reflets.info

Ce site n'est pas le site officiel.
C'est un blog automatisé qui réplique les articles automatiquement

Le jour où Google a réussi à s’autocensurer

Sunday 30 December 2012 at 21:05

tweet-shot-leg

Cette petite brève légère à propos de Google est un exemple assez amusant des effets collatéraux d’un algorithme qui se vautre lamentablement, au point de censurer des milliers de pages de comptes Twitter. Comme vous le savez probablement, Twitter est un magnifique outil d’exercice de liberté d’expression. Un Jean-François Copé vous en donnera la définition suivante : « c’est le réseau social où n’importe qui peut dire n’importe quoi »… ce qui revient sensiblement au même bien que ceci le dérange.

Google propose un navigateur web qui est peu à peu en train de s’imposer comme le leader… lentement mais surement. Chrome est un navigateur versatile extensible, et donc pas uniquement une fenêtre d’enferment sur l’univers Google.

Aujourd’hui, certains utilisateurs de Chrome qui fréquentent Twitter ont eu la surprise de voir leur propre page censurée par le navigateur au motif que cette dernière abriterait des logiciels malveillants.

Capture d’écran 2012-12-30 à 20.15.29

En regardant dans les paramètres avancés de cette page, on tombe sur l’explication. Et l’explication c’est Twitpic.com, le site qu’utilisent de nombreux utilisateurs de Twitter pour partager des images.

La situation, en plus d’être relativement pénalisante pour un grand nombre d’utilisateurs, est d’autant plus cocasse que le navigateur de Google signale comme malveillant un site qu’il héberge lui même.

failed

La petite histoire nous dira si les nombreuses requêtes d’abuse envoyées a l’hébergeur l’inciteront à mettre son client à la porte ou si l’algo de reconnaissance des scripts malveillants et l’automatisation de la censure de masse en mode bête et con sera modifié pour servir les pages web dans Google Chrome, le navigateur qui matte là où tu surfes pour te dire si t’es en sécurité ou pas…

On vous censure, mais c’est évidemment pour votre sécurité…

Billets en relation :

flattr this!

Source: http://reflets.info/le-jour-ou-google-a-reussi-a-sautocensurer/


Quand j’entends le mot « culture », je sors la kalachnikov.

Saturday 29 December 2012 at 16:40

superdupontJ’avais le titre dans la tête depuis longtemps, et j’attendais le bon moment. L’occasion m’en est donnée par l’excellent article de Vincent Maraval dans Le Monde intitulé : « Les acteurs français sont trop payés ! » (1). L’auteur y révèle de l’intérieur, comment le système de financement du cinéma français entretient aux frais de la nation des fortunes extraordinaires et une économie du divertissement digne d’une royauté d’opérette. (Le lien est en bas de la page…)

Je dois dire, c’est un vrai bonheur. Il y a tout. La France culturée qui michetonne au guichet républicain, l’intelligentsia à la dérive qui s’octroie les parts du gâteau, le copinage, la facilité de connivence, les petites bouffes entre amis, la gaudriole, le laisser aller qui font de nos meilleurs acteurs des bouffons interplanétaires. Il ne manque plus que BHL en maillot de bain.

Tout d’abord, il faut bien noter que l’article n’est ni le produit du travail journalistique, ni les déclarations d’un homme public. Non, non, non. C’est tout simplement un professionnel qui manifeste son ras le bol des petits fours, qui crie dans le silence sucré des confiseurs. Et je m’abstiens de remarquer que, peut-être, la date ne serait pas triviale, au moment où les meilleurs de nos rédacteurs en chefs goutent au repos bien mérité de quelque villa andalouse. Non, je n’ai pas dit que ce papier n’aurait jamais du sortir dans le flux normal et quotidien des affaires d’un quotidien des affaires. Non, je ne l’ai pas dit.

Alors que lit-on dans cet article ? En fait, rien de bien extraordinaire, juste les mécanismes de l’exception à la française, culturelle pour l’occasion. Le principe en est bien connu. Il a donné de bons résultats dans le passé pour le Concorde, la filière nucléaire, les bagnoles, la presse, le blé, la patate et le yaourt. Du classique. D’abord on réunit un aréopage de personnalités de la profession. Une grosse tambouille franchouillarde.

Puis on nomme un expert qui pond un rapport. Très important le rapport. Sans rapport, les fonctionnaires ne lâchent pas l’oseille. Et puis on distribue largement la monnaie en prenant bien soin de favoriser un ou deux gros acteurs nationaux (sans jeu de mot, Gégé) et  de répartir quelques miettes alentours pour calmer les récalcitrants. On déclare ensuite le sujet d’intérêt national, on rentre chez soi et on attend. Généralement, il se passe quelque chose. Compte-tenu que l’on a très largement distribué des subsides, il finit fatalement par se passer quelque chose. Une sorte d’accoutumance à la subvention publique par exemple. Ou bien le nouveau gros acteur détruit économiquement les petits qui essayaient de s’en sortir naturellement et librement. Dans ce dernier cas, il faut encore réunir l’aréopage et décider ce qu’il faut faire, et rebelote. Et quelque fois même, on obtient le résultat escompté. Alors on réunit l’aréopage, on boit du champagne et on distribue des légions d’honneur.

Donc pour le cinéma, on a monté le fameux Centre National de la Cinématographie et puis toute une moulinette sur les avances sur recettes, la part des télés, le calendrier de sorties des films, des DVDs, des télés,  le téléchargement, etc. Personne d’ailleurs n’y comprend rien et moi non plus. Pas de souci. Les autres pays européens nous regardent avec une certaine condescendance. Pas de problème. Et encore, là, je ne vous parle pas de défiscalisation, parce que sinon, ça va encore mettre le feu au lac.

Comment, vous n’étiez pas au courant ? Mais c’est bien sûr, voilà une activité très largement financée par la puissance publique et qui, de plus, fait l’objet de nombreux avantages fiscaux pour les personnes privées. La totale. Demandez à votre inspecteur si vous souhaitez financer le film de votre nouvelle fiancée. Un sujet d’intérêt stratégique national !

J’en étais où ? Ah oui, les monstrueux salaires des acteurs français. C’est là que ça devient drôle. Jusqu’à présent il y avait une certaine logique, un peu lourde peut-être, l’intérêt de la nation, toussa, mais là, hop, plus du tout. La règle du jeu c’est copains comme cochons, qui se dédit ira en enfer, am-stram-gram, pif, paf, pouf (ici aussi, tu vois). Tiens, allez bois un coup et mets un zéro sur le chèque, ils verront rien.

J’allais dire que j’en reste sur le cul, mais c’est pas cachère, donc on va se limiter aux déclarations d’usage. J’en reste tout ébahi, esbaudi, abasourdi, (non abasourdi ne prend pas deux s). Tiens comme vous le valez bien, je mets toute la liste : ahuri, assommé, assourdi, baba, choqué, consterné, ébahi, éberlué, ébouriffé, écrasé, effaré, estomaqué, étonné, étourdi, groggy, interloqué, médusé, pantois, pétrifié, stupéfait, stupéfié, suffoqué, surpris, traumatisé.

Capiche ?

Bon, il n’y a pas mort d’homme. C’est déjà ça. Et puis ça fait des belles photos dans Paris Match toutes ces jolies actrices et ça défend l’image de la France, le luxe, la volupté machin, la classe internationale. Les anglais qui sont des radins ne financent que les films de James Bond. D’un seul coup ça leur fait de la pub pour le whisky, les Bentley, Jaguar et autres Aston Martin, la city, le flegme légendaire et les vertes vallées du Sussex. Ce sont des comptables les anglais. Et puis il ont aussi la Queen qui fait les RP. Une sorte de holding familiale de service à usage de comm internationale. Pas cons les rosbifs.

Bon, je vois que je dérange. Disons pour calmer le jeu que l’exception nationale c’est une tradition locale, un certain art de vivre issus de notre passé prestigieux et tape-à-l’oeil. On a changé les titres, mais les courtisans sont toujours là. Voila, c’est plus fort que nous, il faut que ça brille, c’est de l’épate, de l’esbroufe, du fric-frac vite fait. Les ricains, on va les éclater, tu vas voir. Champions du monde….

La prochaine fois, nous parleront du projet de fusion entre le CNC et l’Hadopi qui va permettre à notre grand pays de rayonner sur la culture mondiale.

Atchao bonchoir.

 

(1) « Les acteurs français sont trop payés ! » In Le Monde.

Billets en relation :

flattr this!

