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Bush, Blair et Sarkozy ont dynamité la planète : qui doit payer ?

Wednesday 28 September 2016 at 09:48

C’est en visionnant de nouveau Farenheit 9/11, hier, qu’une évidence — déjà traitée dans nos colonnes — m’est revenue en pleine face : le monde a été dynamité par trois ou quatre chefs d’Etat des plus grandes puissances occidentales, et depuis, rien n’est plus comme avant. Une somme de problèmes inextricables et profonds qui mine toutes les sociétés (développées ou non) est liée à cette guerre totale, injuste et monstrueuse qui a été activée par quelques faucons corrompus à la solde de multinationales de l’armement ou de l’énergie à la suite des attentats du World Trade Center en 2001.

Le djihad mondial est une réaction aux deux guerres fabriquées par les Etats-Unis d’Amérique, le Royaume-Uni et la France : celle d’Irak, puis celle de Libye. Le terrorisme de masse est le fait, en premier lieu, de ces 3 pays occidentaux, qui ont massacré des centaines de milliers de personnes, torturé, et détruit ces pays sans raison et sans commune mesure dans l’histoire.

C’est cette  histoire machiavélique que raconte Michael Moore, et si un documentariste sérieux et courageux suivait ses traces en France, le résultat serait similaire avec la Libye.

Tony Blair est le seul à être attaqué en justice, à la Cour pénale internationale, pour avoir entre autre menti à la nation à propos de l’intervention en Irak. Malgré la plainte du barreau d’Athène à son encontre suite à la publication du rapport Chilcot, et une autre enquête du bureau du Parquet de la CPI, il n’est pas certain que Tony Blair soit vraiment inquiété. Le rapport Chilcot fait pourtant état de « crimes de guerre », « crimes contre l’humanité » et « actions de génocide »…

Visionner Farenheit 9/11 aujourd’hui, en 2016 — avec les lois sur le renseignements, le terrorisme, avec l’état d’urgence, la déliquescence du système politique français — est un exercice très intéressant. Ce documentaire éclaire avec un brio certain le « pourquoi » de la situation dans laquelle nous sommes — tous — plongés.

(Si la vidéo ne s’affiche pas ci-dessous pour diverses raisons de paramétrages de navigateur, vous pouvez la visionner ici : https://vimeo.com/16049739)

Farenheit 911 from FoxMulder 2012 on Vimeo.

Source: https://reflets.info/bush-blair-et-sarkozy-ont-dynamite-la-planete-qui-doit-payer/


Sarkozy et les millions libyens : l’ultime vérification de l’état de la France

Tuesday 27 September 2016 at 13:45

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Nos collègues de Mediapart continuent leur travail d’enquête sur le soupçon de financement (de 50 millions d’euros) de la campagne électorale de Nicolas Sarkozy par le pouvoir libyen, en 2007. Le dernier rebondissement en date, alors que Claude Guéant — plus proche collaborateur de l’ex président français — a déjà été mis en examen pour « blanchiment de fraude fiscale », « faux » et « usage de faux » (pour avoir touché 500 000€ d’un fonds offshore de l’Etat libyen) est la découverte d’un carnet. Mais pas n’importe quel carnet, puisque c’est celui du défunt chef du gouvernement puis ministre du pétrole libyen, Choukri Ghanem. Celui-ci avait pour habitude d’y rapporter de nombreuses choses, dont les contenus des réunions avec  les personnes d’influence du régime libyen de l’époque. Ce carnet apporte donc à la justice française un éclairage très précis sur cette affaire…

Des millions que Sarkozy veut « très vite »

Cette réunion, du 27 avril 2007, retracée par le carnet de Choukri Ghanem indique que Bachir Saleh (gestionnaire d’un fonds souverain), a versé 1,5 millions d’euros à Nicolas Sarkozy, mais que d’autres caciques du régime comptent bien faire la même chose.

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Selon l’article de Mediapart ce sont 5 millions de plus qui doivent être transférés au futur chef de l’Etat français entre les deux tours de la présidentielle :

« 3 millions envoyés par Saïf al-Islam Kadhafi et 2 millions par Abdallah Senoussi, chef des services secrets intérieurs libyens et beau-frère de Kadhafi. Soit un total de 6,5 millions d’euros qui auraient été versés, selon les écrits de Choukri Ghanem, en pleine campagne électorale au clan Sarkozy »

Il semblerait que ceux qui devaient toucher ces fonds étaient très impatients et demandaient avec insistance quand ceux-ci seraient versés. L’impatience, ce vilain défaut qui caractérise certains chefs d’Etat…

Petit meurtres entre amis ?

L’affaire du financement libyen de la campagne électorale de Nicolas Sarkozy ne s’arrête pas là. Et Mediapart de rappeler que le lendemain de la révélation du document indiquant l’accord de principe de  50 millions versés par Kadhafi et son entourage pour financer la campagne de Nicolas Sarkozy, le 29 avril 2012, Choukri Ghanem meurt très bêtement à Vienne, en Autriche. Le pauvre homme, réfugié là-bas après la guerre de Libye déclenchée par le même Sarkozy en 2011, s’est noyé dans le Danube suite à une crise cardiaque. Vraiment trop ballot. Il faut dire aussi qu’aller barboter dans le Danube en pleine nuit avec un cœur « fragile », ce n’est pas très malin.

Il y eut quand même quelques soupçons de meurtre, mais vite balayés par la police autrichienne qui a conclu à la noyade accidentelle, tandis que les proches de Choukri Ghanem continuent, eux, à n’en pas démordre et affirment qu’il a été assassiné.

Le petit carnet qui peut démontrer l’état de la France…

Ce carnet a été trouvé lors d’une perquisition effectuée aux Pays-Bas — en lien avec une gigantesque affaire de pots-de-vin norvégienne impliquant Choukri Ghanem — et la justice norvégienne a eu la bonne idée de le communiquer à la justice française. Il y aurait beaucoup de choses compromettantes pour le pouvoir français dans ce carnet. Et ce que Mediapart décrit du carnet amène un éclairage tout à fait différent que le story telling sarkozyste au sujet du financement libyen, des « balivernes » fabriquées après l’intervention militaire de 2011, juste pour se venger de Nicolas. Sauf que visiblement, non.

Le carnet de Choukri Ghanem date de 2007, période qualifiée de « lune de miel » entre la France et Khadafi par un ambassadeur américain de l’époque. Il confirme parfaitement tout ce qu’a révélé l’ancien chef du gouvernement libyen de l’époque, Baghdadi Mahmoudi, qui a expliqué alors qu’il était réfugié en Tunisie, par la voix de son avocat, « avoir remis à une délégation française envoyée par Sarkozy de l’argent, beaucoup d’argent, des millions d’euros en liasses de billet« .

Alors que la note de 2006 sur le financement de 50 millions a été authentifiée, et n’est donc pas un « faux grossier » comme le prétendait Nicolas Sarkozy, le carnet « du baigneur nocturne du Danube au cœur fragile » —  Choukri Ghanem — vient confirmer la réalité de ces transactions. La question qui s’impose immédiatement à la lecture de toute cette affaire, est donc simple, mais très importante : « que peut-il se passer désormais ? »

Parce que si la justice française ne met pas en examen le principal concerné, Nicolas Sarkozy, et n’utilise pas ces preuves pour connaître la vérité, il faudra se poser quelques dernières questions, bien plus sombres : « la France est-elle encore un État de droit, sommes-nous encore en démocratie, même partiellement, et peut-on accepter d’être dirigés par des politiques potentiellement mafieux, criminels et protégés par la justice ? »

Ça se pose là…

Source: https://reflets.info/sarkozy-et-les-millions-libyens-lultime-verification-de-letat-de-la-france/


Le chaudron puant

Monday 26 September 2016 at 16:29

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A six mois de la présidentielle, l’ambiance en France est très particulière. Médiatiquement, politiquement et socialement, les discours les plus primaires et les plus réactionnaires ont recouvert la plupart des réflexions. L’espace politique français — au sens large — est passé des débats de société de fond aux polémiques les plus puantes. Ce constat est possible non pas par la seule observation des chaînes de télévision ou de radio les plus plébiscitées, mais aussi par les titres de la presse papier et internet, ainsi — et surtout — que les échanges sur les « grands » réseaux sociaux. Le chaudron commence à bien bouillir, rempli d’ordures, et son odeur se répand de plus en plus fortement, recouvrant la plupart des paroles, actes ou initiatives « progressistes ».

L’idée même d’améliorer la société, par la lutte contre les inégalités, la meilleure répartition des richesses et du travail, la nécessité d’un projet collectif, d’un renouveau des institutions et du système politique à bout de souffle, de créer des nouvelles conditions pour le vivre ensemble, de changer de modèle économique, a été recouverte par des ordures polémistes et primaires : une sorte de guerre des petites phrases sur le registre des micro-problèmes et de leurs micro-solutions. Mais le chaudron puant n’est pas seulement français. Il devient mondial. Comment cela est-il possible, et comment supporter — voire lutter — contre ce nouvel environnement politico-médiatique ?

