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#Apple’s #DropoutJeep : continuez, tout va bien

Wednesday 1 January 2014 at 14:36

iShitJe sais, cet article est vulgaire et il ne sert à rien…et pourtant ! Pourtant j’ai essayé de me motiver pour écrire un truc intelligent sur Dropout Jeep, le super mouchard de la NSA que tellement il est bien que même Apple nie l’avoir implémenté dans IOS. Mais en fait non… ça ne sert à rien. Je n’en ai rien à foutre, je n’arrive pas à m’intéresser à ce truc et encore moins aux victimes parfaitement consentantes ou aux effets dans le temps de ce renoncement généralisé.

Certes on pourrait épiloguer de longues heures sur la nullité de ces développeurs « onsavépa » d’Apple qui laissent des trous béants dans leur OS à l’insu de leur plein gré… mais ça non plus, ça ne sert à rien, si ce n’est avoir sur le dos les Apple Fan Boys venus vous expliquer que « IOS c’est OSX et que OSX, c’est FreeBSD » et que donc c’est ultra secure… mais voilà, même si le troll est fun sur le papier, je m’en cogne comme de l’an 40… je m’en lustre® la rondelle.

Mangez des pommes, continuez à donner vos empreintes vocales et vos empreintes digitales super sécure stockées dans un CPU tout tellement bien chiffré, que même vous, vous ne savez pas ce qu’il y a dedans, ce qui en rentre ou ce qui en sort.

Vous reprendrez bien un peu d’iSlide ?

iSLide

La preuve …

apple-nelson

 

Source: http://reflets.info/apples-dropoutanjeep-continuez-tout-va-bien/


Vieille branche ?

Friday 27 December 2013 at 11:47

Capture d’écran 2013-12-27 à 10.10.02Pour le moment, impossible de dire s’il s’agit d’un effet de bord de la révision annoncée des processus de l’ANSSI en matière de délégation sur la signature des certificats x509 de l’administration, suite à la tempête dans un verre d’eau qui avait affecté un certificat détecté comme frauduleux par Google et impactant un réseau privé de l’administration française.

Toujours est-il qu’aujourd’hui, s’il vous prenait l’envie de vous inscrire sur les listes électorales en utilisant le service en ligne de l’administration, il vous faudrait accorder votre confiance à l’aveugle, et prendre le risque de vous faire usurper votre identité à un niveau relativement critique. Mon-service-public.fr est justement l’un de ces sites sur lesquels les utilisateurs doivent avoir une confiance ne souffrant d’aucune faille. Il semble que Chrome, le navigateur de Google, dans sa version courante (Version 31.0.1650.63), ne fasse pas franchement confiance à l’AC DILA Infra qui a signé ce certificat x509. Pour rappel la DILA est la Direction de l’information légale et administrative, qui a une délégation de l’AC JO Racine, dépendant elle même de l’IGC/A.

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Le certificat rejeté par Google Chrome porte le fingerprint SHA-1 : 92 4B A0 59 C5 73 FD 22 1D 18 71 7A D5 90 AF 2D C5 3A 94 8E

Par contre, du côté de Firefox (v26.0), tout semble passer comme une lettre à la poste…

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Et Firefox accepte bien le même certificat sans broncher…

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La faute ne semble pas incomber à la DILA, elle semble plutôt être la victime d’une mise à jour un peu radicale des certificats dans Google ou d’une refonte des processus à la hache de l’ANSSI (un peu moins probable), qui aurait scié la mauvaise branche.

Alors ne tirez pas de conclusions rapides, il y a certainement une explication rationnelle, ce n’est pas forcément la NSA ou une autre officine qui cherche à vous espionner, mais c’est tout de même un désagrément relativement malencontreux.

… Bref, la confiance, c’est compliqué, c’est un peu le truc où l’état n’a pas franchement le droit à l’erreur.

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Source: http://reflets.info/vieille-branche/


Chronique d’une plongée dans l’abîme

Tuesday 24 December 2013 at 12:45

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Oh, ça ne s’est pas fait en un jour. Mais on n’a pas été déçus du résultat… Historique d’une plongée dans l’abîme de la connerie…

Acte 1

Bon, reprenons… L’Agence a perdu 70 % de ses effectifs et tous n’ont pas été virés, loin de là. Les clients principaux envisagent de réduire la voilure. La crise économique semble installée pour durer. Et que nous propose ce matin le Directeur de la Création ? De redécorer les locaux de la Création : “Il faut mettre un grand coup de blanc, rendre l’endroit plus fun, mettre des touches de couleur, de belles lampes parce que les néons, ça file mauvaise mine et ça, c’est pas bon pour le moral”

J’avoue que cette histoire m’intrigue. Probablement mon mauvais esprit, mais j’ai toujours considéré que pour bosser, un bureau, un ordinateur et une chaise, c’était largement suffisant.

Mais bon, visiblement, les locaux ne sont pas au goût du Directeur de la Création. Il lui faut peut-être marquer son territoire de manière immédiatement visible. Avant de faire grimper les chiffres (signer de nouveaux clients ne veut pas forcément dire faire plus de bénéfices, c’est assez bien expliqué dans Gérer une boite de com’ pour les nuls).

Ou alors, c’est simplement que dans la Com’ il faut des bureaux clinquants…

Attention ami lecteur, ne te méprends pas, je ne veux pas dire que les bureaux de la Créa étaient lépreux. Loin de là. Je veux dire que le Directeur de la Création ne les trouve peut-être pas assez “fun”. Dans la Com’, ce que l’on encense un jour est honni le lendemain et ainsi de suite avec de grandes probabilités pour que des boucles soient crées et qu’un Directeur de la Création – au hasard – démonte quelque chose qu’il avait porté aux nues avant de trouver ça fabuleux à nouveau. Pour un temps (faut pas pousser, hein).

Bref, les locaux sont aujourd’hui pourris et il faut “un grand coup de blanc”.

Acte 2

Et voilà, ce qui avait été évoqué se concrétise. On est tous dispatchés ici ou là dans l’Agence. La Créa’ se vide pour laisser la place aux peintres. Adieu décor branchouille, bienvenue peinture blanche. Il paraît qu’il y en a pour dix jours… Wait and see.

Acte 3

Tiens, c’est rigolo, le Directeur de la Création avait parlé d’un grand coup de blanc et les murs sont en train de devenir jaune. Une sorte de jaune délavé assez étrange. Une seule certitude, pas un seul membre de la Création ne le trouve beau. Je dis ça, parce que si j’avais donné mon seul avis, tu aurais pu, ami lecteur, me rétorquer que les goûts et les couleurs, toussa, toussa…

Là, c’est un avis partagé.

Acte 4

Les rumeurs vont bon train. Pourquoi ce jaune délavé, qu’est-ce qu’on nous prépare ?

Il parait que quelques créatifs vont plancher sur une fresque.

On en saura probablement plus sous peu, il y a une réunion prévue…

Acte 5

Ce matin, petite réunion de la Création. En mode d’introduction, le Directeur de la Créa’ nous a lancé : « vous vous demandez peut-être pourquoi on a repeint en jaune. Je vais vous expliquer tout ça ».

