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Le roi des mouches (1. Hallorave)

Monday 2 February 2015 at 11:26

Le Roi des MouchesLe roi des mouches vous connaissez ? Non ? Alors prenez un peu d’acide, je vais vous en parler…

Eric c’est le roi, sa majesté des mouches. Il vit dans le lotissement des sapins bleus, avec sa mère qui vient de divorcer pour la deuxième fois.

Un soir d’automne, un chat, une mouche et un squelette se rendent à une rave, complètement défoncés au whisky et aux extas. Ce soir-là, Eric se tape Sal, la copine de Damien. Mais en pleine séance de baise, Eric voit Damien se faire faucher par une bagnole et mourir sur le coup.

Et puis il y a Marie. Marie sort avec Denis, un petit dealer local qui se fait casser la gueule par Jiminy (le double cool mais alcoolique de son beau-père). Leur histoire ne dure pas vraiment et Marie fini par coucher avec Eric. Sal, qui le découvre par hasard, a forcément un peu de mal à avaler la pilule (et là pour une fois on ne parle de drogue).

Tout va bien ? Vous arrivez à suivre ou j’en roule un petit avant de continuer ?

Non parce qu’il y a aussi Karine.

Karine travaille pour M. Becker, un vieux plus vieux que son père, qu’elle accompagne au bowling et dans son lit. Eric fantasme à mort sur Karine, mais reste à ses yeux un taré à tête de mouche.

Et puis il y a Ringo, qui est persuadé que les yeux sont les portes de l’âme. Entre deux détournements de marchandises, une attaque à l’insecticide et une inspection rétinienne, le grand Ringo décide qu’Eric est sauvable. Il lui prodigue donc quelques conseils bienveillants et deux ou trois coups de poing bien violents dans l’estomac.

Et puis évidemment il y a les Stones, que l’on peut faire apparaitre à tout moment à condition de les vénérer…

Tous ces personnages se croisent et interagissent au fil des pages de cette œuvre psychédélique où sexe, drogue, violence et rock and roll s’entremêlent artistiquement. Le roi des mouches, c’est une B.D. qui donne l’impression de rouler vite les yeux fermés, d’être raide sans n’avoir rien consommé, de planer au dessus d’un monde complètement jeté…

Alors allez-y sans modération, et faites tourner ;)

Le roi des Mouches (1. Hallorave)

Mezzo – Pirus

Glénat

Source: http://reflets.info/le-roi-des-mouches-1-hallorave/


Cop 21 : réduire le CO2 pour mieux vendre du nucléaire ?

Sunday 1 February 2015 at 21:17

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Brice, ce héros écologiste qui installe les lobbyistes du nucléaire dans la Global Compact

 

C’est une enquête publiée sur Mediapart, intitulée « Climat : le lobby nucléaire prend position au plus haut niveau«  qui relance — et souligne — la problématique de cette fameuse lutte contre le changement climatique (anciennement nommée « réchauffement climatique »). L’effet de serre causé par les émission de CO2 — si vous avez bien appris votre leçon —  est un phénomène constant qui réchauffe la planète. Nous devrions donc avoir des étés caniculaires et des hivers très doux, et ce, de manière exponentielle. Que ce ne soit pas le cas ne gène personne, que le plateau climatique qui dure depuis 1998 ait été admis par les plus hautes instances scientifiques, non plus. La chaleur doit être coincée quelque part (l’année 2014 « la plus chaude » depuis 100 ans l’est de quelques centièmes de degrés et ne représente rien, mais on s’en fout, c’est très grave pour les lobbies) et les scientifiques continuent de la chercher cette chaleur, mais en attendant, il faut faire avancer le grand plan onusien (dont le GIEC est une émanation) de lutte contre… la pollution ? L’industrie nocive ? Les transports polluants ? Les énergies dangereuses ? Non : le CO2. Il faut D-E-C-A-R-B-O-N-N-E-R. Cette enquête, si vous êtes intéressé par la réalité des coulisses de la grande magouille climatique, orchestrée par des « écologistes » du type Brice Lalonde, est franchement intéressante à lire.

Areva nous vend du rêve, c’est beau…

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La sales manager d’Areva estime qu’on ne relèvera pas le défi du changement climatique sans le nucléaire. Sans blague ?

 

Le Global compact, puisque c’est de lui dont il est question, est un machin onusien censé sensibiliser les entreprises  au changement climatique, leur offrir des solutions, etc. Lalonde s’en occupe pour la France, en vue de la conférence climat (Cop21) de Paris. Lalonde est délégué par New-York. Ce cher Brice, ancien conseiller de Sarko via Borloo, mais ayant aussi bouffé chez Rocard, Cresson, a embauché une ancienne dirigeante d’Areva pour organiser le fameux machin à destination des entreprises. Son nom ? Myrto Tripathi. En charge de l’offre « nouveaux réacteurs », et  sales manager des carburants nucléaires pour le compte de l’entreprise Areva, auprès de l’Inde de 2009 à 2011. C’est elle qui va choisir les intervenants pour le sommet, et est en charge du « livre blanc des solutions » qui sera publié au terme du Global compact. Cette charmante personne, au sein du Global compact, est bien entendu toujours payée par son employeur : Areva.

Petit extrait d’un courrier envoyé par Myrto Tripathi à ses collègues du Global compact, que Mediapart s’est procuré  :

« Je pense essentiel que nous ayons un représentant de l’énergie nucléaire en tant qu’intervenant dans la table ronde “Énergie” », car « le nucléaire est une des solutions aujourd’hui sans laquelle nous ne parviendrons pas à relever le défi du changement climatique ». Et aussi parce que « les entreprises n’ont pas les réticences du grand public ou des ONG. Si on veut être crédible dans notre volonté de se faire leur porte-parole, on ne peut pas ignorer le nucléaire dans notre approche du débat climatique ».

Tout est dit. Surtout quand on sait que le dernier rapport de synthèse du GIEC en direction des décideurs préconise très clairement l’énergie nucléaire comme solution de lutte contre le changement climatique… avec les renouvelables…

Brice, tu t’es vu quand tu réponds aux journalistes ?

Le responsable du machin [français] pour les entreprises et créé par l’ONU, Brice Lalonde, a répondu quelque chose de très amusant à Jade Lingaard de Mediapart, lorsqu’elle l’ a interrogé sur la présence dans les organisateurs du sommet, de l’employée d’Areva : « J’ai trouvé plutôt sympa de la part d’Areva de nous filer quelqu’un (…) c’est une manière de contribuer en nature au sommet« .