Source: http://reflets.info/quand-jentends-le-mot-culture-je-sors-la-kalachnikov/


C’est Noël au pays du changement de maintenant plus tard…

Friday 28 December 2012 at 19:44

FCPE_AVIONC’est Noël. Tout dégouline de compassion et de consommation irréfléchie, mais tellement agréable. Reflets voudrait, à cette occasion, vous présenter un petit conte de Noël rédigé par RESF (Réseau Education Sans Frontières). Il vous montrera à quel point le changement c’est maintenant.

Ahmed SOHAIL est pakistanais, il a 23 ans. Il en avait 15 quand il est arrivé en France, voilà 8 ans. Ses parents, victimes de persécutions semble-t-il, ont fait le pari de lui donner une chance en le confiant à un passeur. Ils auraient été assassinés depuis.

Il s’est retrouvé à 15 ans, errant dans les rues de Paris. Balloté de foyer en foyer pour mineurs étrangers, il fugue à plusieurs reprises. Pris en charge par l’ASE en 2006, il tente de se reconstruire dans une famille d’accueil. A 18 ans, il bénéficie d’un contrat “jeune majeur” passé avec l’ASE et obtient un titre de séjour « étudiant » jusqu’à 21 ans. Mais au terme de ce contrat, plus d’accompagnement social, plus de logement.

Il trouve un patron disposé à l’embaucher comme plombier. Il demande le changement du statut étudiant au statut salarié. Mais la Préfecture de Seine-Saint-Denis fait traîner les choses, plus d’un an, tant et si bien que le patron, lassé, renonce à employer Ahmed qui se retrouve sans emploi et sans papiers ! Résultat… une OQTF de mai 2011.

Il est en rétention depuis plus d’un mois, depuis le 21 novembre 2012 et il devrait être monté de force dans un avion le 30 décembre à destination d’un pays où personne ne l’attend.

L’histoire d’Ahmed, comme tant d’autres, illustre l’absurdité et l’inhumanité de la mécanique à expulser n’importe qui, n’importe comment. Chacun des rouages, employé de préfecture, policier, préfet, membre de cabinet ministériel, ministre ou président, tenant, impavide, son rôle, petit ou grand, de délinquant de bureau dans le fonctionnement de la machine à broyer les vies.

La machine peut être enrayée. Elle l’a été pour Vilik BAYADYAN, père arménien de deux lycéens de Tours, libéré aujourd’hui (27 décembre) après avoir refusé d’embarquer mais aussi parce que des centaines de messages indignés sont parvenus sur les boîtes mails des responsables. A croire que ce qui arrête ces gens là n’est pas l’horreur de ce qu’ils commettent mais le fait que cela se sache. Il faut donc le faire savoir et leur faire savoir qu’on sait.

Préfet de police de Paris : Bernard BOUCAULT

Fax : 01 53 73 67 23
mail : prefpol.dpg-etrangers-secretariat@interieur.gouv.fr

A l’Elysée :

Secrétaire général : pierre-rene.lemas@elysee.fr

Directrice de cabinet : sylvie.hubac@elysee.fr

Directeur de cabinet adjoint : alain.zabulon@elysee.fr

Chef de cabinet : pierre.besnard@elysee.fr

Conseiller politique : aquilino.morelle@elysee.fr

Matignon : premier-ministre@cab.pm.gouv.fr

A l’Intérieur :

Dircab : jean.daubigny@interieur.gouv.fr

Conseiller : yves.colmou@interieur.gouv.fr

Dircab adjoint : renaud.vedel@interieur.gouv.fr

Dircab adjoint : thomas.andrieu@interieur.gouv.fr

Conseiller immigration : raphael.sodini@interieur.gouv.fr

Chef de cabinet : sec.chefcab@interieur.gouv.fr

NOUS EXIGEONS LE RETOUR DE BLENDON GASHI

Le 18 janvier 2012 au matin, Blendon GASHI, 10 ans, hémiplégique, était expulsé avec ses parents et son frère jumeau Blendi vers le Kosovo.

Ses parents étaient venus en France en avril 2011 pour fuir le racket dont ils étaient l’objet : leur demande d’asile a été rejetée par la France en procédure prioritaire. Or, depuis leur retour forcé au Kosovo, ils sont logés à 15 dans la petite maison de la grand-mère maternelle alors que la grande maison dont ils sont propriétaires dans un autre quartier reste vide, tant ils redoutent les violences dont ils sont menacés.

blendon

En France, les enfants scolarisés avaient rapidement appris le français. La santé de Blendon avait été prise en charge. Une intervention chirurgicale destinée à remédier aux conséquences d’un accident vasculaire survenu plusieurs années auparavant avait été programmée pour le mois de mars au CHU de Reims.

Mais le préfet de la Marne avait un quota d’expulsion à atteindre.

Le 18 janvier 2012, les Gashi sont arrêtés à 7 heures du matin. Mis au centre de rétention de Metz, ils sont montés le lendemain dans un avion privé du ministère à destination de Pristina.

C’est ainsi que les choses se passaient sous Sarkozy et Guéant.

Mais, interpellé sur ces faits inacceptables, le gouvernement Ayrault refuse de revenir sur la décision de son prédécesseur et l’entérine : la demande de visa de la mère de Blendi et Blendon pour ses fils et elle-même vient d’être rejetée par les services consulaires sur instruction du cabinet du ministre de l’Intérieur.

Ces faits déshonorent ceux qui les ordonnent, ne peuvent que bouleverser ceux qui les exécutent et font honte à ceux qui les laissent se commettre. Il faut réagir !

Nous exigeons le retour immédiat et sans délai de Blendon et de sa famille en France pour qu’il bénéficie des soins que son état impose.

Pour voir la liste des premiers signataires et signer

Billets en relation :

flattr this!

Source: http://reflets.info/cest-noel-au-pays-du-changement-de-maintenant-plus-tard/


La France et les Etats-Unis donnent des leçons de démocratie

Thursday 27 December 2012 at 22:41

klimt-1C’est beau comme un tableau de Klimt. La France, s’auto-proclame « patrie des Droits de l’Homme », les Etats-Unis qui se présentent comme le premier exportateur de Démocratie, notamment en Irak ou en Afghanistan. Ça laisse rêveur. Tous ces salauds de dictateurs ne survivront pas et leurs opposants, des démocrates, comme nous, triompheront, laissant enfin la justice et l’équité triompher. Nous sommes rassurés, nous sommes dans le camp des gentils, du « Bien ». Le « Mal » trépassera.

Ce serait tellement bien… Mais il n’en est rien.

Commençons par les Etats-Unis. Cette démocratie « exemplaire ». Figurez-vous que le Sénat vient de balancer à la poubelle un amendement imposant aux forces de l’ordre d’obtenir un mandat pour fouiller dans les emails (la correspondance privée) des Américains. Du coup, si la loi est validée par la Maison Blanche, le FBI, la CIA, la NSA et autres agences en trois lettres  pourront à loisir fouiller dans la vie privée des Américains si elles estiment qu’il y a « une base raisonnable » permettant de peser que cela pourrait être utile à une enquête. Dans nos manuels de science politique, on appelle les pays où se pratiquent ce genre de choses, des dictatures.

Maintenant, venons-en à la France…

Le rapport 2012 au Parlement sur les ventes d’armes françaises apporte son lot d’informations passionnantes. Nous sommes à la pointe de l’exportation des Droits de l’Homme, comme chaque année.

Prenons le Proche et Moyen Orient…

ventes-armes-moyen-orient-total

Valeur cumulée des Autorisations d’exportation de matériels de guerre (AEMG) délivrées en 2011

Notez la liste de pays « démocratiques » à qui nous avons vendu des armes en 2011. Elle est longue, la lecture du rapport est édifiante.

Le royaume de Bahreïn est une dictature soutenue par une autre dictature (l’Arabie Saoudite) qui elle, soutient un Islam complètement rétrograde au service de quelques uns. Le Bahreïn crie à l’aide depuis des mois sans que personne ne s’en soucie. Les opposants y sont tués, torturés, maltraités. Il y a des raisons à ce silence des grandes démocraties. Notamment des USA.

Mais c’est dans les détails que se cache le diable, c’est bien connu.

Allons donc voir ce que nous vendons au royaume de Bahreïn et à l’Arabie Saoudite.

