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HADOPI : publication d’une étude appuyant la reconnaissance des échanges non-marchands

Wednesday 24 July 2013 at 16:07

online-sharing-e1301051469744Nous vous en avions parlé il y a encore peu, la Haute Autorité n’entend pas disparaître sans lancer un joli pavé dans la mare : celui de l’abolition de la prohibition culturelle à l’heure du numérique. Occupant une position privilégiée en tant qu’observatoire des usages en matière d’échanges de contenus culturels sur Internet, l’HADOPI vient tout juste de publier une étude, signée de son Département Recherche, Études et Veille (DREV) qui enfonce le clou. Et il y a des choses très intéressantes dans ce rapport qui revient sur les différents usages, les modalités de partage ou d’échanges, les différents modèles, centralisés ou au contraire complètement décentralisés. Il est intéressant de voir que le DREV porte un regard sur l’avenir en matière de technologies pour appuyer que la lutte contre les échanges non marchands est une lutte d’un autre âge, vouée à l’échec.

Du FTP au Cyberlockers (Direct Download), en passant par le P2P, le F2F, les “UGC”( espaces à vocation communautaire qui sʼappuient sur des contenus publiés par les visiteurs comme Youtube, Dailymotion, Vimeo), les Newsgroups, le ripping de stream, les réseaux sociaux et même les emails, le DREV démontre à quel point les usages des internautes sont résilients en matière d’échange. Il ne manque dans l’inventaire peut être que le Beer to Peer

Centralisation = écosystème propice aux intermédiaire captant de la valeur

Mais ce n’est pas encore là le plus intéressant, c’est quand on aborde les tableaux comparatifs de ces usages que l’on s’aperçoit assez nettement que plus ils reposent sur un modèle centralisé, plus ils ont tendance à concentrer un écosystème d’intermédiaires pouvant dégager des profits. Et c’est bien le message que semble vouloir ici faire passer la Haute Autorité qui s’arrache les cheveux depuis plus de trois ans pour trouver une formule équitable de rémunération de la création, là où les ayants droits s’agrippent stupidement à leur catalogue au détriment de la rémunération de la création elle-même.

Gratuité, Légalité, Fraternité

Second point très intéressant, si la majorité des internautes qui accède à des œuvres réclame la gratuité dans l’accès et le partage, la seconde notion au coeur des préoccupations de ces internautes est la légalité de cet accès et du partage de la culture. Peut être l’un des effets positifs de l’HADOPI qui aura sensibiliser les internautes sur le fait que savoir passer entre les mailles du filet de la surveillance d’un TMG est un bien piètre motif de satisfaction : oui l’échange non marchand devrait être parfaitement légal, parfaitement reconnu.

Please define communauté d’échange non marchand

Entre échange, mise à disposition altruiste, et mise à disposition dans le but de dégager des profits, la Haute Autorité semble vouloir se fixer des critères objectifs pour prouver qu’un modèle de rémunération de la création juste est possible et qu’il ne passe pas forcément par une « licence globale » financée par les partageurs eux mêmes. Cette idée est excellente, car elle part d’un constat sans appel : les internautes partageurs créent la valeur des œuvres qu’ils partagent ! Chère HADOPI, ok, c’est un peu tard, mais bienvenue sur Internet !

La valeur d’un bien culturel se mesure surtout à son partage

Émanant d’une étude de la Haute Autorité qui est devenue un symbole mondial de la lutte contre le téléchargement, c’est là une bien belle conclusion, un retour aux fondamentaux d’Internet : le partage, la copie de fichiers, c’est la définition même d’Internet, c’est même ce qui fait sa valeur et donc, la valeur des œuvres et informations qui y sont échangées. Plus une information tourne sur le Net, plus on peut considérer qu’elle a de la valeur… la loi de Metcalfe que l’on applique au réseau est parfaitement transposable aux contenus qui y circulent.

Que de chemin fait par la Haute Autorité depuis le vote d’un texte stupide et inapplicable qui reposait sur des mensonges.

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Source: http://reflets.info/hadopi-publication-dune-etude-appuyant-la-reconnaissance-des-echanges-non-marchands/


Adobe se tire une balle dans le pied, un terrain propice aux logiciels libres ?