Le populisme : faire de la politique de comptoir pour ratisser large, mais sans prendre la tête

Le concept de populisme a été détourné de sons sens, en France, en quelques années, nécessairement, puisqu’étant réservé originellement à des idées des partis d’extrême droite. Il ne pouvait alors être utilisé par d’autres. Désormais, le populisme se déclare comme un mode politique de proximité du peuple, de parler vrai [au peuple], de se préoccuper des problèmes du peuple, de vouloir le bien du peuple, etc… La réalité du populisme est pourtant toute autre, puisqu’il est à la fois historiquement et politiquement le ferment du fascisme. Le plus grand populiste de l’histoire contemporaine est Mussolini. Ses discours, son comportement, toute sa sinistre carrière politique sont basés sur ce concept de populisme. Le Duce a été copié de nombreuses fois, et peut-être jamais égalé, encore que…

Nationalisme, patriotisme, racines [des origines], grandeur [perdue] à restaurer, analyses et solutions simples, à la portée de tous, gouvernance de « bon père de famille », paternalisme donc, et déclaration des « ennemis » à abattre, ou des minorités à contraindre sont les principaux ingrédients qui nourrissent la recette du populisme dans ce chaudron pestilentiel.

La politique en France a toujours subi le populisme de certains, mais à la marge. La langue de bois, le politiquement correct, la pensée unique ont été les pendants extrêmes du populisme (alors réservé au poujadistes dont Jean-Marie Le Pen et sa fille sont issus) durant des décennies. Mais pour autant, de De Gaulle à Pompidou, de Giscard à Mitterrand, en passant par Chirac, les chef d’Etat de la Vè République — sauf de Sarkozy et Hollande — ont toujours refusé de pratiquer le populisme. Que ce soit pour gagner une élection, comme dans leur gouvernance. Encore que la campagne de Chirac de 1995, avec son slogan « Mangez des pommes » commençait à donner une bonne idée de la suite des événements. « La feuille de paie ne doit pas être l’ennemi de l’emploi« . Voici ce qu’en disait le journal l »Humanité sur Internet, en 1995 :

« Il maintient que «la feuille de paie n’est pas l’ennemi de l’emploi», mais, dans le même temps, justifie le gel des salaires annoncé par le premier ministre, et ajoute même que «la feuille de paie des fonctionnaires est aussi la feuille d’impôt». La contradiction présidentielle entre les aspirations au changement, ses propres engagements à réduire la fracture sociale, et les actes, qui vont à contresens, s’aiguise. Question: quand désignera-t-on les vrais privilégiés de l’argent ? Sur les essais nucléaires, Jacques Chirac s’est montré défensif. Nouvelle baisse dans les sondages du président et du gouvernement. »

Six mois après son élection, Chirac augmentait la TVA, après une campagne axée sur un concept très « à gauche » : la réduction de la fracture sociale. Cherchez l’erreur…

Mais le vrai populisme du chaudron puant actuel n’était pas encore là : les débats ouverts par les journaux et les médias radiotélévisés se situaient encore au dessus de la ceinture, parlant de problèmes sociaux réels, d’inégalités concrètes, d’amélioration des conditions du plus grand nombre au sein de la société, bien que quelques prémisses du chaudron soient déjà présentes. « Le bruit et l’odeur » avait déjà été lancé par le même Chirac avant son élection, une première histoire d’interdiction de foulard musulman avait été tentée et abandonnée au début des années 90…

Pour résumer le populisme français : il se situe dans la croyance qu’une majorité d’électeurs sont mécontents, qu’ils sont plutôt incultes, qu’on peut leur faire croire que leurs problèmes sont avant tout causés par une partie de la population étrangère à la « patrie originelle » (gauloise ?), ou  cause de blocages créés par des groupes d’intérêts qui prennent tout le monde en otage (les syndicats en général) et que le bons sens, l’évidence dans les décisions à prendre, sont celles que prendraient n’importe quel « bon père de famille ».

Dans ce registre, le populisme résume chaque cause d’un problème à un unique facteur. Pour le concept du chômage et de « l’emploi » : c’est à cause des « charges » sur les salaires (qui sont en réalité, les cotisations sociales pour abonder les recettes publiques et maintenir le système de répartition collectif) qui empêchent la compétitivité. Pour l’insécurité, c’est le communautarisme, le refus de l’intégration et le radicalisme religieux. Et pour le reste, ceux qui font bouillir le chaudron évitent d’en parler. Culture, santé, éducation, énergie, préventions (de consommation de drogue, de la délinquance, du suicide, etc.) actions associatives, lutte contre les inégalités croissantes, précarité, emploi : tous ces sujets, complexes, loin des préoccupations des « masses », sont très peu abordés, voire totalement occultés ou réduits à leur plus simple expression. Le débat sur la énième réforme de l’éducation nationale s’est effectué sur les horaires, l’apprentissage pur des fondamentaux ou l’éveil des enfants en groupe, le rétablissement de l’uniforme pour certains, la sécurité scolaire et introduire des tablettes informatiques pour faire rentrer le numérique dans l’éducation nationale…

Le gloubi-boulga mortifère…

Ce populisme, cette recette mortifère qui bouillonne dans le chaudron puant, trouve un combustible multiple pour le cuire à feu doux et permanent. La parole s’est libérée avec le quinquennat Sarkozy où chacun se devait d’être « décomplexé« . Chacun à sa place, mais décomplexé. Tout le monde était encouragé à laisser aller la parole la plus libérée possible.

Les 1% ont pu exposer toute l’indécence de leur pensée, les 99% ont pu montrer toute l’étendue de leur racisme, qui traduit souvent une haine de leur condition… Les politiques ont pu exprimer tout ce qu’ils pensaient que le peuple voulait entendre. Et comme le fonds de commerce du FN fonctionne plutôt bien depuis des dizaines années, pourquoi ne pas aller piocher dans ce discours ?

Les politiques sont sans doute ceux qui alimentent le plus le feu sous le chaudron. Le point marquant a sans conteste été le fameux cynique et opportuniste débat sur l’identité nationale lancé par Nicolas Sarkozy en octobre 2009. Cette brèche monumentale portée au pacte républicain ne s’est jamais refermée et tous s’y engouffrent, clivant, segmentant la société.

Les politiques excellent également dans le contre-exemple, ce qui nourrit le populisme. La batterie de casseroles de Sarkozy suffirait à elle-même à illustrer cette attitude qui consiste à ressasser : faites ce que je dis, pas ce que je fais. Mais à gauche, les exemples sont multiples également. Cahuzac pour ne citer que celui-ci. En Europe également avec Jean-Claude Junker ou Neelie Kroes…

La presse n’est pas en reste. En relayant, en transformant en clickbait la moindre phrase, aussi ignominieuse soit-elle, elle rajoute du combustible, encourage les uns et les autres à répondre, avec chaque fois des arguments pires que les précédents. Et sa mise sous tutelle par sept grands patrons français n’aide pas à rétablir le contrat de confiance entre les rédactions et leurs lecteurs tant les exemples de censure ou d’auto-censure se multiplient…

Le peuple, quant à lui, au lieu de demander des comptes à ses politiques, à la presse, au lieu de leur dire qu’ils ne sont pas élus pour cela, qu’ils ne sont pas lus pour cela, le peuple clique, retweete, participe. Il participe à la radicalisation globale. Oui, certains se radicalisent façon Daesh. D’autres se radicalisent façon Marine Le Pen , façon Patrick Buisson ou façon Eric Zemmour (à qui la presse donne tant de place). Bien sûr, les uns tuent ou posent des bombes, les autres éructent des idées nauséabondes. Ce n’est pas la même chose. Mais par la radicalisation, des mots et des idées, c’est in fine la confrontation qui s’annonce.

Le grand remplacement… des cerveaux

Il faut lire la fachosphère sur Twitter ou Facebook pour bien comprendre la transformation en cours. Dédé du 68, Gérard88 et les autres en sont persuadés, l’extinction des Français gaulois est en cours. Même ce gauchiste de Sarkozy le dit, c’est donc que c’est un fait acquis et partagé. Le « grand remplacement » s’opère. Les musulmans Sarazin (forcément islamo-nazis) reviennent. Demain, il n’y aura plus un Gaulois dans ce pays. Il est temps de faire quelque chose avant d’être submergés.

Prenons deux minutes pour analyser ces inepties. Elles font, comme le populisme décrit plus haut, fi de toute analyse scientifique, ne s’encombrent pas de réflexion et simplifient à l’extrême.

La preuve du grand remplacement ? Les bouchers sont tous hallal désormais. Fini le petit boucher du quartier, bien gaulois, avec du saucisson, des tripes et des pieds de porc en rayon.

En fait dans l’esprit de la fachosphère IRL ou sur le réseau, il existerait une société immuable, figée, depuis les années 50, une France du Général de Gaulle, qui n’aurait pas bougé. Ou si, qui aurait été forcée de se cacher dans des caves, tandis que les Sarazin, les Chinois, les Martiens, peut-être, auraient peu à peu investi les appartement, les maisons et les commerces laissés vacants par la population gauloise, fuyant vers les caves. Une société en mutation, qui se métisse tant par les couleurs, les cultures, les croyances, c’est inconcevable. Cela n’existe pas. Et pourtant…

Pour qui a vécu les transformations de nos voisins espagnols, ou anglais, ou même allemands ces 30 dernières années… Toutes les sociétés évoluent, se transforment. Des habitudes de vie disparaissent. Et pour preuve, les pulls jacquard, les mocassins à pompon, plus personne, ou presque, n’admet que ce soit à la mode. Peu de Gaulois, pensent encore en 2016 que pour faire entrer un garçon dans la vie d’adulte, il faut l’emmener au Bordel. En 1900, si. On divorce un peu plus aujourd’hui aussi qu’au début du siècle. Est-ce mal ? Est-ce bien ? Peu importe, c’est juste une évolution des mœurs, des habitudes de vie. C’est nécessaire, humain.

