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Un journaliste condamné à 25 ans de prison au Rwanda

Sunday 15 March 2015 at 00:40

Petit article en passant du Monde (qui sera rapidement oublié), montrant bien que nos médias n’ont rien à foutre de ce qui se passe au Rwanda – où pourtant notre implication passée dans sa lourde histoire devrait nous sensibiliser un peu…

Alors pourquoi une propagande continuelle sur la Russie et rien sur le Rwanda où c’est à l’évidence bien pire – on n’aura jamais la réponse…

Le président du Rwanda Paul Kagamé au siège de l'Union africaine à Addis-Abeba, le 30 janvier 2015.

Le Rwanda se retrouve une fois de plus dans le viseur des organisations de défense des droits de l’Homme. Cette fois, Reporters sans frontières dénonce la condamnation à 25 ans de prison du journaliste rwandais, Cassien Ntamuhanga. Vendredi, 27 février, le tribunal de Kigali l’a reconnu coupable de « formation d’un groupe criminel », « conspiration contre le gouvernement ou le président de la République », « entente en vue de commettre un assassinat » et « complicité de terrorisme ».

Il était jugé aux côtés du célèbre chanteur Kizito Mihigo et de trois autres co-accusés. Kizito Mihigo, qui avait plaidé coupable, a été condamné à une peine de dix ans de prison. L’accusation avait requis la perpétuité contre ces quatre accusés, qui avaient été arrêtés en avril 2014 durant la commémoration des 20 ans du génocide. Reporters sans frontières (RSF) a exprimé son indignation face à « ce verdict sévère et disproportionné ». Et de critiquer « le caractère répressif du régime du président Kagamé et sa volonté grandissante de museler toute voix dissidente à l’approche de la présidentielle de 2017 ». Le Rwanda figure à la 161e place sur 180 pays dans le classement mondial de la liberté de la presse 2015 réalisé chaque année par RSF.

Faire table rase de toute opposition

Ancien chef rebelle à la tête du Front patriotique rwandais (FPR), Paul Kagamé est président du Rwanda depuis 2000. Il est soupçonné de vouloir changer la constitution pour briguer un nouveau mandat en 2017. Et de faire table rase de toute opposition y compris de ses anciens alliés, comme les transfuges du FPR partis en exil dont certains ont rejoint le Congrès national rwandais (RNC). Ce parti d’opposition est considéré comme une organisation terroriste par Kigali. Et des anciens proches de Kagamé ralliés au RNC sont traqués et ont été retrouvés morts à l’étranger, comme l’ancien chef des services de renseignement tué en Afrique du Sud en janvier 2014.

Les atteintes à la liberté de la presse au Rwanda sont fréquemment dénoncées par des organisations étrangères. En décembre dernier, le Comité de protection des journalistes (CPJ) publiait un rapport qui pointait une « presse rwandaise régie par la censure aussi bien volontaire que forcée ». Et ce, malgré le vote d’une loi en 2013 renforçant légèrement la protection des journalistes et la mise en place d’une instance d’autorégulation des médias. Toutefois, des lois sévères encadrent tout outrage au chef de l’Etat et plus largement aux autorités.

En octobre 2014, c’est la diffusion de la chaîne britannique BBC qui y a été suspendue. Le parlement rwandais s’était prononcé en faveur de l’interdiction de la BBC qui avait diffusé un documentaire jugé controversé sur le génocide de 1994. Les émissions en kinyarwanda, la langue nationale du Rwanda, diffusées par la BBC avaient alors été suspendues pour une durée indéterminée.

Source : Le Monde, le 3 mars 2015.

Source: http://www.les-crises.fr/un-journaliste-condamne-a-25-ans-de-prison-au-rwanda/