Non ? Brice, tu n’es pas sérieux là ? Si ? Dernière réaction de Brice-de-Global-compact, sur l’utilisation du nucléaire dans la lutte contre le « dérèglement climatique » (autre chouette terme en vogue) : « le nucléaire, j’essaie de l’aborder avec calme. On est obligé de faire avec. J’essaie d’intégrer ça dans mon logiciel, mais je ne pense pas en dépendre. Il n’y a pas de complot »

Ah ben non. Des entreprises qui chercheraient à comploter pour se positionner sur des marchés, des organisations internationales qui comploteraient pour modifier la donne économique ça n’arrive que dans les films. Les théories complotistes, Brice, il ne mange pas de ce pain de là. En plus, il n’est pas dépendant. On  est rassurés.

Mais lisez quand même cette excellent enquête de Mediapart. Un peu comme pour le « Je suis Charlie », dites-vous que lorsque le politique vous demande d’être partie prenante avec lui dans une grande « lutte », les choses ne sont jamais simples, ni claires, ni sans conséquences.

Source: http://reflets.info/cop-21-reduire-le-co2-pour-mieux-vendre-du-nucleaire/


Humeur : toi aussi joue avec les valeurs de la République, et deviens un post-charlie

Friday 30 January 2015 at 16:54

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Au Maroc aussi, ça déconne sec sur l’ambiance française. (journal, Al Watan Al Ane : « Les Français vont-ils faire renaître les camps de concentration d’Hitler pour exterminer les musulmans ? »)

Soyons bien clairs : s’il est encore possible d’écrire ce que l’on veut sur Reflets, il n’est pas certain que la chose soit définitivement acquise. Il s’en est fallu de peu qu’un amendement de la Loi Macron ne vienne permettre la condamnation de tout journaliste dévoilant des secrets « d’affaires » dérangeants. En langage clair : nous avons failli être interdit de parler de ce que les entreprises aimeraient cacher à la connaissance du public. Il s’en est fallu de peu. Gardons à l’esprit, que, le plus souvent, ce sont les populations elles-mêmes qui demandent à ce que l’on réduise leurs libertés. Un récent sondage l’indique (51% pour la réduction des libertés en général, 36% contre), et l’histoire le démontre. C’est sur ce constat, que ce billet d’humeur (puisque c’en est un) s’est lancé, après avoir lu certains commentaires proférés sous un article intitulé « l’école autorise une seule liberté d’expression : celle de Najat« . Ces commentaires ne peuvent être simplement ignorés ou écartés d’un revers de main. Ces commentaires sont… comment dire… inquiétants. Fâcheux aussi. Parce qu’ils révèlent de nombreuses choses, et l’une d’entre elles est évidente : la société est hystérique, et le politique en profite pour instrumentaliser la plupart de ceux qui la constituent. Un peu de remise en perspective, même ironique, semble donc tout à fait indiquée. Que cela plaise ou non aux « grands défenseurs(ses) » de l’EN et de cette sacrée Najat, qui franchement, n’en rate pas une, tout en surfant, comme toujours — dans le sens du vent.

Reprenons depuis le début : Charlie, c’est pas l’école, et BFMTV non plus…

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Oh, chocking ! C’est très mal ce détournement d’image, vraiment, très mal… Il y a un risque à la publier ou c’est encore autorisé dans le pays de la liberté d’expression ?

Voilà où nous en sommes, chers concitoyens : un meurtre de masse, des chaînes de télévision qui se « déchaînent » en quasi 24/24 et au final, un grand « raout mondial » qui se conclue à Paris (et en province) pour déclarer « Je suis Charlie », et que vraiment « il faut la défendre la liberté d’expression » et pis aussi toutes les belles valeurs de la France. (ces valeurs, qui lui permettent, à la France, de continuer à faire plein de saloperies à travers la planète via ses entreprises championnes : Dassault, EADS et Lagardère, Amesys, Qosmos, complétez la liste. Tous des amis de la liberté d’expression par les armes. Sans compter les autres, autour de l’uranium, pétrole, mais ce serait trop long).

Une minute de silence est donc imposée à l’école, suite à l’événement. Une minute de silence ? Mais pourquoi ? Avec des élèves de 6, 7, 8 ou 9 ans ? Qui ont compris quoi de cette violence inouïe, et au travail de Charlie Hebdo ? Cette minute de silence est déclarée « sacrée » et ne doit pas être perturbée. Commémoration. Célébration. Avec des gosses ! Très vite survient le bâton : ceux qui perturbent la minute de silence peuvent avoir des problèmes, ceux qui mettent en cause l’événement sont mis à l’index. Pas une tête ne doit dépasser… Alors qu’aucun adulte n’a eu encore le temps de prendre le recul nécessaire pour comprendre toutes les intrications sociales, culturelles, économiques, politiques, de cette affaire…

Reprenons un  peu les choses : je suis dans un pays libre (it’s a free country), paraît-il… Comment un Etat, peut-il décider que mes gamins doivent comprendre un crime, effectuer une minute de silence, ne pas pouvoir discuter de celui-ci, et me laisser entendre dans le même temps que je suis libre ? Un enfant a été convoqué par la police, parce qu’il avait parlé à l’école. Simplement parlé. Des mots. De simples mots. A l’école. « Je suis avec les terroristes« , aurait-il dit. Et même plus, pourquoi pas ? Il a le droit de le faire, même si c’est une affirmation choquante. Parce que dans un pays libre, on ne convoque pas des enfants au commissariat pour les mots de ce même enfant de 8 ans. Quels qu’ils soient. Charlie n’est pas l’école. Et l’école est là pour protéger les enfants de la violence, pas pour la faire commémorer. L’école est là pour écouter, discuter, former, pas pour envoyer les enfants chez les flics. D’ailleurs, on ne lit pas Charlie Hebdo à l’école. Normal, Charlie, c’est crado et plus que limite la plupart du temps — depuis que Philippe Val est passé par là quelques années. Tendance raciste : pour preuve, les sites les plus fachos reprennent souvent des caricatures de Charlie. Celles qui tapent le plus sur l’arabe-musulman. Même si des gens très bien, écrivaient, dessinaient, des choses très bien elles aussi dans cet hebdomadaire. Au milieu du reste.

Des gens pensent que Charlie Hebdo, « ils l’ont bien cherché »

Oui. C’est un fait. Des gens pensent ça. D’autres pensent que c’est un complot. Ca s’appelle la liberté de penser. L’information circule à la vitesse qu’offrent les tuyaux des internets : très rapidement. La population n’est pas homogène. Tout le monde n’a pas les mêmes possibilités de compréhension, la même histoire personnelle, familiale, la même grille de lecture, le même pognon, le même environnement. En pays de France, ça s’appelle « les inégalités ». C’est drôle, parce que ça crée d’un côté, des donneurs de leçons qui voudraient que tout le monde suive leurs règles et leur façon de penser, et de l’autre, des gens qui, par exemple, haïssent profondément la société injuste dans laquelle ils sont obligés de vivre. Et prennent le contre-pied de celle-ci, autant qu’il est possible de le faire.

