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Cette question, vous êtes nombreux à vous la poser. Aussi, j’ai décidé de prendre le temps d’y réponde sérieusement. Promis, à la fin de l’article, vous aurez une réponse claire. Mais ce n’est peut-être pas celle que vous attendiez…
Personnellement, grâce au Bitcoin et à la blockchain, je suis devenu milliardaire.
Si si, je vous jure !
Bon, c’est en dollars zimbabwéens mais, malgré tout, milliardaire. Et ce grâce à un billet gracieusement offert par Jean-Luc Verhelst lors d’une conférence sur la blockchain que nous avons donnée ensemble.
En euros, évidemment, je suis très loin du compte. Malgré le fait que j’ai commencé à jouer avec des bitcoins alors qu’ils valaient 0,07€.
Vous êtes frustré de ne découvrir le bitcoin que récemment et ne pas être multi-millionnaire ? Dîtes-vous que pour certains, c’est pire encore : ils ont joué avec des bitcoins, ils les ont perdus dans des crashs de disque-durs, oubliés sur d’anciens ordinateurs partis au rebut, re-perdus dans les crashs de plateformes comme TradeHill, MtGox et bien d’autres voire, comme ce fut mon cas pendant longtemps, les ont distribués pour aider les gens à mieux comprendre la technologie. Enfin il y’a également les “technologistes”, dont votre serviteur fait partie, qui se sont passionné pour la technologie du Bitcoin sans jamais s’intéresser à l’aspect financier. Rétrospectivement, une erreur…
D’autres enfin ont gardés leurs bitcoins puis les ont vendus à 30$ ou 100$ ou 1200$ car, à ce moment là, ils avaient besoin d’argent, cela leur permettait de rembourser tout juste leur crédit. Ils en ont bien profité mais, ils ne sont pas multi-millionnaires pour autant.
C’était le cas, par exemple, d’Andreas Antonopoulos, qui a fait beaucoup pour la communauté du Bitcoin depuis 2012 mais qui a avoué être fauché. Certains s’en sont moqués, d’autres, émus, lui ont envoyé un total de… 100 bitcoins ! Mais c’était amplement mérité, beaucoup d’actuels millionnaires ayant découvert le Bitcoin grâce à lui.
Le chiffre symbolique du million d’euros est tout simplement énorme. Il correspond à 40 ans de salaire à 2000€/mois. La plupart d’entre-nous ne gagneront, sur toute leur vie, qu’entre 1 et 2 millions d’euros. Alors, devenir millionnaire nécessite plus que juste acheter des bitcoins au bon moment.
Oui, certains deviennent millionnaires. Mais que ce soit dans les crypto-monnaies ou dans n’importe quel domaine, il s’agit d’une combinaison de 3 facteurs : la clairvoyance, le travail et la chance
Je pense qu’il faut une juste proportion des 3 pour réussir. Le manque d’un des éléments peu être compensé par les deux autres mais c’est très difficile. La chance pure peut permettre de gagner des millions : c’est la loterie. Il faut beaucoup de chance pour gagner au loto ! Par contre, la clairvoyance et le travail acharnés ne sont rien sans une part de chance : être au bon endroit au bon moment. Un peu plus tôt ou peu plus tard et c’est raté.
Dans le cas du Bitcoin, il s’agissait de comprendre très vite l’intérêt des crypto-monnaies. La clairvoyance, je l’ai eue partiellement : l’historique de ce blog est la preuve que j’avais compris l’importance du phénomène. Mais j’ai complètement sous-estimé l’aspect économique et je ne pensais pas voir le Bitcoin au-dessus de 1000$. Et alors même que j’imaginais le Bitcoin à 1000$, il ne m’est jamais venu à l’idée de concrétiser cette vision en investissant 1000€ ou 2000€ de mon compte d’épargne. Le risque me semblait disproportionné. J’ai par contre la satisfaction intellectuelle de savoir que quelques uns ont découvert le Bitcoin à travers mon blog et ont fait fortune.
Le travail acharné, c’est se maintenir à jour, conserver ses bitcoins pendant des années, savoir ce qu’il faut en faire. Personnellement, j’ai eu des passages à vide où je ne me suis pas occupé de crypto-monnaies. En revenant sur les forums j’ai par exemple découvert que l’échange TradeHill avait fait faillite quelques mois avant, emportant une grande partie de mes bitcoins… Je n’étais même pas au courant ! Et je ne me suis pas inquiété car, à l’époque, ça ne valait finalement pas grand chose.
La chance ne se provoque pas, ne s’explique pas. Mais elle est indispensable.
Mais toutes ces histoires ne vous intéressent sans doute pas. Tout ce que vous voulez c’est devenir millionnaire. Et si possible en 3 semaines et sans effort. C’est possible, votre tabloïd préféré vous a parlé d’une gamine de 7 ans devenue millionnaire avec des crypto-monnaies.
La réalité c’est qu’un tel plan n’existe pas. Tout plan qui prétend vous faire gagner de l’argent sans effort est une arnaque. Car j’ai un scoop pour vous : vous n’êtes pas le seul à vouloir devenir millionnaire.
Il faut donc compter avec la clairvoyance, le travail et la chance. Alors oui, il est possible qu’une crypto-monnaie sortie de nulle part fasse x100 demain et vous rende millionnaire. Mais je n’y crois pas plus que de gagner à la loterie. Ce serait de la chance pure. Et à la loterie, il y’a par définition plus de perdants que de gagnants… Si vous misez sur le facteur chance, allez plutôt au casino.
Il vous reste donc la clairvoyance ou le travail.
Il y’a plein d’opportunités de travail dans le domaine des crypto-monnaies. Moi-même, je gagne ma vie grâce à elles : je fais de la recherche sur la blockchain, donne des conférences et fais du conseil auprès des entreprises et des startups. D’autres font du développement. Je vous encourage, c’est un domaine qui me passionne et que j’estime plein d’avenir.
Plus prosaïquement, une autre solution est le trading. Grâce à leur grande volatilité et des commissions très petites, les crypto-monnaies se prêtent admirablement au trading.
D’ailleurs, la plupart des amateurs qui ont acheté un ou deux bitcoins à 5000$ et l’on revendu à 10.000$ se prétendent désormais traders.
La réalité c’est que le trading est une science/un art/un travail extrêmement difficile. Si vous voulez vous y mettre, il faut vous préparer à y passer des heures, à lire des dizaines de livres, à perdre beaucoup d’argent. Car perdre de l’argent est l’une des seules manières de réellement apprendre le trading. Après quelques gains favorisés par la chance du débutant, le trader amateur gagnera en confiance, misera gros et se verra soudain confronté aux pertes. C’est là qu’il se forgera ses premières expériences réelles de trader.
Si vous choisissez l’option du trading pour gagner de l’argent avec les crypto-monnaies, je pense que votre question “Est-ce le bon moment pour investir” n’a plus de sens. Vous êtes le trader, vous êtes le seul à même à répondre à cette question.
Si vous ne souhaitez pas trader ni travailler activement dans le domaine, il vous reste la solution d’investir. Mais, dans ce cas, il est important de faire preuve de discernement et d’investir à long terme dans des projets dans lesquels vous avez confiance.
On dit toujours de ne pas investir plus que ce que l’on peu perdre. C’est vrai en crypto-monnaies plus qu’ailleurs ou un simple piratage peut vider votre compte en banque.
Mais j’ajouterais un conseil de mon cru : si votre objectif est sur le long terme, n’investissez pas une grosse somme d’un coup. Faites un versement mensuel de 20, 100 ou 200€. Convertissez directement en crypto-monnaie. De cette manière, votre portefeuille augmentera petit à petit. Les hausses seront des bonnes nouvelles (car votre capital augmentera) et les baisses le seront également (car ce mois-là, vous pourrez acheter plus). Vous serez beaucoup moins nerveux, beaucoup moins à guetter les hausses et les baisses. Rappelez-vous que vous misez sur le long terme, que vous êtes prêt à tout perdre mais que vous ne voulez retirer l’argent que dans 5 ou 10 ans.
J’ajoute un autre conseil de mon cru : plus un projet à un historique fort, plus il me semble pertinent sur le long terme. Bitcoin et Ethereum me semblent les deux projets qui offrent le plus de garanties de pérennité.
Mais, ici on parle de vision, de clairvoyance. Donc à vous de faire fonctionner là vôtre. Comme le dit Warren Buffet : n’investissez que dans ce que vous comprenez.
Premièrement, si vous voulez vous faire de l’argent facile, passez votre chemin. Cela n’existe pas, par définition.
Solution 1: vous voulez faire un travail de trader et vous deviendrez capable de faire du profit sans même avoir besoin de savoir si la crypto-monnaie que vous venez de tradez à un potentiel à long terme.
Solution 2: vous croyez en un projet et vous le comprenez. Vous avez la foi que ce projet à de l’avenir et vous investissez dans ce projet en acceptant les risques encourus.
Si votre seul objectif est le gain, alors votre argent ira inéluctablement gonfler les poches des traders professionnels voire, pire, des arnaqueurs qui vous auront promis n’importe quoi. Faites fonctionner votre cerveau : tout le monde n’est pas millionnaire. Qu’est-ce que j’ai de particulier qui me donne une chance de gagner de l’argent ?
En deuxième lieu, agissez en gestionnaire. Transformer 200€ chaque mois en bitcoins vous semble énorme ? Vous ne pouvez pas vous le permettre sans rogner sur votre budget mensuel ? Par contre, vous avez 5000€ d’épargne que vous souhaitez investir ? Prenez une calculette et rendez-vous compte que 5000€, c’est plus de 2 années de 200€ par mois ! L’avantage des 200€ par mois, c’est que vous pouvez le moduler voire l’arrêter à votre convenance. Si vous videz votre épargne, elle est potentiellement perdue à jamais.
Enfin, prenez du plaisir. Un investissement doit vous procurer un intérêt intellectuel, une fierté, du plaisir. Si l’investissement devient stressant, s’il vous prend du temps de vie, alors arrêtez. La vie est trop courte.
Rappelez-vous qu’il n’y a pas de gains faciles sans une énorme part de chance. Que, sur les marchés, les petits amateurs sont appelés “dumb money” (l’argent stupide, facile à gagner car venant de gens inexpérimentés qui font des erreurs). Et que les multi-millionnaires sont les exceptions rarissimes qui nous font rêver mais ne représentent pas la réalité.
Si votre objectif est de gagner de l’argent en quelques semaines ou mois, alors il n’y a pas de bons moments pour investir. Vous n’investissez pas, vous jouez à la roulette. Et si certains auront de la chance, la plupart perdront.
