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#Amesys et #Qosmos : La surveillance électronique française remixée par @jacquesduplessy sur @LePoint

Friday 16 August 2013 at 14:22

bullshitJe suis tombé ce matin sur cet article de Jacques Duplessy (dont voici la fan page Facebook… et oui, il a des fans… merci Fabrice) publié sur LePoint (dont voici un petit backup en PDF juste au cas où). J’avoue avoir été assez émerveillé par la faculté de l’auteur à ne strictement rien sourcer. Ce n’est d’ailleurs pas la première fois. C’est à croire que le bouton pour faire des liens http devait être cassé. Avant de passer en revue les petits oublis et les contre vérités de cet article, nous allons tout d’abord voir le bon côté des choses : C’est une bonne chose, même avec 18 mois de retard et sans citer aucune source (en l’occurrence Owni et Reflets),  de voir ces histoires faire enfin surface sur un gros média comme LePoint.

Voyons maintenant un peu le traitement fait à ces informations présentées comme « neuves » et que nous avions révélé il y a bientôt 2 ans…

L’article de Jacques Duplessy commence donc par deux anecdotes, voici la première :

Paris, 16 avril 2004, Champs-Élysées. Un membre de la société Amesys-Bull transporte un petit boîtier qui passe inaperçu. Ce dernier crée une fausse borne de relais téléphonique GSM qui intercepte les téléphones mobiles « dans un rayon de 50 mètres à 2 kilomètres ». Tous les numéros de portables présents sur la zone mais aussi les numéros appelés et les SMS sont enregistrés. 

Aucun lien, pas une source citée, pas un seul document pour étayer les propos. Il faut croire Jacques Duplessy qui laisserait quasiment entendre au lecteur qu’il était présent ce jour là et qu’il balance un vrai scoop… c’est d’autant plus dommage que cette information était mise en lumière le 4 décembre 2011 par Reflets suite à la découverte par Jean-Marc Manach de mystérieuses captures d’écran qui laissaient deviner une écoute parfaitement clandestine en plein Paris ! Le matériel le voici, c’est très probablement SMINT (PDF), le modèle de poche du GLINT (PDF), Reflets a évidemment conservé des copies des caractéristiques de ces petits jouets avant la crise de panique d’Amesys qui avait nettoyé de fond en comble son site web suite à nos quelques publications, et qui avait publié un communiqué qui était un véritable concentré de caca de taureau le fameux (Bull® Shit)

Passons à la seconde anecdote, on se dit que ça ne peut pas être pire niveau traitement que la première…

Laboratoire Lip6 du CNRS à l’université Pierre et Marie Curie, Paris. Un collaborateur (jamais identifié) installe à l’insu des chercheurs une « sonde » sur l’accès internet qui permet d’intercepter tous les courriers électroniques, de connaître les sites consultés ou d’enregistrer les conversations par Internet (Skype, par exemple).

Du grand art cette anecdote, là encore on croirait presque que Jacques Duplessy était présent au moment des faits… Outre le fait qu’une fois de plus, rien n’est sourcé, pas même cet article que nous avons publié en octobre 2011 suite aux révélations de Mediapart , il y a quand même quelques imprécisions et une erreur technique.

Les « non identifiés » du LIP6 dont parle Jacques Duplessy, en l’occurrence Eric Horlait et Guy Pujolles sont  co-fondateurs de Qosmos en activité au LIP6 à cette époque. Pour passer d’Amesys à Qosmos, il faut bien comprendre le cheminement des travaux des deux entités qui n’ont finalement pas fait affaire sur le dossier libyen. Précisons toutefois qu’à cette époque, Qosmos n’avait pas connaissance du client final. A l’époque, Amesys cherchait un partenaire capable de développer des sondes opérant sur des volumes de trafic considérables. A cette époque, les travaux du LIP6 ne permettaient des interceptions que sur quelques Megabits/secondes. Il y a bien eu un contrat entre les deux entités pour des études de faisabilité. Mais ça n’a pas été très concluant et Amesys s’est finalement retournée vers l’allemand Ipoque pour développer ses sondes, sur mesures pour le marché libyen.

Jacques Duplessy est surtout passé à côté du plus croustillant dans cette anecdote, à savoir les révélations d’Eric Horlait que nous avons publié sous forme de document audio et de transcription (merci aux lecteurs de Reflets qui ont effectué cette transcription !)

Il ressort de cet enregistrement que :

C’est vraiment dommage que Jacques Duplessy soit passé à côté de tout ça, son article aurait facilement pu passer du statut de mauvaise pige à celui d’article d’investigation avec une véritable valeur ajoutée.

On terminera pour cette anecdote sur l’erreur technique : non Skype n’était pas du tout à l’ordre du jour en 2004, le déchiffrement de ce protocole à la volée intervient bien plus tard, mais nous en avons bien la confirmation par exemple à travers ce document des autorités du Bahrein à propos de la suite FinFisher en « test » là bas pour espionner les opposants politiques… donc mauvaise pioche pour l’interception de Skype au LIP6 en 2004. Nous pensons aussi être en mesure d’affirmer qu’à l’époque, la technologie de Qosmos portait principalement sur les métadonnées et non la charge utile (le payload), afin de classifier le trafic, et non de l’espionner. Les demandes d’Amesys dépassaient la réalité technique de Qosmos à cette époque en matière de performances et de services demandés.

Poursuivons la lecture de l’article de Jacques Duplessy :

« Ces deux anecdotes, édifiantes, sont extraites d’une brochure commerciale de la société Amesys vantant l’efficacité du système Eagle et destinée à convaincre la Libye du colonel Kadhafi d’acheter cette technologie française pour espionner l’ensemble de sa population. »

Bon ok, c’est vrai qu’ils ne sont pas supers doués chez Amesys, mais quand même… ces captures ne se sont pas retrouvées dans une « brochure commerciale », mais dans une proposition commerciale visée par le secret des affaires. Les captures de trafic des emails du LIP6 émanaient de tests internes et Amesys les a réutilisées pour vanter les mérites de ses produits, à l’insu de Qosmos. Evidemment, ces captures n’auraient jamais du se trouver entre les mains d’un terroriste notoire, Abdhalla Al Senoussy. Amesys a agi en parfait pied nickelé violant ainsi la relation de confiance avec Qosmos et le LIP6. De l’aveu d’Eric Horlait, Qosmos aurait pu attaquer Amesys en justice, mais ne l’a pas fait, et ce pour une bonne raison (toujours extrait de notre enregistrement audio) :

Un chercheur : est ce que Qosmos s’est retourné contre Amesys pour l’utilisation des produits de Deep Packet Inspection ?