Pays ML1 ML2 ML3 ML4
Arabie Saoudite AEMG 8 10 13 21
montant 13 189 155 69 193 822 97 635 815 171 728 922
Bahreïn AEMG 3
montant 16 011 565
Pays ML5 ML6 ML7 ML8
Arabie Saoudite AEMG 26 5 4
montant 86 683 927 17 182 816 1 443 606
Bahreïn AEMG 1 2
montant 500 000 421 000
Pays ML9 ML10 ML11 ML12
Arabie Saoudite AEMG 66 48 34
montant 94 312 059 18 010 140 17 396 300
Bahreïn AEMG
montant
Pays ML13 ML14 ML15 ML16
Arabie Saoudite AEMG 5 11 42
montant 52 343 69 081 807 64 465 908
Bahreïn AEMG 1
montant 285 000
Pays ML17 ML18 ML19 ML20
Arabie Saoudite AEMG 1 4
montant 9 212 277 60 244 264
Bahreïn AEMG
montant
Pays ML21 ML22 TOTAL
Arabie Saoudite AEMG 1 46 345
montant 1 465 589 145 517 955 936 816 704
Bahreïn AEMG 2 9
montant 120 531 17 338 096

Vous nous direz, ces ML1,2,3,4, etc, ça ne veut pas dire grand chose. En effet. Cependant, le gouvernement nous donne quelques détail que voici :

ML1 ML2 ML3 ML4 ML5 ML6
Armes à canon lisse d’un calibre inférieur à 20 mm, autres armes et armes automatiques d’un calibre inférieur ou égal à 12,7 mm (calibre 0,50 pouce) et accessoires. Armes à canon lisse d’un calibre égal ou supérieur à 20 mm, autres armes ou armements d’un calibre supérieur à 12,7 mm (calibre 0,50 pouce), lance- fumées, lance-projectiles. Munitions et dispositifs de réglage de fusées. Bombes, torpilles, roquettes, missiles, autres dispositifs et charges explosifs et matériel et accessoires connexes. Matériel de conduite de tir et matériel d’alerte et d’avertissement connexe, et systèmes et matériel d’essai, d’alignement et de contre-mesures connexes, spécialement conçus pour l’usage militaire.
ML6 ML7 ML8 ML9 ML10
Véhicules terrestres et leurs composants. Agents chimiques ou biologiques toxiques, « agents antiémeutes », substances radioactives, matériel, composants et substances connexes. « Matières énergétiques », et substances connexes. Navires de guerre (de surface ou sous-marins), matériel naval spécialisé, accessoires, composants et autres navires de surface. « Aéronefs », « véhicules plus légers que l’air », véhicules aériens non habités, moteurs et matériel d’« aéronef », matériel connexe et composants, spécialement conçus ou modifiés pour l’usage militaire.
ML11 ML12 ML13 ML14 ML15
Matériel électronique non visé par ailleurs sur la liste commune des équipements militaires de l’Union européenne, comme suit, et ses composants spécialement conçus.En détails :Le matériel de contre-mesures électroniques et de contre-contre-mesures électroniques (à savoir, matériel conçu pour introduire des signaux étrangers ou erronés dans un radar ou dans des récepteurs de radiocommunications ou pour entraver de toute autre manière la réception, le fonctionnement ou l’efficacité des récepteurs électroniques de l’adversaire, y compris son matériel de contre-mesures) ; y compris le matériel de brouillage et d’antibrouillage ;Les tubes à agilité de fréquence ;Les systèmes ou le matériel électroniques conçus soit pour la surveillance et le contrôle du spectre électromagnétique pour le renseignement militaire ou la sécurité, soit pour s’opposer à ce type de contrôle et de surveillance ;Le matériel sous-marin de contre-mesures (par exemple, le matériel acoustique et magnétique de brouillage et de leurre) conçu pour introduire des signaux étrangers ou erronés dans des récepteurs sonar ;Le matériel de sécurité du traitement des données, de sécurité des informations et de sécurité des voies de transmission et de signalisation utilisant des procédés de chiffrement ;Le matériel d’identification, d’authentification et de chargeur de clé et le matériel de gestion, de fabrication et de distribution de clé ;

Le matériel de guidage et de navigation ;

Le matériel de transmission des communications radio par diffusion troposphérique numérique ;

Des démodulateurs numériques conçus spécialement pour le renseignement par écoute des signaux;

Les «systèmes de commande et de contrôle automatisés ».

Systèmes d’armes à énergie cinétique à grande vitesse et matériel connexe, et leurs composants spécialement conçus. Matériel, constructions et composants blindés ou de protection. Matériel spécialisé pour l’entraînement’ ou les mises en situation militaires, simulateurs spécialement conçus pour l’entraînement à l’utilisation de toute arme ou arme à feu visée aux points ML1 ou ML2, et leurs composants et accessoires spécialement conçus. Matériel d’imagerie ou de contre-mesures, comme suit, spécialement conçu pour l’usage militaire, et ses composants et accessoires spécialement conçus.
ML16 ML17 ML18 ML19 ML20
Pièces de forge, pièces de fonderie et autres produits non finis spécialement conçus pour les articles visés aux points ML1 à ML4, ML6, ML9, ML10, ML12 ou ML19. utres matériels, matières et «bibliothèques», comme suit, et leurs composants spécialement conçus. Matériel pour la production et ses composants. Systèmes d’armes à énergie dirigée, matériel connexe ou de contre-mesure et modèles d’essai, et leurs composants spécialement conçus. « technologie » (y compris nécessaire pour la production d’armes chimiques ML7).
ML21
« Logiciels ».

Donc, le pays auto-proclamé des Droits de l’Homme vendait en 2011 pour 1 443 606 euros d’Agents chimiques ou biologiques toxiques, « agents antiémeutes », substances radioactives, matériel, composants et substances connexes à l’Arabie Saoudite et pour 421 000 euros à Bahreïn. Vous me direz, on ne sait pas s’il s’agit de gaz lacrymogènes ou d’armes chimiques plus mortelles. Oui… C’est fait pour. La transparence a ses limites en démocratie et dans le « groupe » des « Parlementaires », certains ont sans doute le pouvoir de demander à accéder au détail cachés dans ces « catégories ». Nous, pauvres électeurs n’avons pas à savoir.

Pourtant, il faut bien l’avouer, Reflets serait curieux de savoir si l’on vend du gaz moutarde (ou plus sophistiqué) à l’Arabie Saoudite, ou si ce sont des grenades lacrymogènes, celles qui arracheront peut-être quelques membres lors d’une prochaine hypothétique manifestation de « terroristes pédophiles » dans les rues de la capitale. Paris connaît bien l’histoire puisqu’il l’a vécue avec Zine Ben Ali. Le gouvernement avait même fini par bloquer quelques containers en partance pour les rues de Tunis en pleine révolution.

Reflets serait également intéressé par le contenu de la rubrique ML11. C’est là, probablement que se trouvent les Eagle d’Amesys et autres sondes de Qosmos.

L’année dernière, nous avons exporté pour 17 396 300 d’euros de ML11 vers l’Arabie Saoudite. Pour 16 millions vers Djibouti. Pour 26 millions vers l’Egypte. Pour 66 millions vers les Emirats Arabes Unis… Pour 22 millions vers le Gabon, 65 millions vers l’Inde, 88 millions vers l’Indonésie. Pour 329 millions vers le Kazakhstan, pour 7 millions vers le Kenya, 1,2 millions vers la Libye, 39 millions vers le Maroc (ah ?), 12 millions vers Oman, 33 vers le Qatar… On vend plus (en montant total) de ML11 que de ML9 par exemple. Moins, il est vrai, que de ML10 (et pourtant, le Rafale ne se vend pas). C’est dire si ce marché est « porteur ».

La Presse se meurt, la démocratie aussi

Vous nous direz… Quel rapport entre la presse et les ventes d’armes ? Il est simple. Sans presse indépendante, le pouvoir en place et ceux qui gravitent autour n’en font qu’à leur tête. Alors la démocratie, dans un pays sans presse indépendante, il lui reste peu de temps de vie.

Owni a fermé. Libération est sur une pente glissante, Newsweek vient de mettre un terme à sa version papier. Le nombre de journalistes chômeurs explose en Espagne. En France, même les journaux dits de gauche utilisent les techniques les plus sauvages du libéralisme triomphant pour salarier leurs employés. A coups de CDD et de stages, ils contournent le droit du travail.

Newsweek

Un  journal qui meurt, quelle que soit son orientation politique, c’est la démocratie qui meurt un peu. Les journaux contribuent à la discussion nécessaire, l’opposition des points de vue sur le système politique et ses composantes.

Le contre-pouvoir que constitue la presse, en position de pointer du doigt les dérives d’un système politique, a été lentement muselé par la prise de pouvoir des industriels. Il est désormais en passe de disparaître. Qui alertera les 99% de la population concernés par les dérives de l’oligarchie aux commandes après sa disparition ? Personne. Ça tombe bien,  l’oligarchie n’aime pas la publicité. Et les 99% continueront de tourner dans leur roue de hamster, pour fournir ce dont les 1% restant sont goinfres : le pouvoir et l’argent.

survie-espece

Billets en relation :

flattr this!