Le fameux « grand remplacement« , ou plus simplement l’évolution de la société, risque même d’arriver dans les endroits les plus inattendus. Comme par exemple en Iran ou en Arabie saoudite. Car ce qui semble acquis pour l’éternité, ne l’est en fait pas, et tout change…

L’extrême-droite française se focalise actuellement sur les « islamo-nazis ». En d’autres termes, les terroristes de Daesh. Le terme permet d’allier islamistes (un peu vague mais fait référence dans leur têtes aux radicaux qui posent les bombes) et nazi. Ce dernier point est intéressant, car par opposition, il permet à celui qui prononce ce terme, de s’en exclure. L’extrême-droite ne serait donc pas nazi, ni fan de cette idéologie. Pourtant…

Par extension, l’immigration qui ferait tant de mal aux Gaulois, selon l’extrême-droite, est une sorte de cellule dormante des islamo-nazis. A l’inverse, les Gaulois, sont des gens bien sous tout rapport. Encore une fois, la globalisation est à l’œuvre. Ce serait considérer que tous les Gaulois sont des gens parfaits alors qu’une foule d’études scientifiques très sérieuses prouvent qu’il y a de nombreux crétins durs dans cette population. Même des gens agressifs, violents, délinquants, terroristes, assassins, homophobes, sexistes… Bref de tout, comme partout. Mais sortir de la généralisation, c’est un peu compliqué pour notre fachosphère.

Les grands débats de société… en 140 caractères

Ce basculement massif vers le populisme s’est effectué pour une grande part avec la possibilité du relais populaire des petites phrases, rumeurs, théories fumeuses et autres saillies politiques via les réseaux sociaux. Pas Internet, mais les réseaux sociaux, dont les deux plus importants sont Facebook et Twitter. Cet emballement des Français (qui comptent parmi les plus grands utilisateurs de Facebook de la planète) pour ces « médias numériques populaires » ont très rapidement été perçus comme une opportunité de la part de la presse, et des médias radiotélévisés. La situation financière calamiteuse et la perte de lecteurs de cette première l’a poussée à monétiser le buzz généré par les plateformes californiennes de « partages et d’échanges d’informations », allègrement suivies par les secondes.

Nous sommes arrivé à un moment où le tempo de l’actualité est rythmé à moitié par les tweets ravageurs de politiciens ou des citations de leurs discours, d’extraits d’interviews. Le tout en 140 caractères maximum. Ou avec un post sur un mur. L’approximation, la fausseté, voire les mensonges les plus flagrants sont ainsi relayés à la vitesses des tuyaux numériques. Un petit maire de droite extrême bien raciste ordonne une interdiction de tenue de plage portée par quelque femmes d’origine maghrébine, et c’est un buzz médiatique qui dure un mois. Un mois… Emportements, militantisme, rejet, agacement, indignation, tout y passe…

C’est en fait une nouvelle période qui s’est ouverte, celle de la création des sujets d’actualités politiques par la foule, ou par les « stars des réseaux sociaux », qu’elles soient des politiques ou non. Les groupes militants de tous bords sont donc très friands de ce phénomène, puisqu’en quelques clics, voire quelques aides automatisées (principe de l’astroturfing), une foule se crée, prête à en découdre, à défendre, attaquer, se plaindre, s’indigner, mais dans tous les cas : fait parler d’elle et surtout de son sujet.

Ces nouvelles formes de débats médiatiques commencent à être observés plus attentivement pour tenter de comprendre à la fois leur fonctionnement et les enjeux démocratiques, de société qu’ils impliquent. La rédactrice en chef du Guardian, Katharine Vinter, s’est fendue d’un article à ce propos cet été, traduit dans Courrier International. Ses constats sont plutôt sombres, amènent des réflexions, parfois lapidaires, mais pas sans intérêt :

« A l’heure du numérique, il n’a jamais été aussi facile de publier des informations mensongères qui sont immédiatement reprises et passent pour des vérités. »

La journaliste analyse plusieurs emballements médiatiques nationaux au Royaume-Uni dont la fameuse affaire de « la tête de porc » — dans laquelle David Cameron aurait introduit ses parties intimes — ainsi que la campagne pour le Brexit. Dans les deux cas, les mensonges, rumeurs, affirmations non vérifiées ont été amplifiées via les réseaux sociaux au point de devenir des vérités, des certitudes. Une fois l’emballement passé, que ce soir dans le cas du Brexit ou de la tête de cochon, il s’est révélé que rien n’était vérifié. Aucun témoin pour Cameron, et des politiques pro-Brexit avouant qu’ en fin de compte, il ne leur serait pas possible de faire ce qu’ils assénaient durant la campagne— mais une fois le Brexit voté…

Un article reprenant celui de Viner cherche à comprendre ce qu’il se passe au delà de l’amplification des rumeurs et de l’emballement des foules sur les réseaux sociaux. Un phénomène très important est celui de l’influence des algorithmes et de l’enfermement des usagers des réseaux dans leurs propres convictions, dans leurs propres sphères de croyance.

Tom Steinberg (@steiny), le fondateur de MySociety a réagi après la victoire du Brexit à ce sujet :

« Je cherche activement des gens qui se réjouissent de la victoire des pro-Brexit sur Facebook, mais les filtres sont tellement forts et tellement intégrés aux fonctions de recherche personnalisées sur des plateformes comme Facebook que je n’arrive pas à trouver une seule personne contente de ce résultat électoral, et ce alors que près de la moitié du pays est clairement euphorique aujourd’hui »… Pour lui, il y a là un facteur de division extrêmement grave de la société : « nous ne pouvons pas vivre dans un pays où la moitié des gens ne savent strictement rien de l’autre moitié ».

Amère mixture…

Les politiques ont décidé de continuer coûte que coûte dans la même voie, et les média, incapables de se remettre en question suivent le mouvement. Le principe d’un chaudron-arène puant, populiste à souhaits, où chacun essaye de surenchérir sur l’autre dans les propositions les plus basses du front et simplistes à l’extrême risque de perdurer jusqu’à la fameuse élection de 2017. Celle où tous les sondages donnent Marine Le Pen au deuxième tour. Celle où les réseaux sociaux relayent et donnent le « la » de l’actualité « chaude ».

Le contrat social français est en réalité un lointain souvenir, les bulles de pensées unilatérales des réseaux sociaux vont continuer à enfler, et aucune alternative au populisme ambiant ne semble poindre à l’horizon. Ni groupe, ni individu ne se hisse au dessus de la mêlée, et s’ils existent, aucun média d’influence n’a l’air de vouloir leur donner la parole. Comme si la nécessité d’aller jusqu’au bout de la recette était une obligation. Le chaudron puant sera visiblement touillé jusqu’au bout, et quand il faudra avaler sa mixture, il est probable que ce soit la grimace qui prédomine pour le plus grand nombre. Le poison amer du populisme est-il un passage obligé pour forcer l’ensemble d’une société à changer positivement ? Probable. Mais combien de victimes fera-t-il avant cette potentielle bascule ?

Source: https://reflets.info/le-chaudron-puant/


Le compte Twitter de Reflets.info est bloqué

Saturday 17 September 2016 at 14:33

wtf-twitterNous vous racontions ici comment, avec l’aide de la fachosphère, Jean-Paul Ney avait réussi à faire suspendre par Twitter le compte @_kitetoa_. Nous évoquions en fin d’article le fait qu’il est imprudent de faire reposer ses capacités d’expression sur Internet, sur une plate-forme que l’on ne contrôle pas. Aujourd’hui, c’est le compte @_Reflets_ qui est bloqué par Twitter. A première vue, nous n’avons plus de moyens de vous tenir au courant des articles publiés sur Reflets.info.

A priori.

Nous sommes des dinosaures du Net, dit-on. Alors utilisons les outils qui ont toujours été à notre disposition et qui le sont encore. Le mail. Si, si… Nous avons mis en place une mailing-list, ou en français « liste de discussion ». Il vous suffit de vous inscrire et vous pourrez discuter avec nous et avec tous les gens qui s’y seront inscrits. Pas de limites à 140 caractères, peu de chances de vous faire suspendre votre abonnement (sauf propos répréhensibles et trolls polluants), bref, plutôt pas mal pour engager la conversation. Entrez votre email dans le champs ci-dessous et cliquez sur « Inscription ». Le tour est joué. Ce formulaire se trouve aussi (avec le même pour le désabonnement) sur la page d’accueil du site, dans la colonne de droite, sous les brèves.






Voilà pour la communication. Elle est rétablie, si vous le souhaitez. Et elle ne dépend pas d’une plate-forme qui suspend ou bloque les comptes sur des motifs qui vont vous étonner…

Oui, vous vous demandez peut-être pourquoi Twitter a bloqué le compte de @_Reflets_…

Et bien tout simplement parce que nous avons fait un lien vers le résultat d’une requête Whois.