Eric Horlait : Alors là, la réponse est non à la question, vous avez partement vu un point clé sur le sujet. Oui Qosmos pourrait. Bien évidemment, Qosmos pourrait à différents titres. Amesys a disons utilisé des documents qui étaient couverts par NDA [NDR: Non-Disclosure Agreement] .. transférés à un endroit où elle n’aurait pas dû. J’ai hésité à vous répondre, j’ai répondu précisément. La législation tient que… oui Qosmos…Assez probablement ne le fera pas. Pourquoi ? (…) Dès qu’on parle de ce genre de marchés, ce genre de marchés a une petite spécificité. Entre autre chose, moins on parle des acteurs, plus on est content. Si Qosmos se disait on va attaquer en justice machin, etc, probablement on gagnerait. Probablement qu’on irait pas en procès qu’il y aurait une transaction. Il y aurait un intérêt, sauf que c’est un petit monde, et si on fait ça, il est assez probable que le marché en question disparaisse et que les trente personnes de la boite soient prêt a chercher du travail ailleurs.
(…)non non, dans le petit monde, tout le monde sait exactement ce qui c’est passé, mais personne n’a intérêt à dire. Personne n’a intérêt à cela. Le vendeur de routeurs le sait. [...]
Tout le monde les sait, il n’y a pas d’intérêt à le dire.
Allez voir la DGSE en France, avant d’aller voir qui utilise tel ou tel matériel à tel ou tel endroit pour faire telle ou telle chose. Vous connaissez les fabricants des équipements qu’utilisent la DGSE pour faire des écoutes légales en France ?

Bref, si Jacques Duplessy ou des journalistes en général veulent creuser un peu le sujet, qu’ils nous aident à identifier le mystérieux vendeur de routeur qui a accompagné Amesys sur le marché Libyen, notre petit doigt nous dit qu’il a gras à nous raconter… à bon entendeur.

On doit à peu près avoir le choix entre 3 ou 4 acteurs : Thomson, Alcatel, Sagem et Netasq (EADS)  à qui Amesys a affecté la prise en charge d’un système de monitoring avec son superbe U6000.

u6000

Le U6000 : une technologie française en Libye

La suite de l’article publié dans LePoint évoque les interceptions, mélangeant allègrement interceptions judiciaires et interceptions administratives, c’est un peu dommage là encore, une lecture de cet article sur la PNIJ aurait pu éviter cette joyeuse marmelade. Mais on arrive quand même, assez péniblement à un point, encore une fois, révélé par nos soins, sous forme d’un scénario fiction le 25 novembre 2011. Nous en avions d’ailleurs remis une couche ici et une encore une par là.

Côté pile, il y a un système secret d’écoute français échappant en partie à tout cadre légal, géré par la Direction générale de la surveillance extérieure (DGSE) et la Direction du renseignement militaire (DRM). « Les autorités françaises arguent que les centres d’hébergement des sites [d'écoute, NDLR] sont, pour la plupart, basés à l’étranger, ce qui exonère la DGSE de répondre à la loi française », rapporte le journal Le Monde. 

Mais on peut comprendre que quelques documents et quelques analyses publiés sur Owni ou Reflets il y a 18 mois constituent des éléments bien moins sérieux qu’un article publié sur le Monde il y a quelques semaines. C’est vrai que sans les révélations d’Edouard Snowden personne ne saurait rien de ce marché de la surveillance de masse

Continuons sur notre article de Jacques Duplessy

les révélations d’Edward Snowden sur le programme secret Prism le démontrent : les flux de communication passent désormais par des câbles (souvent sous-marins) qui constituent la colonne vertébrale d’Internet.

Dans l’eau Jacques ! Les câbles sous-marin, ce n’est pas PRISM, c’est xKeyscore… et ça sert à quoi que le Kitetoa il se décarcasse pour expliquer calmement ce que je n’arrive plus à faire ? … je passe sur la suite des explications de Jacques Duplessy sur le sujet car elles ont le don de m’agacer et je vais finir par devenir franchement désagréable…

Poursuivons sur les marchés d’Amesys pour conclure :

« Mais la stratégie française ne s’arrête pas là. Amesys a vendu son système d’écoute globale Eagle à nombre de pays, parfois un peu fâchés avec les droits de l’homme : la Libye du colonel Kadhafi donc, mais aussi le Qatar, l’Arabie saoudite ou encore le Gabon. »

Tiens mais d’où Jacques Duplessy sort-il ces informations attendu qu’il ne semble toujours pas au point sur les liens http ?

Ah bien oui… je me disais bien… ça sort une fois de plus de Reflets (artcile du 7 décembre 2011)… Jacques, ça devient un peu lourd là…

En utilisant le système installé en Libye ou au Qatar, les services français peuvent espionner quelqu’un n’importe où dans le monde, donc aussi en France, et ce hors de tout cadre légal

Et hop, on revient sur notre scénario abracadabrantesque… mais toujours pas l’ombre de la moindre source.

L’article conclue enfin sur Advanced Middle East Systems, le SpinOff d’Amesys révélé entre autres ici ou encore là  dés janvier 2013, encore une fois, en grande partie grâce aux travaux de Jean-Marc Manach :

Après le scandale libyen, Bull a vendu en 2012 l’activité Eagle à Stéphane Salies… qui était chargé de concevoir Eagle chez Amesys puis chez Bull. Pour l’occasion, Salies a monté Nexa Technologies (basé en France) et Advance Middle East Systems (basé à Dubaï), dont un acronyme possible est AMEsys. Les deux entreprises se sont partagé le marché : à Nexa, les outils de surveillance classiques des réseaux d’entreprise ; à Advance Meadle East Systems, le Eagle, à l’échelle d’un pays. Ce système sera donc vendu depuis Dubaï, loin de la législation française. Ouf ! On pourra continuer nos barbouzeries.

Cher Jacques, merci de m’avoir fait perdre mon temps, espérons que ce modeste article, d’un modeste média, issu du fin fond des intertubes, réveillera un peu votre sens éthique et vous réconciliera avec ce privilège accordé aux internautes de pouvoir faire des liens http. Sur ce, bonne continuation.

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Source: http://reflets.info/amesys-et-qosmos-la-surveillance-electronique-francaise-remixee-par-jacquesduplessy-sur-lepoint/


Ceci est le Watergate de la planète

Friday 9 August 2013 at 23:54

watergate

Regardez bien ce trio (Bernstein, Graham, Woodward). A eux trois, ils ont fait plonger le président Richard Nixon. Qu’avait-il fait ce président là ? Envahi des pays de manière préventive, tué des milliers de personnes avec des drones ? Kidnappé des gens partout dans le monde pour les livrer à des centres de torture ? Légalisé la torture ?

Non, « juste » mettre sur écoute ses opposants politiques.

Pourquoi vous parler de cela aujourd’hui ?

Parce que cela fait tout juste 40 ans que ce scandale a atteint son apogée avec la démission de Nixon.

Parce que le journal qui était à la pointe de l’investigation dans ce domaine était le Washington Post.

Que ce journal vient d’être vendu au patron de Amazon. Vous me direz, entre des marchands d’armes ou de sacs de luxe (en France) et un marchand de tout (aux Etats-Unis), finalement, où est la différence ?