Source: http://reflets.info/la-france-et-les-etats-unis-donnent-des-lecons-de-democratie/


Bull et Amesys : la boite de Pandore que le gouvernement de François Hollande n’ouvrira pas

Wednesday 19 December 2012 at 00:48

Souvenez-vous ! Le 26 février 2011, Reflets met son premier pied dans le plat Amesys avec cet article. Nous écrivions : « Il y a pourtant beaucoup à dire, comme par exemple sur un intégrateur français qui serait allé il y a une dizaine de jours, juste avant les premiers soulèvements de Benghazi, rendre visite aux autorités libyennes pour leur vendre un système d’écoute globale, pour une capacité réseau de 60Gbps. Il est souvent difficile de discerner les contours de notre jeu diplomatique, ses enjeux économiques très importants et peut être aussi, de curieux mélanges de genres… » Nous passions alors le bébé à Owni qui réalisait l’enquête que nous n’avions pas le temps de faire et pouvait dès lors (après avoir croisé les informations de quelques sources) publier le nom de cet « intégrateur » mystérieux qui vendait du DPI pour écouter toute la population libyenne : Amesys. En août, le Wall Street Journal tombait par hasard sur l’un des centres d’écoute à Tripoli. Bingo, le logo Amesys ornait tous les murs. Le numéro de téléphone du responsable de l’équipe Eagle (ceux que nous avons appelés #LesDix), le désormais fameux Renaud Roques figurait sur les affiches. L’équipe des #Dix est chapeautée par Renaud Roques, aidé de Thomas Franciszkowski. Les deux compères continuent de voyager et de vendre leurs outils à des pays fâchés avec les Droits de l’Homme. Leurs salaires, rassurons-nous, sont suffisamment conséquents pour les aider à cacher sous le tapis toute apparition de questionnements moraux. Il ne s’est donc rien passé. Le livre de Jean-Marc Manach (Au pays de Candy), les dizaines d’articles de Reflets ne les a pas émus plus que ça. Tout continue. Et il y a une raison à cela, nous allons y revenir.

Télécharger la Timeline au format PDF

Lorsque l’AmesysGate a été révélé, quelques députés de gauche se sont émus de voir le pays dit des Droits de l’Homme aller vendre des outils de surveillance globale à un pays dirigé par un dictateur sanglant, soutien notoire du terrorisme. Mieux, l’interlocuteur d’Amesys était Abdallah Senoussi, chef des services de renseignement de Kadhafi, connu de tous pour son implication dans l’explosion d’un DC-10 d’UTA (170 morts, dont 54 Français) et condamné pour cela par la justice française.

On compte au moins 8 questions (il en manque) de députés au gouvernement de Nicolas Sarkozy lorsque l’on fait une recherche sur le terme Amesys via ce formulaire.

Prenons-en une au hasard qui est resté comme la plupart d’entre elles sans réponse :

Mme Jacqueline Fraysse interroge M. le ministre d’État, ministre des affaires étrangères et européennes, sur les exportations de matériel de communication de la société Amesys au profit du régime de Mouammar Kadhafi, livré en 2008. Il est problématique de voir que ce matériel – qui a servi à identifier des défenseurs des droits de l’Homme qui, pour certains, ont été emprisonnés et torturés – est absent des listes de matériel sous contrôle de la commission interministérielle d’étude des exportations du matériel de guerre. En application des articles 4 et 5 de la convention de l’ONU contre la torture,  » tout État partie veille à ce que tous les actes de torture constituent des infractions au regard de son droit pénal. Il en est de même de la tentative de pratiquer la torture ou de tout acte commis par n’importe quelle personne qui constitue une complicité ou une participation à l’acte de torture « . Il incombe donc à la France en tant que pays signataire de cette convention de prendre les mesures nécessaires afin de respecter et faire respecter ses dispositions. Dans un moment crucial pour les négociations sur le traité sur le commerce des armes dans lesquels la France joue un rôle majeur, il est essentiel de prévenir de tels transferts qui participent à de graves violations des droits humains et qui contreviennent également au critère n° 2 de la position commune de l’Union européenne.

Bien entendu, les adepte du débit de caca de taureau politique comme Claude Guéant ou l’ancien ministre de la Défense, Gérard Longuet (dont la fille Tiphaine Hecketsweiler, est à la direction de la communication de Bull), avaient fait un bras d’honneur virtuel aux poseurs de questions qui fâchent.

Le changement c’est aussi des bras d’honneur virtuels…

Mieux… Alors que François Hollande et sa majorité de gauche prenaient le pouvoir, il se trouvait encore une dangereuse gauchiste pour interroger le ministère des Affaires Étrangères sur la vente de ce type de matériel. Et que croyez-vous qu’il répondit ? Exactement le même genre de conneries que Gérard Longuet à l’époque.

Les systèmes informatiques auxquels il est fait référence n’entrent pas dans la catégorie des matériels de guerre, ni dans celle des biens à double usage. Ils ne font donc l’objet, selon les réglementations française et européenne, d’aucun contrôle préalable à l’exportation. Si un tel matériel a été exporté vers la Libye depuis la France, l’exportateur n’avait donc pas à obtenir une autorisation à cette fin, ni même à informer l’administration de cette livraison. Ces matériels de communication, développés sur la base de produits du marché grand public et sans usage militaire, n’ont a priori pas vocation à faire partie de l’une des catégories d’équipements soumis à autorisation d’exportation.

Dis donc Lolo, tu y crois quand tu dis qu’Eagle est fabriqué à base de « produits du marché grand public » ? Tu veux qu’on te montre avec quoi ils le fabriquent. Tiens, juste pour info, au Maroc, où Amesys installe un Eagle pour le copain de la France, le roi que le gouvernement est en train de choyer (Ayrault revient d’un petit voyage en ce sens, cf. le Canard Enchaîné du mercredi 19 décembre), il y en a pour près de 2 millions de dollars de gros ordinateurs IBM. Grand public, mais cher, hein. En même temps, à bien y réfléchir, il n’est pas certain que le grand public achète ces lames IBM.

Prendre les gens pour des imbéciles, c’est drôle cinq minutes, mais c’est mieux si ça ne se voit pas trop.

Attendez, ce n’est pas fini.

Néanmoins, en raison de la sensibilité éventuelle de leur usage, le Premier Ministre a demandé qu’une réflexion puisse être menée afin de proposer un classement adéquat des différentes catégories d’intercepteurs de communications et, le cas échéant, définir les modalités d’un contrôle national.

« Le cas échéant« … Les torturés et autres arrêtés à Doha, Tripoli, bientôt Rabat, ont comme l’impression que le cas est vraiment très échéant et même, qu’il faudrait se presser de « définir les modalités d’un contrôle national« .

Ce « cas échéant » du gouvernement de l’ère du changement en dit long : circulez, il n’y a rien à voir.

Il n’y a tellement rien à voir que la justice qui planche depuis plus d’un an sur le cas Amesys se hâte très lentement, que Fleur Pellerin, interpellée par Reflets depuis des mois sur Amesys, ne répond jamais. Personne ne veut parler d’Amesys. Ni à droite, ni à gauche.

Silence, on fait du business

Chez Reflets, on aime bien comprendre. Et ce silence de toute la presse et de toute la classe politique nous a longtemps intrigué. Bien entendu, nous avons déjà partiellement répondu à la question. Amesys, ou plus précisément, la galaxie Amesys (notamment Elexo), est un pivot du complexe militaro industriel. Pour véritablement en prendre la mesure, Reflets a développé un Eagle-like : DaHubbleVisionPowa©, un outil de haute technologie qui permet d’écouter les communications téléphoniques, Internet, GSM, Fax ET les pigeons voyageurs de la direction de Bull et d’Amesys. Et ça marche très bien. Mieux qu’un Eagle, même.

Si la ni gauche, ni la droite ne veulent se pencher sur Amesys et Bull sa maison mère, c’est qu’il s’agirait d’une boite de Pandore. L’ouvrir, c’est risquer de dévoiler une palanquée de petits secrets que les militaires, le gouvernement, le ministère de l’Intérieur, les grosses entreprises du complexe militaro industriel européen préfèrent garder au chaud.

Car la galaxie Amesys travaille énormément avec l’Armée française. Notamment les branches liées à la guerre électronique. Par exemple la DIRISI, le CELAR, le SGDN, le 44ème régiment des transmissions, la 785ème compagnie, le 43ème bataillon des transmissions à Orléans. On en passe.

Le ministère de l’Intérieur est également un client régulier de la galaxie Amesys. Un bon client qui rapporte. Quelque 400.000 euros en 2008 en une seule commande par exemple.

