 450. Il s’allie alors au Parlement avec les partis de droite Patrie et Alliance Démocratique Ukrainienne pour la Réforme (UDAR) de Vitali Klitschko.

Évolution du score électoral du parti ukrainien néo-nazi Svoboda de 2006 à 2012

Croissance de Svoboda

Croissance de Svoboda

Il est d’ailleurs frappant de voir comment son score de 2012 est corrélé avec l’Histoire des régions du pays – même 70 ans après :

score Svoboda 2012

score Svoboda 2012

score Svoboda 2012

Score Svoboda 2012

Il est frappant de voir comment son score de 2012 est corrélé avec l’Histoire des régions du pays – même 70 ans après

Construction territoriale de l’Ukraine contemporaine

Du coup, Korrespondent, un des plus grands magazines du pays, le nomme « Homme de l’année 2012 »…

 Korrespondent, un des plus grands magazines du pays, nomme Tyahnybok  « Homme de l’année 2012 »…

Korrespondent, un des plus grands magazines du pays, nomme Tyahnybok « Homme de l’année 2012 »…

Tyahnybok prend d’ailleurs son métier de parlementaire “à bras-le-corps” avec son nouveau groupe parlementaire, surtout avec les députés communistes (tout comme son ancien coreligionnaire Andrei Parubiy) :

Tyahnybok prend son métier de parlementaire à bras-le-corps avec son nouveau groupe parlementaire, surtout avec les députés communistes.

Tyahnybok au Parlement

Tyahnybok prend son métier de parlementaire à bras-le-corps avec son nouveau groupe parlementaire, surtout avec les députés communistes.

Tyahnybok au Parlement (bis)

Parubiy au parlement

Parubiy au parlement

Tyahnybok et Parubiy au parlement

Parubiy au parlement (bis)

Le 13 décembre 2012, le Parlement européen vota une résolution condamnant Svoboda :

Le Parlement Européen :

“Source : Parlement européen

 

En 2012, Yaakov Bleich, le Grand Rabbin de l’Ukraine, a déclaré: « Svoboda est une énigme à bien des égards, c’est un parti nationaliste avec des éléments antisémites en lui. » Vyacheslav A. Likhachev, expert pour le Congrès Juif Eurasiatique, a déclaré que « ce parti a un noyau très antisémite au cœur de son idéologie », que « ses leaders sont connus pour tenir des discours ouvertement racistes et antisémites » et qu’il conduit à « la légitimation symbolique de néo-nazis et de l’idéologie antisémite aux yeux de la société. »  Enfin Shimon Samuels, le Directeur des relations internationales du Centre Simon Wiesenthal a indiqué que « Svoboda est composé des mêmes éléments que les auxiliaires ukrainiens des Nazis qui ont commis des massacres de masse de Juifs, de Russes et de Polonais. »

“Source : JERUSALEM POST

 

Le Centre Simon Wiesenthal l’a d’ailleurs inclus en 2012 dans son Top Ten des antisémites (avec les frères égyptiens, les mollahs iraniens, etc.) – à propos de ses déclarations visant à “purger l’Ukraine de 400 000 Juifs et autres minorités” :

“Source : Le Centre Simon Wiesenthal

En janvier 2013, Tzipi Livni, l’ancienne vice-Premier ministre d’Israël a déclaré :

« Ceux qui essaient de donner une légitimité sont aussi coupables que le Parti Svoboda. C’est encore plus triste lorsque cela vient de politiciens principalement connus pour leur modération et la compréhension du contexte international de tels sujets. La position de l’ancien ministre des Affaires étrangères, Arseniy Iatseniouk, [Ndt : nouveau Premier Ministre] et c’est un euphémisme, laisse perplexe. […] Je pense qu’un phénomène comme le Parti social nationaliste totalitaire Svoboda ne doit pas être négligé et laissé sans réponse de la communauté internationale. Vous noterez que même les partis les plus radicaux en Europe ont refusé de coopérer avec Tiahnybok. Même le parti français d’extrême-droite de Marine Le Pen. Même le parti hongrois Yobik. Dans le monde d’aujourd’hui, il y a des règles de bienséance, des normes de la mémoire historique. Tiahnybok et son parti ont violé ces règles et ces normes. […] Je préconise de prendre toutes les mesures possibles pour supprimer les partis néo-nazis et leurs activités. »

“Source : UKRINFORM

 

En mai 2013, le Congrès Juif Mondial a appelé à l’interdiction du « parti néo-nazi Svoboda ».