Parce que deux présidents (Bush et Obama) ont fait mieux : ils ont mis tous les ordinateurs connectés à Internet sur écoute (ils les ont virtuellement piratés) et n’ont jamais été poursuivi pour cela. Ils ne le seront probablement pas.

Parce que quarante ans plus tard la presse est aussi timide avec PRISM qu’elle l’avait été avec ce scandale du Watergate (à l’exception de quelques journalistes).

Parce qu’en France, on continue de couvrir les agissements de Philippe Vannier, le patron de Bull qui a vendu Eagle à la Libye, au Qatar, au Maroc, on en passe. Parce qu’en France, on continue de couvrir les agissements de son bras droit et co-actionnaire au sein de Crescendo qui détient Bull, Stéphane Salies, qui poursuit la vente d’Eagle dans les dictatures qui le veulent.

Et que là non plus, il n’y a quasiment aucun journal pour le raconter.

C’est l’été, il fait chaud. Pourquoi s’embêter avec des trucs comme ça ?

 

 

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Source: http://reflets.info/ceci-est-le-watergate-de-la-planete/


#Maroc : le stylo anti-pédophiles EAGLE d’AMESYS est moins bien configuré que les faux-lowers Twitter du roi Mohammed VI

Friday 9 August 2013 at 10:34

pedobearLe EAGLE déployé par Amesys / Bull au Maroc n’y aura rien fait. Quand la justice attrape un pédo-criminel, ce dernier trouve le moyen de se faire gracier. On peut au bas mot parler d’un sérieux dysfonctionnement de l’institution judiciaire et se demander quel genre de bug qui a pu provoquer ce malaise. En attendant, les bots Twitter de Sa Majesté sont bien présents pour tenter de récupérer la boulette. Mais comme d’habitude dans ce genre de cas, c’est tellement mal fait que ça se voit beaucoup.

Previously in PopCorn

Deux millions d’euros rien qu’en disques durs, des mois de déploiement. Cet EAGLE béta testé par Kadhafi sur sa population est maintenant en production au Maroc. Evidemment Amesys / Bull contribue toujours activement (mais plus sous pavillon français depuis un sombre tour de passe passe) au paramétrage et à la formation des autorités marocaines pour mettre sur écoute l’ensemble de la population marocaine. Popcorn c’est le petit nom du projet du EAGLE marocain, nous vous en avions déjà assez largement parlé. L’amitié franco-marocaine c’est une bien belle histoire : ses accords de coopération policière, sa lutte contre les pédophiles et les narco trafiquants, et évidemment, la mise sur écoute téléphonique de ses 32 millions d’habitants et l’interception des communications de ses 1,5 millions d’accès Internet et de ses 14 millions d’internautes…

Il faut dire qu’EAGLE partait avec de sérieux avantages sur la concurrence, les technologies de BULL ont déjà fait leur preuve en Libye (projet CANDY), au Qatar (projet FINGER), au GABON  (projet CROCO) ainsi que dans d’autres pays ou l’amitié bilatérale se traduit également à grand renfort de cyber-matraques.

Le stylo traqueur de pédophiles

Quand on demandait à Amesys pourquoi et comment Abdallah al Senousi, un terroriste notoire, s’était vu confier un outil comme Eagle en Libye pour surveiller l’ensemble de sa population, la réponse de Bruno Samtmann, directeur commercial d’Amesys, se faisait rassurante, pour lui, Amesys avait fourni à Kadhafi un stylo traqueur de pédophiles, de narco trafiquants et terroristes… ça ne s’invente pas. C’est exactement ce même genre de stylo qu’Amesys a fournit aux autorités marocaines qui a donc en toute logique placé l’ensemble de la population du pays sous écoute.

Traqué – documentaire de Paul Moreira – Canal+ from fhimt.com on Vimeo.

Manque de bol, pour une fois que le Maroc arrête un pédophile, voilà que le roi le gracie ! Mais à quoi peut bien servir cet Eagle au juste s’il ne permet même pas aux autorités marocaines de conserver en prison des pédophiles qu’ils ont déjà arrêté, condamné et mis en prison ?

Un plugin Eagle à bots Twitter ?

Pour désamorcer la contestation au sujet du Daniel Gate sur les réseaux sociaux, les matraques ne sont pas encore parfaitement au point. Configurer un Eagle, c’est un peu long voyez vous. On utilise donc, tout naturellement, une armée de bots, des faux comptes Twitter pour twitter et retweeter la propagande de Sa Majesté. L’excellent site d’information Lakome nous explique la supercherie dans le détail.

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Pour parfaire l’attirail autoritariste et adapter son produit aux challenges de demain, nous suggérons donc à Amesys, si ce n’est déjà fait, un plugin Eagle pour créer des bots à tweeter des âneries de manière grossière, ce afin d’éviter aux contribuables marocains d’avoir à payer grassement des agences de communication pour ce genre de propagande ridicule.

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Source: http://reflets.info/maroc-le-stylo-anti-pedophiles-eagle-damesys-est-moins-bien-configure-que-les-faux-lowers-twitter-du-roi-mohammed-vi/


La NSA détient (au moins) 96,2% des parts de marché dans le secteur de la téléphonie mobile

Friday 9 August 2013 at 00:10

Les chiffres du second semestre 2013 du marché de la téléphonie mobile viennent de tomber. C’est sans surprise que l’on constatera que la NSA détient un accès permanent sur au bas mot 96,2% des téléphones mobiles constituant le parc mondial. L’étude de l’IDC nous révèle ainsi que le système d’exploitation Android de Google concentre à lui seul 79,2% des parts de marché, suivi de l’iOS d’Apple avec 13,2% de parts de marché, puis de Windows Phone avec 3,7% de parts de marché. Ensuite, on retrouve du BlackberryOS, et enfin du GNU/Linux et du Symbian.

Si on ajoute à ces 96,2% les parts de marché de BlackberryOS, le cousin canadien,on atteint le chiffre de 99%… un joli score. Et la marmotte, qu’est-ce qu’elle fait la marmotte avec son cloud souverain quand elle envoie des données avec son smartphone pas souverain ?

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Source: http://reflets.info/la-nsa-detient-au-moins-962-des-parts-de-marche-dans-le-secteur-de-la-telephonie-mobile/


XKeyscore : le Google de la NSA, selon la presse…

Thursday 1 August 2013 at 15:24

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France Info, Le Monde, toute la presse bien informée raconte… ce que raconte le Guardian en y ajoutant une touche personnelle, française : XKesycore (lire le document) est « le Google de la NSA ». Voilà qui nous avance bien. A part traduire l’article du Guardian, les journaux français ne nous apportent pas grand chose. Mais rassurons nos journalistes français, les journalistes étrangers ne vont pas beaucoup plus loin, que le descriptif de ce que permet de faire XKeyscore. Et encore, on est cantonnés à une présentation Powerpoint un peu légère.

