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Politique : le besoin urgent de créer de nouveaux modèles

Friday 21 March 2014 at 19:41

gauche-droite

Difficile, dans ce pays aux paysages merveilleux et aux pinard uniques [la Frrrrrrrance], de parler politique. Créer du sens, chercher, échanger sur les possibilités de faire cité, mène immanquablement au phénomène dit du clivage.

Droite, gauche, gauche de la gauche, extrême droite, droite de la droite, voire Rouge-Brun, et même Bleu-marine : impossible de sortir de ces vieux clivages faits d’idéologies plus ou moins vieillottes et consternantes. Le plus amusant est de voir la confusion la plus grande se répandre entre factions de la population visiblement irréconciliables parce qu’ancrées dans des camps qui ne peuvent que se combattre. Il y aurait ainsi les gens ancrés à gauche : ils croient en des valeurs de gauche, plus ou moins marquées, jusqu’aux super représentants de Karl, gonflés aux slogans des auteurs du XIXème, et du début du XXème siècle, qui affichent des grands A comme on porte un tee-shirt de Death-Metal. Il faut bien marquer son identité et se laisser croire qu’on défend les bonnes valeurs, tout en vivant à rebours de celles-ci, sans aucune chance que le monde qu’on aimerait créer ne puisse exister un jour. Et quand bien même il existerait, pas certain que ceux qui pensent en être les principaux acteurs ne seraient pas les premiers à avoir du mal avec celui-ci : les anarchistes en carton remplissent les annales des combats politiques, la société post-moderne néo-libérale se porte très bien, merci pour elle. Et tant pis pour ceux qui l’ont prise en pleine poire.

Etre à droite, à gauche, ça sert à quoi ?

Vous êtes-vous déjà posé cette question ? Avez-vous besoin de vous définir par cette appartenance ? Si vous vous pensez à gauche (ce qui est en fait très difficile dans un monde carrément à droite, mais il y en a plein, pourtant), pouvez-vous vous demander ce que cela signifie ? Votre combat a-t-il une infime chance d’infléchir le rouleau compresseur mondial majoritairement basé sur une économie de droite, avec des politiques sociales de droite ? Que vous inspirent les pays qui appliquent des politiques véritablement marquées à gauche ? Si l’on pense à des nations d’Amérique latine, qu’est-ce que donnerait leur modèle mis en œuvre en France ? Dans le même temps, l’injustice flagrante du système actuel, piloté par des dominants qui écrasent une majorité de dominés n’est pas satisfaisant. Si l’on est de droite, on devrait se questionner sur la justesse du système mis en place par son propre camp, avec l’idéologie que l’on défend. Et donc, aucune proposition d’un quelconque courant de pensée politique n’est en mesure d’offrir un ré-équilibrage en faveur d’une société moins injuste, plus apaisée, humaniste, ouverte et se consacrant au bien public avant toute chose (ces éléments ne semblent pas appartenir à un camp plutôt qu’un autre, non ?). Mais qu’est-ce qui cloche donc ? Hummmm ?

Arrête un peu, deux minutes…

Gueuler contre plein de trucs est plutôt sain. Le décryptage des entourloupes massives qui nous plombent est nécessaire. Par contre, dès qu’il est question d’aller de l’avant, de proposer, d’essayer de vouloir inventer, c’est la catastrophe : les vieilles lunes ressortent, avec leur lot de théories politiques datées ou d’inventions malsaines soutenues par les pires élans. De l’extrême gauche à l’extrême droite, ceux qui aimeraient « faire la révolution », ou « changer le système » ne font qu’une seule chose : resserrer les rangs d’un grand nombre qui craignent les « solutions » bien marquées de chacun de ces camps. Quant à ceux qui veulent piocher dans les deux sphères idéologiques, c’est encore pire : ils créent une confusion des genres telle, que leur message, connoté des théories les plus moisies, en devient pathétique.

e-r

E&R : et si en réalité c’était un épisode de X-Files ?

Du côté des mous de la politique établie, les gestionnaires sans imagination, nourris aux petits arrangements et aux inventions fiscales, qui passent leurs journées à chercher comment saupoudrer,  retirer, qui du côté des entreprises ou qui du côté des salariés ou des chômeurs, c’est l’incurie la plus complète. La population le voit bien, et elle sait : ces deux camps, constitués d’un Parti Socialiste et d’une UMP sont une énorme farce. Il y aurait donc, visiblement, l’espace et la nécessité d’inventer quelque chose d’autre. Une forme nouvelle d’élan politique, un terreau créatif de propositions économiques, sociales, institutionnelles qui chercherait à penser le monde tel qu’il est, au XXIème siècle, avec ses avantages et ses défauts, et pas comme il devrait être selon telle ou telle croyance politique issue ou de la gauche ou de la droite. Ce n’est pas un parti du centre, ou un parti pirate qui devrait émerger, mais une nouvelle manière d’envisager et la politique, et la société, et surtout l’engagement. Pourquoi se connoter ? Vous connaissez des codeurs de gauches et des codeurs de droite ? Un admin de droite sécurise mieux un serveur qu’un admin de gauche ? L’humanisme est-il de gauche ou de droite ? Ni l’un ni l’autre mon capitaine : il y a des valeurs, qui rapidement deviennent du sens, qui n’ont aucune obligation à être cataloguées dans ces vieux camps étroits complètement désuets. La neutralité du Net ? Rien à voir avec une option idéologique marquée à gauche ou à droite. Il faut savoir s’arrêter un peu, deux minutes, parfois. Et le mieux vient quand on se recule encore un peu plus…

Fais gaffe, si tu continues, je te sors mon Chouard

Non, les types qui squattent la webosphère et les tentes de meetings, et qui prétendent justement réfléchir à un nouveau modèle, ne sont pas les bons. C’est une affirmation, et chacun a le droit de la contester en dégainant, par exemple, sa carte du Chouard-Club de la Vendée du Sud, ou du fan-club de François Asselineau de la région PACA. Ces individus ne veulent pas qu’on les taxe d’être à gauche ou à droite, et ils aimeraient beaucoup être l’Alternative. Mais ils ne le sont pas. Ils sont des avatars du vieux clivage, baignés d’une pensée en creux, basée sur l’idéologie très efficace, appelée populisme : c’est le peuple qui sait le mieux, donnons le maximum de pouvoir au peuple. Les très gauchistes adorent, les très droitiers aussi, et le reste se pose plein de questions. Parce que le peuple, c’est la majorité. Et si la majorité veut fermer les frontières, chasser les étrangers, rétablir la peine de mort, de l’autorité à tous les étages, revenir 50 ans en arrière, ça peut être un peu ennuyeux pour l’autre partie du peuple mis en minorité…

chouard

Etienne, il faut prendre des vacances, tu t’embrouilles là…

Avec un peu de distance, il apparaît clairement que les clivages politiques servent les professionnels de la politique des deux grands courants. C’est grâce à ces clivages que la population se divise et s’emmêle les pinceaux, et répète, décennies après décennies les mêmes procédés : vote, déception, grogne, vote, déception, grogne… Une aubaine pour les gestionnaires. La population, vieillissante, il est vrai, ne sait plus trop à quel saint se vouer. Certains en viennent même à penser qu’ils ne sont plus rien en politique : ni de gauche, ni de droite, puisque ni l’une ni l’autre n’est capable de proposer quelque chose de satisfaisant, qui améliore les choses. Certains pensent que ceux qui sont plus près de la « vraie gauche » pourraient être « en mesure de », mais avec des idées et des solutions très en déça des enjeux modernes, complexes et demandant beaucoup plus de souplesse que ce qu’une idéologie trop fortement ancrée ne peut offrir. Et puis, il y a encore et toujours des politiciens professionnels…