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Illustration : Nemo

 

Les enfants protégés des conditions de vie déplorables que cette société peut générer, n’ont pas de problèmes pour « accepter » le meurtre de Charlie et des clients de l’Hyper Casher : leurs parents vont les protéger, leur expliquer le minimum qu’ils doivent comprendre sur le sujet, et ils vont bien gentiment les faire se plier au jeu d’une minute de silence. Les autres vont entendre des choses différentes chez eux, parce que c’est dur, chez eux. Très dur. Et on n’aime pas les donneurs de leçons, qu’ils soient en tailleur Chanel, ou en jean moulant, (ou autre tenue vestimentaire plutôt chic que les donneurs de leçons ont tendance à porter) chez ces enfants là. On peut penser que Charlie Hebdo sont des racistes, dans une partie de la population. Se demander pourquoi la police nationale tutoie les parents de certains, et pas d’autres. Bref, la parole anti-Charlie n’est certainement pas une parole pro-djihadiste ou d’apologie du terrorisme, elle est plutôt une parole d’exclus, de minorités — qui — si elles sont d’habitude silencieuses — expriment là leur détestation de ce pays qui les méprise et les maltraite depuis fort longtemps.

Les valeurs, tu sais où tu peux te les mettre ?

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La liberté de Manuel, c’est de lire Charlie Hebdo. Mas si tu n’aimes pas Charlie, et prends la liberté de le faire savoir, fais gaffe : tu risques de te retrouver devant un juge pour apologie du terrorisme.

Alors, quand la Ministre de l’Education nationale vient expliquer qu’il faut faire respecter les valeurs de la République, par l’autorité si nécessaire, chacun est en droit de se questionner. Imposer des valeurs ? Par la force ? Comment fait-on pour faire rentrer dans le crâne des enfants les « valeurs de la République » qui ne sont pas respectées la plupart du temps, par ceux-là mêmes qui les brandissent ? Ne faudrait-il pas commencer par montrer l’exemple ? Najat est-elle bien placée pour cela ? Et les les profs, « tous Charlie », et point barre ? La réponse actuelle  donnée à un prof de philosophie de Poitiers qui a eu le malheur de créer un débat avec ses élèves, est plus qu’inquiétante : le prof est suspendu, une enquête pour apologie du terrorisme est ouverte. (lire article du Libé du 30 janvier 2015)

Oublierait-on Cahuzac, Thévenoud, les frasques sexuelles présidentielles (et leur résolution exemplaire en termes de valeurs…), le conseiller d’Hollande aux 100 paires de godasses de luxe cirées par des domestiques payés aux frais du contribuable ?

Un gouvernement dont la politique se résume à chercher à faire des économies sur le dos des acquis sociaux de la population — alors qu’il s’est fait élire sur l’inverse — peut-il vraiment venir faire la leçon sur les « valeurs de la République » dans ces conditions ? Les banlieues pourries, peu, ou parfois pas desservies par les transports en commun, abandonnées à leur sort depuis des décennies devraient donc applaudir le traitement médiatique du problème par Najat Vallaud-Belkacem — causé par des élèves résistant à la propagande nationaliste actuelle ? Très franchement…

Une société totalitaire ne se déclare jamais totalitaire. Une société policière, avec un pouvoir inquisiteur, ne s’en vante jamais. Un pouvoir politique aux abois, sans projet, à la solde de lobbies divers et variés ne l’avoue jamais. En revanche, s’il est vraiment corrompu, ce pouvoir politique s’emparera du moindre événement inquiétant et violent pour accroître sa capacité à dominer par la force. En brandissant des valeurs, bien entendu, et selon lui, pour le bien du plus plus grand nombre. Il faut lire ce petit article de La dépêche, qui développe le « grand chambardement » de la police municipale de Toulouse : des brigades AMI sont mises en place. AMI ? Action Marginalité Insertion…C’est très tendance ça. Et ne pose aucun problème, bien entendu…

Pour finir, à l’attention de ceux qui défendent la thèse selon laquelle il est normal que l’enfant de 8 ans, à Nice, soit convoqué chez les flics pour apologie du terrorisme, et en hommage à Wolinski, pour qui j’ai toujours eu un grand attachement, sachez une chose : je vous pisse à la raie…

(…) Le post-Charlie est un individu qui est nation et patrie, loi morale soudant en lui individus et générations dans une tradition, dans une mission qui suspend la tendance de la vie à s’enfermer dans le cercle étroit du plaisir, pour instaurer dans le devoir une forme supérieure d’existence affranchie des limites de l’espace et du temps; existence où l’individu par l’abnégation, le sacrifice des intérêts particuliers, par la mort même, réalise cette forme d’existence toute spiritualisée où réside sa pleine valeur d’homme. Conception spiritualiste donc …antipositiviste mais positive !

Le post-charlisme veut l’homme actif, engagé dans l’action de toutes ses énergies. Il conçoit l’existence comme une lutte, convaincu qu’il appartient à l’homme de se conquérir une vie véritablement digne de lui en créant lui-même d’abord les instruments, nécessaires à cette édification. D’où la valeur suprême de la culture sous toutes ses formes et l’importance primordiale de l’éducation.

D’où également la valeur du travail par lequel l’homme triomphe de la nature et crée un monde humanisé. La vie telle que la conçoit le post-charlisme est sérieuse, austère, religieuse…. Le post-charlisme est une conception historique selon laquelle l’homme n’est ce qu’il est que dans le cadre du groupe familial et social, dans celui de la nation et de l’histoire que contribuent à forger tous les peuples. Hors de l’histoire, l’Homme n’est rien. Anti-individualiste, le post-charlisme est pour l’Etat et il est pour l’individu dans la mesure où celui-ci coïncide avec l’Etat… Le post-charlisme réaffirme l’Etat comme la vraie réalité de l’individu… Le post-charlisme est pour l’unique liberté sérieusement définie : la  liberté de l’Etat et de l’individu dans l’Etat. Car pour le post-charlisme, tout est dans l’Etat, et rien d’humain, de spirituel n’existe en dehors de l’Etat. C’est pourquoi le post-charlisme s’oppose au djihadisme qui durcit le mouvement historique de la lutte des classes et ignore l’unité de l’Etat. C’est pourquoi le post-charlisme s’oppose à la démocratie qui rabaisse le peuple au niveau du plus grand nombre; mais il est la forme la plus pure de la démocratie puisque le peuple est conçu qualitativement et non quantitativement ».

