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[U4-3] EuroMaïdan : Le rôle des Américains et des Européens

Thursday 6 November 2014 at 01:07

Suite du billet précédent sur l’Ukraine
Index de la série 

4.3 Le rôle des Américains et des Européens 

Comme souvent, les Américains ne sont pas restés inactifs dans l’affaire ukrainienne, dont les ramifications sont profondes. 

Rappelons que le 9 février 1990, au moment de la réunification allemande, James Baker, le secrétaire d’Etat américain [de George Bush], avait assuré à Mikhaïl Gorbatchev, dans la salle Catherine II – haut lieu historique du Kremlin -, que l’alliance occidentale n’étendrait “pas d’un pouce” son influence vers l’Est si Moscou acceptait que l’Allemagne réunifiée entre dans l’Otan. Le lendemain, 10 février, Hans-Dietrich Genscher, le ministre des Affaires étrangères allemand, refit cette promesse à Edouard Chevardnadze, son homologue russe, comme l’a confirmé par la suite une note confidentielle du gouvernement allemand : « Nous sommes conscients que l’appartenance d’une Allemagne unie à l’Otan soulève des questions complexes. Mais une chose est sûre pour nous : l’Otan ne s’étendra pas à l’Est. » Gorbatchev se souvient lui aussi que l’Otan était convenu de « ne pas s’étendre d’un pouce en direction de l’Est. » Il a seulement commis une grave erreur : il a fait confiance à l’Occident et n’a pas fait mettre par écrit cette parole donnée. 

“Source : courrier international 

Depuis, presque tous les pays de l’Est ont intégré l’OTAN – ne manquait que l’Ukraine, pour menacer encore plus la Russie…

Pour revenir à l’Ukraine, entre alors en scène un personnage central : Victoria Nuland. Elle est également l’épouse du néo-conservateur Robert Kagan, instigateur du projet impérial pour un Nouveau siècle américain. Pour Kagan, l’UE est impuissante car sous l’emprise de Vénus, déesse de la paix, mais fort contente que les Etats-Unis fassent le sale boulot de Mars (dieu de la guerre).

Durant le mandat de George W. Bush, elle était la conseillère principale pour les affaires étrangères du vice-président Dick Cheney, puis ambassadrice des États-Unis à l’OTAN ; elle y avait exigé, au lendemain des attentats du 11 septembre 2001, l’application de l’article 5 de la Charte atlantique obligeant les États membres de l’OTAN à partir en guerre avec George Bush junior contre le terrorisme mondial. C’est aussi dans ce but qu’elle a plaidé auprès de Nicolas Sarkozy pour accélérer le retour de la France dans l’OTAN.

Durant le mandat de Barack Obama, elle a été nommée porte-parole du ministère des Affaires Étrangères (« Département d’État »), avant de devenir en mai 2013 la secrétaire d’État-adjoint américain pour les Affaires européennes et eurasiennes

Le 5 décembre, au cours d’un sommet de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) à Kiev, Victoria Nuland a apporté son soutien aux manifestants partisans d’une intégration à l’Union Européenne ; elle a déclaré « Nous sommes avec le peuple ukrainien, qui voit son avenir dans l’Europe » et elle a appelé le « gouvernement ukrainien à écouter la voix de son peuple. », mettant en garde contre les risques de « chaos et de violences » dans le cas contraire. Elle s’exprimait devant des responsables ukrainiens et une trentaine de délégations étrangères, au sein desquelles se trouvait le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov… 

Pourtant, les sondages (fiables) montraient que les manifestants de Maïdan n’obtenaient pas 50 % de soutien dans le pays…

Avec de gros écarts entre les régions (de 13 % à 84 % de soutien !) – évidemment…

Le 11 décembre, elle se rendit place Maïdan accompagnée de Jaffrey Pyatt, l’ambassadeur américain en Ukraine. Sur place, elle offrit des gâteaux aux manifestants, dont beaucoup chantèrent « Dieu vous bénisse ». Elle tenta aussi de distribuer l’aumône aux policiers – ne se rendant apparemment pas compte que cela ne se fait pas trop d’accepter de la nourriture d’un ministre étranger…

Images stupéfiantes – on  imagine ce qu’auraient dit les Etats-Unis s’ils avaient vu débarquer un ministre russe à New-York pour donner des cookies aux protestataires d’Occupy Wall-Street – et encore, ceux-ci ne demandaient-ils pas le départ du Président contrairement à ceux de Kiev…

 

Ce n’est qu’après ce soutien qu’elle partit rencontrer le Président Yanoukovytch (tout en finesse…). Dans la soirée, Victoria Nuland a rencontré les 3 chefs de l’opposition – dont Oleh Tyahnybok le leader de Svoboda. Ils lui ont demandé de prendre des sanctions à l’encontre des responsables des violences policières contre les manifestants.