Ceux plus à droite que la droite de gouvernement y vont de plus en plus par dégoût des autres, par hargne pure aussi : il y a un désespoir politique certain dans ce pays. Et pourtant, c’est sur ce terreau là, justement qu’un nouveau modèle pourrait se constituer. Modèle que n’est pas le Collectif Roosevelt, malgré toutes les apparences de surface. Parce que ce nouveau modèle devrait être dégagé des vieux démons et des courants pathétiques bien connus. Un truc autonome, sans leader, sans politicien connu ou figure médiatique connoté, forcément. Mais avec plein de gens prêts à hacker le système, pas le détruire. Avec pour idée centrale : un nouveau modèle politique, pour un nouveau modèle de société. Ca aurait de la gueule. Mais pour ça, il faudrait arrêter un peu, deux minutes, et sortir de la propagande à caractère idéologique. Pour inventer, modifier, changer, innover, détourner le système en place qui asphyxie tout et tout le monde : une lente agonie qui peut durer encore longtemps. Et dans ce cas de figure, plus c’est long, plus c’est pas bon…

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Source: http://reflets.info/politique-le-besoin-urgent-de-creer-de-nouveaux-modeles/


Science subtilement colonialiste : Radiolab, les Hmong et la Pluie Jaune

Thursday 20 March 2014 at 12:35

gouttelettes jaunes

Gouttelettes de Pluie Jaune
(Source : Wikipédia, US Department of Defense, Domaine Public)

Radiolab est une émission américaine de radio, produite et diffusée par des institutions publiques sans but commercial : radio de New York WNYC et réseau public NPR. Dans le paysage radiophonique des États-Unis, dominé par des réseaux dérégulés et concentrés dans les mains de quelques multinationales, inondés de publicité, d’information en continu, de musique de masse et de commentaires politiques, Radiolab est une rare oasis d’intelligence, un OVNI des ondes, un signal fort qui se détache nettement du bruit ambiant.

L’émission se définit comme « un show à propos de la curiosité, dans lequel le son illumine les idées, et les frontières imprécises entre science, philosophie, et expérience humaine ». Des questions fondamentales, profondes et parfois difficiles sur la musique, les sens, l’histoire, la science, la mémoire, la moralité, le temps, notre relation avec les animaux, les maladies, le cerveau, le sommeil, y sont discutées pendant une heure, avec de multiples interventions de chercheurs et de témoins. Même si elle est très didactique, ce n’est pas exactement une émission scientifique de vulgarisation, puisque l’accent est mis avant tout sur l’interaction entre la culture humaine et les problématiques scientifiques, parfois à la limite de l’ethnologie.

Le style sonore est très particulier, immédiatement reconnaissable, et à l’opposé des documentaires traditionnels. Une atmosphère intime et profonde se crée chez l’auditeur grâce à un montage très travaillé, au rythme lent, qui utilise des musiques d’ambiance parfois dissonantes, des sons sous forme de ponctuations sonores qui soulignent chaque intervention, et parfois même de longs silences. Cette ambiance esthétique dramatisée donne plus d’impact aux longs extraits de discussions qui mettent en avant le contexte et le vécu des témoins, experts ou personnes ordinaires, entrecoupés par des dialogues ou des commentaires en studio entre les deux présentateurs. Écouter Radiolab, c’est un peu comme partager une expérience avec des amis passionnants, assis sur un tronc d’arbre, devant un feu de bois nocturne. Un moment de radio qui fascine, captive, instruit, sans jamais être soporifique.

Les deux coprésentateurs de l’émission sont Robert Krulwich, journaliste scientifique vétéran avec une carrière de plus de trente ans entre radio et télévision, et Jad Abumrad, jeune américain d’origine libanaise,  compositeur avant de se lancer dans le journalisme à la radio, ce qui explique l’importance du montage sonore de l’émission. Pour l’originalité de son concept et son exploration des questions philosophiques et scientifiques, Abumrad a reçu en 2011 une bourse MacArthur qui récompense chaque année la créativité exceptionnelle d’une trentaine de personnes à travers le monde. Ce ne sont donc pas des présentateurs moyennement décérébrés et incultes comme on en rencontre fréquemment sur les ondes, qui manufacturent du faux sensationnel et chassent l’anecdote à longueur de journée, mais des journalistes intelligents habitués à la complexité du monde, à la prise en compte d’opinions variées et à une approche respectueuse, sensible et empathique de ses sujets.

Un scandale inattendu

Le 24 septembre 2012, Radiolab diffuse son nouvel épisode intitulé The Fact of the Matter, que l’on pourrait traduire en français par Le fait établi. Pendant une heure, la notion de vérité est explorée, à travers trois exemples très différents. L’objectif est de montrer que la réalité prend parfois une forme un peu plus complexe qu’une simple liste de faits établis. Établis par qui ? Chacun peut construire sa propre vérité à partir de données objectives, scientifiquement validées ou non. Il s’agit donc, encore une fois, d’un voyage radiophonique dans les profondeurs de la nature humaine et de notre façon de percevoir nos expériences du monde.

Sauf que cette fois, l’émission fait scandale.

Pas un de ces scandales artificiels hebdomadaires manufacturés pour vendre du papier. La controverse n’atteint pas les grands médias généralistes. Elle ne fait pas la une de CNN, du Huffington Post ou autre usine à clics. Mais elle est réelle, fait couler beaucoup d’encre, touche profondément, et parfois choque une partie du public passionné de Radiolab, qui ne s’y attendait vraiment pas. Certains jurent qu’ils n’écouteront plus l’émission, ou du moins, pas de la même façon. Qu’il y aura un avant et un après. Il n’y a pas de pire trahison que celle qui vient de ceux que l’on aime.

Les Hmong, oubliés de l’Histoire

Quel est donc le segment qui a offensé le public ? Le second sujet de cette émission à propos de la perception de la vérité concerne un événement déjà ancien, qui a eu lieu vers la fin des années 70 en Asie du sud-est, après la défaite des USA au Vietnam et leur retraite précipitée. Les Hmong sont une ethnie minoritaire originaire du centre de la Chine, qui se sont peu à peu dispersés, notamment vers les montagnes du sud de la Chine et du nord du Laos et du Vietnam (3). Comme les Français avant eux, les Américains ont recruté les Hmong dans leurs divers conflits, puisqu’ils connaissent parfaitement le terrain difficile et montagneux, d’où leur surnom de « peuple montagnard ». En marge de la guerre du Vietnam, la CIA entraine et équipe au Laos une force irrégulière composée de guerriers Hmongs pour assister l’armée royale laotienne, contrer l’influence nord-vietnamienne, pratiquer la guérilla anticommuniste, et, si besoin est, récupérer et exfiltrer les pilotes américains abattus au-dessus de la région. C’est la guerre civile laotienne.

