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Radicalisation islamiste : comment confondre Allah avec un Sheitan de type IV

Wednesday 25 November 2015 at 14:06

luciferSe radicaliser, quand on à 16 ou 17 balais est une chose très facile. De la même manière, pour les ados attardés, presque trentenaires, c’est  aussi possible : certaines substances psychotropes aidant, la chose peut se faire en quelques mois, parfois quelques années. Mais, tout le fond de l’affaire, qui n’est pas du tout traité par les médias (ni les spécialistes de la radicalisation) réside dans la croyance, et surtout l’issue un peu « bancale » — pour rester soft — qui attend les radicalisés.

Parce qu’après tout, la presse est aussi là pour faire de la pédagogie, Reflets, dans sa mission universelle de gonzo-journalisme (à l’attention de la jeunesse) s’empare du sujet et publie aujourd’hui ce petit manuel à l’attention du radicalisé islamiste. Enfin, islamiste, c’est vite dit, comment nous allons le voir ensemble…

Au départ, l’islam, c’est une affaire de tablettes

Ce que tu ne sais peut-être pas, ami radicalisé (oui, tu es aussi mon ami, parce que se planter tellement gravement dans ta croyance, au point de finir là où tu risques de finir ne peut qu’attirer la compassion, plutôt qu’autre chose), c’est que la religion que tu penses représenter, à laquelle tu as adhéré, le « vrai islam » comme tu le dis souvent, est assise sur des tablettes. Pas des Ipad, non, comme tu pourrais le croire, mais des vieilles tablettes en pierre, appelées à l’époque les « dix commandements ».

WTF pourrais-tu dire, ou encore « eh frère, essaye pas de me la faire à l’envers, le vrai islam c’est pas des tablettes de la loi, c’est le Coran ». Et bien non. Désolé, mais le prophète de la religion que tu crois suivre, le bien-nommé Mahomet, le stipule directement : l’origine du message qu’on lui délivre vient du dieu des barbus de la plaine de Mésopotamie, et les lois établies par ce même dieu, au nombre de 10, sont à respecter. Aussi.

Quoi ? Moïse est considéré comme un prophète d’Allah ? Oui. Et Mahomet le stipule. Comme Jésus, qui est juste remis à une place de prophète et non de « Fils de Dieu ou autre allusion à sa divinité incarnée », mais il est l’un des différents prophètes reconnus par Mahomet. Simplement, Mahomet « ferme la porte » et dit clairement qu’il est le dernier. Des prophètes. Why not ? Ca ne mange pas de pain. Vu le bordel déjà créé par tous les autres au fur et à mesure, on peut comprendre. Il faut bien boucler le bouquin.

Mais regardons un peu les lois en questions, celles que le Dieu-super-jaloux-et-autoritaire file à Moïse en les inscrivant au laser sur de la caillasse du Sinaï :

1- Tu n’auras pas d’autres dieux que moi. Tu ne feras aucune idole, aucune image de ce qui est là-haut dans les cieux, ou en bas sur la terre, ou dans les eaux par-dessous la terre. Tu ne te prosterneras pas devant ces images, pour leur rendre un culte. Car moi, le Seigneur ton Dieu, je suis un Dieu jaloux : chez ceux qui me haïssent, je punis la faute des pères sur les fils, jusqu’à la troisième et la quatrième génération ; mais ceux qui m’aiment et observent mes commandements, je leur garde ma fidélité jusqu’à la millième génération.

2- Tu n’invoqueras pas le nom du Seigneur ton Dieu pour le mal, car le Seigneur ne laissera pas impuni celui qui invoque son nom pour le mal.

3-Tu feras du sabbat un mémorial, un jour sacré. Pendant six jours tu travailleras et tu feras tout ton ouvrage ; mais le septième jour est le jour du repos, sabbat en l’honneur du Seigneur ton Dieu : tu ne feras aucun ouvrage, ni toi, ni ton fils, ni ta fille, ni ton serviteur, ni ta servante, ni tes bêtes, ni l’immigré qui réside dans ta ville. Car en six jours le Seigneur a fait le ciel, la terre, la mer et tout ce qu’ils contiennent, mais il s’est reposé le septième jour. C’est pourquoi le Seigneur a béni le jour du sabbat et l’a consacré.

4- Honore ton père et ta mère, afin d’avoir longue vie sur la terre que te donne le Seigneur ton Dieu.

5- Tu ne commettras pas de meurtre.

6- Tu ne commettras pas d’adultère.

7- Tu ne commettras pas de vol.

8- Tu ne porteras pas de faux témoignage contre ton prochain.

9 et 10 Tu ne convoiteras pas la maison de ton prochain ; tu ne convoiteras pas la femme de ton prochain, ni son serviteur, ni sa servante, ni son boeuf, ni son âne : rien de ce qui lui appartient. »

Ce dix commandements de base sont un peu le code source d’origine de tous les monothéismes, que ce soit pour les Juifs, les Chrétiens, ou les Musulmans. Chacune de ces religions adhère à ces ordres, et Mahomet le stipule ici dans le Coran (le Coran c’est la parole de Dieu à travers Mahomet, hein) :

Alors Dieu dit : « Ô Moïse! Je t’ai préféré à tous les hommes par Mes messages et par les paroles (que Je t’ai adressées). Prends donc ce que Je te donne et sois du nombre des reconnaissants. » Et Nous écrivîmes pour lui, sur des tablettes, la leçon à tirer de toute chose, ainsi qu’une explication détaillée de toute chose. Puis Nous lui ordonnâmes : « Prends-les et tiens-les fermement. Et commande à ton peuple d’en adopter le meilleur. Bientôt, je vous ferai voir la demeure des transgresseurs. (Al-A’raf  7:144-145)

Et encore là :

« Nous croyons en Allah et en ce qu’on nous a révélé, et en ce qu’on n’a fait descendre vers Abraham et Ismaël et Isaac et jacob et les Tribus, et en ce qui a été donné à Moïse et à Jésus, et en ce qui a été donné aux prophètes, venant de leur Seigneur : nous ne faisons aucune distinction entre eux. Et à Lui nous sommes Soumis ». (Al-Baqara  2:136)

Et donc, comme dans tous les monothéismes, on s’arrange un peu, les Catholiques ont massacré plein de gens au nom de leur Dieu qui leur commandait de ne pas tuer, et ils ont trouvé pour ça plein de textes de gus qui avaient décidé de continuer le texte d’origine, avec par exemple, le concept « d’œil pour œil et dent pour dent » etc, et ça donne la bible, et tout le monde sait ça. Les musulmans sont aussi soumis à ces contradictions, mais l’injonction à ne pas tuer, reste tout de même assez forte :

« Et; sauf en droit, ne tuez point la vie qu’Allah a rendu sacrée. Quiconque est tué injustement, alors Nous avons donné pouvoir à son proche [parent] . Que celui-ci ne commette pas d’excès dans le meurtre, car il est déjà assisté (par la loi). » (Al-Isrâ  17:33)

Bref, l’islam est assis sur les dix commandements, sur ces fameuses tablettes. Et faire tout l’inverse de ce qui y est ordonné, est un peu risqué si l’on prétend être dans la « vraie religion ».

