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[Venezuela 1/2] Le mainstream n’aime pas Maduro…

Thursday 12 March 2015 at 03:54

Au Venezuela, la stratégie de la tension du président Maduro

Les funérailles de Kluiver Roa, à San Cristobal le 25 février, un jeune homme tué la veille lors d'une manifestation antigouvernementale.
Les funérailles de Kluiver Roa, à San Cristobal le 25 février, un jeune homme tué la veille lors d’une manifestation antigouvernementale.

L’arrestation musclée du maire de Caracas, Antonio Ledezma, le 19 février, est la pointe visible d’une escalade répressive au Venezuela. Il a rejoint dans la sinistre prison militaire de Ramo Verde une autre figure de l’opposition, Leopoldo Lopez, incarcéré depuis un an. Outre les élus déjà emprisonnés, la moitié des maires de l’opposition font l’objet de procès. Après la destitution sommaire de Maria Corina Machado, en mars 2014, d’autres députés sont dans le collimateur du capitaine Diosdado Cabello, président de l’Assemblée nationale. Selon l’organisation non gouvernementale Forum pénal vénézuélien, on enregistre trois détentions d’opposants par jour, en moyenne, depuis le début de l’année.

Depuis la disparition du lieutenant-colonel Hugo Chavez (1999-2013), l’ancien président, le poids des officiers de la réserve ou d’active impliqués dans les putschs chavistes de 1992 n’a cessé d’augmenter dans le gouvernement et dans les entreprises publiques, au détriment des civils, comme Rafael Ramirez, ex-patron de l’industrie pétrolière. Les militaires ne sont plus présents dans les rues uniquement les jours d’élections, mais en permanence. Par exemple, pour éviter les expressions de mécontentement dans les queues devant les supermarchés aux étals dégarnis.

« L’ennemi de l’intérieur »

En janvier, les forces armées ont été autorisées, par décret, à tirer sur des manifestants dans la rue. En 2014, la vague de protestations avait provoqué 43 morts. Le renseignement militaire a été reformé pour en faire un corps de « commissaires politiques » censé veiller sur l’allégeance au chavisme à tous les niveaux, mais aussi une arme contre les opposants civils, selon l’ONG Contrôle citoyen. Le Venezuela a remis en vigueur la vieille « doctrine de sécurité nationale » des dictatures militaires et de la guerre froide, tournée contre « l’ennemi de l’intérieur ».

La crainte d’une explosion sociale tétanise le gouvernement. Ainsi, l’augmentation du prix de l’essence (quasi gratuite), plusieurs fois annoncée, est sans cesse reportée, par peur des réactions. L’immobilisme en matière économique, alors qu’il y a le feu à la maison, contraste avec la fébrilité de la propagande, dénonçant des putschs et des attentats à répétition, comme si elle désignait des boucs émissaires. Pourtant, aucune diversion n’est de nature à distraire les Vénézuéliens de leurs soucis quotidiens : pénuries de denrées de première nécessité et de médicaments, envolée des prix (68,5 % d’inflation), insécurité mortifère.

Transition pacifique

Le raidissement de la machine répressive a une visée préventive, à double détente : contre l’éventuelle contestation de la rue et contre la victoire annoncée de l’opposition aux élections législatives prévues à la fin 2015. Selon l’institut Datanalisis, le plus cité par le gouvernement lui-même, les chavistes sont tombés à 17,3 % des intentions de vote, contre 45,9 % pour les opposants.

Le dirigeant d’Action démocratique (AD) ­ – le parti social-démocrate –, Henry Ramos Allup, a rappelé l’évidence : « Les coups d’Etat sont faits par ceux qui disposent des armes, des balles, des bataillons, c’est-à-dire les forces armées, entièrement contrôlées par l’actuel gouvernement ; nous, les civils, nous ne faisons pas de coups d’Etat. »

« l’Etat de droit n’existe plus au Venezuela depuis un bon bout de temps, car ce gouvernement viole systématiquement la Constitution et la séparation des pouvoirs », a ajouté l’opposant social-démocrate. D’où la légitimité d’envisager une « transition », pour restaurer les institutions et remettre sur les rails une économie ruinée par la gabegie et la corruption.

