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Ukraine : en vrac 08/08

Friday 8 August 2014 at 02:40

Plein de choses aujourd’hui…

La VRAIE bonne nouvelle : Parubiy a démissionné !

Si la démission du Premier ministère et du gouvernement a finalement été refusée par Porochenko (ils sont restés en place), il a bien accepté celle du co-fondateur du Parti National Social d’Ukraine qui s’occupait des forces de sécurité et de défense (qu’il garde quand même comme conseiller)… !

Il semble que Porochenko cherche à négocier une trêve voire la paix, ce que refusait Parubiy… (Source)

Oleg Lyashko, membre du parti radical, mis en cause par Amnesty International

Oleg Lyashko n’est pas n’importe qui, c’est le fondateur du Parti Radical (nationaliste) ukrainien et actuel député à la Rada (Parlement). Il a crée la surprise en arrivant en 3ème position lors de l’élection présidentielle du 25 mai en recueillant 8.32% des voix (soit 1 500 000 voix). En 2012, son parti n’avait obtenu qu’un siège au Parlement et n’avait recueilli que 202 000 voix. Dans les derniers sondages, et hors constitution d’un bloc “Porochenko-Oudar” (parti de Klitschko), c’est son parti qui arrive en tête des futures élections législatives avec plus de 20% des voix (ce qui laisse entrevoir une ligne dure dans le prochain Parlement…). Quel est donc le problème avec cet homme politique de si haut rang ? Rien de particulier, hormis qu’il aime se ballader dans l’est du pays (sous contrôle ukrainien) accompagné d’une milice d’hommes armés pour détenir, voire “kidnapper” des individus et leur faire subir des mauvais traitements ou les forcer à faire ce qu’il dit sans aucun cadre légal. Il aime à se filmer dans de telles situations ce qui restreint assez nettement les possibilités de contestation (tout en soulevant d’autres questions d’ordre psychologique). C’est ce que dénonce Amnesty International aujourd’hui.

“Bien qu’il n’ait pas le droit de détenir des personnes, il les enlève, les brutalise verbalement et physiquement pendant que la caméra tourne”, rapporte Amnesty. Plusieurs vidéos sur son site laissent voir des “enlèvements, des violations du droit à un procès équitable, de la liberté et de la sécurité de la personne ainsi que du droit de ne pas être sujet à la torture ou à des mauvais traitements“.

S’en suit un récit de plusieurs de ses exploits, parmi lesquels la menace de jeter le maire de Slovyansk du 4ème étage de l’immeuble s’il ne signe pas une lettre de démission. Dans une autre vidéo, il menace de mort le procureur de la ville de Slovyansk pour ne pas avoir pu arrêté un séparatiste. Ses méthodes d’interrogatoires avec des personnes qui ne sont inculpées de rien, ni ne sont prisonnières suite à des combats, posent également question (sac sur la tête, mains liés etc…). On le voit également frapper le maire d’une petite ville pour avoir tenu le référendum sur “l’indépendance” tenu par les séparatistes il y a plusieurs semaines. Il suffira de consulter les vidéos Youtube à la requête “Oleg Lyashko“.

Amnesty International dénonce la totale impunité dont bénéficie le député pour ces actes. L’organisation soutient également que lors de rencontres avec des responsables ukrainiens de haut-niveau, il lui a été confirmé que les actions de Lyashko s’effectuaient hors du cadre légal.

Il n’est pas inutile de rappeler que celui qui prétend libérer l’Ukraine de tous ses “parasites”, de priver de mandat et de juger les membres des partis des régions, d’interdire le parti communiste, de lutter contre la corruption, de déchoir de leur citoyenneté les citoyens ukrainiens qui ont collaboré avec les séparatistes, fut lui-même condamner à 4 ans de prison pour détournement de fonds dans les années 90 avant d’être libéré après 2 ans, puis gracié. On peut noter qu’il avait été expulsé du Parti de Ioulia Timochenko en 2010 pour avoir “collaboré avec la majorité” (celle de Ianoukovitch et des communistes…) lors de l’adoption de divers textes dont il a applaudi l’abrogation ces dernières semaines. Ancien journaliste, il proposed’interdire tous les médias russes sur le territoire ukrainien. Il prone une adhésion immédiate à l’OTAN. Il propose de priver de pensions et d’allocations les citoyens de Crimée disposant d’un passeport russe et qui ont voté pour son rattachement à la Russie. Il propose de créer des jurys populaires “d’experts, de journalistes et d’ONG” pour les corrompus (on se demande ce qu’il pense de cette ONG…). Libéral farouche, il proclame que “seul un marché libre avec une régulation minimale de l’État permettra de développer l’Ukraine”. Il propose cependant d’interdire aux étrangers de posséder des terres agricoles…