Cet extrait d’article est l’œuvre de Benito Mussolini, en 1934. L’auteur de ce billet d’humeur a simplement remplacé le terme fascisme ou fasciste par post-charlisme et post-charlie et socialisme par djihadisme. Texte original : http://www.hansen-love.com/article-le-fascisme-selon-mussolini-40222370.html

Source: http://reflets.info/humeur-toi-aussi-joue-avec-les-valeurs-de-la-republique-et-deviens-un-post-charlie/


L’école autorise une seule liberté d’expression : celle de Najat

Wednesday 28 January 2015 at 20:32

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Bad Charlie, par Nemo

 

« Il y a eu de trop nombreux questionnements de la part des élèves » : c’est ainsi que la Ministre de l’Education nationale résume la problématique des réactions négatives d’une partie des élèves à l’injonction gouvernementale de la minute de silence en mémoire des morts du 7,8 et 9 janvier 2015. Le principe retenu par Najat Vallaud-Belkacem est assez simple : les mômes doivent communier… et la fermer. Ils doivent « être Charlie », bénir la liberté d’expression, mais sans autre vocation que celle de la Ministre. Une forme de liberté d’expression univoque. Tu es libre de dire « Je suis Charlie », mon petit, mais il n’y a pas de MAIS ! Et c’est tout.

Extrait : « Même là où il n’y a pas eu d’incidents, il y a eu de trop nombreux questionnements de la part des élèves. Et nous avons tous entendu les « Oui je soutiens Charlie, mais », les « deux poids, deux mesures », les « pourquoi défendre la liberté d’expression ici et pas là ?«  Ces questions nous sont insupportables, surtout lorsqu’on les entend à l’école, qui est chargée de transmettre des valeurs »


Najat Vallaud-Belkacem : « L’école est en… par LCP

Et oui, l’école n’est plus là pour permettre le questionnement, d’après la Ministre. L’école est désormais une « entreprise » pour formater les esprits, pas les former transmettre des valeurs. Celles de Najat ? L’idée même de discuter des « oui, mais » n’est pas venue à l’esprit de Najat. Non. Les questions lui sont « insupportables« . Pauvre Najat, traumatisée par les questions de la jeunesse. Les élèves vont donc pouvoir aller se régaler des théories du complot qui fleurissent à propos de cet évènement. Pour se dire, qu’effectivement, la liberté d’expression n’est pas la même pour tous : pour preuve, la leur n’est pas autorisée, même dans le questionnement !

Aujourd’hui, Ahmed, 8 ans, s’est vu convoqué à Nice par la police, après que le directeur et son instituteur ont porté plainte contre lui, selon Rue89 (lien vers l’article au dessus). Ahmed, en CE2, a dit qu’il « était avec les terroristes« . Sommé d’expliquer ce qu’était un terroriste, cet apologiste en herbe n’a pas réussi à donner un début de définition. C’est une circonstance aggravante chef ?

Bienvenus, jeunes gens, dans le « brave new world » du Parti socialiste gouvernemental 2.0

L’illustration originale de ce billet est l’œuvre de  Nemo, un dessinateur de talent qui vient de rejoindre l’équipe de Reflets. Longue vie à lui chez nous (et ailleurs aussi) !

Source: http://reflets.info/lecole-autorise-une-seule-liberte-dexpression-celle-de-najat/


Géopolitique des câbles et migrations fantômes des armes numériques

Wednesday 28 January 2015 at 15:47

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Qu’on se le dise, les produits Qosmos n’ont jamais été opérationnels en Syrie ! Thibaut Bechetoille, le patron de la société française le répète à l’envie. Devant la presse, devant les enquêteurs ou les juges qui planchent sur une éventuelle complicité de torture et de crimes contre l’Humanité. Oui, Qosmos a bien participé à un projet d’installation d’un système de surveillance globale en Syrie via le projet ASFADOR, mais non, ses sondes DPI n’ont jamais été opérationnelles. Une défense un tantinet désespérée qui semble un peu contredite par certains documents et aspects techniques. En outre, l’aventure syrienne de Qosmos et d’AREA (le consortium qui vendait le système global) pose à nouveau la question de la géopolitique des câbles et de la migration fantôme des armes numériques, contre lesquelles rien n’a été fait. Dans le cas de Qosmos, un document que nous avons pu authentifier laisse entendre que les développements du projet ASFADOR ont pu finalement atterrir en Iran ou être achevés par une société iranienne. Comme des outils BlueCoat avaient fini leur course en Iran ou en Syrie en dépit d’un embargo américain.

Thibaut Bechetoille, PDG de Qosmos © extrait d'une vidéo de Tivipro.tv

Thibaut Bechetoille, PDG de Qosmos © extrait d’une vidéo de Tivipro.tv

Comme nous l’avions déjà relevé dans une enquête commune avec Mediapart (premier article, deuxième article, troisième article), les exactions du pouvoir Syrien avaient déjà commencé depuis près de huit mois quand Qosmos décide, selon elle, de se retirer du projet ASFADOR visant à livrer à Bachar el-Assad une solution de surveillance globale. Un retrait tardif qui ne prend en compte ni la répression pendant des mois, ni celle qui a précédé, les régimes de Bachar el-Assad ou de son père précédemment, n’étant pas connus pour leur aspect démocratique et respectueux de l’opposition. La société Qosmos, comme Amesys, est visée par une information judiciaire pour complicité d’actes de torture en Syrie ouverte auprès du pôle crimes contre l’humanité, crimes et délits de guerre du TGI de Paris. Ce qui, soit dit en passant ne l’empêche pas de recevoir des prix pour son « leadership » sur son marché, avec la bénédiction -toujours- de BPIFinance.

Pourtant, l’éthique lors de la vente de tels produits à des dictateurs ou des Etats policiers, comme pour Bull/Amesys avec la Libye, est visiblement hors champ de réflexion des sociétés produisant de tels outils. Jusqu’au moment ou, bien entendu, la situation devient intenable.

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Les sondes livrées par Qosmos n’ont jamais été opérationnelles, indiquent tous les dirigeants de Qosmos lorsque la presse les interroge ou que les enquêteurs ou les juges leur posent des questions. Qui plus est, de manière unilatérale, Qosmos a décidé (mais il n’y a pas de trace écrite de cela) de ne plus fournir quoi que ce soit pour le dossier syrien dès le 17 octobre 2011.

Voilà qui devrait rassurer les méchants « droit-de-l’hommistes » qui critiquement ces marchés avec des dictateurs ou des Etats policiers et tentent d’empêcher des entreprises innovantes de faire du business en rond tout en contribuant à la fois à réduire le déficit commercial français et à faire plaisir aux services de renseignement.

Certains objecteront peut-être tout de même que six mois plus tôt, en avril 2011, la FIDH s’inquiétait de la répression croissante et des massacres perpétrés par le pouvoir syrien.

Les outils de surveillance massive disparaissent ou émigrent ?

Reflets avait, avec Telecomix, démontré que des appliances BlueCoat s’étaient retrouvées en Syrie où elles participaient à l’infrastructure de censure du Web, en dépit de l’embargo américain pour la vente de tels produits à ce pays. Cela avait déclenché une enquête du gouvernement américain qui s’était achevée avec une amende pour un revendeur BlueCoat. D’autres matériels de ce type s’étaient retrouvés en Iran. Selon certains spécialistes, on trouverait même en Iran des outils d’interception américains très performants. C’est dire si ces solutions savent migrer telles des fantômes, passant allègrement les frontières en dépit d’embargos, de lois, d’arrangements de Wassenaar, etc.