Au registre des grosses boiboites qui ont commercé ou commercent toujours avec la galaxie Amesys, on trouve par exemple France Telecom, Eutelsat, Sagem, le CEA, MDBA, Atos, Air France, Veolia, Thales, Airbus, Alcatel, France Television, Bouygues Telecom  Dassault, Cassidian (filiale d’EADS). Ces deux dernières entreprises sont par exemple en plein business avec Amesys. Ce qui explique que l’on ne puisse pas taper trop fort sur la galaxie Amesys. Surtout quand celle-ci ausculte par exemple les systèmes de radionavigation du Rafale, cet avion invendable, mais présent au sein de nos forces armées. Quant à Cassidian, on parle d’une espèce de système GPS pour le Kosovo (on n’est pas très sûrs), mais DaHubbleVisionPowa© est parfois un peu flou dans ses remontées. Tout comme le membre du conseil d’administration de Bull qui nous remonte quelques informations.

Quand le lilliputien rachète Goliath

Que l’on se comprenne bien… Ce n’est pas simplement parce que la galaxie Amesys continue de faire du business avec tout le petit monde du complexe militaro industriel que le gouvernement actuel, comme le précédent se refuse à rechercher les responsabilités de ses dirigeants, en occurrence, Philippe Vannier qui se rendait armé de 3000 euros de fraîche en Libye au début de la révolution locale, pour vendre un upgrade d’Eagle à Kadhafi. Le même qui validait le versement de 130.000 euros au festival mondial des arts nègres

Le souci, c’est que Philippe Vannier a désormais une place qui empêche que l’on vienne lui chercher des poux dans la tête. Alors que Bull annonçait en janvier 2010 avoir racheté Amesys, c’est en fait l’inverse qui se passait. Crescendo, la maison mère d’Amesys devenait le premier actionnaire de Bull. Depuis ce rachat, Philippe Vannier a pris la direction de Bull et achète constamment des actions de l’entreprise en son nom propre. Il est désormais « indéboulonnable ». Le gouvernement a d’autres chats à fouetter que les Droits de l’Homme et la recherche des responsabilités éventuelles d’un Philippe Vannier, d’un Renaud Roques ou d’un Bruno Samtmann dans la vente d’un outil d’espionnage de la population à des dictatures ou des Etats policiers…

Alors, dans un silence assourdissant, tout ce petit monde continuera à faire du business en rond, ne sera perturbé par personne, surtout pas la presse qui s’en fout comme de sa première rotative. Au pire, si le moustique Reflets fait un peu trop bzzzzzz dans leurs oreilles, les patrons de Bull lui colleront un procès pour le ruiner. Étant entendu que c’est tout de même une démarche risquée parce que nous amènerions une palanquée de preuves de ce que l’on raconte, ce qui pourrait finalement obliger un juge d’instruction à se pencher sur certaines activités d’Amesys ? Qui sait ?

En attendant, Reflets n’a toujours pas de réponses aux questions posées au gouvernement du changement de maintenant. Et nous n’en aurons pas.

Billets en relation :

flattr this!

Source: http://reflets.info/bull-et-amesys-la-boite-de-pandore-que-le-gouvernement-de-francois-hollande-nouvrira-pas/


Soirée « ils nous prennent quand même pour des cons »

Monday 17 December 2012 at 23:56

Depuis qu’elle est responsable du Fonds Monétaire International (FMI), Christine Lagarde -qui s’était déjà illustrée dans le domaine en tant que ministre (elle déclarait en 2007 : « Je pense que le gros de la crise est derrière nous« ), ne manque pas une occasion de faire rire au travers de ses communiqués de presse triomphants à propos du énième sauvetage de la zone euro et de tel ou tel pays en difficulté. Il se trouve que Reflets a remis la main sur un vieil article d’Aporismes.com évoquant un communiqué du même type de Dominique Strauss-Khan à l’époque où il sévissait au Fonds. Étrangement, c’est exactement la même rhétorique.

C’était en novembre 2010 à propos de l’Irlande :

Press Release No. 10/452
November 21, 2010

Mr. Dominique Strauss-Kahn, Managing Director of the International Monetary Fund (IMF), issued the following statement today on Ireland:

“I welcome the response from the European Union and euro-area Member States to the Irish Government’s request for financial assistance to safeguard financial stability.

“At the request of the Irish authorities, the IMF stands ready to join this effort, including through a multi-year loan. An IMF team, currently in Ireland for technical talks, will now begin to hold swift discussions on an economic program with the Irish authorities, the European Commission, and the European Central Bank.”

A l’époque, Aporismes (full disclosure : en fait votre serviteur) se posait quelques questions qui, avec le recul s’avèrent pas si connes que cela.

Maintenant, Reflets vous propose un exercice qui peut sembler à première vue rébarbatif, mais qui se révèle chargé de sens : relire les communiqués du FMI à l’envers à propos de la Grèce. Commençons par le communiqué du Fonds du 3 mars 2010 :

Press Release No. 10/70
March 3, 2010

Caroline Atkinson, Director of External Relations at the International Monetary Fund (IMF), issued the following statement in Washington today:

We welcome the substantial fiscal measures announced by the Greek authorities today. The authorities have put together a very strong fiscal package for 2010. The implementation of the fiscal program will be a crucial step forward in a multi-year process.

We also encourage the authorities to develop and implement soon significant reforms to boost productivity and growth, complementing the fiscal consolidation that is now underway. We stand ready to support the implementation of the authorities’ plans by sharing our technical expertise in these matters.”

Ils son contents. Comme Dominique à l’époque pour l’Irlande. Et DSK est même optimiste puisque le 25 avril il publie ce communiqué :

Press Release No. 10/169
April 25, 2010

Mr. Dominique Strauss-Kahn, Managing Director of the International Monetary Fund (IMF), made the following statement today after his meeting with Greek Finance Minister George Papaconstantinou:

“The Minister and I had a very constructive meeting and I am impressed with the Greek authorities’ determination to take the actions necessary to put their economy back on track.

“Since we received the request for financial support last Friday, our discussions with the authorities have accelerated. The IMF, the European partners, and everyone involved in the financing effort recognizes the need for speed. I am confident that we will conclude discussions in time to meet Greece’s needs.

“We are all aware of the seriousness of the situation and the courageous efforts being made by the Greek people.”

Et le 2 mai 2010, Dominique Strauss-Kahn nous explique que les décisions prises vont avoir des effets très positifs :

“The Greek government has designed an ambitious policy package to address the economic crisis facing the nation. It is a multi-year program which begins with substantial up-front efforts to correct Greece’s grave fiscal imbalances, make the economy more competitive and—over time—restore growth and jobs. We believe these efforts, along with the government’s firm commitment to implement them, will get the economy back on track and restore market confidence. (…) A combination of spending cuts and revenue increases amounting to 11 percent of GDP—on top of the measures already taken earlier this year—are designed to achieve a turnaround in the public debt-to-GDP ratio beginning in 2013 and will reduce the fiscal deficit to below 3 percent of GDP by 2014. (…) “In addition, there will be protection for the most vulnerable groups. The reductions in wages and pensions are designed largely to exempt those living on the minimum. Social expenditures also will be revised to strengthen the safety net for the most vulnerable people. (…) The success of Greece’s recovery program will depend, first and foremost, on the commitment of its government and people. While the initial implementation period will be difficult, we are confident that the economy will emerge more dynamic and robust from this crisis—and able to deliver the growth, jobs and prosperity that the country needs for the future. “Our collective effort will contribute to the stability of the euro, will benefit all of Europe and will help to promote global financial stability and a secure recovery in the global economy.”

Wahou… Tu la sens, ami lecteur, la super réussite économique de la Grèce qui arrive à grands pas dans les prévisions de Dominique dès 2010 ?

Sautons quelques communiqués du même tonneau (des Danaïdes ?) et passons à l’époque Christine Laboulette Lagarde :

Press Release No. 11/393
November 2, 2011

Ms. Christine Lagarde, Managing Director of the International Monetary Fund (IMF), issued the following statement today in Cannes, France:

“I remain convinced that the agreement reached by the leaders of the Euro Area at their Summit last week, which includes a substantive reduction in Greece’s debt burden and additional financial support for a new ambitious program, will greatly benefit Greece by helping to restore growth and create jobs.

“I welcome the Prime Minister’s indication that the referendum which has been announced will take place as soon as possible so that the Euro Summit agreement can be implemented expeditiously.

“As soon as the referendum is completed, and all uncertainty removed, I will make a recommendation to the IMF Executive Board regarding the sixth tranche of our loan to support Greece’s economic program.”

Allez, hop, c’est reparti pour un retour de la croissance et la création d’emplois. On y croit, on y croit.