Voilà le genre de personnes avec qui il faudra désormais composer en Ukraine, l’élection de nombreux députés de sa faction va mettre une forte pression sur l’exécutif après les élections, dans un sens qui risque de ne pas apaiser les tensions loin de là.

Source : www.points-de-vue-alternatifs.com 

Donetsk : le premier ministre des insurgés démissionne

Le «Premier ministre» de la République proclamée par les séparatistes de l’est de l’Ukraine, Alexandre Borodaï, a annoncé jeudi sa démission.

«Aujourd’hui, pendant la réunion du gouvernement, j’ai annoncé que je quittais le poste de Premier ministre de la République populaire de Donetsk, car je vais changer de poste», a déclaré ce citoyen russe qui se rendait régulièrement à Moscou, au cours d’une conférence de presse.

Un peu comme un manager de crise

«Je veux vous rappeler que je suis arrivé ici un peu comme un manager de crise. En langage commercial, on dirait : un manager de start up. Je suis arrivé quand la République de Donetsk venait de naître, dans le chaos et le sang», a-t-il expliqué.

Alexandre Borodaï a expliqué qu’il resterait vice-Premier ministre et qu’il serait remplacé en tant que chef du gouvernement séparatiste par Alexandre Zakhartchenko, un Ukrainien allié du chef militaire des rebelles Igor Strelkov, dont l’influence est grandissante à un moment où la ville de Donetsk est assiégée par les forces ukrainiennes.

Maidan re-brule…

Mais attention, là, à Maidan, les durs, ce sont les mêmes qu’avant – sauf qu’ils sont désormais très méchants et extrémistes…

Une épaisse fumée noire s’élève d’un tas de pneus en feu et des pavés volent vers les forces de l’ordre : le Maïdan de Kiev a de nouveau été le théâtre de tensions.

«C’est une trahison !», hurle Lidia après des heurts entre manifestants et police qui ont laissé derrière eux une atmosphère électrique dans le centre de la capitale ukrainienne.

La désormais mythique place de l’Indépendance reste occupée par une partie des contestataires qui ont obtenu il y a six mois, à l’issue d’un bain de sang, le départ du président Viktor Ianoukovitch.

L’avenir de ce site fait l’objet d’un débat acharné entre d’un côté ceux qui y voient un sanctuaire inviolable et le garant des idéaux du mouvement de contestation de l’hiver dernier, et de l’autre ceux qui pensent que le centre de Kiev doit retrouver une vie normale et que le combat se situe dans l’Est.

Ces désaccords sont apparus au grand jour jeudi lorsque des troupes du ministère de l’Intérieur (alimentées en partie en hommes par d’anciens contestataires) ont escorté des employés municipaux et des bulldozers chargés de nettoyer une partie du campement.

«Ils sont venus des deux côtés et ont essayé de démonter les tentes et le reste», proteste Andriï, une barre de fer à la main. «Ils ne veulent plus de nous, mais nous ne sommes pas prêts à partir».

Résultat : des dizaines de manifestants se sont opposés aux forces de l’ordre, ce qui a donné lieu à des scènes rappelant les heurts passés, sauf que la chaleur a remplacé les températures bien en-dessous de zéro d’il y a six mois.

Des tas de pneus ont été enflammés, des pavés ont été jetés vers les bataillons policiers protégés par leurs boucliers métalliques. Des manifestants se sont retrouvés le visage en sang. [...]

«Ce Maïdan n’est plus ce qu’il était en février : seuls ceux qui n’ont plus d’espoir sont restés», constate Serguiï, un retraité, qui se dit néanmoins choqué de l’intervention des forces de l’ordre. «Nous avons déjà la guerre dans l’Est, nous n’avons pas besoin d’une guerre à Kiev».

Vitali Klitschko, qui était l’une des figures de proue de la contestation du Maïdan, a assuré que les autorités avaient tenté de négocier avec les contestataires.