On a pas été déçus…

« On ne remporte pas de budgets, mais si ça peut aider, tant mieux. On est la première « créa » de paris à être feng shui, il va falloir communiquer là-dessus. Et si en plus ça met de l’harmonie entre nous… ». C’est entre autres joyeusetés le discours qu’à tenu notre nouveau Executive Creative Director. A force de vomir sur tout le monde il faut bien trouver un moyen de « mettre de l’harmonie entre nous… ». Et pour ça, vu là où il nous a amenés, il faudra bien un véritable marabout…

Le réaménagement de la Créa’ était donc Feng Shui. Surpriiiiiiiiiiise…

En quelques jours les « créatifs » de l’agence on vu leur plateau repeint en jaune, les tables être « réorientées » et les équipes habituées à travailler ensemble éclatées aux quatre coins de l’étage. Car, il faut le savoir, on est, selon sa date et heure de naissance de l’Ouest ou de l’Est, et il existe pour chacun « des secteurs favorables ou défavorables » dans le local. Chacun doit donc être placé en fonction. Adieu donc l’optimisation géographique habituelle des équipes en fonction de leurs budgets. De toutes façons, puisqu’on en rentre plus, dit-il…

Pas de budgets qui rentrent, mais des budgets qui sortent puisque cette métamorphose -forcément approuvée par le nouveau DG- a été opérée par une spécialiste de cette « discipline » et qui opère, dit-elle, « une synthèse de l’école de la Boussole et de l’école de la Forme, les deux approches les plus classiques du Feng Shui ». Une méthode « scientifiquement prouvée », selon le Directeur de la Création. Ceci dit, à un membre de ses troupes qui demandait combien avait coûté la blague, l’Executive Creative Director a répondu avec classe « pas whatmille » (traduire : pas cher) « et en plus c’est pris en charge par l’Afdas », l’organisme de gestion de la formation professionnelle des métiers de la pub. Ceci dit, répondant à une autre question de ses nouveaux harmonisés, le Directeur de la Créa’ confirme que la spécialiste en feng shui ne remboursera pas sa prestation si l’harmonie ne survient pas. Le contraire eut été étonnant.

Il faut dire que l’experte, Christine Miège a travaillé dur. Son rapport est très personnalisé : « Toutes les solutions préconisées ici sont adaptées spécifiquement à votre habitation et ne sauraient convenir à un autre espace ». Manque de bol, les copier/coller pour cette reprise d’une étude antérieure n’ont pas été fait parfaitement. Le plateau de l’agence devient ici une « habitation », plus loin un « appartement », puis devient une « boutique », pour enfin devenir une « galerie ». Le Directeur de la Création s’appelle quant à lui tour à tour Gérard D. ou Nadine R. Christine Miège invite par ailleurs les salariés de l’agence à « dormir la tête tournée vers » certaines orientations. Pratique pour déculpabiliser les adeptes du roupillon post-déjeuner.

Ces menues coquilles n’enlèvent toutefois rien au projet qui permettra, on en doute pas une seconde, de « mettre en cohérence » le « bâtiment » et « l’énergie du responsable ». Pour ce faire, Christine Miège a mené une « étude géobiologique » de l’immeuble où se trouve l’agence. Ses « qualités énergétiques » ont également été étudiées. On ne sait jamais… Le tout pour atteindre « l’équilibre des différents types d’énergies (Qi) qui existent dans un lieu et [...] les faire circuler harmonieusement ».

Résultat de ces études « scientifiques » ? « La forme en triangle du plan est une forme assez déstabilisante (trop d’énergies Feu); elle engendre des «manques» et des extensions. : ici, le local présente un excès de Bois, un excès de Métal, un manque de Terre, de Feu et d’Eau. Cet aspect «Feu peut-être réduit en «effaçant symboliquement les portes des deux bureaux des extrémités ». » Attention tout de même : « Les escaliers dans le secteur 9 déstabilisent votre notoriété et l’ensemble est trop chargé en Métal ».

Pour contrer ces effets négatifs, une liste de recommandations parfaitement farfelues a été dressée. Repeindre en jaune pâle, ajouter « une symbolique d’eau calme dans le secteur 4 », du bleu là-bas, du vert ici, « 3 pierres au sol à l’endroit indiqué par la croix sur le plan » (pourvu que le personnel d’entretien ne mette pas les cailloux à la poubelle), « une illustration d’arbre ou de plante grimpante qui va du sol au plafond (ou des bandes vertes verticales ) » dans un des deux seuls bureaux fermés des deux responsables (le reste devant obligatoirement être un open space pour libérer le énergies). Ne pas oublier de mettre « un bol de cristaux dans le secteur 8 ». Mais surtout, c’est essentiel : écrire « le nom CREA en lettres rouges dans le secteur 8, sur le mur ».

Quant aux salariés, il devront apporter, leur a précisé leur chef, « une symbolique positive » d’eux. Un objet par exemple.

Quant au service informatique de l’Agence il se lamente, laissant ainsi échapper ses ondes négatives : « on a passé un temps faramineux avec le Directeur de la Création et sa boussole pour orienter chaque poste de travail. Maintenant, tout le monde a soit le soleil en direct sur son écran, soit du passage dans le dos ».

Pas très feng shui comme remarque.

Je ne sais pas pourquoi, mais je sens que cette histoire de Feng-Shui va encore générer de nombreux moments de poilade. Ceci dit, je commence à me demander s’il est très bon pour mon équilibre mental de travailler dans ces conditions…

Acte 6

Je croyais que l’on avait touché le fond dans cette réunion avec le Directeur de la Création. Il avait l’air si content de pouvoir mettre de l’harmonie entre nous avec sa fenshuisation de l’espace dans lequel on travaille… Et il avait l’air de tellement y croire… Le plus pathétique était peut-être le fait qu’il ait l’impression de nous faire une sorte  de cadeau. Sur le compte de notre budget formation. Mais passons. Bref… J’errais sur le plateau en contemplant l’endroit désormais ouvert à une circulation fabuleuse d’ondes positives quand  on m’annonça une prochaine réunion avec la dame qui avait oeuvré. Elle allait “répondre à toutes nos questions”.

Dans un mail, le DC nous explique que tout ça est scientifiquement prouvé et ajoute en pièce-jointe, comme pour tenter de le démontrer, les documents de l’étude réalisée par son experte en Feng-Shui.

C’est un vrai plongeon dans un abîme de perplexitude et d’effarement qui nous attend. Le document est un ramassis de copier/coller d’anciennes “études” et ressemble étrangement à un discours de charlatan de première bourre.

Intrigué, je me rends sur le site de notre experte es Feng-Shui.

Pour que nous puissions comprendre par nous-mêmes, l’experte dresse un plan “fictif” d’une entreprise. A nous d’analyser ce qui ne va pas. Et là… on peut mesurer la profondeur ineffable de l’abîme sus-cité.

Je cite :

“Les zones Argent. Remarquez au rez-de-chaussée les toilettes et le le lavabo : l’argent, symboliquement, s’enfuit par les canalisations d’autant plus que la porte est généralement entr’ouverte. Au 1er étage, cette zone est vide et en désordre. Seuls signes d’abondance : des chaises vides et des dossiers posés en vrac… Ces maladresses d’aménagement sont renforcées par le “manque” en Carrière qu’il faudra compenser en dynamisant cette zone.”

Et voila… Maintenant vous avez compris pourquoi vous avez du mal à finir vos mois. Non, non, rien à voir avec la crise financière mondiale. Non. Simplement, la porte des toilettes était ouverte. Transmis au président de la République. Plus besoin de “refonder” le capitalisme ou de lutter contre la finance sans visage. Suffit de fermer la porte des toilettes. Vivement la réunion avec la dame, que l’on puisse bénéficier d’autres bons conseils de ce genre, à bon compte.

Acte 7

Ouf, nous voilà rassurés. Après cette réunion avec l’experte qui a redistribué les troupes à grands coups de boussoles et d’études énergétiques des gens, on sait désormais que tout cela est très sérieux.

Vous pensiez, vous qui n’avez pas le “team spirit”, que le Feng-Shui n’avait pas grand chose à envier au culte Vaudou ?