Gabriel est sympa, mais gare aux brebis galeuses

Le truc que pas grand monde ne veut entendre, c’est que c’est carrément l’ange Gabriel de la bible qui vient discuter avec le prophète Mahomet, et Gabriel parle de lui-même à la troisième personne (un truc d’anges, certainement) :

Sourate 2:97 : « Quiconque est ennemi de Gabriel doit connaître que c’est lui qui, avec la permission d’Allah, a fait descendre sur ton cœur cette révélation qui déclare véridiques les messages antérieurs et qui sert aux croyants de guide et d’heureuse annonce ».

L’ange est sympa, mais il travaille pour le même Dieu que Moïse, et c’est un Dieu qui a annoncé la couleur dès le début : il est jaloux et très autoritaire. Des choses assez exemplaires sont d’ailleurs annoncées par Mahomet au sujet de l’usage et de l’abus du nom du Dieu : Allah (Yahvé, Dieu, bref, Dieu quoi) :

Sourate 2:224 : « Et n’usez pas du nom d’Allah, dans vos serments, pour vous dispenser de faire le bien, d’être pieux et de réconcilier les gens. Et Allah est Audient et Omniscient »

Donc, il est indiqué dans le Coran (le seul bouquin auquel un musulman, radicalisé ou non devrait normalement se référer, puisque c’est la parole d’Allah) qu' »user du nom d’Allah, en se dispensant de faire le bien, d’être pieux et de réconcilier les gens« , ça craint légèrement. Par exemple, rentrer dans une salle de spectacle en criant « Allahu akbar » et en tuant le maximum de gens présents, n’est pas vraiment un acte « bien », ni « pieux », ni qui réconcilie les gens ». Et comme Allah « sait tout et entend tout », on peut penser que ceux qui se la jouent comme ça ont de gros gros problèmes avec la « vraie religion ». Et au delà…

Une dernière couche pour la route, toujours tirée du Coran :

Sourate 5:32 : « C’est pourquoi Nous avons prescrit pour les Enfants d’Israël que quiconque tuerait une personne non coupable d’un meurtre ou d’une corruption sur la terre, c’est comme s’il avait tué tous les hommes. Et quiconque lui fait don de la vie, c’est comme s’il faisait don de la vie à tous les hommes. En effet Nos messagers sont venus à eux avec les preuves. Et puis voilà, qu’en dépit de cela, beaucoup d’entre eux se mettent à commettre des excès sur la terre. »

Commettre des excès, oui. Comme commettre des meurtres. C’était déjà le cas à l’époque, au VII ème siècle de l’ère chrétienne. Et c’était déjà très mal considéré dans le livre saint des musulmans.

Et là, tu t’aperçois qu’en fait, c’est un démon de type IV

Il y a une chose que les radicalisés actuels ne savent pas et qui est pourtant cruciale pour eux, c’est que toute cette affaire divine a été donnée en gérance pour un temps non-déterminé. Le plus beau et le plus doué des anges d’Allah (Dieu, Yahvé, qui a créé  les anges au tout début parce qu’il avait besoin de s’occuper) a été puni parce qu’il aimait trop les hommes et la terre (le matérialisme, certains disent).

Il s’appelle Lucifer. Le porteur de lumière. C’est celui qui vient tenter les êtres humains, dans la croyance monothéiste. Pour les faire chuter. Il prend toutes les apparences, et souvent est un grand adepte de la pureté. Il pousse au delà des limites. Tente de faire faire tout ce qui est interdit par Dieu (Yahvé, Allah), oblige les hommes et les femmes à se soumettre pour renier le bien tout en faisant passer le reniement du bien… pour du bien. Le mal, c’est le bien chez Lucifer. C’est un gros malin, Lucifer. Il a d’ailleurs été nommé Satan, une fois puni par Dieu.

Par exemple, Satan va se démerder pour faire commettre tout ce qui est proscrit par le Coran ou la Bible ou la Thora au nom du même bouquin, et au nom de Dieu. Par des hommes et des femmes.

C’est le pire qu’on puisse faire. Surtout, quand dans les actes, on maltraite la création, les créatures, et voir qu’on tue. Ce qui est très interdit. Par le Coran, entre autres.

Il est certain que les radicalisés auraient dû lire le bouquin sacré où se trouve la parole d’Allah, avant de se faire embarquer par un démon Sheitan de type IV au service du plus puissant des Sheitan (le Sheitan est un diable chez les musulmans).

Une vidéo Youtube ou le discours d’un barbu ou encore celui d’une fille en burqa, d’un « imam salafiste », ne remplacent pas le texte fondateur d’une religion, et surtout, ces discours mènent à quelque chose de terrifiant. Entre autres pour ceux qui les suivent. Sachant qu’en tant que radicalisé, vous suivez les préceptes d’un obscur gourou saoudien du 18 ème siècle, qui a pété tout ce qui avait trait à l’islam d’origine lors de sa fulgurante carrière, on peut douter de la pureté religieuse de vos convictions. Comme de l’adéquation de vos croyances avec le Coran et la parole du prophète Mahomet.

(…) Les wahhabis ne sont à la Mecque que depuis 1750. Avant, les territoires sacrés étaient sous l’autorité religieuse de la descendance du Prophète (paix et salut sur lui) et sous l’autorité politique et administrative de la porte sublime (Califat Ottoman). On pratiquait alors librement les Mawâlîd (célébration de la naissance du Prophète) dans la mosquée sacrée et on visitait sans restriction le tombeau du Prophète (paix et salut sur lui)(…)

(…) Le « Kitâb al-Tawhîd » ou  » Traité de l’unicité divine  » de Muhammad Ibn ‘Abd Al Wahhâb An-nadjdî est considéré comme l’ouvrage de référence de la théologie wahhabite (…) Les wahhabites soutenus depuis leur apparition par les américains et les britanniques ont su profiter du pétrodollar pour exporter leur idéologie dans le monde. (…) Source : Histoire du Wahhabisme (les anti-doctrinaux).
 

Parce que voyez-vous, amis radicalisés, personne ne sait encore le fin fond de l’affaire sur Dieu, Allah, Yahvé, Satan et les Sheitan, mais une chose est certaine : si les tenants de l’affaire se révélaient exacts vous seriez tous voués à finir chez un Sheitan, et non au paradis.

Selon les croyances, l’enfer de Satan, l’enfer des Sheitan, c’est encore pire que ce que vous faites subir aux hommes, aux femmes et aux enfants sur terre. La punition peut durer mille ans. Certains parlent… de l’éternité.