La possibilité d’une transition se présente justement avec les législatives. Une nouvelle majorité d’opposition devrait composer et négocier avec les autres pouvoirs, étroitement contrôlés par les chavistes. Une telle cohabitation déboucherait sur une présidentielle anticipée en 2016, après une démission du président Nicolas Maduro ou le référendum révocatoire prévu à mi-mandat par la Constitution. Cette transition pacifique présuppose le rétablissement d’un dialogue entre le gouvernement Maduro et les opposants, avec la médiation des diplomaties du Vatican et d’Amérique du Sud. Les pourparlers lancés en avril 2014 n’avaient pas fait long feu faute de résultats.

Un putsch pour en finir ?

Toutefois, la stratégie de la tension permanente choisie par Nicolas Maduro et son âme damnée Diosdado Cabello ne préjuge pas d’une issue optimiste de la crise vénézuélienne. Aux législatives de 2010, l’opposition s’était retrouvée minoritaire à l’Assemblée, malgré un nombre de voix supérieur. Le « pouvoir électoral » (érigé en quatrième pouvoir de la République), entièrement soumis au chavisme, pourrait procéder à un nouveau redécoupage des circonscriptions ou à une modification des règles du jeu. Une suspension du scrutin n’est pas à exclure. Jesus Torrealba, porte-parole de la Table d’unité démocratique (MUD), la coalition électorale de l’opposition, estime que « le secteur le plus irresponsable et criminel du pouvoir mise sur un putsch, pour en finir avec ses adversaires ».

L’attitude des principales chancelleries latino-américaines est un second motif d’inquiétude. « Le silence et l’impuissance des autres Sud-Américains deviennent pathétiques », déplore le Brésilien Alfredo Valladao, professeur à Sciences Po Paris. A croire que les uns et les autres attendent que le Venezuela soit ajouté au nouvel agenda bilatéral des Etats-Unis et de Cuba. Après tout, deux jours avant l’arrestation du maire de Caracas, le président Maduro avait cru bon de se déplacer à La Havane, pour un tête-à-tête avec son principal allié.

Source : Paulo A. Paranagua, pour Le Monde, le 26 février 2015.


Venezuela : A Caracas, l’opposition bâillonnée par Nicolas Maduro

Le président Nicolás Maduro multiplie les tentatives d’intimidation envers ses opposants politiques.

Un opposant politique de plus au président Nicolás Maduro vient d’être incarcéré. Le maire de Caracas, Antonio Ledezma, a été placé en détention provisoire vendredi, au lendemain d’une arrestation musclée dans ses bureaux par plusieurs dizaines d’hommes armés et cagoulés. Vétéran de l’opposition vénézuélienne, l’homme de 59 ans va rejoindre d’autres célèbres ­opposants, comme ­Leopoldo López, derrière les barreaux ­depuis un an et toujours en attente de jugement. “Antonio Ledezma devra répondre de tous les délits commis contre la paix, la sécurité et la Constitution”, a déclaré jeudi soir le président Nicolás Maduro à la télévision. Le ministère public l’accuse d’avoir commis des délits de “conspiration”.

Selon le chef de l’État vénézuélien, la publication le 11 février d’un “plan national pour la transition”, signé entre autres par Ledezma, allait marquer le point de départ d’une tentative de coup d’État organisé depuis les États-Unis. Ce que Washington a démenti. Nicolás Maduro accuse le maire de Caracas d’utiliser son mandat pour provoquer des violences au Venezuela.

Un opposant surnommé “le vampire”

Ce texte présente en fait une série de propositions politiques et économiques, comme la lutte contre l’insécurité, la restitution de la décentralisation, l’amélioration des réseaux de distribution alimentaire ou l’élimination du contrôle des prix. Mais il évoque aussi l’organisation d’élections présidentielles “libres et transparentes”. “Pourquoi organiser un tel scrutin si le président Maduro doit remplir ses fonctions jusqu’en 2019? Sera-t-il arrêté, assassiné ou expulsé du pays?”, demande le journaliste Luigino Bracci. Antonio Ledezma est surnommé “le vampire” par ses détracteurs. Le maire de Caracas est soupçonné d’avoir ordonné aux forces de l’ordre de tirer sur des milliers de Vénézuéliens qui manifestaient contre la vie chère lors du soulèvement populaire du Caracazo de février 1989, entraînant la mort de plusieurs centaines de personnes.