Ca c’était en 2011. A Wahshington, Chirstine Lagarde qui gagne la modique somme de 323 257 euros, auxquels s’ajoutent 57 829 euros de frais de représentation, le tout, exhonéré d’impôts, telle une vulgaire Obélixe chez les Belges, ne se faisait aucun souci sur un retour de la croissance en Grèce.

2012 : caramba, encore raté, la croissance grècque n’est toujours pas au rendez-vous et dans la rue, le peuple continue de dire qu’il n’en peut plus. Mais pas grave, Christine Lagarde ne désespère pas :

Press Release No. 12/53
February 20, 2012

Ms. Christine Lagarde, Managing Director of the International Monetary Fund (IMF), issued the following statement on February 21 in Brussels after the latest meeting of the Euro Group:

(…) “The combination of ambitious and broad policy efforts by Greece, and substantial and long-term financial contributions by the official and private sectors, will create the space needed to secure improvements in debt sustainability and competitiveness. These actions, together with a significant strengthening of the financial sector, will pave the way for a gradual resumption of economic growth.

“The success of this strategy crucially depends on full and timely policy implementation by Greece and long-term support by euro area member states. Recognizing the sacrifice involved for the Greek people, the strategy will also aim to minimize the impact on the poorest and most vulnerable. (…)

Les communiqués se succèdent jusqu’au 13 décembre 2012. A chaque fois, le Fonds se « félicite » des décisions prises pour aider la Grèce à sortir de la cata dans laquelle elle est plongée. En Grèce, où l’on gagne moins que Christine Lagarde à Washington, on ne se félicite pas des décisions prises, parce que les seuls effets que l’on y ressent, sont assez négatifs.

Fort heureusement pour Chrsitine Lagarde, les Grecs n’ont visiblement pas lu les communiqués du Fonds comme vous venez de le faire. Parce que s’ils l’avaient fait, ils auraient probablement pris la peine d’aller cramer les locaux du FMI à Washington. Histoire de faire un feu de joie, pour fêter « le retour de la croissance et de l’emploi » qu’il annonce depuis deux ans.

 

Billets en relation :

flattr this!

Source: http://reflets.info/soiree-ils-nous-prennent-quand-meme-pour-des-cons/


La triste vie des riches de niche

Monday 17 December 2012 at 09:31

Généralement aux abords de Noël, alors que la nation, ou tout au moins la partie la plus aisée, s’apprête à faire bombance, les médias s’intéressent alors aux malheureux. C’est un peu de notre tradition chrétienne qui s’exprime comme à la sortie de la messe de minuit, lorsque le bon bourgeois, pour le salut de son âme, distribue quelques pièces aux mendiants avant d’aller se taper la poularde aux marrons. C’est aussi le moment ou le froid se fait plus fort et la rue, dernier refuge, devient le cercueil glacé des sans logis. Alors le plumitif, entre deux courses aux cadeaux, se fend du papier de l’année sur les démunis, les moins que rien, les rejetés, la fange, les miséreux, ceux que l’on aurait pu devenir si l’on n’avait pas prévu notre coup.

Mais cette année, macache, les orphelins de la Sarkozie ont décidé de jouer les troubles fêtes et nous proposent un autre scénario. Point de trève pour les clients du confiseur, pas de larme de champagne aux crocodiles, les avocats fiscalistes ont lancé l’offensive avant la clôture du bilan annuel, il y a un marché à prendre, celui de la grosse thune et du transfert international, je suis sur un coup, j’investis dans le Thalys à la hausse. Top départ.

Déjà, certains, sans doute en manque d’affection présidentielle ou privés de quelque facilité particulière, nous avaient fait le chant du départ version volaille, pigeons sans tête pleurant les miettes sur le pavé parisien. La vie devenait trop dure, le travail trop cher, et la perspective de plus value incertaine. C’est vrèèèè quoaaa, ce n’est pas qu’une affaire de train de vie, mais de statut social ! Que celui qui n’a pas de Rolex me jette son premier million. Et les enfants, vous avez pensé aux enfants hein ? Comment les élever dans le respect des valeurs s’il n’est plus possible de faire fortune en 5 ans ? La fin d’un monde, quasiment une sorte de Lehman Brothers à la française, mais version molle, entre fromage et dessert, ici et maintenant, pour tout un chacun. N’importe quoi.

Mais revenons à notre foie gras. Donc, il faut choisir un lobe entier bien bombé, luisant et ferme, le découper en escalopes, bien assaisonner… Mais je m’égare. Oui cette année, la droite a une revanche à prendre, on lui a piqué son hochet, ça va chtarber sévère dans le bac à sable. D’abord, on autodétruit l’UMP. Fini L’UMP, ça sert à rien l’UMP entre deux présidentielles. Pas la peine de faire de la politique, et puis ils disent n’importe quoi. Donc, basta. Non, ce qu’il nous faudrait c’est un emblème charismatique, un enfant du peuple qui a réussi, une image subliminale pour les masses, un truc qui fait paf. Pif, paf, tu vois ? Un mélange d’Obélix et de Danton… Énorme…

Donc, ils nous ont sorti le Depardieu pour les fêtes. Remarque ça tombe bien, à la FNAC pour mon beau frère, je me demandais, et je suis tombé sur l’intégrale avec les Valseuses et Cyrano. Ça ne sera pas perdu pour tout le monde. Et puis comme dit mon boucher, le boeuf français, il peut le représenter dignement, tout à fait crédible. Donc voila-t-y pas not’ Gérard national qui rentre en combat singulier avec le premier ministre lui-même. « Tu veux jouer, tu veux jouer qu’il lui dit ? Tu veux la baston ? » Et l’autre un peu coincé dans le costard républicain qui relève sa mèche et se laisse aller à un minable « minable« . Paf le chien. Et c’est parti. Pif, paf.

Donc cette année, on regarde quoi à la télé pour les fêtes ? Les riches de niche, les clébards à Nicolas, les toutous de la Liliane des produits de beauté, les tranciliens du Paris-Bruxelles, les moins que rien de la haute, les exclus de la ristourne fiscale… Une vraie misère, un fait de société, la cata. Bières et frites. Fini l’hôtel particulier du 5ème, fini les petits dejs au Crillon, fini les soirées branchées avec top modèles, fini les cigares et les poulardes fines, fini les girlies et l’éclate de la big money. Trop triste. Remarque, finalement ça tombe bien avec le calendrier maya.

La fin du monde, je te dis.

La fois prochaine et dans la même série, nous étudierons le gavage des oies, l’élevage du cochon de batterie et la sélection des bêtes pour faire des bons produits pour votre charcuterie de quartier ou les élections. Au choix.

Bon salut, hein.

PS : Pour ceux qui se triturent le cerveau et veulent donner du sens à notre pauvre vie, je recommande la vidéo sur les rapports entre Danton et Robespierre. Tout y est dit. Danton (A.Wajda,1983)

 

Billets en relation :

flattr this!

Source: http://reflets.info/la-triste-vie-des-riches-de-niche/


Les cassandres du GIEC et le matheux têtu…

Thursday 13 December 2012 at 16:43

 

C’est à la suite de la publication de la vidéo d’Arte sur la conférence de Doha (et du pseudo débat qui eut lieu lors de cette émission) que nécessité s’est faite d’interroger le mathématicien « sceptique », Benoît Rittaud alors présent sur le plateau. Il faut savoir qu’il n’y a pas que les climatologues d’impliqués dans la recherche sur le climat : de nombreux corps scientifiques en font partie, et les mathématiciens, comme Benoît Rittaud au premier chef, avec par exemple le calcul de la température moyenne du globe. Posons bien les bases de cet entretien vis à vis du réchauffement climatique anthropique, devenu « changement » puis « dérèglement » climatique en quelques années : il est ici question de permettre à un scientifique qui a écrit un ouvrage très précis, argumenté et référencé sur le sujet, ouvrage qui conteste les discours du GIEC (relayés de façon massive par les médias dominants et les politiques), de s’exprimer librement. Rien d’autre.

Le réchauffement qui a eu lieu lors des années 80 et 90 n’est pas mis en cause par Benoît Rittaud qui se base sur de nombreuses recherches de « sceptiques » sur le climat. Ce qui est mis en cause par le mathématicien est avant toute la démarche scientifique des rapports ainsi que des modèles utilisés par le GIEC. Mais aussi le refus d’admettre des erreurs, des incohérences qui s’accumulent sur la tête des partisans d’un « dérèglement climatique » causé par l’homme et ses rejets de gaz à effet de serre, Co2 en tête. Parce que cette affaire de réchauffement-changement-dérèglement climatique mettant en cause l’humanité dans sa manière de fonctionner n’est absolument pas anodine, touche aux décisions politiques de nombreux domaines, nous enferme dans une vision du monde très particulière, il est intéressant d’entendre quelqu’un qui a étudié longuement le sujet, amène de nombreuses réflexions de fond tout en refusant de se plier à la doxa globale : un amoureux de la science qui rejette les pseudo-sciences, comme l’est la « climatomancie ». Un esprit libre, dont l’ouvrage, « Le mythe climatique » (publié en 2010 au Seuil, collection Science Ouverte), mérite une attention et une audience bien plus large que les discours enflammés et apocalyptiques des « carbocentristes », ces nouveaux écolo-prêtres qui demandent à l’humanité de se repentir, quitte à mentir au delà de l’acceptable…et détourner la science de son objectif unique : décrire la réalité.