Et comme le disait un humoriste français aujourd’hui disparu : « l’éternité, c’est long. Surtout vers la fin« .

Source: https://reflets.info/radicalisation-islamiste-comment-confondre-allah-avec-un-sheitan-de-type-iv/


Dans un Etat en état d’urgence, parfois, ça déconne grave…

Monday 23 November 2015 at 21:14

lqdnLa Quadrature du Net organise souvent des trucs très utiles. Ce pad trouvé chez eux est aussi passionnant que déprimant. Espérons qu’il sera tenu à jour, car dans quelques années, il sera utile pour les historiens, les sociologues ou les commentateurs politiques… Quand Jean-Michel Aphatie hurlera « Où sont les preuves », nous n’aurons pas besoin d’attendre que Bernard Cazeneuve vienne avouer devant les députés que oui, il s’était trompé, que oui, il y avait des dérapages, que oui, c’était une mauvaise décision…

Ce pad recense, justement, tous les dérapages liés à l’état d’urgence instauré en France.

C’est gratiné. Des enfants blessés par des policiers qui défoncent la mauvaise porte… Ça ne vous fait pas hurler ? Moi si. Camarade (j’essaye de vous prendre par les sentiments)… Bernard…, vous vous êtes demandé comment cette petite fille va regarder la police désormais ? Avec méfiance. Vous vous êtes demandé quel traumatisme cela a pu créer chez elle ? Même les policiers vous le disent (tout en bas de l’article) : c’est de la communication. Les magistrats vous le disent : les perquisitions sont possibles quand on veut, même sans Etat d’urgence. La société civile vous le dit : nous ne voulons pas de vos réponses guerrières et de votre dérive sécuritaire que la droite n’aurait jamais osé enclencher de peur que votre parti, le Parti socialiste crie au loup.

Comme Internet est une grande photocopieuse, et pour éviter que cela ne se perde, nous vous copions le contenu de ce pad ici, à la date du 23 novembre 2015. Soit dix jours seulement après les attentats.

 

Recensement des joies de l’état d’urgence en France…
Si vous avez le temps de mettre une petite description devant chaque lien alors faites le !
Et histoire d’avoir la mémoire de tout cela, ajoutez ces liens dans https://archive.is/ puis mettez le lien darchive.is après chaque url de cette page ;) (bon réflexe à avoir)
Objectif de ce pad : recenser les articles de presse qui parlent de possibles abus / dérapages de l’état d’urgence. Il sera utile notamment lorsqu’on aura à traiter la modification constitutionnelle annoncée par le gouvernement pour une extension / pérennisation de l’état d’urgence. 
Les faits relatés touchant au numérique nous intéressent particulièrement
Merci d’essayer de rester dans l’objectif de cette page.
16 NOVEMBRE 2015
Nice (Alpes Maritimes), 16/11, 4h30
Perquisition erronée, porte ouverte au fusil à pompe en pleine nuit, éclats sur le lit de la fillette, sur son coussin… et sur sa tête
17 NOVEMBRE 2015 
Paris gare du Nord, 17/11
Ibrahim Maalouf, musicien, se fait retenir en gare du nord avant un concert qu’il doit donner à Londres, manquant de devoir l’annuler. (Passeport signalé à Interpol ?)
Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais), 17/11
Interpellation violente et garde à vue d’une nuit pour « soupçon de repérage sur la préfecture du Pas-de-Calais »
Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), 17/11
Mosquée perquisitionnée et défoncée par la Police : 
18 NOVEMBRE 2015
Lille (Nord), 18/11
Attentat bidon à Lille : elle déclenche une alerte à la bombe chez son concurrent.
Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), 18/11
Ahmed, 63 ans, citoyen égyptien blessé par balle dans un assaut à St Denis, reçoit l’obligation de quitter le territoire
19 NOVEMBRE 2015
Alès (Gard), 19/11
Perquisition dans un village, impact de balle sur une maison
Angers (Maine et Loire), 19/11, « au petit matin »
Les deux hommes interpellés dans le coup de filet relâchés
suite… « On nous a pris pour des terroristes ! »
20 NOVEMBRE 2015
Fourchambault (Nièvre), 20/11, 06h00 
Traumatisme des enfants, mais tout s’est bien passé
Massy TGV (Essonne), 20/11, 12h30
TGV évacué et 4h à la gendarmerie pour avoir regardé un film d’action dans le train :
Allonnes (Sarthe), 20/11
Perquisition qui n’a rien donné et incompréhension de la surveillance du concerné (musulman et fiché S)
Sens (Yonne), 20/11 – et Yerres (Essonne) 16/11/2015 – 03/01/2016
Couvre-feu instauré à Sens et Yerres pour « protéger les plus jeunes en évitant qu’ils se retrouvent seuls le soir dans les rues
et parce qu’il y a des «incidents comme des caillassages ou des feux de poubelles»
21 NOVEMBRE 2015
Saint-Pierre-de-Chandieu (Rhône), 21/11
Un étrange établissement hôtelier perquisitionné
Saint-Ouen-l’Aumône (Val-d’Oise), 21/11, 20h30
Descente de 40 policiers dans un restaurant Halal au milieu des clients :
Dinan (Côtes d’Armor) 21/11, vers minuit et demi
20 gendarmes pour « un peu de shit » et une autre pour rien du tout (en pleine nuit)
22 NOVEMBRE 2015
Paris (Île de France)
Suite manifestation soutien aux migrants et contre l’état d’urgence : 58 identités transmises au Procureur de la République de Paris « pour application des suites judiciaires prévues par la loi ». Ils risquent jusqu’à six mois d’emprisonnement et à une amende de 7.500 euros.
23 NOVEMBRE 2015
Aveugle dénoncé parce qu’il a rasé sa barbe, obligation de pointer tous les jours, canne blanche confisquée, trainé au sol car aveugle
Victime collatérale
Bataclan : Guénolé viré de RMC – Arrêt sur images
Assaut du RAID à St-Denis
Les 71 personnes évacuées de l’immeuble pris d’assaut par le RAID mercredi 18 Novembre ont tout perdu et l’état refuse de les reloger.
LISTES, COMPILATIONS, etc.
Le monde a ouvert un blog d’observation, titré ‘observons l’état d’urgence – vu de l’intérieur’ , animé par le journaliste Laurent Borrdeon: 
Plusieurs exemples avec liens
Des perquisitions administratives pour les affaires que la police n’arrive pas à judiciariser
Cas d’abus divers dans la région NPDC
Ça perquisitionne à tout-va ! Petit tour de France des descentes antiterroristes
Cauchemars  des frontaliers, plusieurs heures de bouchons aux frontières B, LU
Le marché de Noël de Strasbourg aura des Checkpoints
Enfin, pour conserver un historique au fil de l’eau, jusqu’à disparition éventuelle du pad, le voici inséré dans nos pages :

 

Source: https://reflets.info/dans-un-etat-en-etat-durgence-parfois-ca-deconne-grave/


Ciel ! Facebook m’a censuré ! Quelle honte #Oupas

Monday 23 November 2015 at 20:40

facebook-censure-smallC’est assez récurrent, on voit apparaître des messages sur Twitter (il faut bien se rabattre sur un réseau social ou un autre) expliquant à qui veut bien lire que Facebook (ou un autre, insérez ici le nom de votre réseau social honni) a censuré un post ou une image jugé à tort (par l’auteur) comme contraire aux conditions d’utilisation. La censure, #saymal. Liberté d’expression bafouée, horreur, abomination. Que mille retweets/likes effacent l’outrage par une mise à l’index du censeur !

