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Pour le Deep Packet Inspection de Qosmos aussi, « Tor stinks ».

Saturday 12 April 2014 at 01:30

tumblr_m4slpgWnS21qd9dz2o1_500C’est la fête pour Qosmos. Alors que l’entreprise est visée par une enquête pour complicité d’actes de tortures, Reflets a obtenu quelques informations supplémentaires sur leurs sondes de Deep Packet Inspection, ces briques matérielles et logicielles qui permettent la discrimination des paquets interceptés sur les réseaux IP selon leur contenu. Ces mêmes sondes exportées en Syrie pour Assad via l’entreprise italienne Area SpA et capables de détecter et classer explicitement les trafics aussi suspects que les visites sur les sites du New York Times, TF1, YouPorn, PornHub, Deezer ou encore La Redoute (si, si, c’est écrit dans la doc’).

Passons sur l’amour de Thibaut Bechetoille pour les droits de l’Homme. Deux questions nous intéressent pour étudier les sondes Qosmos :

Cet article développe en particulier la façon dont les sondes Qosmos détectent qu’un trafic chiffré est celui d’un client Tor et non celui d’un navigateur web. Question sous-jacente : dans quelle mesure Tor reste-t-il pertinent face à la technologie Qosmos ?

Qosmos, une histoire de protocoles …

Les sondes Qosmos connaissent un grand nombre de protocoles, modélisés dans une structure reproduisant l’empilement de couches caractéristiques des réseaux IP. Par exemple, selon le modèle Qosmos, le protocole de couche inférieure au protocole laredoute est uniquement http car on n’accède au site de La Redoute que via le web. Le protocole http peut par contre être au-dessus de différents protocoles : tcp pour le cas usuel mais également (et pas seulement) socks4 et socks5 si le trafic est encapsulé dans des requêtes vers et depuis un proxy SOCKS. Socks4 et socks5 n’ont comme protocole de couche inférieure que tcp, lui-même ayant ip, ip6 et dns, et ainsi de suite jusqu’aux couches de transport.

Les possibilités d’empilement sont théoriquement infinies, mais les employés de Qosmos passent sans doute du temps à rechercher celles qui sont effectivement implémentées afin de ne modéliser qu’elles et développer des méthodes de détection associées. Le protocole dns est ainsi considéré comme sous-couche possible de ip peut-être du fait de l’existence d’iodine qui permet d’encapsuler du trafic IP dans du trafic DNS.

Les paquets passant à travers une sonde Qosmos sont donc marqués comme appartenant à certains protocoles selon les données qu’ils contiennent. Le gros du travail pour Qosmos est de catégoriser un flux avec un bon niveau de certitude en fonction des données observées. C’est facile dans certains cas (du HTTP ou du SMTP sur port standard sans chiffrement par exemple) et nettement moins dans d’autres (distinguer Tor de HTTPS lorsqu’on observe du trafic TLS sur le port 443).

… Et de « méta » données

On peut se souvenir de déclarations ici et là visant à dédramatiser les interceptions de masses sous prétexte qu’on n’enregistre « que les métadonnées ».

« Méta » ou pas, il est pourtant facile de voir le côté néfaste de cette captation : dans l’affaire Bettencourt, une poignée de personnes de pouvoir ont profité de leur position pour accéder aux fadettes (les métadonnées téléphoniques) d’un journaliste du Monde via la DCRI, piétinant ainsi allègrement le principe de protection des sources.

À ceci, il faut ajouter qu’on peut aisément considérer toute donnée comme une métadonnée. Cela semble en particulier être le cas chez Qosmos, ce qui permet le tour de passe-passe rhétorique décrit ci-dessus.

C’est simple. Un paquet IP contient les adresses source et destination dans ses métadonnées, et la charge utile du paquet (payload) en sont, par opposition, les données. Dans ces données, il peut y avoir un paquet TCP, dont les ports source et destination sont les métadonnées. Dans les données de ce paquet TCP, il peut y avoir une réponse HTTP, dont les métadonnées sont les en-têtes HTTP et les données sont du code HTML. Dans ce code, les balises « meta » sont les métadonnées… Et ainsi de suite. Tout n’est que métadonnées.

Chaque protocole connu par une sonde Qosmos possède des attributs, dont la valeur est assignée grâce aux (méta)données capturées. Il en résulte des assignations clé-valeur (exemple : assigner la valeur 404 à l’attribut code pour le protocole http) qui peuvent être ensuite exploitées par des mécanismes de prises de décision automatique.

Comment les sondes Qosmos (ne) détectent (pas) Tor ?

Par défaut, un client Tor se connecte à un ou plusieurs relais pour joindre l’ensemble du réseau Tor. La connexion vers ces relais est chiffrée avec du TLS générique, c’est-à-dire le même protocole de chiffrement que lorsqu’on utilise « https » dans un navigateur. De plus, Tor utilise souvent le port 443 pour ses connexions, qui est aussi le même que celui utilisé par nos navigateurs pour les connexions chiffrées.

Le problème pour Qosmos est donc de déterminer si un trafic chiffré avec TLS sur le port 443 est du trafic HTTPS ou du trafic Tor. Il leur faut donc trouver des critères de différenciation.

Avec l’adresse IP de destination ?

Les sondes Qosmos contiennent en dur une liste des relais publics Tor. Par défaut, un relai Tor a en effet son adresse IP listée publiquement dans des serveurs d’annuaire, et Qosmos met ses sondes à jour fréquemment pour suivre l’évolution de ces listes. Ceci est le premier et le plus simple facteur permettant de différencier un trafic Tor d’un trafic web chiffré.

Tor peut toutefois utiliser des ponts (bridges en anglais) qui sont simplement des relais non publics. Leur adresse IP a alors nettement moins de chances de figurer dans la liste connue par une sonde : il faut alors trouver autre chose pour détecter Tor.

Avec les détails des certificats TLS ?

L’Iran est parvenu à bloquer Tor quelques jours en se basant sur la date d’expiration des certificats TLS générés par les relais. En effet, lors de l’établissement d’une session TLS, les certificats sont échangés en clair et leur contenu peut être intercepté (date d’émission, date d’expiration, nom d’hôte associé, etc.). L’équipe Tor a rapidement sorti un correctif pour rendre les certificats TLS de Tor plus difficiles à isoler.

Coïncidence ou pas, nous avons appris que les sondes Qosmos ont longtemps détecté les connexions aux relais Tor en examinant les dates du certificat TLS. Il n’est toutefois pas certain que ce soient exactement les mêmes critères que ceux utilisés par l’Iran. Ce cas a quoi qu’il en soit été également corrigé par Tor.

Que reste-t-il si l’adresse du relai n’est pas connue et si le certificat TLS n’est pas reconnaissable ? D’après ce que nous savons, la dernière méthode implémentée par Qosmos est celle dite de la détection d’entropie sur le champ « Common Name » du certificat TLS. Ce champ, pour les certificats générés par les relais Tor, contient en effet un nom composé d’une suite aléatoire de lettres et chiffres, comme « www.2egiobtbgjufipddooov.net ». La détection d’entropie vise à caractériser cet aspect aléatoire. Dans l’usage standard, ce champ contient le nom de domaine du site que nous visitons (« torproject.org », par exemple).

Ou pas ?

Leur détection d’entropie est toutefois peu efficace à l’heure actuelle, ce qui signifie concrètement qu’une sonde Qosmos classera nombre de connexions à Tor comme connexions HTTPS standard. Si quelqu’un cherche à bloquer Tor en se basant sur les résultats d’une sonde Qosmos, il est donc peu probable qu’il y parvienne correctement.

