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Economie : comment redresser la (F)raaaaaaance !

Saturday 9 November 2013 at 19:18

(Bon, ça suffit, il faut que cela sorte, c’en est trop ! Il est très simple de redresser l’économie française, d’ailleurs S&P vient de donner quelques indices pour ce faire. Sachant qu’il suffit de s’inspirer d’un exemple très très très proche. Attention, ouvrez tout grand vos écoutilles, ceci est un petit manuel condensé de réussite économique en mode foudroyant, ou Blitzkrieg pour ceux qui auront réussi à suivre.

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La réussite, elle est possible, suffit d’y aller !

Si vous voulez commencer à booster votre économie il vous faut exporter plus : le déficit commercial extérieur français est de 64 milliards d’euros, c’est lamentable ! Mais comment faire ? Très simple : vous faites sauter le salaire minimum, vous incitez à la délocalisation vers des pays de l’Est une part importante de la sous-traitance et vous proposez des mini-jobs à 300 ou 400 euros. Le résultat est sans pareille : votre population n’arrive plus à acheter de ce que votre tissu industriel produit à très bas coût, et vous pouvez fourguer votre came à l’étranger, mais dans des pays assez riches pour que ce soit rentable : des voisins européens.

Mais ces mesures ne sont pas encore suffisantes, vous dépensez trop et vous avez trop de chômeurs… la recette imparable est pourtant évidente : arrêtez d’investir dans les infrastructures publiques : laissez le rail pourrir, ne construisez plus de crèches. Vous faites des économies et en plus les femmes restent à la maison faisant baisser mécaniquement le chômage.

Il reste les vieux qui coûtent cher, et là, quelques réformes de recul de l’âge de la retraite, cumulées à vos mini salaires proches de ceux de la Chine, et hop, les retraites deviennent un petit budget qui ne pose plus vraiment problème. Tout ça doit être bien entendu entraîné par des mesures d’aides aux entreprises, de baisses des charges, et surtout de systèmes d’incitation à embaucher au plus bas coût salarial. Faciliter le licenciement et le chômage technique aussi. Ne pas oublier de faire rentrer les syndicats dans les conseils d’administration des entreprises afin de créer un consensus qui permet que toutes ces mesures soient acceptées pour le mieux disant économique national.

Attendez 2 ou 3 ans, vous aurez un déficit en dessous de 3%, un chômage officiel de 5 ou 6 % maximum, 13 millions de personnes en dessous du seuil de pauvreté, 7 millions de travailleurs pauvres à 400 euros mensuels, une horde de retraités dépressifs sans un rond mais qui n’ont plus la force de se plaindre, et quelques millions de femmes au foyer qui torchent des mômes en regardant des jeux débiles sur les networks.

Faut-il avoir le courage de le faire, n’est-ce pas ?

Mais, wait…!

Cette politique été mise en œuvre pas si loin de chez nous, non ?

Oui, mais où ça ?

On ne le dira pas, c’est mal de dire du mal des voisins. Bon, c’est vrai que cette méthode empêche toute reprise économique dans le reste de la zone euro, mais si tout le monde s’y mettait, hein ? Ben oui : l’Europe-économique-à-la-Chinoise sous la surveillance bienveillante de S&P qui nous félicitera de réformer en profondeur le marché du travail, avec de splendides performances économiques à la clef…?

Vivement que des courageux se lancent, vivement…

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Source: http://reflets.info/economie-comment-redresser-la-fraaaaaaance/


Tous les visages de l’Histoire

Friday 8 November 2013 at 15:27

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C’est beau comme du De Gaulle à Londres, seul, appelant les Français à le rejoindre. Le héros face à l’Histoire… C’est un peu ce que nous dit le collectif Roosevelt 2012 pour son propre héros dans un tweet à notre bon ministre ministre du Redressement productif : « .@montebourg : Il y a 81 ans aujourd’hui, F. Roosevelt devenait président des Etats-Unis. Inspirez-vous de son courage ! #SoyezRoosevelt« .

Pour un peu, on verserait une larme d’admiration pour Franklin Delano Roosevelt.

S’inspirer de son courage… Inspirons-nous. Mais à choisir, franchement,  cher collectif Roosevelt 2012, on préfèrerait le faire d’un autre homme. L’Histoire a décidément de multiples visages. Pour vous messieurs, Franklin Delano Roosevelt est un grand homme. Pour moi, il a failli. Si, si…

Wikipedia, sur sa page dédiée à Roosevelt, nous explique que question Shoah, Roosevelt a un tantinet foiré :

Dès avant le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale, Roosevelt avait dénoncé l’oppression et les lois de Nuremberg. Pourtant, il considérait également qu’il ne pouvait intervenir directement dans les affaires internes de l’Allemagne. Il ne fit pas pression sur le Congrès pour augmenter l’accueil des réfugiés juifs. Pendant la guerre, le président américain n’a pas cherché à aider les Juifs d’Europe, considérant que le principal objectif devait être l’écrasement du régime nazi. Malgré la pression des Juifs américains, de sa femme et de l’opinion publique américaine, le président ne dévia pas de cette direction. Il ne fut pas mis au courant des projets de bombardements d’Auschwitz ou des voies ferrées.

#Onsavépa, #Oups, #Désolés…

C’est encore un peu plus compliqué que cela d’ailleurs. Pour mieux comprendre ce que savait Franklin Roosevelt de la Shoah, il faut, entre autres choses, aller lire la page de Jan Karski :

on July 28, 1943 Karski personally met with President Franklin D. Roosevelt in the Oval Office, telling him about the situation in Poland and becoming the first eyewitness to tell him about the Jewish Holocaust. During their meeting Roosevelt asked about the condition of horses in Poland. Roosevelt did not ask one question about the Jews.