Personne ne sait ce qu’il est advenu des Eagles d’Amesys déployés en Libye. Personne ne sait non plus ce que sont devenus les développements, les solutions, opérationnelles ou pas, déployées en Syrie par Area. Ce sujet n’est abordé ni par les entreprises prises la main dans le pot de confiture, ni par la presse qui a de toutes façons du mal à accéder à ces destinations.

Depuis l’enquête conjointe de Mediapart et de Reflets, nous sommes en possession d’un document, une fuite, semblant émaner du ministère de la défense syrien.

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En voici une traduction libre en Anglais :

Syrian Arab Republic
Communications Department
Legal Office
Number CD/M/1421
Date 2012/2/13
Highly Confidential

Mr. Minister of telecommunications and technology
After the apology of Italian company AREA on fulfilling what was left from the contract No.8 of year 2010 that was contracted to import and install a central monitoring system and after it endured the consequences of not completing the project, and in reference to the management order No. 1/1/13/395 dated 2012/2/4 from the Syrian Telecom Establishment (STE) about retrieving all remaining works related to the mentioned contract.
Please inform STE to transfer all non committed funds from the total value of the funds allocated to the mentioned project, from the STE account in the Syrian commercial bank to the account of the communications department in Syrian commercial bank plus all insurance amounts related to the contract, as a contract with the Iranian side (The direct agreement [comprendre « le consultant » NDLR]) has been made to continue all remaining works of the contract in compliance with the higher orders on the subject which cited faster delivery.

With thanks to your cooperation

Signed
Major General
Head of Communications Department
Sealed
Ministry of defense
Communications Department CD

Jusqu’à présent, nous n’avions pas pu authentifier ce document. D’autant qu’il semblait rédigé sur une page blanche, sans en-tête. Le point qui permettait toutefois de penser qu’il était authentique, est qu’il est rédigé dans un « jargon » administratif qui correspond à ce type de courrier.

Un élément nouveau est apparu qui nous permet de l’authentifier à 99,99%. Il s’agit du numéro évoqué pour le contrat avec AREA. Ce numéro est le même que celui évoqué dans le courrier envoyé par AREA, cette fois-ci, à STE pour mettre fin au contrat. Or il ne doit pas y avoir beaucoup de monde connaissant ce fameux numéro.

L’Iran caché derrière le contrat ASFADOR ?

Une lecture rapide du document laisse entendre que l’Iran serait en fait le client caché derrière le client syrien. Un moyen de contourner un embargo évident. En outre, le 6 décembre dernier, l’Iran a annoncé être en mesure d’identifier tout internaute se connectant à Internet. Exactement ce que savait faire la sonde Radius de Qosmos, opérationnelle, elle (selon les mots d’un employé de Qosmos), en juin 2011. Troublant. Mais les choses sont sans doute plus compliquées.

D’une part le document parle du « consultant » iranien. S’il s’agit probablement dans le contexte d’une entreprise de conseil, il ne s’agit pas forcément de l’Iran en tant que pays. Plutôt une société représentant les intérêts d’un service ou d’un courant iranien.

D’autre part, la géopolitique des câbles va dans le sens d’un contrat passé pour contrebalancer une perte de « visibilité » sur la région de la part des services de renseignement italiens, mais aussi de leurs homologues français et allemands.

Quelques mois avant la signature du contrat ASFADOR, les services italiens ont perdu un point d’écoute important : Telecom Italia s’est retirée  d’Ìran pour qui elle assurait une forte connectivité. Elle a opéré ce retrait en augmentant les tarifs. Les Iraniens se sont rabatus sur la Russie. A l’époque, la Syrie assurait la majorité du trafic vers le Liban.

Si l’on observe le consortium d’entreprises réunies au sein du projet ASFADOR, on constate assez rapidement qu’il s’agit d’un consortium d’entreprises très proches des services respectifs des pays desquels elles sont originaires : Area en Italie, Qosmos en France, Utimaco en Allemagne…

En septembre 2011, Qosmos avait bénéficié d’un investissement de 10 millions d’euros de la part du Fonds stratégique d’investissement (FSI) qui l’avait aidée à lever des fonds (20 millions d’euros). Qosmos et le FSI saluaient cette arrivée de fonds en ces termes : « La levée de fonds permettra particulièrement de financer l’expansion de  Qosmos à l’international, et de soutenir le développement de nouveaux  produits, les actions marketing à l’international et d’éventuelles  acquisitions« .

Les sondes migratrices

Qosmos a admis avoir livré des sondes à la Syrie. Mais affirme sans rire que :

  1. elles n’ont jamais été fonctionnelles, la preuve, la recette n’a jamais été faite.
  2. elles n’ont jamais pu être fonctionnelles après le retrait car il n’y avait plus de mises à jour. Et selon Qosmos, « les protocoles » surveillés « évoluent constamment ». Du coup, sans mises à jour, on n’écouterait plus rien.

Le nombre de machines (IBM) équipées de sondes Qosmos installées et Syrie et qui sont donc depuis le retrait de Qosmos d’ASFADOR officiellement « Missing In  Action« , varie selon les témoignages.

Entre deux et dix.

Lorsque le contrat a été rompu, les fonds sur place en Syrie ont été gelés. Le client a également pu récupérer ce qui reste du projet, donc probablement les configurations, les POCs, la documentation, les sondes livrées. Qu’est devenu tout ce matériel ? Voilà une question qui ne semble pas intéresser grand monde. Pour Qomos, l’argument massue étant que sans mises à jour des « protocoles » surveillés, il n’y a plus rien à en faire.

Un argument qui ne convainc pas tout le monde. D’une part, le Protobook, ou une partie du Protobook (qui regroupe le détail des protocoles écoutés et comment ils le sont) a peut être été livré et conservé sur place. Il n’est pas impossible de le faire évoluer, avec les bonnes personnes sous la main. D’autre part, certains « protocoles » sont plus figés que d’autres. Le temps n’altère pas la capacité à les écouter. Enfin, la Syrie, ou l’Iran, ont les moyens techniques, en tant qu’Etats, d’aligner des développeurs qui poursuivront le travail. La migration fantôme des armes développées par des Etats dits démocratiques, avec un soutien actif des autorités et souvent des services de renseignement, est donc un point crucial. Encore une fois, aucune frontière, aucun embargo, aucune loi, aucun arrangement de Wassenaar ne les arrêtera.

Source: http://reflets.info/geopolitique-des-cables-et-migrations-fantomes-des-armes-numeriques/


Radio Reflets #5 : le terrorisme…

Tuesday 27 January 2015 at 02:09

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#RadioReflets5 - mardi 27 janvier 2015.

