Les arguments en faveur d’une défaite totale de la Russie se défont au premier examen, mais occupent néanmoins le devant de la scène des discussions sur l’Ukraine. Reprenons-les, point par point.
Source : Responsible Statecraft, Anatol Lieven
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises
Les partisans zélés du soutien occidental visant à la défaite totale de la Russie en Ukraine – y compris, si nécessaire, grâce à une intervention directe de l’Occident et une guerre OTAN-Russie – fondent leur argumentation sur un ensemble disparate de justifications, dont presque toutes s’avèrent à l’examen soit exagérées, soit totalement erronées.
La plus extrême d’entre elles est que la défense de notre « civilisation » exige la défaite complète de la Russie, ce qui conduirait idéalement à des procès du style de celui de Nuremberg à l’encontre des hauts responsables du gouvernement russe et (selon certains commentateurs) à l’éclatement de la Fédération de Russie elle-même. Cette position est étroitement liée à la conviction que l’invasion russe n’a pas seulement été brutale, mais qu’elle s’est apparentée à un « génocide ».