Et bien non. Foi d’experte : « Il y a des forces, des énergies. Le Feng-Shui, ce n’est pas quelque chose d’ésotérique, c’est un travail sur les énergies. Tout est énergie. Il y en a des positives et des négatives. Il y a par exemple des commerce où personne ne rentre jamais. Je suis sûre qu’il y a des endroits où vous êtes entré et où vous vous êtes senti bien ou mal. Moins l’endroit est équilibré, plus on a besoin de faire des efforts d’adaptation. Depuis l’aube de l’humanité, les hommes s’adaptent. Autant adapter l’endroit ».

Qu’on se le dise, donc, les forces, les énergies qui circulent dans toutes les pièces de la planète, celles que vous avez tous forcément ressenties, n’ont rien d’ésotérique. Passons sur le fait que la dame ne savait très bien ce que voulait dire “ésotérique”. Ces forces existent, c’est son postulat. Dès lors, il faut les “traiter”.

Rien à voir non plus avec les signes astraux, c’est une “science millénaire asiatique et donc, que l’on ne peut pas comprendre”, selon les termes mêmes de notre Directeur de la Création. On s’était bien demandé il y a un mois pourquoi dans un mail toujours aussi comminatoire, notre DC nous avait demandé notre date, heure et lieu de naissance. Maintenant on sait : « On fait un bilan énergétique et on sait tout de vous! » nous a expliqué l’experte. Mince ! Moi qui tenais à ma vie privée…

« Le feng shui, c’est l’accuponcture des locaux », nous a-t-elle asséné lorsque nous commencions à l’interroger sur sa “science millénaire”…

Il y a bien eu un ou deux pisse-froids pour estimer que tout cela était tout même un peu sujet à caution.

« Vous êtes des créatifs, vous avez donc du bon sens ? », a commencé à répondre l’experte, avant d’être coupée par cette réplique mémorable : « oui. Et justement, mon bon sens me dit que vous êtes en train de nous raconter des conneries ». Sans se démonter, la dame a déroulé son explication sur les lieux dans lesquels on se sent bien ou mal. Le bon sens ne peut **que** nous amener à conclure que c’est en raison des ondes qui circulent. Le chi… La preuve ? « on travaille avec des hôpitaux et ça renforce le poids des traitements. Si les médecins acceptent de travailler sur le renforcement des traitements, c’est que ça marche ».

C’est intéressant. Je suis d’ailleurs persuadé, et mon ami “no team spirit” également, que la Sécurité Sociale ou l’AP adoreraient savoir combien a été dépensé dans ces hôpitaux pour domestiquer le chi.

Une question me turlupinait. Avec quel outil mesure-t-elle l’énergie dans les locaux?

« Principalement avec le bon sens. Il y a des énergies qui donnent mal au dos. Par exemple quelqu’un qui a mal au dos et qui se rend compte qu’il a des étagères derrière lui toute la journée. La tranche des planches est dirigée vers le dos et ça joue ».

Me voilà renseigné.

Restait à savoir quel était le délai pour ressentir les effets bénéfique de la feng-shuisation des locaux :

« quand on est dans un courant d’énergie, c’est immédiat. En règle générale il faut 3 jours à 3 semaines pour ressentir les effets » des modifications du local.

Et pour le retour du chiffre d’affaires promis ?

« C’est parfois très rapide. Parfois moins ».

Comme ça, c’est clair.

Même si le DC m’avait bien dit que je ne pouvais pas comprendre puisque c’était asiatique, je n’ai pas pu m’empêcher de demander si le Feng-Shui avait quelque chose à voir avec le Yi King. Réponse après une courte hésitation : « non ».

J’étais peut-être le seul a avoir compris la portée de ma question, mais en tout cas, avec cette réponse, j’étais définitivement fixé sur la qualité de notre experte.

Visiblement elle n’a pas fait taire toutes les angoisses des salariés et la grogne montant, on nous annonce une réunion avec le DG. Perspective alléchante, je ne vous le cache pas…

Epilogue

Je me faisais une joie d’écouter le nouveau DG nous expliquer sur la base de quoi il avait validé l’idée de feng-shuiser les bureaux de la Création, en payant la prestation d’une experte – de cette qualité – sur les fonds de la formation.

Je l’imaginais, tel un homme politique, tentant de justifier une politique en échec, des promesses électorales non tenues, avançant un mensonge plus gros que le précédent pour justifier l’injustifiable.

Mais il aurait fallu pour cela qu’il assume ses prises de décisions. Car visiblement, le mécontentement qui règne dans le service l’a un peu effrayé.

Il n’est pas venu.

Peut-être à cause des remontées des salariés à leurs représentants, au comité d’hygiène, etc. ?

Pour autant, seuls deux salariés ont osé prendre la parole publiquement pour mettre en doute les conclusions de l’experte et la démarche de feng-suisation. Ceci dit, des esprits libres et courageux sont venu leur dire hors présence de leur hiérarchie : “t’as bien fait de dire ce que tu as dit, c’est n’importe quoi cette histoire”.

Bref. Quoi qu’il en soit notre DG n’est jamais venu à cette réunion mais a délégué un membre de la DRH.

Lequel était bien en peine de répondre aux questions que quelques “no-team spirit” addicts, pas du tout harmonisés par le Feng-Shui, n’ont pas manqué de poser :

- “C’est vraiment payé sur les fonds de la formation ?”

- “Oui, mais ça ne viendra pas réduire le budget auquel vous avez droit pour vos formations”.

- “Dans le cas où le “bilan énergétique” d’un salarié ne serait pas en accord avec celui du Directeur de la Création, cela peu-il avoir une influence sur la perception que le DC pourrait avoir de ce salarié ou de son travail ?”

- “Et si on avait demandé à un marabout de venir éloigner les mauvais esprits et de faire revenir le chiffre d’affaires, est-ce que cela aurait semblé aussi pertinent à la direction ? Sinon, pouvez-vous expliquer pourquoi ?”

- “Je ne sais pas. Je vais faire remonter vos questions au DG”.

- “Dans combien de temps peu-ton espérer ses réponses ?”

- “Une quinzaine au plus”.

Bien entendu, personne n’a jamais eu la moindre réponse…

Elle est pas belle la vie dans la Com’ ?

Source: http://reflets.info/chronique-dune-plongee-dans-labime/


Leboncoin.fr : gazon maudit

Tuesday 24 December 2013 at 11:59

gazon-maudit

Laisser les machines prendre la main sur l’homme a toujours des effets de bord assez inattendus. Il y a bien entendu le High Frequency Trading dont Reflets a pas mal parlé, ou encore la censure des sites Web cul qui finit par bloquer l’accès à des choses plutôt utiles. Cette fois, c’est LeBonCoin.fr qui, visiblement bloque des annonces plutôt légitimes à base de robots pas très malins :

gazon1

Résultat ?

gazon2Maudit, ce gazon, on vous dit…

Source: http://reflets.info/leboncoin-fr-gazon-maudit/


Horoscope : cette vaste blague…

Tuesday 24 December 2013 at 11:35

marabout

La voyance, les horoscopes… C’est beau. Du rêve, du bonheur. Ou pas… Les journaux très sérieux continuent de publier en 2013 de vastes conneries qui sont d’ailleurs très lues. Reflets vous offre cet horoscope des Gémeaux de septembre 2013 qui à un jour d’intervalle proposent rigoureusement le contraire aux lecteurs. Mieux, le rédacteur de l’horoscope, qui comme souvent le courrier des lecteurs dans la presse doit à peu près tout inventer, engueule ses lecteurs pour avoir fait ce qu »il leur préconisait de faire… la veille. Ils se relisent ?