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Le thème :

Pour sa cinquième émission de radio, Reflets va tenter d’analyser le phénomène du terrorisme. Nous avions annoncé ce thème au cours de Radio Reflets #4, avant les événements de janvier à la rédaction de Charlie Hebdo, de Montrouge et du supermarché casher. Un peu de temps s’est écoulé après cette tragédie. Nous essayerons d’explorer cette thématique avec le plus de recul possible.

L’invité : Laurent Bonelli : maître de conférences en science politique à l’université Paris X Nanterre et rattaché à l’institut des sciences sociales du politique (ISP). Il est spécialisé dans les questions de sécurité urbaine, de surveillance et de lutte contre le terrorisme. Il est corédacteur en chef de la revue Cultures & Conflits et membre de l’équipe éditoriale de la revue International Political Sociology (Blackwell). Il participe également au réseau scientifique TERRA (Travaux, Études, Recherches sur les Réfugiés et l’Asile) et à la revue en ligne Asylon(s). Il intervient régulièrement comme expert dans les travaux sur la cohésion sociale du Conseil de l’Europe. Il participe également à la revue Cultures et Conflits. Animateurs : Drapher, Kitetoa Technique et programmation musicale : Epimae. Le flux audio est assuré par Tryphon Hashtag : #RadioReflets5 La date : le mardi 27 janvier 2015, de 17h30 à 18h30.

Source: http://reflets.info/radio-reflets-5-le-terrorisme/


12 cigarettes (5)

Monday 26 January 2015 at 13:14

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Partie 5 : hésitation

— « Il a créé l’univers ? Vous pouvez m’expliquer cette affirmation ? »

Elle vrilla ses yeux dans les siens. C’était le moment. Tout se jouait maintenant. Elle inspira lentement puis se jeta à l’eau :

— « Il a re-créé l’univers si vous voulez… avec le C-Quantum. Enfin, au départ c’était une reproduction. Parfaite. A l’identique. Un programme quantique qui débutait à l’origine sans aucune donnée quantique, sans rien. Puis le code se lançait, et ce que l’on nomme la lumière, la matière jaillissait dans les tréfonds de la machine. Il était possible de visionner cet univers, identique au nôtre. Et dans la machine, en quelques secondes, des équivalents de millions d’années se déroulaient, qui pouvaient être freinés, si on le désirait, ou se dérouler en accéléré. C’était tellement inconcevable, incroyable que tout le monde eut peur. Sauf lui. Ils lui ont dit d’arrêter la machine, de détruire le code. Il ne voulait pas… »

Le médecin pencha la tête :

— « L’univers dans une machine… je ne comprends pas bien ce que cela signifie, ni ce qu’il y a de si effrayant. C’était en fin de compte un monde virtuel, une reproduction de notre monde, mais en informatique. Ca n’a rien d’extraordinaire, bien que ce soit original et surement révolutionnaire, parce qu’effectué avec ce fameux calculateur quantique, mais…. »

La femme eut une moue amusée.

— « Vous ne saisissez pas bien ce que les scientifiques ont compris avec cette démonstration. Ce n’était pas un jeu qu’il avait codé. Il avait démontré… — Elle fit une pause — Il avait démontré… que nous étions dans un programme informatique. Que l’univers n’était rien d’autre qu’un code quantique. Et ce code, il l’avait recréé. »

Le médecin fronça les sourcils. Il pensa aux 12 cigarettes. Au boitier d’argent. Au fumeur de la salle 42. A cette femme. A son rôle à lui. Sa fonction. Ses responsabilités. A ce lieu. S’il appuyait, la sécurité serait là en moins de deux minutes et la femme serait arrêtée, désactivée. Il hésita. Il avait envie d’en savoir plus. Il lui répondit le plus tranquillement possible.

— « Il aurait donc démontré que nous sommes le produit d’un programme d’informatique quantique ? En recréant le programme, si je vous suis bien, qui serait la structure de notre univers ? Et cette découverte l’a mené ici ? Pourquoi, d’après vous est-il ici ? »

— « Parce qu’il a refusé de s’arrêter. Parce qu’il est allé plus loin. Sans que personne ne le sache. Et parce qu’il est impérieux que je puisse justement avoir accès à lui. Pour qu’il change le code. »

Le médecin tapota rapidement : « paranoïa, délires obsessionnels, psychose ? »

— « Je vois. Vous voulez qu’il change le code ? Quel code ? »

— « Vous vous en doutez, docteur, non ? »

Le médecin déglutit. Un tremblement incontrôlé s’était emparé de sa jambe. Il n’avait pas le choix. Il allait devoir passer en niveau 2. C’était certainement un événement aléatoire imprévisible. On l’avait prévenu de cette possibilité : ce genre de choses étaient possibles. Et lui, ne s’était pas méfié depuis le début. Il s’en voulut. Immanquablement.

(Vous pourrez retrouver la suite et l’intégralité de cette nouvelle ainsi que d’autres, prochainement, au format ebook et à la vente sur Reflets)

Source: http://reflets.info/12-cigarettes-5/


Syriza : oligarchic test ON

Monday 26 January 2015 at 12:07

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Ils avaient peur, maintenant ils sont effrayés, c’est une catastrophe ! Les rouges de Syriza ont gagné les élections législatives anticipées en Grèce ! Terrible ! Le séisme anti-europe débute en Grèce, tout va s’écrouler, on est foutus. Imaginez quand même que les gens, là-bas, avec leur bulletin de vote, ont viré les partis à la solde de la Troïka. Ces partis qui pratiquaient depuis 6 ans la même politique libérale commandée depuis Bruxelles et qui a mis à genoux le pays. C’est grave. Très grave. Pourquoi ? Parce que ce sont des gens de la gauche « radicale », Syriza. Et dans gauche radicale, il y a « radicale ». Houlala.

La gauche est radicale quand elle n’est pas à droite

C’est un peu ça qui est drôle dans l’histoire de l’élection de Syriza : ce parti n’est pas considéré comme un parti de gauche, mais comme un parti de gauche radicale. Ce qui voudrait dire que les partis-sociaux démocrates européens, qui poussent en permanence à la politique libérale que veut la droite européenne, seraient à gauche, mais seulement à gauche et « pas radicaux ». Etrange détournement sémantique que de faire de partis de droite déclarés à gauche des partis de gauche, alors qu’ils font la politique des partis de droite. Mais le fond de l’affaire n’est pas là. Ce qui est bien avec la presque majorité (à deux sièges près) de Syriza, c’est que la politique qu’ils comptent mener est quasiment la politique proposée par les partis sociaux-démocrates du type le « Parti socialiste français » ! Mais avant d’être élus. Parce qu’une fois élus, les socialistes français n’étaient plus de « gauche » (radicale ou non) : ils ne voulaient plus de transformation sociale, plus de renégociation du traité sur la convergence (le machin qui détermine l’austérité obligatoire), plus de régulation forte de la finance, etc…