Chacun jugera.

Pour moi, le courage, c’est autre chose que cela.

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Source: http://reflets.info/tous-les-visages-de-lhistoire/


Ecoutes massives : et si vous demandiez des comptes à votre député ?

Friday 8 November 2013 at 14:00

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Depuis quelques jours, Reflets s’indigne du fait que 700.000 personnes plussoient #SergeLeLama mais que personne ne s’intéresse aux révélations liées aux documents d’Edward Snowden sur l’implication de la France dans un système d’écoutes massives de la population française et des pays africains. Mais que faire ?

Peut-être déjà peut-on commencer par écrire un courrier à son député pour voir ce qui se passe ?  La période est propice, des élections devant se tenir dans quelques temps. Faites connaître l’exemple de courrier ci-dessous, imprimez-le, envoyez-le.

(Télécharger au format .txt)


 

Madame, Monsieur le député,

Je souhaite attirer votre attention sur les répercussions en France du scandale des écoutes massives de la National Security Agency (NSA) révélées par les documents du lanceur d’alerte Edward Snowden. Il ressort de nombreux articles de presse que la France a passé des accords visant à fournir des informations concernant très probablement des citoyens français à la NSA. Ceci est en totale contradiction avec les textes de Loi qui régissent la protection de la vie privée et la déclaration universelle des Droits de l’Homme. Je sollicite en conséquence une intervention de votre part à l’Assemblée Nationale lors des questions au gouvernement.

Le 25 octobre, le journal allemand Süddeutsche.de publiait un article évoquant l’accord « Lustre » passé entre la France et les membres de l’accord UKUSA (USA, Canada, Australie, et Nouvelle Zélande). L’accord « Lustre » aurait notamment permis à la France de transmettre 70,3 millions de données téléphoniques collectées en France à la NSA.

Le 1er novembre, le journal britannique le Guardian expliquait que la NSA, via son homologue britannique, le GCHQ, avait noué des rapports très étroits avec la DGSE. Celle-ci se serait engagée dès 2008 dans la mise en place d’un système d’écoutes massives des Français et de pays africains avec l’aide d’une société du secteur des télécoms dont le nom n’est pas révélé.

Ces informations, si elles se révélaient exactes, montrent que les gouvernements français de François Fillon et de Jean-Marc Ayrault ont sciemment contrevenu à plusieurs textes :

La Loi Informatique et Libertés tout d’abord :

Article 1  L’informatique doit être au service de chaque citoyen. Son développement  doit s’opérer dans le cadre de la coopération internationale. Elle ne  doit porter atteinte ni à l’identité humaine, ni aux droits de l’homme,  ni à la vie privée, ni aux libertés individuelles ou publiques.

lettre-a-mon-deputeLa déclaration universelle des Droits de l’Homme :

Article 12
Nul  ne sera l’objet d’immixtions arbitraires dans sa vie privée, sa  famille, son domicile ou sa correspondance, ni d’atteintes à son honneur  et à sa réputation. Toute personne a droit à la protection de la loi  contre de telles immixtions ou de telles atteintes.

L’article 226-1 du Code Pénal :
Est puni d’un an d’emprisonnement et de 45000 euros  d’amende le fait, au moyen d’un procédé quelconque, volontairement de  porter atteinte à l’intimité de la vie privée d’autrui :
1° En captant, enregistrant ou transmettant, sans le consentement de  leur auteur, des paroles prononcées à titre privé ou confidentiel ; (..)

Le Parlement Européen, dans un récent rapport titré « National programmes for mass surveillance of personal data in EU members States and their compatibility with EU law« , explique que ce qui différencie une démocratie d’un Etat policier, est justement cette surveillance de masse dans laquelle la France s’est engagée.

Pour toutes ces raisons, je sollicite de votre part, Madame, Monsieur le député, une intervention de votre part à l’Assemblée Nationale afin que le gouvernement expose publiquement au peuple français l’étendue de l’infrastructure de surveillance de masse mise en place et les moyens techniques utilisés (notamment l’implication de sociétés privées).

Je vous prie d’agréer, Madame, Monsieur le député, l’expression de ma respectueuse considération.

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Source: http://reflets.info/ecoutes-massives-et-si-vous-demandiez-des-comptes-a-votre-depute/


En France, la Démocratie, on l’exporte, on ne la pratique pas beaucoup…

Friday 8 November 2013 at 13:33

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Le pays des Droits de l’Homme. Le pays qui donne des leçons de démocratie à toute la planète. C’est un peu ça la France. Sur le papier. Parce qu’en matière de Droits de l’Homme et de Démocratie, on le pratique avec parcimonie. Nous avons un savoir-faire vanté par la NSA et le GCHQ en matière d’écoutes massives des populations. Ce savoir faire, on l’exporte volontiers. Prenez Amesys par exemple. La France a vendu ses Eagle (si, si, il y a un accord politique pour ces exportations) à la Libye, au Qatar, au Maroc, au Kazakhstan, à l’Arabie Saoudite, aux Emirats Arabes Unis, au Gabon… Et puis on a Qosmos, qui raconte actuellement à toute la presse qui veut bien l’écouter qu’elle n’est pas comme Amesys et que elle, elle ne vend pas aux méchants. Oubliant ainsi qu’elle fait un métier contrevenant à l’article 12 de la déclaration universelle des Droits de l’Homme :

Article 12

Nul ne sera l’objet d’immixtions arbitraires dans sa vie privée, sa famille, son domicile ou sa correspondance, ni d’atteintes à son honneur et à sa réputation. Toute personne a droit à la protection de la loi contre de telles immixtions ou de telles atteintes.

En France, donc, on parle beaucoup de Droits de l’Homme, de Démocratie, mais on pratique peu.