Si votre objectif est d’investir dans un projet qui vous semble réellement prometteur, qui peut potentiellement changer le monde, alors il n’y a pas de mauvais moment pour investir.
Je suis personnellement persuadé que le Bitcoin est durable et que sa valeur dans 5 ans sera nettement supérieure à la valeur actuelle. Je pense qu’il en sera de même pour Ethereum même si j’en suis un peu moins certain.
Pour d’autres crypto-monnaies majeures (Litecoin, Dash, Monero,…), j’avoue ne pas savoir. C’est un pari qui me semble risqué.
Enfin, je suis convaincu que l’immense majorité des cryptomonnaies ne vaudront plus rien dans 5 ans, même si leur site web est super chouette et leur concept génial sur papier. Des nouvelles feront leur apparition, disparaitront.
Je suis bien conscient qu’il s’agit d’une pure conviction personnelle, d’un acte de foi irrationnel et que je peux complètement me tromper. Du coup, je n’investis pas plus que ce que je peux perdre.
Car, même avec une vision claire, même avec un travail acharné, un investissement nécessite une bonne part de chance.
Soyez prudents ! Ne jouez pas vos économies et souvenez-vous qu’on n’a pas besoin de millions pour profiter de la vie.
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Source: https://ploum.net/est-ce-le-bon-moment-pour-investir-dans-les-crypto-monnaies/
Comme tous les enfants, mes enfants adorent recevoir des bonbons. Et les occasions ne manquent pas en fin d’année : Halloween, Saint-Nicolas, Noël, … Le tout à multiplier par le nombre de parents, grand-parents, école, clubs, etc. C’est bien simple : il devient parfois difficile de justifier que Saint-Nicolas se déplace aussi vite d’un endroit à un autre. Et d’expliquer pourquoi il semble tellement tenir à engraisser une génération de futurs diabétiques…
Mais la particularité de mes enfants est que, s’ils adorent recevoir, ils consomment finalement très peu de sucreries. Nous les sensibilisons à la surconsommation et aux méfaits de la publicité depuis peut-être un peu trop jeune.
Les bonbons s’entassent donc dans un véritable tiroir au trésor qui déborderait à longueur d’année si PapaPloum n’allait pas de temps en temps assouvir son addiction au sucre.
Pour Saint-Nicolas cette année, j’ai franchi une étape de plus : au lieu d’aller acheter des chocolats, j’ai tout simplement été puisé dans le susdit tiroir et j’ai mis dans les souliers des friandises qu’ils avaient déjà reçues.
Ils ne se sont aperçu de rien et ont été enchantés.
Mais, malgré tout, ma conscience me tiraille…
Ai-je été le meilleur et le plus écolo PapaPloum-Nicolas ? Ou le pire radin qui aie jamais enfanté ?
Photo par Jessica S.
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Source: https://ploum.net/le-meilleur-ou-le-pire-papaploum-du-monde/
Le réchauffement climatique est-il l’œuvre de l’homme ou est-ce un phénomène naturel ?
Le discours climato-sceptique est tellement nocif qu’il a réussi à créer un débat là où, si vous réfléchissez un petit peu, il ne devrait pas y avoir l’ombre d’un hésitation.
Nul besoin de recourir à des dizaines d’études, à des consensus de scientifiques ou à un quelconque argument d’autorité. Branchez votre cerveau et laissez-moi 5 minutes pour vous expliquer.
Si on considère l’apport des météorites et l’évaporation de l’atmosphère dans l’espace comme négligeables, ce qu’ils sont, on peut considérer que le nombre d’atomes de carbone présents sur terre est fixe.
Il y a donc un nombre déterminé d’atomes de carbones sur la planète terre. Pendant des milliards d’années, ces atomes existaient essentiellement sous forme minérale (graphite, diamant), sous forme organique (tous les êtres vivants) et sous forme de CO2 dans l’atmosphère.
Le carbone sous forme minérale est stable et sa quantité n’a jamais vraiment évolué depuis la création de la planète. On peut donc sans scrupule se concentrer sur les atomes de carbones qui sont soit dans les êtres vivants (vous êtes essentiellement composés d’atomes de carbones), soit dans l’atmosphère sous forme de CO2.
Les plantes se nourrissent du CO2 de l’atmosphère pour capter le carbone qui leur permet de vivre. Elles rejettent ensuite l’oxygène excédentaire qui est pour elles un déchet. Séparer le CO2 en carbone et oxygène est une réaction endothermique qui demande de l’énergie. Cette énergie est fournie par le soleil grâce à la photosynthèse.
Les êtres vivants aérobiques, dont nous faisons partie, se nourrissent d’autres êtres vivants (plantes, animaux) afin de capter les atomes de carbone dont ils ont besoin. Ces atomes de carbones sont stockés et brûlés avec de l’oxygène afin de produire de l’énergie. Le déchet produit est le CO2. La combustion du carbone est une réaction exothermique, qui produit de l’énergie.
En résumé, vous mangez du carbone issu de plantes ou d’autres animaux, vous le stockez sous forme de sucre et de graisse et, lorsque votre corps a besoin d’énergie, ces atomes sont mis en réaction avec l’oxygène apporté par la respiration et le système sanguin. La réaction produit du CO2, qui est expiré, et de l’énergie dont une partie se dissipe sous forme de chaleur. C’est la raison pour laquelle vous avez chaud et êtes essoufflé pendant un effort : votre corps brûle plus de carbone qu’habituellement, il surchauffe et doit se débarrasser de beaucoup plus de CO2.
Comme on le voit, plus l’atmosphère va être riche en CO2, plus les plantes vont avoir de carbone à disposition et vont croître. C’est d’ailleurs une expérience simple : dans un environnement à haute teneur en CO2, les plantes sont bien plus florissantes.
Mais s’il y’a plus de carbone dans les plantes, il y’en a forcément moins dans l’atmosphère. Il s’ensuit donc une situation d’équilibre où le carbone capté par les plantes correspond à celui relâché par la respiration des animaux (ou par les plantes en décomposition).
Comme le CO2 est un gaz à effet de serre, cet équilibre carbone va avoir un impact direct sur le climat de la planète. Et, il y’a quelques milliards d’années, cet équilibre entraînait un climat bien plus chaud qu’aujourd’hui.
Cependant, un processus a rompu cet équilibre. À leur mort, une partie des êtres vivants (cellules, plantes ou animaux) se sont enfoncés dans le sol. Le carbone qui les composaient n’a donc pas pu regagner l’atmosphère, que ce soit en se décomposant ou en servant de nourriture à d’autres animaux.
Sous le sol, la pression et le temps a fini par transformé ces cadavres en pétrole, charbon ou gaz naturel.
Toute cette quantité de carbone n’étant plus disponibles en surface, un nouvel équilibre s’est créé avec de moins en moins de CO2 dans l’atmosphère, ce qui entraina un refroidissement général de la planète. Cette ère glacière vit l’apparition d’Homo Sapiens.
Si brûler du bois ou respirer sont des activités qui produisent du CO2, elles ne perturbent pas l’équilibre carbone de la planète. En effet, l’atome de carbone de la molécule de CO2 produite fait partie de l’équilibre actuel. Cet atome était très récemment dans l’atmosphère, a été capté par un être vivant avant d’y retourner.
Par contre, il parait évident que si on creuse pour aller chercher du carbone fossile (pétrole, gaz, charbon) pour le rejeter dans l’atmosphère en le brûlant, on va forcément augmenter augmenter la quantité totale de carbone dans le cycle de la planète et, de là, augmenter la quantité de CO2 dans l’atmosphère et donc la température. C’est la raison pour laquelle il est absurde de comparer les émissions de CO2 d’un cycliste et d’une voiture. Seule la voiture « défossilise » du carbone et a un impact sur le climat.
Un tel chamboulement pourrait être en théorie contrebalancé par une augmentation de la végétation pour absorber le CO2 en excédent. Malheureusement, ce changement est trop rapide pour permettre à la végétation de s’adapter. Pire : nous réduisons cette végétation, principalement via la déforestation en Amazonie.
Brûler des combustibles fossiles a donc un effet direct sur le réchauffement climatique. Si l’on brûlait toutes les réserves de combustible fossile de la planète, l’Antarctique fondrait complètement, la glace et la neige n’existerait plus sur la planète et le niveau des océans serait 30 à 40 mètres au dessus de l’actuel.
Si les scientifiques sont absolument unanimes sur le fait que brûler des combustibles fossiles accentue le réchauffement climatique, cette vérité est particulièrement dérangeante pour le monde économique, qui vit littéralement en brûlant des combustibles fossiles.
Pendant un temps, l’idée a donc été émise que la planète était dans la phase de réchauffement d’un cycle naturel de variation du climat. Différents modèles se sont alors affrontés pour tenter de savoir quelle était la part de responsabilité humaine dans le réchauffement.
Mais force est de constater que ce débat est absurde. C’est comme si deux personnes au premier étage d’une maison en feu débattaient de l’origine de l’incendie : court-circuit accidentel ou acte criminel ? Il doit à présent vous sembler clair que brûler des combustibles fossiles accentue le réchauffement climatique, rendant la responsabilité humaine indiscutable.
Cependant, ces débats ont été exploités par le monde économique : « Regardez, les scientifiques ne sont pas d’accords sur certains détails du réchauffement climatiques. Donc le réchauffement climatique n’existe pas. »
Cette stratégie anti-scientifique est souvent utilisée : l’industrie du tabac, le scandale du Roundup, les créationistes. Tous prétendent que si les scientifiques sont en désaccord sur certains détails, on ne peut être certain et si on n’est pas certain, il faut continuer à faire comme avant. Au besoin, il suffit de graisser la patte à quelques scientifiques pour introduire le doute là où le consensus était parfait.
Contrairement aux créationistes ou à l’industrie du tabac, dont l’impact sur la planète reste relativement limité, l’ignorance dangereuse des climato-sceptiques sert les intérêts économiques du monde entier ! Ce faux débat permet à toute personne utilisant une voiture, à tout industriel brûlant des combustibles fossiles, à tout employé vivant indirectement de notre économie de se déresponsabiliser.
Brûler des combustibles fossiles rejette dans l’atmosphère du carbone qui était auparavant inerte (d’où le terme fossile). Plus de carbone dans l’atmosphère entraîne un effet de serre et donc une augmentation de la température. C’est imparable et absolument indiscutable. Mais le climatosceptisme nous parle car il nous permet de nous déresponsabiliser, de ne pas questionner notre mode de vie.
Nous sommes dans une maison en feu mais comme certains pensent que le pyromane n’a fait qu’activer un feu qui couvait déjà, nous pouvons déclarer : c’est que l’incendie n’existe pas !
Photos par Lukas Schlagenhauf, US Department of Agriculture, Cameron Strandberg.