L’arrestation du maire de Caracas a suscité la préoccupation dans plusieurs capitales latino-américaines. Le secrétaire général de l’Organisation des États américains a souligné “la nécessité d’éclaircir les dénonciations sur les tentatives de rupture de l’ordre démocratique”. Une commission de l’Union des nations sud-américaines va, de son côté, tenir une réunion extraordinaire au Venezuela.

Source : Angèle Savino, pour Le Journal du Dimanche, le 22 février 2015


Venezuela : Maduro redoute l’invasion impériale et reprime

Nicolas Maduro annonçant le 19 février 2015 à Caracas l'arrestation de Antonio Ledezma
Nicolas Maduro annonçant le 19 février 2015 à Caracas l’arrestation de Antonio Ledezma

Le maire de Caracas a été arrêté jeudi pour «conspiration».

«Ça y est, la dictature montre son vrai visage», assure avec aplomb une militante venue vendredi apporter son soutien dans la rue à Antonio Ledezma, arrêté la veille par le gouvernement révolutionnaire vénézuélien pour «conspiration». Le président, Nicolás Maduro, accuse le maire de Caracas de vouloir activer un coup d’Etat en prônant le départ immédiat du gouvernement. Les autorités lui reprochent d’avoir signé un texte intitulé «Accord national pour la transition», publié le 11 février, soit un an exactement après le début des troubles qui avaient fait 43 morts. «Il est évident, écrit ce texte, que le régime ne résoudra pas la crise et que le gouvernement de Maduro est déjà entré dans une phase terminale». Ses trois signataires, Antonio Ledezma, l’ex-députée María Corina Machado et le leader de droite Leopoldo López, sont partisans d’une ligne dure visant à «chauffer la rue». Lopez est, d’ailleurs, incarcéré depuis un an, en attente d’un procès pour «incitation à la violence». Les leaders de l’opposition modérée se sont bien gardés, de leur côté, d’apposer leur nom en bas du fameux document.

Quatre militaires de haut rang ont été arrêtés dans les jours qui ont suivi la publication du manifeste, alors qu’ils projetaient, selon le gouvernement, de«bombarder le palais présidentiel». «Ce n’est qu’à travers la justice que nous pourrons faire échouer ces tentatives de coups d’Etat et offrir une paix permanente», a déclaré Nicolás Maduro après l’arrestation de Ledezma, en appelant ses militants à «se préparer à affronter n’importe quel scénario au Venezuela, produit de l’agression impériale contre notre pays.».

Les Etats-Unis, qui réclament depuis quelques mois la libération des «prisonniers politiques» au Venezuela, ont décrété des sanctions contre 53 hauts fonctionnaires de ce pays. Cette «décision unilatérale a depuis été critiquée par presque toutes les institutions latino-américaines, qui dénoncent une «ingérence de Washington au Venezuela.

Antonio Ledezma, déjà mis en cause en novembre dans une autre affaire de soi-disant coup d’Etat mené, cette fois, par des paramilitaires colombiens, est désormais retenu par les services de renseignements. «Le gouvernement ne sait pas comment faire face à la crise, il ne croit qu’en la violence»,estime Jesús Torrealba, le chef de la coalition d’opposition. «Que le gouvernement tombe le masque et déclare l’état d’exception», a surenchéri le président du parti Copei, Roberto Enríquez. Mais la rhétorique de l’opposition, extrêmement divisée, mobilise peu. Quelques dizaines seulement de personnes se sont déplacées vendredi en solidarité avec le maire de Caracas, à peine plus que le nombre de caméras nationales et internationales.

Source : Simon Pellet-Recht, pour Libération, le 20 février 2015.


Venezuela : quand Nicolas Maduro accuse tout le monde d’intentions putchistes et de tentatives d’assassinats


Leopoldo Lopez, Daniel Ceballos, Antonio Ledezma, Maria Corina Machado, Julio Borges

Il a été péniblement élu après le décès d’Hugo Chavez, dont il se revendique l’héritier. Mais loin de l’image de «l’homme providentiel» prônée par son mentor, Nicolas Maduro se débat avec une cote de popularité sinistrée et un pays lessivé économiquement, deux ans après son élection.