Oui.

Mais non.

Oh, bien sûr, on peut être d’accord avec, par exemple, @Baptiste_Chouet lorsqu’il se crie à la censure. Facebook déconne à bloc en retirant son dessin sous prétexte de nudité. Encore plus en bloquant son compte. Mais peut-on vraiment se plaindre de ce type de décision algorithmique ?

Je vous vois venir… Oui, mais Facebook, c’est génial parce que:

Ah.

En fait, si vous pensez cela, c’est que vous faites partie de la nouvelle génération d’utilisateurs de ce réseau.

Exclusif : Internet existait avant Facebook !

Car voyez-vous, le réseau n’a pas attendu Facebook pour permettre à qui le veut de publier n’importe quoi, y compris des GIFs animés de chats, de discuter en temps réel avec une personne à l’autre bout de la planète, de retrouver des copains perdus de vue, de s’échanger des messages (ça, ça existait même avant le Web – oui, le Web ce n’est pas Internet, pas plus que Google ou le gros « e » bleu sur le bureau de votre ordinateur).

Mieux, Internet, c’est un machin dé-cen-tra-li-sé !

Et on peut y construire sa propre maison avec plein de choses dedans, du mail (paf, votre serveur de mail!) du Web (paf, une plate-forme d’édition en ligne!), un serveur pour le chat, des statistiques d’utilisation, un repository de lolcats ou d’autres chose…

L’avantage ? Je sais, on a du mal à convaincre les utilisateurs de Facebook… L’avantage c’est que lorsque Facebook tombe, ferme, fait faillite, lorsque son algo décide que votre dessin montre un sein qu’il faut cacher et veut vous censurer, vous, sur votre maison dans les Internets, vous faites ce que bon vous semble et vous vous moquez de ceux qui sont sur Facebook. Car sur Internet, personne ne conduit le tracteur (ou presque).

Ah, oui, mais pour faire du viral façon Facebook, accroche-toi !

Oui, c’est vrai. C’est plus long, plus difficile. Mais pas impossible. Vous pouvez très bien utiliser Facebook ou Twitter ou tout autre réseau social comme RELAI de vos publications.

Et en plus, quand vous contribuez à nourrir le Net avec des contenus originaux au lieu de rebalancer ce qui a été fait par d’autres ou de liker, les Internets vous gratifient avec des ondes positives, vos dents blanchissent, vos cheveux sont plus brillants et vous recevez des petits mails d’encouragement. C’est pas beau ça ?

Allez, oubliez Facebook comme plate-forme de publication, montez des blogs indépendants ou des sites Web super complexes avec plein de CSS inside.

Cerise sur le gâteau, vos contenus continueront à vous appartenir après publication. Il n’appartiendront pas à Facebook comme lorsque vous postez quelque chose sur ce trou noir du Net.

Source: https://reflets.info/ciel-facebook-ma-censure-quelle-honte-oupas/


L’étonnant expert judiciaire choisi pour plancher sur les cas Amesys et Qosmos

Monday 23 November 2015 at 10:37

qosmamesysLe Pôle Crimes contre l’humanité du Tribunal de Grande Instance de Paris qui enquête sur le rôle des sociétés Amesys et Qosmos dans la vente d’outils de surveillance massive à la Libye de Kadhafi et à la Syrie de Bachar el-Assad ont nommé il y a quelques mois un expert judiciaire pour le moins étonnant.

Jean-Louis Courteaud annonce ses compétences sur sa page personnelle :

Rien sur le deep packet inspection, un sujet relativement pointu au coeur de cette instruction et dont les rares spécialistes sont parfaitement connus. Ce n’est pas dirimant, mais cela aurait évidemment été un plus.

En revanche, ce qui est assez dirimant en l’espèce, ce sont les convictions politiques ouvertement affichées sur le compte Twitter, entre autres, dudit expert.

Toute personne qui a suivi, même de loin, les affaires Amesys et Qosmos, sait combien l’implication de l’Etat, sous la houlette de Nicolas Sarkozy et de sa garde rapprochée, a été prégnante.

Amesys a été poussée par le gouvernement français et ses services de renseignement pour vendre à Abdallah Senoussi un Eagle (entre autres choses). La BPI (dans sa version FSI) a été sollicitée pour injecter 10 millions d’euros dans Bull qui avait racheté Amesys. Mieux, peu après le deal libyen, Bull est offerte sur un plateau aux dirigeants d’Amesys et ceux-ci feront une culbute financière qui laisse pantois, en quelques années seulement.

Du côté Qosmos, l’entreprise a eu des relations commerciales excessivement étroites avec la DGSE, au point de monter une business unit (Kairos) qui lui était dédiée. De même, le FSI (devenu Banque Publique d’Investissement) a été appelé à la rescousse pour investir 10 millions d’euros dans cette entreprise qui était couverte par le secret défense.

Un appui public et outré à Nicolas Sarkozy pose donc question lorsqu’il s’agit de rendre une expertise sur le rôle de deux entreprises dont le sort est autant lié à l’ancien locataire de l’Elysée.

expert

L’expert Jean-Louis Courteaud se félicitait par exemple par un retweet de la mise hors de cause de Nicolas Sarkozy dans l’une des affaires (Pakistan) pour lesquelles il est inquiété.