Pour ceux qui ne savent pas ce que c’est, nous allons l’expliquer. Pour les autres, vous pouvez sauter ce paragraphe. Lorsque l’on achète un nom de domaine (par exemple reflets.info), il faut fournir à l’entreprise qui l’enregistre un certain nombre d’informations, comme le nom, l’adresse, le numéro de téléphone et le mail du propriétaire. De même pour le contact administratif. Il s’agit de savoir à qui appartient le nom de domaine et de pouvoir le joindre en cas de problème. Ces informations sont publiques et une simple recherche permet de les afficher. Celui qui les fournit sait qu’elles seront publiques.

Jean-Paul Ney reprochait à Kitetoa d’avoir divulgué des informations personnelles. Or ces informations sont connues depuis longtemps. Il les a lui-même diffusées sur Internet dans son CV, sur ses sites et… Dans le whois de ses noms de domaines. Nous avons pointé ce fait sur Twitter avec un lien vers le résultat d’une requête dans la base Whois. Et que nous dit Twitter ?

 

 

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En clair, selon Twitter, il n’est pas possible de publier des informations publiques comme celle-ci :

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Les bases Whois sont peut-être considérées par Twitter comme confidentielles ? Dans ce cas, Twitter habite dans un autre Internet que le notre. Promis nous n’avons rien piraté pour arriver là.

La presse et les réseaux sociaux…

Depuis des mois, la presse plonge aveuglément dans les réseaux sociaux. Bien entendu, leur présence sur ces plate-formes est nécessaire. C’est un outil pratique pour diffuser des liens vers les articles publiés. A l’inverse, les réseaux sociaux essayent d’accaparer les contenus, histoire de « centraliser » ceux-ci sur leurs plates-formes. Et la presse qui y voit une nouvelle source de revenus se plie volontiers à cette demande. Ce sont les nouveaux « formats de publication » dont on entend parler ces temps-ci.

Après s’être fait déposséder du marché de la publicité en ligne par les Facebook et autres Google, la presse abandonne désormais le coeur de son métier, c’est à dire ses contenus. Un choix qui risque fort d’avoir des conséquences quand on voit qu’un lien vers le résultat d’une requête Whois peut aboutir au blocage du compte d’un journal ayant un numéro de commission paritaire (IPG qui plus est) et des journalistes encartés… Que faut-il faire de plus pour être considéré par Twitter comme un organe de presse et donc voir sa liberté d’expression respectée ?

A ce jour, en dépit des centaines de messages adressés par les abonnés de Twitter à Twitter France et à son directeur Général Damien Viel, Twitter n’a répondu à aucune question sur le sort des comptes @_kitetoa_ ou @_reflets_.

Source: https://reflets.info/le-compte-twitter-de-reflets-info-est-bloque/


Jean-Paul Ney, la fachosphère et Twitter…

Thursday 15 September 2016 at 21:58

twitter_suspendedTiens, depuis deux jours, le compte twitter @_kitetoa_ est  suspendu. Pourquoi ? C’est la deuxième fois que cela arrive et il nous faut faire un petit récapitulatif afin que tout le monde comprenne bien ce qui se passe. Il y a quelques semaines, le Canard Enchaîné publie un article sur la modération à géométrie variable de Twitter. Le volatile s’étonne que certains propos racistes, sexistes, insultants, on en passe, soient monnaie courante sur Twitter tandis que d’autres utilisateurs, dont les propos sont tout à fait légitimes soient « censurés » par la plateforme. L’article passe en revue certains comptes de la fachosphère et… Le compte de Jean-Paul Ney, récemment certifié. Ce dernier m’attribue immédiatement la paternité de cet article. Et la fachosphère embraye. Je reçois bien entendu toutes sorte de messages privés de la part de racistes patentés, des messages publics m’interpellent.

Jean-Paul Ney n’est pas un inconnu pour moi. Je l’ai fait condamner deux fois. La première pour menace de mort réitérées. La deuxième, pour diffamation. Ces deux condamnations sont fermes et définitives.

Ce que j’avais fini par appeler les « Jeanpaulniaiseries » sont répertoriées ici, pour les curieux qui se demandent pourquoi Jean-Paul Ney m’en veut autant. Jean-Paul Ney est une personne très instable chez qui il est inutile de chercher la moindre logique. Son état mental a été jugé par le tribunal de Nanterre suffisamment inquiétant pour qu’il lui impose de recevoir des soins psychiatriques (jugement du 10 mars 2004) :

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Ce qu’il n’a jamais fait. Et cela se voit.

Son ressentiment à mon égard est né d’un article que j’avais écrit en 2001 et qui ne parlait pas de lui. Allez comprendre… Je ne suis pas la seule cible de sa haine, bien d’autres ont subi ses attaques. Mais je suis celui qui retient toute son attention depuis maintenant quinze ans. Quinze ans de pages diffamatoires un peu partout sur le net, de harcèlement, d’insultes, de menaces… Ses agissements m’ont contraint à porter plainte. Les deux condamnations obtenues et quelques mois de prison préventive ne l’ont pas calmé. D’autres condamnations viendront donc, sans doute.

Jean-Paul Ney se disant journaliste, ses délires permanents, sa grossièreté, ont fini par attirer l’attention de plusieurs journaux. l’Express, Buzzfeed, Le Monde, Le Point, Le Parisien, FranceTVInfo L’Humanité, Télérama ont dressé un portrait de lui. Loin d’être flatteur.

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Après parution de l’article du Canard Enchaîné, Jean-Paul Ney se laisse aller à son agressivité naturelle en publiant toute une série de tweets.

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3-2016-08-25-a-16-42-04Le dernier tweet étant accompagné d’une photo de moi issue d’une vidéo qu’il a trouvée sur Internet.

Avant-hier, Jean-Paul Ney s’insère dans une conversation sur Twitter que j’avais avec une autre personne et laisse entendre que je fabrique des preuves et modifie des logs.

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C’est une vieille ligne de défense qu’il avait tentée lors du premier procès que je lui avais fait. Les policiers avaient mené toutes les investigations nécessaires et avaient écarté cette possibilité.

Si je peux laisser Jean-Paul Ney éructer dans son coin, même lorsqu’il parle de moi, je ne le laisse pas publier des informations diffamatoires ou fausses sur mon compte.

Je tweete alors pour rappeler que le pénible est multicondamné. Toutes les décisions étant fermes et définitives :

  1.  Jean-Paul Ney a été condamné en mars 2004 de manière ferme et définitive pour menaces de mort réitérées à mon encontre.
  2.  Jean-Paul Ney a été condamné en février 2008 de manière ferme et définitive pour diffamation à mon encontre.
  3.  Jean-Paul Ney a été condamné en novembre 2000 pour vol avec violence.
  4.  Jean-Paul Ney a été condamné en juillet 2006 pour vol et appropriation d’un secret de défense nationale.

J’en apporte bien entendu la preuve. Pour les deux premières, il suffit de suivre les liens. Pour les deux suivantes, il faut se reporter à un document du dossier d’instruction du deuxième procès à nouveau gagné contre lui :

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Et pour enfoncer le clou, je poste une copie d’un autre document dans lequel il indique aux policiers qui l’interrogent qu’il est « connu des services de police et de gendarmerie« .

« Fort défavorablement« , bien entendu.

Ce que les policiers savent déjà. Ils ont vérifié :

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Mais c’est la routine, ils doivent lui poser la question. Ce qui est intéressant, c’est que lui-même sait et reconnaît qu’il a déjà eu affaire aux services de police et que ce n’était pas pour porter plainte. Chose pourtant, qu’il dément régulièrement sur Twitter aimant à se faire passer pour un journaliste spécialisé et très proche des services de police.

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Ce que retient le pénible personnage de ce document que je tweete, c’est qu’il y a dedans des données personnelles qui le concernent. Il s’énerve et appelle ses amis de la fachosphère à signaler mon compte. Ni une, ni deux, la fachosphère s’exécute et bingo, probablement en raison d’un processus automatique, mon compte est suspendu, le nombre de signalement étant suffisant.

Mais revenons aux données personnelles contenues dans ce document. Ce point appelle quelques précisions.

Jean-Paul Ney affirme que lui et sa famille sont menacés par des djihadistes. Son imagination est très fertile et tout ce qui peut, dans son esprit, lui donner de l’importance, devient une vérité gravée dans le marbre. Figurez-vous que tout Daesh est à ses trousses. Le dégommage de trolls hystériques à l’égo boursouflé est une des priorités des terroristes, c’est bien connu.

Du coup, la présence de son adresse dans ce document le met dans tous ses états. Et de citer ses enfants qui seraient mis en danger… Vous allez voir, ce point est très intéressant, j’y reviendrai dans 5 paragraphes.

Oui. Sauf que Jean-Paul Ney a donné publiquement son adresse et son numéro de téléphone un nombre incalculable de fois. Passons sur le fait que ce numéro est très ancien et probablement plus en service. Mieux, il écrit lui-même dans ses « articles » sur son site, que son numéro de téléphone est « public » :

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Pour d’autres publications de ses informations personnelles par Jean-Paul Ney, vous pouvez cliquer ici :

 

 

En outre, il a annoncé avant l’été avoir quitté la France. Il n’habite donc plus à cette adresse.