Tuesday 23 July 2013 at 10:47

tux3djediSuite à l’annonce de Shantanu Narayen (patron d’Adobe NDLR) datant de mai 2011, Adobe a sorti sa nouvelle mouture Creative Cloud (en vente depuis le 17 juin 2013) remplaçant désormais les versions « boîte » et « téléchargeable » de ses fameuses suites CS (CS6 étant la dernière en date). Côté développement cette version Cloud sera mise à jour à raison d’une fois par an. Il faudra débourser entre 61 €/mois et 86 €/mois selon le type de licence (particulier, entreprise, éducation) et ce pour un contrat d’un an minimum non résiliable.

Par expérience, la majeure partie des structures d’enseignement public achètent une unité pour un ordinateur et déploient une version crackée sur le reste de leur parc informatique faute de budget. Adobe, qui jusqu’à maintenant, laissait trainer des numéros de série et des versions d’évaluation de 30 jours crackables Web (pour habituer les étudiants afin qu’ils maîtrisent uniquement les logiciels brandés Adobe) semble pourtant faire volte-face. Cela me rappelle, la politique, il y a une dizaine d’années, de l’entreprise Quark qui fournissait le logiciel de PAO le plus utilisé au monde : XPress, totalement éclipsé du marché par InDesign, bien que XPress soit plus pointu et plus fonctionnel qu’InDesign.

Utilisateur de logiciels open source de pré-presse depuis 2006, je me plais à croire que Gimp, Inkscape ou encore Scribus ont, dans cette conjoncture, une véritable chance de sortir de l’ombre, se démocratiser auprès des boîtes de communication, des écoles d’art, etc. Ne pouvant plus utiliser, à moyen terme, de logiciels crackés ni même régulariser leurs situations. Il est vrai cependant que la plupart des utilisateurs Adobe ont du mal à se passer de leurs habitudes.

Souvent la faute à l’interface graphique (Scribus, Fontforge, Gimp) bien que dans le cas Gimp un fork a été tenté Gimpshop, le manque du mode colorimétrique CMJN natif dans Gimp et Inkscape (le plug-in de Gimp « Separate » étant peu user-friendly), le manque de gestion de teintes Pantone dans Inkscape et Scribus… Il est certain que ces petits défauts/manques sont à priori insignifiants, mais ce sont précisément ces exemples qui découragent le plus grand nombre de professionnels de l’image à passer aux logiciels libres et pourtant je n’inclus pas le changement d’OS dans le pack.

On dirait bien que le temps tourne (enfin) et qu’il est plus que jamais temps de rafraîchir la vitrine des logiciels libres pour mieux les promouvoir auprès des publics frileux.

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Source: http://reflets.info/adobe-se-tire-une-balle-dans-le-pied-terrain-propice-aux-logiciels-libres/


L’écoute des câbles, deux ans pour comprendre : mieux vaut tard que jamais

Friday 12 July 2013 at 21:57

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Cela fait deux ans que Reflets vous explique sa « théorie abracadabrantesque ». Deux ans qu’on écrit à notre manière, avec une toute petite dose (parce que c’est plus triste que drôle, hein) de lulz (d’où le nom de la théorie) que les Etats peuvent écouter le trafic IP qui circule via les câbles sous-marins. Que la technologie est là, que techniquement, c’est possible. Que c’est très logique puisque la majorité des flux circulent via ces câbles (rendant les Echelon(s) moins intéressants). Deux ans que toute la presse ignore notre théorie.

D’un coup, arrive PRISM.

On se démène, on explique en long en large et en travers que PRISM est un tout petit truc dans un machin bien plus important. Qu’il ne faut pas se focaliser là-dessus. Sans résultat. Les journalistes parviennent même à se concentrer sur la petite amie d’Edward Snowden plutôt que sur ses révélations, et surtout, plutôt que sur les implications sociétales de ces révélation.

Grosse fatigue…

Mais ne désespérons pas ! Le Daily Dot vient de comprendre ! Et oui, comme nous le disions le 5 juillet, il y a mieux que PRISM. Si l’on peut dire…

Il y a les câbles. Et tout d’un coup la presse se souvient de AT&T à San Francisco. Elle n’a pas encore repéré que c’était la société Narus qui avait fourni la technologie. Ni d’où vient cette société. Cela viendra.

Peut-être que viendra aussi le rapprochement évident avec la situation française.

Nous vous avions pris, pour les besoins de l’illustration de la « théorie abracadabrantesque », un câble posé par Alcatel.