Son profil Yatedo affiche d’ailleurs son appartenance à l’UMP :

expert-5Quant au principe de la surveillance massive, au coeur de la problématique Amesys-Qosmos, l’expert ne fait pas mystère de ses opinions :

expert-1

Les opposants Libyens qui ont été torturés sur la base des écoutes de leur trafic Internet et qui ont témoigné devant les juges du Pôle Crimes contre l’humanité du Tribunal de Grande Instance de Paris apprécieront. Sans doute font-ils partie des bien-pensants qui couinent…

Quant aux socialistes, ils ont bien entendu « ruiné la France ». Vivement le retour de Nicolas Sarkozy aux « affaires » ?

expert-3

Le reste des tweets au cours des dernières années était à l’avenant et nous en faisons grâce au lecteur. Etait… Car, étrangement, Jean-Louis Courteaud a effacé tous ses tweets ce week-end…

 

Source: https://reflets.info/letonnant-expert-judiciaire-choisi-pour-plancher-sur-les-cas-amesys-et-qosmos/


Les attentats fabriquent d’étranges « Je Suis… »

Monday 23 November 2015 at 09:15

Je_suisL’horreur se répète. Merah, Charlie, L’Hyper Casher, le Thalys, et ce vendredi 13 novembre. Dans son sillage, naissent d’étranges « Je Suis… » Après Charlie et l’Hyper Casher, nous avions eu des « Je Suis Charlie », des « Je suis Juif », finalement assez naturels montrant que l’universalité, l’acceptation de la différence était aussi dans l’ADN humain, … pas uniquement la violence aveugle et la terreur.

Mais l’on avait aussi vu apparaître des « Je suis GIGN », des « Je suis BRI », des « Je suis policier », plus étonnants. Leur ADN, justement, étant plutôt violent (même pour la bonne cause), on se détache ici de l’appel à la paix.

Les gens semblent s’identifier assez facilement aux bras armés du pouvoir (police, juges, procureurs) ou aux sauveteurs. Les politiques sont les parents pauvres de cette tendance à l’identification. On ne voit pas beaucoup de « Je Suis Hollande » ou de « Je Suis Sarkozy ». Ce qui laisse penser que la population s’éloigne peu à peu de la politique (au bon et au mauvais sens du terme). Inquiétant ou rassurant ?

Source: https://reflets.info/les-attentats-fabriquent-detranges-je-suis/


Radio Reflets #9 : Comment la Démocratie peut/doit réagir aux événements actuels ? (invités : Alain Gresh, Edwy Plenel, Serge Portelli)

Friday 20 November 2015 at 12:30

on_air

#RadioReflets9 – samedi 21 novembre 2015 à 14h30.

Téléchargez le podcast

Format OggFormat mp3

Le thème :

Les bruits de bottes se font entendre chaque jour un peu plus fort. La rhétorique développée en son temps par George Bush et ses équipes de faucons est reprise par les dirigeants politiques français. La posture guerrière est-elle la seule réponse qu’une Démocratie doit retenir face à des événements terroristes comme ceux de janvier et de novembre ?

L’équipe de Radio Reflets a décidé de monter une émission sur ce thème dans l’urgence. Ce sera peut-être une goutte d’eau dans un océan, mais il nous semble important de réfléchir à cette problématique.

Les invités :

Nous avons invité trois personnes pour prendre avec nous et avec vous, le temps de la réflexion :

Animateurs : Drapher, Kitetoa

Technique et programmation musicale : Epimae.

Playlist musicale :

Le flux audio est assuré par Tryphon (ils sont forts Tryphon, et sympas en plus…)

Hashtag : #RadioReflets9

La date : le samedi 21 novembre 2015, de 14h30 h à à 16h.

Source: https://reflets.info/radio-reflets-9-comment-la-democratie-peutdoit-reagir-aux-evenements-actuels-invites-alain-gresh-edwy-plenel-serge-portelli/


Des pistes d’analyse dans Dabiq, le « journal » de Daesh

Friday 20 November 2015 at 00:12

dabiq12Il faut avoir le coeur bien accroché pour lire le « journal » publié par l’organisation état islamique. Dabiq se présente comme un journal classique, avec de grandes photos, des efforts évidents de maquette. C’est le contenu qui met immédiatement le lecteur mal à l’aise. Par exemple lorsque dans son numéro 11, il propose la vente, sur deux pages de deux otages. Puis, dans son numéro 12 qui vient d’être diffusé, il présente à nouveau les deux otages, mais morts « puisque personne n’a voulu les acheter ».

Au delà de l’horreur évidente, Dabiq permet de lire entre les lignes ce que l’organisation a en tête. Notamment lorsque l’un des article est écrit par l’un des otages, un journaliste britannique.

Au delà de la propagande sectaire qui suinte de chaque ligne du « journal », John Cantlie évoque dans son article la possibilité d’une négociation, d’une paix avec l’organisation état islamique. Aussi fou et difficile à accepter que cela paraisse aujourd’hui, cette perspective ne peut être écartée totalement dans un avenir lointain si l’état islamique continue de grossir et de maintenir ses positions. La plupart des organisations terroristes qui ont abandonné les armes l’ont finalement fait au travers d’un dialogue politique (l’IRA ou l’ETA par exemple). En outre, si cette perspective est évoquée par l’organisation au travers de cet article, c’est qu’elle y est sans doute disposée.

En février, Adelhamid Abaaoud était mis en avant par Dabiq avec une interview où l’on pouvait déceler qu’il était largement impliqué dans des attentats en Europe. Quelles leçons ont été tirées de cet interview ? Quelles leçons doit-on tirer du dernier numéro ? Doit-on prendre au sérieux la menace d’une attaque nucléaire ?

otage-daesh

Source: https://reflets.info/des-pistes-danalyse-dans-dabiq-le-journal-de-daesh/


Palantir et la France : naissance d’une nouvelle théorie abracadabrantesque ?

Thursday 19 November 2015 at 23:41

palantir

Peu avant l’été dernier, le secrétariat général pour la modernisation de l’action publique (SGMAP) lançait un appel d’offres pour un accord cadre relatif à des prestations de data science. Un article de Next Inpact révélait ce projet en août dernier. Cet accord cadre « a pour objet d’assister le SGMAP pour exploiter des données publiques, ouvertes ou non, via des prestations de science des données, dans des domaines ciblés par l’administrateur général des données (AGD)« . L’Etat étant un gros producteur de données, il n’est pas incongru qu’il souhaite les exploiter pour améliorer son action. Reste à savoir qui sera retenu pour procéder à cette exploitation…

Le SGMAP a pour mission, selon ses propres mots, d’appuyer la transformation des administrations, la simplification des démarches, l’évaluation et la qualité des services publics. Il regroupe l’ensemble des services en charge de la politique de modernisation de l’action publique. Il instaure une nouvelle cohérence dans la modernisation de l’action publique. Il se compose de la direction interministérielle pour la modernisation de l’action publique (DIMAP), la direction interministérielle des systèmes d’information et de communication de l’Etat (DISIC) et de la mission chargée de la mise à disposition des données publiques (Etalab).