Les récentes évolutions des révélations liées aux documents d’Edward Snowden le démontrent chaque jour un peu plus.

Aux Etats-Unis, les patrons du renseignement ont dû venir s’expliquer devant les représentants du peuple. On objectera que cela ne changera pas grand chose, que les représentants sont impuissants (au mieux) et qu’ils ont avalisé ou détourné le regard des agissements révulsants de  ce pays depuis des années et des années (soutien de dictatures, formation des sbires de ces dictatures, renversements de régimes démocratiques, tortures, enlèvements, assassinats). Pour autant, certains représentants s’énervent, annoncent des projets de loi, posent les questions qui fâchent.

En Grande-Bretagne, qui a appliqué à la lettre 1984, le manuel d’instructions de George d’Orwell, les services de renseignement sont également venus s’expliquer devant les représentants du peuple. Bien sûr, on objectera qu’ils en ont profité pour vomir leur délire paranoïaque et panoptique. Que rien ne changera. C’est à voir. Au moins, un dialogue public a eu lieu. Seul les marabouts savent ce que ce dialogue produira sur les populations à long terme et quelles seront leurs réactions à ce qu’elles auront entendu.

La France parle aux Français… Ou pas…

En France…

En France… Rien.

Les politiques se taisent.

Nous sommes aujourd’hui le 8 novembre 2013 et le silence est assourdissant.

Pourtant, depuis le 25 octobre, tout le monde sait grâce à un journal… Allemand, le Süddeutsche.de, que la France a signé un accord (« Lustre ») avec les membres de l’accord UKUSA (USA, Canada, Australie, et Nouvelle Zélande). L’accord « Lustre » aurait notamment permis à la France de transmettre 70,3 millions de données téléphoniques collectées en France à la NSA.

Pourtant, depuis le 1er novembre, tout le monde sait grâce à un journal… Britannique, le Guardian, que la NSA, via son homologue britannique, le GCHQ, avait noué des rapports très étroits avec la DGSE. Celle-ci se serait engagée dès 2008 dans la mise en place d’un système d’écoutes massives des Français et de pays africains avec l’aide d’une société du secteur des télécoms dont le nom n’est pas révélé.

Ces révélations ne déclenchent aucune discussion publique.

Pas un politique pour interpeler le gouvernement.

Pas un journal pour monopoliser sa Une le temps nécessaire pour que le gouvernement s’explique sur ce qui  a poussé le gouvernement de François Fillon, sous la pression de Nicolas Sarkozy, à se lancer dans un système d’écoutes massives. Personne pour demander à Jean-Marc Ayrault pourquoi son gouvernement, avec l’aval de François Hollande, continue sur cette voie.

La France pays démocratique ?

Reflets a demandé à la NSA quels étaient les contrats qui la liaient à la société Narus (le champion américain du DPI). Quatre semaines plus tard, nous avons reçu une réponse. Démarche compliquée ? Non. Un formulaire rempli sur le Web. En France, une demande CADA implique des délais, des documents et des courriers sans fin. Quelqu’un pour demander à la DGSE les contrats qui la lient à Amesys et Qosmos ? Bon courage.

 

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Source: http://reflets.info/en-france-la-democratie-on-lexporte-on-ne-la-pratique-pas-beaucoup/


#Maroc : On est toujours le terroriste de quelqu’un

Thursday 7 November 2013 at 11:54

Capture d’écran 2013-11-07 à 11.18.41Reflets.info est toujours censuré par Maroc Telecom pour une hypothétique histoire d’apologie du terrorisme, accusations dont Ali Anouzla, directeur du site Lakome, fait encore les frais. Ali Anouzla aurait lui même demandé la censure de Lakome … le couteau sous la gorge. Son arrestation au motif d’apologie du terrorisme fait surtout suite aux révélations de Lakome sur la libération inopportune d’un pédophile espagnol… Une boulette sur laquelle, pour la première fois, sa majesté a du s’excuser.

Beaucoup d’intellectuels marocains, de blogueurs, d’acteurs de la société civile marocaine, avaient prédit des sombres heures à Lakome suite à cette révélation qui a mobilisé l’opinion publique comme jamais elle ne l’avait fait auparavant.

Quand Ali Anouzla publie une vidéo de propagande d’AQMI, trouvé sur un blog du Quotidien El Pais, l’occasion est trop belle pour les autorités marocaines à qui la France a vendu de quoi surveiller tout l’int(er)ranet national. Son article avait beau prendre parti contre cette vidéo, expliquer qu’il s’agissait de propagande, voici Ali Anouzla inculpé aux motifs d’aide matérielle, apologie et incitation au terrorisme.

Ali Anouzla a été mis en liberté provisoire dans l’attente de son jugement après plus d’un mois passé à la prison de Salé. Il risque, à l’issue de son procès, jusqu’à 20 ans de prison.

Devant l’absurdité de la censure qui frappe Lakome, le blog de Crowd42, Reflets.info et tout ce qui peut ressembler à des critiques vis à vis du régime, devant l’absurdité des accusations à l’encontre d’ALi Anouzla et la mauvaise foi flagrante des autorités à l’encontre de Lakome – et à travers lui à la liberté d’informer -, et comme nous sommes tous les terroristes d’un autre, Reflets a mené son enquête.

Nous sommes aujourd’hui en mesure de prouver que l’ANRT marocaine, l’Agence Nationale de Régulation des Telecom, fait l’apologie du terrorisme en publiant sur son site des images incitant manifestement au Jihad des lolcats.