Syriza : un gros test pour l’oligarchie

En réalité, si Syriza tient ses promesses (qui ne sont pas de sortir de l’UE ou de l’euro), c’est la mise en cause des politiques voulues par l’oligarchie européenne, qui se profile. Si le peuple grec, son économie, vont mieux — avec une politique sociale, de redistribution des richesses, une lutte contre la corruption réelle, un arrêt de l’austérité — l’oligarchie sera démasquée. Discréditée. Un petit pays, représentant 2% de l’économie européenne, ayant été écroulé par les politiques droitières, anti-sociales du FMI, de la Commission européenne, de la BCE et des dirigeants des plus grosse économies du continent, pourrait démontrer qu’en pratiquant une politique de gauche, la sortie de crise est possible. Le redressement économique, social,  d’un pays de la zone euro, serait alors une démonstration. De l’escroquerie des actions politiques de réduction budgétaires, des politiques d’austérité, mais aussi des dirigeants qui les ont soutenues. Comment vont-ils faire, nos dirigeants, pour continuer à faire passer la pilule de la rigueur qui n’a aucun effet positif, si la Grèce démontre qu’en faisant l’inverse, ça fonctionne ?

Hollande, tu le sens le virage ?

Flanby est très emmerdé. S’il s’effraye de l’arrivée de Syriza au pouvoir, il fait le jeu de la droite et passe pour un pur escroc. S’il applaudit, il passe pour un imbécile, puisque la politique que veut mener Syriza est celle contre laquelle il lutte. Il doit attendre. Et croiser les doigts pour que ça ne marche pas en Grèce. Que ce soit pire qu’avant. Mais il aura des aides, Hollande, pour faire chuter la Grèce : les marchés financiers, en premier lieu. Et des pressions de la Commission aussi. Pourvu que le virage grec ne soit pas une réussite. Sinon, c’est toute l’oligarchie qui va se retrouver à poil devant les populations. « Eh bé alors, vous nous avez pourtant dit que la seule solution valable c’était l’austérité, et le réformes du marché du travail, des retraites, du chômage, et là, ils font l’inverse, et ça fonctionne mieux, et chez nous c’est pire ? Non, mais ho, hé, ça va mal aller, hein ! C’est quoi ce truc ? Pourquoi que vous nous avez mentis, hein ? » viendra dire le bon peuple, c’est-à-dire nous. Pour la plupart, en tout cas. Enfin, espérons-le.

Bref. Tout ça est amusant. Sauf qu’évidemment, en embuscade, devinez qui est là ? Les « bas du front », qui soutiennent… Syriza ! Le comble. Mais bon, on sait que le rateau est large chez eux désormais. Très large. En France, on n’est de toute façon pas assez mal en point pour avoir envie d’essayer une politique de gauche de type Syriza. Ce serait trop risqué pour nos actions en bourse, nos bien immobiliers, nos cooptations, copinages, avantages, et autres privilèges — bien répartis dans une part non négligeable de la population. A moins que l’exemple grec, suivi d’un exemple espagnol ne réveille quelque chose ici ?

A voir…

 

Source: http://reflets.info/syriza-oligarchic-test-on/


Propagande et petits arrangements entre ennemis

Monday 26 January 2015 at 10:05

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Hollande est Charlie, il aime la liberté d’expression, il défend les valeurs de la République, il est enfin président. C’est émouvant, et troublant à la fois. La population le lui rend bien puisqu’elle a décidé enfin de répondre un peu plus positivement à la question « est-ce que bon, en fin de compte, il est pas si mal ce président ? » : et là, bingo ! Ils sont 29% de Français échantillonnés à répondre désormais positivement à la question, au lieu de 17% avant les morts du 7,8 et 9 janvier. Tout n’est que question d’apparence et de trouille : des affreux djihadistes détruisent la vie de 17 personnes en hurlant « Allahou Akbar », les flics font leur boulot de flic, buttent les vilains terroristes, et on encense le chef de l’Etat après qu’il a invité les pires bafoueurs de libertés d’expression de la planète. Mais pire : Flanby va aller rendre hommage au roi d’Arabie saoudite décédé il y a quelques jours.

Je te tiens par la barbichette

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Ceci n’est pas une Kalachnikov

 

Quelle obligation est faite à Hollande d’aller au pays du wahhabisme, la secte qui rend fou les jeunes français qui se prennent pour des djihadistes et flinguent des journalistes, des artistes, des flics et des Juifs ? Aucune normalement, mais il y a un mais : le pétrole saoudien, le pognon saoudien, et les ventes de matériel militaire de la France à l’Arabie saoudite. Il semble que cette monarchie qui ne respecte aucune règle de base des droits de l’homme, qui fait décapiter des femmes sur la place publique, ou donner 1000 coups de fouets à un bloggeur par sessions de 50, qui coupe la main des voleurs, et finance des mouvements djihadistes et terroristes depuis des décennies n’est pas un problème pour le successeur de Nicolas Sarkozy. François Hollande, l’homme au pédalo, pédale tranquillement jusque dans la théocratie la plus violente et liberticide de la planète sans ciller pour rendre ses hommages au défunt roi du tas de sable le plus cher du monde. Applaudissements…

La propagande, c’est pratique, et pas cher

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Toi aussi, pour 30€, sois Charlie, comme Flanby, Viktor Orban ou David Cameron

Désormais, grâce au réseau des réseaux et ses « social networks », tout se fait dans le bruit, la confusion, l’emballement et la propagation de l’émotion. Vous transformez une population en Charlie en 24h, et vous lui faites oublier toute son histoire en 5 jours. A la fin, les gens chantent la Marseillaise et applaudissent les sniper sur les toits. Si on leur demandait de se mettre une plume dans le cul par solidarité avec les poulets, ils le feraient. Info continue, journalistes sur le pont sur le même sujet 24/24 : le message finit par rentrer, et chacun — dans sa solitude — de se sentir enfin membre d’une nation, acteur d’un moment historique, dans l’unité retrouvée. Au moins quelques jours. C’est beau et émouvant à la fois. En plus, il y a quelques ennemis intérieurs, et le frisson peut vous gagner. Cerise sur le gâteau : d’un seul coup les politiques arrivent même à vous faire croire que voter pour eux a du sens et un intérêt concret. Dingue…

Les morts ont un prix en France

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50 morts en Irak dans un attentat à la bombe : et maintenant, les résultats de la Coupe de France de football.

 

Voir au JT de 20h des cadavres de gosses, de vieillards, des innocents massacrés par les drones américains n’est pas un problème. On continue à se passer le sel tout en maugréant sur ces journalistes qui diffusent des horreurs à la télé. Les morts, quand ils sont des étrangers basanés, surtout s’ils sont « islamistes » (musulman n’est plus très utilisé, le terme n’est pas assez anxiogène), n’ont pas de valeur. Ils n’existent pas vraiment. Les écrans ont cette faculté d’éloigner ou de rapprocher les drames, de les rendre soit totalement acceptables, ou au contraire, terribles et indignes. Les Charlie vont demander le retour de l’uniforme à l’école, de la Marseillaise chantée par les mômes (toujours dans les écoles), l’application stricte de la laïcité (ils ne savent pas ce que c’est mais croient que c’est l’imposition de l’athéisme ou l’interdiction de montrer que vous êtes croyant), l’augmentation de la surveillance de tous, pas tous, pour tous, et au final, ils retourneront à leurs JT mater les « morts islamistes ». Jusqu’au prochain meurtre de masse à la Kalachnikov  ?

