Par Yann Faure
Le rapport de la mission d’étude de l’OMS présente à Wuhan au mois de février a finalement été livré fin mars. Il conforte, à son corps défendant, la possibilité que les fermes à visons — et autres animaux élevés pour leur fourrure — en Chine, soient à l’origine de la pandémie.
Dans le même temps, des enquêteurs de l’ONG Humane Society International ont réussi à séjourner incognito dans 13 fermes à fourrure du Nord et du nord-est de la Chine cet hiver, y constatant l’inexistence de contrôle, l’absence de biosécurité et la poursuite de la consommation par des humains de carcasses dépecées de viande de visons.
Au fameux marché de Huanan à Wuhan, l’état des lieux officiel reconnaît qu’on trouvait justement des produits carnés et des animaux vivants acheminés depuis le nord-est du pays ; la carte des ventes trouvée sur les lieux révèle — dès lors qu’on prend la peine de la traduire — qu’on y écoulait aussi des visons vivants.
Ajouté à ça, la présence relativement occultée, mais avérée de chauves-souris porteuses de coronavirus de type Sars-Cov dans les provinces du Nord et du Nord-est de la Chine, la « piste du vison » apparaît plus solide que jamais. Selon Anders Fomsgaard, le directeur du Statens Serum Institute, elle est même « hautement probable ». Plus troublant encore, il y a matière à penser que l’épidémie a ré-émergé en Chine cet hiver à l’endroit même où elle a démarré silencieusement un an plus tôt.