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Source: http://reflets.info/maroc-on-est-toujours-le-terroriste-de-quelquun/


Probablement pas (bis repetita)…

Monday 4 November 2013 at 22:45

1984 c'est maintenant

Est-il possible que notre pays vende des armes numériques à des… « démocraties » et les utilise chez lui ?
Probablement pas …

Est-il possible que la France et ces pays les utilisent aujourd’hui contre leur propre population ?
Probablement pas…

Est-il possible que la France, pays des droits de l’Homme, vende des outils de censure aux « démocraties » ?
Probablement pas ….

Est-il possible que ces outils soient vendus en échange de petits services entre agences de renseignements ?
Probablement pas ….

Est-il possible que les données collectées par la France finissent aux Etats-Unis sans aucun contrôle démocratique ?
Probablement pas ….

Est-il possible qu’une entreprise bien connue des lecteurs de Reflets ait participé à cette activité digne d’un Etat policier ?
Probablement pas ….

Est-il possible que l’argent soit plus fort que la morale et le bon sens ?
Probablement pas …

Est-il possible que dans les jours qui viennent, nous ayons quelques surprises ?
Probablement.


Et pour mémoire, relire « Probablement pas« .

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Source: http://reflets.info/probablement-pas-bis-repetita/


#PRISM #Snowden #Lustre : ceci n’est pas un sabre-laser

Sunday 3 November 2013 at 14:49

Les révélations d’Edward Snowden doivent amener une réflexion d’ensemble sur le monde interconnecté et hypertechnologique dans lequel nous sommes entrés. Pas seulement sur les abus des agences gouvernementales ou des géants du net, mais sur la relation qu’entretient une part de plus en plus importante de la population au numérique.

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« San-Francisco se rebelle contre les geeks » : c’est sous ce titre qu’un article du Los Angeles Times (traduit dans le Courrier International de ce mois-ci) décrit les changements massifs que génèrent l’invasion de jeunes salariés du secteur des « nouvelles technologies » dans la ville qui accueille la fameuse Silicon Valley. Croire que le secteur du numérique est simplement une aubaine qui produit du bien-être en plus et représente un avenir radieux, écologique, de partage, est un vaste leurre. Bien entretenu par les politiques et surtout par les consommateurs, de plus en plus obsessionnels envers le « numérique ». Etre geek, c’est être cool. C’est être en phase avec son époque, avec les autres. C’est une sorte de sens de la vie. Oui, mais lequel ? Avec quelles répercussions ? Et au final, avec quelles responsabilités vis-à-vis de la surveillance et le non-respect de la vie privée dénoncés par le plus grand nombre ?

Transparence et partage total : le rêve d’Orwell

Sous le prétexte de créativité et de partage, toutes illusoires, le numérique a poussé ses utilisateurs à devenir des sortes de machines auto-promotionnelles, qui offrent au plus grand nombre, quotidiennement, des informations sur eux-mêmes : statut et amis Facebook, humeur et réseau de contacts sur Twitter, achats tracés, et mille et une activités requérant un avis, un commentaire, une note, un renvoi d’information. Les app de coaching individuel explosent, la géolocalisation est fortement incitée, et ainsi, la grande communauté des » modernes » étale et injecte dans les bases de données des serveurs de big data l’intégralité ou presque de sa vie. Combien d’interactions laissant des traces et donnant des informations aux géants d’Internet un citoyen laisse-t-il chaque jour du levé au coucher ? Des centaines. Le rêve pour un Big Brother plus malin et discret que celui décrit par Orwell : ce qui a été fait, par les grandes entreprises, les agences gouvernementales, et ce que révèlent parfaitement les documents communiqués par Snowden à la presse.

Le mouton achète des couteaux au boucher

Cette métaphore peut paraître étrange mais peut se révéler pertinente, et fait frémir sur l’imbécilité contemporaine. Imaginons un instant que nous soyons des moutons et que des bouchers n’aient pas de couteaux ou d’objets tranchants pour nous égorger afin de nous mettre à la vente sur des étals. Difficile d’abattre des troupeaux entiers pour nourrir une clientèle carnivore, n’est-ce pas ? Imaginons maintenant que les mêmes moutons achètent des couteaux pour les donner aux bouchers en réclamant que ces derniers « n’en fassent rien de particulier ». Ridicule ? Oui. Totalement. Les bouchers égorgeront les moutons pour les vendre. Et c’est exactement ce qu’il se passe aujourd’hui : des moutons qui se ruent sur des technologies, dont l’utilité humaine concrète sont la plupart du temps proches du zéro absolu, alimentent des entreprises devenues totalitaires, qui les tondent et les vendent à qui veut, jusqu’à des Etats en plein travail de transformation des vieilles démocraties parlementaires en régimes totalitaires technologiques de basse fréquence.

Se plaindre de la récolte des données par la NSA, dont une grande partie est fournie par Google, Yahoo, Facebook, Amazon, Microsoft, Apple et consorts, alors que la majorité des geeks occidentaux alimente les serveurs de ces entreprises en permanence est une forme de dichotomie mentale effrayante.

Militer pour le bio et acheter des surgelés industriels

Amazon est un exemple parfait de l’entreprise techno-totalitaire. Chez Amazon tout est déclaré cool, et l’entreprise vend à ses employés-esclaves un rêve qui ne concerne en réalité que ses dirigeants. Les clients aiment Amazon mais plébiscitent et financent ce qu’ils critiquent pourtant quotidiennement en termes sociaux et économiques : pression manégériale déraisonnable, surveillance, épuisement des employés, règles de l’entreprise hors des lois du travail, profits à tout prix, etc…

La majorité des grandes entreprises du numérique sont des vendeurs de mirage qui ne militent dans le sens du partage, de l’écologie ou de l’amélioration de l’humanité que pour une seule chose : l’augmentation de leurs bénéfices et la dévoration de marchés hyper-concurrentiels qu’ils créent de toutes pièces. Participer à ces écosystèmes numériques en achetant, en communiquant avec eux, en activant dans sa vie quotidienne leurs services, en les alimentant, est l’équivalent d’un militant du bio qui mangerait des surgelés industriels tous les jours : une hérésie contre-productive, chaque action annulant une autre.