En bref

Tor reste une solution probante face aux sondes Qosmos. On ne doute évidemment pas qu’à la fois les ingénieurs de Qosmos et les développeurs de Tor continuent leurs recherches, les uns pour améliorer la détection de Tor et les autres pour la dégrader.

En outre, les sondes Qosmos sont des équipements passifs et la meilleure détection de trafic Tor semblant exister est celle mise en place par le gouvernement chinois et qui requiert un test actif de l’adresse IP cible pour vérifier s’il s’agit d’un relai Tor. Lorsqu’une connexion chiffrée est initiée depuis l’intérieur du pays vers l’extérieur, une machine gouvernmentale se connecte à son tour et teste si la machine destination « parle » Tor. Si c’est le cas, un paquet TCP avec le flag RST est injecté vers le serveur, de telle sorte de forcer la fermeture de la connexion.

Quoiqu’il en soit, l’utilisation de Tor avec des ponts et éventuellement avec Obfsproxy reste tout à fait probante pour aller au-delà d’un filtrage passif basé sur les sondes Qosmos et qui chercherait à bloquer Tor sélectivement. Qosmos ne fait pas mieux que la NSA.

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Source: http://reflets.info/pour-le-deep-packet-inspection-de-qosmos-aussi-tor-stinks/


Minority Report France : prévenir les mouvements sociaux

Wednesday 9 April 2014 at 09:49

minority

C’est une bonne ou une mauvaise nouvelle, selon l’éclairage que l’on choisit : la gendarmerie française, a selon le Figaro

« créé le 1er janvier dernier, la sous-direction de l’anticipation opérationnelle (Sdao) [qui] se présente comme une «structure complémentaire, agissant de façon transparente et interactive» avec le renseignement territorial. Relayée par une chaîne de 500 analystes répartis à travers le pays et dont elle assure le pilotage, l’anticipation opérationnelle de la gendarmerie s’appuie sur sa puissante «base de données de sécurité publique». »

Et cette puissante base de données de sécurité publique « garde », toujours selon le quotidien,

« actuellement en mémoire quelque 150.000 fiches d’analyses passant au crible les conflits sociaux et leurs acteurs, ainsi qu’une multitude de signaux précoces permettant à la direction de la gendarmerie d’anticiper ses dispositifs de protection, notamment de la vingtaine de centrales nucléaires, et de maintien de l’ordre. Un logiciel «morphosyntaxique» permet, à partir d’un nom, de multiplier les croisements et d’éventuelles connexions. »

Ah ah ! Des fiches d’acteurs de conflits sociaux ! Oh oh ! On dirait bien que le socialisme de gouvernement est entré dans une phase intéressante : imaginez quand même que la gendarmerie fiche en termes de « sécurité publique » (donc dangereux et à surveiller comme tel) des acteurs de conflits sociaux… Ce qui voudrait dire qu’un conflit social est désormais officiellement une forme de terrorisme ? De crime, de délit ? Mais comme le stipule ce merveilleux billet du journal dont l’actionnaire principal est un homme de paix bientôt nobelisé (pour ses ventes d’armes à vocation pacifique), le but de la base n’est pas seulemet de ficher, mais aussi « d’analyser et passer au crible une multitude de signaux précoces permettant à la direction de la gendarmerie d’anticiper ses dispositifs de protection« .

Le tout est amélioré par « un logiciel «morphosyntaxique» [qui] permet, à partir d’un nom, de multiplier les croisements et d’éventuelles connexions. » Traduisez par « on prend en photos les activistes, on prend leurs noms si on peut, on met des mots clés, plein d’infos à la noix et après, un gros algorithme vient trier tout ça, faire des liens, donner des alertes, relie les gens entre eux pour pouvoir arrêter tout ce petit monde avant qu’ils n’agissent. » Parce qu’anticiper ses dispositifs de protection ce n’est pas seulement installer des barrières de protection avant une manif. D’ailleurs le grand manitou de cette cellule high-tech de type « Minority Report » ne cache pas ses intentions, puisqu’il parle « d’adversaires » et de « degré de riposte » vocabulaire qui laisse entendre un futur un peu particulier :

«(…)l’anticipation opérationnelle offre un éclairage spécifique permettant d’identifier les modes opératoires, les moyens déployés par nos adversaires ainsi que leur degré de radicalité afin d’ajuster notre niveau de riposte, précise le colonel Pierre ­Sauvegrain, patron de la Sdao. Il est essentiel d’avoir un regard le plus précis sur les ultras qui se glissent parmi les “bonnets rouges” ou les manifestants de Notre-Dame-des-Landes.» Pour les gendarmes, le renseignement est consubstantiel à la fonction. Ce qui confère à cette force 100.000 «capteurs» potentiels.»

Bienvenus dans la France de Minority Report, équipée de forces de l’ordre d’anticipation opérationnelle, de capteurs opérationnels et prêtes à stopper ses adversaires : les acteurs des conflits sociaux.

Y aurait-il , dans ce pays, comme une crainte future à haut niveau au sujet des citoyens vs le pouvoir politique? Mais non, mais non, tout ça n’est que modernisation, amélioration, optimisation de la gendarmerie. Le reste n’est…qu’anticipation. Et l’anticipation, c’est de la science-fiction, tout le monde le sait.

Le Figaro.fr : La gendarmerie table sur l’anticipation opérationnelle

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Source: http://reflets.info/minority-report-france-prevenir-les-mouvements-sociaux/


Pourquoi parler de l’emploi au lieu du travail ?

Tuesday 8 April 2014 at 19:52

La novlangue est une arme de manipulation massive. Particulièrement bien employée, elle peut permettre un grand nombre de choses pour ceux qui l’utilisent, c’est-à-dire les gens de pouvoir. En 2014, un mot est employé à toutes les sauces, récupéré, dégueulé à qui mieux mieux par les dirigeants qu’ils soient d’entreprises ou du pouvoir politique : l’emploi. Regardons de plus près, après le superbe discours de novlangue de Manuel Valls, nouveau Premier Sinistre de la Fraaaaance, ce qu’il en est de ce fameux concept de l’emploi.

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Des courbes, du pouvoir d’achat, et de l’emploi, mais pas de travail…

Ce n’est pas un effet innocent de la réalité économique si l’on parle de courbe du chômage, au lieu de parler des millions de personnes qui cherchent du travail et n’en trouvent pas. Le pouvoir d’achat est lui aussi une belle métaphore pour parler de la paupérisation de plus en plus grande d’une part toujours croissante de la population hexagonale. Mais le mot le plus beau, le plus pervers, le plus lamentable, utilisé à l’envi, est celui d’emploi. Imaginez quand même qu’un ministère existe, et qu’il porte un nom très clair pour parler d’un concept évident : celui du travail. Et pourtant, le ministère du Travail, parle…d’emploi. Alors que travailler est quelque chose de concret : c’est un concept assez intéressant qui veut que quelqu’un exerce un métier, ou une activité précise, et est rétribué ou non pour cela.

Un travail peut être bénévole, mais il a une valeur, il est synonyme d’une somme d’efforts effectués par celui qui l’exerce. Tout le monde est unanime pour s’accorder sur ce constat : travailler est une chose qui peut être épanouissante, aussi bien qu’aliénante, mais on sait ce que c’est. Alors pourquoi les praticiens de la novlangue politique ne parlent-ils jamais de travail, mais uniquement d’emploi ? Alors qu’ils ont créé un ministère du travail ?