“Source : UKRINFORM

Il est également explicite dans son rapport sur Svoboda :

 

En juillet 2013, 25 % des députés de la Knesset (Parlement israélien, 120 députés) ayant même pris la plume pour alerter le Président du Parlement européen sur « le parti néo-nazi Svoboda » :

« Cela fait plus de 6 mois que nous recevons des rapports alarmants sur la nouvelle tendance nationaliste en Ukraine agitée par le parti néo-nazi Svoboda, qui a remporté plus de dix pour cent des voix aux dernières élections législatives. Nous sommes alertés des menaces et des attaques calomnieuses lancées par les membres de ce parti contre les Juifs, les Russes et d’autres minorités. Ce sont des individus qui puisent leur inspiration dans les Nazis et glorifient ouvertement les meurtriers de masse des divisions SS ukrainiennes.

Nous avons également été choqués par le fait que ce parti n’est pas du tout isolé, mais jouit d’une pleine coopération avec les deux principaux partis de l’opposition en Ukraine [Ndt : Patrie et UDAR]. Malheureusement, ces partis n’ont absolument pas protesté contre les actions et les déclarations de leur partenaire extrémiste, mais ils se sont même compromis par leur propre glorification publique de criminels de guerre nazis ukrainiens.

Nous ne pouvons pas rester les bras croisés face au phénomène de néo-nazisme dans n’importe quelle partie du monde. Notre devoir est de parler et de communiquer avec nos collègues du monde entier pour joindre nos efforts pour éliminer les symptômes qui nous ramènent aux périodes les plus sombres de l’Humanité. 

Nous apprécions la position ferme que le Parlement européen a exprimée sur cette question en décembre dernier. Nous tenons également à vous remercier pour le refus du Parlement européen d’avoir des relations de travail avec le parti Svoboda et pour la clarification de toutes les forces politiques opérant en Ukraine, afin qu’aucune tentative de glorification du nazisme ne soit tolérée par l’Europe. Nous espérons travailler ensemble pour un avenir meilleur et plus sûr pour l’Europe et le monde entier.»

 

“Source : The Voice of Russia

 

Mais quoi qu’il en soit, Svoboda ne perd jamais de vue son ennemi héréditaire : le Russe (BIEN PLUS que le Juif – qui ne représentent que 0,2 % de la population) :

 « Prends, frère, la massue entre tes mains  et chasse ce serpent de la maison  - Force unie des Ukrainiens – Svoboda »

« Prends, frère, la massue entre tes mains
et chasse ce serpent de la maison – Force unie des Ukrainiens – Svoboda »

« (Face à une caricature de Russe) “Arrête de pleurnicher, il est temps d’agir ! »

« (Cosaque zaporogue – ukrainien, coiffé en coupe osseledets) “Arrête de pleurnicher, il est temps d’agir !” »

Svoboda défile régulièrement pour se faire entendre, en particulier la nuit aux flambeaux

Défilé Svoboda la nuit aux flambeaux

Défilé Svoboda la nuit aux flambeaux

Défilé Svoboda la nuit aux flambeaux

Défilé Svoboda la nuit aux flambeaux

Défilé Svoboda la nuit aux flambeaux

Défilé Svoboda la nuit aux flambeaux

Défilé Svoboda la nuit aux flambeaux

Défilé Svoboda la nuit aux flambeaux

Défilé Svoboda la nuit aux flambeaux

Défilé Svoboda la nuit aux flambeaux

Défilé Svoboda la nuit aux flambeaux

Défilé Svoboda la nuit aux flambeaux

Défilé Svoboda la nuit aux flambeaux

Défilé Svoboda la nuit aux flambeaux

Tradition historique apparemment…

30 Janvier 1933

30 Janvier 1933

Mais bon comme l’a dit Laurent Fabius le 11 mars :

“Le parti Svoboda est un parti plus à droite que les autres, [mais il n'est pas] d’extrême droite” [Laurent Fabius, 11 mars 2014, France Inter]

Ouaip, des boys-scouts, quoi.. Le ministre doit lire Le Monde je pense, (à moins que ce ne soit le contraire….) :

“Il y avait de la part de Svoboda [en 2004], la volonté, afin de gagner plus d’influence sur la scène politique ukrainienne, d’accomplir une sorte de mue, de la même façon que la ligue du Nord en Italie a accompli cette mue, ou d’autres organisations assimilées vraiment à la droite néo-nazie ou droite extrême, ont accompli en Europe.. [...] On ne peut pas établir un signe d’égalité entre Svoboda et … et… le nazisme, c’est juste, c’est un mensonge.” [Piot Smolar {journaliste du Monde suivant ce dossier} à Olivier Berruyer, Arrêts sur Images du 9 mai 2014, 10e minute]

À suivre dans le prochain billet

Source: http://www.les-crises.fr/u37-du-snpu-a-svoboda/