«La majorité de la population de Kiev veut l’ordre et la sécurité dans le centre de Kiev et ce qui se passe ici relève de la criminalité», a-t-il estimé dans un communiqué jeudi.

«Les exigences de Maïdan ont été remplies», a-t-il ajouté.«Maintenant, nous devons nous mettre au travail et ne pas couvrir de honte les idéaux du Maïdan».

Pour ses occupants cependant, la place reste un symbole puissant de la volonté du peuple et une terre sacrée où sont morts environ 100 manifestants, dont les photos restent affichées.

«Nous devons traîner ici les responsables qui y ont tué des gens et volé notre argent, et les juger», estime Mykola. «Nous n’avons pas fini ce que nous avons commencé et les autorités ont peur». (Source : lesoir.be)

Ben, il semble que le travail n’ait donc pas été complètement terminé – et qu’en particulier les gens ne semblent pas décidés à enterrer l’affaire des snipers criminels de Maidan…

La Russie et l’Iran s’unissent face aux sanctions occidentales

La Russie et l’Iran ont signé un protocole d’entente prévoyant un élargissement important de leur coopération économique, a annoncé hier le ministère russe de l’Energie, écrit mercredi 6 août le quotidien Kommersant. Cela confirme la préparation d’une transaction d’envergure entre Moscou et Téhéran: la Russie achèterait le pétrole iranien et fournirait en échange à l’Iran des voitures, des équipements, des métaux, des céréales et des services. Selon les sources du gouvernement russe, les USA ont tenté de faire échouer ces accords. Parallèlement à l’assouplissement des sanctions internationales contre Téhéran, les compagnies russes ne sont pas les seules à s’activer – leurs concurrents, y compris occidentaux, travaillent également dans ce sens.

“Ce mémorandum implique l’élargissement de la coopération commerciale et économique dans les domaines de la construction et reconstruction des capacités de production, du développement de l’infrastructure électrique, dans le secteur pétrolier et gazier, ainsi que pour la fourniture de voitures, d’équipements et de produits de grande consommation”, explique le ministère de l’Energie. Ce dernier précise que les contrats seront évoqués concrètement les 9 et 10 septembre à Téhéran lors de la réunion de la commission intergouvernementale russo-iranienne.

Comme l’a expliqué l’ambassadeur de Russie à Téhéran Levan Jagarian, l’Iran pourrait exporter en Russie du pétrole brut mais aussi des produits pétrochimiques, du ciment, des tapis et des fruits et légumes traités. L’argent récolté par l’Iran servira à acheter en Russie des produits et des services. Selon l’ambassadeur d’Iran à Moscou Mehdi Sanai, Téhéran souhaiterait acheter des installations mécaniques, des rails, des camions lourds, des métaux et des céréales russes.

Selon des sources du gouvernement russe, les Etats-Unis ont tenté de mettre en échec cette transaction en menaçant les compagnies russes et iraniennes d’adopter des sanctions. La Maison blanche insiste sur le fait que l’activation de la coopération russo-iranienne va à l’encontre de toutes les sanctions anti-iraniennes et des accords intermédiaires sur le problème nucléaire iranien (les sanctions américaines ont été assouplies mais pas levées). L’administration Obama craint que les recettes récoltées grâce aux transactions avec Moscou réduise l’intérêt de Téhéran de parvenir à un compromis à long terme sur son programme nucléaire.

Selon les experts, la signature du protocole russo-iranien a lieu aujourd’hui à cause de la détérioration des relations entre la Russie et l’Occident.

D’autre part, la course pour le marché iranien prend de l’ampleur et c’est une autre cause de la réalisation rapide des plans entre Moscou et Téhéran, d’après les experts. Le processus de levée des sanctions contre l’Iran a été lancé fin 2013 et des délégations d’affaires chinoises, britanniques, allemandes, françaises, italiennes, autrichiennes ou encore suédoises se sont déjà rendues à Téhéran. Reuters et le Wall Street Journal ont récemment rapporté, se référant aux sources de l’industrie allemande, que les entreprises allemandes pourraient réorienter leurs investissements dans l’économie russe vers l’Iran en raison de la situation en Ukraine et des sanctions antirusses adoptées par les USA et l’UE. Selon les prévisions de la Chambre allemande de commerce et d’industrie, après l’assouplissement plus poussé des sanctions contre Téhéran, les exportations annuelles allemandes en Iran atteindront 10 milliards d’euros (1,85 milliard d’euros en 2013). “Dès que les sanctions contre l’Iran seront levées, le marché explosera”, a déclaré Stephanie Spinner-König de la société allemande Spinner GmbH, qui fabrique des composants pour les équipements high-tech. (Source : RIA)

Lire aussi ici la version AFP

La Russie réplique aux sanctions…

Le président russe Vladimir Poutine a interdit mercredi l’importation en Russie, pendant une année, des produits d’agriculture, des matières premières et des denrées alimentaires depuis les pays ayant introduit des sanctions contre la Russie, rapporte le service de presse du Kremlin.