Vous avez été comme la plupart d’entre nous un défenseur de la thèse du réchauffement climatique uniquement causé par les rejets de gaz à effets de serre humains : quand avez-vous changé de vision et pourquoi ?

Benoît Rittaud : « Défenseur » est un terme un peu fort : disons que j’adhérais passivement à l’idée, d’autant plus facilement que le climatoscepticisme n’existait pour ainsi dire pas dans les médias. Je ne m’intéressais pas spécialement au sujet, jusqu’au jour où j’ai voulu séparer le bon grain de l’ivraie. Comme beaucoup de monde sans doute, j’ai une méfiance instinctive envers les discours catastrophistes. J’étais persuadé que la source scientifique de l’alarmisme devait être beaucoup plus prudente que les annonces spectaculaires dont nous étions – et sommes encore – bombardés quotidiennement. C’est donc avec beaucoup de surprise que je me suis aperçu que la sphère scientifique était tout autant happée par cette angoisse de fin du monde climatique que les sphères médiatiques ou politiques. Il m’est très vite apparu que, malgré tout, tout cela était loin de reposer sur la seule science, encore très parcellaire et incertaine. C’était fin 2007. J’ai alors estimé que je pouvais jouer un rôle constructif dans le débat, et c’est ce qui a donné mon livre.  

Votre livre, justement, permet de découvrir des éléments très importants pour comprendre que les choses ne sont pas si simples d’un point de vue scientifique. Ces éléments sont publics, et pourtant très peu médiatisés. Il y a par exemple la fameuse courbe de hockey… Pouvez-vous nous expliquer cette histoire de courbe, et en quoi elle est importante pour comprendre la « guerre » scientifique qui fait rage sans que le grand public ne soit mis au courant de celle-ci ?

B.R : La courbe en crosse de hockey est une reconstitution de l’évolution de la température globale au cours du second millénaire, qui montre un léger refroidissement, très régulier, jusqu’au milieu du XIXè siècle, moment qui marque le début d’une spectaculaire croissance des températures, donnant à voir une courbe qui a un peu la forme d’une crosse. Publiée en 1998 dans la prestigieuse revue Nature par trois chercheurs américains, Mann, Bradley et Hughes, elle est devenue l’emblème du réchauffement climatique d’origine humaine : le milieu du XIXè siècle correspond au début de l’ère industrielle et du rejet de gaz à effet de serre, il était tentant d’y voir l’origine de la brusque inflexion dans les températures. Il a fallu cinq ans avant que deux climatosceptiques, McIntyre et McKitrick, aillent regarder de plus près la manière dont cette courbe avait été obtenue. Ils ont établi que celle-ci avait été élaborée à partir de données très lacunaires et souvent fausses, mais aussi avec un traitement statistique incorrect. Cette pièce maîtresse de l’argumentaire carbocentriste, qui fut un puissant symbole utilisé pendant des années comme preuve d’un réchauffement d’origine humaine, s’est ainsi révélée n’être rien de plus qu’un artefact sans valeur.

Il est assez stupéfiant de voir que la remise en cause scientifique incontestable de ce graphique n’a rien changé à l’approche sur le réchauffement climatique. Normalement, en sciences, on se remet en question quand on découvre des erreurs aussi importantes : comment expliquez-vous cette situation incroyable ?

B.R : Il est compréhensible que les carbocentristes n’aient pas renoncé à leur théorie sur la base de ce seul revers, si important qu’il ait été. Malgré l’opinion commune, il est courant et normal qu’une théorie scientifique possède des zones d’ombres et qu’il faille faire avec ; la science n’avancerait guère sans cette liberté de passer outre une difficulté, même grave. Les problèmes ont été ailleurs. Le premier est la manière dont les scientifiques ont réagi, en tentant de disqualifier leurs contradicteurs de façon véhémente, et en refusant de divulguer les détails de leur méthodologie ou les programmes informatiques qu’ils avaient utilisés. Le second, c’est de s’être montrés incapables de tirer des leçons pourtant simples de ce fiasco : la nécessité d’impliquer des statisticiens et des spécialistes des bases de données dans ce genre de travail, le devoir de transparence, la nécessaire modestie face à un système particulièrement complexe comme le climat terrestre, l’ouverture à la critique… à l’heure actuelle, les auteurs de la courbe en crosse de hockey n’ont toujours pas reconnu loyalement leurs erreurs, malgré toutes les évidences. L’enjeu d’amour-propre est devenu tel qu’il est peu probable qu’ils soient capables d’un tel effort avant longtemps.

A vous lire, on est presque dans une sorte de guerre de « religions » et la science n’en sort pas grandie… Dans votre ouvrage, « le Mythe climatique », vous parlez de « science pathologique » : pouvez-vous nous expliquez ce concept ?

B.R : L’expression de science pathologique a été proposée par Irving Langmuir dans un exposé de 1953. Il y mentionnait un certain nombre d’exemples de théories scientifiques fausses qui avaient réussi, un temps, à rallier les suffrages d’un nombre important de scientifiques tout à fait compétents. Il identifiait six symptômes de théorie scientifique susceptible de constituer une science pathologique : (1) un effet maximal produit par une cause de très faible intensité ; (2) la nécessité d’un grand nombre de mesures pour pallier à la faible signification statistique des résultats ; (3) l’affirmation d’une très grande précision dans les résultats ; (4) des théories extraordinaires contraires à l’expérience ; (5) des réponses ad hoc aux critiques, faites sous l’impulsion du moment ; (6) un nombre de partisans qui grimpe jusqu’à environ 50% avant de chuter progressivement à zéro. Le carbocentrisme souffre de la plupart de ces symptômes, plus quelques autres liés à la présence de considérations économiques, politiques et idéologiques.

Si l’on se penche sur  le calcul de la température moyenne à la surface du globe, là aussi c’est assez surprenant : vous indiquez qu’une majorité des stations météorologiques sont aux USA, que l’urbanisation a envahi ces stations (autrefois en pleine nature), avec du bitume et de la pollution locale, et que les statistiques sont assez étranges d’un point de vue méthodologique : a-t-on réellement une température moyenne du globe correcte à votre avis ? Parce que si tout est fait un peu de façon un peu amateur, il est quand même assez ennuyeux de nous parler de hausse ou de baisse de température sans que cela soit scientifiquement correct…sachant que la « moyenne » est un concept que vous mettez lui aussi en doute, d’un point de vue mathématique.

B.R : Un gros problème est que la température de la Terre est calculée à partir d’un réseau de stations météorologiques qui n’a pas été conçu pour cet objectif. On essaye de faire de la climatologie globale à partir d’un outil destiné à la météorologie locale. L’outil étant inadapté, il présente de nombreuses imperfections, la première étant une précision insuffisante pour mesurer ce qu’il faut mesurer. Nous parlons d’une augmentation de la température d’environ 0,7°C sur un siècle et demi : combien de stations météo de par le monde peuvent prétendre à une telle précision, et sur une durée aussi longue ? Extrêmement peu. On a donc recours à des rustines mathématiques. Il faut bien faire avec de qu’on a, mais lorsqu’il s’agit de mesurer une variation de température aussi faible, l’on ne peut que constater la faiblesse de nos moyens. D’un point de vue plus général, en effet, la notion même de température de la Terre est déjà contestable, parce que la Terre n’a pas une température homogène et qu’il n’y a pas de moyen théorique de définir une notion de « moyenne des températures » qui aurait un sens physique réel (il faudrait plutôt considérer des quantités de chaleur et non des températures). L’indicateur utilisé de « température de la Terre » est donc doublement problématique :  de graves lacunes théoriques et de graves défauts dans les observations.