Enfin, ces informations figurent dans le dossier d’instruction du premier procès que je lui ai fait et qui est publié dans son intégralité ici depuis des lustres.

Certains se sont tout de même émus de la publication de données personnelles concernant un personnage qui me harcèle sans discontinuer depuis quinze ans.

Il faut à ce stade que je vous parle de ce que Jean-Paul Ney a fait avec les miennes. Lors de la période où il appelait chez moi (oui, mon numéro de téléphone était à l’époque dans le whois de kitetoa.com), Jean-Paul Ney avait posté mon numéro, ainsi que le prénom et le nom de ma femme, sur des sites de « rencontres » à connotation très sexuelle. Bilan, pendant plusieurs mois, ma famille a eu le plaisir de recevoir, en plus des siens, des coups de fils toutes les nuits de personnes franchement pas très équilibrées sur le plan sexuel. Ah, la famille… Les enfants dont parle Jean-Paul Ney… Lorsqu’il était en phase de menaces de mort à mon encontre et à l’encontre de ma famille, Jean-Paul Ney voulait couper la tête de mes enfants avec un sabre (ça vous rappelle une méthode de terroristes ? C’est normal) et… « Chier dans leur cou ». Quant à ma femme, il lui promettait toutes sortes d’agressions et de violences sexuelles. A mon fils, un cancer qui devait le tuer (400 messages dans la même soirée sur le forum de mon site). Il venait aussi rôder devant chez moi et s’en vantait en donnant des détails sur mon domicile et en menaçant de s’en prendre à moi et à ma famille.

Voilà une partie du contexte dans lequel moi et ma famille avons dû vivre pendant des années. Vous comprendrez donc peut-être pourquoi la publication de données personnelles publiques de Jean-Paul Ney ne me pose aucun problème moral lorsqu’il re-concentre ses attaques à mon encontre.

Et twitter dans tout ça ?

Jean-Paul Ney a donc appelé à signaler mon compte en masse :

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Le compte a été signalé par une multitude de gens très recommandables :

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Le seuil atteint, le compte a été suspendu.

Cela pose quelques questions sur Twitter.

C’est bien entendu un outil merveilleux et Reflets ne serait pas ce qu’il est sans Twitter. Mais c’est un outil américain qui respecte le 1er amendement de la constitution de ce pays. En d’autres termes, chacun a droit de dire ce qui lui passe par le tête et les propos racistes ne sont pas censurés. Leurs auteurs ne verront pas leurs comptes suspendus. Jean-Paul Ney, par exemple, peut allègrement se laisser aller :

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La fachosphère qui gravite autour de Jean-Paul Ney sur Twitter donne à voir une vision inquiétante de la société française. Complètement paranoïaque, bouffie de haine, mythomaniaque, assénant mensonge après mensonge tout en étant persuadée qu’il s’agit de vérités absolues façon « Le grand remplacement est en marche »… Comme une boule de neige descendant une montagne, leur haine, leur paranoïa grandit à mesure qu’ils se parlent.

Tout cela, pour twitter est acceptable. En revanche, publier des informations publiques et véridiques (des documents issus d’un procès) sur une personne pour le moins controversée, ça… C’est moins acceptable ?

Il faut donc prendre Twitter pour ce qu’il est  : un outil passionnant, imparfait et sur lequel on n’a aucun contrôle. Il faudra donc savoir vivre sans lui un de ces jours. En d’autres termes, construisez votre propre maison sur Internet si vous voulez pouvoir vous y exprimer librement. Vous n’aurez de comptes à rendre sur votre prise de parole responsable que devant un tribunal, le cas échéant. Vous ne serez pas à la merci d’un algorithme.

Source: https://reflets.info/jean-paul-ney-la-fachosphere-et-twitter/


Est-ce que ma wi-fi est cryptée ?

Tuesday 13 September 2016 at 16:52

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Une partie de la réponse à la question (importante) que cet article pose, se trouve sur ce site :  http://lawifi.fr

Pour la deuxième partie de la question (y a-t-il une crypte dans mon wifi ?), il  nous a été dit qu’un autre site sur le cryptage existe.

 

Source: https://reflets.info/est-ce-que-ma-wi-fi-est-cryptee/


Le nouvel âge de l’algopolitique… et ses outils

Tuesday 13 September 2016 at 14:26

algopolitique-outils

Nous sommes entrés dans une nouvelle ère qui ne se nomme pas. Cette ère est caractérisée par plusieurs phénomènes liés, dont le principal est celui de l’émergence des IA, les intelligences artificielles. Le terme « intelligence » est contestable, puisque les caractéristiques des algorithmes de deep/machine learning et de data mining ne sont pas celles propres à l’intelligence humaine. Les algorithmes ne pensent pas, ni ne ressentent, comme peut le faire un être humain, et pourtant ils exercent des tâches qui se rattachent à celle qu’une intelligence très spécialisée peut exécuter. La principale est celle de chercher des informations, les trier et les comparer. Cette capacité n’est pas en tant que telle une « nouveauté » en informatique, mais de nouvelles fonctions sont venues l’améliorer, afin de l’amener vers ce qui est nommé aujourd’hui IA.

La principale capacité de ces algorithmes est celle de l’auto-apprentissage. Apprendre à apprendre, générer de nouvelles portions de code améliorant les fonctions, prenant en compte les nouvelles données traitées : les algorithmes de deep learning savent « improviser », modifier leurs « comportements », changer leur manière de procéder au fur et à mesure de leur exploitation. Comme peut le faire un enfant confronté à la découverte du monde, au développement de ses propres capacités motrices ou neurologiques. L’exemple de l’algorithme de jeu de go qui a surpris ses propres créateurs — par ses coups parfois très inattendus — est un exemple parlant de ces IA actuelles. L’intelligence de l’IA à été supérieure à celle de l’homme, puisque le champion coréen a perdu contre la machine.

Cette avancée technologique des IA n’aurait pas été possible sans l’évolution massive de plusieurs facteurs. Le premier est bien entendu la puissance de calcul, puis la baisse des coûts de production des composants informatiques, et enfin, l’explosion des big data. Ce dernier point est très important, puisque pour qu’un algorithme apprenne, il lui faut le plus grand terrain de jeu possible qui soit, et donc avoir le plus de données possibles à traiter. Insérer des jeux de données manuellement dans un système de deep learning trouve vite sa limite, alors que les trillards de big data d’Internet sont une « nourriture » infinie pour les algorithmes « apprenants ».

Tous ces phénomènes cumulés ont donc permis l’émergence de nouvelles applications de plus en plus performantes, laissant entrevoir une forme de science de la méta-statistique, avec tout ce qu’elle peut contenir de fascinant. S’il est possible de faire traiter des milliards de données à des vitesses magistrales par des machines capables d’exploiter la moindre anomalie ou reconnaissance de forme récurente au sein de celles-ci, une possibilité de prédiction, voir de « précognition », une vision claire et d’avenir — au milieu du chaos apparent — peut émerger. C’est ainsi que l’algopolitique est devenu le centre de commandes des sociétés modernes. Naturellement, et sans débat.

Applications concrètes

L’algopolitique est une gestion politique de la société grâce à des algorithmes apprenants, traitant des mégadonnées — la plupart du temps — mais aussi des très grands jeux de données ciblés. Sa fonction première est d’offrir aux décideurs, quels qu’ils soient (économiques, politiques, militaires, sécuritaires), des cibles, des statistiques, des prédictions et des aides précises à la prise de décision. L’algopolitique trouve déjà des applications concrètes au plus niveau de la société, auprès du gouvernement et de certains de ses services administratifs. D’autres applications sont en cours de développement ou bien de nouvelles encore dans des tiroirs. Elles émergeront au fur et à mesure des besoins et des possibilités, sachant que rien ni personne ne vient réguler — ou ne serait-ce que discuter — ces procédés. En réalité, chaque pan de fonctionnement de la société, chaque secteur d’activité peut être traité par l’algopolitique. Les premiers pas avec ces outils ont été faits dans la chasse aux « fraudeurs » : allocataires des minima sociaux, de l’indemnisation chômage, de l’aide au logement, de l’aide familiale, etc. Un article sur Reflets s’en faisait écho il y a peu.

Les autres applications de l’algopolitique déjà en place, se situent au niveau de la lutte contre la criminalité, de la sécurité et du renseignement.

En 2015, le Teralab de l’Institut Mines-Telecom (l’école d’ingénieurs) a proposé un projet de de prédiction de la criminalité : Horizon/Anticrime. Le document (publié par notre confrère de Mediapart, Jérôme Hourdeaux) établit de façon très simple et claire le fonctionnement de ce type d’outils à destination du SCRC (Service central de renseignement criminel) :

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Ces systèmes sont des modèles prédictifs. Ils offrent par exemple aux forces de l’ordre des statistiques sur la fréquence, la possibilité et les localisation de futurs actes criminels. Mais ils peuvent aussi créer des profils de criminels potentiels ou futurs.