L’emploi, c’est bien pratique…

Parler d’emplois c’est parler d’unités, c’est une manière de sortir de la réalité humaine, de régler l’urgence, le problème humain du manque de travail avec des chiffres : il faut créer X emplois, nous avons un problème de création d’emplois, les entreprises devraient générer tant d’emplois avec le dernier pacte à la mords-moi-le-nœud savamment concocté dans les cabinets des crânes d’œuf de Bercy —ou du ministère du travail désormais aux abonnés absents, si ce n’est dans l’intitulé. Avec l’emploi, on ne parle pas de la réalité, on discute juste chiffres, courbes, tendances. C’est bien pratique. Ca évite de traiter du fond de l’affaire, de la merde dans laquelle sont les gens qui n’ont pas du tout de travail, pas assez de travail, ou un travail pas bien rémunéré.

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L’emploi est un outil statistique. Le travail est une expression de l’engagement dans la société, un rôle. Qui veut un emploi ? Les praticiens de la novlangue se sont-ils posés cette question ? Les gens ne veulent pas un « emploi », ils veulent un travail : une activité qui correspond à leurs compétences, leur talent, leur métier. Un musicien travaille son instrument, il ne s’emploie pas à en jouer. Musicien c’est un travail, pas un « emploi ». Parce que trouver un emploi à quelqu’un, en réalité, c’est simple : on balance la personne dans n’importe quoi de vaguement rémunéré, et c’est fait, elle a un emploi. On emploie des gens : on leur donne un salaire, et puis les vaches sont bien gardées. Très sincèrement, les entreprises ont besoin de gens de métier, de gens qui travaillent, donc de travailleurs. Pas de vulgaires employés. Mais c’est là que le bât blesse, et que la novlangue est importante : les travailleurs, ça coince en novlangue 2.0.1.4.

 Le travailleur, cette bestiole disparue

Oui, en 2014, on a des employés, et donc des emplois. Les travailleurs ? Disparus mon brave, y’en a plus. Casfaitpus. On a plus ça en boutique. Remarquez que « travailleurs » ça fait un peu peur, hein : on sent les communistes avec  la faucille entre les dents et le marteau planqué dans le dos. Si vous estimez qu’il faut créer du travail, permettre aux gens de travailler, vous arrivez vite aux travailleurs, et c’est ennuyeux dans la novlangue actuelle. Petit point spécial talonnettes : l’ancien président de la République française a beaucoup parlé de travail, avec un slogan incroyable « travailler plus pour gagner plus ». Mais toute sa rhétorique novlanguesque est resté bloquée là dessus, puisqu’il est très vite revenu sur l’emploi, ses création, ses chômeurs, son manque de flexibilité, etc, etc…Pas de travailleurs. Pourquoi ? Et bien voyez-vous, les travailleurs, ça se réunit, ça fait des grèves, ça revendique, c’est politique. Un employé ? Heu…un employé, c’est docile, ça a peur, ça craint pour son « emploi », un employé ça ferme surtout sa gueule. Oui, la différence entre emploi et travail existe. Elle est très importante. Et le problème français (comme d’autres pays industriels), c’est que le travail, en réalité, c’est terminé. Donc, parlons emplois, ça ne mange pas de pain.

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Le fond de l’affaire est donc là : il n’y a quasiment plus de travail. Juste des « emplois », dans les services surtout. Des trucs pas terribles, que n’importe qui peut faire, ou alors, à l’inverse, très qualifiés, mais en petit nombre. La désindustrialisation, ses travailleurs désintégrés, est passée par là. La compétition mondialisée repue de délocalisations aussi. Que fait-on quand il n’y a presque plus de travail ? On crée des emplois. Même bidons, plus ou moins fabriqués, aidés, n’importe quoi pourvu que ça cache ce phénomène terrifiant qu’est la disparition du travail. Employons mes braves, employons ! Et surtout n’oubliez pas de chercher un emploi, pas un travail : on ne sait jamais, vous pourriez avoir un certain pouvoir à termes. Le pouvoir qu’un travail procure : ne dit-on pas « travailler à » ? Parce que « s’employer à », vous avouerez qu’on est plus proche de la difficulté que de l’action positive. On sent les rames et les vents contraires dans l’expression « s’employer à », non ?

Tout va donc résider, dans les mois qui viennent, dans la capacité du nouveau Premier Sinistre à démontrer qu’il réussit à inverser la courbe du chômage (en dégageant un maximum d’indemnisés de Pôle-emploi (pas du Pôle-travail, ça n’existe pas, étrange, non ?), augmenter le pouvoir d’achat (rendre un tout petit moins pauvre une partie exsangue de la population) et créer de l’emploi (filer des ronds ou en prendre moins à des entreprises pour qu’elles créent des postes qu’elles auraient créés de toute manière).

Quant au travail et aux travailleurs, ils attendront. La question n’est pas la réalité, non. La question est ce que l’on arrive à faire croire aux masses. Le reste est sans intérêt. A bon entendeur…

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Source: http://reflets.info/pourquoi-parler-de-lemploi-au-lieu-du-travail/


La Cour de Justice européenne va se prononcer sur la rétention de données par les fournisseurs de services de télécommunication

Monday 7 April 2014 at 10:43

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Demain, mardi 8 avril à 9h30, la Cour du Justice européenne rendra un arrêt qui pourrait profondément modifier les législations sur la rétention de données par les fournisseurs de services de télécommunications. Petit rappel : « Les États membres doivent obliger les fournisseurs de services de télécommunication (comme les opérateurs de téléphonie ou les fournisseurs d’accès à Internet) à conserver les données de connexion de leurs clients afin de pouvoir identifier, le cas échéant, les auteurs d’infractions graves (terrorisme, pédopornographie ou harcèlement sexuel en ligne par exemple). Les données peuvent être conservées, selon le choix des pays, entre 6 mois et 2 ans. Les fournisseurs doivent notamment conserver les données qui permettent d’identifier la source, la destination, la date, l’heure et la durée des communications, le type de communication, la machine utilisée pour communiquer ainsi que la localisation des équipements de communication mobile [1]. En revanche, la directive n’autorise pas la conservation du contenu de la communication et des informations consultées ».

Comme l’indique la Cour de Justice européenne, « La High Court (Cour suprême, Irlande) ainsi que le Verfassungsgerichtshof (Cour constitutionnelle, Autriche) demandent à la Cour de justice d’examiner la validité de la directive, notamment à la lumière de deux droits fondamentaux garantis par la charte des droits fondamentaux de l’Union européenne, à savoir le droit fondamental au respect de la vie privée et le droit fondamental à la protection des données à caractère personnel ».

En clair, la question posée est :  cette conservation des données des utilisateurs ne contrevient-elle pas à leur droit fondamental au respect de leur vie privée ?

Heureuse surprise, l’avocat général, M. Pedro Cruz Villalón pense que c’est bien le cas. La Cour suivra-t-elle ses conclusions ? Si tel était le cas, les Etats pourraient être amenés à devoir revoir leurs législations. Et nous retrouverions un peu de « privacy ». On imagine les cris d’orfraies des services de police et de renseignement qui auraient dès lors du mal à remonter le temps pour scruter l’activité des internautes. L’enregistrement pas à pas de la vie des internautes est devenu une banalité alors qu’il reste encore peu admis que l’on enregistre « au cas où » les faits et gestes des mêmes individus dans leur vie de tous les jours (qui a envoyé une lettre à qui, qui a dit quoi dans quel café, qui a vu tel ou tel film au cinéma, etc.).