“Pendant une année à compter du jour de l’entrée en vigueur du présent décret, sont interdites ou limitées les opérations économiques extérieures prévoyant l’importation sur le territoire de la Fédération de Russie de certains produits d’agriculture, matières premières et denrées alimentaires, dont le pays d’origine a introduit des sanctions économiques contre entités et individus russes ou a adhéré à de telles sanctions”, lit-on dans le communiqué.

La Russie interdit les importations de viande, de porc, de volaille, de fruits, de fromages et de lait en provenance de l’Union européenne, d’Australie, des Etats-Unis, du Canada et de Norvège, a annoncé jeudi le premier ministre russe Dmitri Medvedev.

Pour compenser le tarissement brutal de ses sources d’importations agroalimentaires, la Russie a déjà prévu de solliciter son marché intérieur et de se tourner vers les pays qui ne lui ont pas imposé de sanctions. Parmi eux: le Brésil, le Chili, l’Argentine et l’Équateur. «Même dans ces conditions, nous sommes persuadés que nous arriverons à retourner la situation en notre faveur», a assuré Dmitri Medvedev, promettant d’ «empêcher la hausse des prix» et de «libérer les étals pour nos propres producteurs». Selon lui, «une telle chance, une occasion unique d’ouvrir et de développer notre industrie destinée à la substitution des importations, ne peut être négligée».

En attendant, la mesure devrait se faire ressentir sur les balances commerciales des Américains et des Européens. La Russie est en effet le premier importateur mondial de fruits et légumes européens. En 2013, l’industrie agroalimentaire américaine a, de son côté, exporté pour 1,5 milliard de dollars de produits alimentaires vers la Russie, qui est notamment le deuxième marché d’exportation des volailles américaines derrière le Mexique. «Toutes ces mesures ne sont purement qu’une réponse aux sanctions occidentales. Nous ne voulions pas d’un tel développement de la situation. Il n’y a rien de positif dans les sanctions, a affirmé Dmitri Medvedev. J’espère sincèrement que le pragmatisme économique prévaudra sur les considérations politiques stupides chez nos partenaires, et qu’ils penseront à ne pas isoler ou faire peur à la Russie».

Tiens, on se rend compte qu’il y a des retours de bâtons… (totalement imprévisibles, hmmm ?)

Source : Le Figaro

Bœuf, porc, volaille, poisson, fromage, lait, légumes et fruits, l’embargo total de la Russie pour les produits en provenance des pays d’Europe et des États-Unis n’épargne presque aucun secteur de l’agriculture et de l’agroalimentaire français, à l’exception des vins et spiritueux. Cette interdiction d’importer, qui touche également l’Australie, le Canada et la Norvège, s’applique pour une durée de un an mais pourra être levée «si nos partenaires font preuve d’une approche constructive» précise le premier ministre russe. Moscou utilise une nouvelle fois l’arme commerciale comme moyen de pression diplomatique sur ses voisins.

Il fallait l’oser celle-là, mais un journaliste, ça ose tout…

Terminés donc les camemberts et le bœuf français dans les rayons des supermarchés russes, ce qui ne manque pas d’inquiéter les industriels françaises et les agriculteurs. La Russie est en effet un gros client de l’Union Européenne et de la France. Ce pays absorbe 10% des exportations agricoles et agroalimentaires de l’Union Européenne, pour un montant de 12 milliards d’euros par an, selon les chiffres Eurostat. Pour les produits français, la Russie est aussi une destination privilégiée. Plus de 121.000 tonnes de viandes et animaux y ont ainsi été exportés en 2013 pour une valeur proche de 243 millions d’euros. Et, l’industrie agroalimentaire y a, elle, exporté plus de 162.000 tonnes de produits pour une valeur proche de 375 millions d’euros, selon les derniers chiffres de FranceAgriMer.