Que pouvait-on dire de plus sur l’outil de la NSA ? Sans doute pas grand chose de plus que ce qu’il y avait dans la présentation. Mais il n’était pas impossible de se poser quelques questions.

Par ici les petits paquets !

Premier sujet d’interrogation : comment peut-on mettre dans une « base de données », un « Google NSA », autant d’informations ?

Pas besoin d’être un hacker de haut vol pour trouver étrange que la NSA ou toute autre entité puisse avoir accès à des emails, des recherches via Google, des conversations par chat sur Facebook, etc. Google, par exemple, ne fait pas ça (ou pas souvent) car il ne peut pas le faire.

Résumons. Si l’on veut accéder à tout le trafic Internet d’un utilisateur, il n’y a pas cinquante moyens. Le plus évident est de demander à son fournisseur d’accès de « dériver » ce contenu. Tout ce qui entre et sort de votre ordinateur passe par votre FAI. Cela concernerait uniquement les FAI américains, or tout le monde a compris que la NSA ne s’intéresse pas qu’aux Américains. Ce n’est donc pas la méthode utilisée.

S’il s’agit de surveiller un certain type d’activité, il est possible d’aller se « poser » sur les serveurs qui intéressent. Pirater un serveur de mail, demander à Facebook de fournir les logs d’un utilisateur, etc. C’est partiel et parfois visible. Donc ce n’est pas la méthode utilisée.

Mais alors ? Comment faire ?

Ça ne vous rappelle rien ? Mais si, voyons. Nous vous parlons de cette technologie depuis plus de deux ans. Le Deep Packet Inspection.

Jusque là, c’était facile et l’on s’étonne que l’expression n’apparaisse même pas dans les articles relatant l’affaire XKeyscore.

Alors la marmotte…

Visiblement, #LaPresse est facilement impressionnable. PRISM l’a faite sauter au plafond et on ne comptait plus les articles enflammés. Jusqu’au moment où elle est passée à autre chose.

Pour PRISM aussi, on restait dans le descriptif. Il ne faudrait pas non plus énerver les interlocuteurs en leur posant les questions qui fâchent. Avec XKeyscore, #LaPresse repart au quart de tour sur le mode : PRISM vous avait inquiété, XKeyscore va vous affoler. Figurez-vous que la NSA peut savoir tout -vraiment tout- ce que vous faites sur le Net. Ça fout la trouille. Non ?

Les collègues sont facilement impressionnables et manquent surtout d’imagination et de bonnes lectures. S’ils avaient lu Reflets à l’époque de PRISM, ils auraient pu y puiser quelques idées à creuser et auraient un peu moins l’air de découvrir la lune.

Le premier à avoir shooté sur le non-événement PRISM, c’est Bluetouff sur son blog. Il a poursuivi avec toute une série de papiers plus clairs les uns que les autres sur son blog et nous avons enfoncé le clou à plusieurs reprises sur Reflets. Le papier le plus long était en anglais et montrait que PRISM était un tout petit bout d’un truc plus grand, lui-même inséré dans quelque chose de global. Et oui : Il y a pire et nous l’expliquions de long en large.

En outre, pour ceux qui seraient bouchés à l’émeri, nous expliquions que depuis la publication de la première slide sur le Guardian, tout le monde aurait dû sauter au plafond, non pas à cause de PRISM, mais à cause des petits dessins montrant des câbles entrants et sortants des Etats-Unis.

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Coucou les amis… Les câbles… Vous savez, ces machins en fibre optique qui parcourent le monde, sont posés par Alcatel la plupart du temps et qui constituent la colonne vertébrale du Net…

Poser des sondes DPI aux endroits clef permet d’écouter/dupliquer tout le contenu qui y circule. Et contrairement à ce que croit Flower Pilgrim, notre ministre déléguée chargée des PME, de l’Innovation et de l’Économie numérique, les données ne naissent pas et ne meurent pas sur des serveurs américains… elles circulent. Même si elles sont envoyées de Paris à Toulouse ou Nouméa, elles se promènent… Et passent par ces câbles.

Rassurons le lecteur, notre le ministre est parfaitement au courant, même si elle feint de ne pas savoir. Les gouvernements français, de droite comme de gauche, les services français de renseignement militaire, Alcatel, Amesys, Bull étant très bien placés pour savoir comment on écoute le trafic qui passe par ces câbles.

Qui a construit le bidule ?

Deuxième sujet d’interrogation : qui a construit cette infrastructure d’écoute ? Quelles sont les sociétés impliquées ? Il faut aller en Israël pour lire un article qui se pose ces questions.

Pour les moins bien informés, depuis les révélations d’Edward Snowden, il est de notoriété publique que l’armée américaine délègue toutes sortes de choses à des sociétés privées. Edward Snowden a en effet récupéré les documents qu’il a livrés au public, chez Booz Hallen & Hamilton.

Depuis la guerre d’Irak, on sait que l’armée est capable de déléguer… la guerre… à des sociétés privées (Blackwater par exemple) ou l’intendance (Halliburton).

Peut-on raisonnablement imaginer que la NSA a créé les technologies de DPI déployées sur tout le territoire américain (oui, jusqu’à preuve du contraire, c’est bien de cela qu’il s’agit) ? Qu’elle a envoyé des milliers de ses agents déployer les machines et les sondes près de / sur les câbles ? Bien sûr l’agence crée certaines choses. En voici une preuve (document inédit) :

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Mais il est bien plus probable que l’agence ait fait appel à des prestataires extérieurs ? Lesquels ? C’est la question à 2 cents de dollar qui n’est posée par personne. Dommage, ce serait intéressant de savoir quelles sociétés ont participé à la mise sur écoute de la plupart des habitants de la planète au nom de la lutte anti-terroriste.

C’est la troisième sujet d’interrogation : le terrorisme est-il une excuse suffisante pour la mise sur écoute de la planète ? Justifie-t-il cette abomination ? Mais allons un peu plus loin. N’y a-t-il pas des activités moins visibles mais plus destructrices que l’on pourrait éradiquer avec de telles infrastructures d’écoute ? Le blanchiment, l’évasion fiscale, le trafic d’êtres humains, de drogues, d’armes… On en passe. Ces sujets ont-ils une fois servi d’excuse au gouvernement américain ? Non. Probablement parce qu’ils n’ont jamais utilisé ces « outils » dans ce sens.

Mais revenons aux sociétés qui auraient pu travailler pour le compte de la NSA et de Barack Obama pour mettre en place ces outils…

Bluetouff avait pointé dans un de ses articles la société Reservoir.

Pour ma part, j’avais cité Narus. Notez que cette filiale de Boeing a été prise la main dans le sac dans un local d’AT&T au début des années 2000 à San Francisco pour avoir installé (déjà) un appareillage d’écoute des communications, avec la NSA.