Voici le communiqué de la Cour de Justice européenne :

La High Court (Cour suprême, Irlande) ainsi que le Verfassungsgerichtshof (Cour constitutionnelle, Autriche) demandent à la Cour de justice d’examiner la validité de la directive, notamment à la lumière de deux droits fondamentaux garantis par la charte des droits fondamentaux de l’Union européenne, à savoir le droit fondamental au respect de la vie privée et le droit fondamental à la protection des données à caractère personnel.

La High Court doit trancher un litige qui oppose la société irlandaise Digital Rights aux autorités irlandaises au sujet de la légalité de mesures nationales portant sur la conservation de données relatives aux communications électroniques. Le Verfassungsgerichtshof est saisi de plusieurs recours en matière constitutionnelle introduits par la Kärntner Landesregierung (gouvernement du Land de Carinthie) ainsi que par MM. Seitlinger, Tschohl et 11 128 autres requérants. Ces recours visent à obtenir l’annulation de la disposition nationale qui transpose la directive en droit autrichien.

Dans ses conclusions du 12 décembre dernier (voir également le communiqué de presse n° 157/13), l’avocat général, M. Pedro Cruz Villalón, a estimé que la directive sur la conservation des données est, dans son ensemble, incompatible avec l’exigence selon laquelle toute limitation de l’exercice d’un droit fondamental doit être prévue par la loi. Selon l’avocat général, la directive constitue une ingérence caractérisée dans le droit fondamental des citoyens au respect de la vie privée. L’avocat général souligne, à cet égard, que l’exploitation de ces données peut permettre l’établissement d’une cartographie aussi fidèle qu’exhaustive d’une fraction importante des comportements d’une personne relevant strictement de sa vie privée, voire d’un portrait complet et précis de son identité privée. Il existe, par ailleurs, un risque accru que les données conservées soient utilisées à des fins illicites et potentiellement attentatoires à la vie privée ou, plus largement, frauduleuses voire malveillantes. En effet, les données ne sont pas conservées par les autorités publiques ni même sous leur contrôle direct, mais par les fournisseurs de services de communications électroniques eux-mêmes. De plus, les données peuvent être accumulées dans des lieux indéterminés du cyberespace. Au regard de cette ingérence caractérisée, la directive aurait dû, selon l’avocat général, définir les garanties minimales encadrant l’accès aux données collectées et conservées ainsi que leur exploitation. En renvoyant aux États membres le soin de définir et d’établir ces garanties, la directive ne respecte pas l’exigence selon laquelle toute limitation de l’exercice d’un droit fondamental est prévue par la loi. L’avocat général estime également que la directive sur la conservation des données est incompatible avec le principe de proportionnalité, dans la mesure où elle impose aux États membres une garantie de conservation d’une durée maximale de deux ans. Dans ses conclusions, M. Villalón considère qu’aucune justification suffisante n’a été apportée pour que la durée de conservation des données soit fixée à plus d’une année.

Que se passera-t-il si la Cour déclare la directive invalide dans son ensemble ? Tout d’abord, une déclaration en invalidité n’entraîne pas, à proprement parler, l’annulation de l’acte en cause. Contrairement à l’annulation qui provoque la disparition pure et simple de l’acte, un acte déclaré invalide continue à subsister dans l’ordre juridique, mais est inapplicable avec effet rétroactif. Toutefois, lorsqu’un acte est déclaré invalide dans son intégralité, la différence entre invalidité et annulation est de pure forme : l’acte dans son entier n’a plus vocation à s’appliquer à compter de sa date d’entrée en vigueur (étant entendu que la Cour peut limiter les effets dans le temps de l’arrêt en raison d’impérieuses considérations de sécurité juridique).

Une déclaration en invalidité est irrévocable et produit un effet erga omnes dans le sens où, bien que l’arrêt ne s’adresse qu’au juge national qui a saisi la Cour, tout autre juge doit considérer l’acte comme invalide pour les besoins d’une décision qu’il doit rendre. Les juridictions nationales ne peuvent donc plus appliquer l’acte déclaré invalide.

Quant aux effets de la déclaration en invalidité dans l’ordre juridique interne, il appartient aux autorités nationales de tirer les conséquences, dans leur ordre juridique, de ladite déclaration. Les juridictions nationales peuvent ainsi être conduites à déclarer inapplicables les mesures nationales adoptées sur la base de l’acte invalidé (exemples : loi nationale transposant la directive). Le législateur national peut également décider d’abroger les mesures prises en application de l’acte européen invalide. Lorsqu’une décision définitive a été rendue au niveau national et que cette décision est remise en cause postérieurement par un arrêt préjudiciel de la Cour, les autorités nationales ne peuvent revenir sur cette décision que si le droit national leur reconnaît un tel pouvoir dans le contentieux interne.

Il appartient également aux institutions compétentes de l’Union de prendre les mesures nécessaires pour remédier à l’invalidité constatée. Lorsque l’adoption d’un nouvel acte ne permet pas de redresser le tort qui a pu être infligé par l’acte invalide, les institutions sont tenues de réparer le préjudice qui a résulté de l’illégalité commise, sous réserve de l’existence d’une faute, d’un préjudice et d’un lien de causalité.

[1] Directive 2006/24/CE du Parlement européen et du Conseil, du 15 mars 2006, sur la conservation de données générées ou traitées dans le cadre de la fourniture de services de communications électroniques accessibles au public ou de réseaux publics de communications, et modifiant la directive 2002/58/CE (JO L 105, p. 54).

 


[1] Directive 2006/24/CE du Parlement européen et du Conseil, du 15 mars 2006, sur la conservation de données générées ou traitées dans le cadre de la fourniture de services de communications électroniques accessibles au public ou de réseaux publics de communications, et modifiant la directive 2002/58/CE (JO L 105, p. 54).

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Source: http://reflets.info/la-cour-de-justice-europeenne-va-se-prononcer-sur-la-retention-de-donnees-par-les-fournisseurs-de-services-de-telecommunication/


En politique, il faut toujours garder espoir : #valls

Tuesday 1 April 2014 at 19:16

novlangue

Ce qui est intéressant dans le « moment politique » que le pays des 500 fromages et des ronds-points payés par vos impôts vient de vivre, c’est qu’il est totalement absurde. Imaginez quand même qu’après deux ans de hollandisme mou et ennuyeux à mourir, mais marqué par une austérité colossale toute bruxelloise  imposée aux masses, doublée de cadeaux bidons aux entreprises qui ne changeront rien à la problématique économique, le président du changement c’est maintenant a décidé de…changer de premier sinistre et de gouvernement ! Whaooooo : féroce. On reste pantois. A cause de quoi ? Des élections locales.

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Ah, bon, ok, pas très logique, mais bon, perdre 157 villes de plus de 9000 habitants, ça marque mal. On sent comme un agacement électoral des 62% qui ont eu le courage d’aller se taper cet exercice de plus en plus ridicule nommé « élection ». Alors on change de sinistre et de gouv. Comme pas mal d’analyses expliquent que c’est-parce-que-la gauche-elle-y-croit-plus-et-qu’elle-va-plus-assez-voter, la logique voudrait que le super président du changement nomme quelqu’un plus à gauche, non ? Et bien non, au contraire, il nomme le plus à droite de tous les ténors du parti social démocrate (de droite) appelé par certains « Parti Socialiste » : Manuel Valls.

