Dans la stratégie de sécurité nationale de la nouvelle administration Biden[1], annoncée le 12 octobre 2022, la Chine est déclarée être le seul véritable État concurrent des États-Unis. La stratégie stipule que « La Chine et la Russie sont de plus en plus étroitement alignées, mais les défis qu’elles présentent sont, à bien des égards, bien distincts. Notre priorité sera de maintenir un avantage concurrentiel durable face à [la Chine] tout en maîtrisant une Russie toujours particulièrement dangereuse. » Le document ajoute que la Russie n’est plus considérée comme un concurrent des États-Unis, bien qu’elle « constitue une menace immédiate et permanente pour la sécurité régionale en Europe et et qu’elle soit une source de désordre et d’instabilité au niveau mondial, mais dans aucun domaine elle n’a les capacités de la [Chine] ».
Source : Bulletin of the Atomic Scientists, Vladimir Marakhonov
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises
Mais la Chine doit relever de nombreux défis pour développer rapidement ses forces nucléaires – et pourrait avoir demandé l’aide d’un nouvel allié : la Russie. Alors que l’industrie russe des armes nucléaires montre de plus en plus de signes de sous-performance qui pourraient affecter ses capacités de frappe dans un conflit nucléaire, elle dispose de plusieurs moyens par lesquels elle peut soutenir le développement du programme chinois, y compris via le transfert éventuel d’une partie de son plutonium de qualité militaire. Cette alliance stratégique de facto entre la Russie et la Chine – autrefois considérée comme improbable – pourrait avoir des répercussions considérables sur l’équilibre des forces entre les plus grandes puissances nucléaires du monde.