Narus a par ailleurs eu la bonne idée de recruter comme directeur, William Crowell, ancien vice-directeur de la NSA qui a quitté l’agence à peu près au moment ou Keith Alexander en prenait la tête. (Lire ceci et cela, par exemple).

Plus c’est gros, plus ça passe…

Alors bien entendu, au fil des révélations dans le Guardian, les gadgétophrases pleuvent. S’panous, Onareinfé, s’papossib’… Dernier démenti en date, le plus mignon, repris tel que par Le Monde : « « Les allégations d’un accès généralisé et sans contrôle des analystes à toutes les données récoltées par la NSA sont simplement fausses. L’accès à XKeyscore est limité aux personnel qui en ont besoin dans le cadre de leur mission. »

En survolant cette gadgetophrase, le lecteur pourrait croire que seuls les agents de la NSA ont accès aux données disponibles via Xkeyscore. Oui, mais non. D’une part Edward Snowden a déjà expliqué qu’il avait utilisé cette solution en étant chez Booz Hallen & Hamilton. D’autre part, cette société ne cache pas embaucher des gens qui y auront accès.

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Source: http://reflets.info/xkeyscore-le-google-de-la-nsa-selon-la-presse/


Bradley Manning : le règne du faux triomphe encore

Tuesday 30 July 2013 at 20:46

BRADLEY-MANNING-DANIEL-ELLSBERG

Ils auront beau condamner des sonneurs d’alerte, rien n’y fera. Un mensonge est un mensonge. Par omission ou pas. On peut marteler que les Etats-Unis sont une démocratie, on peut parler de « guerre préventive », on peut dire que l’on utilise des méthodes spécifiques pour les interrogatoire au lieu de parler de torture, on peut dire que l’on protège les Américains en enfermant, sans inculpation ni perspective de procès ou de sortie, des gens enlevés à l’autre bout du monde… Tout cela reste des mensonges et des insultes au concept même de démocratie. Le marketing au service du règne du faux. L’inversion du sens.

En déclarant Bradley Manning coupable, les Etats-Unis affirment qu’il est naturel, normal et acceptable de mentir à ses concitoyens, de ne pas les tenir informés de ce que fait l’Etat en leur nom. Or ce que fait l’Etat est très éloigné de cette morale commune, que tous les habitants de la planète partagent plus ou moins. On ne torture pas, on n’assassine pas, on ne fait pas la guerre si ce n’est pour se défendre.

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Ce qui est particulièrement troublant, c’est le fait que Barack Obama et son Administration n’aient pas compris que :

  1. ils se seraient grandis en évitant une condamnation de Bradley Manning et des autres sonneurs d’alerte.
  2. La condamnation de Bradley Manning ne changera rien, il y aura d’autres sonneurs d’alerte. S’il fallait une preuve, Edward Snowden en est une.

Continuer d’ériger le règne du faux comme ciment de la société, que ce soit aux Etats-Unis ou ailleurs ne fera qu’accroitre la violence de la réaction des peuples. Cela se voit déjà aujourd’hui dans les urnes (il y a de moins en moins de personnes qui votent, et de moins en moins pour les partis de l’oligarchie en place), cela se verra un jour dans la rue. Tout est rond et cyclique dans l’univers. Ce qui est arrivé arrivera de nouveau. La fracture entre les dirigeants et ceux qui se laissent diriger va s’élargir jusqu’au craquement final.

« Nous n’avons pas les mêmes valeurs, monsieur l’huissier« , comme disait la publicité. Et cela commence à se voir un peu trop.

 

Pour tout savoir et tout comprendre sur le procès Manning, se référer au site d’Alexia O’Brien. Nous avions traduit sa retranscription de la déclaration de Bradley Manning.

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Source: http://reflets.info/bradley-manning-le-regne-du-faux-triomphe-encore/


Non, le site carlabrunisarkozy.org n’a pas « cessé d’exister en 2012 »

Monday 29 July 2013 at 08:54

Après le fumeux « rectificatif » de la Fondation Carla Bruni Sarkozy que nous avons évoqué précédemment, voilà que par le biais d’une dépêche AFP (notez la différence de moyens de communication entre notre modeste site et le service communication de la Fondation), cette dernière, par la voix de son avocat, Me Richard Malka, menace de porter plainte contre ces sites web qui relaient de « fausses informations ». Reflets est un petit média indépendant qui n’a pas pour habitude de se laisser intimider par des menaces, surtout quand ces dernières appuient leur raisonnement sur des faits factuellement et techniquement faux. Et c’est justement une fausse information, diffusée par la fondation via l’AFP, que nous allons nous borner à démonter… le plus simplement du monde.

Dans la dépêche AFP datée de ce dimanche, Me Richard Malka affirme donc que le site carlabrunisarkozy.org aurait « cessé d’exister en 2012 »… C’est gonflé, c’est grossier, mais ça passe puisque la dépêche AFP citant cette « confusion » manifestement destinée à provoquer l’autocensure des medias, a été très abondamment reprise. Vous vous en doutez, il y a là comme une petite confusion entre la notion de « site web » et la notion de « rubrique du même site web ».

Le site carlabrunisarkozy.org n’a pas du tout « cessé d’exister » !

Premier constat évident, le site carlabrunsarkozy.org est toujours bien actif, il n’a pas du tout cessé d’exister, affirmer le contraire est une chose, que l’AFP relaie cette information sans même prendre soin d’en vérifier de manière la plus élémentaire qui soit la réalité technique de ces affirmations en est une autre… mais passons.

Sauf erreur du Whois, le domaine a été enregistré le 6 avril 2008 chez GANDI et il est bloqué au bénéfice de son actuel titulaire jusqu’au 6 avril 2014. Le whois est d’ailleurs fort intéressant puisqu’on y apprend aujourd’hui encore que le registrant (le titulaire du nom de domaine), n’est autre que Carla Bruni Sarkozy résidant au 55 rue du Feaubourg Saint Honoré (NDLR : c’est à dire à l’Elysée !).

carlawhois

Second point intéressant de ce whois, s’il vous venait à l’idée d’envoyer un mail au contact du registrant enregistré, ce dernier vous reviendrait avec une belle erreur, attendu qu’aucun MX n’est attaché au domaine carlabrunisarkozy.fr et qu’il n’y a pas non plus de mail forward sur cette adresse…:

Delivery to the following recipient failed permanently:
contact@carlabrunisarkozy.fr
Technical details of permanent failure: DNS Error: DNS server returned answer with no data

D’ailleurs le host est assez explicite :

bluetouff@aberlour:~$ host carlabrunisarkozy.fr
bluetouff@aberlour:~$

Celui du .org, lui, ne pose pas de problème :

bluetouff@aberlour:~$ host carlabrunisarkozy.org
carlabrunisarkozy.org has address 94.124.232.233
carlabrunisarkozy.org mail is handled by 5 webmail.carlabrunisarkozy.org.