Attention, l’usage de Novlangue peut nuire à la santé démocratique

Oui, mais si c’est absurde d’un point de vue de la politique réelle, pour qui s’intéresse à ce qui se passe ou non dans ce pays dépressif, c’est autre chose du côté de l’élite qui gouverne. Hollande pense qu’il doit jeter en avant le plus populaire des pipoles de la politique. Il est beau, bronzé, il parle clair, on sent les muscles sous la chemise blanche impeccable, c’est un hidalgo à la poigne de fer, il peut séduire l’électorat sécuritaire de la droite pas trop à droite, c’est Valls ! Et ça va plaire à ceux qui répondent aux sondages débiles qui demandent « quelle est votre personnalité politique préférée« . En plus, pour ne rien gâcher, il ne pourra pas se présenter à une primaire socialo en 2017 au cas où Hollande ne se représenterait pas, ce qui pourrait bien arriver.

La novlangue est au cœur du processus dit « démocratique » actuel. Le reste ne sert à rien, on s’en fout. En 2014, encore plus qu’auparavant, on inverse des courbes, on attend la reprise de la croissance, on vend des contrats aux Chinois, on salue le courage des Français, on compatit, on assume ses responsabilités. Là, Valls va relancer la « justice sociale ». Whaouuuu : ça donne envie ça ! Mais c’est quoi au juste la justice sociale ? Comment ça fonctionne ? La justice on voit ce que c’est. Le social aussi, à peu près. La justice sociale…? Mais ce n’est pas grave, on va vous faire patienter jusqu’aux prochains rendez-vous électoraux, vous inventer des nouveaux mots, des nouveaux concepts, des pactes, des réformes, des plans, des changements de cap, bien formatés par des canaux médiatiques surentraînés à relayer cette langue du néant et du vide politique.

A Reflets, nous ne sommes pas chiens et nous allons tenter d’aider Manuel Valls. Pour ce faire, il y a un outil en ligne, gratuit, qu’il faut à tout prix lui faire connaître : le pipotron. Exemple en direct d’un discours que le nouveau premier sinistre Manuel Valls ne manquera pas de tenir :

« Pour réagir face à la crise actuelle, il faut de toute urgence remodeler l’ensemble des modalités  s’offrant à nous permettant une plus grande justice sociale, et ce, le plus rapidement possible. En ce qui concerne l’orientation générale de ma politique, je recommande de favoriser l’ensemble des synergies s’offrant à nous, parce qu’il s’agit de notre dernière chance de sortir de la situation très difficile dans laquelle le pays est plongé. »

Mais on peut penser que Manuel Valls n’aura pas besoin du pipotron, puisque comme le dit l’inventeur du pipotron lui-même :

« Lorsque l’on découvre le pipotron pour la première fois, on réalise que d’autres l’ont découvert avant nous. Il y en a même certains (vous les avez peut-être déjà rencontrés) qui ont un pipotron intérieur et qui peuvent se passer de toute assistance de l’informatique pour synthétiser brillamment une situation d’apparence complexe. »

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Source: http://reflets.info/en-politique-il-faut-toujours-garder-espoir-valls/


SàT : le couteau suisse Libre et open source de la communication

Tuesday 1 April 2014 at 12:05

C’est un projet de développement logiciel qui arrive à son terme et possède un potentiel vraiment intéressant. Basé sur le protocole XMPP, Salut à Toi (SàT) est un logiciel client libre et open source de « communication globale »— étonnant par ses nombreuses fonctionnalités et…son engagement politique. Micro-blogging, blogging, messagerie instantanée, gestion de communautés, échange de fichiers, télécommande vidéo, radio collective, gestion par interface graphique, web ou en ligne de commande : le terme de couteau suisse de la communication n’est pas un vain mot lorsqu’on se penche sur SàT.

libervia

SàT n’est pas un réseau social en tant que tel, mais peut permettre d’en créer, il n’est pas non plus une xème tentative de créer une alternative à FaceBook ou Twitter, mais pourrait permettre de le faire. Quel est donc ce LLNI (Logiciel Libre Non Indentifié) ? Reflets s’est penché sur ce nouveau bébé issu du monde du Libre, poussé par un (plutôt) jeune développeur français aidé de quelques comparses qui croient que l’on peut « changer les choses » grâce à l’informatique.

SàT : approche de base

Techniquement c’est une « suite de logiciels clients » basée sur le protocole XMPP, traduisez par : des outils de communication multi-interfaces. Il est donc possible de se connecter à SàT via un navigateur (là, pas besoin de client bien entendu), ou bien une application native en mode graphique, mode texte ou en ligne de commande. Le principe de SàT est de pouvoir communiquer, échanger, avec des communautés existantes, en créer de nouvelles, sans être dépendant d’un serveur central. La notion de réseau décentralisé est au cœur du projet SàT, puisque si vous pouvez utiliser le réseau de serveurs Jabber dans un premier temps, rien ne vous empêche de créer votre propre serveur. Les passerelles avec d’autres réseaux sont possibles, comme IRC et permettent de relier vos fonctionnalités de communication SàT à d’autres existantes.

screenshots

Venons-en justement aux fonctions principales qu’offre Salut à Toi :

  • Microblogage: partagez vos moindres pensées immédiatement
  • Permissions de groupes: partagez uniquement avec les personnes voulues
  • Partage de fichiers
  • Jeux
  • Interactions avec les autres réseaux: parlez à vos amis sur IRC, StatusNet, d’autre réseaux XMPP, ou potentiellement n’importe quoi
  • Accès avec le client courriel: connectez directement n’importe quel client courriel (MUA) comme KMail ou Thunderbird, et envoyez des message sur n’importe quel réseau supporté
  • et de très nombreuses autres fonctionnalités (c’est extensible !)

SàT : contrat social

Le mieux pour se faire une idée est d’aller dans un premier temps tester la version de démonstration en version https, sur libervia.org. Pour les versions clientes, vous pouvez télécharger et utiliser le client « Wix » (appli graphique de bureau) « Primitivus » (mode texte) ou Jp, le client en ligne de commande (GNU/Linux uniquement pour l’instant). Une nouvelle version graphique au nom évocateur  de Bellaciao est en cours de développement, codée en C++ et QT.

SàT, comme il l’était stipulé en introduction de ce papier est un logiciel libre « politique », ce qui peut surprendre…ou pas les utilisateurs. La technologie n’étant pas neutre—malgré ce que l’on peut souvent entendre à ce sujet— les développeurs de SàT ont tenu à établir un contrat social dont le préambule devrait intéresser et toucher au vif un grand nombre de lecteurs de Reflets :

Le projet « Salut à Toi » est né d’un besoin de protection de nos libertés, de notre vie privée et de notre indépendance. Il se veut garant des droits et libertés qu’un utilisateur a vis à vis de ses propres informations, des informations numériques sur sa vie ou celles de ses connaissances, des données qu’il manipule; et se veut également un point de contact humain, ne se substituant pas aux rapports réels, mais au contraire les facilitant. Salut à Toi lutte et luttera toujours contre toute forme de main mise sur les technologies par des intérêts privés. Le réseau global doit appartenir à tous, et être un point d’expression et de liberté pour l’Humanité.

À ce titre, « Salut à Toi » et ceux qui y participent se basent sur un contrat social, un engagement vis à vis de ceux qui l’utilisent.

Le contrat social de SàT est basé sur la notion de liberté, et donc des fondements du logiciel Libre, de décentralisation généralisée, de lutte contre les dérives autoritaires, contre la censure, le contrôle du privé, les abus commerciaux, et pour la fraternité : on ne peut pas faire moins politique.