Le 24 septembre, donc, Metronews dans son horoscope, propose aux Gémeaux d’aller faire des courses, de dépenser des sous dans les boutiques. Il est temps de refaire sa garde-robe :

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Attention au retour de bâton, le lendemain, le 25 septembre, le même marabout de pacotille explique qu’il est temps de devenir sérieux et d’arrêter d’aller dépenser son argent dans les temples de la consommation.

20130926_095206

 

Source: http://reflets.info/horoscope-cette-vaste-blague/


Bien avant #Prism, #StellarWind : allo Houston, il y a un problème ?

Monday 23 December 2013 at 19:11

Des essais pour démontrer que la NSA est une agence délirante avec des projets colossaux de surveillance massive ont connu des succès mitigés, et ce avant Snowden et ses slides. C’est le cas de la dénonciation du projet StellarWind. Vidéos d’anciens responsables « horrifiés » par le projet, article sur Wired, rien n’y a fait, tout le monde s’en foutait. Ici même, dans cette rédaction, nous avons hésité à écrire un article à ce propos, et puis en fin de compte ça ne s’est pas fait. Pourquoi ? Parce qu’à l’inverse d’une affaire comme celle d’Amesys, ou de Bluecoat, rien n’étayait la théorie du projet de surveillance StellarWind. Pas de preuves informatiques, matérielles, seulement des « témoignages », des photos, et des tentatives de démontrer que « StellarWind », mon gars, c’est du lourd, hein.

Informer n’est pas alerter à tout va dès qu’un truc apparaît. Surtout quand tout porte à croire que les principaux concernés par la dénonciation ne font rien pour nier les faits, ou empêcher qu’ils soient connus, et surtout qu’aucun début de preuve tangible n’existe.

apollo-11_tv

Allo, Houston, l’image est super mauvaise, c’est grave ?

Un peu comme les alunissages des missions Apollo. On a les images, tout porte à croire que c’est un peu bizarre, des gens très sérieux commencent à démontrer très tôt qu’il y a un bluff (dès 1976), que toute cette affaire semble être une escroquerie de haut vol, une opération de propagande, et pourtant rien ne bouge. Ou alors si, avec des démonstrations de la possibilité de faire croire ce que l’on veut par l’image. Comme ce documentaire, très amusant, censé démontrer que toute tentative de prouver la fausseté des images et des preuves des hommes ayant été sur la lune entre 1969 et 1972 est un bidonnage possible, puisqu’on peut faire dire ce qu’on veut à des experts qui n’en sont pas, etc… Mais avec aussi le risque de démontrer qu’un reportage, un documentaire, des annonces, peuvent être un parfait outil de propagande, un mensonge très difficile à démonter.

StellarWind : le programme secret de la NSA ?

Voilà qui est intéressant : en 2012, un an avant les révélations de Snowden, un projet de surveillance globale de la planète entière par la NSA est « dénoncé » sur Internet. Cette vidéo date du mois de mai 2012, elle suit l’article de Wired du 15 mars :

Mais ça ne prend pas. Mince alors, alors que le truc est quand même énoooorme, rien n’en sort ! Il faut dire qu’on est plus près du trailer d’X-Files que d’une démonstration journalistique digne de ce nom. Le super scoop StellarWind va donc être remisé aux calendes grecques, il va falloir trouver mieux. C’est dommage, parce que dans StellarWind, en fouillant un peu, on a des précisions d’experts plutôt croustillantes avec par exemple la cartographie 3D de chaque individu sur terre et la possibilité de prévoir ses futures actions… Un minority Report pour de vrai : fuck ! Trop fort. Mais raté.

Allons, allons, ne désespérez pas, le super plan de domination planétaire américain qui vous propulse dans un vrai film de science-fiction va quand même se mettre en marche grâce aux slides de Snowden. Plus basique, moins spectaculaire, mais plus réaliste dans le scénario.

En attendant, on prépare les gens à bien intégrer la nouvelle donne, le nouveau monde ultra-technologique et calqué sur Minority-Report qui est en train de se mette en place, comme ce reportage de Russia Today le démontre, toujours en 2012, bien avant Snowden et ses slides. Et là, hop, on glisse le super centre de surveillance global de la NSA : ah ah !

En juillet 2012, la dénonciation du programme StellarWind continue, avec le témoignage d’un ancien agent de la NSA. Ca ne vous dit rien ? Le doc suivant fait donc la démonstration que le programme de surveillance global de la NSA est bel et bien en place. Et c’est aux USA. Pas pareil…

La démocratie, ce truc un peu ringard

Les Etats-Unis d’Amérique sont une nation particulière, qui a démontré au cours du dernier demi siècle que sa domination était vitale, et que quoi qu’il se passe « la fin justifie les moyens ». Dès les années 50, les programmes de manipulation mentale comme le programme MK-Ultra ont prouvé que l’administration américaine était prête à aller très loin, sans aucune éthique, pour parvenir à maintenir son pouvoir à l’intérieur comme à l’extérieur. Il ne faut pas oublier non plus que le génie américain est celui du cinéma : raconter des histoires, les vendre est la spécialité de cette nation.

Neil Armstrong, pas bien dans ses basques, jusqu'à la fin…

Neil Armstrong, pas bien dans ses basques, jusqu’à la fin…

Ce documentaire de Bart Sibrel n’est bien entendu pas une preuve de quoi que ce soit, mais il amène plein de questions autour de la notion d’image, d’influence, de volonté de démonstration, propres à ce pays. Il est aussi intéressant pour un petit passage, très amusant : alors qu’un nouvel alunissage vient d’avoir lieu, après celui d’Apollo 11, les programmes sont coupés sur la télé américaine, pour retransmettre les images des cosmonautes en train d’évoluer sur notre satellite. Des coups de téléphone scandalisés parviennent alors au standard de la télévision parce que les gens regardaient un programme de divertissement et étaient furieux qu’on le leur ait coupé pour leur imposer les cosmonautes en direct…

La démocratie telle que nous la connaissons tient à une chose essentielle : le consentement des populations. Elections, débats, manifestations, débats, élections, etc…Ces éléments de consentement passent par les médias, et depuis 60 ans, par un média en particulier : la télévision. Les images. La parole. La vérité est dans l’écran, au journal de 20h, dans les débats contradictoires. Arrive un moment où cette faculté du média télé faiblit. Parce qu’un nouveau média vient le détrôner : le réseau informatique mondial. Internet. Les gens ne croient plus entièrement à ce que raconte la télévision. Ou bien ils vont chercher de l’information complémentaire sur Internet. Le consentement peut commencer à se dégrader, c’est inquiétant pour ceux qui veulent le consentement des populations des démocraties. Très inquiétant.

On ne va pas faire un dessin

Personne ne sait avec certitude quelles sont les capacités techniques de la NSA pour surveiller la population planétaire.

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Attention, je sais que tu vas aller chercher des croissants pour Jennifer…

Il est par contre évident que la NSA espionne Internet, les réseaux de téléphonie, et nul doute qu’elle déploie beaucoup d’argent et de moyens pour y parvenir. Mais au delà de cette faculté que l’agence de sécurité américaine a de nous espionner, il y a une donnée cruciale qu’elle veut obtenir : notre consentement. Ou si ce n’est pas un consentement, une preuve que nous ne ferons rien, que nous ne pouvons rien faire contre la société qu’elle met en place. Une société panoptique, où chacun se sait surveillé, tracé, étudié, où l’on peut prévenir des crimes (ou des actions revendicatives) avant même qu’ils ne se produisent. Une société prédictive. Avant de la mettre en place véritablement, il faut s’assurer qu’elle peut être mise en place, il faut la vendre. Le reste suivra.

Que ça plaise ou non. Puisqu’on peut s’habituer à tout…

Source: http://reflets.info/bien-avant-prism-stellarwind-allo-huston-il-y-a-un-probleme/


15 ans après matin brun : enjoy !