Un monde de clivages psychologiques peut rendre fou

Là où sommes arrivés aujourd’hui est un gué. Tout dépend s’il sera traversé ou non. Rien n’est encore décidé, mais le basculement est en cours. Certains parlent d’actions collectives en oubliant qu’avant de vouloir changer le monde à plusieurs, il faut commencer par changer soi-même et agir quotidiennement dans le sens désiré. Les « changeurs » de monde qui s’excitent sur Twitter ou Facebook, alimentent ceux-là-mêmes qu’ils voudraient combattre. La folie, c’est de dire quelque chose et faire exactement l’inverse sans s’en rendre compte. Peut-être est-ce là le problème actuel : une population entièrement obsédée par les technologies numériques, enfermée, emprisonnée dans les tuyaux, mais qui réclame la liberté et dénonce une surveillance qu’elle a elle-même activée, permise et alimentée ?

Ceci n’est pas un sabre-laser, mais pourtant, c’en est un.

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Construit par l’auteur en 2005 pour un jeune pré-adolescent passionné par Star-Wars, il est une possibilité : celle de construire nous-mêmes ce qui nous fascine au lieu de se laisser manipuler par ceux qui aimeraient nous transformer en produit de consommation. A l’infini.

Extrait du roman « The Circle » (tiré de l’article du Courrier International « The Circle, entreprise totalitaire », novembre 2013)

« Je comprends, déclara Mae, que nous avons l’obligation en tant qu’êtres humains de partager ce que nous voyons et savons, et que toute connaissance doit être démocratiquement accessible.

— C’est l’état naturel de l’information que d’être libre

— D’accord.

— Nous avons tous le droit de savoir tout ce qu’il est possible de savoir. Nous sommes tous propriétaires collectivement de la connaissance accumulée du monde.

— D’accord, déclara Mae. Donc, qu’est-ce qui se passe si je prive quelqu’un de quelque chose que je sais ? Je vole mes semblables, non ?

En effet, confirma Bailey en acquiesçant gravement…

— La vie privée, c’est le vol. »

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Source: http://reflets.info/prism-snowden-lustre-ceci-nest-pas-un-sabre-laser/


Souriez, vous vous faites lustrer

Sunday 3 November 2013 at 13:58

catchlonLa blague est bien grasse, bien grivoise, pas drôle, à la hauteur du scandale qui se trame, un scandale ? Non, juste une confirmation. Mais il y a d’autres « confirmations » dont on se passerait bien.

On se passerait par exemple volontiers de mensonges propices à l’instauration d’un climat de défiance durable vis à vis de notre représentation nationale.

On avait senti le président de la république un tantinet fébrile dans la réponse qu’il faisait à Andréa Fradin sur la question d’un éventuel programme d’espionnage massif des communications. On nous avait servi de la CNIL pour une histoire d’interceptions administratives. Ça ne sentait évidemment pas bon, ça sonnait à côté de la plaque et ça l’était.

Alors ? Confusion ? Nouveaux super-pouvoirs donnés à la CNIL dans le plus grand secret ? Ou petite manipulation destinée à endormir l’opinion publique ? La question reste ouverte… mais avec de nouveaux éléments.

La petite bombe a été lâchée par un quotidien allemand… nom de code « Lustre », de quoi éclairer un peu plus nos lanternes. Un seul mot pour moquer les idioties du cloud souverain, les mensonges et autres postures de  circonstances de nos dirigeants européens qui ont feint l’étonnement et l’indignation face aux révélations d’Edward Snowden. C’était trop gros, et comme on pouvait s’y attendre, ce n’est pas passé. Il a donc fallu que nos dirigeants commencent à jouer d’un peu plus de transparence pour tenter de nous faire oublier qu’il y a encore deux semaines… ils étaient tous outrés.

Et la farce continue quand la CIA elle-même, annonce que la majorité des interceptions européennes lui ont été fournies par les services locaux… ça commence à faire un peu tâche. Qu’a donné exactement l’Europe à la CIA ? Des données brutes ? Des accès à des moyens d’interception déployés par leurs soins ? Quand on sait par exemple que pour intercepter des communications téléphonique, il faut la bienveillante bénédiction de l’opérateur, on se gratte la tête et on se demande qui n’était, au final, pas au courant. Mais la question dans tout ça, c’est qui lustre qui et dans quelles proportions ?

Les premiers à nous lustrer depuis des années, on le sait depuis les travaux de Duncan Campbell qui mirent à jour le programme Echelon, ce sont les USA, le Canada, le Royaume Unis, l’Australie et la Nouvelle Zélande. Mais de bonnes interceptions nécessitant une bonne implantation géographique, des pays « amis » ont mis à disposition des américains des bases dans lesquelles déployer du matériel d’interception de signaux électromagnétiques, comme c’est par exemple le cas en Allemagne (et oui Angela, ça se voit même dans Google Maps quand tu fais genre que tu tombes des nues). Les toits des ambassades accueillent eux aussi régulièrement de quoi intercepter, c’est une pratique connue et là encore dévoilée par Duncan Campbell.

Base d’interception de Bad Aibling en Allemagne, opérée par la NSA, ce jusqu’en 2004.

Base d’interception de Bad Aibling en Allemagne, opérée par la NSA, ce jusqu’en 2004.

Se faire lustrer par ses alliés, en soi, c’est déjà moche… se faire lustrer par sa propre représentation nationale, c’est dangereux.