Xavier Beulin, le président de la FNSEA, le principal syndicat d’exploitants agricoles a déjà fait savoir son inquiétude. Contacté par Le Figaro, il craint que l’embargo russe ait «des répercussions directes, à savoir la fermeture du marché russe aux produits européens», et craint notamment pour la filière des fruits et légumes qui représente 15% des exportations et celle des produits laitiers qui en représente 10%. Xavier Beulin évalue à un milliard d’euros le manque à gagner engendré par la décision russe. Même son de cloche du côté des industries de l’agroalimentaire. Les conteneurs de viandes congelées à destination de la Russie du groupe Bigard, numéro un de la viande en France, sont restés à quai ce matin. Joint par Le Figaro, Jean-Marie Joutel, le directeur général adjoint du groupe appréhende les répercussions, d’autant que l’embargo russe sur le porc européen décrété depuis janvier impacte déjà lourdement la filière viande. «Au sein du groupe Bigard, nous exportons vers la Russie essentiellement des coproduits et des abats car ce sont des produits bon marché qui rencontrent une faible demande en Europe. Avec l’embargo, il va falloir trouver de nouveaux débouchés, vers l’Europe de l’Est et l’Afrique. Le problème de ces nouveaux marchés, c’est qu’ils ont moins de moyens», explique-t-il avant d’ajouter que l’embargo pourrait donc engendrer «des prix bradés».

Une des conséquences indirectes de l’embargo est également l’engorgement du marché européen avec des produits normalement écoulés en Russie. «Poutine est adroit, il cible les produits les plus sensibles, à savoir les fruits et légumes ainsi que les produits laitiers, qui sont très vite périssables», analyse Xavier Beulin. Pour Emmanuel Commault, le directeur général de Cooperl Arc Atlantique, une coopérative spécialisée dans la viande de porc, «le marché russe est essentiel pour l’équilibre entre l’offre et la demande de la carcasse de porc, tout comme d’autres produits», expliquet-il au Figaro. «Le problème avec la Russie, c’est qu’en raison de la tournure politique des décisions commerciales, nous n’avons aucune visibilité. Les mauvais prix peuvent donc durer des mois ou des années» ajoute-t-il.

Face à cette inquiétude, le président de la FNSEA a d’ores et déjà demandé à rencontrer le président François Hollande. Ce midi, l’inquiétude ne semblait pourtant pas encore avoir gagné les rangs du ministère de l’Agriculture qui, contacté par la rédaction, répondait «Aucun chiffre n’est avancé pour le moment. Notre plus grand segment d’exportation vers la Russie est la filière des vins et des spiritueux qui n’est pas touché par l’embargo russe, ceci est plutôt une bonne nouvelle pour l’instant.

Eh oui, car le peuple russe, même sans embargo, il va bien sûr se jeter sur les vins français – le patriotisme, il ne connait pas, il aime bien qu’on lui crache dessus !

Nous allons réagir rapidement». Reste donc à savoir si la Commission Européenne développera des mesures de retrait et de dégagement sur les produits concernés par l’embargo ou si l’Organisation Mondiale du Commerce, que veut d’ailleurs saisir la FNSEA, prendra des mesures contre la Russie.

Eh oui, il faut punir la Russie ! CQFD

Les pertes de l’Union européenne suite à l’embargo russe sur les produits agroalimentaires pourraient atteindre 12 milliards d’euros, a estimé jeudi le délégué permanent de l’UE en Russie Vygaudas Ušackas.

“Il s’agit de sommes considérables, d’environ 12 milliards d’euros d’exportations. Nous n’avons pas encore analysé en détail la liste des produits frappés par l’embargo, mais les pertes pourraient atteindre 12 milliards d’euros. Les produits agroalimentaires constituent 10% de nos exportations vers la Russie”, a déclaré le diplomate. [...]

Les exportations allemandes vers la Russie ont reculé de 14,7% au cours des cinq premiers mois de 2014, a annoncé mercredi à Berlin le porte-parole du ministère allemand de l’Economie Adrian Toschev.

“Il y a sans doute eu une baisse des exportations vers la Russie de 14,7% de janvier à mai 2014 par rapport à la même période de l’an dernier”, a indiqué M.Toschev devant les journalistes.