Conclusion provisoire

SàT est un projet en cours d’aboutissement, les développeurs continuent à l’améliorer et pensent qu’il sera en version grand public, de production, cet été. Alors que les firmes géantes des réseaux sociaux utilisent nos données sans limite, centralisent et capturent les échanges d’une grande partie de la population mondiale, il semble nécessaire de soutenir  toutes les tentatives effectuées pour nous rendre des outils de communication libres. SàT est l’une de ces tentatives. Appuyée sur un protocole ouvert, libre et robuste, elle pourrait se transformer en une alternative crédible aux réseaux sociaux des firmes privées, comme aux nombreux systèmes privatifs du « Claude ». Si vous êtes développeurs et intéressés par le projet et son potentiel, contactez les créateurs de SàT : ils sont très cools…

Des démos vidéos de SàT, très pédagogiques sont visibles ici : http://www.salut-a-toi.org/screenshots.html#screenshots

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Source: http://reflets.info/sat-le-couteau-suisse-libre-et-open-source-de-la-communication/


Crétins durs

Tuesday 25 March 2014 at 16:40

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Il semble bien que les élections municipales fassent couler de l’encre. Beaucoup d’encre. Les analyses politiques fusent. Les plateaux télé se succèdent, avec leurs cortèges de politiciens. Et qu’en retire-t-on ? Pas grand chose.

Une seule certitude : la population se sent de moins en moins concernée par les élections, quelles qu’elles soient.

A l’heure où 90 % des Français sont présents sur les réseaux sociaux, les logorrhées des politiques tombent pour un bon tiers de la population dans le vide. Ce gros tiers ne croit plus un mot de ce qui lui est raconté, de quelque bord que cela vienne. Il est largement surinformé.

Pour le reste, il y a bien quelques personnes qui y croient encore sincèrement, candidement. D’autres encore sont comme les membres d’une secte. Ils croient dur comme fer ce que peuvent dire leurs champions.

Si, si. Balkany, Copé réélus au premier tour, Gilles Bourdouleix ou Serge Bechter en passe de l’être, n’est-ce pas une preuve irréfutable de l’aveuglement sectaire de certains électeurs ? Que l’on trouve encore des gens pour défendre Nicolas Sarkozy après sa bafouille dans la Pravda Le Figaro, n’est-ce pas au-delà de toute rationalité ?

De l’autre côté de la barrière, on a des politiques qui continuent leurs discours marketing, visant uniquement à leur assurer un boulot fort bien rémunéré. Il faut bien faire tourner la secte…

Leurs discours sont à des années-lumière des préoccupations de la population à laquelle ils s’adressent. Leurs promesses sont à l’opposé de ce qu’ils feront et ça, tout le monde le sait depuis des années.

Leur réponse à la montée du front national ? Un remaniement ? En tout cas, cette hypothèse fait parler la presse. Un remaniement pour quoi faire ? Pour continuer une politique aux antipodes des besoins des 99 % ?

On a donc d’un côté des crétins durs qui votent aveuglément pour des partis politiques dont on connaît les turpitudes depuis des années. Des crétins durs qui pensent qu’en portant le front national au pouvoir, ils obtiendront quoi que ce soit de positif.

De l’autre, des crétins durs qui continuent leur tambouille politicienne et se contrefoutent de ce que les électeurs veulent.

Au milieu ? Des crétins durs qui continuent d’inviter sur leurs plateaux des politiques qui débitent leurs inepties de crétins durs au kilomètre, précipitant le déroulé du drame qui se profile : un ou une chef de l’Etat front national dans quelques années. Avec tous les risques évidents que cela sous-tend.

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Source: http://reflets.info/cretins-durs/


LQDN pose les bonnes questions : qui pour répondre ?

Monday 24 March 2014 at 20:53

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La Quadrature Du Net vient de publier aujourd’hui un article dénonçant les pratiques de collaboration du gouvernement auprès des services de renseignements anglais dans le cadre de la surveillance des communications de la population française. L’opérateur français France Telecom-Orange est aussi pointé du doigt, les documents d’Edward Snowden — ainsi qu’un article du journal Le Monde — incitant à penser que le plus grand opérateurs de télécommunications de l’hexagone soit bien celui  :

« qui aide (…) les services de renseignement français, lesquels disposeraient« d’un accès libre et total à ses réseaux et aux flux de données qui y transitent » en dehors de tout cadre légal« .

Toutes ces informations ont déjà été largement traitées par Reflets, et les révélations sur ces pratiques de surveillance par des entreprises françaises, à l’étranger, comme les forts soupçons de pratiques équivalentes au niveau national, ont été effectuées sur notre site bien avant que Snowden ne livre ses documents ou que Le Monde ne s’en préoccupe.

Au delà de cet aspect purement anecdotique, mais qui révèle une forme de suivisme des médias français et d’auto-censure sur ces sujets, l’indignation de LQDN qui déclare que « Depuis des mois, l’exécutif français s’enferme dans un silence assourdissant pour échapper au débat démocratique sur la surveillance d’Internet. Cette position n’est plus tenable au vu des éléments qui s’accumulent et qui démontrent l’inquiétante fuite en avant dans ce domaine. Il est grand temps que l’ensemble des acteurs institutionnels – qu’il s’agisse de François Hollande, du gouvernement, du Parlement, de l’autorité judiciaire ou même de la CNIL – soient mis devant leurs responsabilités pour que ces graves violations des droits fondamentaux cessent et que leurs responsables soient condamnés », semble tout à fait légitime.

Qui pour répondre ?

Le silence du gouvernement français, comme celui de l’entreprise France Telecom-Orange dont l’Etat est le principal actionnaire, semble être un bon moyen pour qu’aucune prise ne soit possible sur ce sujet. LQDN rappelle que

« le rapport de la commission d’enquête du Parlement européen, adopté le 12 mars dernier, indique ainsi que « les parlements britannique et français n’ont (…) pas souhaité participer aux travaux de la commission » et précise que les responsables de la DGSE et de la DGSI ont refusé d’être auditionnés »

L’Europe réagit aux révélations des indélicatesses de la NSA à son encontre et diligente une enquête — enquête à laquelle les parlementaires français refusent de participer ? Pourtant, qui donc d’autres que les parlementaires, dans le système actuel, peuvent demander des réponses au gouvernement sur ces questions de violation des libertés par des pratiques illégales des services de l’Etat ? Personne. Puisqu’en réalité, ni LQDN, ni les médias, ou les citoyens n’ont ce pouvoir. La démocratie représentative est ainsi faite. Il est donc temps de se demander pourquoi aucuns des élus des chambres représentatives ne veut se saisir de ce dossier, pourtant central dans la vie démocratique française.

Qui peut donc faire réagir les parlementaires, pour qu’enfin quelqu’un au sommet réponde aux questions sur les activités illégales de l’Etat français envers ses citoyens ? Et si personne ne le peut : que cela signifie-t-il ?

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Source: http://reflets.info/lqdn-pose-les-bonnes-questions-qui-pour-repondre/


NEPAL : Est-ce ainsi que les femmes vivent ?

Monday 24 March 2014 at 12:32

Ce reportage a été réalisé par Marie Dorigny. Elle a travaillé toute sa vie de reporter sur le travail des enfants, les violences faites aux femmes, la traite des êtres humains. Cette fois, elle s’est penchée sur la vie des femmes au Népal. Un pays dont on parle ces jours-ci pour évoquer le sort des Népalais au Qatar où, semi esclaves, ils construisent les stades de la coupe du monde de foot. Et en meurent. L’afflux des Népalais au Qatar a bien entendu une cause. Celle-ci se trouve au Népal. Leur émigration massive a aussi des conséquences dans leur pays d’origine. C’est tout cela que vous allez comprendre en visionnant les photos de Marie Dorigny et en lisant leurs légendes.