Après 1975 et le dernier hélicoptère qui s’envole de l’ambassade US de Saïgon, le peuple montagnard est abandonné à son sort. Sans le soutien militaire et financier des USA, la guérilla Hmong s’étiole rapidement, malgré quelques derniers soubresauts, et ne peut rien contre la répression du Pathet Lao communiste, qui vient de prendre le pouvoir au Laos. Les Hmong sont considérés par le gouvernement comme des ennemis intérieurs, des traitres alliés aux impérialistes, et sont traqués et massacrés, sans distinction entre guerriers et civils, jusqu’au cœur des jungles dans lesquelles ils se cachent. Certains observateurs avancent le terme lourd de génocide. Plusieurs centaines de milliers traversent fleuves et montagnes à pied et se réfugient en Thaïlande, aux USA, en France. D’autres sont envoyés de force dans des camps de rééducation, ou se réintègrent silencieusement en marge de la société laotienne. Un destin tragique qui rappelle celui des Harkis en Algérie, ou des guerriers tibétains entrainés puis abandonnés par la CIA. Le peuple montagnard était-il du bon ou du mauvais côté de l’Histoire au cours de ces multiples conflits provoqués par d’autres ? Résistants ou terroristes ? Pris entre le marteau et l’enclume de la guerre froide, peut-être voulaient-ils tout simplement vivre libres chez eux.

Ce passé douloureux forme le contexte du segment de l’émission Radiolab qui nous intéresse. Dans leur volonté de trouver des vérités multiples à propos d’un même événement, les producteurs de l’émission choisissent un incident qui a eu lieu au cours des opérations dites de pacification des Hmong par les armées du Laos et du Vietnam, soutenues par l’URSS, après le départ des soldats américains de la région. C’est l’épisode de la « Pluie Jaune ».

La Pluie Jaune, attaque chimique ?

Les Hmong, cachés dans leurs villages de la jungle, affirment qu’ils ont été victimes d’attaques chimiques ou biologiques dans la seconde moitié des années 70. Des avions militaires ou des hélicoptères diffuseraient des nuages toxiques formés de gouttelettes d’un liquide huileux jaunâtre, qui tombent sur le feuillage en produisant un bruit similaire à la pluie, et qui tuent par contact et sans distinction êtres humains et animaux domestiques. Les témoignages recueillis dans les camps de réfugiés en Thaïlande semblent nombreux et assez concordants. Ils décrivent la souffrance et les symptômes : brûlures et cloques sur la peau, nausées, vomissements, diarrhées, saignements, qui conduisent parfois à une mort rapide. Malgré le manque d’informations médicales précises, les incidents sont documentés de manière indépendante par des journalistes ou par des envoyés du gouvernement Carter avant 1980, et des échantillons de gouttes jaunes sont ramenés et analysés chimiquement dans des laboratoires américains, gouvernementaux et académiques. Un professeur de pathologie végétale du Minnesota, Chester J. Mirocha, y trouve plusieurs mycotoxines, notamment du trichothécène ou toxine T-2 qui, bien que d’origine fongique naturelle, semble avoir été produit en masse et concentré pour le transformer artificiellement en arme chimique.

Il n’en faut pas plus au gouvernement des USA, jamais avare de vraies ou fausses raisons pour commencer une guerre, pour lancer un avertissement public. En 1981, le Secrétaire d’État (équivalent du Ministre des Affaires Étrangères français) de la nouvelle administration Reagan annonce au monde que les Soviétiques fournissent les armées du Vietnam et du Laos en armes biologiques, qui sont utilisées contre les populations civiles. Reagan en personne fait de même devant les Nations Unies en 1982. Les Russes répliquent que les Américains n’ont pas de leçons à donner, puisqu’ils ont eux-mêmes utilisé des millions de tonnes de napalm et de défoliants contaminés à la dioxine au Vietnam, comme le fameux Agent Orange, et qu’ils ne cherchent qu’à justifier la reprise de leurs propres recherches sur les armes chimiques et biologiques, par exemple la mise au point d’une nouvelle bombe au sarin nommée Bigeye. D’autres gouvernements occidentaux, dont la France, mènent des recherches et soutiennent la version US. Au contraire, le gouvernement australien exprime des doutes. Évidemment, malgré leurs accusations virulentes, les deux superpuissances mènent à l’époque des travaux secrets sur les armes chimiques et biologiques (anthrax, gaz innervant), ce qui est interdit par au moins deux conventions internationales qu’ils ont signées. En somme, une fois de plus, les Hmong se retrouvent comme des pions de la guerre froide, malgré eux au milieu d’un bal des menteurs et d’une guerre rhétorique et géostratégique entre les deux blocs. Leur histoire tragique semble passer au second plan dans ces luttes de pouvoir à l’échelle de la planète.

Les abeilles constipées du Laos

L’un des derniers chapitres de cette saga se déroule en 1983. Le professeur Matthew Meselson de Harvard est l’un des piliers historiques de la biochimie et de la biologie moléculaire. Il n’a jamais reçu le Prix Nobel, mais le mérite amplement.  On lui doit, entre autres, la découverte de la réplication semi-conservative de l’ADN grâce à ce que l’on appelle souvent « la plus belle expérience de la biologie ». Plus tard dans sa carrière, il s’intéresse aux armes biologiques et chimiques, et milite pour leur éradication. Cet éminent scientifique, en bon sceptique, doute de la théorie des gouvernements successifs à propos de la Pluie Jaune. Il entreprend des recherches indépendantes au Laos avec son équipe, obtient des échantillons, puis organise une conférence avec des botanistes et entomologistes. Pour lui, les gouttelettes jaunes séchées ne contiennent que du pollen de plantes locales, vidé de son cœur nutritif, donc digéré par un animal. Aucune trace de mycotoxine. Leur conclusion ? Les gouttelettes jaunes sont des excréments d’abeille. Le phénomène a déjà été observé en Chine et en Thaïlande : des nuées d’insectes se mettent parfois à déféquer en masse au cours de leur vol, peut-être à cause de conditions climatiques ou saisonnières particulières. Une crise géostratégique majeure déclenchée par du caca d’abeille, c’était jusque-là un fait inédit. Dans le même temps, les témoignages des réfugiés Hmong et les données biomédicales sont réexaminés en détail, et ne semblent plus aussi solides, ni même concordants. Beaucoup de rumeurs et de ouï-dire, mais peu de témoins directs. De multiples raisons peuvent expliquer les problèmes graves de santé des réfugiés, à cause des conditions hygiéniques déplorables dans la jungle, le manque d’eau potable et les carences alimentaires. De plus, leurs réserves de céréales peuvent être contaminées par des champignons producteurs de mycotoxines dans le climat humide, ce qui donne une explication plus simple et naturelle à un possible empoisonnement chronique des Hmong.

Aujourd’hui, face à ces hypothèses contradictoires, le consensus prudent à propos de la Pluie Jaune est que, pour cause de données anciennes, fragmentaires et contradictoires, par manque d’observateurs indépendants dans des lieux difficilement accessibles en temps de guerre, personne n’est vraiment certain de ce qu’il s’est réellement passé dans les jungles du Laos.

Sauf, bien sûr, les présentateurs de Radiolab.