Elargissez. Partout où un Eagle a été installé… arrive un câble posé par Alcatel.

 

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Source: http://reflets.info/lecoute-des-cables-deux-ans-pour-comprendre-mieux-vaut-tard-que-jamais/


Ils nous ont trahi

Friday 12 July 2013 at 00:40

upstreamNous le savons depuis le tout début de « l’affaire PRISM », le scandale est loin de se limiter à l’opérateur Verizon et aux 9 géants du Net collaborant directement avec le programme PRISM. Aujourd’hui le Washington Post a publié une nouvelle slide faisant état du programme UPSTREAM, celui là même qui désigne l’écoute des câbles sous-marins dont nous vous rebattons les oreilles depuis deux ans. Et oui… PRISM est un tout petit machin, l’affirmation à peine visible du gros zizi américain.

Internet comment te faire confiance ?

Avec toutes ces révélations sur le programme américain de surveillance massive et globale c’est tout l’écosystème d’Internet et par extension de l’informatique qui est attaqué. Les utilisateurs ont été floués à chaque fois qu’ils cochaient des conditions générales d’utilisations de services en ligne ou de matériels, à chaque fois que ces marques leur proposaient d’adhérer à une politique de confidentialité, elles leur mentaient… contractuellement . Le problème dépasse de loin les 9 géants du Net mis en cause par les quelques slides rendues publiques par la presse et fuitées par Edward Snowden, le problème maintenant, c’est la confiance que nous devons accorder à tout cet écosystème. Nous devons aussi nous interroger sur nos politiques qui cautionnent cette société de surveillance par leur passivité complice.

Internet, au fil des années est devenu un réseau public sur lequel des services marchands côtoient des services non marchands et des réseaux d’échanges. La crise de confiance qui découle d’une surveillance généralisée du réseau, du pillage des données personnelles par des états, pourrait couper les ailes de cet écosystème en provoquant une crise de confiance sans précédent.

Tuer la confidentialité sur Internet, c’est un attentat à toutes nos libertés, depuis notre liberté d’expression jusqu’à notre liberté d’entreprendre.

Quand Nicolas Sarkozy qualifiait au EG8, Internet, de « marché à conquérir », il s’agissait donc d’un marché sur lequel les règles étaient faussées. Nos industriels sont pillés, nos politiques ne réagissent pas, c’est tellement plus facile de faire la chasse au téléchargement, tellement plus confortable aussi.

Ne nous parlez plus de protection de la propriété intellectuelle, quand les USA pillent nos PME, ce sont nos emplois que vous n’êtes pas fichus de protéger.

Quand un internaute tape dans Google une recherche dont jamais il n’oserait parler à qui que ce soit, maintenant, il sait qu’elle peut être lue et corrélée à son identité par des tiers.

Tuer la confidentialité sur Internet, c’est tuer la confiance que l’on porte au réseau. Tuer la confiance des internautes, c’est tuer le marché de Nicolas Sarkozy, mais ça, c’est bien anecdotique à côté du reste. Tuer la confidentialité sur Internet, c’est surtout tuer le partage, l’échange, tuer la faculté des humains à échanger relève d’un crime contre la connaissance de l’humanité, un crime qui devrait être puni des plus sévèrement et non par des condamnations du bout des lèvres de la part de notre classe politique.

Particuliers comme entreprises, tous surveillés

En plus du programme d’espionnage à grande échelle orchestré par l’administration américaine, d’autres pratiques toutes aussi dangereuses, sont devenues une quasi « norme », comme les portes dérobées sur les matériels et les logiciels. On se souvient du rapport Bockel qui pointait du doigt les routeurs chinois, et nous apprenons aujourd’hui, qu’une fois de plus, c’est un constructeur américain qui se fait prendre la main dans le sac : Hewlett Packard a ainsi avoué que ses équipements de stockage étaient livrées avec une porte dérobée. Pourquoi ces fabricants d’équipements stratégiques se permettent-ils depuis des années (on se souvient encore récemment des backdoors sur les équipements de Cisco Systems… encore un américain !) d’introduire volontairement ce genre de portes dérobées sur ces équipements ? Ont-ils été un jour condamnés pour ce type d’acte parfaitement délibéré dont les finalités apparaissent au grand jour avec le scandale PRISM ? Nos élus auront-ils enfin l’intelligence de se doter d’un arsenal pénal sérieux pour passer l’envie aux fabricants de matériels ou aux éditeurs de logiciels de pourrir les produits qu’ils nous vendent pour mieux nous espionner ? Et bien non … au lieu de ça nos dirigeants renouvellent les contrats avec Microsoft pour équiper le ministère de la défense avec Windows lui aussi backdooré pour permettre à la NSA de s’introduire quand elle le souhaite dans nos administrations… brillant !