Monday 23 December 2013 at 11:59

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C’est une nouvelle qui avait fait du bruit à l’époque. Très courte. Très percutante. Evidente. Inquiétante, même si nous étions alors encore éloignés de la possibilité d’une société qui…

15 ans après la publication de cette nouvelle, qu’il faut lire ou relire à tout prix, des réponses sont là, sous nos yeux, dans ce texte. Avec une ou deux phrases, l’auteur résume ce qui nous caractérise, nous autres habitants des pays les plus développés. Et annonce aussi ce que nous sommes en train de vivre.

Bonne lecture. (2 minutes)

Matin Brun

Source: http://reflets.info/15-ans-apres-matin-brun-enjoy/


L’information, la guerre, la réalité, et nous

Friday 20 December 2013 at 19:52

A qui profite le crime ? Cette question a toujours été d’actualité au cours du temps dans le domaine du pouvoir politique. Plus précisément la domination du pouvoir politique sur ce qui est appelé communément « la population ».

C’est ainsi qu’avec la possibilité du plus grand nombre d’accéder à l’information, les différents pouvoirs politiques ont dû s’adapter afin de continuer à dominer et contrôler leurs populations avec toujours un même but : perdurer dans le temps, conserver le pouvoir ou des bribes de pouvoir, une place enviable dans le système. L’alternance dans les pays démocratiques est un moyen de laisser croire que certains perdraient le pouvoir à la fin des mandats électifs, obligés de le laisser à d’autres, et qu’avec ces jeux de « gains » et de « pertes », jamais personne ne pourrait être accusé de « conserver » le pouvoir, comme dans les régimes autoritaires. Chacun sait que tout cela est faux : les arrangements entre les membres de la classe politique sont pléthoriques, comme avec la classe des dirigeants du monde des affaires. Et qui de se planquer dans une institution, qui dans un conseil d’administration, qui un cabinet, qui un comité d’experts, etc.

crime

Tous ces constats sont connus mais inquiètent, puisque ce sont le plus souvent des ténors de partis populistes qui les soulignent et aimeraient bien s’en servir pour le saisir, ce pouvoir. Tout en étant pourtant exactement dans la même démarche que ceux qu’ils dénoncent, mais déformant cette réalité par un jeu savant de camouflage : ils n’ont jamais été au sommet du pouvoir, donc ils ne tenteraient pas de participer à cette captation.

Le problème qui survient dans ces situations, c’est lorsqu’il n’est plus possible de cacher entièrement la réalité. Et là, une seule solution :  la guerre. Et une guerre, si elle n’est pas directement autour de soi, c’est avant tout une information, rien d’autre. Sur une réalité distante, qui se voudrait « objective », cohérente, et que chacun devrait bien soupeser…avant de la contester ou simplement la mettre en question. Parce que c’est la guerre, quand même.

 Internet : tout est clair

Le sentiment général avec le réseau mondial, c’est que « tout » est là, et donc, que la vérité y est étalée à la portée de chaque être humain. Plus rien ne pourrait donc être soustrait au phénomène de la critique de la raison, puisque l’information sur Internet est libre et transparente. Nous serions censés savoir obligatoirement ce qui est vrai et ce qui ne l’est pas, et les informations officielles relayées par les médias traditionnels ou les communiqués officiels devraient donc facilement être contestés, les preuves de leur fausseté, publiables à souhait en n’importe quel lieu sur la planète, et accessibles à tous.

wikileaks

C’est ce que Wikileaks a démontré avec le dévoilement de la vidéo « Collateral Murder », puis avec la publication des différents câbles militaires et diplomatiques. L’emballement des citoyens a été important, et on le comprend. Pour la première fois, le crime d’Etat était étalé au grand jour, et rien ne pouvait le censurer. La vérité au grand jour et le crime d’Etat qui ne paie plus…incroyable. Oui, mais…cette exception fait-elle la règle ? Dans quelle mesure, une fois un tel événement survenu, les forces (politiques) dirigeantes ne pourraient-elles pas utiliser ce phénomène au lieu de le subir ? Qui croit encore à la version officielle d’un Etat quand des événements dérangeants surviennent ? Si un gouvernement annonce qu’ »en aucune manière il n’est mêlé à cet attentat, ou bien ce coup d’Etat, que les choses se sont passées de telle manière et pas d’une autre », qui peut encore croire à ces discours ? Que se passe-t-il quand un Etat avoue des choses normalement inavouables ? Sa version officielle doit-elle être soumise à la critique ou prise d’un coup d’un seul pour vraie ? Et alors, pourquoi ?

I want to believe

Le travail d’un journaliste est d’informer. Avec des éléments vérifiés, sourcés. Des preuves matérielles aussi, quand ça le demande. Le public, d’ailleurs, ne s’y trompe pas, il ne supporte pas le manque de preuves journalistiques. Sauf quand ça l’arrange. Pour les journalistes, le problème se pose aussi : que faire quand il n’y a pas de preuves formelles mais des éléments censés appuyer une vérité, et validés par des officiels ? Prenons l’affaire Snowden. Un type crie au complot à Hong-Kong : il a les preuves que la NSA surveille toute la planète.

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Les USA n’ont rien vu venir, alors qu’ils viennent tout juste de juger Manning, et laissent Snowden s’échapper en Russie. De là, l’agent du privé balance au compte-goutte ses slides preuves de la surveillance de la NSA. Et ce ne sont en réalité pas des preuves. Mais tout le monde hurle quand même au scandale, parce que ces non-preuves sont validées comme en étant, par ceux-là mêmes qui sont accusés, c’est-à-dire l’administration américaine. Attendez ! Quoi ? On ne conteste plus la version officielle d’un Etat ? Là, d’un seul coup, il faut les croire, sur un truc aussi énorme ? Et cette vérité c’est quoi ? Et bien c’est que tout un tas de matériels installés un peu partout, leur permet de choper le trafic de millions et de millions de personnes pour copier les tout sur les (très) gros serveurs de la NSA. Sans que personne nulle part ne s’en soit rendu compte, ou alors, n’a rien dit. Démentiel. Oui. Totalement. Et donc les preuves ? Et bien, ce sont des slides. Des slides ? Oui, oui, des écrans type « Power Point ».. Mais officiels. Comme ceux présentés à l’ONU par Colin Powell en 2003 pour convaincre tout le monde de déclarer la guerre à l’Irak, parce que ses slides, à Colin, montraient des preuves d’armes de destruction massive cachées par Saddam. Enfin en réalité, ce n’était pas le cas, mais bon. Ah oui, bien entendu : des slides officiels. Normal. Logique. Rien à dire. Et donc, avec l’affaire Snowden, des techniciens, des ingénieurs, ont montré du matériel, on a des logs précis, on a vu les données, il y a eu du monitoring des flux de la NSA ? Non. Rien du tout. Juste des slides. Ok.

Pas la peine de crier, on t’entend même pas…

Ceux qui défendent une idée, des valeurs, un parti, enfin bref, tous ceux qui sont « engagés », ont une fâcheuse tendance à chercher à aller là où ça les arrange. Ce qui est logique en soi, mais comporte quelques chausse-trappes. Comme se faire manipuler et aller exactement là où certains ont envie qu’ils aillent. Un principe assez ancien, utilisé par les prestidigitateur, et que désormais un grand nombre de personnes connaissent, est intéressant à analyser avant d’aller plus loin : le détournement d’attention. Pour réussir un « tour de magie  » il faut faire croire au public que l’on va faire une chose précise pour que son attention soit entièrement concentrée sur cette chose, afin d’en faire une autre qu’ils ne verront pas et que le magicien pourra ensuite faire apparaître, comme par magie, justement. L’illusion est parfaite, on n’y a vu que du feu. Chacun peut croire à la magie, et crier au scandale si l’on cherche à montrer le « truc » d’un tour de magie, ou tenter simplement de montrer que ce n’est pas la « réalité ». Dans le cas où la « magie » est une manipulation d’Etat, d’une mise en cause durable de nos libertés, faut-il réfléchir aux différents tours de passe-passe qui sont en train de survenir ? Ou bien non, on fonce, on y croit ?