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Source: http://reflets.info/souriez-vous-vous-faites-lustrer/


La République, les yeux dans les yeux #ExpliquezNousCa

Sunday 3 November 2013 at 10:53

francois-hollandeIl y a un an, Mediapart déclenchait le premier gros scandale du mandat du président François Hollande en révélant que Jérôme Cahuzac, alors ministre du budget, détenait un compte en Suisse, alimenté, entre autre, par de vraisemblables commissions occultes de l’industrie pharmaceutique suite à son passage au ministère de la santé comme conseiller de Claude Evin – ministre de la santé au début des années 90.

Les yeux dans les yeux (bis repetita placent)

Le 23 octobre 2013, le président François Hollande, face au scandale grandissant provoqué par les révélations d’Edward Snowden sur la surveillance globale, annonçait qu’il souhaitait « une coopération bilatérale » entre les services de renseignement français et américains.

Quelques jours plus tard, lors d’une conférence de presse, le président François Hollande répondra à une question posée par Andréa Fradin, journaliste à Slate, et niera toute surveillance de la population Française : « je ne voudrais pas qu’on laisse penser que, finalement, cette pratique de Prism serait générale, il y a un cadre légal qui doit être respecté, et avec la CNIL, nous veillerons a donner toutes les information dans le respect de la loi ».

La loi ? Certainement pas celles qui touchent au respect des correspondances privées, à l’informatique et aux libertés, ou bien encore à l’exportation de données personnelles hors de l’Union Européenne.

Article 1 L’informatique doit être au service de chaque citoyen. Son développement doit s’opérer dans le cadre de la coopération internationale. Elle ne doit porter atteinte ni à l’identité humaine, ni aux droits de l’homme, ni à la vie privée, ni aux libertés individuelles ou publiques.

Crime de lèche majesté

Dans cette même journée du 23 octobre, Najat Vallaud-Belkacem, porte parole du gouvernement Français, et ancienne conseillère du roi Mohamed VI (client d’Amesys) assurait que le président Barack Obama « avait donné son accord pour une telle coopération ». Rapide, donc.

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Pourtant, trois jours plus tard, la presse Allemande révèlera que de tels accords avaient – en pratique – déjà été passés entre la France et les USA fin 2011, et portent le doux nom de « Lustre ». Une affaire encore fort discrète à ce jour dans la presse Française. On notera cependant qu’aucun éditocrate n’a demandé « où sont les preuves », tant elles sont accablantes.

Quelques jours plus tard, Pierre Moscovici, en voyage d’affaire au Maroc, en rajoutera une couche en qualifiant la relation Franco-Marocaine d’exceptionnelle.

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Les anglais débarquent

la semaine suivante, dans un article decrivant l’ampleur de la coopération internationale mise en place afin d’assurer une surveillance globale des populations, le Guardian, sur la base de documents fournis par Edward Snowden, précisait de son coté que cet accord de coopération – appelé de ses vœux par François Hollande six jours plus tôt et accepté dans la journée par Barack Obama – avait, en réalité, été signé « fin 2011 ou début 2012″ entre la France et les « Five Eyes« , et que les services de renseignements Français échangeaient de façon prolifique des informations issues de la surveillance des populations depuis cette date.

Le Guardian révélait également que des relations de travail fructueuses étaient en place depuis au moins 2009. Le quotidien anglais explique ainsi que les services de renseignement Britanniques se sont montrés très impressionnés par les capacités en terme de surveillance et de déchiffrement des communications des services de renseignements Français.

Association de malfaiteurs

Le Guardian détaille ainsi que la supériorité des services de renseignements Française s’explique, entre autre, par le fait que la DGSE aient une relation privilégiée avec « un opérateur internet » (LULZ), relation que les services de renseignement Français pensent mettre à profit afin de rendre plus efficace encore leurs opérations de surveillance « de masse ».

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Hasard ou coincidence, le patron de d’Orange, Stéphane Richard, qui fut le directeur de cabinet de Christine Lagarde sous le gouvernement Fillon, devint le PDG d’Orange en septembre 2009 – précisément au moment où, toujours selon le Guardian, la collaboration entre la DGSE et le couple NSA/GCHQ prit son envol.

Hasard ou coincidence également, Stéphane Richard est un ami proche de Claude Bartolone, président Socialiste de l’Assemblée Nationale et chef de file des adversaires à la loi sur la transparence décidée à la hâte par François Hollande à la suite du scandale Cahuzac, vite réduite à peau de chagrin par l’Assemblée Nationale.

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Hasard ou coincidence (ou continuité de l’Etat), l’amitié entre Claude Bartolone, Stéphane Richard et Jean-Louis Borloo, qui fut, lui, ministre de l’économie du gouvernement Fillon.

Vous avez dit République bananière ?

Charité bien ordonnée

Mais le Guardian ne s’arrête pas en si bon chemin, et dans la noble mission de nos amis anglais qui s’évertuent – à intervalles réguliers – à porter secours à la « démocratie » Française, le quotidien britannique révèle un passage issu de documents fournis par Edward Snowden qui explique que les services de renseignement anglais sont « entrés en contact avec les principaux partenaires industriels [de la DGSE], qui disposent d’approches innovantes à certains défis posés par internet ».

Trouver ces « principaux partenaires industriels » n’est pas bien difficile, pour cela, il suffit de s’attarder sur l’économie numérique Française, et notamment le secteur qualifié de « stratégique », généreusement financé (ou en passe de l’être) par la Banque Publique d’Investissement, coprésidée par Ségolène Royal.

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Au menu des investissements stratégiques de la BPI : Qosmos, Amesys, et – prenons les paris – Alcatel, dans les mois qui viennent, que la ministre de l’économie numérique Fleur Pellerin avouait être une pièce stratégique de la cybersurveillance. Une bourde qui lui vaudra de se faire taper sur les doigts par le ministère de la défense, et qui la mettra dans l’impossibilité de nier quoi que ce soit à l’avenir concernant le Big Brother Français.