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Source: https://ploum.net/pourquoi-le-rechauffement-climatique-est-indiscutable/
Il s’est écoulé une seconde et une éternité. Un silence infini s’est installé mais dans ma tête rugit la fureur et le bruit. Les émotions semblent poliment se céder le passage. Dois-je hurler de colère ? Trembler de peur ? Tomber à genoux de tristesse ?
Qu’ai-je vu ? Que s’est-il exactement passé ? Junior est-il vraiment mort ? Qui était Junior ? Que connaissais-je de lui ? Ai-je le droit à la tristesse ? Dois-je d’abord me préoccuper de sauvegarder ma propre vie ?
Peut-être qu’on s’habitue à la violence et la mort. Ou bien le corps est-il merveilleusement programmé pour se mettre en état de choc lorsque c’est nécessaire. J’ai du mal à déglutir mais c’est les yeux parfaitement secs que je me tourne vers Eva et Max. Aucun des deux n’a esquissé le moindre mouvement. Aucun ne semble exprimer la moindre émotion bien que, dans le cas de Max, le contraire aurait été particulièrement étonnant.
Aucun de nous n’a envie de prendre la parole. Nous respectons ce moment silencieux, en dehors du temps, cette unique et minimale cérémonie de dernier adieu. Intuitivement, nous savons que Junior cessera définitivement d’exister lorsque nous commencerons à continuer nos vies sans lui, lorsque nous accepterons son absence, sa métamorphose depuis un être vivant vers un simple souvenir. Et puis, inexorablement, une ultime transformation déjà commencée en oubli. De quelle couleur étaient ses yeux encore ? Avait-il un léger accent trainant ?
Le souvenir et le recueillement sont des conforts dont on ne reconnait la valeur que lorsqu’on en est privé.
Un claquement sec a retentit. La paroi dans mon dos s’est brusquement escamotée, révélant une formidable architecture de métal et de verre. Machinalement, nous suivons les balises lumineuses qui parcourent le plancher comme d’agiles vipères luminiscentes. Est-ce à dessein ? Les créatures de lumière nous emmènent sur une passerelle de verre suspendue par des câbles d’acier. Sous nos pieds plongent les entrailles du batiment, les poutres, les chemins, les câbles de toutes les épaisseurs, les myriades d’étincelles.
— On dirait un ordinateur, souligne Max de sa voix neutre pré-programmée.
— Chaque gadget, chaque accessoire est aujourd’hui un ordinateur, murmuré-je. Les bâtiments sont traditionnellement des ensembles de milliers d’ordinateurs. Mais des ordinateurs interconnectés ne forment-ils pas finalement un seul et unique ordinateur ?
— Un ordinateur capable de se débarrasser des corps étrangers. Un véritable être vivant, souligne Eva !
Un panneau lumineux semble clignoter devant nos yeux.
“Attention ! Vous accédez à une zone protégée. Vos implants et accessoires vont être rendus inopérants.”
Autour de la passerelle sur laquelle nous progressons, un tore métallique flotte silencieusement dans une danse aux apparences surnaturelles.
Machinalement, je tâte mes tempes, à la recherche de mes lunettes inexistantes. J’ai entendu parler de cette désactivation par choc électromagnétique. Cela ne m’inquiète pas, je n’ai plus rien d’électronique. Je veux faire un sourire à Eva mais son visage est déformé par la panique. Elle semble lutter contre un violent instinct de répulsion. Lorsque la voix de Max retentit.
— Merde, fait-il !
Je réalise seulement qu’il va être affecté.
— Max, fais demi-tour ! Attends-nous dehors !
Immobile, Max se tient debout. Avançant d’un pas, je lui tape sur l’épaule.
— Allez Max, ne…
Raide comme un piquet, le corps subtilement composé de chair et de métal s’écroule dans un fracas indescriptible.
— Max ?
Se mordant les poings, les yeux étrangement remplis de larmes de colère, Eva me regarde :
— Laisse tomber Nellio ! Tout… tout s’est arrêté. Son corps ne pouvait plus vivre sans assistance, il était plus robot qu’humain…
— Était ? Tu veux dire qu’il…
— Oui. Une décharge électromagnétique contrôlée du portique. Nous devons notre survie au simple fait d’être…
Elle tousse violemment.
— D’être complètement biologiques! hurle-t-elle.
– Mais… Qui peut bien prendre de telles mesures de sécurité ? Quel est l’intérêt d’une défense aussi impénétrable contre la vie biologique et électronique ?
— C’est peut-être la seule possibilité lorsque tu as des choses à cacher.
— C’est tout de même extrême, non ?
— Nellio, ouvre tes yeux biologiques ! Il n’existe plus un endroit sur terre où un drone microscopique ou un apprenti journaliste ne puisse s’insérer. Tes pensées les plus intimes sont connues par les publicitaires avant même que ton cerveau ne soit entré en action. Vous, les humains, êtes des machines prévisibles et déterministes. Une fois le mode de fonctionnement analysé et découvert, rien n’est plus facile que de faire faire à un humain une série d’actions aléatoires. En fait, il est plus facile de manipuler les humains que les atomes ! Vous êtes tellement simples !
— Nous ? Mais les humains sont tellement différents ! La variété, la richesse…
— Arrête, on dirait que tu récites un mantra. Pour un cerveau humain, les humains sont complexes, c’est vrai. Mais pour un ordinateur, il n’y a pas plus de différences entre deux humains qu’entre deux fourmis. Ils obéissent aux mêmes lois.
Je m’arrête un instant, le souffle coupé. Les images de l’agonie de Junior, de la mort subite de Max dansent devant mes yeux. Je me sens étrangement calme.
— Eva, s’il-te-plait, réponds à deux questions sans m’interrompre.
Elle me fixe d’un regard froid mais garde les lèvres serrées.
— Premièrement, en quoi ton histoire de fourmis explique-t-elle ces mesures de sécurité ?
— Ces mesures, comme tu dis, sont la seule solution pour permettre aux occupants de cet immeuble ne pas devenir une fourmi parmi les autres. Aucune information non-contrôlée ne peut sortir. Aucune influence ne peut pénétrer.
— Donc aucun être vivant, fut-il biologique, électronique ou un mélange des deux ne peut arriver jusqu’ici sans autorisation préalable. C’est d’une logique implacable. Et nous ne devons la vie qu’à une simple erreur de programmation, une faille dans le système de sécurité.
Les lèvres serrées, elle acquiesce tout en soutenant mon regard. Je ferme un instant les yeux, je réfléchis aux implications. Tout cela me dépasse, je suis un être terrorisé, en état de choc. Mon corps biologique est empli de molécules qui agissent en tout sens, activant différents signaux électriques que mon cerveau interprète machinalement : dors, protège-toi, fuis, découvre la vérité, cache-toi, sois-immobile, prépare-toi à combattre, réfléchis et comprends, pleure et appelle maman.
Mais ai-je encore seulement un choix à faire ? Mon destin n’est-il pas définitivement tracé ? Puis-je changer de direction ? Je me sens comme un automate, fatigué, épuisé, prêt à mourir pour retrouver le sommeil et l’apaisement.
Eva n’a pas bougé. Je lui murmure :
— Il nous reste à découvrir si cette faille était intentionnelle ou non…
Photo par DS.
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Ce texte est publié sous la licence CC-By BE.
Source: https://ploum.net/printeurs-45/
Dans ce billet, j’explore le futur de la nutrition en testant différents repas en poudre, comme je l’avais déjà fait il y’a deux ans.
Update : ce billet a été mis à jour le 11 septembre 2017 pour ajouter le test de Saturo, préciser la compatibilité avec les régimes végans et pour ajouter des liens de parrainage.
Pour produire l’énergie nécessaire à la vie, nous n’avons besoin que de deux choses : du carburant et du comburant. Vu sous cet angle, tout notre système digestif ne sert qu’à une seule et unique chose : extraire du carburant de notre environnement en rejetant l’immense majorité qui n’est pas utilisable. Le comburant, lui, est fourni par le système respiratoire.
Toute cette complexité organique, toute cette énergie, toutes ces sources potentielles de maladies et de complications pour une seule et unique chose : extraire de tout ce qui nous entoure du carbone (et quelques autres composants) que l’on pourra ensuite combiner à de l’oxygène pour produire de l’énergie.
Entre parenthèse, cela signifie aussi que si nous sommes trop gros, la seule et unique manière de nous débarrasser du carbone excédentaire est de… respirer. En effet, le CO2 que nous expirons est la seule porte de sortie pour le carbone de notre corps, avec l’urine qui en contient également une toute petite quantité.
Le système digestif étant extrêmement énergivore, un comble vu que son rôle est d’obtenir de l’énergie, l’être humain inventa la cuisine. Les recettes permirent de sélectionner les aliments les plus nourrissants tandis que la cuisson, rendue possible par le feu, facilita la digestion.
Depuis, si les recettes de cuisine sont brandies comme un étendard culturel, force est de constater que nous mangeons majoritairement des ersatz industriels des recettes originelles. Les industriels ont compris comment tromper nos réflexes pour nous faire ingérer de la nourriture bon marché. Le sucre, initialement un indicateur naturel d’un fruit mûr contenant de bonnes vitamines, a été isolé pour être saupoudré dans à peu près tout, nous rendant accros à des produits peu nourrissants voire franchement nocifs.
Quelle sera donc la prochaine évolution en termes de nutrition ? S’il n’est pas question de gaspiller une occasion de manger un bon repas, je suis persuadé que la malbouffe industrielle et le sandwich de midi peuvent avantageusement être remplacés par de la nourriture spécialement conçue pour apporter ce dont le corps à besoin le plus efficacement possible. C’est exactement l’objectif du Soylent, qui a donné naissance à de nombreux clones européens dont je vous avais parlé il y’a deux ans en vous posant la question « Est-il encore nécessaire de manger ? ».
Or, en deux ans, les choses ont bien changé. Des alternatives françaises ont vu le jour et les produits ont gagné en qualité. Je vous propose un petit tour d’horizon des différents repas en poudre que j’ai testé.
Vitaline, c’est le produit santé de cette comparaison. Composé d’ingrédients essentiellement bio, Vitaline cherche avant tout la qualité. D’ailleurs, les premières versions étaient peu nourrissantes et au goût assez fade. La dernière version a grandement amélioré ces aspects même si on est encore limité à 3 goûts (pour moi 2 car je n’aime pas du tout le goût amande alors que je raffole pourtant du massepain).
Autre particularité : Vitaline est le seul des produits testés qui périme assez vite. La poudre devient immangeable après quelques semaines de stockage là où les autres restent identiques durant plusieurs mois, voire années. Peut-être est-ce le prix à payer pour avoir des composants bio et moins de conservateurs mais ce n’est pas très pratique.