 

Est-ce ainsi que les femmes vivent ?

Dans l’ancien royaume himalayen, les femmes sont devenues les premières victimes de la pauvreté et de la violence qui ont explosé depuis la fin de la guerre civile. Le suicide est  désormais la première cause de mortalité chez les jeunes Népalaises.

Avril 2006, la monarchie qui dirigeait le Népal depuis plus de deux cents ans tombe. Un gouvernement de coalition républicain prend la suite, avec à sa tête ces mêmes maoïstes qui avaient déclenché une guerre civile de dix ans. Avec les accords de paix et l’arrivée d’une nouvelle classe politique, le pays tout entier reprend espoir.

Las, sept ans plus tard, le Népal -et tout particulièrement sa capitale Katmandou- vit une situation encore plus cauchemardesque que la précédente. Les gouvernements successifs ont échoué à mettre en place un modèle de développement économique durable. Privé de ressources naturelles, dépourvu de toute industrie, en butte à l’augmentation mondiale des matières premières, le Népal survit tout juste grâce à l’argent de sa diaspora et à l’aide internationale. La corruption est générale, l’Etat démissionnaire. Le pays tout entier est suspendu à la tenue de nouvelles élections, sans cesse reportées. Tout comme la rédaction d’une nouvelle Constitution.

Les conditions de vie se sont terriblement dégradées, en particulier pour les paysans. Désespérés de voir leur sort s’améliorer un jour, ils ont entamé un vaste mouvement d’exode, vers la capitale mais aussi l’Inde ou les pays du Golfe. Les villages se vident.

Une migration accentuée par les épisodes de famine qui se répètent de plus en plus fréquemment dans les zones rurales, en raison des changements climatiques dans cette région himalayenne. Les faubourgs de Katmandou explosent sous la pression démographique. Inconnus jusqu’alors, les bidonvilles se multiplient et accueillent désormais des milliers de familles totalement démunies qui doivent développer de nouvelles stratégies de survie.

Premières victimes de ces bouleversements, les femmes et les jeunes filles, qui subissent  des abus de toutes sortes. Les violences domestiques, traditionnellement présentes dans la société népalaise, ont explosé, du fait de la misère et du chômage. L’alcool fait des ravages.

Dans les villages désertés par les hommes partis à l’étranger, les femmes livrées à elles-mêmes et  confrontées à une pauvreté grandissante, constituent des proies de choix. Déjà objets, de longue date, de trafics vers les bordels indiens, elles sont désormais des milliers à vendre leur corps dans les bars et dancings de la capitale, alors que la prostitution y était jusqu’alors quasi inexistante. Une nouvelle source d’inquiétude pour les ONG qui craignent que le Népal devienne la prochaine destination phare pour le tourisme sexuel.

Dans le même temps, les avortements sélectifs, pratiqués sur les fœtus féminins, ont fait leur apparition. Un effet pervers de l’arrivée dans le pays des techniques modernes d’échographie.

Un fait résume désormais l’ampleur de la détresse des femmes népalaises : le suicide est devenu, depuis 2010, la première cause de mortalité dans la classe d’âge 15-49 ans.

Confrontés à tant d’urgences, le gouvernement et la société civile s’organisent. Volontaires népalais et travailleurs humanitaires étrangers, soutenus par certains membres de l’ancienne famille royale, tâchent d’enrayer cet enchaînement fatidique en multipliant les programmes d’assistance, de prévention et de développement : alphabétisation des mères, soins médicaux, refuges pour femmes battues ou trafiquées, aide alimentaire d’urgence et aides à l’insertion économique dans les villages… Le gouvernement a même mis en place des brigades de policières spécialisées dans la lutte contre les violences faîtes aux femmes.

Marie Dorigny

Ce reportage n’aurait jamais pu voir le jour sans l’aide précieuse et le soutien des associations et organisations suivantes :

Planète Enfants, Médecins du Monde France, Oxfam, Saathi, Burn Violence Survivors, CAP Nepal, Shakti Samuha, Prisoner’s Assistance Nepal (PA Nepal), Bakward Society Education (BASE), Step Nepal, Included, Women Cell of Police

 

Entretien avec Marie Dorigny, auteure du reportage :

-  Pourquoi ce reportage sur le Népal ?

Cela fait vingt ans que j’y vais et je suis consciente de la situation difficile des femmes népalaises. Je voulais depuis longtemps travailler sur cette problématique. Par ailleurs, je connais  depuis plus de dix ans l’association française Planète Enfants qui travaille au Népal sur ces problèmes de violences contre les femmes et les enfants. En discutant avec eux l’année dernière, ils m’ont expliqué combien la situation s’était détériorée pour les femmes et ça m’a donné l’idée de lancer enfin ce projet.

-  On découvre, dans ton reportage, que les femmes sont particulièrement mal traitées dans ce pays, comme dans tant d’autres. Quel que soit le pays, la religion, ce sont souvent les femmes qui trinquent. Tu as travaillé sur ce sujet pendant de nombreuses années. Peux-tu nous donner ton sentiment : pourquoi cet état de fait ?

Je me pose toujours cette question après toutes ces années et je ne m’explique toujours pas cette haine des femmes qui semble être assez universelle. Depuis plus de vingt ans, je suis témoin d’actes d’une rare violence commis contre les femmes et du mépris que les hommes peuvent leur porter. Cette haine et cette colère poussent les hommes jusqu’à vouloir les détruire, quand, par exemple, ils mettent le feu à une femme. Qu’est-ce qui les pousse à faire cela ? Souvent la vie d’une femme n’a pas de valeur. Elle ne vaut rien, on peut en disposer à sa guise, on peut la détruire, l’échanger, la battre, la violer, la brûler, sans véritable risque de poursuites.  Il y a des facteurs culturels, religieux, des traditions qui sous-tendent ces actes. Les contextes de crise politique et/ou économique, les situations de conflit jouent également. Cela n’évolue que très lentement et parfois, il y a même des retours en arrière. Regardez ce qui se passe en Espagne avec l’IVG. Des acquis sont en train de reculer. En France ou aux Etats-Unis aussi, l’accès à l’IVG est de plus en plus compliqué. Les viols et les violences conjugales, chez nous, ne reculent pas.

-  Marie, peux-tu te présenter en quelques lignes ?

Je suis une photo-reporter. Trente ans de carte de presse derrière moi.  Je travaille depuis de nombreuses années sur les violations des droits de l’Homme, la traite et l’exploitation des êtres humains. Mais aussi sur la condition des femmes.

Mes reportages ont été publiés dans la presse nationale et internationale : National Geographic, GEO, Life, Stern, The Independent.

J’ai également publié quelques livres, toujours sur ces sujets, comme « Enfants de l’ombre », aux éditions Marval, « Cachemire, le paradis oublié », aux éditions du Chêne, « L’inde invisible », aux éditions CDP.

Le travail au Népal que Reflets publie a été réalisé grâce à la bourse du Festival photo-reporter en baie de Saint-Brieux et a reçu le prix Press’tiv@l de Château-Gontier.

Le prochain reportage portera sur l’accaparement des terres dans le monde. Le projet est lauréat 2014 de la bourse de l’Agence française de développement.

-  Photographe/Grand reporter, ça fait rêver comme métier…

Plus beaucoup et plus grand monde ;)

A l’heure où tout le monde a un téléphone pour faire une photo, tout le monde se définit ou est défini comme photographe.

Et dans le même temps la profession s’est précarisée notamment en raison de la crise  de la presse.