Quelques points marquants de l’appel d’offres méritent d’être soulignés :

Recherche et exploration de données
Il s’agit, après une phase de cadrage préalable, de rechercher les données nécessaires à la résolution du problème, qu’elles soient internes à l’administration ou extérieures. En particulier, il s’agit de mobiliser les technologies permettant de collecter de forts volumes de données et de lier entre elles des données jusque-là hétérogènes. A titre d’exemples :
– enrichissement de bases de données ;
– appariement de données entre elles pour reconstituer un budget, un résultat de politiques publiques;
– détection de sources et de bases de données en rapport avec les problèmes à résoudre, tant au sein des administrations que sur des bases de données ouvertes sur Internet ;
– formulation de requêtes de données pour chaque analyse à mener ;
– mobilisation de logiciels dédiés à la collecte (connecteur, crawler, scraper), l’agrégation et la fusion de données de nature de format et de technologie hétérogènes (web sémantique) ;
– création d’entrepôts de données dédiés aux problèmes à résoudre.
Exemples de livrables :
– jeux de données ;
– jeux de données nettoyées et redressées ;
– audit des sources de données disponibles ;
– étude de cadrage (identification de cas d’usages pertinents, définition de l’architecture pour récupérer, stocker et analyser des données, etc.).
Analyse des données
Il s’agit de rapprocher les données de façon itérative pour tester plusieurs hypothèses de résolution du problème posé. A titre d’exemples :
– méthodes de classification ;
– détection de signaux faibles ;
application ou élaboration d’algorithmes ou de modèles prédictifs (machine learning) ;
– décomposition des données collectées en mots discriminants pour détecter de nouveaux comportements ou des innovations produits / de services ;
– analyses descriptives pour détecter les variables clés influant un résultat de politique publique (service rendu, coûts complets) ;
– analyses prédictives pour prédire les résultats d’une politique publique, des comportements bénéficiaires ou le potentiel d’une innovation produits / de service.

Le SGMAP attend de la part des soumissionnaires une grande rigueur. Notamment, une obligation de destruction des données après utilisation dans la mesure ou celles-ci seront souvent non-publiques (« Les données des bénéficiaires (hors données publiques) sont des données internes à l’administration donc soumises au principe de territorialité de leur hébergement.« ).

Reste à savoir qui peut se positionner et donc, qui risque de remporter l’appel d’offres.

Remember Edward Snowden…

Etant entendu que le gouvernement souhaite faire du prédictif et de l’évaluation des politiques publiques, il semble logique d’imaginer que l’entreprise retenue va avoir accès à des informations très précises sur les français. Sur le plan fiscal ou médical par exemple.

Dans un monde post-Snowden, ce type de possibilité devrait immédiatement faire sonner toutes les alarmes.

En dépit de nos efforts, nous n’avons pas pu savoir qui avait répondu à cet appel d’offres. Le dépouillement est en cours et les responsables de cette consultation sont tenus, expliquent-ils de ne pas s’exprimer. Impossible même de savoir quand le dépouillement sera clos.

Nous allons donc entrer dans une phase d’exploration. Essayer de repérer des « signaux faibles » qui nous permettent de tenter du « prédictif » sur le mode habituel déjà expérimenté avec Amesys et la « théorie abracadabrantesque« .

Premier point, il n’existe pas quinze entreprises capables de répondre à un tel appel d’offres, à moins de choisir toute une série de petites start-up (c’est possible selon l’appel d’offre) et de parvenir à les faire travailler main dans la main efficacement.

Celle qui vient immédiatement à l’esprit est Palantir. Selon un article de la Lettre A publié aujourd’hui, Palantir serait positionné sur cet appel d’offres et sur un autre, émis par la Direction générale des finances publiques (DGFiP)…

Cette entreprise américaine (voir sur Wikipedia) est un géant de la data intelligence. Parmis ses clients historiques, la communauté du renseignement américaine, l’armée de l’oncle Sam :

La fuite d’un document vers le site TechCrunch révèle qu’à partir de 2013 les clients de Palantir comprenaient au moins douze groupes au sein de l’administration fédérale, dont la CIA, le DHS, la NSA, le FBI, les US Marines, l’ Air force, les Opérations spéciales, West Point, le Joint IED-defeat organization and Allies, le Recovery Accountability and Transparency Board et le National Center for Missing and Exploited Children (centre national pour les enfants disparus et exploités).

L’Observatoire du monde cybernétique, dans sa Lettre n°40 juillet 2015 évoque Palantir et ses premiers investisseurs :

La CIA a créé en 1999 In-Q-Tel14. Ce fond américain de capital-investissement à but non lucratif prend des participations stratégiques dans des entreprises technologiques de pointe, notamment des startups liées à la collecte, l’analyse et au traitement de l’information, en lien avec le renseignement. Les participations permettent souvent d’avoir un siège au conseil d’administration et donc de connaître et de suivre les évolutions technologiques des entreprises. Sa politique d’investissement massif et sans recherche de profits en fait un partenaire privilégié pour les entrepreneurs des domaines de pointe : Gemplus/Gemalto (carte à puce), Recorded Future (cyber threat intelligence), Palantir Technologies (visualisation de données).

Une autre entreprise, avec beaucoup moins de moyens et qui ne joue pas encore dans la cour des grands, mais « française » cette fois, pourrait aussi se positionner : Spallian.

Epinglée par le Canard Enchaîné (numéro du 27/05/2015), Spallian a visiblement tendance à ne pas mégoter sur ses sources d’informations venant nourir son logiciel Corto.

Extrait :

« C’est un joujou très sophistiqué, déjà utilisé par les douanes et Interpol, qui fait tourner la tête de nos élus. Le logiciel Corto a déjà conquis les mairies de Mantes-la-Jolie, Aulnay-sous-Bois, Beauvais, Grigny, Viry-Châtillon et d’autres. Comme la ville de Lyon, qui a claqué 198 000 euros en 2013 pour la mise à jour du gadget. […] Le logiciel est alimenté en informations allègrement pompées : celles de la police municipale, de la police nationale, comme le Stic, ou le fichier de l’Education nationale, qui recense les actes de violence constatés dans les établissements scolaires. Et encore par les dossiers sécurité des transporteurs, des bailleurs sociaux… Mais pas que.
Gardiens d’immeubles un peu fouinards et médiateurs de rue peuvent aussi nourrir la bête informatique de données tout aussi sensibles. Tous les acteurs engagés dans la prévention de la délinquance peuvent ajouter à la tambouille quelques éléments sur les squats de cages d’escalier, sur les rixes familiales, sur les élèves décrocheurs ou les fumeurs de joints.
Le logiciel mouline tout ce fatras, et le résultat affiché est censé fournir une cartographie de la délinquance passée et à venir. Magique ! »

Spallian sait par ailleurs s’attacher les services d’influenceurs qui peuvent éventuellement aider à suggérer aux décideurs politique un nom…

« Après avoir débauché, en 2012, Olivier Gadan, chargé auprès de Sarkozy des questions numériques, et avoir sollicité Nadine Morano, apporteuse d’affaires, Renaud Prouveur s’est attaché les services de proches de Julien Dray ou de Jean-Jacques Urvoas. Une carte politique presque aussi belle que celle de la criminalité. »

Apportons quelques précisions au très intéressant papier du Canard Enchaîné.