Tous trahis, deux fois

Nous avons tous été trahis, et le cynisme de la classe politique, tellement frileuse à condamner ces actes graves nous trahi une fois de plus. Comment se fait-il qu’aucun élu n’ait porté plainte alors que les délits sont parfaitement constitués et actés par l’administration américaine ? Pourquoi est-ce finalement la FIDH et la LDH qui portent plainte alors que les citoyens attendent de leurs élus la protection la plus élémentaire de leurs libertés ? En guise de réponse, on nous servira une autre trahison, celle du déni des valeurs de la République.

Nous attendons de nos élus un véritable engagement pour les citoyens, pas des mesurettes timorées ou des postures ridicules qui masquent mal le malaise ambiant face à la mise au grand jour d’une société de surveillance massive et mondialisée.

Mesdames, Messieurs les élus, ce n’est pas un monde virtuel que vous trahissez, ce sont vos citoyens.

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Source: http://reflets.info/ils-nous-ont-trahi/


Orange perquisitionné : Megaupload et neutralité du Net en trame de fond

Thursday 11 July 2013 at 20:35

logo-orange-detourne-illimite-avec-asterisqueL’affaire remonte à Janvier 2011. Nous vous avions relaté la guéguerre entre Cogent et l’opérateur historique. Au coeur de la polémique le trafic généré par Mégaupload via Cogent. Orange est accusé par Cogent de remettre en cause les accords de peering et d’abus de position dominante. Orange avait d’ailleurs porté plainte contre le transitaire pour dénigrement. On se souvient aussi de Stéphane Richard déclarant que « la majorité du trafic issu de Cogent était illégal », se plaçant ainsi en douanier de ses propres tuyaux et lésant ses abonnés en refusant d’augmenter la capacité des fibres transatlantiques opérées par Cogent. Pour l’opérateur, ce n’était pas à lui de s’acquitter de la facture induite par la consommation de ses propres abonnés. Depuis 2009, les abonnés d’Orange faisaient les frais de ce bridage qui ne disait pas son nom.

L’asymétrie des débits entre les continents américains et européens, c’est surtout une histoire de gros sous. Orange, comme d’autres opérateurs français et européens, préférant laisser les liens transatlantiques en sous capacité (et ainsi ralentir le trafic de ses utilisateurs), plutôt que d’augmenter les capacités des liens qui permettraient un accès confortable aux services en ligne, très souvent américains. Toujours en France, on sait que Free joue du même type de négligence avec Youtube en arguant que Google devrait cofinancer ces liens pour distribuer ses contenus aux abonnés de l’opérateur.

La question qui se pose est donc la suivante : est-ce aux fournisseurs de contenus de payer pour pouvoir délivrer leurs contenus ou est-ce aux fournisseurs d’accès qui encaissent les abonnements de s’assurer que les abonnés puissent accéder à n’importe quel service dans de bonnes conditions. Vous l’aurez compris, nous parlons ici de neutralité du Net.

Aujourd’hui, la Tribune nous signale donc que 25 agents de la Commission à la Concurrence de Bruxelles sont venus perquisitionner les locaux d’Orange. La Commission européenne s’est saisie du dossier, ce sont les 3 opérateurs européens (Orange, Deutsche Telekom et Telefonica) pointés du doigt par Cogent qui tombent sous le coup de l’enquête de la Commission pour « abus de position dominante dans les services de connectivité Internet. ».

Le cas d’Orange est assez symptomatique du malaise créé par les problèmes d’asymétrie et le vide abyssal européen en matière de contenus. L’opérateur historique dispose d’une filiale, Open Transit, qui traite directement avec Cogent, pour ses propres besoins mais aussi pour les besoins de tiers… Comme d’autres fournisseurs d’accès à Internet Français. Orange pousse évidemment les FAI français à rejoindre sa filiale pour mutualiser les coûts de transit et négocier des conditions plus avantageuses avec Cogent. Cette démarche est naturellement peu appréciée par les gros concurrents français d’Orange qui pour certains, sont loin de vouloir renoncer à leur indépendance. Hors de question pour eux de retomber dans une dépendance envers l’opérateur historique, les souvenirs du douloureux dégroupage sont encore trop proches.