Les machines de deep learning à la solde de l’algopolitique aspirent les existences humaines. Tout ce qui peut caractériser un individu, un groupe d’individus, des fonctionnements d’individus doit être accessible aux machines. Du détail physique, vestimentaire, mode de déplacement, lectures, achats, préférences sexuelles, mode de vie, capacité financière : tout peut être connu et discriminé par les machines, et l’est déjà par celles au service de Facebook, Google, Amazon. Ces trois méta-entreprises génèrent leur cash quasiment uniquement grâce au machine learning et au deep mining. Le projet « Anticrime » du Teralab pour le SCRC ne s’en cache d’ailleurs pas, puisqu’au delà des données en « sources ouvertes » , ce sont des données « non structurées » comme celles des utilisateurs des réseaux sociaux qui doivent être utilisées :

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En France, les outils de l’algopolitique ne sont pas encore bien connus. L’Etat français ne montre qu’une partie immergée de l’iceberg, celle qui peut lui apporter les faveurs de l’opinion : lutte contre la criminalité, le terrorisme, la fraude (sociale). Pour autant, et malgré les insistances de certains observateurs spécialistes de la surveillance d’Internet, il est très difficile d’imaginer l’Etat français se contentant de faire uniquement des demandes judiciaires en bonne due et forme pour intercepter une partie du trafic des métadonnées (ou des contenus des paquets IP) sur le territoire national. D’autre part, jusqu’à quel point l’Etat peut-il se permettre de faire traiter par des machines à des fins répressives, de contrôle, ou de surveillance, les échanges des citoyens sur Internet ?

Les Etats et le contrôle social

Les documents révélés pas Edward Snowden ont mis le monde occidental devant un fait accompli : un État déclaré démocratique, garant des libertés individuelles se permet en toute illégalité, dans le plus grand secret, de mettre en place des systèmes d’interceptions de données / d’accès à des données privées à grande échelle hors de ses frontière et au sein de ses frontières et de les traiter. Ce pays, les Etats-Unis d’Amérique, travaille avec des partenaires, qui eux aussi participent à celle collecte d’information : Canada, Royaume-Uni, Nouvelle Zélande, Australie (Five eyes). Il a été démontré (toujours par les documents Snowden) que ces Etats développaient toute une panoplie d’outils informatiques de piratage, les mêmes que ceux utilisés par les criminels, voire souvent plus performants et donc plus dangereux. Ces révélations ont permis de comprendre que la légalité n’était en aucune manière une garantie face aux systèmes numériques d’interceptions et de traitement de données des populations. Ce qui permet d’affirmer que l’algopolitique à deux qualités centrales pour ceux qui la mettent en œuvre : l’invisibilité et le silence. L’Etat n’a pas à rendre de comptes sur les outils numériques qu’il met en place dans le cadre de la « gestion nationale », et peut le faire sans que cela ne se voit ni s’entende. Et ce qui ne se voit pas et ne s’entend pas… n’existe pas. Par contre, ces outils ont de nombreux intérêts pour les gouvernants.

Un article d’internetactu citant le philosophe et chercheur Matteo Pasquinelli amène la réflexion sur l’algopolitique au niveau du contrôle social et de la gouvernance :

Le but de ces algorithmes est de révéler un « nouveau sujet politique » : l’oeil des algorithmes tente désormais de distinguer l’individu « antisocial » de l’ensemble des individus, à l’image des travailleurs dont la productivité est mesurée par l’oeil des algorithmes comme le soulignait les travaux du groupe de recherche européen Forensic Architecture, qui dénonce les violences du développement de systèmes de contrôle sous forme de systèmes, d’ « architectures », véritables pathologies du monde moderne.

Ces méthodes de détection ou de prédiction sont déjà en place dans les politiques des entreprises, que ce soit pour les recrutements ou « l’optimisation » des employés (internetactu, l’emploi à l’épreuve des algorithmes) :

L’analyse des e-mails, des messageries instantanées, des appels téléphoniques, du moindre clic de souris des employés peut désormais être mise au service d’une plus grande efficacité de l’entreprise. Les données produites par les travailleurs sont en passe de devenir un atout précieux.

Des outils d’algopolitique pour tout, pour tous, partout

Le but de l’algopolitique n’est pas « la surveillance ». La « surveillance » est un mot-valise qui noie le problème de fond de la nouvelle ère qui s’est ouverte et qui est celle du renseignement de l’activité et de sa modélisation, ce qui implique d’ailleurs le remplacement de l’identité par l’activité. Cette nouvelle ère — qui n’est pas celle de la surveillance en tant que telle — est celle, avant tout de la prédiction, basée sur l‘automatisation du traitement des activités. De manière simple, quand un spécialiste de la surveillance sur Internet (@manhack) s’évertue à expliquer nuit et jour qu’il n’y a pas de « surveillance de masse », et affirme que les gens se trompent en disant « je suis sur écoute », il a raison. Mais il se trompe totalement en croyant avoir résolu la problématique en cours qui est la gestion algorithmique des populations, la mise en œuvre d’outils de plus en plus performants pour établir des modèles globaux et prédictifs.

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Voir la mise en place de sondes d’interception des communications internet comme une manière de surveiller « toute la population » est absurde. Penser que « la surveillance » des personnes est le seul phénomène à analyser  — dans le cadre des interceptions de communication — l’est tout autant.

Pour organiser une véritable algopolitique digne de ce nom, il est nécessaire de pouvoir traiter un grand nombre de données, mais ciblées, et pas de manière « massive » (dans le temps, l’espace et la quantité). Il n’ y a aucune nécessité à intercepter tout le trafic du pays en permanence pour parvenir à mettre en place des outils performants d’algopolitique. Mais il doit être possible de donner à « manger » aux algorithmes les bonnes bigdata spécifiques en fonction du modèle spécialisé que l’on veut générer.

Ce que veut faire l’algopolitique de façon générale, n’est pas la surveillance de masse des populations. Ce que veut faire l’algopolitique peut être résumé par : « l’aide aux décisions grâce au traitement automatisés des mégadonnées offrant des modèles prédictifs, s’appuyant sur les procédés de machine/deep learning et data mining. »

Qu’il soit nécessaire de capturer n’importe quel trafic est bien entendu nécessaire, et les sondes formant les Interceptions Obligatoire Légales ( IOL : elles ne sont pas légales, puisque mises en place en secret sous la présidence de Nicolas Sarkozy, sans aval des institutions) sont là pour appuyer concrètement cette affirmation. Des entreprises privées ont répondu aux demandes gouvernementales pour installer ces systèmes, et des appels d’offre sont en cours pour permettre de continuer à traiter des données afin de créer les modèles prédictifs spécialisés qui constituent le cœur de la gouvernance algopolitique. La dernière annonce du ministère de l’Education nationale n’est qu’une toute petite démonstration — faite avant toute chose — pour habituer la population à « faire avec » la gestion algorithmique administrative.

Question : tout cet attirail technologique formant l’algopolitique, bafoue-t-il allégrement la constitution française sur le droit à la vie privée, puisque l’algopolitique est par essence forcée d’utiliser les données des citoyens (cf le projet du Teralab de Mines-Telecom) qu’elles soient constituées de métadonnées, ou du contenu de paquets IP, ou seulement issues de publications sur le réseau ? Il serait temps de se poser la question avec l’aide de juristes et de constitutionnalistes…

A terme, ce sont de toute manière tous les pans de la société qui doivent être touchés si rien n’est fait : de la santé, aux transports, en passant par l’emploi, l’accès à l’information, l’alimentation, les conflits sociaux, le traitement de la délinquance, ou encore celle des addictions. Le but recherché de l’algopolitique est le contrôle par anticipation.

Au point d’assassiner une personne qui n’a pas encore commis de crime mais serait algorithmiquement détectée comme supposée le faire ?

On peut l’imaginer, puisque c’est ce que réalisent déjà les USA avec leur assassinats ciblés contre des terroristes supposés agir… dans le futur (http://www.forensic-architecture.org/theme/predictive-forensics/)

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Source: https://reflets.info/le-nouvel-age-de-lalgopolitique-et-ses-outils/


Les espions se cachent pour… surveiller. Pourquoi ?

Wednesday 7 September 2016 at 16:01

ecoutesSelon un rapport secret de la CNIL allemande, les services de renseignement de notre voisin auraient violé les lois et la constitution du pays en collectant massivement des données sur des citoyens n’ayant évidemment aucun rapport avec le terrorisme. Surprise ? Pas vraiment. C’est devenu une sorte d’antienne depuis les premières révélations d’Edward Snowden. Souvenez-vous… La NSA récoltait les selfies des internautes pour faire de la reconnaissance faciale. C’est dire si le filet est large. On peut discuter sans fin sur l’aspect massif ou pas de la collecte, mais il reste une question en suspens. Pourquoi les espions espionnent-ils les citoyens en s’en cachant ?

Reprenons : rien ou presque de l’énorme infrastructure mise en place par la NSA pour aller chercher les selfies de citoyens à poil de terroristes n’aurait filtré sans les révélations d’Edward Snowden. L’ampleur du stock de documents fournis par le lanceur d’alerte est par ailleurs la seule assurance contre les mensonges répétés de l’administration américaine qui tente depuis le début de se murer dans un déni stérile. Plus près de nous, nos amis Allemands ont visiblement mis en place des outils très similaires et les ont utilisés sur ces citoyens n’ayant aucun rapport avec le terrorisme. Mais en secret également. En Grande Bretagne, même scénario. En France ? En France, on couvre du secret-défense les écoutes administratives réalisées avec des sondes DPI positionnées dans tous les DSLAM français. On collecte des données sur les backbones, mais sans trop en parler. On vend des systèmes d’écoute globale à des dictateurs et des Etats policiers, mais dans l’ombre. Secret on vous dit.