Lors d’une démonstration de son logiciel pendant une conférence (ouverte) à l’IHEDN, le patron de Spallian, Renaud Prouveur a fait apparaître de très jolies tâches colorées sur une carte de la ville d’Aulnay. Ces couleurs représentaient « la communauté marocaine« . Question évidente : où trouvez-vous ces informations ? Tout simple, selon Renaud Prouveur : les listes électorales que l’on peut acheter.

L’Open Data, ça a vraiment du bon.

Ce qui ne sera pas expliqué dans la démonstration, c’est comment Spallian parvient à déterminer qu’une personne fait partie de « la communauté marocaine » sur la base des listes électorales.

Les listes électorales contiennent par principe les électeurs français. Pas marocains. A moins qu’ils soient bi-nationaux ? Mais dans ce cas, ils seraient une minorité et ne représenteraient plus « la communauté marocaine« .

Reste la possibilité de faire des listes sur la base de « l’apparence marocaine » des patronymes dans les listes électorales ?

Palantir : le big boss de la data intelligence

Mais revenons à Palantir. Car cette entreprise a beaucoup plus d’atouts que Spallian pour remporter un tel appel d’offres.

D’une part ses offres sont plus adaptées, d’autre part, elle a déjà de nombreuses expériences à faire valoir au regard de son portefeuille de clients gouvernementaux, privés et militaires aux Etats-Unis.

Mais surtout, elle bénéficie actuellement d’un soutien, sans doute involontaire, de la part de la presse qui la cite désormais assez régulièrement.

Enfin, plusieurs personnes dans l’entourage du patron du SGMAP, ont travaillé ou travaillent pour Palantir.

Henri Verdier, l’homme des décisions

Passé par l’Etalab, Henry verdier a coécrit un livre qui le positionne comme un sachant dans le domaine du numérique. « L’âge de la multitudes« , avec Nicolas Colin repose sur l’un des postulats suivants :

« La révolution numérique est derrière nous. Des milliards d’êtres humains sont aujourd’hui instruits et informés, équipés et connectés. Leur désir de créer, de communiquer et de partager n’a jamais rencontré autant de possibilités de passer à l’acte. Ces milliards d’individus composent une « multitude » puissante, mouvante et active, qui bouleverse l’ancien ordre économique et social et ouvre la voie au troisième âge du capitalisme.
La multitude est désormais la clef de la création de valeur dans l’économie. Qui sait susciter, capter et redistribuer la créativité de la multitude peut devenir un géant de l’économie numérique. Qui accepte et nourrit la multitude peut gouverner avec une efficacité jamais atteinte. « 

Nicolas Collin, le co-auteur, est membre de la CNIL et on le donne favori, qui à la tête de la CNIL, qui à la tête du CNNum dans un avenir proche. La compagne de Nicolas Colin, Laetitia Vitaud a été embauchée il y a quelques mois par Palantir pour un poste de Business developpement. Des indiscrétions la disent actuellement démissionnaire.

Comme nous l’apprend L’Opinion, Heni Verdier est bien entouré : « Son directeur de l’innovation, Romain Lacombe, est un ingénieur talentueux qui sort du MIT et qui a travaillé chez Palantir Technologies« .

L’article de L’Opinion évoque par ailleurs l’adjointe d’Henri Verdier, Laure Lucchesi, qui était experte en innovation chez Capgemini consulting. Capgemini allié à Palantir au Canada pour, selon les termes de Capgemini : « fournir aux États des plates-formes techniques destinées à la lutte contre la fraude, le crime et le terrorisme, mais garantissant aussi les libertés individuelles« .

La presse à la rescousse

Lorsque toute une série d’articles viennent vanter les mérites d’une entreprise dans plusieurs supports de presse, on peut assez logiquement soupçonner une offensive des services de communication de l’entreprise.

Généralement, cette offensive n’est pas déconnectée d’un « agenda » commercial.

Dans Les Echos du 13 septembre, Michel Levy Provençal (intervenant à Sciences-Po, comme la femme de Nicolas Colin) et Guy-Philippe Goldstein expliquent que Palantir serait un bon outil pour lutter contre Daesh.

Ils ne sont pas les seuls. Dans Ynetnews.com, Ronen Bergman rapporte les propos d’une source anonyme américaine proche des milieux du renseignement et du FBI citée dans un article du quotidien Yedioth Ahronoth. Selon cette source, les Etats-Unis auraient offert leur aide après les attentats de janvier, notamment en proposant à la France d’acheter des outils Palantir. Ce qu’elle aurait refusé.

Sur Widoobiz, on apprend que Palantir est l’outil ultime pour prédire les crimes terroristes. Merveilleux…

Dans Le Monde du 19 novembre, Jacques Follorou, fin connaisseur des services de renseignements et des infrastructures techniques mises en place par la France pour l’écoute massive, nous apprend qu’un « algorithme » existerait, et permettrait de croiser de multiples sources et de surveiller en temps réel les 11.700 personnes « à risque ». Cela ressemble à s’y méprendre à des outils Palantir. D’autant que la légende de l’entreprise veut que son système ait été utilisé dans la traque de Ben Laden.

« A en croire le monde du renseignement, la solution résiderait dans la duplication, en France, du système qui a permis aux Etats-Unis de se protéger après le 11 septembre 2001, grâce au Patriot Act, à savoir « une véritable collecte massive de données » et l’interconnexion de tous les systèmes de fichiers. « En croisant les infos et en utilisant un algorithme très puissant déjà connu, nous serions en mesure de surveiller, en temps réel, ces 11 700 personnes, assure la source ministérielle. En croisant des fichiers sociaux, terrorisme, de droit commun et de toute autre forme de collecte de signaux, on aurait le moyen par triangulation de faire des rapprochements et de capter les signaux faibles. » »

Le 13 novembre dernier, La Revue du Digital titrait : « Palantir, le géant controversé du Big Data sécuritaire, recrute en France« . Cette action n’est sans doute pas anodine.

Le cloud souverain et la data pas souveraine

Bien entendu, rien ne dit que Palantir sera retenue pour traiter des données françaises pour le compte de l’Etat. Mais tout de même, il y a quelques signaux faibles qui apparaissent sur des points clairs.

Dans le cas improbable où Palantir viendrait à traiter ces données, médicales, fiscales, ou de communication, par exemple, se poserait évidemment la question de la souveraineté numérique du pays. Après les documents Snowden, l’excuse du « on ne savait pas » serait assez malvenue. Particulièrement s’agissant d’une entreprise financée par le bras financier de la CIA.

A l’heure où tout le monde souhaite un cloud souverain, on se demande bien à quoi cela pourrait bien servir si des données essentielles étaient traitées par des entreprises liées à ce point au gouvernement et aux services de renseignement américain.