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Que s’est-il passé après que les slides terrifiants « démontrant » que les Etats-Unis s’étaient transformés en régime autoritaire, hybride de la Stasi et du KGB de Staline à l’échelle planétaire (avec le logo NSA dessus, et tout et tout) ont été publiés dans la presse internationale ? Hum… Pas grand chose. Ah, si : les défenseurs des libertés ont crié. Normal. Mais quelles ont été les réactions de haut niveau ? Les gouvernements, les institutions, la diplomatie ? Rien. Ou presque. Même pas un arrêt des accords de libre-échange à venir. Le néant. Donc, il est acté (par le sommet) qu’une dictature mondiale s’est montée, violant toutes les règles des pays déclarés démocratiques, ainsi que la vie privée de leurs populations ? Oui. Avec quoi pour le démontrer ? Des slides. Brrrrrr. Donc nous crions. Scandale ! Horrible ! Impensable ! Inacceptable ! Mais nos gouvernements, eux, ils ne disent rien. Enfin, si, une réponse juridique arrive en France : l’article 13 (puis 20) de la loi de programmation militaire. Un truc qui légalise les écoutes numériques sans passer par un juge. Etonnant, non ?

 Tout ça est pur hasard…

Résumons un peu : un super-Etat en perte de vitesse mais qui tente de dominer la planète depuis au moins 70 ans, et y parvient particulièrement depuis 20 ans, a de sérieux ennuis avec son économie, sa capacité à se maintenir au dessus de la mêlée. Un concurrent très féroce est en train de le laminer, la Chine. Cette nouvelle puissance doit le dépasser à tous les niveaux en 2020 et vient d’envoyer (encore) un engin sur la Lune, avec quelques giga-octets de Ram, des vrais écrans de contrôle, des protocoles réseaux, et des calculs de trajectoire par informatique. Une base chinoise va s’y construire, sur la Lune, avec des hommes qui iront se poser dessus, et qui vont certainement extraire du minerai, installer des lanceurs de fusées pour aller plus loin dans l’espace, et y monter du militaire, bien entendu. Pendant que les programmes de la NASA sont gelés (ou presque), à cause d’un bête shutdown provoqué par une dette publique abyssale.

C’est à ce moment là que le monde découvre que les USA ont la capacité de surveiller n’importe qui, n’importe où, et stocke toutes nos données, et ce, grâce à des slides power point, pardon, grâce à du DPI intercontinental de la mort et plein d’autres trucs à base de sondes sur des fibres, des routeurs backdoorés, enfin bref, le top-du-top du chalutage numérique des grands fonds, que personne n’imaginait même que ça puisse exister à ce point là. Tout ça est prodigieux. Et ça gueule chez les gens…(pas les politiques), dans le vide. Parce que le président dentifrice, le bon Barak au prix Nobel de la paix, a expliqué que pour avoir de la sécurité, ben faut sacrifier un peu de ses libertés. L’inverse de la phrase de Benjamin Franklin :

Ceux qui sont prêts à abandonner une liberté fondamentale pour obtenir temporairement un peu de sécurité, ne méritent ni la liberté ni la sécurité.

Voilà. Pas plus que ça. Let’s go coco. On reste amis, hein, et on continue.

Le succès réside dans le scénario (et les acteurs)

Comme dans toute bonne série télévisée, le scénario est très important. Les acteurs aussi. De bons dialogues.

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Des trucs dingues, limite pas réalistes, mais justement,  plus c’est costaud, plus ça embarque le téléspectateur. Et que certains ne viennent pas critiquer la crédibilité de la série si une majorité adore,  ça risque d’énerver…la majorité. Les journalistes ne connaissent pas la source de l’affaire, Snowden ? Rien pour savoir qui il est ? Pas grave. Les documents qui révèlent le terrible complot mondial sont des slides que n’importe quel collégien aurait pu créer (ou un service infographie de la NSA) ? Pas grave. Personne n’a de preuves techniques réelles de ce qui est révélé ? Pas grave. Les officiels américains avouent tout, et valident l’ensemble, ne cherchent même pas à atténuer le bazar ? Pas grave. Avec une population mondiale qui est massivement outrée ? Pas grave. Aucun Etat ne bronche, et même, la France renforce ses lois pour surveiller sa population ? Pas grave non plus.

Tout baigne. Tout est ok. Il faut juste continuer à gueuler. Dans le vide ? Parce que le tour de passe-passe ne fait que commencer, et la grande série mondiale n’est pas terminé. La saison 03 (06,07 ?) va bientôt démarrer. Ca risque d’être encore plus fort. Et délirant aussi. Mais l’illusion est parfaite. Comme le crime. Avec une question à laquelle il va falloir répondre, quand même, et posée en début d’article : à qui profite-t-il ?

Source: http://reflets.info/linformation-la-guerre-la-realite-et-nous/


Tous « pirates » !

Friday 20 December 2013 at 11:38

palais-de-justice

La Cour d’appel de Paris avait à juger mercredi un des journalistes de Reflets. Sur plainte de l’ANSES, il était poursuivi pour accès et maintien dans un système de traitement automatisé de données et vol de données. Voici ce qu’il avait fait : partant d’une recherche Google, il était arrivé sur une page de l’ANSES proposant au téléchargement une longue liste de documents. Le répertoire indexé par Google ne mentionnait aucunement qu’il s’agissait d’un espace privé. Si une authentification était bien présente sur l’accueil la partie indexée était elle bien publique, à tel point, qu’elle était indexée par un moteur de recherche grand public. Ce n’est pas parce qu’il y a une authentification à l’accueil d’un site que toutes les parties du site sont forcément destinées à être privées.

Finalement, la question qui est posée à la Cour est la suivante : des documents indexés par un moteur de recherche grand public sont-ils publics ?

Dit autrement, suffit-il pour un administrateur de décider, dans sa tête, que des documents sont privés, pour qu’ils le soient ? Même s’il ne protège pas leur accès, même s’il n’indique nulle part sur la page accessible à tous, que ces documents sont privés ?

Si l’ANSES a bien porté plainte, elle ne s’est pas constituée partie civile. Elle estime donc, et elle l’a dit clairement en première instance, qu’elle n’a pas subi de préjudice.

Il est en revanche un concept de droit que tout le monde semble oublier aujourd’hui : « nul ne peut se prévaloir de sa propre turpitude ». En d’autres termes, l’ANSES ne peut pas rechercher la condamnation d’un internaute qui accède à des données qu’elle voudrait protégées mais qu’elle a laissées non protégées par négligence (ce qui est pénalement réprimé plus lourdement que l’accès frauduleux).

Ce concept avait été rappelé dans une affaire similaire, par jugement en date du 13 février 2002, lorsque le tribunal correctionnel de Paris (13ème chambre) m’avait déclaré coupable d’accès frauduleux dans un système de traitement automatisé de données, et condamné à une amende de 1.000 euros avec sursis. Le tribunal avait en revanche débouté la partie civile, TATI, de sa demande, en application de la règle « nemo auditur » (nul ne peut alléguer sa propre turpitude).

Si la Cour d’appel devait décider le 5 février d’une condamnation, elle créerait une incertitude juridique pour tous les internautes. S’ils venaient à cliquer sur un lien proposé par Google et que l’administrateur du serveur cible voulait porter plainte pour accès et maintien dans un STAD, il pourrait s’appuyer sur cette jurisprudence.