Saluons enfin la magnanimité de cette petite-fille d’immigrants de la Russie tsaristes, ayant fui aux États-Unis pour fuir les pogroms, qui discute joyeusement avec une brute vénérant des SS et des nationalistes meurtriers de masse durant la guerre… Mais la fin justifie les moyens : l’important est de soustraire l’Ukraine du giron russe.

Il y a eu alors un défilé en décembre à Kiev pour rencontrer les grands Démocrates de l’opposition…

Citons tout d’abord le sénateur Républicain John Mc Cain (candidat défait de la présidentielle américaine de 2008) venu accompagné du jeune sénateur Démocrate Chris Murphy – le visage de Tyahnybok vaut le détour…

Il a déclaré le 14 décembre 2013 : « Nous sommes ici pour soutenir votre juste cause, le droit souverain de l’Ukraine à choisir son propre destin librement et en toute indépendance. Et le destin que vous souhaitez se trouve en Europe ».

Mais aussi : « Nous voulons indiquer clairement à la Russie et à Vladimir Poutine que l’ingérence dans les affaires de l’Ukraine n’est pas acceptable pour les États-Unis. » Ce qui est osé…

Rappelons en effet que McCain est le président de l’International Republican Institute, et que celui-ci est une branche de la National Endowment for Democracy (NED), qui lui-même fait partie du Département d’État (lors du vote du budget des États-Unis, les parlementaires votent celui de la National Foundation for Democracy dans le cadre du budget du Département d’État et non pas de manière distincte…). En raison du co-financement des opérations par la CIA, le budget annuel des projets de ces structures atteint plusieurs centaines de millions de dollars.

McCain a agi dans l’ombre lors de beaucoup de « révolutions colorées » (qui se sont déroulées dans les pays de l’Est et surtout les ex-Républiques soviétiques durant les années 2000. Celles qui ont abouti à un changement du gouvernement en place ont touché la Serbie (2000), la Géorgie (2003), l’Ukraine (2004) et le Kirghizstan (2005)), comme le montre l’excellent documentaire de 2005 de Manon Loizeau.


“Source : ahmed bensaada

Dans un article exhaustif et très détaillé sur le rôle des États-Unis dans les  révolutions colorées, G. Sussman et S. Krader de la Portland State University mentionnent dans leur résumé : 

« Entre 2000 et 2005, les gouvernements alliés de la Russie en Serbie, en Géorgie, en Ukraine et au Kirghizistan ont été renversés par des révoltes sans effusion de sang. Bien que les médias occidentaux en général prétendent que ces soulèvements sont spontanés, indigènes et populaires (pouvoir du peuple), les « révolutions colorées » sont en fait le résultat d’une vaste planification. Les États-Unis, en particulier, et leurs alliés ont exercé sur les États postcommunistes un impressionnant assortiment de pressions et ont utilisé des financements et des technologies au service de l’aide à la démocratie » 

“Source : colorrevolutionsandgeopolitics.blogspot.fr

Une dissection des techniques utilisées lors de ces « révolutions » montre qu’elles ont toutes le même modus operandi. Plusieurs mouvements ont été mis en place pour conduire ces révoltes : OTPOR (« Résistance ») en Serbie, Kmara (« C’est assez! ») en Géorgie, Pora (« C’est l’heure ») en Ukraine et KelKel (« Renaissance ») au Kirghizistan. Le premier d’entre eux, OTPOR, est celui qui a causé la chute du régime serbe de Slobodan Miloševic. Après ce succès, il a aidé, conseillé et formé tous les autres mouvements par l’intermédiaire d’une officine spécialement conçue pour cette tâche, le Center for Applied Non Violent Action and Strategies (CANVAS) qui est domiciliée dans la capitale serbe. CANVAS forme des dissidents en herbe à travers le monde à  l’application de la résistance individuelle non violente, idéologie théorisée par le philosophe et politologue américain Gene Sharp dont l’ouvrage From Dictatorship to Democracy (De la dictature à la démocratie) a été à la base de toutes les révolutions colorées. Les logos de quelques révolutions colorées parlent d’eux-mêmes…

Voici également un comparatif de tracts trouvés en Égypte et en Ukraine :

Ils viennent de l’ONG serbe OTPOR (largement financée par Freedom House) qui avait largement contribué à la chute de Milosevic. D’ailleurs Freedom House est désormais présidé par l’ancien dirigeant de la CIA James Woosley. Ce dernier est un proche du Sénateur McCain, qui l’avait engagé comme conseiller lors de sa campagne présidentielle de 2008. 