Renseigner la base whois avec un email valide n’est pas un luxe, tous les registars vous expliquent d’ailleurs que fournir des informations erronées peut conduire à la suspension du domaine par le registar… pour un site aussi cher, toute source de financement mise à part, ça ferait un poil tâche.

Le site WebArchive de son côté nous montre bien qu’il s’agit du même site web amputé de deux rubriques ces deux rubriques sont :

carlaarchives

Re-penchons nous maintenant sur ce que la cour des comptes a écrit et confirmé à nos confrères de PCinpact :

Confirmation N°1 : l’objet de la dépense

« Contactée, la Cour des comptes nous indique qu’il s’agit bien de CarlaBruniSarkozy.org. »

Confirmation N°2 : le montant de la dépense pour la période couverte (que nous estimons à 16 mois, au bénéfice de 2 prestataires)

Pour ces années 2011 et 2012, la Cour des comptes nous indique cependant qu’elle « ne retire rien de ce qu’elle a écrit». L’institution ajoute qu’ « il y a toujours la contradiction dans les rapports de la Cour des comptes et ce qui a été dit n’a pas été invalidé par l’Élysée. Nous maintenons nos conclusions. »
(…)
« La Cour nous invite spécialement à scruter la réponse gouvernemental n°20735 faite à un député UMP, déjà mentionnée dans nos colonnes. Cette réponse prévient que « tous les mois » le site de Carla Bruni Sarkozy a fait l’objet de facturations de la part de deux prestataires externes pour 25 714 euros, soit déjà plus de 300 000 euros annuels  »

Re-penchons nous maintenant sur les propos menaçants de l’avocat de Carla Bruni Sarkozy qui affirme que ce site:

« a cessé d’exister en mai 2012″ et que la fondation caritative qui porte le nom de l’ex-Première dame ne peut donc être suspectée d’avoir bénéficié du « moindre centime » en provenance de la présidence de la République ».

Les faits techniques démontrent que le domaine et le site Web de la fondation, portant le nom de l’ex première dame a bien accueilli une rubrique en rapport avec son activité de première dame. Un site que la cour des comptes a affirmé par deux fois, subventionné à hauteur de 410 000 euros par le contribuable (sur une période d’environ 16 mois). Elle ne précise cependant pas s’il s’agit de frais inhérents au développement de la rubrique de la première dame ou à la gestion des contenus de cette rubrique. Loin de nous l’idée d’envisager un seul instant que cet argent ait pu financer quelque chose d’encore visible aujourd’hui sur ce site, ce qui n’en rend cette dépense que plus scandaleuse !

L’avocat de Carla Bruni Sarkozy, lui, nie en bloc en parlant d’

« un prétendu et imaginaire financement du site internet de la Fondation Carla Bruni-Sarkozy par des fonds publics »

… l’enfumage est relativement facilement perceptible à ce niveau.

Si la Fondation se décide à porter plainte, il va falloir qu’elle commence par expliquer que carlabrunisarkozy.org, en fait, ce n’est pas carlabrunisarkozy.org, et ça, très franchement, c’est pas gagné. Il faut dire qu’Internet, cette satanée machine à copier, démontre le contraire. Non seulement le site (entre deux médiation du guru Varnish), est bien toujours en ligne, mais en plus de ça, il est relativement reconnaissable… il faut dire qu’une installation WordPress  de 2010 non mise à jour depuis, c’est quand même quelque chose de relativement rare en 2013 :

Récapitulons …

Alors oui le rédacteur du présent article se flagellera aux orties et publiera ses excuses les plus plates à la fondation. Mais soyons clairs là dessus, j’ai quand même plus de chances de me faire mordre par une chauve-souris enragée.

En attendant, à la lumière de ces faits , les communiqués de presse de la Fondation nous apparaissent comme erronés et destinés à provoquer une confusion. Cette confusion respire la manipulation assez grossière visant à provoquer l’autocensure des médias qui se posent des questions légitimes sur ces sommes exorbitantes, investies en pure perte sur le budget de la présidence, dans une rubrique qui était bien une rubrique du site de la fondation Carla Bruni Sarkozy.

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Source: http://reflets.info/non-le-site-carlabrunisarkozy-org-na-pas-cesse-dexister-en-2012/


Carlabrunisarkozy.org : la cour des comptes confirme le coût de 410 000 euros pour le contribuable

Saturday 27 July 2013 at 11:57

bullshitQuand nous lisions hier le « rectificatif » publié (si , si .. il est bien publié mais le site est tellement ergonomique qu’il faut scroller vers le bas pour accéder au contenu, ça se passe sous le logo placard en milieu de page) sur le site de la fondation Carla Bruni Sarkozy, nous y décelions une tentative un peu gauche d’enfumage. Il faut dire que nous commençons à avoir l’habitude de ce genre de communiqué aussi court que possible qui dément sans apporter quoi que ce soit comme information pertinente visant à prouver ce qu’il défend. Bref le genre de communiqué qui semble rédigé par un Spin Doctor et facturé à la lettre.

« - Tous les contenus visibles sur ce site on été intégralement financés par la Fondation. Ils n’ont été en aucune façon financés par l’Etat ou quelque autre entité extérieure à la Fondation, et ceci depuis la création du site. »

Évidemment, pas mal de médias se laissent piéger, à l’image du HuffingtonPost qui relaie le caca de taureau servi par la fondation :

« Cependant un rectificatif a été publié sur le site de la fondation pour démentir ces accusations. La fondation assure que l’Etat n’a jamais contribué à son financement »

bullshitbutton

 

Nous vous expliquions d’ailleurs que si ce « rectificatif » indique est vrai (il n’y a aucune raison qu’il ne le soit pas),  il ne fait qu’enfoncer le clou et sombrer la fondation dans un profond ridicule. Les deniers publics auraient servi à financer des rubriques du site, rubriques qui n’y sont d’ailleurs plus, puisqu’elles portaient sur l’activité par définition éphémère, de la première dame. Concrètement, on avait sur le site une sorte de Twitt’agenda.

Re-décortiquons un petit instant ce démenti de la Fondation avant de nous intéresser à la confirmation de la cour des comptes, vous allez voir, il y en a bien un des deux qui nous a raconté du caca de taureau. Notre confrère PCinpact a naturellement, lui aussi senti le parfum caractéristique de ce rectificatif, et probablement des explications fournies par la fondation aux nombreux médias qui se sont intéressés au sujet. Ainsi, il a contacté la cour des comptes pour lui demander confirmation de cette petite phrase dans laquelle nous découvrions le coût (NDLR : coût portant sur la période 2011 / 2012 ce qui au meilleur des cas porte donc sur une période de 17 mois et non de 2 ans).

Et là, le malaise, vous le voyez ?