La Russie occupe le 11e rang parmi les destinations des exportations allemandes, avec 3,3% des produits exportés. (Ria)

Les débiles de l’UE

Peu après ces annonces, l’Union européenne a affirmé qu’elle se réservait «le droit de prendre des mesures». «Après évaluation complète par la Commission européenne des mesures prises par la Fédération de Russie, nous nous réservons le droit de prendre les mesures appropriées», a affirmé Frédéric Vincent, un porte-parole de la Commission, qui a qualifié la riposte russe de «clairement politique».  Il a pris soin de rappeler que les sanctions européennes à l’encontre de la Russie étaient « directement liées à l’annexion illégale de la Crimée et à la déstabilisation de l’Ukraine » avant d’ajouter que « l’Union européenne reste déterminée à la désescalade de la situation en Ukraine ». (Le Figaro)

SALAUDS DE RUSSES, ils font de la politique !!!

Mais il y a mieux :

L’Union européenne qualifie de “non productives et injustifiées” les mesures restrictives dont la Russie frappe les importations des produits agroalimentaires des pays la sanctionnant, a déclaré mercredi à RIA Novosti une source diplomatiques au sein de l’UE.

“Cela est non productif et injustifié”, a indiqué l’interlocuteur de l’agence.

Et d’ajouter que la position officielle de l’Union européenne ne serait formulée qu’après la concrétisation de cet embargo, soit suite à la publication de la liste des marchandises concernées. (Source : RIA)

Mais pas de souci :


Les sanctions décrétées par Washington à l’encontre de Moscou exercent un impact négatif important sur l’économie russe, a estimé mercredi soir le président américain Barack Obama.

“Nous sommes au courant que les sanctions imposent un lourd fardeau sur l’économie russe”, a expliqué le chef de la Maison Blanche lors d’une conférence de presse tenue à Washington.

Toujours selon lui, l’économie russe affiche une croissance nulle à l’heure actuelle.

P.S. il faudra lui expliquer qu’avec son voisin ukrainien et ses 50 millions d’habitants en chute libre, c’est surtout ça qui blesse son économie…

Alors du coup :

Les Etats-Unis peuvent adopter de nouvelles sanctions contre la Russie qui a conclu un accord pétrolier avec l’Iran, a déclaré jeudi le vice-ministre américain des Finances David Cohen.

M.Cohen a indiqué qu’il n’était pas encore clair si l’accord signé par Moscou et Téhéran portait sur l’échange de pétrole contre nourriture ce qui ne serait pas compatible avec le régime de sanctions frappant Téhéran.

Selon lui, les Etats-Unis ont déjà déclaré aux autorités russes qu’ils adopteraient des sanctions contre les sociétés participant à cet accord de troc

OTAN

Alors ça, c’est fait…

L’Otan met fin à sa coopération avec la Russie

Le Secrétaire général de l’Otan Anders Fogh Rasmussen a annoncé jeudi la rupture de la coopération entre l’Alliance atlantique et la Fédération de Russie, dans le cadre de sa rencontre avec le Premier ministre ukrainien Arseni Iatseniouk à Kiev, annonce l’agence russe Itar-Tass. “L’Alliance met fin à sa coopération avec la Fédération de Russie. Elle (l’Otan, ndlr) renforce la défense collective pour la protection de tous les membres de l’Otan, et a décidé d’augmenter le niveau de soutien et de coopération avec l’Ukraine”, a déclaré M. Rasmussen.

M. Rasmussen et M. Iatseniouk ont discuté d’un éventuel soutien de l’Alliance atlantique aux capacités militaires de l’Ukraine, annonce un communiqué du gouvernement ukrainien.

L’Otan est prête à renforcer son assistance à l’Ukraine face à l’”agression” de la Russie, qu’elle appelle à retirer ses troupes de la frontière ukrainienne et à ne pas intervenir sous couvert de maintien de la paix, a poursuivi son secrétaire général.

“La Russie continue de déstabiliser l’Ukraine” et “de soutenir les séparatistes”, a-t-il estimé, ajoutant que le crash du vol de la Malaysia Airlines le 17 juillet montrait “les conséquences de ce soutien”. (Source)

Lors du sommet de l’Otan au Pays de Galles (4-5 septembre prochains), les pays de l’Alliance promettront à l’Ukraine une aide destinée à renforcer et moderniser son armée, a annoncé jeudi le secrétaire général de l’Otan Anders Fogh Rasmussen, en visite à Kiev.