Aussi bien CANVAS que les différents mouvements dissidents ont bénéficié de l’aide de nombreuses organisations américaines d’ « exportation » de la Démocratie comme l’United States Agency for International Development (USAID), la National Endowment for Democracy (NED), l’International Republican Institute (IRI), le National Democratic Institute for International Affairs (NDI), la Freedom House (FH), l’Albert Einstein Institution et l’Open Society Institute (OSI). Ces organismes sont financés par le budget américain ou par des capitaux privés américains. 

À titre d’exemple, la NED est donc financée par un budget voté par le Congrès et les fonds sont gérés par un conseil d’administration où sont représentés le Parti républicain, le Parti démocrate, la Chambre de commerce des États-Unis et le syndicat American Federation of Labor-Congress of Industrial Organization (AFL-CIO), alors que l’OSI fait partie de la Fondation Soros, du nom de son fondateur George Soros, le milliardaire américain, illustre spéculateur financier.

La relation entre le mouvement ukrainien « Pora » et ces organisations américaines est explicitée par Ian Traynor dans un remarquable article publié par The Guardian en novembre 2004, où il indique : 

« Officiellement, le gouvernement américain a dépensé, pendant une année, 41 millions de dollars pour l’organisation et le financement de l’opération qui a permis de se débarrasser de Miloševic […]. En Ukraine, le chiffre doit tourner autour de 14 millions de dollars »   “Source : the guardian 

On comprend alors aisément pourquoi le sénateur McCain s’est récemment précipité à Kiev pour soutenir les émeutiers ukrainiens. On comprend aussi pourquoi la Russie a durci le ton concernant les ONG étrangères présentes sur son sol et la raison qui a motivé l’expulsion de l’USAID de son territoire… 

John McCain est d’ailleurs en terrain connu à Kiev, car après la fin de la « Révolution orange » de 2004, il s’était déjà rendu en Ukraine (en février 2005) pour y rencontrer ses « poulains » qu’il avait largement financés.

Le sénateur américain s’est aussi rendu dans les pays arabes « printanisés » : Tunisie (21 février 2011), Égypte (27 février 2011), Libye (22 avril 2011) et Syrie (27 mai 2013). Lors des deux premiers voyages, les gouvernements étaient déjà tombés. Dans les deux derniers, la bataille faisait rage (elle le fait encore en Syrie).

Ce croisé de la démocratie n’a cependant, lui non plus, aucun problème avec Svoboda…

On retrouve le classique : « les fascistes, s’ils nous aiment bien, ce sont des gentils fascistes ! »

En plus de L’IRI, la NED est présente à Kiev. Ainsi, on peut lire dans « le Kiyv Post » – et d’autres journaux célèbres -, Madame Nadia Diuk qui écrit à partir de Kiev. Les titres de ses articles sont idylliques : « La révolution auto-organisée d’Ukraine », « Les visions du futur de l’Ukraine », etc. Déjà, en 2004, en pleine « révolution » orange, elle écrivait « En Ukraine, une liberté indigène » pour prouver que la « Révolution » était spontanée, ce qui a été contredit par les études occidentales publiées postérieurement. Et pour cause, puisque Mme Diuk est vice-présidente de la NED, chargée des programmes pour l’Europe, l’Eurasie, l’Afrique, l’Amérique latine et les Caraïbes.