Nous avons donc d’un côté une fondation qui affirme que son site (en ligne depuis 2009) a été financé par ses soins et qu’aucun argent public n’a financé le site carlabrunisarkozi.org. Outre le fait que ce n’est pas du tout ce que nous affirme une source proche du dossier, ce n’est pas non plus ce qui apparait dans les comptes publics.

Nous avons donc de l’autre la cour des comptes qui affirme que le coût de ce même site, accessible à l’url Carlabrunisarkozy.org (la ligne budgétaire dans les comptes de l’Etat ne saurait mentir sur ce point semble t-il), a été de 410 000 euros, sur une période maximum de 17 mois, plutôt 16 pour que le compte tombe à peu près juste. Ce rapport, qui aurait tout à fait pu faire l’objet d’objections de la part de l’Elysée, n’a d’ailleurs pas été contredit.

Confirmation N°1 : l’objet de la dépense

« Contactée, la Cour des comptes nous indique qu’il s’agit bien de CarlaBruniSarkozy.org. »

Confirmation N°2 : le montant de la dépense pour la période couverte (que nous estimons à 16 mois, au bénéfice de 2 prestataires)

Pour ces années 2011 et 2012, la Cour des comptes nous indique cependant qu’elle « ne retire rien de ce qu’elle a écrit». L’institution ajoute qu’ « il y a toujours la contradiction dans les rapports de la Cour des comptes et ce qui a été dit n’a pas été invalidé par l’Élysée. Nous maintenons nos conclusions. »
(…)
« La Cour nous invite spécialement à scruter la réponse gouvernemental n°20735 faite à un député UMP, déjà mentionnée dans nos colonnes. Cette réponse prévient que « tous les mois » le site de Carla Bruni Sarkozy a fait l’objet de facturations de la part de deux prestataires externes pour 25 714 euros, soit déjà plus de 300 000 euros annuels« 

Soit pour une période de 16 mois : 25 714*16 = 411 424 €… on commence à avoir quelque chose de cohérent. Ensuite, comme nous vous l’expliquions ici (dans l’errata), nous doutons fortement que le « gros » de la douloureuse finançait l’infrastructure d’hébergement. En outre, nous avons démontré que la maintenance applicative était elle, un poste inexistant puisque les modules comme le core applicatif de WordPress n’ont pas été mis à jour depuis 2010.

Si avec une facturation généreuse de 3 000 euros par mois imputables à l’hébergement de ce site, auquel on ajoute un très très… très… généreux salaire de 6 000 euros mensuels toutes charges comprises, à 2 collaborateurs (un stagiaire aurait amplement suffit) pour poster des billets sur un WordPress : nous arrivons à 15 000 euros mensuels…. Bref, il nous manque encore 12 000 euros par mois. Comme le contribuable est très généreux, nous allons également compter 2 ordinateurs d’une puissance suffisante pour poster des billets dans un blog, soit 2 laptop Apple® full option à 4000 euros pièce (il faut ce qu’il faut !). Soit : 15000* 16+8000 : 248 000. Le constat est là, sur la période couverte, il y au bas mot 162 000 euros qui se sont évaporés. Sont-ce là les frais de développement de la « rubrique de la première dame » ? Ah non, c’est pas possible ça… puisque comme l’affirme la fondation dans son rectificatif :

« - Tous les contenus visibles sur ce site on été intégralement financés par la Fondation. Ils n’ont été en aucune façon financés par l’Etat ou quelque autre entité extérieure à la Fondation, et ceci depuis la création du site. »

Le WordPress à tiroirs, composé de 3 « grandes » rubriques distinctes avait déjà fait couler de l’encre pour sa campagne « Born HIV Free » comme nous vous le rappelions pas plus tard qu’hier.

En ligne depuis 2009, il ne vous aura pas échappé que la période couverte par le rapport de la cour des comptes n’inclue pas les années 2009 et 2010. Pourtant PCInpact nous explique :

En outre, une rapide recherche montre que ce 5 octobre 2009, l’épouse du chef de l’État a bien inauguré carlabrunisarkozy.org, un site « dédié à sa fonction de première dame de France »rapportaient les médias à l’époque

Si en 2009 le site était déjà « dédié à sa fonction de première dame« , on est en droit de se demander si là encore, il n’a pas absorbé quelques deniers publics sur cette période non couverte par le rapport de cour des comptes…

Notre conclusion :

 

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Source: http://reflets.info/carlabrunisarkozy-org-la-cour-des-comptes-confirme-le-cout-de-410-000-euros-pour-le-contribuable/


Le retour du « Draghi a sauvé l’euro »…

Friday 26 July 2013 at 18:04

banker-small

Jean-Philippe Lacour, correspondant à Francfort des Echos, nous régale aujourd’hui avec un article sur le thème (usé) « Mario Draghi a sauvé l’euro ». C’est intéressant. L’article reflète une vision répandue,  mais étroite, de la macro-économie. C’est celle des fameux marchés. En clair, si Mario Draghi annonce, comme il l’avait fait, que la Banque centrale européenne (BCE) monterait au créneau -sans limites- pour soutenir la monnaie européenne, les marchés sont « rassurés » ou plutôt, suffisamment impressionnés, et ils ne dégommeront plus tel ou tel pays, menaçant de faire exploser l’union monétaire. Résultat ? L’Europe est sauvée, bien sûr.

Oui mais bon… Si les choses étaient si simples…

Dans cette analyse, on voit l’économie par le prisme des marchés. On estime que l’euro, et par extension, l’Europe, sont sauvés quand les marchés arrêtent de pilonner un pays jouant le rôle de maillon faible.

Etude de cas

Prenons un exemple, ce sera plus parlant pour ceux qui n’ont pas l’habitude de lire les pages économie/marchés des quotidiens. La Grèce ? L’Espagne ? Chypre ? Les exemples ne manquent pas. Partons sur la Grèce. Imaginons donc ce pays qui émet des titres à 10 ans. Le taux d’intérêt servi est de 5%. Sous « la pression des marchés », ce taux frôle les 8%. Que faire ? A ce stade, tout le monde convient que ce que l’on appelle le service de la dette devient intenable. Passons sur les plans de sauvetage qui consistent à prêter ou donner de l’argent pour sauver le système financier du pays et permettre à l’Etat de payer ses fonctionnaires, avec, en échange, un plan d’austérité intenable qui va plomber l’économie pour des années. L’autre solution consiste, lorsque l’on est Mario Draghi, le patron de la BCE, à dire devant la presse : les marchés peuvent mettre toute la pression qu’ils veulent, j’ai des missiles nucléaires et j’achèterai autant de dette de ce pays qu’il faudra pour que le taux servi revienne à un niveau acceptable ». Les marchés comprendront que rien ne sert de spéculer contre ce pays parce que Mario a plus de munitions qu’eux.

D’une part, pour ce qui est du nombre de munitions, cela reste à prouver.

D’autre part, empêcher le service de la dette d’un pays de devenir intenable ne sauve pas l’économie dudit pays. Encore moins celle de la zone euro.