La gifle de Radiolab

Le segment de l’émission consacré à la Pluie Jaune dure environ 25 minutes. Il commence avec le témoignage d’un ancien officier de la CIA stationné à l’époque dans la région, qui indique avoir pris connaissance de centaines d’alertes concernant des attaques chimiques probables. Puis Eng Yang, un réfugié Hmong qui habite maintenant aux USA, raconte la répression et les massacres, et affirme avoir vu de ses yeux des villages quelques heures après les attaques, les fameuses gouttelettes jaunes, et les conséquences presque immédiates du poison sur les humains et les animaux. Sa nièce, Kao Kalia Yang, un auteur qui a écrit un livre de mémoires sur l’épopée de sa famille, traduit son témoignage. Le tout est entrecoupé d’archives, discours ou extraits de journaux télévisés. La dramaturgie sonore est très bien construite, on se croirait dans un reportage de guerre. Mais le ton glisse progressivement et solidement vers une réfutation de la Pluie Jaune comme attaque chimique. Les scientifiques distingués expliquent longuement et en riant comment ils en sont venus à soupçonner les abeilles constipées plutôt que les Soviétiques, comment presque tous les laboratoires n’ont jamais détecté de mycotoxines dans les échantillons. Les journalistes de Radiolab, par leurs commentaires en voix off qui ponctuent les entretiens, montrent clairement qu’ils ont maintenant choisi leur camp : les scientifiques ont raison. Les réfugiés n’ont fait que transformer des rumeurs en vérité, des coïncidences en causes et effets. Le regard revient alors sur le témoin Hmong et sa nièce.

Et là, en tant qu’auditeur, on passe six minutes très difficiles.

Le ton devient presque accusateur, très loin de l’ambiance réjouissante habituelle de Radiolab. On croirait une enquête sur un politique pris la main dans le sac en train de détourner de l’argent public. Alors que Eng Yang vient de parler du massacre de son peuple, Robert Krulwich, qui conduit l’entretien, insiste lourdement par trois ou quatre questions successives sur le fait que le témoin n’a en fait jamais vu de ses yeux un avion ou un hélicoptère répandre de la Pluie Jaune. Il n’a pas de preuves directes. Le journaliste met explicitement et frontalement en doute l’histoire de ce réfugié. Il rejette ses explications. Ce ne sont finalement que des rumeurs. Le contexte de la souffrance des Hmong est oublié. Les attaques aériennes constantes sur les villages, la panique, la fuite pour sauver sa vie. La voix de sa nièce, qui traduit la conversation, commence à craquer. Une fois de plus, les Hmong sont ostracisés, leur douleur et leurs morts ignorés, leur histoire rejetée, leur vérité niée. En pleurs, elle met un terme à l’entretien. Un silence total de 18 secondes suit. À la radio, c’est extrêmement long. C’est pourtant un silence bienvenu, pour se remettre du coup de poing dans l’estomac que l’on vient de subir.

Retour en studio. Les deux journalistes commentent ce qui s’est passé. Jad Abumrad raconte qu’ils ont passé plusieurs semaines à se demander quoi faire de cet entretien, s’il fallait le diffuser ou pas. Il semble clairement troublé, et montre une certaine humanité en se demandant s’ils ne sont pas allés un peu loin en se concentrant uniquement sur la réalité scientifique de la Pluie Jaune, sans prendre en compte l’immense souffrance humaine qui entoure cette histoire. Les Hmong ont associé fortement les attaques chimiques aux massacres dont ils ont été les victimes. Nier la réalité de la Pluie Jaune, c’est nier leur souffrance. Robert Krulwich, au contraire, insiste sur le fait qu’il a eu raison de se focaliser sur le thème de leur recherche, en oubliant le reste. Il va même plus loin. Il accuse Kao Kalia Yang de ne pas être intéressée par les conséquences stratégiques de la Pluie Jaune : Reagan a utilisé cet incident pour justifier l’élaboration par les USA de nouvelles bombes capables de disséminer du gaz neurotoxique sarin, pour la première fois depuis 20 ans. Ironiquement, il va jusqu’à dire, alors qu’il a tout pouvoir d’éditer l’entretien, que Yang cherchait à monopoliser la conversation et l’attirer dans une direction différente de celle que le journaliste avait décidée à l’avance.

Cette conversation entre les deux journalistes est fascinante. L’inclure dans l’émission est une brillante et courageuse idée. Elle renvoie a des problèmes auxquels les journalistes font face au quotidien, mais qu’on ne voit jamais dans le produit final. Comment gérer un entretien qui se passe mal ? Un journaliste peut-il interroger un témoin comme le ferait un officier de police ? Doit-il prendre des pincettes, au risque de rater l’information qu’il cherche ? S’autocensurer pour éviter les débordements émotionnels ? Pousser vers la conclusion qu’il a déjà en tête ? Jusqu’où peut-il éthiquement et moralement aller ?

Réactions épidermiques

La diffusion de cette émission en septembre 2012 provoque des réactions contrastées, parfois épidermiques, chez les auditeurs de Radiolab, pas du tout habitués à ce genre de confrontation. Des centaines de commentaires sont écrits sur le site web de l’émission. Kao Kalia Yang répond par un article cinglant publié sur le web, qui accuse les journalistes de racisme. On y apprend que de longues parties de l’entretien ont été coupées au montage, notamment celles concernant la récolte traditionnelle du miel par les Hmong, qui connaissent très bien les abeilles des montagnes du Laos, et ne pourraient pas confondre leurs déjections avec des traces d’armes chimiques. D’autres pointeurs sur des recherches scientifiques mettant en doute ces histoires d’insectes, ou qui confirment la présence de mycotoxines, ont aussi été ignorés.

Les journalistes se rendent compte qu’ils sont allés un peu trop loin. Dans les jours qui suivent, la version en podcast sur le web est modifiée plusieurs fois, sans indication précise de ce qui a été changé. Un rire qui suit l’hypothèse du caca d’abeilles, malvenu quelques minutes après la description de massacres massifs et la description d’êtres humains en train d’agoniser, est supprimé. Robert Krulwich prend une petite minute à la fin pour s’excuser de son interrogatoire au ton inquisitorial.

Malaise

Une deuxième écoute de l’émission renforce le sentiment de malaise et l’impression désagréable d’un certain manque de respect. Tous les intervenants sont présentés, avec leur nom, leur métier et leur titre officiel : « Tom Seeley, professeur en neurobiologie et comportement à l’Université Cornell ». Mais la famille Yang est introduite comme « un Hmong et sa nièce ». Le fait que l’un travaillait officiellement pour les autorités thaïlandaises à documenter l’expérience des Hmong, et que l’autre est une écrivaine reconnue et publiée n’est même pas indiqué. L’interview fait penser à une embuscade, à un piège tendu. Robert Krulwich a déjà décidé que la Pluie Jaune est une fausse rumeur, et que ses témoins ne peuvent pas accepter la vérité qu’il détient, lui. Après tout, ce sont des indigènes ignares à peine sortis de leur jungle, les aspects techniques les dépassent sans doute, inutile de se fatiguer avec une approche nuancée et sensible. C’est un peu l’impression qui s’en dégage. Le contraste avec l’obséquiosité des journalistes face aux scientifiques occidentaux est flagrant. On se doute que le journaliste ne se permettrait pas une telle agressivité avec un professeur de Harvard ou de Cornell. Jamais il ne les remet en question. Pourtant, leurs hypothèses sont aussi contestées par d’autres. L’exploration scientifique se doit de rester neutre, y compris quand elle approche des savoirs traditionnels ou transmis oralement.