À 4€ le repas, je conseille Vitaline à ceux pour qui la santé et le bio passent avant le goût, ce dernier pouvant être un peu amer. J’apprécie aussi énormément les sachets individuels, bien plus pratiques que les gros sachets de 3 repas. Avec mon lien de parrainage, vous aurez 20% de réduction sur le pack découverte et je recevrai 10€ sur ma prochaine commande.
Note : Vitaline m’a spontanément offert deux coffrets de test suite à la lecture de mon article d’il y’a deux ans.
Autre alternative française, Smeal ne se démarque pas spécialement. Les goûts sont bons (parfois de manière surprenante, comme Speculoos) mais fort sucrés et fort écœurants. À 3€ le repas, je l’ai plutôt perçu comme une alternative bon marché qui remplit son office : on n’a plus faim pendant plusieurs heures après un Smeal.
Soulignons la poudre goût « légumes du jardin ». Une véritable innovation qui permet de sortir de l’aspect essentiellement sucré de ces repas.
Note : suite à ma demande, j’ai reçu un pack de test gratuit de Smeal.
Toujours en France, Feed se démarque par son aspect design et pratique. Plutôt que les traditionnels sachets, Feed propose des bouteilles en plastique pré-remplies de poudre. Une innovation d’ailleurs reprise par Vitaline.
Dans une première version, la poudre formait de tels grumeaux que je n’ai jamais réussi à la mélanger correctement dans les bouteilles. C’est de plus particulièrement peu écologique. Feed a amélioré sa recette pour en plus avoir de problème de grumeaux. Je n’ai cependant pas été complètement convaincu par l’expérience ni par le goût, même si c’est fort pratique de pouvoir se passer d’un shaker à nettoyer lors de journées nomades.
Notons que, comme Smeal, Feed se diversifie dans les goûts salés. Feed propose également des barres repas. Ces barres sont nourrissantes sans être écœurantes et proposent des goûts salés. Bref, de Feed, je retiens essentiellement les barres qui sont particulièrement bonnes et nourrissantes.
Notons que Feed ne contient pas de lactose et est donc adapté à un régime vegan. Si vous commandez pour 50€ chez Feed en utilisant ce lien, je recevrai une ristourne de 10€.
Note : suite à ma demande, j’ai reçu un pack de test gratuit de Feed. Un deuxième pack m’a été envoyé suite à ma critique concernant les grumeaux et, effectivement, ce problème avait disparu.
Déjà testé il y’a deux ans, Queal, produit hollandais, oriente désormais son marketing sur la performance, physique et intellectuelle. Pour le gag, il faut noter que leur nouveau shaker est le moins performant du marché, à la limite de l’inutilisable avec un bouchon qui se détache et qui est inlavable.
Mais force est de constater que leur poudre reste pour moi la plus digeste, avec une pléthore de goûts dont certains sont délicieux. À 2,5€ le repas, Queal reste un maître achat.
Queal tente de se diversifier avec des barres repas, les Wundrbars, qui sont absolument infectes mais nourrissantes (elles gardent toutes une trace d’amertume très prononcées).
Autre innovation, Queal propose la poudre « boost », un supplément nootropique permettant d’améliorer la mémoire et la concentration. L’effet sur la mémoire de certains composants du Boost serait démontré scientifiquement.
Est-ce que ça fonctionne ? J’ai l’impression que les matins où je rajoute du Boost à mon Queal, je suis plus apaisé et légèrement plus concentré que d’habitude. Je me sens moins grognon et moins enclin à procrastiner. Effet placebo ? C’est fort probable. À 60€ le pot de boost, je n’ai pas envie de gâcher l’effet en glandant sur Facebook !
Note : Queal m’a spontanément contacté pour m’offrir un coffret de test suite à mon article d’il y’a deux ans.
Produit d’ultra luxe, à plus de 8€ le repas, Ambronite se démarque grandement par sa composition.
Là où tous les autres produits sont essentiellement de la protéine de lait avec des suppléments et des arômes, Ambronite est un réel mélange de fruits et légumes secs réduits en poudre. Toutes les vitamines et les minéraux sont issues de produits naturels, les protéines étant essentiellement fournies par de l’avoine.
Il en résulte une espèce de soupe verte avec des arrières goûts sucrés de fruits. Le fait qu’il n’y aie pas de protéine de lait rend Ambronite beaucoup plus digeste et moins écœurant. Ambronite se diversifie désormais avec des goûts mais aucun ne m’a convaincu. Tant qu’à choisir Ambronite, je conseille nettement l’original.
Le problème d’Ambronite reste avant tout son prix. Cela nous confronte à une question intéressante. Si payer 3/4€ pour être nourri en sautant en repas semble « rentable », suis-je prêt à payer plus du double pour un repas qui ne m’apportera aucun plaisir gustatif et qui sera ingéré en quelques secondes ?
Grâce à ce lien, vous pouvez recevoir un paquet de test Ambronite gratuit contenant 4 petits paquets de goût différent. Chaque paquet est l’équivalent d’une collation ou d’un tiers de repas. Vous devez néanmoins payer les frais de port (5,90€).
Note : Je n’ai aucun avantage si vous utilisez ce lien. Tout au plus ai-je reçu ce paquet de test sans payer les frais de port.
Saturo pousse le concept du repas en bouteille jusqu’à déjà remplir et mélanger. Il ne reste donc plus qu’à ouvrir et boire.
Et, de manière surprenante, ça fonctionne très bien. Saturo a bon goût et est idéal avant le sport. À 3€ la bouteille, c’est un excellent rapport qualité-prix même si une bouteille n’est pas exactement un repas. Au niveau petit-déjeuner efficace, je recommande Saturo. Notons également que Saturo est particulièrement digeste, ne contient pas de lactose et est vegan friendly !
Je pense qu’en commandant du Saturo via ce lien, vous pouvez obtenir une réduction et moi-aussi (mais je ne suis pas sûr, j’ai pas bien compris le parrainage).
Note : Saturo m’a proposé spontanément un paquet de test suite à la lecture de cet article.
Au niveau des marques, si ce n’était son prix prohibitif, je pense que je consommerais essentiellement de l’Ambronite, à la fois bon, efficace et excellent pour la santé. C’est également celui que je recommande sans aucune hésitation à mes enfants. Pour plus de facilité, je garde également toujours du Saturo au frigo et quelques barres de Feed.
Dans une gamme de prix correcte, j’apprécie la démarche de Vitaline, qui fait passer la santé et les aspects scientifiques de son produit avant le goût et le marketing. Malgré la composition essentiellement basée sur la protéine de lait, l’attention portée à l’utilisation d’ingrédients bio me rendent également confortable avec le fait d’offrir Vitaline à mes enfants même si le goût ne le rend pas très attractif.
Mais pour l’usage quotidien, Queal reste une valeur sûre, au goût « facile » qui plaira à tout le monde. Pour les enfants, je me rassure en me disant que ça ne peut pas être pire qu’un hamburger mais je ne pousse pas à l’utilisation trop fréquente de Queal. Je reste également partagé sur le supplément Boost. C’est soit absolument génial, soit une arnaque complète. Je n’arrive pas à me décider.
En deux ans, la qualité des repas en poudre a monté de plusieurs crans. De nombreux produits sont apparus et, parfois, ont disparu aussitôt. C’est d’ailleurs un peu difficile pour le consommateur de s’y retrouver.
Mais force est de constater que ce genre de produits s’installe durablement. En deux ans, il m’est arrivé de manger essentiellement des repas en poudre pendant plusieurs jours et je me sentais particulièrement plein d’énergie. Les selles se font également plus légères. Je ne sais personnellement plus me passer d’un repas en poudre avant une longue randonnée à vélo. Même au niveau du travail intellectuel, je sais qu’un repas en poudre favorise ma concentration par rapport à tout autre repas.
Je pense que l’innovation principale sera dans l’abandon progressif de la protéine de lait et la démocratisation des produits de très haute qualité, comme Ambronite. Une attention particulière sera de plus en plus portée au bilan carbone du repas, à l’absence de produits indésirables (pesticides, sucres raffinés). En parallèle, je prédis l’apparition de produits très bon marché (moins de 1€ le repas) mais à la qualité bien moindre.
Loin de rester des alternatives aux repas, ces poudres en deviendront des composants, avec la popularisation de recettes utilisant les poudres pour les mélanger à d’autres ingrédients. Il deviendra socialement acceptable voire normal de consommer des repas en poudre là où, aujourd’hui, on me regarde encore souvent comme un extra-terrestre.
À plus long terme, je suis convaincu que l’on considérera la manière dont nous nous alimentons aujourd’hui comme préhistorique et morbide. Sans aucune considération pour la valeur nutritive, nous avons en effet tendance à nous laisser diriger par notre goût, notre odorat et notre vue, sens facilement abusés par la publicité, le marketing et les additifs chimiques. Si l’idée d’un repas en poudre en choque certains, il faut peut-être rappeler que nous avons tous passé les premiers mois de notre vie nourris par une source de nourriture unique (que ce soit en poudre ou à travers l’allaitement maternel).
Sur le principe de l’imprimante 3D, nous aurons alors dans notre cuisine un shaker qui mélangera en direct les ingrédients en se basant sur notre envie du moment pour le goût et sur les données de bio-capteurs pour la valeur nutritive nécessaire à notre organisme.
Les imprimantes 3D les plus sophistiquées pourront reproduire le goût et la consistance de la plupart des aliments connus, y compris la viande. Le prix et l’encombrement réserveront néanmoins dans un premier temps ces appareils aux restaurants. Il sera possible de commander un steak saignant vegan, riche en vitamines et pauvre en graisse.
L’époque où nous ingérions des graisses saturées issues d’animaux morts en buvant des sodas nous semblera probablement particulièrement barbare. Tout comme il ne nous viendrait pas à l’esprit aujourd’hui de tuer un animal et d’en arracher la chair encore chaude avec les dents, le visage barbouillé de sang.
Remarque importante : ce blog est financé par ceux d’entre vous qui m’offrent un prix libre pour chaque série de 5 billets. Cela se passe sur Tipeee ou Patreon et je ne vous remercierai jamais assez pour votre contribution. Je considère ce billet comme ayant été financé par la réception d’échantillons Vitaline, Smeal et Feed. Il n’est pas payant et ne compte pas dans la prochaine série de 5.
Photo par Brian Brodeur.
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Ce texte est publié sous la licence CC-By BE.