Il faut également noter qu’Orange avait obtenu gain de cause devant l’autorité de la concurrence française. Et les chiffres ont de quoi faire sourire. Car comme nous le signalions à l’époque, les 35% de piratage en moins revendiqués par Nicolas Sarkozy pour justifier du dispositif de riposte graduée de l’HADOPI, c’était surtout 35% de progression pour le site de téléchargement direct Megaupload. Là où les internautes français échangeaient principalement entre eux, de pair à pair, l’HADOPI avait sonné le glas du P2P et déroulait le tapis rouge à Megaupload et aux gros sites de direct download, dont beaucoup ont leur infrastructure aux USA. Bilan, ce qui était autrefois gratuit et indolore pour les fournisseurs d’accès français, devenait dés lors un poste important de coût pour maintenir une qualité de service correct avec un océan au milieu …

Le peering entre opérateurs français, ça se limite à une poignée de mains, le trafic s’équilibrant. En allant chercher les contenus aux USA, les internautes français ont très vite fait grimper les factures de transit vers les USA. Ainsi, la Tribune nous rappelle :

En septembre dernier, le gendarme de la concurrence français, saisi par Cogent en 2011, conforte Orange en tranchant que l’opérateur français est en droit de demander une rémunération pour l’ouverture de nouvelles capacités d’interconnexion, comme cela était prévu dans le contrat, « compte tenu de caractère très asymétrique des échanges de trafic », jusqu’à 13 fois supérieur en provenance de Cogent, dont 90% venant du sulfureux site de téléchargement de vidéos MegaUpload, fermé depuis, à la date de la saisine, selon France Télécom. Cogent, qui arguait que l’ex-France Télécom remettait en cause le système d’échange gratuit des flux, le « peering », a d’ailleurs fait appel de la décision

L’autorité française avait argué dans son avi qu’« exiger de Cogent un paiement pour un accroissement de la capacité d’interconnexion n’apparaît donc pas comme relevant, en soi, d’un comportement anticoncurrentiel »

Bref, comme nous nous y attendions, l’affaire Cogent / Orange, un dossier complexe, est bien loin d’être terminée. Elle est en fait la première du genre de cette importance et l’avi de la Commission Européenne risque d’être particulièrement intéressant. Qu’Orange soit condamné ou non, la décision de la Commission aura un impact significatif sur la manière dont les éditeurs de contenus et les opérateurs s’entendront pour que les internautes ne soient plus les dindons de la farce. Si la solution idéale serait que les européens se mettent à utiliser massivement des services européens, on se rend vite compte de la pauvreté de l’offre européenne et de la suprématie des américains. Peut être que l’affaire PRISM déclenchera une petite prise de conscience, mais soyons réalistes, ce n’est pas demain que nous serons capables de rivaliser avec les américains. En clair, l’Europe aura besoin de transit asymétrique, pour encore un bon moment encore.

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Source: http://reflets.info/orange-perquisitionne-megaupload-et-neutralite-du-net-en-trame-de-fond/


« Cybercriminalité : tous en danger » ou Internet comme vecteur de renversement des responsabilités

Tuesday 9 July 2013 at 21:36

cybercriminaliteAujourd’hui circulait sur Twitter la une de l’Est Républicain. Cette une affichait un titre devenu banal : « Cybercriminalité:  tous en danger ». Derrière ce titre alarmiste, on s’attend à une enquête sur un fork de Stuxnet, devenu hors de contrôle, et qui s’attaquerait aux centrifugeuses des centrales nucléaires du monde entier… mais non. L’enquête du journal abordait en fait les fraudes à la carte bancaire. 1,5 millions de fraudes pour l’année passée et des chiffres en hausse. L’article faisait également écho au forum international « Technology Against Crime » qui se tient aujourd’hui et demain à Lyon.