Pourquoi ce secret omniprésent sur des opérations d’écoutes qui, le temps l’a démontré à de multiples reprises, ne vise pas uniquement les terroristes potentiels, mais bien une grande partie de la population ?

Dura lex, sed lex, ou pas…

Bien entendu, il y a la loi.

A l’échelle de la planète, il y a par exemple, il y a la Déclaration universelle des droits de l’homme:

Article 12
Nul ne sera l’objet d’immixtions arbitraires dans sa vie privée, sa famille, son domicile ou sa correspondance, ni d’atteintes à son honneur et à sa réputation. Toute personne a droit à la protection de la loi contre de telles immixtions ou de telles atteintes.

En France, il y a ces articles du code pénal :

Article 226-1 du code pénal :

« Est puni d’un an d’emprisonnement et de 45000 euros d’amende le fait, au moyen d’un procédé quelconque, volontairement de porter atteinte à l’intimité de la vie privée d’autrui :

1° En captant, enregistrant ou transmettant, sans le consentement de leur auteur, des paroles prononcées à titre privé ou confidentiel ; (..) »

 

Article 226-15 du code Pénal :

« Le fait, commis de mauvaise foi, d’ouvrir, de supprimer, de retarder ou de détourner des correspondances arrivées ou non à destination et adressées à des tiers, ou d’en prendre frauduleusement connaissance, est puni d’un an d’emprisonnement et de 45000 euros d’amende.
Est puni des mêmes peines le fait, commis de mauvaise foi, d’intercepter, de détourner, d’utiliser ou de divulguer des correspondances émises, transmises ou reçues par la voie des télécommunications ou de procéder à l’installation d’appareils conçus pour réaliser de telles interceptions. »

Voilà. Saymal d’écouter aux portes les citoyens. Et c’est réprimé. Assez logiquement d’ailleurs. Pourquoi ? Parce que les citoyens ont accepté de déléguer leur pouvoir à de parfaits inconnus, les hommes et femmes politiques, pour qu’ils l’exercent en leur lieu et place. A ce titre, il attendent de ces politiques un petit peu de respect pour leur vie privée, qui ne les regarde pas et un respect entier des règles qui font partie du contrat social. En clair, on ne viole pas les règles, les lois, qui sont partie intégrante du contrat social, le même qui pousse les citoyens à déléguer leur pouvoir aux hommes et femmes politiques.

L’installation et l’utilisation des sondes DPI dans le cadre du programme IOL au sein des DSLAM français étaient quant à elles illégales à l’époque de ce projet. On comprend que les dirigeants politiques qui ont approuvé tout cela se cachent pour mener leurs projets.

Le mépris

Mais il n’y a pas que la peur du gendarme qui pousse les hommes politiques à cacher aux citoyens qu’ils mettent en place de vastes infrastructures pour les espionner. Il y a aussi le mépris. Le bon peuple n’a pas besoin de tout savoir…

Prenez l’accord Lustre. Selon la presse, qui se base sur des informations tirées des documents d’Edward Snowden, la France échange avec les Etats-Unis des informations. Lesquelles ? Concernant quelles personnes ? Dans quelle proportion ? Dans quel format ? Anonymisées ou pas ?

Lorsque Reflets a eu l’occasion de poser une question à Jean-Jacques Urvoas, à l’époque membre de la délégation parlementaire au renseignement, sur le contenu de l’accord Lustre, il a tout simplement quitté la salle sans répondre à la question. C’est une première dans une vie de journaliste. Il n’est pas rare qu’un homme politique, gêné par une question, élude, se retranche derrière on ne sait quel secret-défense… Mais quitter l’estrade, puis la salle…

Le mépris des politiques à l’égard des journalistes, c’est presque de bonne guerre… Mais il y a aussi les questions posées par les parlementaires. Les « représentants du peuple ». Mandatés pour surveiller les actions de l’exécutif… Celles-là aussi restent sans réponse. Seul le mépris peut expliquer ce type de comportement. Des questions sur Qosmos, sur Amesys, sont également restées sans réponses, ou ont généré des réponses abracadabrantes.

Derrière la problématique légale et le mépris, il y a aussi, sans doute, tout au moins peut-on l’espérer, un sentiment de culpabilité inavoué.

Friture sur les éléments de langage

Imperceptiblement, quelque chose change ces temps-ci. Alors que l’on était habitués à un élément de langage unique : « en France on pêche au harpon, pas au chalut« , il semble que les autorités aient décidé de se rapprocher de la vérité : oui, la France pêche au chalut, c’est à dire fait de la collecte massive.

Ce revirement est peut-être dû à la dure réalité qui s’impose chaque jour un peu plus. Comment nier l’évidence après un certain stade ? Peut-être est-il dû au fait que les autorités pensent pouvoir surfer sur l’effet terrorisme ? Il est plus simple de faire admettre à la population qu’elle est sur écoute lorsque la finalité affichée est la lutte contre le terrorisme.

Quoi qu’il en soit, Bernard Barbier, ancien responsable technique de l’infrastructure d’écoute de la DGSE a expliqué au cours d’une conférence quasiment inaudible, que la France faisait de la récolte massive. Dans un article dans Libération, Amaelle Guitton laisse également entendre que les éléments de langage des autorités ont changé.

Le pourquoi derrière le pourquoi

Pourquoi se cacher pour espionner ? Nous l’avons vu, parce que c’est interdit et parce que l’on méprise ceux que l’on espionne, y compris ses propres concitoyens. Mais pourquoi collecter des informations en masse sur ses concitoyens ? Voilà une question qui restera sans réponse jusqu’à ce que Paul Bismuth et François Hollande écrivent, peut-être, leurs mémoires, aux alentours de leurs 85 ans…

Dans quel esprit torturé, pour ne pas dire dérangé, naît l’idée de fouiller avec autant de détermination, avec des outils aussi puissants, dans la vie privée de ses concitoyens ? Dans la vie privée de citoyens qui n’ont commis aucun délit ou crime ? Qu’est-ce que cela dit sur une société dans laquelle  se côtoient des surveillés qui ne demandent pas de comptes à ceux qui surveillent, et des surveillants qui ne veulent pas rendre de comptes à qui que ce soit ?

 

Source: https://reflets.info/les-espions-se-cachent-pour-surveiller-pourquoi/


Rentrée 2016 : la préparation au grand basculement ?

Tuesday 6 September 2016 at 22:50

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La politique mondiale n’a jamais atteint le degré de délitement nauséabond qui caractérise cette année 2016. Des Etat-Unis, au Moyen-Orient, en Turquie, Pologne, Allemagne, Autriche, Royaume-Uni, Philippines, Russie, Afrique sub-saharienne, jusqu’en Italie, en Espagne ou en France, les personnels politiques ne cessent de jeter de l’huile sur le feu des malaises populaires. Le monde capitaliste agonise en douceur, et ses défenseurs les plus serviles et les plus protégés ne peuvent s’empêcher de chercher des issues à leur position, désormais précaire. Ces issues prennent racine dans les pires rouages idéologiques. Une rentrée violente, laide, et pernicieuse se dessine.

Les nationalistes violents ont le vent en poupe

Donald Trump est un politicien abject. Son adversaire démocrate n’est pas — malheureusement — une personne très recommandable non plus, bien que plus policée. De la peste ou du choléra, les Américains vont devoir choisir. La caractéristique première de cette élection est qu’elle inquiète le monde entier, une sorte de prélude à une apocalypse  proche que tout le monde ressent. Que va faire la première puissance mondiale, déjà bien usée par 15 ans de destruction des droits humains à travers la planète, de massacres, tortures et autres exactions militaires sous couvert de « guerre contre le terrorisme » ? Le racisme de la plus grande démocratie du monde qui se traduit en actes par des dizaines de meurtres d’afro-américains de la part de policiers — sous la présidence Obama — peut-il s’exacerber encore un peu plus ? Et sa capacité à détruire à l’extérieur ?

Cet emballement pour une « grandeur nationale » perdue (mais bientôt régénérée), la politique du repli et de la mise en cause des étrangers dans la perte de puissance, n’est pas l’apanage du seul Donald Trump. Le président philippin fraîchement élu est une caricature extrême, annonçant des lendemains peu enchanteurs. Appeler tout un chacun à tuer les dealers, puis lancer une liste de 160 noms de parlementaires, policiers, maires, militaires — impliqués selon le président — dans les trafics, n’est pas à franchement parler une politique rassurante. Un cauchemar, en réalité. La fameuse « communauté internationale » ne semble pas pour l’instant réagir particulièrement à ce nouveau système démocratique où 2000 personnes peuvent être exécutées dans la rue en un mois et demi par la seule vindicte populaire et sur incitation de son président…

En Turquie, Erdogan continue sa « purge » post tentative de putsch avec plusieurs dizaines de milliers de magistrats, opposants politiques, policiers, militaires, journalistes, embastillés. Poutine qui continue sa guerre en Ukraine et manœuvre toujours en Syrie le reçoit désormais avec les honneurs : le vent tourne et les amitiés entre despotes commencent à se redessiner.