C’est d’ailleurs pourquoi, le 3 avril 2002, le parquet général relevait appel du jugement de première instance me concernant et il précisait :

« Cet appel a pour objet de faire réformer par la Cour la décision des premiers juges, de solliciter la relaxe du prévenu, en suscitant la mise en œuvre d’une jurisprudence mettant fin à l’insécurité juridique qui pourrait résulter d’interprétations erronées des dispositions pénales relatives à l’informatique.  (…) Il semble inenvisageable d’instaurer une jurisprudence répressive dont il résulterait une véritable insécurité permanente, juridique et judiciaire, pour les internautes, certes avisés, mais de bonne foi, qui découvrent les failles de systèmes informatiques manifestement non sécurisés. »

La 12 ème  chambre, section A de la Cour d’appel de Paris avait statué en faveur de ma relaxe le 30 octobre 2002 et précisait :

« Considérant que, comme l’appelant le soutient à bon droit dans ses réquisitions écrites d’appel aux fins de relaxe, il ne peut être reproché à un internaute d’accéder aux, ou de se maintenir dans les parties des sites qui peuvent être atteintes par la simple utilisation d’un logiciel grand public de navigation, ces parties de site, qui ne font par définition l’objet d’aucune protection de la part de l’exploitant du site ou de son prestataire de services, devant être réputées non confidentielles à défaut de toute indication contraire et de tout obstacle à l’accès; que même s’agissant de données nominatives, l’internaute y accédant dans de telles conditions ne peut inférer de leur seule nature qu’elles ne sont pas publiées avec l’accord des intéressés, et ne peut dès lors être considéré comme ayant accédé ou s’étant maintenu frauduleusement dans cette partie du système automatisé de traitement de données, la détermination du caractère confidentiel (en l’espèce non discuté mais qui n’a donné lieu à aucune utilisation en pratique préjudiciable) et des mesures nécessaires à l’indication et à la protection de cette confidentialité relevant de l’initiative de l’exploitant du site ou de son mandataire; que dès lors les accès et maintien d’Antoine CHAMPAGNE dans des parties nominatives du site TATI ne peuvent être qualifiés de frauduleux, et qu’il convient de déclarer le prévenu non coupable des faits qui lui sont reprochés et de le renvoyer des fins de la poursuite ».

Un arrêt inverse dans l’affaire qui oppose Reflets et son journaliste serait une double attaque. Une attaque contre les internautes en leur imposant une incertitude juridique grave (une majorité des serveurs sont mal protégés sur Internet). Mais aussi une attaque claire contre le journalisme d’investigation en ligne. Il faudrait dès lors considérer que tout document public est en fait privé et n’a pas vocation à être publié.


Chers lecteurs, vos dons à Reflets ne sont pas faits en vain. Comme vous l’imaginez, un procès est coûteux.

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Source: http://reflets.info/tous-pirates/


Ces commentaires dont Jean-Jacques Urvoas ne veut pas…

Friday 20 December 2013 at 10:54

1984 c'est maintenant

Le député socialiste Jean-Jacques Urvoas a décidé de dire la vérité, lui. De faire de la pédagogie. C’est assez simple dans son esprit. Il y a d’un côté des propagateurs de rumeurs, des journalistes pas très bon, et de l’autre, lui et ses collègues qui ont voté la Loi de programmation militaire (LPM) contenant le fameux article 13 devenu au fil du temps l’article 20. Eux, savent de quoi ils parlent. L’article 20 et les quelques subtilités de la LPM sur la surveillance des citoyens, sont une bonne chose. Sachez-le. C’est pour votre protection. Les services de renseignement, l’armée, Bercy, que sais-je, vont lutter contre les méchants terroristes et autres délinquants en bandes organisées avec les nouveaux outils enfin entrés dans une loi. Mieux, il y a aura un contrôle indépendant de ces demandes sauvages de données (en dehors du contrôle d’un juge). Hop. Emballé, c’est pesé.

Oui mais non…

Nous ne propageons pas de rumeurs. Nous ne sommes pas de mauvais journalistes qui parlent de ce sujet avec peu de justesse, comme il le dit. Nous donnons notre avis, en tant que citoyens, sur une démarche. Et cette démarche, qui consiste à présupposer que tout citoyen est un délinquant en puissance, qu’il convient de pouvoir le mettre sur écoute administrative, c’est à dire sans décision et contrôle d’un juge, est une démarche de paranoïaque. Or, quelqu’un qui voit des menaces partout, dans la vie, on l’évite. Ce genre de personnalité est épuisante et dangereuse. En politique, c’est visiblement différent. Les citoyens s’entêtent à réélire des gens qui présentent un véritable trouble, au point de décider, comme aux Etats-Unis, de mettre toute la planète sur écoute. En France, la transmission via l’accord « Lustre » de millions de méta-données d’appels téléphoniques à la NSA laisse entendre que l’écoute est également massive et totalement illégale. L’excuse selon laquelle les « écoutes » (ou demandes de méta-données) de la DGSE ne sont pas soumises aux mêmes textes que les autre est peut-être valide sur un plan juridique, sur le plan moral, elle ne tient pas une seconde.

Avec un Charles Pasqua, on avait un ministre de l’intérieur de droite qui exposait clairement son côté répressif et intransigeant. On pouvait contester sa politique, mais les choses étaient claires et affichées : il en voulait aux méchants. Aux terroristes, qu’il voulait d’ailleurs terroriser,  aux délinquants qu’il voulait enfermer. Depuis Nicolas Sarkozy, les choses sont plus complexes. On a des ministres de l’Intérieur ou des hommes politiques qui pensent que tout citoyen est un délinquant en puissance.

Et comme mieux vaut prévenir que guérir, autant les ficher dès la maternelle, comme le proposait Nicolas Sarkozy. Il est également important que les services de renseignement puissent agir sans contrôle ni contre-pouvoir. Pour ce qui est du contre-pouvoir, Nicolas Sarkozy avait également ouvert la voie avec son projet de suppression du juge d’instruction.

Droite ? Gauche ? Rien ne change. Reflets est bien placé pour en témoigner. Nos alertes sur les dérives liées à la montée en puissance de Bull / Amesys ou de Qosmos sur le terrain de l’écoute globale nous a valu les mêmes commentaires en provenance des gouvernements de Nicolas Sarkozy ou de François Hollande. Les mêmes réponses aux questions des parlementaires de la part des ministres. Au mot près. Tous les camps ont leurs zélateurs de la surveillance globalisée, sans contrôle démocratique.

Parmi ceux de gauche, on trouve Jean-Jacques Urvoas. Sur le scandale PRISM, il avait montré dans une interview au Point qu’il n’était, au choix, pas informé ou que ses assertions n’étaient pas très honnêtes. Notre proposition pour une discussion sur ces sujets était restée lettre morte. Il nous avait demandé de démontrer qu’il racontait n’importe quoi. Ce que nous avions fait. Visiblement, il n’avait pas trouvé d’arguments pour contrer notre démonstration.

jj-urvoas-twitter

Ces commentaires et ce Canard que l’on ne saurait voir

Il y a quelques temps, Reflets est allé poser un petit commentaire sur son blog. Qui n’a pas suscité de réaction de la part de l’auteur.