“Source : Ned.org

Les rapports annuels de la NED montrent que, juste pour 2012, les montants octroyés à une soixantaine d’organismes ukrainiens s’élevaient à près de 3,4 millions de dollars. Dans ce rapport, il est indiqué que l’IRI de John McCain et le National Democratic Institute (NDI, le pendant Démocrate de l’IRI) de Madeleine Albright ont respectivement bénéficié de 380 000 et 345 000 $ pour leurs activités en Ukraine.  “Source : Ned.org 

Le second pays occidental largement impliqué dans l’Euromaïdan est l’Allemagne. Une dizaine de jours avant McCain, Guido Westerwelle, le chef de la diplomatie allemande, a pris un bain de foule au milieu des manifestants de la place Maïdan en compagnie de ses « protégés » Iatseniouk et Klitschko. Après s’être entretenus avec eux à huis clos, il déclara « Nous ne sommes pas ici pour soutenir un parti, mais nous soutenons les valeurs européennes. Et quand nous nous engageons pour ces valeurs européennes, il est naturellement agréable de savoir qu’une grande majorité des Ukrainiens partagent ces valeurs, veulent les partager et souhaitent suivre la voie qui mène à l’Europe ».

En parlant de « majorité », Westerwelle n’a certainement pas consulté les récents sondages qui montrent que seuls 37% de la population ukrainienne est favorable à une adhésion de leur pays à l’Union Européenne. D’ailleurs, les citoyens européens le sont-ils ? Pas si sûr. Par exemple, un très récent sondage montre que 65% des Français sont opposés à l’idée d’une aide financière apportée par la France et l’Union européenne à l’Ukraine et 67% sont contre une entrée de ce pays dans l’UE. 

D’autre part, la chancelière allemande a, comme son ministre, reçu Iatseniouk et Klitschko le 17 février 2014 à Berlin.

Le candidat sur lequel ont misé Merkel, le CDU et son think tank, la Fondation Konrad Adenauer, est Klitschko, comme nous l’avons vu. Néanmoins, le parti de Timochenko est aussi considéré comme un allié du PPE et du CDU ainsi que l’avait affirmé M. Martens lors d’un discours au Club de la Fondation Konrad Adenauer en 2011 : « Ioulia Timochenko est une amie de confiance et son parti est un membre important de notre famille politique ». Dans ce même discours, il avait déclaré que sa position était similaire à celle de McCain quant au soutien à Timochenko (pour sa libération lorsqu’elle était emprisonnée).

Il faut souligner que cette convergence de vue entre l’IRI et la Fondation Konrad Adenauer n’est ni fortuite, ni récente. En réalité, elle remonte à la création de la NED comme nous l’explique Philip Agee, l’ancien agent de la CIA qui avait quitté l’agence pour vivre à Cuba. Tout d’abord, il faut comprendre que la NED a été créée pour prendre en charge certaines tâches qui relevaient originalement de la CIA, en l’occurrence la gestion des programmes secrets de financement de la société civile étrangère. Après avoir consulté un vaste éventail d’organisations nationales et étrangères, les autorités américaines furent intéressées par les fondations des principaux partis de l’Allemagne de l’Ouest qui étaient financées par le gouvernement allemand : la Friedrich Ebert Stiftung des sociaux-démocrates et la Konrad Adenauer Stiftung des démocrates-chrétiens. Nous trouvons actuellement une structure analogue dans le paysage politique américain. L’IRI et le NDI, les deux satellites de la NED, sont respectivement reliés aux partis républicain et démocrate américains et, comme ses homologues allemands, sont financés par des fonds publics. Comme la CIA collaborait avec ces « Stiftungs » allemands pour financer des mouvements à travers le monde bien avant la création de la NED par le président Reagan en 1983, les relations sont restées solides jusqu’à nos jours.

Bien que plus discret que les deux précédents, le troisième pays fortement impliqué dans les événements ukrainiens est le Canada. Cet intérêt est probablement dû au fait que le Canada abrite la plus grande diaspora ukrainienne dans le monde après celle de la Russie. Plus de 1,2 millions de canadiens sont d’origine ukrainienne.

John Baird, le ministre des affaires étrangères canadien a rencontré le triumvirat ukrainien le 4 décembre 2013 à Kiev et, comme les autres, a effectué un « pèlerinage » à la place Maïdan. Le chef de la diplomatie canadienne est revenu à Kiev le 28 février 2014 pour y rencontrer les nouvelles autorités : le président Tourtchino et le Premier ministre Iatseniouk – ainsi que Ioulia Timochenko.

Questionné alors sur son soutien « inconditionnel » à l’Ukraine et ses conséquences sur les relations avec la Russie, il répondit : « Nous n’allons certainement pas nous excuser pour avoir soutenu le peuple ukrainien dans sa lutte pour la Liberté ».