S’il faut bien que le grand public prenne conscience des risques que l’on rencontre naturellement sur un réseau public, comme dans la rue, il peut sembler assez curieux de mettre en avant la fraude bancaire de cette manière. De longue date maintenant, nous savons que les cartes bancaires ont été mises en défaut. Les investissements nécessaires à sécuriser cartes et transactions sont importants. Si les assurances prennent normalement en charge les risques d’incidents liés aux fraudes, on se doute bien que ceci ne sera pas éternel. En France le lancement de la carte bancaire sans contact permettant des paiements de faibles montants, sans que le titulaire de la carte n’ait besoin de rentrer un code de sécurité, était lui aussi désigné par des acteurs du monde de la sécurité comme une hérésie. Les investigations de Renaud Lifchitz ont d’ailleurs très rapidement mené à la divulgation de défauts de sécurisation consternants à ce niveau d’industrialisation conduisant à des fuites de données personnelles inadmissibles. Korben signalait d’ailleurs les explications de Visa sur la technologie sans contact qui équipe ces nouvelles cartes, et pour Visa, c’est du béton …

Au niveau technique, la fonctionnalité sans contact est basée sur une carte à puce développée à partir de la technologie EMV, qui protège les données du porteur par des cryptogrammes dynamiques très sécurisés. D’ores et déjà déployée à grande échelle depuis plusieurs années dans le monde, la technologie sans contact s’est avérée, à l’usage, être un moyen de paiement très sécurisé.

Le plus gros trou de sécurité au niveau bancaire, ce n’est pas Internet, mais bien le GIE cartes bancaires qui n’arrive pas à assurer un niveau de sécurisation satisfaisant. Ramant à contre courant, ce dernier supprime des secrets là où la pratique actuelle est d’en ajouter pour gagner en sécurité. Pire, ce même groupement d’intérêts économiques n’a jamais été des plus réceptifs quand on lui met le nez dedans. Le skimming est devenu une discipline malheureusement très courante, et là encore le fautif, ce n’est pas Internet, mais bien le fait qu’il soit possible, car les cartes bancaires ne présentent pas un mécanisme de sécurisation satisfaisant.

La presse se fait parfois, de manière assez hallucinante, l’écho de la propagande de sociétés complètement désintéressées et donc aptes à produire des études objectives sur la fraude à la carte bancaire, à l’image de cet article de RTBF qui annonce sans trembler des genoux que le skimming est pratiquement éradiqué selon une très sérieuse étude d’Atos Worldline

Le plus gros danger pour Internet et pour l’écosystème qui en découle, c’est surtout la perte de confiance. En stigmatisant Internet de cette manière, c’est non seulement à Internet que l’on fait du mal, mais à tout le tissu économique… aux cyber-commerçants en premier lieu. La peur d’acheter sur Internet est une chose, mais on ajoutera à ça la peur de communiquer librement, maintenant qu’il est acquis qu’Internet est massivement surveillé. Et ce qu’il y a de plus révoltant là dedans, c’est bien ce déplacement des responsabilités des uns et des autres sur le compte d’Internet, cause de tous les maux, et surtout prétexte à se défausser de ses propres responsabilités.

**** Edit

Comme nous le fait judicieusement remarquer Hellmut en commentaire ci-dessous, l’Est Républicain est une publication qui a été rachetée par le Crédit Mutuel en 2011. Ecrans n’avait d’ailleurs pas manqué d’épingler les pratiques du groupe de presse qui ressemble de plus en plus à une régie publicitaire à la gloire de son actionnaire…  Indépendance quand tu nous tiens.

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Source: http://reflets.info/cybercriminalite-tous-en-danger-ou-internet-comme-vecteur-de-renversement-des-responsabilite/


Big Data, sécurité des réseaux et calcul hautes performances sont les priorités du gouvernement en matière de numérique… FEAR !

Tuesday 9 July 2013 at 18:47

AMESys

Big Data + sécurité des réseaux + calcul hautes performances = ?