Source: https://ploum.net/le-meal-engineering-le-futur-de-la-nutrition/
La plupart d’entre-nous avons désormais toujours un smartphone en poche. Lorsque nous devons patienter, ne fût-ce que quelques secondes, il est socialement admis de sortir son téléphone et d’y consacrer son attention. Pire, il est de plus en plus fréquent de voir des gens en pleines conversations être en même temps sur leur téléphone. Des familles entières se promènent, chacun sur son smartphone.
Selon moi, on ne sortira pas de cette dynamique en se forçant à moins utiliser les téléphones ou en se culpabilisant. Il est déjà trop tard. Mais un nouveau type d’appareil pourrait changer la donne. Je l’appelle le « Zen Device ». Et je pense que l’innovation viendra des fabricants de liseuses, pas des fabricants de téléphones.
Faire des choses plutôt que s’ennuyer, pourquoi pas ? Surtout que nos téléphones nous permettent de nous connecter à une quantité impressionnante de culture, de réflexions, de contenus, de nous mettre en contact avec nos amis.
Le problème, c’est que lorsque nous avons quelques minutes voire quelques secondes d’ennui, nous ne savons pas combien de temps cet ennui va durer. Nous ne pouvons pas nous lancer dans une tâche qui demande un petit peu de concentration comme répondre à un email ou lire un article de plusieurs centaines de mots sur un sujet intéressant.
Pour éviter d’être interrompu dans une de ces tâches, nous nous cantonnons à des micro-tâches, des tâches qui nous apportent une brève satisfaction même après quelques secondes : consulter Facebook, liker un tweet, poster une photo, envoyer un smiley dans une conversation, parcourir un flux d’images rigolotes, etc. Même les jeux vidéos, riches et profonds sur consoles ou PC, se jouent en quelques secondes sur smartphones.
Inutile de dire que, même mises bout à bout, ces micro-tâches n’apportent absolument rien. Pire, elles rendent accro à ces petits shoots hormonaux. Même avec du temps devant nous, nous avons désormais souvent tendance à favoriser ces micro-tâches et parcourir le flux Facebook au lieu de terminer la lecture de cet excellent article.
C’est peut-être la raison pour laquelle ma liseuse électronique est rapidement devenue l’objet le plus important pour moi, celui que j’emporte toujours avec moi. Car avec une liseuse, je sais qu’il n’est pas possible de réaliser des micro-tâches, seulement des tâches profondes. Bien sûr, ce n’est qu’un seul type de tâche profonde, la lecture, mais c’est déjà énorme.
Véritable talisman, mon livre électronique contient toute ma bibliothèque. Lorsque je suis en voyage, je caresse parfois d’un geste de la main la couverture de cuir qui me rappelle que j’ai avec moi toutes la connaissance dont je pourrais rêver, quand bien même j’échouerai pour plusieurs années sur une île déserte (avec une prise de courant pour recharger, faut pas déconner).
Sans notifications, sans connexion permanente, sans écran lumineux, sans mouvement rapide, les liseuses apportent un côté zen particulièrement bienvenu dans notre monde trépidant.
Mais ne pourrait-on pas les améliorer pour en faire le compagnon idéal de ma thébaïde ? Et si les liseuses devenaient des objets haut-de-gamme favorisant la concentration, nous permettant d’acheter des téléphones bon-marché qu’on se plairait à oublier complètement en partant en balade ?
Faisons l’exercice de construire ce Zen Device.
Contrairement à ce qu’essayent de nous vendre les plus grands fabricants de liseuses comme Amazon et Kobo, lire ce n’est pas « acheter des livres ». Le Zen Device ne met donc pas en permanence en avant une librairie ou des formules d’abonnement.
Un service web permet de charger n’importe quel fichier Epub. Ceux-ci peuvent être lu sur le Zen Device mais également en ligne, la position de lecture étant synchronisée. L’utilisateur pourra ajouter des catalogues ou des librairies selon ses goûts, le projet Gutenberg étant un bon catalogue par défaut.
À l’heure du web, réduire la lecture aux seuls livres me semble criminel. Le Zen Device (et toute liseuse digne de ce nom) se doit de permettre la lecture d’articles sauvegardés sur Pocket ou Wallabag. La nouvelle littérature émerge sur des plateformes comme Wattpad, Scribay voire Medium. Comment se fait-il qu’aucune liseuse n’y donne à ma connaissance accès ?
Le Zen Device facilite également l’usage du Wiktionnaire et de Wikipédia. Son rétroéclairage peut être réduit fortement afin de ne pas être comme un phare lors des séances de lecture nocturne.
La seule et unique raison pour laquelle je ne peux pas me passer de mon smartphone, même la nuit, c’est qu’il a remplacé mon carnet de note, que ce soit manuscrites avec le stylet ou audio avec la fonction dictaphone.
Mais noter des rêves ou des nouvelles idées n’aurait-il pas plus de sens sur un Zen Device que sur un Micro-Task-Hyper-Distracting-Phone ?
C’est pourquoi le Zen Device de mes rêves dispose d’un stylet, permettant des notes manuscrites sur une page blanche et d’une fonction dictaphone. Cela me permettrait enfin de me défaire de ma dépendance à Samsung et ses Galaxy Note, seuls téléphones offrant une expérience stylet suffisamment qualitative pour l’écriture manuscrite.
Les notes peuvent être soit complètement indépendantes, soit liées à la lecture en cours si un extrait a été surligné. Ces notes seraient synchronisées avec un service en ligne, Evernote, Dropbox ou autre. De cette manière, il serait particulièrement aisé de savoir que lorsque j’ai eu telle idée, j’étais à la page 184 de tel bouquin, d’assembler des notes et de faire émerger de vraies idées. Un outil absolument révolutionnaire !
Outre les notes manuscrites et audio, il pourrait être possible d’utiliser un clavier. Mais toute personne ayant utilisé une liseuse sait à quel point l’expérience de clavier virtuel est frustrante sur écran e-ink. Le Zen Device permettra donc de brancher un clavier Bluetooth. Et supporter la disposition BÉPO.
En évoluant, un Zen Device pourrait même avoir de plus en plus de fonctionnalités mais avec une contrainte majeur : pas de haut-parleur ni de notification.
On pourrait imaginer un accès à son calendrier afin de voir le plan de la journée, écouter de la musique ou des audio livres avec des écouteurs (jack ou bluetooth), un appareil photo permettant de scanner du texte avec reconnaissance de caractère, un accès à Open Street Map permettant de s’orienter (mais peut-être sans avoir besoin d’un calcul d’itinéraire).
On peut imaginer tout un écosystème d’apps qui seraient soumises à plusieurs contraintes : ne pas pouvoir tourner en arrière-plan, en pas envoyer de notifications, fonctionner sur un écran e-ink.
Non, le Zen Device ne permettra pas d’aller sur Facebook. Mais il y’aurait du sens à intégrer certains types de réseaux sociaux comme SensCritique ou Babelio. De cette manière, le Zen Device aurait la liste de mes envies de lecture pour me suggérer mon prochain livre et me permettrait de garder un journal de mes lectures, potentiellement public.
En fait, on pourrait même imaginer un tout nouveau type de réseau social qui ne serait pas uniquement basé sur le « J’aime » mais sur des interactions plus fines comme « Je valide et recommande », « Cela m’interpelle, est-ce sérieux ? » ou « Cette lecture est inintéressante ».
Lorsqu’un lecteur recommande une lecture, une toute petite somme est versée à l’auteur mais un pourcentage va aux recommandeurs grâce à qui le lecteur a découvert cet article.
Mais là on s’éloigne un peu du Zen Device en lui-même…
Tout cela parait un bien beau rêve mais, techniquement, rien de ce que je décris n’est impossible.
Kobo offre une intégration avec Pocket sur ses liseuses, Bookeen envisagerait sérieusement d’offrir une intégration Wallabag et Tolino permet de gérer en ligne sa bibliothèque de fichiers Epub avec synchronisation de la position de lecture. Tolino embarque une excellente intégration au Wiktionnaire.
De son côté, la liseuse PocketBook Ultra offre un appareil photo et une prise audio pour écouter des audio-books. Il ne devrait pas être sorcier de rajouter un micro pour avoir une fonction dictaphone.
Au niveau du stylet, Sony offre une feuille A4 virtuelle permettant d’annoter des PDF. Mais le plus intéressant est la tablette Remarkable. Malheureusement, la partie « lecture » est peu développée sur le site web et l’engin ne dispose pas du moindre éclairage, le rendant parfaitement inadapté pour la prise de note de nuit ou l’écriture de rêves. De plus, sa grande taille le rend peu pratique à emporter.
Le projet NoteSlate aurait quand à lui pu être une première version du Zen Device, c’est d’ailleurs pourquoi j’ai choisi de l’utiliser comme illustration à ce post. Mais le site annonçant un lancement en Mars 2017 n’a plus été mis à jour depuis janvier. De nombreuses pré-commandes ont été placées et, depuis, silence radio si ce ne sont quelques tweets de marketing. Ce n’est pas de très bonne augure pour la suite.
Bref, comme vous pouvez le constater, le Zen Device ne relève pas de la pure science-fiction. Technologiquement, rien d’impossible. Alors, y’a-t-il un marché ? Personnellement je suis près à payer le prix d’un téléphone très haut de gamme pour un tel engin car je trouve dommage de payer une fortune pour mes micro-tâches/distractions et 150€ pour mon outil le plus important, ma liseuse…
Mais je constate que, tôt ou tard, tous les fabricants de liseuses finissent par vouloir reproduire Amazon. Vendre des livres virtuels selon l’idée très 20ème siècle de « librairie » est plus rentable que de vendre des appareils. Du coup, au fil des mises à jours et des partenariats, les liseuses se transforment en « appareil vous encourageant à acheter des livres ». Tout le contraire d’un Zen Device…
Oui, je pense qu’il est possible de concevoir un nouveau type d’appareil qui nous délivrera de notre dépendance à Facebook/Twitter/Snapshat/WhatsApp. Qui nous permettra de profiter du moment présent tout en nous permettant d’enrichir nos connaissances et notre patrimoine intellectuel.
Mais pour cela, il faudra soit un nouvel acteur, soit un fabricant de liseuses qui prendra le risque de ne pas vouloir être un énième sous-Amazon. Alors, si vous êtes dans la conception de liseuses, que l’idée du Zen Device vous intéresse, n’hésitez pas à me contacter.
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Source: https://ploum.net/lappareil-qui-nous-delivrera-des-smartphones/
Pourquoi les abus financiers des politiciens sont inévitables dans une démocratie représentative
À chaque fois que quelqu’un se décide à creuser les dépenses du monde politique, des scandales éclatent. La conclusion facile est que les politiciens sont tous pourris, qu’il faut voter pour ceux qui ne le sont pas. Ou qui promettent de ne pas l’être.
