les-crises.fr

Ce site n'est pas le site officiel.
C'est un blog automatisé qui réplique les articles automatiquement

Une jupe pas très «laïque» provoque l’exclusion d’une collégienne

Monday 4 May 2015 at 00:00

Une élève de Charleville-Mézières a été exclue des cours pour le port d’une jupe considérée comme islamiquement trop visible.

Cela pourrait être une banale histoire d’ourlet. Mais, en ces temps de crispations identitaires, une jupe trop longue a suscité l’effroi dans un collège de Charleville-Mézières (Ardennes) au prétexte de ne pas respecter la laïcité et de contrevenir à la loi de 2004 qui interdit le port de signes religieux ostentatoires à l’école publique. D’après les révélations, mardi matin, du quotidien local l’Ardennais, Sarah, une jeune collégienne de 15 ans, a donc écopé de deux journées d’exclusion, le 16 et le 25 avril, pour le port d’un vêtement trop peu… laïc. «Cette jupe n’a vraiment rien de particulier, elle est toute simple», a déclaré au journal la jeune fille, précisant même qu’elle l’avait achetée 2 euros dans un magasin populaire.

Soutenue par ses parents, Sarah porte le voile depuis un an. Elle l’enlève à son arrivée dans l’établissement scolaire et le remet à la sortie, ce que font généralement les jeunes filles musulmanes pratiquantes. Ce cas de jupe trop longue, et dès lors considérée comme islamiquement trop visible, n’est pas isolé. Porte-parole du Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF), Elsa Ray confirme, à Libération, que son association traite en moyenne, chaque année, une centaine de litiges similaires. Sans avancer de chiffre, l’Observatoire de la laïcité affirme aussi qu’un certain nombre de dossiers remonte jusqu’à lui. Récemment, un conflit a éclaté dans un établissement scolaire de Montpellier.

«ON CIBLE EXPRESSÉMENT DES JEUNES FILLES MUSULMANES»

Jusqu’à présent, très peu d’histoires comme celle de Charleville-Mézière ont été médiatisées. En 2011, deux cas avaient cependant défrayé la chronique, l’une au lycée Auguste Blanqui de Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis) et l’autre au lycée Jean Jaurès à Châtenay-Malabry (Hauts-de-Seine). Le CCIF affirme qu’il traite, en ce moment, une vingtaine de cas, répertoriés depuis 2015. «Ce qui est scandaleux dans ces affaires, c’est que d’autres élèves portent des jupes longues dans les mêmes établissements, s’insurge Elsa Ray. On cible expressément des jeunes filles musulmanes, identifiées comme telles parce qu’elles portent le voile à l’extérieur de l’école.»

«Le sens de la loi de 2004 peut parfois être mal compris par les uns et les autres, les élèves comme les personnels des établissements scolaires», explique Nicolas Cadène, rapporteur l’Observatoire de la laïcité. Les cas se règlent lorsque les deux parties peuvent s’expliquer ou via des interventions extérieures, plus ou moins fermes, comme celle du CCIF. «Il n’est pas question qu’il y ait une police vestimentaire, poursuit Nicolas Cadène. Ce qu’il faut examiner, c’est le comportement global de l’élève.»

Quoi qu’il en soit, l’affaire de Charleville-Mézière enflamme déjà les réseaux sociaux. En soutien à la collégienne, un hashtag Jeportemajupecommejeveuxa été lancé. Venant après la polémique sur les cantines scolaires, elle risque d’alimenter un climat déjà très lourd et très clivant.

Source : Bernadette Sauvaget, pour Libération, le 28 avril 2015.

P.S. comme il y en a marre des commentaires haineux, ils sont fermés…

Source: http://www.les-crises.fr/une-jupe-pas-tres-laique-provoque-lexclusion-dune-collegienne/