Même dans le cas où Eng Yang se trompe, ce qui est possible, que la Pluie Jaune est vraiment produite naturellement par les abeilles, et que les Hmong sont morts pour d’autres raisons que des attaques chimiques, la façon de mener l’entretien et de construire l’enquête reste très critiquable. Après trente ans, et avec une telle charge émotionnelle dans les histoires vécues, la mémoire peut être influencée, et s’entretenir avec un seul témoin n’est pas suffisant pour confirmer ou réfuter une hypothèse qui concerne une population entière. Il faut en interroger des dizaines, croiser et recouper les déclarations. Tenter de définir une vérité historique ou scientifique, si une telle chose existe, c’est un travail de chercheur spécialiste, qui demande une approche nuancée et de longue haleine. Le témoignage de victimes n’en est qu’un aspect, pas le plus fiable. Il est nécessaire de les compléter avec des données plus objectives : médicales, épidémiologiques, biochimiques, stratégiques, géographiques, statistiques, ainsi que du renseignement militaire s’il est disponible. C’est cet assemblage de centaines de fragments de preuves qui permettra de faire ressortir une théorie plutôt qu’une autre. Les vérités absolues sont rares en sciences. Ce travail a d’ailleurs été fait dans le cas de la Pluie Jaune, en tenant compte de milliers de nouveaux documents secrets américains, récemment déclassifiés, mais il n’est pas cité (6). Si les auteurs de cette étude ne se prononcent pas définitivement, ils expliquent que l’ensemble des données accessibles est compatible avec des attaques chimiques.

Où est la vérité ?

Après tout, rien n’empêche une réalité intermédiaire d’exister, entre le noir et le blanc. Peut-être qu’il y a eu en même temps des attaques chimiques et des abeilles constipées dans les jungles du Laos. Peut-être certaines mycotoxines détectées ont une origine naturelle, et d’autres non. Peut-être les échantillons analysés par les laboratoires occidentaux étaient un mélange des deux. Ces hypothèses médianes, parfaitement valides, ne sont pas du tout envisagées.

On peut oser un parallèle historique avec la Shoah, malgré le danger de rapprocher deux faits historiques aussi profondément différents. Anne Frank et des milliers d’autres prisonniers sont morts du typhus dans les camps de concentration nazis. Cela n’invalide en rien la réalité historique de l’extermination massive et volontaire des Juifs d’Europe, parfaitement documentée par un vaste ensemble cohérent de déclarations de survivants et de bourreaux, de documents saisis de l’administration nazie, et autres données objectives, comme l’existence de chambres à gaz, crématoires, fosses communes, de photos aériennes et beaucoup d’autres. Par ailleurs, les premiers témoignages directs de résistants polonais sur la Solution Finale, comme celui de Jan Karski, début 1943, sont considérés comme des exagérations et de la propagande, et ne sont pas pris au sérieux par les Alliés. Pour continuer dans le parallèle, on peut aussi se demander quelle serait la bonne méthode pour interroger un négationniste ? Dans ce cas, un ton agressif de la part d’un journaliste dérangerait sans doute beaucoup moins, à cause de la quantité de preuves accablantes qui existent.

Un petit détail manque aussi cruellement dans cette enquête. Il n’y a aucune mention du fait que les USA ont utilisé des armes chimiques pendant la guerre du Vietnam, qui est pourtant intimement liée à la répression ultérieure contre les Hmong. Soixante-quinze millions de litres d’Agent Orange, un mélange chimique concentré agissant comme défoliant et herbicide, ont été déversés sur les forêts, les jungles et les champs de riz vietnamiens. À cause de la contamination par une dioxine extrêmement toxique et stable dans les sols, les effets à long terme sur la santé des humains ont été terribles et sont aujourd’hui bien documentés. De l’autre côté, le développement par l’URSS d’armes biologiques à base d’anthrax, révélé par l’accident de Sverdlovsk en 1979, n’est pas non plus évoqué.

Radiolab a voulu présenter un cas d’approches multiples de la vérité, en prenant comme exemple l’affaire de la Pluie Jaune, qui reste un mystère non résolu de nos jours. Les journalistes ont partiellement et involontairement réussi leur pari. Ce qu’ils n’avaient pas prévu, c’est que leur propre recherche de la vérité est aussi, ironiquement, très critiquable. En privilégiant une hypothèse et certains témoignages plutôt que d’autres, en ne traitant pas leurs sources avec la même neutralité et le même respect, en se focalisant sur l’aspect technique et en oubliant le contexte humain, ils ont aussi démontré que la communication scientifique, qu’ils pratiquent en général avec talent, peut tomber dans des biais subjectifs et des travers colonialistes, sans même que l’on s’en rende compte, en méprisant subtilement les témoins non occidentaux. Au final, cette émission reste une excellente leçon de journalisme, mais peut-être pas pour les bonnes raisons.

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Source: http://reflets.info/science-subtilement-colonialiste-radiolab-les-hmong-et-la-pluie-jaune/


Le THD en Europe (Mars 2014)

Wednesday 19 March 2014 at 21:28

Comme nous le faisons régulièrement, et encore , ou ici (…) nous vous proposons de retrouver le rapport du FTTH Council qui scrute à la loupe le déploiement du très haut débit. Et comme d’habitude, il n’y a pas de quoi être fier. Rassurez vous, ça risque de durer. Evidemment, on trouvera toujours un éminent spécialiste pour nous affubler de noms d’oiseaux, mais il faut avouer que niveau THD, nous n’en avons pas une bien grosse

Ca y’est c’est ton quart d’heure de gloire Marc…

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et de un …

Capture d’écran 2014-03-19 à 20.49.56

et de deux…

Capture d’écran 2014-03-19 à 21.22.14

Je disais donc que la France caracolait toujours dans le peloton de queue, ce malgré un effort notable (dans le top 3 des plus forts taux de croissances)… mais on est encore loin, très loin, en raccordés bien réels. L’effort est d’ailleurs comme d’habitude à relativiser car si on devait parler de FTTH, la France n’apparaitrait même pas dans ce classement. Nous y sommes grâce au FTTB de Numéricable.

Allez, voici le rapport que vous attendiez tous, ou pas : Webinar_18March2014 (1,9 Mo – pdf)

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Source: http://reflets.info/le-thd-en-europe-mars-2014/


Qu’est ce que le rachat de SFR par Numéricable ne va pas changer pour vous ?