L’effondrement économique du Venezuela, qui dispose pourtant des plus grandes réserves pétrolières mondiales, est surement dû, pour partie, au fait que le prix du pétrole a nettement baissé. Mais les détracteurs du président Maduro ne peuvent s’empêcher de dire que c’est organisé, que l’appareil de production du pays a été cassé volontairement. La population n’ayant d’autres choix que de se tourner vers l’Etat. Un Etat, tout puissant et seul apte à la satisfaire.

Le Venezuela ressemble aux pays de l’Est des années 80, où stationner dans les files d’attente était quasiment devenu une profession. Il est désormais formellement interdit (et dangereux) de photographier ou filmer ces files d’attente. L’inflation avoisine les 70% en 2014.

Les pénuries frappent tous les produits de première nécessité. Ainsi, la dernière pénurie en date affecte les préservatifs, ce qui peut faire sourire, mais quand on sait que le Venezuela occupe la troisième place sur le podium sud-américain des taux de contamination par le virus du sida et se trouve très confronté aux grossesses d’adolescentes, le sourire s’efface. «Sans préservatifs, on ne peut rien faire», déplore Jhonatan Rodriguez, directeur général d’une ONG luttant contre le sida, dans Bloomberg Business. D’où ces vingt petits pourcents d’opinions favorables au président dans une population excédée.

Des opposants en ligne de mire

Une situation, qui donne de nombreux arguments à l’opposition vénézuélienne, qu’elle soit modérée ou de droite radicale. Et Maduro, les détracteurs il n’aime pas ça. Leopoldo Lopez, fondateur du parti Voluntad Popular, en a fait l’amère expérience. Mis «provisoirement» en prison, il y croupit depuis un an.

Suite à des manifestations estudiantines ayant très mal tourné (on déplore de 43 morts), Daniel Ceballos, le maire de San Cristobal, la ville où elles se sont déroulées en février et mai 2014, a rejoint derrière les barreaux Leopoldo Lopez un mois plus tard.

Dans les mêmes manifestations de San Cristobal se trouvait aussi Maria Corina Machado. Elle est accusée et inculpée de conspiration en vue d’assassiner le chef de l‘Etat. Elle a beau dénoncer une mascarade visant à la réduire au silence et à détourner l’attention des Vénézuéliens des difficultés économiques, elle n’encourt pas moins de 16 ans de prison selon le parquet. «Il est très difficile d’imaginer que les charges contre Maria Corina Machado pour sa supposée participation à un plan pour assassiner le président ne soient autre chose qu’une mascarade», estime José Miguel Vivanco, directeur de la division Amériques à Human Rights Watch (HRW).

Le maire de Caracas n’y échappe pas

Autre opposant notoire, le maire de la capitale Caracas, Antonio Ledezma. Il s’était déjà battu contre l’accession au pouvoir d’Hugo Chavez et continue contre Nicolas Maduro. Ce dernier n’a donc de cesse que d’en venir à bout et de le faire taire. Dans un premier temps, quand Antonio Ledezma a été élu à tête de la mairie de Caracas, Maduro a créé une nouvelle fonction : «chef du gouvernement de Caracas», parallèle à celle de maire. Le bugdet alloué à la ville s’était alors retrouvé dans les prérogatives de gestion du détenteur de ce nouveau poste. L’édile s’est donc vu à la tête d’une coquille vide, mais surtout dans l’incapacité financière de payer les 15.000 employés municipaux. Nicolas Maduro espérait ainsi monter les gens contre ce sempiternel vainqueur d’élections. Peine perdue, Ledezma a surmonté l’épreuve.

Plus récemment, il vient de publier une lettre qu’il a cosignée avec Leopoldo Lopez (du fond de sa prison) et Maria Corina Machado toujours sous la menace d’une lourde condamnation. Cette lettre ouverte mentionnait la nécessité d’un plan national de transition démocratique à la tête du pays.

Las, Antonio Ledezma a été arrêté le 19 février dans ses bureaux. Deux procureurs lui ont signifié le lendemain qu’il était poursuivi pour «son implication présumée dans des faits complotistes pour organiser et exécuter des actions violentes contre le gouvernement». Le président Maduro est intervenu le soir même à la télévision et a déclaré que M.Ledezma «doit être inculpé par la justice vénézuélienne pour qu’il réponde de tous les délits commis contre la paix dans le pays, la sécurité, la Constitution», se référant à une tentative présumée de coup d’Etat qu’il avait dénoncée le 13 février 2015. Bien que placé en détention provisoire, Antonio Ledezma a décidé de faire appel.