Sur BFMTv, ce soir, Fleur Pellerin dévoilait les 3 priorités gouvernementales en matière de politique numérique. Reflets, avec le mauvais esprit qui le caractérise, a cru entendre chanter le lobby de la surveillance de masse à travers cette annonce. L’équation est relativement simple et elle a de quoi faire un peu peur, vous allez vite comprendre pourquoi. Les 3 grandes priorités du gouvernement sont donc :

Là on se gratte la tête, on se demande par exemple « pourquoi le Big Data ? », attendu que niveau données, quand on réfléchit bien, au final on a pas grand chose en France de « big » niveau data… vu qu’on donne tout à Google ou à Facebook, nous on se garde que de la small data (genre des fadettes) . La réponse de Fleur Pellerin est évidente, presque rassurante :

« Traiter des grandes masses de données va nous aider à maitriser la consommation énergétique »

Ah… nous aurions loupé un épisode. Le fond stratégique d’investissement va donc financer EDF pour nous aider à maitriser notre consommation énergétique. Décidément, nous sommes complètement paranos chez Reflets, nous qui pensions à mal. Ces priorités qui dessinent d’étranges contours, c’était en fait à vocation écologique ! Bien évidemment, dans les mois prochains, le FSI, OSEO ou les autres fonds publics d’aide à l’innovation n’iront pas financer des projets de surveillance, ou des « technologies duales que nous on utilise bien mais pas les américains ces salauds« … La France n’ira probablement pas financer des Qosmos, des Thalès ou des Amesys hein … non ! Jamais !

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Source: http://reflets.info/big-data-securite-des-reseaux-et-calcul-hautes-performances-sont-les-priorites-du-gouvernement-en-matiere-de-numerique-fear/


Daniel Mermet et Lao Tseu : il y a encore du boulot…

Tuesday 9 July 2013 at 10:50

Lao-Zi

François Ruffin publie dans les colonnes de Fakir un texte fleuve visant à expliquer que Daniel Mermet n’est pas uniquement un patron usant du harcèlement moral comme méthode de management et sous-payant les personnes travaillant pour lui.

François Ruffin utilise en introduction de son texte une citation de Lao Tseu :

« Connaître sa honte et soutenir sa gloire. »

Ne souhaitant pas nous étendre sur le sujet Mermet (c’est un problème qui -dans un monde de bisounours- devrait se régler devant les prud’hommes et dans le bureau de la direction de Radio France), nous répondrons avec une autre citation de Lao Tseu.

Un passage du livre de la voie et de la vertu que Daniel Mermet devrait lire, relire et re-relire une centaine de fois :

« Dans ce monde, quand tous distinguent que le beau est beau, aussitôt, apparaît la laideur. Quand tous distinguent que le bon est bon, aussitôt apparaît le mal.

C’est pourquoi « you » (être, avoir) et « wu » (non-être, non-avoir) naissent l’un de l’autre. Le difficile et le facile se produisent mutuellement. Le long et le court créent la forme mutuellement. Le grand et le petit se penchent mutuellement l’un vers l’autre. Le son et le bruit s’accordent mutuellement. Le devant (avant) et le derrière (après) se suivent mutuellement.

De là vient que Sheng Ren (l’homme de vertu et de sagesse supérieure) décide de régler ses affaires en pratiquant le non-agir, de dispenser un enseignement (par la conduite) sans parole. Les dix mille êtres agissent et il ne leur refuse rien . Il les fait vivre sans se les approprier. Il les aide et il ne s’appuie pas sur eux.  Quand il a accompli une oeuvre il ne s’y attache pas. Justement comme son souci est d’éviter l’attachement, les dix mille êtres ne le quittent pas. »

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Source: http://reflets.info/daniel-mermet-et-lao-tseu-il-y-a-encore-du-boulot/


ALTAIR THINK TANK : Reflets sera présent au Festival Off d’Avignon

Tuesday 9 July 2013 at 10:45

Reflets vous donne rendez-vous à l’occasion de l’Université ouverte du Think Tank Altair les 15 et 16 juillet qui se tiendra pendant le Festival Off d’Avignon. Avec de nombreux autres invités, nous participerons le 15 juillet à une réflexion autour des médias à l’occasion d’une table ronde qui réunira Edwy Plenel (co-fondateur de Mediapart), Audrey Pulvar (journaliste), Judith Silberfeld (rédactrice en chef de Yagg), François Adibi (président d’Altaïr think tank).