Tuesday 18 March 2014 at 23:34

Si vous êtes client SFR, vous vous posez forcément la question. Si les autres abonnés, à d’autres opérateurs ne se posent pas la question… c’est bien dommage pour eux. Car la question mérite que l’on s’y attarde. Un rapprochement pouvant en cacher un autre, on se doute bien qu’Iliad va sortir du bois pour tenter d’investir partout où tout le monde se fout qu’elle investisse, c’est à dire dans un truc déjà en place et qui fonctionne très bien, le réseau 4G de Bouygues. Le besoin stratégique, la fibre optique, dans laquelle tous les opérateurs promettent monts et merveilles à la télévision, sera la victime logique de ces milliards engloutis mais utiles à la logique financière des opérateurs. La couverture du territoire avec une connectivité décente, ça, on s’en fout.

ftthfev2012

Il a raison Arnaud Montebourg, c’est vachement bien de repasser à 3 opérateurs, ça va vachement redresser la productivité française un débit moyen de 10 mégas… 10 mégas souverains d’ADSL pur jus alors que particuliers et entreprises, en 2014, ont besoin de fibre.

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Source: http://reflets.info/quest-ce-que-le-rachat-de-sfr-par-numericable-ne-va-pas-changer-pour-vous/


Fiche technique : comment reconnaître un Rouge-Brun ?

Tuesday 18 March 2014 at 19:59

locat-brun

Comme c’est bientôt le printemps, et que les commentaires sont fermés, Reflets vous offre un bel article pédagogique pour pouvoir reconnaître parmi toutes les variétés de courants, mouvements, groupes, collectifs, personnalités politiques qui fleurissent en cette saison, une espèce bien particulière : le Rouge-Brun.

On dit merci qui ?

Et pourquoi qu’il est brun, le Rouge-Brun ?

Le Rouge-Brun est reconnaissable à sa grosse tête toute brune et ses jambes rouges. Les raisons de cet affichage de couleur très particulier sont diverses, mais nous retiendrons, pour la partie brune, ces caractéristiques principales :

- L’aspect identitaire très marqué (patrie, vraie France, racines chrétiennes)

- Le souverainisme (battre la monnaie, souveraineté nationale à tous les étages)

- Le populisme (le peuple c’est le bien, les dirigeants, c’est le mal, le pouvoir au peuple, etc…)

- Le complotisme-conspirationisme : tout ce qui ne marche pas bien est le fait d’organisations qui tirent les ficelles dans l’ombre. En général, il y a des Juifs, des Américains (mais souvent des Américains juifs ou à la solde des Juifs).

 

- Le négationnisme : L’histoire a été ré-écrite selon le Brun actuel, et tout a été fait pour que l’on croit que les Juifs ont subi un génocide industriel de la part des Nazis, alors qu’en réalité, rien n’était calculé dans ce sens, et qu’au final, les chambres à gaz sont une invention judéo-maçonnique. La Shoah est, selon le Brun, une invention pour dominer le monde…

- La haine de l’Europe, mère de tous les maux : c’est un point qui réunit tous les Bruns, permet de faire un pont entre les tendances. Tout va mal à cause de l’Europe, et si l’on sort de l’Union, comme de l’euro, tout ira mieux (cf souveraineté, identitaire, complotisme).

- L’islam : religion à combattre, composée d’assistés d’origine maghrébine qui tentent de mettre à bas la République

Il va sans dire, lecteur attentif et perspicace— que ce n’est pas parce que tu contestes le fonctionnement de l’Union européenne et pense qu’on se porterait mieux sans elle et sans l’euro, que tu es un Brun. Non. Pour être un Brun, il faut charrier avec soi un certain nombre d’autres points, en plus de la détestation de l’UE et de l’euro.

Et pourquoi qu’il est rouge, le Rouge-Brun ?

Aaaah ben oui, en voilà une question qu’elle est bonne ! Le Rouge-Brun a la tête brunes mais les jambes toutes rouges.

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Bizarre, bizarre… Quelles sont les caractéristiques qui permettent de savoir que ce fond rouge est bien le rouge des Rouge-Bruns ? Facile, il suffit pour cela de vérifier qu’il est en mesure de marier les idées suivantes :

- La mondialisation, c’est le mal

- Le libéralisme, c’est le mal

- L’Etat devrait reprendre la main et brider l’oligarchie économique en place

- La Palestine c’est toujours bien, Israël, c’est toujours mal

- Antisioniste, oui…mais jamais antisémite

- Les travailleurs, le prolétariat, doivent prendre le pouvoir qui leur a été retiré par la bourgeoisie, la classe dominante en général

- Les USA dominent la planète aidés d’Israël : il faut toujours être du côté opposé aux USA (il faut être pour Poutine, pour Assad, pour le pouvoir iranien, par exemple)

Super difficile à repérer quand même, non ?

Oui, c’est vrai, et le risque d’être empoisonné est important. Mais quelques règles sont à suivre si vous voulez éviter d’être piégé par le Rouge-Brun, en croyant avoir autre chose de tout à fait comestible en face de vous. La première chose à faire, est de voir combien de caractéristiques centrales du Brun sont présentes : au dessus de 50%, soyez certain, c’est un Brun. Pour l’aspect rouge, ça se complique, parce que de nombreux courants qui ne sont pas proches des Rouge-Bruns sont très similaires : il vous faut donc vérifier si votre Rouge soutient du Brun, s’accorde avec des caractéristiques propres au Brun.

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S’il est bien Rouge (au dessus de 30% c’est déjà pas mal) et qu’il s’accorde avec les 50% des caractéristiques des Bruns, c’en est un ! Mais attention, cette variété est rusée et tente souvent de se camoufler en autre chose, pour qu’on ne la repère pas. Par exemple, vous avez le Rouge-Brun qui défend les Arabes, et ne voit pas de problème avec l’islam, ou bien n’en parle pas. Testez-le un peu sur la Shoah, regardez par exemple s’il apprécie ou soutient les révisionnistes. Observez sa réaction si vous l’aspergez de populisme bien gras, de souveraineté et de retour au franc, et de sortie de l’euro. En général, si c’est un Rouge-Brun, il saute dessus et s’emballe : gagné, c’en est un !

Mais ce sont des fachos ou pas ?

Ah, bonne question ! Merci de la poser. Mais c’est sans objet, puisque le Rouge-Brun déclare la plupart du temps détester l’extrême droite, et surtout le fascisme. N’oublions pas qu’il est Rouge. Donc, si l’on regarde bien les choses en face, le souci n’est pas de savoir s’il est facho ou pas, mais plutôt ce qu’il veut ou pas. Et ce qu’il veut, en général, n’est ni très amical, ni très calme. Le Rouge-Brun étant par nature proche des mouvements les plus radicaux de la droite extrême, mais souvent acoquiné avec des super Rouge, peut aussi soutenir des Bruns de chez Brun, en réalité, la terminologie de facho ne tient plus.