La répression tempère les réactions

Dans ce contexte d’arrestations tous azimuts, les réactions sont plus que mesurées. Néanmoins, Jesus Torrealba, le secrétaire général de la coalition d’opposition La Table de l’unité démocratique (MUD) déclare que «ces derniers jours où l’on parle tant de coups d’Etat, nous assistons à un coup de la part de l’Etat». Quant au leader de l’opposition, Henrique Capriles, deux fois candidat à l’élection présidentielle, il se demande si «Maduro croit qu’en nous mettant tous en prison il va récupérer 50 points de popularité ou gagner les élections ?». Des manifestations de quelques centaines d’étudiants ont lieu, protestant contre les arrestations, les pénuries et demandant plus de libertés.


vidéo AFP mise en ligne le 12 février 2015

Mais la série continue, et cette fois c’est l’élu d’opposition Julio Borges qui est accusé par des députés de la majorité socialiste à l’Assemblée nationale du Venezuela d’avoir pris part à un complot contre le président Nicolas Maduro. «Nous considérons qu’il y a suffisamment d’éléments pour lever l’immunité(parlementaire du député) et que ce monsieur aille occuper une cellule», a déclaré le député du Parti socialiste unifié du Venezuela  (PSUV, majoritaire) Dario Vivas. M.Borges, membre du parti Primero Justicia, comme l’ancien candidat à la présidence Henrique Capriles, a été accusé au début du mois de février par le président de l’Assemblée et numéro deux du pouvoir «chaviste», Diosdado Cabello, d’avoir pris part à un complot présumé contre M.Maduro.

Depuis son élection en 2013, Nicolas Maduro dénonce et «déjoue» une quantité invraisemblable de complots à son encontre, quant il ne s’agit pas de tentatives d’assassinats, avec ou sans la complicité supposée des Etats-Unis. Au point que le 26 février John Kerry a dénoncé «le comportement monstrueux» du régime vénézuélien, la «répression du peuple, les arrestations et les fausses accusations contre nous qui émanent du Venezuela». La multiplication des arrestations depuis un an inquiète au plus haut point aux plans tant national, qu’international et la question du respect de la démocratie commence à devenir cruciale.

Source : Frédérique Harrus, pour Géopolitis (France TV Info), le 27 février 2015.


Venezuela : le roi est nu

D’autocratique le régime de la révolution bolivarienne au Venezuela est en train de sombrer dans la dictature. Le 19 février le gouvernement a fait arrêter le maire de Caracas, Antonio Ledezma. Il a ensuite levé l’immunité parlementaire d’un dirigeant de l’opposition, Julio Borges, pour le chasser de l’Assemblée nationale. Leopoldo Lopez, un autre opposant au régime de Nicolás Maduro qui a succédé en 2013 à Hugo Chávez, est en prison depuis un an. Près de la moitié des maires sont menacés de poursuites en justice avec comme accusation le plus souvent retenue : complot pour renverser le gouvernement avec parfois conspiration avec les Etats-Unis.

« Mais, affirme “The Economist”, c’est le président Maduro qui est en train de faire un coup d’Etat contre les derniers vestiges de la démocratie. » « Un auto-coup d’Etat ». Chávez, qui a dirigé le Venezuela de 1999 jusqu’à sa mort en mars 2013, a toujours été réélu grâce à une politique sociale largement financée par les revenus du pétrole. Ce qui lui a permis aussi d’étouffer peu à peu la vie politique. Aujourd’hui, Maduro n’a ni son charisme ni les recettes nécessaires en raison de l’effondrement des cours du pétrole. Sa cote de popularité est au plus bas. S’il y avait des élections parlementaires libres cette année, l’opposition l’emporterait et pourrait ainsi envisager un référendum en 2016 pour le destituer.

En tout cas, en termes de répression, Nicolás Maduro dépasse son maître Chávez qui avait laissé des rivaux le contester dans des élections plus ou moins libres. « The Economist » estime ainsi que l’opposition a besoin d’être aidée. Pendant trop longtemps l’Amérique latine n’a rien fait pour empêcher que les règles démocratiques ne soient piétinées au Venezuela.

Source : Jacques Hubert-Rodier, pour Les Echos

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