Dis Mario, tu l’as vue ta masse monétaire ?

Oublier de préciser cela, c’est avoir une vision restreinte de ce qu’est la macro-économie : une balance à plateaux multiples, que l’on ne peut malheureusement pas équilibrer.

Qu’est-ce à dire ?

Autre étude de cas : je suis le président français, je suis tout petit, je suis proportionnellement inversement teigneux, je perds mon sang-froid très facilement, je suis super volontariste et je pense que je peux sauver l’univers en quelques décisions à l’emporte-pièce (attention, toute ressemblance avec un personnage ayant existé serait purement voulue fortuite). Je décide que je vais sauver l’économie française en libérant le crédit. J’impose aux banques de prêter aux particuliers. L’argent va couler à flots. Dans mon esprit, si les ménages ont plein de sous à disposition, ils vont consommer, cela va relancer la production, l’emploi. Tout sera rose et baignera dans l’huile de noix de coco, bref, je serai réélu, car ne perdons pas de vue que c’est mon job qui se joue.

Manque de bol, j’ai oublié que flots d’argent…, égal inflation. Bref, dans quelques temps, tout mon beau plan va merdouiller à cause du plateau « inflation ».

Mais revenons à nos moutons. Mario Draghi et pas mal de monde, pense que la zone euro est sauvée parce que les marchés ont lâché la grappe de quelques pays comme la Grèce, le Portugal ou l’Espagne. Ils oublient les plateaux « chômage », « inflation », « croissance du PIB », etc. Ils ne les voient pas. Refusent de les voir serait plus juste.

Comme le fait remarquer ZeroHedge, la masse monétaire (M3) a progressé en mai. Génial. Plus de sous. Donc plus de sous pour la relance de l’économie…

Oui mais non…

Les banques, sauvées ont ne sait plus combien de fois par l’Europe les contribuables, ne jouent pas le jeu.

L’argent va désespérément ailleurs. Où ça ? Si un lecteur féru de chiffres obscurs le sait, cela nous intéresse (on a bien une idée, mais bon…). Eric si tu nous lis…

Euroarea-bank-lending

Observez la ligne marron : les prêts des banques au secteur privé.

Ca chute. On est même en territoire négatif.

En d’autres termes, la reprise n’est pas pour demain. Et ça, ni Les Echos, ni François Hollande ne vous l’expliqueront.

ZeroHedge qui est joueur, donne quelques détails qui font un peu plus peur.

Comme la ventilation prêts au secteur privé/prêts aux familles :

Lending-Broken-Down

Et la ventilation par pays :

European-Loans-to-countries

 

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Source: http://reflets.info/le-retour-du-draghi-a-sauve-l-euro/


Site web de la fondation Carla Bruni #Sarkozy : la révélation choc du Figaro

Friday 26 July 2013 at 16:23

Capture d’écran 2013-07-26 à 15.53.06On est en train de toucher le fond. Quand nous découvrions la douloureuse (PDF 1,2Mo) dans le rapport de la cour des comptes, ça picotait un peu derrière les yeux. Quand on observait le rendu, on commençait à rire un peu jaune. Quand la fondation démentait, on avait encore plus de questions que de réponses. On ne sait pas trop si l’article tout frais du Figaro va marquer l’épilogue de cette affaire. Et il ne faut pas être OPJ à la mondaine pour se rendre compte que ça sent quand même pas la rose…

En plus des fumeuses explications fournies sur son site sous forme d’un « rectificatif » (si ça plante, ne vous inquiétez pas ce n’est pas un bug, c’est une fonctionnalité) qui ferait passer la cour des comptes pour des arracheurs de dents, le Figaro a semble t-il réussi à obtenir des éclaircissements sur l’abîme de pixels qui aurait été susceptible d’engloutir 410 000 euros de financements publics.

À l’époque de la présidence de Nicolas Sarkozy, l’adresse web carlabrunisarkozy.org renvoyait en effet vers trois entités: la fondation de Carla Burni-Sarkozy, les informations autour de ses actions de première dame et son engagement humanitaire contre le sida. Or, ces deux dernières catégories n’existent plus aujourd’hui. L’adresse carlabrunisarkozy.org redirige uniquement vers la page de la fondation. C’est ce site (et non l’original) qui a été analysé par Olivier Laurelli. Néanmoins, la fondation précise que les 410.000 euros n’ont pas servi au financement de ses propres contenus web, mais à celui des contenus en rapport avec les activités de l’ex-première dame.

Mais bon sang ! La voilà l’explication ! Je n’ai pas visité les bonnes rubriques ! Suis-je bête… Il faut dire que j’ai des cloques au pouce et à l’index tellement je joue du Ctrl+R depuis deux jours.

Il ressemblait à quoi alors ce site ?

Quand on vous explique que le droit à l’oubli numérique est une douce utopie… on vous le prouve. Notre bonne amie, la WaybackMachine était allée visiter le site de la fondation à l’époque de sa « grandeur ». Il semble en tout cas qu’il plantait un peu moins qu’aujourd’hui puisque les robots d’archive.org et de GoogleCache ont eu le temps d’en copier quelques articles entre deux méditations du Guru Varnish.

 

Capture d’écran 2013-07-26 à 11.01.29

Prenons par exemple l’agenda des mondanités de la première dame. WebArchive nous retrouve un évènement :

Capture d’écran 2013-07-26 à 15.52.16Prenons donc cet incontournable évènement du 13 mars. Et faisons une recherche dans le cache de Google à la recherche de cet article de fond…  :

Capture d’écran 2013-07-26 à 15.54.52

Un article de fond, qui comme vous le noterez, a le bon goût de tenir en un tweet. Nous avons fait le test pour vous :

Capture d’écran 2013-07-26 à 15.56.45

N’ayant pas spécialement le temps de me taper l’inventaire de l’agenda qui tient en un tweet de l’ex première dame, et n’ayant pas spécialement envie de piquer une colère de plus pour hurler ce que je pense de cet argent public jeté par les fenêtres, je vais m’en tenir là.

On prend une pelle, et on creuse !

Vous l’aurez compris : à en croire les explications fournies par la Fondation au Figaro, ce coût est donc celui du financement de rubriques qui n’existent même plus comme l’agenda twittable de la première dame…

Le contribuable est donc ravi d’apprendre que là où un compte Twitter gratuit aurait parfaitement joué la farce, il aura dû débourser 410 000 euros pour un truc qui n’existe plus et dont les fondations tombent en décrépitude. Un investissement fort rentable en somme. Chapeau !

Encore un petit effort, encore un petit démenti, encore un petit « rectificatif », et on aura peut être la ventilation exacte des sommes « investies » dans ces rubriques éphémères, à n’en pas douter indispensables pour notre république, en période de crise.

 

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Source: http://reflets.info/site-web-de-la-fondation-carla-bruni-sarkozy-la-revelation-choc-du-figaro/