Communiqué de presse :

 

ALTAIR THINK TANK & le Festival OFF
lancent la 3ème édition 2013 de l’Université Ouverte
Avignon – 15 et 16 juillet 2013

 

Pour la troisième année consécutive, ALTAIR Think Tank Culture Médias organise son Université Ouverte durant  le festival Off d’Avignon et est à l’initiative d’échanges à bâtons rompus sur les sujets clés de notre époque.
Au Chapiteau du OFF – 2 Débats chaque jour, de 11h à 13h00 et de 15h30 à 17h30
Les débats porteront notamment sur :
  • La culture comme levier de croissance et gisement d’emplois alors que le chômage reste la principale préoccupation des Français.
  • Médias, le droit de savoir, le pouvoir d’informer à un moment où la demande de transparence est de plus en plus forte dans l’opinion publique.
  • Culture et numérique, le prix de la gratuité, alors que s’expriment des divergences nettes de points de vue entre les partisans de l’internet libre et les autres.
  • Poser les bases de l’après-colonialisme dans une France qui peine encore à trouver un modèle de société alliant avec succès héritage, diversité et perspectives d’avenir.
 Ils participeront aux échanges :
Edwy Plenel, Cécile Helle, Jean-Noël Tronc, Audrey Pulvar, Nathalie Kosciusko-Morizet, Jean-Jacques Augier, Loic Tribot la Spière, Jean Digne, Jean-Pierre Dozon, Eric Licoys, Alain Van der Malière, Greg Germain, Olivier Laurelli, Judith Silberfeld, François Adibi, Benoit Thieulin, Nicolas Colin, Adrien Aumont, Frédéric Hocquard, Christophe Galent, Céline Mas, Michel Wieviorka, Rost, Jean-Louis Sagot- Duvauroux, François Vergès, Marc Cheb Sun, Hélène Pichon

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Source: http://reflets.info/altair-think-tank-reflets-sera-present-au-festival-off-davignon/


Des dons pour Reflets, pour quoi faire ?

Monday 8 July 2013 at 15:58

Depuis quelques jours, nous appelons nos lecteurs à faire des dons pour Reflets. Voici pourquoi…

Le 23 décembre 2010, Reflets publiait son premier article. Le début d’une longue série puisque nous en sommes aujourd’hui, près de trois ans plus tard à 1374 articles et quatre émissions de radio. Nous n’avons pas ménagé nos efforts. Nous avons abordé la crise financière avec des angles rarement vus ailleurs, le High frequency trading, la politique, Le Deep Packet Inspection, et les inévitables Amesys et Qosmos, Internet… Bref, nous avons couvert un spectre assez large de sujets, essayant d’être un journal en ligne généraliste mais pointu.

Bluetouff et moi-même sommes de vieux routards d’Internet et de la presse. Lorsque nous avons décidé de créer Reflets, nous avons immédiatement fait une série de choix irréversibles :

Ceci imposait un seul business model :

Où en est-on ?

Globalement, depuis trois ans, le travail effectué sur Reflets est bénévole (détail ci-dessous)

Les dons sont en baisse. un peu plus de 700 euros pour le mois dernier, par exemple.

Que payons-nous avec les dons que vous nous faites :

Qu’avons-nous dépensé jusqu’ici ?

Qu’avons nous conservé ?

Pourquoi nous demandons-vous de contribuer plus et que ferions-nous de cet argent ?

Nous nous considérons comme une entreprise de presse et comme des journalistes. Les sujets que nous abordons sont généralement ardus et demandent des enquêtes longues et fastidieuses.

Pour autant, il est très probable que dans l’esprit des « autorités » nous ne soyons pas considérés comme des journalistes, ni comme une entreprise de presse. Pourquoi ?

Toutefois, sans cartes de presse (ou très peu), l’obtention du n° de CPPAP nous semble difficile. On verra.

Avec un budget plus conséquent, nous pourrions rémunérer les contributeurs de Reflets et demander des cartes de presse, ce qui nous sortirait d’un cercle vicieux.

Quel budget ?

Gardez en tête que lorsqu’une entreprise verse un salaire, elle paye sensiblement le même montant en charges.

Avec 25.000  euros de budget par mois (2500 personnes qui donneraient 10 euros), nous pourrions :

Que pouvez-vous faire pour nous aider ?

Décoller ?

Décoller, c’est, dans notre esprit, produire autant d’articles chaque jour que Mediapart, @si, ou d’autres journaux en ligne. Cela veut dire pouvoir consacrer au site plus de temps que celui que nous prenons sur notre temps libre actuellement. C’est aller au contact des politiques ou des entreprises pour nourrir nos articles. Tout du moins, plus que ce que nous faisons actuellement.

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Source: http://reflets.info/des-dons-pour-reflets-pour-quoi-faire/