“Une réunion de la commission Ukraine-Otan aura lieu en marge du sommet au Pays de Galles. Je compte sur l’adoption d’une déclaration conjointe (…) sur l’intensification de la coopération entre l’Alliance et l’Ukraine dans les années qui viennent. Il s’agit d’une aide au renforcement et à la modernisation des forces armées ukrainiennes”, a déclaré M.Rasmussen devant les journalistes.

Il a toutefois précisé que l’Otan ne pouvait pas approvisionner l’Ukraine en matériel de guerre.

“Une telle décision ne relève pas de l’Alliance, mais est adoptée à titre individuel par les pays alliés”, a-t-il souligné. (source)

Jacques Myard : «Les sanctions contre la Russie sont suicidaires pour la France et l’Europe»

FIGAROVOX/ENTRETIEN – Pour Jacques Myard, la guerre économique que se livrent actuellement l’Union Européenne et la Russie est une grave erreur, révélatrice du manque de discernement et de concertation des 27 en matière de politique étrangère.


Jacques Myard est un homme politique français, député-maire de Maisons-Laffitte.


FigaroVox: Les sanctions économiques prises par l’Union européenne à l’encontre de la Russie vous paraissent-elles justifiées?

Jacques MYARD: L’Union européenne et les Etats qui la composent viennent de commettre une faute grave car le conflit ukrainien avec les rebelles russophones est un conflit purement régional, qui fait suite à la chute de l’URSS et qui se passe dans un contexte avec sa protohistoire, notamment durant la Seconde Guerre mondiale, quand nombre d’ukrainiens avaient pris parti pour les nazis.

En prenant des sanctions, l’Union Européenne internationalise ce conflit au lieu de le circonscrire. Il devient un conflit entre la Russie, l’Union Européenne et les Etats-Unis. Ces actions aggravent donc la situation, les tensions internationales alors qu’il faut toujours éviter une politique qui mène à l’internationalisation d’un conflit.

Cela ne signifie pas pour autant qu’il faut donner blanc seing à Poutine, il faut cependant rechercher une solution politique, car ces sanctions sont sans effet sur la Russie, tout simplement parce qu’on a affaire à une question qui relève des relations stricto sensu entre Russie, rebelles russophones et Kiev. C’est une histoire de famille, et les histoires de familles ne se résolvent pas par l’intervention d’un tiers.

Sur le plan économique, on ne fera pas plier la Russie par des sanctions ciblées, comme on ne ferait pas plier les Etats-Unis par des sanctions du même acabit.

Quelles sont les conséquences pour la France des sanctions russes contre l’Union?

La France a une position forte dans l’économie russe: automobile, vente de technologies… dans ces conditions, à un moment où la France rencontre des difficultés économiques, financières et budgétaires, il est pour le moins suicidaire de porter atteinte à nos exportations vers la Russie, qui sont importantes et nécessaires à l’emploi français et pour notre balance commerciale. C’est une politique de gribouille menée par le gouvernement et l’Union Européenne.

Cette situation révèle-t-elle l’indigence de la politique extérieure européenne?

Ne parlons pas de ce qui n’existe pas. La politique extérieure européenne est un mythe, comme le souligne Jacques Delors lui-même, il n’y a jamais eu d’euro-puissance, cela relève de l’utopie, et si parfois il y a une position commune sur un sujet de politique extérieure, on sait bien en l’occurrence qu’au-delà des déclarations, voire de quelques sanctions inappropriées, on ne fera pas la guerre à la Russie. Cessons donc de croire à ces chimères. Les Européens sont profondément divisés car ils ont des intérêts divergents et une histoire également divergente dans leurs rapports avec la Russie.

La France doit avoir une politique indépendante et défendre ses intérêts, tout en étant bien entendu dans une alliance avec les autres pays ; mais alliance ne signifie pas alignement, soit sur les Etats-Unis, soit sur les craintes des Etats baltes ou les craintes polonaises. La solution au conflit ukrainien passe obligatoirement par des négociations avec le Kremlin, qui à mon sens doivent porter sur la reconnaissance que la Crimée fait partie de la Russie mais qu’il ne faut pas aller plus loin que le reste de l’Ukraine. C’est sur ces bases qu’on peut trouver une solution pour ce conflit, tout en se gardant d’aventurisme. (Source : Le Figaro)

La Démocratie d’épuration à Kiev

Le parlement ukrainien fait le ménage au pouvoir

Le parlement ukrainien (Rada) a l’intention d’initier une “lustration” totale, écrit jeudi le quotidien Kommersant.