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Des sociétés épinglées par Reflets depuis déjà plus de deux ans, et qui commencent désormais à faire l’objet de timides articles dans des journaux tels que Le Monde – dont l’un des principaux actionnaires n’est autre que – hasard ou coincidence – l’un des principaux fournisseurs d’accès à internet en France (vous vous imaginiez que le problème était contingenté à Orange ? Bande de naïfs).

Diffamation

Revenons à ce jour fatidique où François Hollande, les yeux dans les yeux, assurait lors d’une conférence de presse qu’il « ne voulait pas que l’on pense que les pratiques telles que Prism étaient généralisées », et que la France, elle, respectait le droit.

Coincidence malheureuse (décidément), ce même jour, Fleur Pellerin ouvrait les premières rencontres parlementaires de la cybersécurité, au siège de la direction de la gendarmerie nationale.

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Comme le faisait remarquer l’un des journalistes de Reflets – par ailleurs bloqué sur Twitter par Fleur Pellerin : « timing de merde ».

Car le cabinet de Fleur Pellerin est un lieu… particulier. Une source bien informée (qui « s’autorise à penser », comme disait Coluche), nous confiait il y a peu de temps qu’en matière d’éthique, il n’avait rien à envier à celui de Nicolas Sarkozy. On trouve dans ce cabinet quelques… curiosités. <preview>

Aziz-Ridouan

A l’exemple d’Aziz Ridouan, conseiller de Fleur Pellerin, qui répondait naguère aux accusations de Reflets – désormais confirmées par le Guardian – que nos activités s’apparentaient à « du trolling« .

Le trolling est caractéristique d’une « personne qui participe à une discussion ou un débat dans le but de susciter ou nourrir artificiellement une polémique »

Coincidence (ou pas), quand, il y a plus d’un an, Reflets dénonçait les intentions anti-démocratiques de Fleur Pellerin vis à vis de l’internet, c’est une revue – Nonfictionqui compte Aziz Ridouan parmi ses fondateurs  qui venait à la rescousse de la ministre – sous la plume de Jean Tillinac – spécialiste en « intelligence économique » (et donc assez au fait de ce qu’est la surveillance) et ancien conseiller ministériel du gouvernement Raffarin (entre autre).

Hasard ou coincidence (ça commence à faire beaucoup), Nonfiction compte également parmi ses fondateurs Jean-Baptiste Soufron (ex) conseiller de Fleur Pellerin, et désormais secrétaire général du Conseil National du Numérique (LULZ), qui tente, lui, de lancer la rumeur d’un ralliement de Reflets au Front National dans les salons Parisiens.

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Une bien belle initiative qui s’apparente à de la diffamation, un temps épaulé par un certain « leftbloggeur » qui, de concert avec Nonfiction le ministère, avaient pris la défense de la ministre de la surveillance l’économie numérique – ce dernier a courageusement effacé son article (raté) et semble (ou pas) réaliser que ses positions pro-Hadopi et pro-Pellerin pourraient, à la lumière des révélations récentes d’Edward Snowden, lui poser quelques problèmes de crédibilité.

D’autres se hasardent encore à lancer des accusations de conspirationnisme, ce qui ne manque pas de sel, cette stratégie étant jusqu’ici l’apanage de l’équipe numérique proche de Nicolas Sarkozy et de certains employés de grands fournisseurs d’accès à internet (devenus depuis très discrets).

Conspirationnisme ?

Selon Wikipedia, le conspirationnisme « désigne une interprétation spéculative d’événements suivant un plan concerté et orchestré secrètement par un groupe, généralement considéré comme malveillant par les tenants de ces théories. La conspiration secrète civile, criminelle ou politique, visée par la théorie du complot, agirait généralement dans l’objectif de détenir ou conserver une forme absolue de pouvoir (politique, économique ou religieux). »

Que rajouter de plus ? Qui donc pourrait penser que le « plan concerté et orchestré secrètement [accords Lustre] par un groupe [DGSE, NSA et GCHQ, ou dit autrement Sarkozy, Bush, Hollande et Obama], généralement considéré comme malveillant [pour les libertés sur internet et les Droits de l'Homme en général] par les tenant de ces théories [Reflets]. La conspiration secrète civile, criminelle ou politique [rayez les mentions inutiles], visée par la théorie du complot, agirait généralement dans l’objectif de détenir ou conserver une forme absolue de pouvoir (politique, économique ou religieux) [rayez les mentions inutiles]. »

Effectivement, Reflets dénonce bel et bien une conspiration, au plus haut niveau de l’Etat, mise en place sous la présidence de Nicolas Sarkozy et dont François Hollande a assuré la continuité.

1984 c'est maintenant

Rien à ajouter.

Haute trahison

La Haute trahison est, en droit Français, une notion difficile à cerner  - pourtant, tout laisse croire que nous y sommes : « manquements en contravention grave avec les valeurs démocratiques et républicaines, la morale politique ou la dignité de la charge, ainsi que la forfaiture et la prévarication » ou bien encore   »l’espionnage et le complot ». On pourrait ajouter « les atteintes à la sécurité des forces armées », mais c’est une autre histoire.

Hasard ou coincidence (ça commence à bien faire), c’est également sous le terme de trahison qu’un récent rapport commandé par le parlement Européen aborde l’attitude de la France vis à vis de ses partenaires Européens.