Et mercredi, jour de parution du Canard Enchaîné, nous avons repris la plume pour indiquer sur ce même article les très éclairantes informations du volatile. Nous avons également posté ce commentaire sur un nouveau billet de Jean-Jacques Urvoas qui parle de pédagogie à propos de l’article 20 de la LPM, mais surtout, qui cite des articles « intéressants » sur ce sujet. Les quelques lignes de l’article du Canard Enchaîné nous paraissaient intéressantes pour les lecteurs de cet homme politique. Etrangement, entre mercredi soir et jeudi matin, les deux commentaires citant le Canard Enchaîné ont disparu. Certains élus font acheter tous les exemplaires du journal dans leur ville lorsqu’il contient des articles les mettant en cause. Jean-Jacques Urvoas, lui, fait disparaître les commentaires sur son blog. Pourquoi pas après tout ? Il est chez lui.

Et nous sommes chez nous chez Reflets. Nous allons donc citer l’article du journal du mercredi 18 décembre 2013 que nous vous recommandons d’acheter en kiosque. L’article, page 4, est titré « Le féroce appétit du service de renseignement intérieur« . Le sous-titre précise : « Jalouse de la DGSE, la DCRI veut plus de crédits, plus de pouvoir et moins de contraintes pour tout savoir sur tout le monde.« .

Dans le corps de l’article, on peut lire :

« (…) les agents de la DCRI ont trouvé un porte-voix épatant en la personne du président de la commission des Lois de l’Assemblée, le socialiste Jean- Jacques Urvoas.

Tout au long du débat parlementaire sur la loi de programmation militaire, le député a défendu pied à pied les revendications du service. Malgré les réserves de l’Elysée – qui souhaitait prendre le temps de la réflexion –, mais avec l’appui de plusieurs élus de droite, dont l’UMP Patrice Verchère, Urvoas a même essayé de passer en force : il a déposé au dernier moment plusieurs amendements, sortis tout droit du bureau du directeur de la DCRI, Patrick Calvar, afin d’autoriser caméras, micros et balises.

Le président de la commission des Lois a pourtant dû remballer sa marchandise devant l’opposition conjointe de ses collègues socialistes et du ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, qui jugeaient ses propositions un peu précipitées. Mais Urvoas a obtenu la promesse solennelle que ses suggestions se- raient bien prises en compte dans la nouvelle loi sur le renseignement, prévue pour l’an prochain.

Ce petit jeu a réjoui les poulets : « Urvoas est passé chez nous prendre les commandes », s’amuse un grand chef flic. »

Sachant que Jean-Jacques Urvoas est l’un des trois membres de la Commission nationale de contrôle des interceptions de sécurité (CNCIS), la commission chargée de « contrôler » les demandes de données administratives (hors contrôle judiciaire), et connaissant son goût pour le petit monde des barbouzes, les micros et les caméras espion, on peut s’interroger sur l’empressement de la CNCIS à contredire la police. Sur quatre ans, 161 662 demandes demandes administratives ont été soumises au contrôle de la CNCIS pour des soupçons d’activités terroristes. Seules 229 ont été refusées.

C’est sans doute notre mauvais esprit légendaire qui nous pousse à douter ainsi.

Mais le mauvais esprit est visiblement partagé. Par exemple par le Parlement Européen qui publiait il y a peu un rapport intitulé « National programes for mass surveillance of personal data in EU member States and their compatibility with EU law » :

The main body responsible for the oversight of interception surveillance in France is the CNCIS (Commission nationale pour les interceptions de securité).217 The CNCIS is mandated to exert an a priori control on security interceptions (wiretapping) and to assess whether the purpose of the interception meets principles of proportionality etc. However, its reach is judged to be substantially constrained by its limited personnel (only five members),218 budget and administrative capacity.219 Moreover it is doubtful that it has been routinely consulted (if at all) during the DGSE’s metadata collection activities (page 67).

(…)

The law strictly regulates security intercepts authorised by the Prime Minister on the advice of the National Advisory Commission on security intercepts (CNCIS). However, there is a gap in the legal framework regarding the large-scale interception and storage of data, leaving a degree of legal uncertainty which intelligence services appear to have exploited. Hence a senior member of the intelligence services interviewed by Le Monde journalists is reported to have claimed that collection of meta-data by DGSE is not illegal but ‘alegal’ – conducted ‘outside the law’.213 This was however contrasted by the CNIL, the independent body which stated that:

Le régime juridique des interceptions de sécurité interdit la mise en œuvre par les services de renseignement, d’une procédure telle que Prism. Chaque demande de réquisition de données ou d’interception est ciblée et ne peut pas être réalisée de manière massive, aussi quantitativement que temporellement. De telles pratiques ne seraient donc pas fondées légalement. (page 68)

(…) In France the main oversight body, the CNCIS, is deemed to be substantially constrained in its reach due to its limited administrative capacity. (page 28)

De son côté, l’avocat général de la Cour de justice européenne n’est pas tendre avec la directive européenne qui impose aux opérateurs de conserver les méta-données des échanges électroniques. Dans un document daté du 12 décembre, que Jean-Jacques Urvoas, président de la commission des Lois de l’Assemblée n’a pas pu manquer, il estime que la directive est incompatible avec l’article 52-1 de la Charte des droits fondamentaux : « Toute limitation de l’exercice des droits et libertés reconnus par la présente Charte doit être prévue par la loi et respecter le contenu essentiel desdits droits et libertés. Dans le respect du principe de proportionnalité, des limitations ne peuvent être apportées que si elles sont nécessaires et répondent effectivement à des objectifs d’intérêt général reconnus par l’Union ou au besoin de protection des droits et libertés d’autrui. »

Voici le détail de la recommandation de l’avocat général :

In light of the foregoing considerations, I propose that the Court should answer the questions referred by the High Court in Case C-293/12 and the Verfassungsgerichtshof in Case C-594/12 as follows:

  1. Directive 2006/24/EC of the European Parliament and of the Council of 15 March 2006 on the retention of data generated or processed in connection with the provision of publicly available electronic communications services or of public communications networks and amending Directive 2002/58/EC is as a whole incompatible with Article 52(1) of the Charter of Fundamental Rights of the European Union, since the limitations on the exercise of fundamental rights which that directive contains because of the obligation to retain data which it imposes are not accompanied by the necessary principles for governing the guarantees needed to regulate access to the data and their use.
  2. Article 6 of Directive 2006/24 is incompatible with Articles 7 and 52(1) of the Charter of Fundamental Rights of the European Union in that it requires Member States to ensure that the data specified in Article 5 of that directive are retained for a period whose upper limit is set at two years.

L’inefficacité de la surveillance globale

Il est assez troublant de voir la France s’engouffrer dans ce chemin menant vers une capacité de surveillance globale au moment même où les dérives constatées outre-Atlantique montrent de manière flagrante qu’elle ne permet en rien de prévenir des attentats, l’excuse généralement fournie pour donner de violents coups de canif dans les libertés publiques (secret des correspondances, droit à la vie privée, etc.).

Le rapport commandé par Barack Obama sur les dérives de la surveillance globale opérée par la NSA explique par exemple ceci :

NSA-ObamaMieux, Keith Alexander, le patron de la NSA a dû reconnaître devant le Congrès qu’il avait un tout petit peu raconté des histoires sur le nombre d’attentats déjoués grâce à la surveillance globale :

“There is no evidence that [bulk] phone records collection helped to thwart dozens or even several terrorist plots,” said Leahy. The Vermont Democrat then asked the NSA chief to admit that only 13 out of a previously cited 54 cases of foiled plots were genuinely the fruits of the government’s vast dragnet surveillance systems:

“These weren’t all plots, and they weren’t all foiled,” Leahy said, asking Alexander, “Would you agree with that, yes or no?”

“Yes,” replied Alexander.

On a toujours du mal à imaginer qu’un « grand serviteur de l’Etat » puisse mentir à ses concitoyens ou même au pouvoir politique. Mais visiblement, cela arrive souvent.

 

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Source: http://reflets.info/ces-commentaires-dont-jean-jacques-urvoas-ne-veut-pas/