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Parce que le Rouge-Brun est avant tout un paumé, une espèce décalée, un hybride délirant qui soutient à peu près n’importe quoi et n’importe qui, pourvu que ce soit « contre ». Sa haine du « système » le mène à être là où il peut se déchaîner contre le « système ». Et tenir des discours totalement contradictoires. Il rend par exemple hommage au fondateur d’Ordre nouveau et attaque la loi contre le port du voile, peut aller soutenir n’importe quel révisionniste du moment qu’il peut expliquer que le lobby juif est derrière telle ou telle loi, ou dérive. Il aime Faurrisson et le revenu de base, la choucroute, le saucisson et le couscous, apprécie Lénine ou pas, comprend l’action d’Oussama Ben Laden, vote FdG ou FN, ou ne vote pas, soutient Dieudonné, Soral, lit le Monde Diplomatique, le Canard enchaîné, Alternatives Economiques et ne rechigne pas se ré-informer avec  http://www.legrandsoir.info/ tout en matant des vidéos ioutoube de François Asselineau ou d’Etienne Chouard. Bien entendu cette liste n’est pas exhaustive (voir plus haut caractéristiques du Rouge-Brun)

Mais le plus intéressant est que de plus en plus de Rouge-Bruns ne savent même pas qu’il en sont. Enfin, dans le discours, ou bien quand on les interroge. Par contre, leur soutien à des Rouge-Bruns bien établis, leurs fréquentes apparitions dans des messes rouge-brunes ne laisse pas beaucoup de place au doute. La difficulté réside dans une chose assez ennuyeuse avec cette variété politique : elle est tellement baignée de discours et d’idéologies normalement opposées, qu’on ne sait fréquemment plus qui ils sont, un peu comme eux-mêmes d’ailleurs. Une seule certitude : c’est une variété toxique et en bouffer peut rendre très très malade…

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Source: http://reflets.info/fiche-technique-comment-reconnaitre-un-rouge-brun/


Rachat de SFR par Numéricable : Numergy, le cloud plus vraiment souverain

Monday 17 March 2014 at 16:13

cloud souverainVivendi a tranché, c’est finalement Numericable qui devrait mettre la main sur l’opérateur SFR. Par-delà les aspects tuyauterie qui au final ne devraient dans un premier temps pas vraiment affecter les utilisateurs de SFR, l’opérateur télécom cédé par Vivendi dispose d’entités diverses dont au moins une, Numergy, mérite une attention particulière.

Numergy, c’est l’un de ces deux clouds souverains qui ont absorbé des sommes assez rondelettes de subventions publiques. Au lendemain de Prism, la souveraineté d’infrastructures critiques était au centre des préoccupations gouvernementales. Faisant fi d’acteurs existants, la Caisse des dépôts et Consignations investissait alors massivement : Andromède, Cloudwatt et Numergy devenaient les « fleurons » du cloud souverain.

Un problème de concurrence déloyale ne pouvait que se poser. Pourquoi l’Etat aiderait-il Numergy de SFR et Bull, et Cloudwatt de Thales et Orange ? Ces entreprises ne sont pas dans le besoin et d’autres acteurs plus modestes, avec un véritable savoir-faire existaient bien avant Numergy et Cloudwatt… pourquoi donc aller financer avec des deniers publics Thales, Orange, SFR et Bull afin de construire les deux entités que sont Cloudwatt et Numergy ? Ne pouvions-nous pas capitaliser sur du Gandi, du OVH ou du Ikoula pour ne citer qu’eux ?

Plus c’est gros, moins ça fonctionne

Ce seront 75 millions d’euros (d’argent public) qui seront investis dans ces deux nouvelles entités… ça coûte cher la souveraineté toute neuve du cloud des Internets de France. Où est le problème si ça marche m’objecterez-vous ? Eh bien le problème numéro un, c’est que comme prévu par les acteurs historiques et beaucoup d’observateurs qui savent de quoi ils causent, ça ne marche pas. Un an et demi après, ça ne fonctionne pas du tout !

cloud oles

Pourtant, quand c’est bien fait, le cloud, ça fonctionne

ovh cloud 20% CA

Déjà, vu d’ici, on subodore le méga-fail… mais ce n’est pas tout.

Et maintenant… le bug

Numergy, dont SFR détient 47 % aux côtés de Bull (20 %) et de la Caisse des dépôts (33 %), vient donc de se faire croquer par Numericable et c’est là que notre beau cloud souverain avec de l’argent public souverain dedans devient un poil moins souverain.

«  Altice, câblo-opérateur luxembourgeois détient 40 % des parts de l’entreprise, devant la société américaine Groupe Carlyle (21,32 % du capital) et la société britannique de capital-investissement Cinven (13,27 % du capital). » (source Wikipedia)

Et nous voilà donc avec un cloud souverain détenu par Altice, un câblo-opérateur luxembourgeois, le groupe américain avec de l’ADN un peu souverain dedans, Carlyle, et l’anglais Cinven. Du coup, on aimerait bien re-souverainiser la feuille d’impôts du nouveau dirigeant, mais toute cette pollution ne va probablement pas contribuer à lui faire quitter le bon air pur suisse.

Et combien elle a coûté au contribuable la blague souveraine qui n’est plus souveraine ?

invisible vibrator

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Source: http://reflets.info/rachat-de-sfr-par-numericable-numergy-le-cloud-plus-vraiment-souverain/


Pourquoi les commentaires de reflets.info sont fermés ?

Sunday 16 March 2014 at 09:24

Reflets n’est pas une tribune d’expression de la haine et de la bêtise humaine. Nous en avons assez d’avoir à passer à la corbeille ce genre de commentaires de quelques crétins qui ont divorcé de leur cerveau sans obtenir la garde de leur neurone.

pauvrecon

Et puisque vous avez du mal à comprendre, lisez cette lettre interne de vos dirigeants à diffusion restreinte qui vous appelle à être un peu moins cons…

lettre interne du FN

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Source: http://reflets.info/pourquoi-les-commentaires-de-reflets-info-sont-fermes/


NSA/Snowden : la France, ce cas très particulier…

Friday 14 March 2014 at 12:25

ecoutes

Pour qui se souvient de la grande période du sarkozysme triomphant, celle pendant laquelle la presse encensait ce président volontariste, ce nouveau Kennedy, cet homme qui allait faire plier le monde de la finance, réduire en miettes la crise financière mondiale, réguler la gravitation universelle du cosmos, il y a comme un air de déjà-vu. Et oui, il fut une période ou la presse, finalement, ne faisait que relayer les « éléments de langage » distillés par les ténors du gouvernement et de l’UMP. Depuis quelques jours, on assiste au même manège. Les phrases copiées-collées par la garde rapprochée de Nicolas Sarkozy s’étalent dans la presse, soit parce qu’elles y sont prononcées par les nouveaux parangons de vertu de l’UMP, soit parce qu’elles y sont reproduites en boucle. Et là où l’on avait la semaine dernière une avalanche d’affaires très inquiétantes pour l’UMP, on a désormais… Autre chose.

Une sorte de pseudo-affaire Taubira-Valls-Ayrault. Une sorte de pseudo affaire des avocats outragés. Bref, plus grand chose sur le fond. Le fond étant tout de même que Nicolas Sarkozy déteste et méprise le monde entier, à part lui-même, c’est désormais prouvé avec les enregistrements Buisson. Vous nous direz : et alors ? Alors, il est peu probable qu’un homme d’Etat sans la moindre empathie soit, justement un homme d’Etat. Il est un homme de son camp.  Les enregistrements dévoilés dans la presse montrent également que quelques hommes non élus avaient l’oreille très attentive du président à force de lui cirer les pompes à un point indécent, et même, franchement, assez pathétique pour eux.

Avant que les éléments de langage de l’UMP ne retrouvent leur place préférée, c’est à dire à la Une de la presse, il y avait une sale affaire de favoritisme et de surfacturation dans la boutique UMP avec son fournisseur Bigmalyon.