Vous indiquez dans votre ouvrage, à propos des variations de températures au cours du temps (telles qu’elles sont référencées), la chose suivante : « Dans les années 20, le réchauffement marque toutefois de nouveaux points car les températures ont tendance à monter. Las ! Dans les années 70, la température recommence à baisser (une baisse amorcée en fait dès les années 40) ».   Au final, le GIEC n’arrive pas à reconnaître ces variations, alors qu’elles sont dans leurs propres statistiques. Vous allez plus loin en effectuant une courbe de température sur des décennies en jetant une pièce de monnaie, et cette courbe est en gros la même que l’on pourrait avoir aujourd’hui… Vous pouvez nous expliquer ce phénomène de variabilité des températures et des méthodes statistiques employées, les modèles informatiques des observatoires et de leur totale opacité en termes informatiques ?

B.R : Personne ne sait vraiment pourquoi la température a évolué comme elle l’a fait depuis le XXè siècle. Non pas que personne ne reconnaisse la forme de la courbe : personne, je crois, ne conteste que les températures ont stagné au milieu du siècle, qu’elles ont augmenté au début et à la fin à peu près à la même vitesse, et que nous soyons aujourd’hui sur un plateau. L’idée générale pour expliquer la stagnation du milieu du XXè siècle consiste à supposer que les aérosols ont freiné le réchauffement (en faisant en quelque sorte écran à la lumière reçue du soleil). Comme on ne sait pas bien quantifier le phénomène, on peut essayer d’en déterminer les paramètres à partir de la courbe de température elle-même. La bonne adéquation qui en résulte ne prouve donc pas grand chose, seulement qu’il est toujours possible de bien coller à une courbe en adaptant comme il faut les paramètres que l’on se donne. C’est une idée étudiée par Gordon en 1991 que la courbe de température pourrait être plus ou moins aléatoire, c’est-à-dire ne pas dépendre de quelques causes majeures mais d’un grand nombre de causes minuscules. Quoi qu’il en soit, le plateau actuel de la température globale, astucieusement baptisé « pause », marque à l’évidence que, même en ne considérant que les plus importantes, les causes de l’évolution de la température à l’échelle décennale ne sont pas toutes connues ou comprises.

Pour finir, quel est à votre sens le devenir du GIEC et de ses prédictions catastrophiques qui se révèlent de plus en plus décalées  ? Vous parlez dans un chapitre de votre livre de pseudo-sciences et de climatomancie…

B.R : Aux côtés de la science existent beaucoup de disciplines non-scientifiques qui en sont des reflets déformés : l’astrologie (pour l’astronomie), la numérologie (pour les mathématiques), l’alchimie (pour la chimie), les médecines parallèles, etc. Ce qui est remarquable, c’est que l’histoire montre que ces disciplines, regardées aujourd’hui comme de la pseudo-science, ont été initialement fondées, et même longtemps prolongées, par des chercheurs par ailleurs éminents : Ptolémée ou Kepler pour l’astrologie, Pythagore pour la numérologie, Newton pour l’alchimie… Une explication est que les scientifiques, confrontés à un objet nouveau ou complexe, peuvent avoir du mal à en déterminer les parties susceptibles d’une investigation rationnelle. Ainsi, le climat terrestre, qui compte parmi les systèmes physiques les plus complexes que nous connaissons, donne un exemple contemporain d’apparition de pseudo-science : à côte de la climatologie, discipline scientifique, se créé la « climatomancie ». Comme pour les autres pseudo-sciences, elle est d’abord l’oeuvre des scientifiques eux-mêmes.

Billets en relation :

flattr this!

Source: http://reflets.info/les-cassandres-du-giec-et-le-matheux-tetu/


A droite on sécurise l’emploi, à gauche, on voit de la flexibilité… Paradoxal ?

Tuesday 11 December 2012 at 09:06

Pour les vieux qui ont connu la franche guerre de tranchées entre droite et gauche à une époque où les blocs de l’Est et de l’Ouest se déchiraient pour savoir qui de l’un ou de l’autre imposerait à la planète sa vision d’un monde heureux et juste, voir le Medef et les journaux classés à droite parler de sécurisation de l’emploi tandis que ceux étiquetés à gauche parlent de flexibilité de l’emploi, il y a de quoi être désarçonné.

Drôle de réveil avec France Info il y a quelques jours qui évoque le début des négociations sur l’emploi entre partenaires sociaux en parlant de « sécurisation de l’emploi ». L’auditeur un peu averti sait en effet que dans cette négociation, le but recherché par le Medef est avant tout de faciliter les licenciements, ce qui est loin d’une sécurisation de l’emploi pour les salariés. Pourquoi France Info a-t-elle choisi cette appellation pour désigner ces négociations et où l’a-t-elle trouvée ? Le reste de la presse a-t-elle fait de même ? Les journaux marqués à droite évoquent ce sujet avec les mêmes mots, Le Figaro, Le Point, l’Usine Nouvelle et même l’AFP mettent tous en avant la « sécurisation de l’emploi ».

Ce terme est issu du  point de presse de la patronne du Medef le 20 novembre. Laurence Parisot en a fait un point particulier de son speech et même, un « intertitre » du compte rendu présent sur le site du Medef.

Dès les premières lignes qui suivent cet intertitre, Laurence Parisot éclaircit son propos. La sécurité de l’emploi se transforme très vite en flexibilisation du marché du travail :

il est absolument indispensable que le concept de flexibilité soit accepté. Pas simplement vaguement entendu de loin ; pas simplement caché sous d’autres mots – adaptation, souplesse, que sais-je encore.(…) Je crois qu’il est temps de – pardonnez-moi ce néologisme – de « détabouiser » le mot de flexibilité. (…) Il s’agit,  premièrement,  de diminuer l’aléa judiciaire qui pèse sur toutes les procédures – que nous soyions dans une logique de relation individuelle ou de relation collective.

Paradoxalement, l’Humanité parle de flexibilité dans son titre et l’oppose à la « sécurité » qui ne serait pas dans les plans actuels du Medef.

Un peu comme si le Medef et l’Humanité donnaient le même sens au mot « sécurité ». En effet, l’Humanité, pleine d’optimisme, semble voir dans ces négociations, un outil de sécurisation du travail pour les salariés. Pourtant, pour le Medef -et le compte-rendu de son point de presse de novembre le démontre, la « sécurisation de l’emploi » est un simple « intertitre » qui une fois développé, devient « flexibilité » et plus de facilités pour licencier.

Faire en sorte que la presse présente les négociations sur l’emploi entre partenaires sociaux comme un moyen de sécurisation de l’emploi n’est pas neutre. Cela permet de se placer, dans l’esprit des salariés concernés, dans le rôle du « gentil ». Et dans cette configuration, il n’est pas impossible que, si ces négociations devaient échouer, le Medef accuse les syndicats d’avoir fait achopper les fameuses discussion sur la « sécurisation de l’emploi« . Ça passerait mieux que « les syndicats ont fait échouer les discussions sur la facilitation des licenciements« . Pourtant, les mots ont un sens… Dit-on.

Billets en relation :

flattr this!

Source: http://reflets.info/a-droite-on-securise-lemploi-a-gauche-on-voit-de-la-flexibilite-paradoxal/


Reflets ouvre sa boutique de Goodies

Friday 7 December 2012 at 14:54

Nous l’avions annoncé depuis le début, mais par manque de temps, cela n’avait pas été fait. Voici la boutique des goodies de Reflets.info. On démarre lentement, mais cela va s’étoffer au fil du temps.

Vous pouvez dès à présent acheter des T-Shirts, une housse pour i-Pad, une casquette ou un bonnet (c’est l’hiver).

Pourquoi cette boutique ? Parce que pour éditer Reflets, nous avons une entreprise, ./Rebuild.sh qui coûte de l’argent (comptabilité). Il nous faut la faire vivre. Nous espérons aussi un jour pouvoir payer des piges pour les journalistes qui publient gracieusement, jusqu’ici, leurs articles sur Reflets.

Comme nous réalisons Reflets sur notre temps libre, le site fonctionne bien en deçà de ses capacités. Nous pourrions, si nous pouvions vivre de cette activité, publier bien plus d’articles. Ce n’est pas le cas. Notre « business model » qui repose sur le don volontaire des lecteurs n’est pas tout à fait au point. Ça marche aux Etats-Unis, pas en France, visiblement.

Pourtant, tout est là pour que cela marche. Depuis janvier, nous approchons les 2 millions de pages vues (nos stats sont brutes et pas bidonnées). Nos articles plaisent. Avec une moyenne de 75.000 visiteurs uniques par mois, nous pourrions dans l’absolu, atteindre largement le montant nécessaire pour payer les piges. Ce n’est pas le cas. Vous donnez, mais vous n’êtes pas assez nombreux dans ce cas.

Alors avec une petite boutique, on aide Reflets à avancer vers sa maturité…

C’est noël, profitez-en pour faire un cadeau qui sort de l’ordinaire…

Billets en relation :

flattr this!

Source: http://reflets.info/reflets-ouvre-sa-boutique-de-goodies/