Pourtant, depuis que la démocratie représentative existe, cela n’a jamais fonctionné. Et si c’était le système lui-même qui rendait impossible une gestion saine de l’argent public ?
Selon Milton Friedman, il n’y a que 4 façons de dépenser de l’argent : dépenser son argent pour soi, son argent pour les autres, l’argent des autres pour soi, l’argent des autres pour les autres.
Lorsqu’on dépense l’argent qu’on a gagné, on optimise toujours le rendement pour obtenir le plus possible en dépensant le moins possible. Vous réfléchissez à deux fois avant de faire de grosses dépenses, vous comparez les offres, vous planifiez, vous calculez l’amortissement même de manière intuitive.
Si vous dépensez de l’argent inutilement, vous vous en voudrez, vous vous sentirez soit coupable de négligence, soit floué par d’autres.
Si l’intention de dépenser pour d’autres est toujours bonne, vous ne prêterez généralement pas toujours attention à la valeur que les autres recevront. Vous fixez généralement le budget qui vous semble socialement acceptable pour ne pas paraître pour un radin et vous dépensez ce budget de manière assez arbitraire.
Il y’a de grandes chances que votre cadeau ne plaise pas autant qu’il vous a couté, qu’il ne réponde pas à un besoin important ou immédiat voire, même, qu’il finisse directement à la poubelle.
Économiquement, les cadeaux et les surprises sont rarement une bonne idée. Néanmoins, comme vous tentez généralement de ne pas dépasser un budget donné, les dommages économiques sont faibles. Et, parfois, un cadeau fait extrêmement plaisir. Idée : offrez un ForeverGift !
Lorsqu’on peut dépenser sans compter, par exemple lorsque votre entreprise couvre tous vos frais de voyages ou que vous avez une carte essence, l’optimisation économique devient catastrophique.
En fait, ce cas de figure relève même généralement de l’anti-optimisation. Vous allez sans remords choisir un vol qui vous permet de dormir une heure plus tard même s’il est plus cher de plusieurs centaines d’euros que le vol matinal. Dans les cas extrêmes, vous allez tenter de dépenser le plus possible, même inutilement, pour avoir l’impression d’obtenir plus que votre salaire nominal.
Cette anti-optimisation peut être compensée par plusieurs facteurs : un sentiment de devoir moral vis-à-vis de l’entreprise, surtout dans les petites structures, ou une surveillance des notes de frais voire un plafond.
Le plafond peut cependant avoir un effet inverse. Si un employé bénéficie d’une carte essence avec une limite, par exemple de 2000 litres par an, il va avoir tendance à rouler plus ou à partir en vacances avec la voiture pour utiliser les 2000 litres auxquels il estime avoir droit.
C’est la raison pour laquelle cette situation économique est très rare et devrait être évitée à tout pris.
Par définition, les instances politiques sont dans ce dernier cas de figures. Les politiciens sont en effet à la tête d’une énorme manne d’argent récoltée de diverses manières chez les citoyens. Et ils doivent décider comment les dépenser. Voir comment augmenter encore plus la manne, par exemple avec de nouveaux impôts.
Comme je l’ai expliqué dans un précédent billet, gagner de l’argent est l’objectif par défaut de tout être humain dans notre société.
Les politiciens vont donc tout naturellement tenter de bénéficier par tous les moyens possibles de la manne d’argent dont ils sont responsables. Chez les plus honnêtes, cela se fera inconsciemment mais cela se fera quand même, de manière indirecte. Pour les plus discrets, le politicien pourra par exemple accorder des marchés publics sans recevoir aucun bénéfice immédiat mais en se créant un réseau de relation lui permettant de siéger par après dans de juteux conseils d’administration. Pour les plus cyniques, de véritables systèmes seront mis en place, ce que j’appelle des boucles d’évaporation, permettant de transférer, le plus souvent légalement, l’argent public vers les poches privées.
Tout cela étant complètement opaque et noyé dans la bureaucratie, il est généralement impossible pour le citoyen de faire le lien entre l’euro qu’il a payé en impôt et l’euro versé de manière scandaleuse à certains politiciens. Surtout que la notion de “scandaleux” est subjective. À partir de quand un salaire devient-il scandaleux ? À partir de combien d’administrateurs une intercommunale devient-elle une machine à payer les amis et à évaporer l’argent public ? À partir de quel degré de connaissance un politicien ne peut-il plus engager sa famille et ses amis ou les faire bénéficier d’un contrat public ?
Les politiciens sont nos employés à qui nous fournissons une carte de crédit illimitée, sans aucun contrôle et avec le pouvoir d’émettre de nouvelles cartes pour leurs amis.
Il ne faut donc pas s’empresser de voter pour ceux qui se promettent moins pourris que les autres. S’ils ne le sont pas encore, cela ne devrait tarder. Le pouvoir corrompt. Fréquenter des riches et d’autres politiciens qui font tous la même chose n’aide pas à garder la tête froide. Ces comportements deviennent la norme et les limites fixées par la loi ne sont, tout comme la carte essence sus-citée, plus des limites mais des dûs auxquels ils estiment avoir légitimement le droit. En cas de scandale, ils ne comprendront même pas ce qu’on leur reproche en se réfugiant derrière le « C’est légal ». Ce que nous pensons être une corruption du système n’en est en fait que son aboutissement mécanique le plus logique !
La première étape d’une solution consiste par exiger la transparence totale des dépenses publiques. Le citoyen devrait être en mesure de suivre les flux financiers de chaque centime public jusqu’au moment où il arrive dans une poche privée. L’argent public versé à chaque mandataire devrait être public. S’engager en politique se ferait avec la connaissance qu’une partie de notre vie privée devient transparente et que toutes les rémunérations seront désormais publiques, sans aucune concession.
Cela demande beaucoup d’effort de simplification mais, avec un peu de volonté, c’est aujourd’hui tout à fait possible. Les budgets secrets devraient être dûment budgétisé et justifié afin que le public puisse au moins suivre leur évolution au cours du temps.
Curieusement, cela n’est sur le programme d’aucun politicien…
Billet rédigé en collaboration avec Mathieu Jamar. Photo par feedee P.
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Ce texte est publié sous la licence CC-By BE.
Source: https://ploum.net/les-4-manieres-de-depenser-de-largent/
Comparatif des matelas Tediber, Eve, Ilobed et Casper
UPDATE 24 novembre 2017 : ajout du matelas Casper.
Lorsqu’il est devenu urgent de changer de matelas, plutôt que de me rendre dans un magasin de literie, je me suis tout naturellement tourné vers le web, curieux de voir ce qui se faisait en la matière.
J’y ai découvert que le matelas était un domaine grouillant d’activités avec des startups comme Tediber, Eve, Ilobed et Oscarsleep. Mais quel est le rapport entre un matelas et Internet ? Quel avantage à acheter un matelas sur le web ?
Rassurez-vous, pas de matelas connecté ! La particularité de ces startups matelas c’est qu’elles partagent un concept similaire, lancé par Tuft & Needle en 2012 et popularisé par Casper, deux startups américaines. Un modèle de matelas unique livré roulé sous vide, une période d’essai de 100 jours et un remboursement intégral en cas de non-satisfaction.
Contrairement à un matelas de magasin, vous pouvez donc réellement dormir pendant 100 nuits avant de faire votre choix ! Les matelas retournés sont donnés à des associations.
Chaque startup ne propose qu’un seul type de matelas mais en différentes tailles. L’idée est venue au créateur de Casper en réalisant que, dans les hôtels, on dort généralement très bien alors qu’on ne vous demande jamais le type de matelas que vous préférez. Il serait donc possible de créer un matelas « universel ».
Bref, une fois encore Internet prouve que l’on peut innover sans nécessairement faire de la haute technologie ou du tout connecté. Il n’y a même pas d’app mais seulement un concept commercial que je me devais de tester.
UPDATE : lors de la rédaction initiale de ce billet, Casper n’était pas disponible en France. C’est désormais le cas (même s’ils ne sont pas disponibles en Belgique). Ils m’ont donc envoyé un matelas gratuit pour que je les rajoute à cet article.
Ne sachant que choisir, les caractéristiques techniques étant très similaires, je me suis tourné vers Twitter où les community managers de Tediber et Eve se sont affrontés un dimanche soir afin de me convaincre.
Ne pouvant tester le matelas, j’ai été séduit par l’image de Tediber : technique mais très classe avec un doux mélange blanc/bleu foncé évoquant pour moi l’apaisement et le sommeil. Le site, très simple et fonctionnel, met en avant le matelas et ses qualités.
Sur Twitter, le community manager de Tediber était très factuel, décrivant son produit. Le compte Eve, par contre, avait tendance à comparer voir à dénigrer les concurrents.
J’ai donc opté pour un matelas Tediber et, autant le dire tout de suite, le produit est magnifique.
La grande force de Tediber, c’est sa housse qui est tout simplement sublime. Du côté du sommier, le matelas est équipée d’une couche antidérapante particulièrement résistante. Du côté du dormeur, le matelas est d’une douceur incomparable et fait regretter d’avoir un drap de lit.
Le matelas est particulièrement moelleux et donne une douce impression de chaleur lorsqu’on s’y enfonce. Ce test ayant été réalisé en hiver, je suis curieux de savoir comment se comporte le matelas lors de fortes chaleurs.
Car, malheureusement, j’ai du renvoyer le matelas Tediber, aussi parfait soit-il. La raison ? Ma compagne, enceinte à l’époque, et moi-même étions aspirés par le centre où notre poids créait une légère dépression.
Peut-être est-ce dû à la taille choisie (140cm de large) ? Quoiqu’il en soit, je décide, un peu à contre-cœur, de renvoyer le matelas Tediber.
La communication, le retour et le remboursement se passent très bien.
Mon second choix se porte en toute logique vers Eve. Comme je partage mon expérience sur Facebook, plusieurs d’entre vous se disent intéressés par un retour d’expérience, que vous êtes justement en train de lire. Je demande alors à Eve s’ils sont disposés à me faire une réduction en échange de mon test.
Ils acceptent de me faire le tarif “membre du personnel” (-30%) et je commande mon matelas Eve.
Contrairement à Tediber, Eve est une déception.
La housse glisse semble faite dans un tissu bon-marché, le jaune est absolument criard. Le matelas est bien moins moelleux que le Tediber mais, au moins, il ne se creuse pas au centre. Pour mon goût, il est soit trop mou, soit trop dur. Je n’arrive pas à trouver les mots mais je ne m’y sens pas bien. Ma compagne avoue avoir le même ressenti, elle qui préfère un matelas ferme.