Avant cet enfumage à deux cents d’euros, mais qui a toujours fonctionné du temps du sarkozysme triomphant -pourquoi se priver aujourd’hui-, il y avait un ancien président de la république, redevenu un justiciable comme un autre, qui semblait avoir obtenu des informations très précises sur une affaire le concernant via un membre de la Cour de Cassation.

Que reste-t-il de tout cela ? Le concert des pleureuses qui s’offusque que l’on puisse mettre sur écoutes un ancien président… Encore un peu et ils se feront un méga-Hara-Kiri en place publique pour racheter l’honneur de la Justice et de ce pays.

Paille, poutre, tout ça, tout ça…

Alors justement… Si vous nous permettez et bien que nous l’ayons déjà traité par ailleurs, permettez-nous de revenir sur ce point méta-comique.

amesys

Nous avons donc toute la droite qui s’offusque que l’on puisse mettre des gens sur écoute, alors que, comme l’avance sans rire Henri Guaino, il n’y aurait rien qui le justifie. Cette même droite qui a tant oeuvré pour mettre en place une collection de lois sécuritaires plus liberticides les unes que les autres et qui ont mené, justement à une surveillance relativement globalisée. La même droite qui, utilisant des noms de bonbons mettait en place une infrastructure d’écoutes globales (à l’échelle de la planète cette fois) délocalisée, hors du champ judiciaire français, en  vendant des armes numériques de surveillance à des dictateurs notoires. Vous suivez la logique ?

Nous non plus, rassurez-vous.

Sarkozy à l’origine de l’accord Lustre ?

Mieux, il s’agit visiblement du même président et de la même droite qui mettait en place les conditions nécessaires à la fourniture à la NSA de vos données personnelles.

Et oui…

Le dernier article en date de The Intercept est assez édifiant.

Il revient sur l’apparente surprise des dirigeants politiques européens lorsque éclate le scandale des écoutes de la NSA sur la base des documents Snowden.

Selon Glenn Greenwald, qui se base sur un document de la NSA, les dirigeants politiques n’étaient pas forcément au courant de l’étendue des petits arrangements entre services de renseignement. Entendez par exemple : François Hollande ne savait peut-être pas que des services français fournissaient jusqu’à 70 millions de méta-données sur les appels téléphoniques des Français, en un seul mois, à la NSA.

En revanche, la note de la NSA est assez claire sur un point :

Datée du 15 septembre 2009 elle explique :

« Depuis l’élection d’un président pro-américain l’un de nos partenaires européens est bien plus ouvert pour nous fournir des informations sur ses propres capacités et techniques, dans l’espoir d’augmenter nettement notre collaboration dans le domaine du renseignement ».

Et voilà sans doute où il faut chercher les racines du fameux accord Lustre.

Ce même accord qui n’a fait l’objet d’aucune discussion en France.

Le silence est d’or

En cas de crise informationnelle, entendez un scandale ou un problème d’image important, il y a globalement deux méthodes qui permettent de s’en sortir pas trop mal.

Première méthode, c’est celle à laquelle nous assistons avec l’UMP ces jours-ci : créer un enfumage par la médiatisation d’une supposée affaire dans l’affaire (poupées russes) qui implique le camp d’en face.

Deuxième méthode : ne rien dire, ne rien faire. Laisser une nouvelle info (qui ne vous concerne pas) évacuer la précédente (celle qu vous concerne). Ici, nous avons la méthode utilisée pour la gestion du scandale Lustre.

Rien. Le silence total. Deux ou trois articles ici ou là. Une question parlementaire restée sans réponse depuis novembre 2013. Pas une déclaration d’un dirigeant politique aux affaires. Nada.

Pourquoi ?

Des milliers de lignes sur l’écoute d’un justiciable sur lequel pèsent de lourds soupçons. Quasiment rien sur un accord qui permet à la NSA de se fournir en France, par des moyens qui laissent songeur, à hauteur de 70 millions de données téléphoniques sur un seul mois ?

Quelque chose ne fonctionne pas dans ce pays.

lustre

Comme le note The Intercept, pour la même problématique, Ronald Plasterk, ministre des « Home Affairs and Kingdom Relations » des Pays-Bas a du se défendre devant le Parlement qui lui a imposé un vote de confiance. Les parlementaires n’avaient pas trop apprécié qu’il attribue à la NSA les millions d’écoutes, comme en France, de Néerlandais. Il avait été contraint par la suite d’avouer que les écoutes avaient été fournies par les services de renseignement de son pays à leurs collègues américains de la NSA. Visiblement, dans ce pays, les parlementaires prennent un peu plus au sérieux ce genre de blagues.

Ici, nous ne saurons rien de l’accord Lustre. Ni ce qu’il a généré comme collecte de données. Ni comment ces ces écoutes ont été rendues possibles. Ni par qui elles ont été effectuées. Avec l’aide de quels opérateurs, avec quelle technologie ? Comme il ne s’agit probablement ni d’écoutes judiciaires ni d’écoutes administratives, un peu de transparence serait la bienvenue…

Nous ne saurons pas non plus si l’accord Lustre est toujours appliqué.

Les politiques à qui le peuple a délégué son pouvoir ne pensent visiblement pas que cela ait un intérêt.

Les Pays-Bas ne sont pas le seul pays où le scandale de la NSA a déclenché un débat public et où les parlementaires se sont impliqués. La Grande Bretagne, les Etats-Unis sont parmi ceux-ci. En France, rien. Tout est déjà oublié. On ne parle plus que de pollution et d’écoutes de l’ancien président…

 

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Source: http://reflets.info/nsasnowden-la-france-ce-cas-tres-particulier/


Sur #Thinkerview : Olivier #Iteanu parle de l’affaire #Bluetouff et de la #surveillance

Thursday 13 March 2014 at 15:06

Le site (collectif de réflexion et chaîne youtube) Thinkerview vient d’interviewer Olivier Iteanu, avocat spécialisé dans les technologies de l’information et défenseur de Bluetouff. Retour sur l’affaire de l’ANSES, la cour d’appel, ses lojine, son Gogleu, ainsi que l’analyse d’Olivier Iteanu sur le « tsunami PRISM » et la société de surveillance dans laquelle nous sommes désormais plongés.

Olivier Iteanu : Depuis PRISM et Snowden, je me suis dit « rien ne va changer » 

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Source: http://reflets.info/sur-thinkerview-olivier-iteanu-parle-de-laffaire-bluetouff-et-de-la-surveillance/


Le Front de Gauche défend le logiciel libre sponsorisé par Facebook

Thursday 13 March 2014 at 10:36

C’est très chouette la vision gauchiste de l’informatique : on prend deux ou trois mots-clés, quelques évidences bien connues depuis longtemps, on en fait un slogan, on lance le filet et on essaye de prendre le poisson. Ca donne ça :

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Whoouuu : trop bien !

Et c’est quoi le pitch ? C’est ça :

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Donc, le logiciel libre est à la gauche de la gauche. Gnu/Linux, c’est politique ! Hum hum, bien, bien. Mais visiblement, être à la gauche de la gauche et défendre le logiciel libre n’implique pas forcément une bonne connaissance de l’ensemble de l’écosystème du libre :

facebook-fdg

 

Caramba ! Encore raté !

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Source: http://reflets.info/le-front-de-gauche-defend-le-logiciel-libre-sponsorise-par-facebook/