Cette interrogation était déjà valable il y a vingt ans quand déjà, les entreprises du CAC 40 confiaient aux grands cabinets de consultants anglo-saxons leurs audits financiers et stratégiques. Même réalisés par des filiales européennes ou françaises, les données étaient stockées sur des serveurs accessibles par le siège…

En outre, et on ne le répétera jamais assez, le prédictif à partir de données brutes informatiques compilées depuis plusieurs sources est une porte ouverte à des interprétations totalement erronées. La projection numérique d’une personne n’a parfois rien à voir avec la personne réelle. Ce problème n’est malheureusement pas pris et compte et il faudra peut-être attendre un drame pour que l’on mesure son ampleur. Il sera malheureusement trop tard pour arrêter les expériences des apprentis-sorciers.

Source: https://reflets.info/palantir-et-la-france-naissance-dune-nouvelle-theorie-abracadabrantesque/


Les bruits de bottes sous le regard d’une députée

Thursday 19 November 2015 at 14:06

Il faut le dire, par souci de transparence, Isabelle Attard est notre députée geek, du coup, elle a notre sympathie. Elle s’est notamment  illustrée en votant contre la Loi sur le renseignement et s’est battue autant qu’elle a pu pour que les questions posées par le scandale Amesys trouve des réponses. Pour une fois, nous allons relayer un communiqué de presse. Car le contenu est intéressant et montre que tous les représentants ne sont pas sur la même longueur d’ondes en ces temps troublés. Pour certains, le discours guerrier est un danger…

Nul, par la guerre, ne devient grand.

Ce vendredi 13 novembre 2015, nous avons tous été frappés.

En tant que députée, mon premier devoir est d’être au service de ceux qui souffrent, et de rassurer mes concitoyens. Je dois contrôler l’action de l’État avant, pendant, et après les attentats. Je dois aussi voter des lois efficaces, qui règlent les problèmes sans en créer de nouveaux. Ces trois années passées à l’Assemblée nationale m’ont montré qu’une loi votée trop vite est toujours mauvaise. Que dire d’une loi rédigée et votée en 72 heures ?

Perquisitions de nuit, assignations à résidence, enquêtes, filatures, surveillance électronique, dissolution d’associations, expulsion d’imams appelant à la violence, tout est déjà prévu dans nos lois. Tout est déjà réalisable par les policiers, gendarmes et agents de renseignement.

Le juge Trévidic pointe une seule cause majeure aux insuffisances des forces de l’ordre : le manque de moyens financiers et humains. Depuis des années, c’est ce que je réclame au gouvernement, sans réaction de sa part jusqu’à lundi dernier.

La prolongation de l’état d’urgence ne permet qu’une seule chose nouvelle : la mise à l’écart des juges, et donc de la justice. Les policiers doivent présenter des preuves aux juges. C’est une étape obligatoire pour ne pas perdre un temps précieux à détruire la vie d’innocents. Diminuer nos libertés n’empêchera pas de nouveaux attentats.

En conscience et responsabilité, je voterai contre la prolongation de l’état d’urgence. Gouvernement et parlementaires doivent se ressaisir et sortir de la gesticulation guerrière et médiatique. La dignité des survivants et des proches exige un comportement à la hauteur des enjeux.

Agissons directement sur les causes de ces attaques : asphyxions financièrement Daesh, limitons son approvisionnement en armes, développons la coopération internationale dans le cadre de l’ONU, cassons l’embrigadement à sa source, transformons les ghettos, supprimons les contrôles au faciès et surtout, surtout, offrons à nos jeunes un avenir autre que la précarité et l’isolement social.

Isabelle Attard

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Source: https://reflets.info/les-bruits-de-bottes-sous-le-regard-dune-deputee/


Du cyber contre la kalach ?

Thursday 19 November 2015 at 01:21

online-loveTout comme en janvier dernier après la tragédie qui a frappé Charlie Hebdo et avec lui toute la France, des hacktivistes souhaitent donner une réponse cyber à l’horreur du terrorisme. Comment réagir quand, sidéré, devant la TV on assiste à un tel déferlement de violence et de haine ? Agir ? Oui ? Mais comment ?

Daesh utilise les réseaux sociaux pour diffuser sa propagande. Cette propagande fonctionne sur certains esprits faibles. Ce ne sont pas tous des terroristes en puissance, certains sont seulement faibles, ils ont la faiblesse de se laisser endoctriner et rediffusent à leur tour cette propagande. Ils échangent sur Twitter, Facebook, Telegram, sur des réseaux où les frontières entre le public et le privé leur apparaissent souvent un peu floues.

L’exploitation de sources ouvertes est souvent pour les enquêteurs, avec le renseignement d’origine humaine, le premier fil que tirent les enquêteurs. Toute action visant à essayer de venir à bout de l’océan de propagande que déverse Daesh sur ces réseaux peut avoir pour effet de priver les enquêteurs de ces informations.

Le mythe du loup solitaire rompu à l’anonymat et aux communications chiffrées en a pourtant pris des coups… plus d’une fois. Mohammed Merah s’est fait loger après une annonce sur leboncoin, et aujourd’hui, on apprend que c’est un SMS en clair qui a permis de remonter à la cache de Saint-Denis. Si certains utilisent  des moyens de communications sécurisés, il y a fort à parier que leur entourage plus ou moins proche ne s’embarrasse pas de techniques d’anonymisation élaborées. Et c’est en travaillant sur cet entourage que les enquêtes font parfois des avancées significatives. Torpiller le compte d’un maillon faible de cette chaîne n’est donc pas forcément une bonne idée.

On peut-être convaincu des intentions louables d’Anonymous quand il lutte de manière massive pour reporter des comptes et les faire fermer, mais dans les faits, ceci peut dans certains cas être préjudiciable au travail des enquêteurs qui doivent s’embarrasser d’une procédure supplémentaire pour accéder aux données d’un compte… une procédure pour laquelle des sites comme Twitter ne se sont pas toujours montrés des plus coopératifs.

Internet est un réseau de paix, ce n’est pas un champs de bataille, nous ne pouvons pas le brandir comme une réponse à des kalachnikovs. Au mieux, nous pouvons l’utiliser pour rétablir un lien avec cette jeunesse perdue qui est en position de faiblesse, de détresse, et qui se trouve à un moment de sa vie, sensible aux thèses de la haine. Dans ces moments plus que jamais, le cyber hacktiviste doit avoir en tête ce qu’est fondamentalement Internet et l’opposer à cette barbarie.

N’oubliez pas que les autorités françaises ont mis à disposition PHAROS, une plate-forme de signalement et qu’en des circonstances aussi graves, nous devrions commencer par la préférer à Pastebin.

Source: https://reflets.info/du-cyber-contre-des-kalash/