Deux problèmes m’irritent particulièrement : le matelas glisse sur le sommier et la surface de la housse possède un relief en nid d’abeille que je trouve insupportable, malgré la présence d’une alèse et d’un drap de lit. (Eve m’affirme avoir réglé ces deux problèmes qui étaient des critiques récurrentes)
Bref, je n’aime pas le matelas Eve. Rien que l’idée d’utiliser du jaune pour symboliser le sommeil, quelle horreur !
Je décide de le remballer avec l’alèse que j’avais également commandée. Mais il m’est notifié que l’alèse ne dispose que de 30 jours d’essais, non 100 (la demande de retour ayant été fait aux alentours du 35ème jour). C’est un peu ballot…
Si la communication, le retour et le remboursement se passent bien, je garde un mauvais sentiment de cette expérience. Je n’aime pas les couleurs, le site un peu confus qui insiste plus sur des photos de modèles dénudés que sur le matelas, sur l’approche à la limite de la grosse boite industrielle, un matelas qui est plus beau en photo qu’en vrai. Notons que le site a été récemment simplifié et que les photos se centrent désormais sur le matelas.
En désespoir de cause, je me tourne vers Ilobed, le dernier acteur qui n’avait pas participé à la guerre des community managers sur Twitter.
Et pour cause : contrairement aux deux précédents, Ilobed est auto-financé et est beaucoup plus petit. Je suis en contact direct avec Clément, fondateur d’Ilobed, qui répond gentiment à toutes mes questions et me propose 150€ de réduction lorsque je lui annonce écrire cet article. J’avais eu peu d’interaction sur Twitter car lui ne peut se permettre de passer son dimanche sur les réseaux sociaux et c’est très bien comme ça !
C’est également Clément qui me téléphone directement lorsqu’il réalise que ma commande est en Belgique dans une zone où un éventuel retour risque d’être difficile voire impossible. Il préfère me prévenir pour discuter avec moi et j’apprécie la démarche.
Ilobed mise sur le plus simple, moins cher. Le matelas est plus fin car, selon Clément, l’épaisseur n’est qu’un phénomène de mode. La housse est toute blanche, avec un motif agréable.
Des trois, Ilobed est certainement le plus ferme. Et nous y dormons désormais très bien.
Seul gros bémol : il glisse presqu’autant que le matelas Eve. J’ai fini par acheter sur Amazon un sous-matelas antidérapant à 20€ qui a fait des miracles mais c’est dommage. Sans compter que c’est le seul matelas pour lequel l’envers et l’endroit ne sont pas clairs du tout ! Une couche anti-dérapante résoudrait ces deux problèmes.
Le matelas Ilobed n’est clairement pas Tediber, il n’est pas enthousiasmant, il n’est pas moelleux. Mais sa sobriété est peut-être justement son meilleur atout. Et c’est celui que nous avons décidé de garder.
Je me dois de citer Oscarsleep, l’acteur belge du marché du matelas francophone. Oscarsleep était plus cher et proposait un matelas retournables (on peut dormir sur les deux faces). Comme ils n’ont jamais répondu à mes requêtes, je ne l’ai pas testé. Je note cependant que le prix a baissé et que le matelas s’est aligné sur la technologie des 3 autres avec une couche à mémoire de forme du côté du dormeur.
J’avoue, je serais très curieux de l’essayer pour compléter ce test.
Lors de la rédaction initiale de ce billet, Casper n’était pas disponible en Europe. Les choses évoluent et Casper s’est lancé sur le marché français (malheureusement, pas le belge). Ils m’ont contacté pour me proposer de tester gratuitement un matelas et une alèse. J’accepte.
Au niveau expérience utilisateur, on sent l’expérience de Casper et on se rapproche presque de Tediber : packaging soigné, petit mot de bienvenue. Ironiquement, j’utilise le cutter Tediber pour déballer le matelas. Bref, Tediber garde une petite longueur d’avance.
La housse de matelas est elle-même presqu’au niveau de Tediber: dessus très moelleux, anti-dérapant dessous, impression de solidité. Ici encore, Tediber me semble avoir encore une toute petite avance à une exception: le matelas Casper est équipé de poignées ! C’est une invention simple mais géniale. Après avoir déplacé un matelas Casper, les autres matelas semblent tellement peu pratiques.
L’alèse est excessivement chère: 100€. Mais, contrairement à Eve, la qualité est au rendez-vous ! L’alèse reproduit exactement la housse de matelas qui est douce et moelleuse. De plus, après avoir testé, son étanchéité est sans faille. Sans compter que, contrairement à Eve, l’alèse est également testable pendant 100 jours.
Mais venons-en au principal: qu’en est-il du confort ? Le matelas Casper est bien plus dur et bien moins moelleux que le Tediber. Mais, du coup, il offre une réelle impression de soutien. Même à deux, il n’y a aucun creux vers le centre, aucun sentiment de s’enfoncer un peu trop (problème du Tediber et du Eve). Au niveau rigidité, le Casper et le Ilobed sont très comparables mais Casper l’emporte par ses fonctionnalités supplémentaires : housse moelleuse, alèse, antidérapant (le gros soucis d’Ilobed) et poignées.
Si j’avoue particulièrement apprécier le matelas Casper, j’ai cependant quelques doutes sur l’éthique de l’entreprise. Aux États-Unis, Casper aurait fait pression sur des blogueurs critiquant négativement le matelas et, en France, Casper a publié un « publi-reportage » sur Numerama, pratique que je n’apprécie pas (les lecteurs de Numérama semble d’ailleurs d’accord avec moi).
(contrairement à ce que j’avais annoncé par erreur, je ne touche aucune commission de Casper)
Un matelas est quelque chose de très subjectif et je sais que des centaines de personnes adorent leur matelas Eve. Mais je déteste quand ce genre de comparatif se termine par une conclusion qui n’en est pas une, disant que toutes les solutions ont plein de qualités et ne prenant pas un parti ferme.
Du coup, ma conclusion est simple : si le budget n’est pas un problème pour vous, que vous souhaitez du moelleux, testez Tediber. C’est un matelas enthousiasmant. Si vous avez été déçu par Tediber ou que vous souhaitez de la fermeté, testez Casper, c’est un matelas qui fait plaisir à déballer et à tester. Par contre, si vous cherchez un meilleur rapport qualité prix, un matelas ferme et simple, adoptez Ilobed. Si l’éthique est un critêre important, j’ai le sentiment qu’Ilobed est également le meilleur choix. Pour l’alèse, aucun doute : Casper l’emporte haut la main (mais au prix fort). À titre personnel, j’ai longuement hésité entre le Casper et Ilobed. Le Casper a gagné pour sa couche antidérapante. Et puis, comme j’ai une commission, j’ai tout intérêt à vous vendre du Casper
Mais le plus important dans cette expérience n’est pas tellement le matelas que j’ai choisi. C’est la réalisation que plus jamais je ne retournerai dans un magasin de literie pour tester un matelas en trois minutes, tout habillé. Désormais, bénéficier de 100 nuits d’essai me semble indispensable avant d’acheter un matelas. Cela parait peut-être anecdotique mais ce genre d’innovations ne cesse de creuser l’écart entre le nouveau monde et les entreprises zombies.
Dans tous les cas, je vous souhaite une bonne nuit !
Remarque importante : ce blog est financé par ceux d’entre vous qui m’offrent un prix libre pour chaque série de 5 billets. Cela se passe sur Tipeee ou Patreon et je ne vous remercierai jamais assez pour votre contribution. Ce billet ayant déjà été financé par une réduction de 150€ sur l’achat de mon matelas Ilobed, il n’est pas payant et ne compte pas dans la prochaine série de 5.
Photo par Edgar Crook.
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Ce texte est publié sous la licence CC-By BE.
Source: https://ploum.net/jai-teste-les-matelas-web/
Comment les élus d’Ottignies-Louvain-la-Neuve semblent vouloir tout faire pour saboter une consultation populaire d’origine citoyenne.
Le 11 juin, dans ma ville d’Ottignies-Louvain-la-Neuve, se déroulera une consultation populaire. Chaque citoyen de 16 ans ou plus est appelé à se prononcer sur la question « Êtes-vous favorable à une extension du centre commercial ? ».
Demander aux citoyens de se prononcer sur l’avenir de leur ville, cela semble la base d’une société démocratique. Et pourtant, l’incroyable défi que représente cette simple consultation populaire m’emmène à une conclusion terrible mais limpide : les conseillers communaux d’Ottignies-Louvain-la-Neuve sont soit cruellement incompétents soit prêts à tout pour faire échouer cette consultation populaire.
Selon le code belge de la démocratie locale, chaque commune est tenue d’organiser une consultation populaire si le projet est porté par au moins 10% des citoyens dans les communes de plus de 30.000 habitants (32.000 à Ottignies-Louvain-la-Neuve).
Peu connue, cette loi n’est que rarement utilisée. Le code de la démocratie locale limite d’ailleurs le nombre de consultation possible à 6 par législature de 6 ans avec minimum 6 mois entre chaque et aucune dans les 16 mois avant la prochaine élection communale.
Lorsque le centre commercial L’Esplanade, dont la construction avait déjà suscité de nombreux émois, a annoncé vouloir s’agrandir, un groupe motivé de citoyens s’est lancé dans la récolte de près de 3500 signatures, obligeant les édiles à organiser une consultation populaire.
Les citoyens enterrent le veau d’or lors de la parade des utopies.
Le bourgmestre Jean-Luc Roland, pourtant issu du parti Écolo, étant un grand défenseur du centre commercial, il y’a fort à parier que cette consultation fasse grincer des dents et que son organisation soit faite à contre-cœur. Je n’ai jamais compris cet engouement politique pour le centre commercial de la part d’un écologiste mais Monsieur Roland ne s’en cache pas.
L’histoire complète de cette consultation populaire est narrée avec force humour et détails par Stéphane Vanden Eede, conseiller CPAS Écolo de la ville.
Comme le stipule le code de la démocratie locale, la commune a fait parvenir aux habitants une brochure explicative détaillant l’enjeu et les modalités de la consultation populaire.
Surprise de taille : la brochure insiste plusieurs fois lourdement sur le fait que la participation à la consultation n’est pas obligatoire (contrairement aux élections).
Mais il n’est nul part indiqué que s’il n’y a pas au moins 10% de participation, les urnes ne seront même pas ouvertes ! Si 3200 citoyens de plus de 16 ans ne se déplacent pas, la consultation n’aura servi à rien. Au contraire, le message envoyé sera : « Nous, citoyens, ne voulons pas choisir ». Et oui, on compte bien 10% de la population, enfants compris, ce qui signifie que près de 15% des électeurs doivent participer.
Cette information me semble cruciale et je trouve particulièrement dommage qu’elle ait été omise de la brochure.