Le défilé continue, avec Carl Bildt, le ministre des Affaires étrangères de Suède, dès le 5 décembre 2013, puis le 5 mars 2014.

Kiev a vu également le passage de l’inénarrable Catherine Ashton, vice-Présidente de la Commission Européenne :

« L’opposition démocratique » rencontra également Stefan Fuele, le Commissaire européen à l’Élargissement et à la Politique européenne de voisinage.

Vint également le 30 janvier Robert Serry, l’envoyé spécial du secrétaire général de l’ONU (un diplomate hollandais qui a été adjoint au Sous-Secrétaire général chargé de la gestion des crises et des opérations de l’OTAN…) :

Ainsi que le ministre des affaires de Pologne Radek Sikorski le 21 février :

Laurent Fabius vint également le même jour, et serra la main d’Oleh Tyahnybok – décidemment parfaitement fréquentable…

Ce qui a choqué beaucoup de personnes, surtout juste après l’épisode médiatique Dieudonné…

Et comme ces gens sont sympathique, il y a des retours à Kiev en février, comme Ashton :

D’ailleurs tout va bien puisque « La chancelière [allemande Angela Merkel] veut une nouvelle fois marteler que Mme Ashton [la chef de la diplomatie de l’UE] fait un excellent travail », a indiqué la porte-parole adjointe du gouvernement allemand, Christiane Wirtz.

Nuland est également revenue…

Ianoukovytch aurait plus dû se méfier de voir débarquer de nouveau l’Américaine…

D’autant que celle-ci avait vendu la mèche le 16 décembre 2013, lors d’une conférence donnée à Washington à la Fondation Amérique-Ukraine (sponsorisée par les pétroliers Chevron et Exon…), où elle déclara dans son discours : 

« Depuis l’indépendance de l’Ukraine en 1991, les États-Unis ont soutenu les Ukrainiens afin qu’ils développent des compétences et des institutions démocratiques, afin qu’ils promeuvent la participation citoyenne et la bonne gouvernance, qui sont des conditions préalables pour que l’Ukraine puisse réaliser ses aspirations européennes. 

Nous avons ainsi investi plus de 5 milliards de dollars pour aider l’Ukraine à atteindre ces objectifs – et d’autres – qui assureront à l’Ukraine sécurité, prospérité et démocratie. »

“Source : iipdigital 

Ainsi, comme le souligne fort justement Ahmed Bensaada dans son excellente analyse « Ukraine: autopsie d’un coup d’état » (à laquelle cette partie doit beaucoup…) : 

« Les positions et les réactions de tous ces politiciens laissent cependant perplexes. Certes, les vies perdues lors de ce sanglant conflit sont à déplorer, mais qu’auraient-ils fait si des manifestants violents, appartenant à des groupes extrémistes, avaient occupé le centre-ville de leur capitale, tué des membres des forces de l’ordre, kidnappé des dizaines de policiers, occupé des locaux officiels et troublé l’ordre public pendant des mois ? Et n’ont-ils pas une part de responsabilité dans l’augmentation du nombre de victimes en venant jeter de l’huile sur le feu du Maïdan ?

En France, par exemple, le ministre de l’Intérieur Manuel Valls s’est insurgé contre une récente manifestation de « Black Bloc » qui a fait six blessés parmi les policiers, le 22 février 2014. Voici ses commentaires : « Cette violence venant de cette ultra-gauche, de ces Black Bloc, qui sont originaires de notre pays mais aussi de pays étrangers est inadmissible et elle continuera à trouver une réponse particulièrement déterminée de la part de l’État ». Après avoir rendu hommage « au préfet de la Loire Atlantique, aux forces de l’ordre, policiers et gendarmes, qui avec beaucoup de sang froid et de professionnalisme ont contenu cette manifestation », il ajouta : « Personne ne peut accepter de telles exactions » [87].

Et les Ukrainiens, doivent-ils les accepter? Et comment aurait réagi la classe politique française et occidentale si ces « Black Bloc » avaient été financés, formés ou soutenus par des organismes et politiciens étrangers, Russes, Chinois ou Iraniens venus à Nantes pour les soutenir ?

Je vous laisse le soin d’y répondre. » “Source : ahmed bensaada

À suivre dans le prochain billet

Source: http://www.les-crises.fr/u4-3-le-role-des-americains-et-des-europeens/