Source: http://reflets.info/propagande-et-petits-arrangements-entre-ennemis/


Le Qatar, la France sont dans un bateau, le terrorisme ne tombe pas à l’eau, que reste-t-il ?

Wednesday 14 January 2015 at 23:15

François Hollande et l'émir du Qatar, le Cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani, à l'Elysée, le 23 juin 2014. (ERIC FEFERBERG / AFP)

François Hollande et l’émir du Qatar, le Cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani, à l’Elysée, le 23 juin 2014. (ERIC FEFERBERG / AFP)

François Hollande et Nicolas Sarkozy sont Charlie. C’est une bonne nouvelle. On n’a jamais autant parlé de renseignement. C’est un drôle de hasard. Car les deux hommes ont un rôle non négligeable dans ce domaine. Nicolas Sarkozy était un gros consommateur d’informations remontées par les services, à son plus grand profit. Il est aussi l’homme qui était aux manettes lorsque s’est montée l’ignoble opération « Amesys en Libye« . Opération qui a mené, comme en ont témoigné des victimes, à la torture d’opposants dans ce pays (l’affaire est actuellement à l’instruction à Paris). Nicolas Sarkozy est également au centre d’un rapprochement périlleux et très intéressé avec le Qatar. François Hollande a fait la preuve de la « continuité de l’Etat » en poursuivant la très bonne relation entretenue par notre pays avec le Qatar. A tel point que l’une des premières personnalités rencontrées par François Hollande au cours du premier mois de sa présidence n’était autre que le premier ministre qatari. Cette proximité avec ce petit Etat n’a jamais pâti du tombereau d’articles documentés pointant le soutien implicite ou direct des autorités au terrorisme. Mais maintenant, tout ça c’est fini. Nicolas Sarkozy et surtout, François Hollande qui est aux manettes, sont devenus Charlie. Le terrorisme n’a qu’à bien se tenir. Et aider des Etats policiers (comme le Maroc ou le Qatar) à traquer leurs opposants, c’est f-i-n-i. Ou pas…

sarkozy-qatar

Le rôle de nos présidents successifs dans le domaine du renseignement est essentiel. Cette branche agit selon un agenda politique. C’est l’exécutif qui détermine la politique du monde du renseignement français. Pas le pouvoir judiciaire ni le législatif. Quand les services français ont décidé de prendre sous leur aile Qosmos et Amesys, cela ne s’est pas fait sans appui politique. L’implication de l’équipe rapprochée de Nicolas Sarkozy est désormais acquise au vu des documents publiés. Les investissements du FSI dans Bull et Qosmos ne sont pas anodins. C’est une décision politique. Quand s’est dessinée ce que nous avons appelé la théorie abracadabrantesque, qui consistait sans doute à vendre à n’importe qui (y compris des terroristes condamnés comme tels) des outils permettant une mise sous surveillance de tout un pays -même dictatorial ou policier, c’est une décision politique. L’enjeu était alléchant. Sur le papier.

On allait disposer d’une infrastructure permettant une délocalisation des écoutes. Le rêve… Plus de cadre juridique contraignant. L’accès aux données de n’importe qui, n’importe-où.

Le premier client était emblématique. La Libye de Kadhafi. Avec comme interlocuteur d’Amesys, Abdallah Senoussi, le beau-frère du colonel. Un type charmant, condamné en France par contumace pour terrorisme en raison de son rôle dans l’attentat du DC 10 d’UTA. Le même Senoussi qui fut au centre d’une intense activité des proches de Nicolas Sarkozy dans le but de faire annuler sa condamnation.

qosmamesys

Mais le système de surveillance massive d’Amesys ne pouvait se limiter à un seul client. Le Qatar, autre pays riant et respectueux des Droits de l’Homme a acquis cette technologie. Là-bas, le projet portait le nom « Finger » (doigt) en référence à une barre chocolatée et au nom de la capitale, Doha (prononcez Doigt). Comme nous l’avions écrit en novembre 2011, Amesys a vendu au Qatar un Eagle, cet outil de surveillance massive. Le « client », l’interface d’Amesys, si vous préférez, est très probablement le State Security Bureau qui réglait à Amesys 1.084.950 euros fin 2011. Cette entité ne doit des comptes qu’à l’Emir, une vraie composante démocratique d’un Etat démocratique.

Bien entendu, Philippe Vannier, le patron d’Amesys n’a jamais été inquiété pour sa vente de produits de surveillance massive à des dictateurs ou des Etats policiers. Droite, gauche, peu importe, on passe l’éponge. Mieux, il a été largement récompensé pour son oeuvre. Le gouvernement l’a laissé prendre possession de Bull, fournisseur officiel de la DGSE ou du CEA. Sachant combien ces deux organisations sont essentielles pour l’Etat, une prise de contrôle de Bull ne pouvait se faire sans un aval gouvernemental. Quant à Qosmos, sa « business unit » Kairos est dédiée à la DGSE. Bref, les murs sont poreux entre gouvernement, services de renseignement, sociétés de surveillance, ventes à des pays pas du tout démocratiques ayant des liens avec le terrorisme, les arrangements sont… Massifs, également.

Nous avons donc des Charlie comme Nicolas Sarkozy ou François Hollande qui de la main gauche tapent sur les terroristes tout en jouant du menton, et qui de la main droite, tissent des relations très étroites avec les pays qui le soutiennent. C’est la magie des relations internationales, de la diplomatie. Observez bien l’air grave, la compassion affichée avec les morts de Charlie Hebdo, les policiers, les inconnus des 7 et 9 janvier. Maintenant, pensez aux deux présidents et aux « magouilles » diplomatiques, économiques et de « relations internationales » entamées avec des pays connus  -en dépit des dénégations des uns et des autres- pour leur leur proximité avec des mouvements terroristes.

Photo : Orban-Pool/Sipa/Rex

Photo : Orban-Pool/Sipa/Rex

Et si vous avez un peu de temps, vous pouvez aussi revoir le documentaire Syriana qui tente d’expliquer le chaos dans lequel les « dirigeants » politiques et économiques plongent le monde. Certains pour le pouvoir, d’autres pour l’argent. Ceux qui payent le prix sont toujours les mêmes.

Source: http://reflets.info/le-qatar-la-france-sont-dans-un-bateau-le-terrorisme-ne-tombe-pas-a-leau-que-reste-t-il/