Moralité : quel que soit votre avis, allez voter à tout prix lors des consultations populaires et encouragez votre entourage à faire de même. Il est possible de donner procuration à un autre électeur si vous ne savez pas vous déplacer ce jour là. Le taux de participation est un élément crucial pour faire vivre le processus démocratique.
La pétition signée par 3500 citoyens demandait une consultation populaire sur une question claire et précise :
« Aujourd’hui, le propriétaire de L’esplanade envisage d’agrandir sa surface commerciale. Êtes-vous favorable à une extension du centre commercial ? »
Cependant, un comité de conseillers communaux présidé par Michel Beaussart, échevin de la participation citoyenne, a décidé de rajouter 20 questions sur le bulletin de vote !
Ces 20 questions supplémentaires rendent le bulletin complètement illisible. La question principale, seule qui ait de l’importance, est reléguée sur un tout petit espace en haut à droit et il est facile de la manquer !
Les réactions de citoyens confrontés au bulletin de vote démontrent une confusion certaine : Quelle est la question principale qui a de la valeur ? Est-ce grave si certaines de mes réponses sont en contradiction l’une avec l’autre ? Comment seront dépouillées mes réponses ? À la phrase « Il n’y a pas de nécessité d’agrandir le centre commercial et d’augmenter l’offre commerciale. », je dois répondre oui ou non si je suis contre ?
Force est de constater que si on avait voulu embrouiller les citoyens, on ne s’y serait pas pris autrement. Je pense que si le taux de votes blancs à la première question est important, on pourra sans hésiter accuser la rédaction du bulletin. Ce long bulletin de vote risque également de ralentir le processus et de décourager d’éventuels votants en rallongeant inutilement les files.
Toute personne un peu au fait de la sociologie vous le dira : rédiger une enquête d’opinion est un travail difficile. La méthodologie d’interprétation des résultats doit être étudiée, testée et validée.
Quand je vois un tel bulletin, je suis très curieux de savoir quel sera le protocole de dépouillement et d’interprétation des résultats.
Toutes les personnes que j’ai consulté m’ont confirmé l’amateurisme apparent de ce formulaire. Si 10.000 citoyens se rendent aux urnes et remplissent consciencieusement les 21 questions, la commune sera tout simplement assise sur une masse de données inexploitable.
Ces 20 questions ne servent donc à rien. Si ce n’est à rendre le bulletin particulièrement illisible, induire les électeurs en erreur et rallonger les files.
Mais là où l’incompétence est la plus tangible, c’est que ces 20 questions supplémentaires annulent l’anonymat du vote. Le code de la démocratie locale exige que le vote soit secret. Or, avec un tel bulletin, il ne l’est plus.
En effet, outre la question principale (la seule qui ait de la valeur), il y’a 2^20 bulletins possibles. Ce qui fait plus d’un million !
Il est possible pour une personne mal intentionnée de faire pression pour imposer un vote.
Exemple concret : un employeur annonce à ses 100 employés qu’il exige d’eux de voter pour l’agrandissement du centre commercial. À chaque employé, il donne une combinaison unique de réponses aux 20 questions. Par exemple « 9 oui – 1 non – 9 oui – 1 non ».
Le patron annonce alors que ses agents vont assister au dépouillement et guetter les bulletins qui suivront cette combinaison pour vérifier le vote des employés.
Si aucun bulletin ne répond à cette combinaison, l’employé est viré. Si le ou les bulletins correspondant sont tous contre l’extension, l’employé est viré.
Bien sûr, il est possible que plusieurs bulletins aient la même combinaison. Mais comme il y’a un million de combinaison pour maximum 10.000 ou 20.000 votants, la probabilité d’avoir la même combinaison est d’une pour cent ou une pour cinquante !
Sans compter que certaines combinaisons sont illogiques et que le patron peut accorder le bénéfice du doute si deux bulletins ont la même combinaison mais que l’un est pour et l’autre contre.
Le 11 juin, ne votez que pour la toute première question, bien cachée en haut à droite. Laissez les autres blanches !
Sans être un expert en la matière et sans avoir suivi le dossier de près, j’ai relevé ces problèmes essentiels en quelques minutes à peine.
En conséquence, je suis forcé d’accuser publiquement Michel Beaussart, échevin de la participation citoyenne et tous les conseillers communaux qui ont validé ce bulletin d’être soit incompétents soit malveillants par rapport à l’organisation de cette consultation populaire.
Si Monsieur Beaussart me répond être de bonne foi, ce que je présume, il doit adresser les 3 points que j’ai soulevé, notamment en publiant un protocole validé d’interprétation des résultats.
Faute de réponse correcte, je pense que toute personne un peu soucieuse de la démocratie comprendra qu’il est indispensable de modifier d’urgence le bulletin de vote pour que celui-ci ne comporte que la question initialement demandée par la pétition.
En tant qu’échevin en charge, cette modification incombe à Monsieur Beaussart. Selon ma lecture amateur du code de la démocratie locale, rien ne s’oppose à la modification du bulletin de vote en dernière minute.
Un bulletin de vote difficilement lisible et ne permettant pas de garantir le secret du vote est un manquement gravissime au bon fonctionnement démocratique et devrait entraîner la nullité des résultats.
Si l’incompétence me semble dramatique, je peux reconnaître que l’erreur de bonne foi est humaine et excusable lorsqu’il y’a une volonté de réparer son erreur. Faute de cette volonté, les électeurs seront forcés de tirer la seule conclusion qui s’impose : il ne s’agit plus d’une erreur mais d’un acte délibéré de saboter le processus démocratique par ceux-là même qui ont été élus pour nous représenter. Ou, au mieux, le camouflage irresponsable d’une incompétence dangereuse.
Dans tous les cas, j’invite les électeurs à faire de cette consultation du 11 juin un véritable succès de participation, à ne répondre qu’à la première question et à se souvenir des réactions à cet argumentaire lorsqu’ils voteront en 2018. Et à se demander si le régime sous lequel nous vivons est bel et bien une démocratie.
Photo de couverture par Manu K.
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Ce texte est publié sous la licence CC-By BE.
Source: https://ploum.net/la-democratie-effraie-t-elle-nos-elus/
Quel est le sens de la vie ? Pourquoi y’a-t-il des êtres vivants dans l’univers plutôt que de la matière inerte ? Pour ceux d’entre vous qui se sont déjà posé ces questions, j’ai une bonne et une mauvaise nouvelle.
La bonne, c’est que la science a peut-être trouvé une réponse.
La mauvaise, c’est que cette réponse ne va pas vous plaire.
Si le big bang avait été un événement parfait, l’univers serait aujourd’hui uniforme et lisse. Or, des imperfections se sont créées.
À cause des forces fondamentales, ces imperfections se sont agglomérées jusqu’à former des étoiles et des planètes faites de matière.
Si nous ne sommes pas aujourd’hui une simple soupe d’atomes parfaitement lisse mais bien des êtres solides sur une planète entourée de vide, c’est grâce à ces imperfections !
Grâce à la thermodynamique, nous avons compris que rien ne se perd et rien ne se crée. L’énergie d’un système est constante. Pour refroidir son intérieur, un frigo devra forcément chauffer à l’extérieur. L’énergie de l’univers est et restera donc constante.
Il n’en va pas de même de l’entropie !
Pour faire simple, l’entropie peut être vue comme une « qualité d’énergie ». Au plus l’entropie est haute, au moins l’énergie est utilisable.
Par exemple, si vous placez une tasse de thé bouillante dans une pièce très froide, l’entropie du système est faible. Au fil du temps, la tasse de thé va se refroidir, la pièce se réchauffer et l’entropie va augmenter pour devenir maximale lorsque la tasse et la pièce seront à même température. Ce phénomène très intuitif serait dû à l’intrication quantique et serait à la base de notre perception de l’écoulement du temps.
Pour un observateur extérieur, la quantité d’énergie dans la pièce n’a pas changé. La température moyenne de l’ensemble est toujours la même. Par contre, il y’a quand même eu une perte : l’énergie n’est plus exploitable.
Il aurait été possible, par exemple, d’utiliser le fait que la tasse dé thé réchauffe l’air ambiant pour actionner une turbine et générer de l’électricité. Ce n’est plus possible une fois que la tasse et la pièce sont à la même température.
Sans apport d’énergie externe, tout système va voir son entropie augmenter. Il en va donc de même pour l’univers : si l’univers ne se contracte pas sous son propre poids, les étoiles vont inéluctablement se refroidir et s’éteindre comme la tasse de thé. L’univers deviendra, inexorablement, un continuum parfait de température constante. En anglais, on parle de “Heat Death”, la mort de la chaleur.
La vie semble être une exception. Après tout, ne sommes-nous pas des organismes complexes et très ordonnés, ce qui suppose une entropie très faible ? Comment expliquer l’apparition de la vie, et donc d’éléments à entropie plus faible que leur environnement, dans un univers dont l’entropie est croissante ?
Jeremy England, un physicien du MIT, apporte une solution nouvelle et particulièrement originale : la vie serait la manière la plus efficace de dissiper la chaleur et donc d’augmenter l’entropie.
Sur une planète comme la terre, les atomes et les molécules sont bombardés en permanence par une énergie forte et utilisable : le soleil. Ceci engendre une situation d’entropie très faible.
Naturellement, les atomes vont alors s’organiser pour dissiper l’énergie. Physiquement, la manière la plus efficace de dissiper l’énergie reçue est de se reproduire. En se reproduisant, la matière crée de l’entropie.
La première molécule capable d’une telle prouesse, l’ARN, fut la première étape de la vie. Les mécanismes de sélection naturelle favorisant la reproduction ont alors fait le reste.
Selon Jeremy England, la vie serait mécaniquement inéluctable pour peu qu’il y aie suffisamment d’énergie.
Si la théorie d’England se confirme, cela serait une très mauvaise nouvelle pour l’humanité.
Car si le but de la vie est de maximiser l’entropie, alors ce que nous faisons avec la terre, la consommation à outrance, les guerres, les bombes nucléaires sont parfaitement logiques. Détruire l’univers le plus vite possible pour en faire une soupe d’atomes est le sens même de la vie !
Le seul dilemme auquel nous pourrions faire face serait alors : devons-nous détruire la terre immédiatement ou arriver à nous développer pour apporter la destruction dans le reste de l’univers ?
Quoi qu’il en soit, l’objectif ultime de la vie serait de rentre l’univers parfait, insipide, uniforme. De se détruire elle-même.
Ce qui est particulièrement angoissant c’est que, vu sous cet angle, l’humanité semble y arriver incroyablement bien ! Beaucoup trop bien…
Photo par Bardia Photography.
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Source: https://ploum.net/lhumanite-a-t-elle-trouve-le-sens-de-la-vie/