Dans la Constitution de la Ve République (art. 68) c’est la seule cause permettant de mettre en jeu la responsabilité du président de la République, et nous pourrions bien être à la veille d’un « impeachment » à la Française, visant à destituer le président de la République pour Haute Trahison. A ceci près que la quasi totalité du parlement, seul en mesure d’activer une telle procédure, appartient à l’un des deux partis politiques largement compromis dans la transformation de la démocratie Française en un Etat Orwellien.

Peu de chance, donc, de voir le pouvoir executif tomber de la sorte. Reste la rue… ou les urnes, car l’alternance ne se pose plus désormais dans le choix entre « droite » ou « gauche », mais entre « Orwell » ou les fachos.

Cruel dilemme.

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Source: http://reflets.info/la-republique-les-yeux-dans-les-yeux-expliqueznousca/


Expliquez-nous ça monsieur Hollande…

Saturday 2 November 2013 at 13:56

shitstorm99hollande

Plus de deux ans que Reflets expose sa théorie abracadabrantesque selon laquelle la France s’est dotée d’une infrastructure lui permettant d’écouter une partie de l’Afrique, mais aussi, n’importe qui dans le monde, en délocalisant ses écoutes, ce qui évite le contrôle tatillon d’un juge, d’une commission ad hoc, bref, les restrictions ennuyeuses posées par un Etat démocratique. Deux ans… Et personne jusqu’ici pour nous suivre dans notre indignation. Personne ou presque. Jean-Jacques Urvoas pensait qu’en bons complotistes, nous n’avions rien compris. Aziz Ridouan, conseiller de Fleur Pellerin nous traitait de Trolls sur Twitter, sa patronne nous snobait consciencieusement, comme si nos questions étaient déplacées ou celles de complotistes. Le reste du gouvernement aussi, comme un seul homme, comme une seule femme. La presse ? Pas grand chose non plus. Quelques papiers sur Amesys ou Qosmos, mais sans jamais entrer dans le détail de ce qui s’est véritablement mis en place. Bien sûr, les révélations liées aux documents d’Edward Snowden ont un peu changé la donne. « Il y a une actu coco… » Alors la presse nous invite, vient puiser des documents que nous avons publiés il y a des mois pour étayer ses articles. Depuis des semaines nous attendions que des documents Snowden révèlent la part de la France dans l’énorme machinerie qui s’est mise en place pour mettre la planète sur écoutes. Ceci expliquait, selon nous, le peu de réactions du gouvernement français aux révélations en cascades. C’est à peu près chose faite aujourd’hui avec un article étrangement publié dans le Guardian (et non pas dans la presse française). On y découvre que la DGSE a très fortement collaboré avec le GCHQ britannique et par rebond, avec la NSA.

La DGSE a mis en place, explique le Guardian, une infrastructure d’écoute de masse s’appuyant sur les câbles. Et le GCHQ semble très content, non seulement de ce qui a été fait, mais aussi de la collaboration mise en place :

« La DGSE est un partenaire très motivé, techniquement compétent, qui a montré beaucoup de volonté pour s’engager sur des problématiques IP et travailler avec le GCHQ sur une base de coopération et de partage ».

Mieux, le Guardian note pour ce qui est de la DGSE, celle-ci a un avantage comparatif important : sa relation avec une société de télécommunication qui n’est pas nommée. A vous de développer vos propres théories. Ce pourrait être Orange, bien entendu, mais aussi Alcatel Submarine Networks. Ou d’autres.

Après la révélation par la presse allemande de l’accord Lustre, ce nouvel article du Guardian place le gouvernement français dans une situation intenable.

Bien entendu, celui-ci a hérité d’une infrastructure de la part du gouvernement Fillon et des choix faits par Nicolas Sarkozy, initiés avec la vente d’un Eagle à la Libye de Kadhafi, et par la « cession » de Bull au patron d’Amesys. Bien sûr, cette écoute massive existait avant que François Hollande n’accède au pouvoir. Mais…

Mais il n’a rien fait pour y mettre un terme. Il a goûté ce gâteau au chocolat et l’a dévoré.

L’immense chape de plomb déposée par les gouvernements Fillon et Ayrault sous le contrôle de Nicolas Sarkozy et de François Hollande afin que le scandale Bull/Amesys ne prenne pas d’ampleur s’explique fort aisément maintenant que le Guardian a révélé cette petite pièce manquante.

Pour autant, de mémoire, les hommes politiques sont comptables devant leurs électeurs.

#ExpliquezNousCa s’il vous plait !

Monsieur Hollande, Monsieur Sarkozy, Mme Pellerin, M. Fabius, M. Longuet, M. Urvoas, il faudrait nous expliquer tout ça.

Expliquez-nous comment la « démocratie » française a muté. Comment elle a choisi de mettre en place une infrastructure d’écoute massive, en dehors de tout contrôle démocratique. Ce que le Parlement européen définit comme étant ce qui différencie une démocratie d’un Etat policier ?

Vous, membres du PS, qui avez, avec l’UMP, votre part de responsabilité dans la montée du Front National, vous demandez-vous ce qu’il adviendrait d’une partie conséquente de la population française si le FN accédait au pouvoir et disposait à sa guise de cet outil ?

N’avez-vous rien appris ? Le fichier Tulard, ça ne vous parle pas ?

Oh, bien sûr, ce ne seraient pas les Juif qui pâtiraient de l’existence de votre « machin » en cas d’accession du FN au pouvoir. Les cibles choisies par le FN ne finiraient sans doute pas déportées dans des camps. Mais il suffit d’un peu d’imagination pour comprendre comment une partie non négligeable de la population serait écartée de la société.

Chers hommes et femmes politiques, votre silence est inacceptable. Vos mensonges pathétiques sont éventés.

Vous avez brisé, a nouveau, le pacte social qui nous unissait. Il est temps de vous expliquer.

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Source: http://reflets.info/expliquez-nous-ca-monsieur-hollande/