La loi sur le “nettoyage du pouvoir” a été soutenue hier par la majorité parlementaire et l’adoption de ce texte est attendue dans les jours à venir. Les experts qualifient cette loi de “mine sous le gouvernement ukrainien” ou d’”écran de fumée” visant à détourner l’attention de la population de l’opération dans l’est du pays et de la crise économique.

“Les leaders de la majorité parlementaire et le ministre de la Justice, en tant que représentant du gouvernement, ont publiquement exprimé leur soutien à cette loi”, a déclaré Egor Sobolev, chef du comité de “lustration” auprès du gouvernement.

D’après lui, la loi devrait être soumise au vote la semaine prochaine.

“Cette loi sera un suicide politique pour de nombreux représentants du gouvernement ukrainien”, estime le politologue de Kiev Dmitri Janguirov. Ce document est une “véritable arme de représailles contre ceux qui s’opposaient au Maïdan et à ses représentants”, selon lui.

Le préambule du projet de loi stipule qu’il “définit les bases pour procéder à l’inspection des fonctionnaires pour rétablir la confiance envers le pouvoir”. Ces vérifications concerneront les fonctionnaires publics et municipaux, dont le président de la Rada et ses adjoints, le premier ministre et les vice-premiers ministres, les ministres et les chefs des comités exécutifs, les dirigeants des structures de force et de la Chambre des comptes, ainsi que les députés. Les juges, le Conseil suprême de la justice jusqu’aux secrétaires, les diplomates et les membres de la Commission électorale centrale subiront également cette procédure de “lustration”.

La liste des fautes qui peuvent entraîner le renvoi d’un fonctionnaire s’étend sur plusieurs pages. Avoir travaillé dans la fonction publique du 25 février 2010 au 22 février 2014 est la cause mentionnée le plus souvent. Toute la verticale du pouvoir ukrainien peut ainsi être “lustrée” pour ce “chef d’inculpation” – à commencer par le président, jusqu’aux vice-procureurs municipaux et aux chefs de police des commissariats de district.

Cette lustration s’adresse également aux “citoyens ukrainiens impliqués dans les préjudices à la vie, à la santé, aux biens des participants aux manifestations du 21 novembre 2013 au 22 février 2014″; aux policiers qui appréhendaient les activistes; aux enquêteurs qui étaient responsables de leurs dossiers; aux juges qui les condamnaient. Sans oublier ceux qui ont “collaboré avec les renseignements d’autres pays à titre d’informateur ou d’assistant”. Si cette loi était adoptée, tous les fonctionnaires “qui appelaient au séparatisme, organisaient les falsifications à la présidentielle de 2004 et aux législatives de 2012, ainsi que les individus impliqués dans les pertes du budget de plus de 83 000 dollars et des budget municipaux de plus de 4 100 dollars” perdront leur poste.

Un chapitre de la loi concernera spécifiquement ceux qui ont jugé l’ex-première ministre Ioulia Timochenko.

On trouve également la condition suivante: “L’action ou l’inaction entraînant des violations des droits de l’homme et des libertés fondamentales”. Un autre groupe à risque – ceux qui travaillaient avant le 19 août 1991 dans les organismes suprêmes du PCUS, le komsomol, la 5e direction du KGB et les “unités idéologiques” des forces militaires et policières.

Le projet de loi a été rédigé par une quinzaine d’auteurs. Beaucoup d’entre eux pourraient eux-mêmes faire l’objet de la “lustration”, parce qu’ils ont travaillé au sein du PC, du komsomol ou des organismes publics pendant les périodes indiquées. “Cette loi est une mine placée sous le gouvernement ukrainien. Mais elle pourrait être utilisée comme un écran de fumée pour détourner l’attention de la population des problèmes actuels – l’opération prolongée dans l’est du pays et la crise économique”, explique le politologue ukrainien Anton Finko. (Source : Ria)

Un peu de Chévènement pour finir…


Chevènement : “Un retour aux fondamentaux… par Europe1fr

Source: http://www.les-crises.fr/ukraine-en-vrac-0808/