C’est un métier avec lequel il devient difficile de gagner sa vie et de se faire une place.

Les photo-reporters ne peuvent plus vivre uniquement de la presse et doivent trouver d’autres formes de financement. Heureusement il y a beaucoup de prix et de bourses qui pallient la défaillance de la presse. Celle-ci devrait réfléchir à l’impact final de son retrait dans ce domaine. Si nous voulons une presse de qualité, il faut une information de qualité et le photo-reportage est l’un des garants de cette qualité.

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Source: http://reflets.info/nepal-est-ce-ainsi-que-les-femmes-vivent-1/


Le jour où le point Stasi est né

Saturday 22 March 2014 at 00:46

BANZAI

L’homme qui avait voulu faire croire qu’il était sur place pour attaquer le mur de Berlin au piolet le jour de sa chute tente de nous faire croire que la France utilise les mêmes méthodes que la Stasi, le service de répression politique de l’ex-Allemagne de l’Est. Il y a comme une forme de continuité dans le mensonge. Et tant que l’on y est, au regard de ces mensonges réitérés, Reflets exige sa démission ! Mais si… On ne nous fera pas croire qu’un ancien président de la république, n’a pas été informé par ses collaborateurs du fait que les méthodes de la Stasi ne sont pas appliquées en France. Pas de meurtres d’opposants, pas de tirs à balles réelles sur les exilés fiscaux qui tentent de fuir le pays, pas de mise à l’écart des opposants politiques. Oui, Reflets l’affirme haut et fort, Nicolas Sakozy savait. Ce que l’on savait aussi, c’est que Nicolas Sarkozy est un homme dangereux pour la Démocratie. Il l’a confirmé dans sa bafouille aux Français, publiée dans la Pravda Le Figaro.

L’inversion du sens est une spécialité des néo-conservateurs. Dire une chose tout en pensant l’inverse. Façon Novlangue. A titre d’exemple, on pourrait par exemple citer George Bush qui affirme vouloir apporter la démocratie aux Irakiens. Nicolas Sarkozy ne déroge pas à cette règle. On peut le remarquer dès la fin du premier paragraphe de son courrier :

J’ai par ailleurs trop conscience des peines, des souffrances et des inquiétudes qu’endurent chaque jour tant de nos compatriotes pour ne pas mesurer la chance qui m’a si souvent accompagné tout au long de ma vie. Cette réalité mêlée à mon tempérament fait qu’aussi loin que je m’en souvienne je n’ai jamais aimé me plaindre. À 59 ans, il est sans doute trop tard pour changer. En tout cas, sur ce point…

Je ne me plains pas, mais vous allez voir, tout le reste de mon courrier n’est qu’une longue plainte… Le paragraphe suivant est sur le même thème.

Très vite, toujours dans le registre de l’inversion du sens, Nicolas Sarkozy commence sa plainte à propos de… ce qu’il a lui-même créé, c’est à dire un arsenal judiciaire qui permet à l’Etat français de surveiller massivement et avec bien peu de garde-fous.

Qui aurait pu imaginer que, dans la France de 2014, le droit au respect de la vie privée serait bafoué par des écoutes téléphoniques? 

Selon un décompte ancien de Jean-Marc Manach, au cours des dix ans de pouvoir de Nicolas Sarkozy, notamment comme ministre de l’Intérieur puis comme président de la république, pas moins de 42 lois sécuritaires ont été votées. Et pas des moindres. La loi Perben 2 par exemple. Ce point est particulièrement bien décrit dans cet article du Monde.

Et attention, voici le point Stasi, ou « Point S » :

Aujourd’hui encore, toute personne qui me téléphone doit savoir qu’elle sera écoutée. Vous lisez bien. Ce n’est pas un extrait du merveilleux film La Vie des autres sur l’Allemagne de l’Est et les activités de la Stasi. Il ne s’agit pas des agissements de tel dictateur dans le monde à l’endroit de ses opposants. Il s’agit de la France.

Ce point est merveilleux à double titre. Il renvoie à un imaginaire varié.

La Stasi tout d’abord, cette police politique qui a fait tant de victimes. Pourquoi ne pas avoir choisi la Gestapo ? Ah, zut, oui, c’était à droite ça. Non, la Stasi renvoie au méchant communiste qui mange des enfants.

communistes

Et pour des gens de la famille politique de Nicolas Sarkozy, c’est parlant. La guerre froide, le salut contre le Stalinisme, la belle époque du SAC, des arrangements entre amis.

Mais c’est la deuxième partie de ce paragraphe qui vaut son pesant de cacahuètes :

Il ne s’agit pas des agissements de tel dictateur dans le monde à l’endroit de ses opposants. Il s’agit de la France.

Sur ce sujet,  Nicolas Sarkozy en connaît un rayon.

Lui qui avec ses amis Claude Guéant et Ziad Takieddine ont permis à Mouammar Kadhafi de se procurer un très beau Eagle d’Amesys, pour justement, mettre sur écoute toute la population libyenne et surtout, les opposants du dictateur. Ce n’est pas tout. L’ancien président a également favorisé la vente de ce matériel à d’autre pays riants, connus pour leur respects des Droits de l’Homme, leur justice irréprochable, leur amour de la démocratie, leur police amicale et douce. Comme le Qatar, les Emirats, le Maroc, autres clients d’Amesys, et on en passe.

Et la France, dont parle Nicolas Sarkozy ?

Ah, oui, la France où son quinquennat a été marqué par une dotation faramineuse pour la DGSE, où les outils permettant une écoute massive ont été mis en place. Un doux pays où quelques services, découvrira-t-on peut-être un jour,  peuvent publier leurs propres routes BGP chez des FAI ?

Un pays où le gouvernement interrogeait les FAI pour savoir s’il était possible de faire une sorte de DPI directement dans les Box ?

Un pays où France Telecom offre un accès complet à ses flux à la DGSE ?

Un pays où le gouvernement de Nicolas Sarkozy a lancé un projet pharaonique pour multiplier les capacités d’écoutes téléphoniques ?

Un pays où le développement du Deep Packet Inspection était soutenu financièrement par la Caisse des Dépôts ?

La suite de la bafouille de l’ancien président est du même tonneau…

Dans la République, on n’écoute pas les journalistes, pas davantage que les avocats dans l’exercice de leurs fonctions!

Les journalistes du Monde en savent quelque chose. Ceux qui ont vu leurs ordinateurs volés dans des conditions rocambolesques aussi.

Quant au gouvernement actuel qui s’émeut des élucubrations de Nicolas Sarkozy par la voix du Premier Ministre, il devrait se poser quelques questions sur lui-même.

Dans un Etat de droit, les juges sont indépendants, et la police agit dans le cadre des lois. Le Gouvernement y veille scrupuleusement.

Bien sûr les juges sont indépendants. Bien sûr, la police agit dans le cadre des lois. La plupart du temps.

Quant à l’Etat de droit… Qui a laissé Amesys, puis AMESys continuer ses affaires avec les dictatures ? Qui a laissé un service de renseignement capter 70 millions de communications des Français en un seul mois et les transmettre à la NSA ? Qui a laisser perdurer l’accord Lustre passé très probablement sous la présidence Sarkozy ? Au pays des Droits de l’Homme, sous la gauche, on ne fraye pas avec des dictateurs comme Sarkozy qui recevait Kadhafi ou Assad. Non, non…

Il serait peut-être temps que les Français réalisent que leurs politiques, quel que soit leur camp, droite, gauche, extrêmes variées, les enfument.

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Source: http://reflets.info/le-jour-ou-le-point-stasi-est-ne/