En Europe : le racisme anti-musulman comme bouclier politique ?

De l’Allemagne à l’Autriche, la Pologne, la Hongrie les pires réflexes ont ressurgi face à l’afflux de réfugiés des guerres moyen-orientales. Les partis politiques nationalistes à tendance xénophobe ont le vent en poupe et mis à part Angela Merkel qui refuse d’ostraciser les malheureux qui fuient ces conflits, la misère économique ou la répression politique, le reste des politiques en Europe surfe sur la vague du racisme bon teint. Il faut dire que le piège tendu par le Califat islamique a fonctionné à merveille : quelques attentats commis majoritairement par des locaux ont créé une surenchère sécuritaire et nationaliste absurde qui a vu son paroxysme avec l’interdiction du burkini en France, soutenue par le premier ministre, Manuel Valls.

Face au chaos et à la destruction en cours en Syrie, en Irak, au Yémen, que les puissances européennes ont laissé se répandre — soutenant même les monarchies à l’origine de ces conflits — la seule réaction politique visible est celle d’une mise en cause des nationaux issus de culture musulmane.

Le racisme anti-musulman est un bouclier politique parfait, puisqu’il permet dans le cas de la France, de créer un écran de fumée doublé d’un attisement des réflexes nationalistes et patriotiques les plus nauséabonds. Les racistes primaires (et secondaires) sont aux anges, le premier ministre accompagne le mouvement de la droite qui sur ce sujet est désormais en parfait accord avec le parti de Marine Le Pen. Pour ceux qui oseraient lever le doigt pour contester ces discours et méthodes dignes de Vichy, il reste quelques éditorialistes post-soixantehuitard qui viennent les traiter de collabos. Dans la course à l’inversion de sens, je demande Julliard.

Le basculement est en cours

Ce qui est en train de se dérouler en ce moment même est un grand basculement. Politique, social, et économique. Personne n’en sortira indemne, et surtout pas la dignité humaine, les droits fondamentaux et particulièrement l’humanisme.

Le monde est furieux et ce sont les plus furieux qui se voient plébiscités. L’ancien monde, avec sa petite télévision qui ronronne tous les soirs pour divertir le gentil habitant du monde riche qui estime mériter son confort, est révolu. La petite télé déverse des flots de haine et de fureur, accentue le malaise du gentil occidental de moins en moins confortable et de plus en plus inquiet. Fâché aussi, le gentil occidental, de voir la corruption généralisée qui l’entoure, qu’elle soit politique ou économique. Il veut faire basculer les choses. La seule chose qu’il voit, c’est le vote nationaliste, et c’est ce qui est en train d’arriver. De partout, ou presque. Et puis il a maintenant un bouc-émissaire parfait, montré comme la cause de tous les maux : le musulman. Bien pratique ce musulman. Il remplace « l’Arabe », qu’on détestait mais sans raison valable, si ce n’est une guerre d’indépendance perdue et quelques mensonges sur les raisons de sa présence jugée innoportune sur le sol national.

Ce basculement est absolument similaire à celui qui eut lieu dans les années 1930. L’histoire se répète, avec d’autres acteurs, d’autres causes directes, mais avec le même résultat : des peuples qui deviennent fous de haine, de rancœur, de hargne, prêts à laisser leurs pires instincts s’exprimer. Dans les urnes dans un premier temps, et ensuite ?

Résister, c’est exprimer son refus

Face à ces constats tous plus déprimants et inquiétants les uns que les autres — pour ceux qui refusent d’envisager un monde moderne autrement que par les valeurs humanistes de progrès — une seule solution : le refus. La première des résistances valable — dans un monde entièrement intrerconnecté, en infobésité complète, empli de propagande, d’influences, de manipulations et de renversement de sens — est donc celle du refus.

Refuser de participer à tout ce qui entraîne le monde dans ce tourbillon de haine de l’autre : en se débarrassant de sa télévision, en n’allant pas aux urnes, en évitant tout ce qui peut enrichir ou renforcer les multinationales, en arrêtant de donner de l’importance à la classe politique, qui est — intégralement ou presque — soit incompétente, soit destructrice.

Le refus est une résistance. Il exprime clairement un choix. Il a un impact direct, il ouvre un horizon adulte puisqu’il force à assumer des décisions qui vont entièrement contre la politique en place.

Place ensuite à l’accueil, local, des autres. Les étrangers (à soi-même), quels qu’ils soient. Pour le partage : dans le travail, la réflexion, les loisirs, l’entraide, la pratique artistique, technique, etc…

Le basculement, de toute manière, se fera. A ceux qui redoutent ce basculement, de préparer l’après, pacifiquement, mais fermement, en sachant dire non. Tout en montrant l’exemple. Parce que c’est avant tout dans les actes positifs que l’humain se construit. Uniquement.

Source: https://reflets.info/rentree-2016-la-preparation-au-grand-basculement/


Universités et handicapés, un bonneteau à 30 millions

Monday 5 September 2016 at 21:41

lolcat-bonneteauVous avez peut-être lu cet article aussi intéressant que sidérant du site Affordance.info : « Le cynisme est un métier. Et le grand n’importe quoi un projet politique« . En quelques lignes, voici l’histoire résumée. L’Etat va doter les universités d’une somme de 30 millions d’euros cette année afin qu’elles puissent payer des vigiles. Ceux-ci permettront (ou pas) de protéger les étudiants contre les terroristes. Le point intéressant réside dans la manière dont ces 30 millions seront financés. Voyez-vous, les universités payent des pénalités chaque année au Fonds pour l’insertion des personnes handicapées dans la fonction publique (FIHFP) parce qu’elles n’embauchent pas assez de personnes handicapées. Mais l’Etat, bon prince, accorde une ristourne aux universités sur ces pénalités. Sauf que la ristourne, normalement, cette année, c’était fini. Et du coup, les universités allaient devoir payer 30 millions de pénalité. Sur ce, le ministère a eu une brillante idée… Les Universités n’auront pas à payer ces 30 millions, qui seront alloués au paiement des vigiles. Vous êtes paumés ? C’est fait pour. C’est un peu le principe du bonneteau, fut-il budgétaire…

L’article d’Affordance.info nous avait mis la puce à l’oreille et nous comptions jouer aujourd’hui au jeu de « j’appelle le ministère pour avoir leur avis ». Las… Libération a dégainé plus vite que nous. Que dit le ministère lorsqu’il est interrogé sur le bonneteau budgétaire ? On vous le donne en mille, rien d’intéressant. Ou presque. Vous allez voir :

«Cette décision nous a semblé la plus efficace et la plus immédiate, insiste le cabinet. D’autant qu’elle ne porte pas atteinte à l’emploi des personnes handicapées. Nous faisons par ailleurs des efforts permanents pour l’insertion de ces personnes»

Récolter une réponse qui ne dit rien auprès d’un ministère ou d’une entreprise, c’est classique. Mais ne pas commenter ce vide, c’est plus difficilement compréhensible, sauf lorsque la place manque. Nous avons donc téléphoné au service de presse du ministère de Najat Vallaud-Belkacem.

– Allo, c’est Reflets.info. On vous appelle à propos des 30 millions pour les vigiles des universités…

– Ah, oui, c’est pour ça… Alors il faut que ce soit le cabinet qui réponde. Quelle est votre deadline ?

– Ce soir.

– Envoyez-nous un mail, on vous répondra très vite.

Le coup du mail, on nous l’avais déjà fait. En juin les services du premier ministre n’avaient pas répondu à nos questions sur IOL. Plus tôt, c’est le ministère de la défense qui nous avait menés en bateau (de guerre) pendant des lustres pour, in fine, ne pas répondre.

Ce soir, nous attendons toujours une réponse à notre mail que voici :

Madame, monsieur,

comme convenu par téléphone, je vous adresse ce mail pour obtenir des
éclaircissements sur les déclarations du cabinet de Madame la ministre
au journal Libération :

«Cette décision nous a semblé la plus efficace et la plus immédiate,
insiste le cabinet. D’autant qu’elle ne porte pas atteinte à l’emploi
des personnes handicapées. Nous faisons par ailleurs des efforts
permanents pour l’insertion de ces personnes»

http://www.liberation.fr/france/2016/09/05/universites-quand-le-budget-pour-l-insertion-des-handicapes-sert-a-embaucher-des-agents-de-securite_1484418

J’ai bien compris que l’affectation de 30 millions à des mesures de
protection des universités contre les attentats résultait d’une
opération comptable (30 millions que les universités auraient dû payer
cette année en pénalités, mais qu’elles seront dispensées de payer).
Toutefois, ces 30 millions, s’ils avaient été payés par les universités
auraient bien été affectés à l’emploi des personnes handicapées, me
semble-t-il. Cette « soustraction » de 30 millions semble, a priori,
« porter atteinte à l’emploi des personnes handicapées ». Pourriez-vous
m’éclairer sur ce point ?

Car finalement, dans les propos du cabinet de Najat Vallaud-Belkacem, le point intéressant c’est que ce bonneteau budgétaire semble animé d’une magie particulière. Les 30 millions que ne seront pas versés au FIHFP n’auront aucune incidence sur les investissements potentiels du fonds pour l’aide aux personnes handicapées.

Source: https://reflets.info/universites-et-handicapes-un-bonneteau-a-30-millions/