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Radio Reflets #1

Friday 25 January 2013 at 15:54

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Écoutez Radio Reflets à partir de 19 heures, ce vendredi 25 janvier. L’émission est en public : vous pouvez venir à La Cantine pour poser vos questions à nos invités (suivez le lien pour vous inscrire).

Écouter :

Radio Reflets #1

Le thème :

« Après le printemps arabe, le printemps de l’occident contre la « dictature » des marchés ? L’émission de janvier abordera la « crise », mais celle qui est censée s’être résorbée, celle de la finance et des banques. Où en est le système financier en ce début 2013 ?Et au passage, qu’en est-il de l’état des banques aujourd’hui ? Sommes-nous à l’abri d’un nouveau tsunami bancaire et financier ? Toutes ces questions seront abordées avec les invités de Radio Reflets ce 25 janvier à 19h, des invités qui travaillent au cœur de ces mystérieux « marchés ».

Les Invités :

Animateurs : Drapher, Bluetouff, Kitetoa, …

Technique : Mael.

Hashtag : #RadioReflets1

La date : le 25 janvier de 19h à 21 h.

Le lieu : La Cantine, Passage des Panoramas, 75 002

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Source: http://reflets.info/radio-reflets-1/


Bon, ben puisque Chouard ne répond pas, parlons de son blog

Thursday 24 January 2013 at 21:16

C’est vrai qu’accuser Etienne Chouard d’être porteur d’idées d’extrême droite est vraiment dégueulasse. Il suffit d’aller sur son blog pour vérifier, que franchement, on est loin du compte. Par exemple, ce post d’Etienne, d’avril 2012 , d’une vidéo d’un charmant vieil américain qui développe des théories passionnantes sur l’extermination des juifs par les nazis, qui en réalité n’est pas ce qu’on croit. C’est compliqué comme théorie, et Etienne trouve passionnant cette argumentation, et comme il le dit : « J’ai bien vérifié : je n’ai pas trouvé une seule pensée antisémite dans cette vidéo« . On te croit sur parole, Etienne. Bon, pour ceux qui ont la flemme de visionner la vidéo,  une copie d’écran :

Capture d’écran 2013-01-24 à 20.18.34

 

C’est quoi cette histoire de statue d’Hitler en Israël ? Whaaaa, c’est vachement fin, compliqué, tu devrais regarder la vidéo, en fait, et bien vérifier, comme Etienne, qu’il n’y a pas de pensée antisémite, et que tu n’es pas toi non plus antisémite, toujours comme Etienne Chouard. En réalité, cette vidéo est un test d’antisémitisme : tu la mates, et derrière, tu découvres que tu l’es pas (antisémite). Et ici, comme le dit Etienne, pas d’antisémitisme, mais des FAITS étonnants ! Oui, les faits, quand ils sont étonnants, méritent qu’on en discute. Parce qu’apprendre par exemple que les juifs n’ont jamais…et que les généraux allemands…non…le mieux c’est de regarder la vidéo postée par Etienne. C’est vraiment chouette. C’est pas long en plus.  On la met pas non plus quand même la vidéo chez nous, parce qu’on a encore un peu de dignité, malgré tout. Si en fait on la met :

 

Tiens, je vais me resservir une 16, moi. En me demandant où j’ai bien pu ranger ma chaîne de vélo de 1986 ? Bon le cuir, ça va, je l’ai toujours. Mais la chaîne ? La vidéo, c’est  sous le titre rouge : « Comment Londres et Wall Street ont mis Hitler au pouvoir ». 

http://etienne.chouard.free.fr/Europe/forum/index.php?2012/04/12/206-appel-du-dr-rath-depuis-berlin-aux-populations-d-allemagne-d-europe-et-du-monde-entier-attention-aux-racines-nazies-de-l-ue

Pour les emballements d’Etienne, quelques traces ici ou là, tout à fait logiques et normales :

 

Capture d’écran 2013-01-24 à 19.56.52

Mais des soutiens à de grands démocrates italiens, ça n’est pas inutile non plus, quand on est un personnage public qui aime la vraie démocratie par tirage au sort et les cockers nains :

Capture d’écran 2013-01-24 à 19.56.44

Nigel Farage, ce remarquable résistant, coprésident du groupe Europe libertés et démocratie, constitué de l’UKIP britannique et de la Ligue du Nord italienne. La Ligue du Nord, ce parti si attachant, un peu comme le pitbull de mon voisin.

Enfin bref, aller chercher des poux dans la tête d’Etienne, c’est franchement bas. « Y’a qu’une dent… »

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Salut à Toi ! (#Sectes politiques : the end…)

Wednesday 23 January 2013 at 21:31

punk

Comme les commentaires d’une certaine partie de la netosphère ont afflué pour s’indigner de ces pauvres et misérables écrits traitant de la politique française, écrits qui vilipandaient les figures de la rébellion politique en carton-pâte qui sévit sur la dite sphère du « ouaibe » (commentaires plus passionnants les uns que les autres, il faut bien l’avouer) : mettons les choses au clair, et une bonne fois pour toute (non mais quand même, putain, c’est dingue ! – j’ai essayé de faire plus long et encore plus indigeste, j’ai pas réussi, NDLA)

Ici, sur ce site internet, sur Reflets, il y a plein de choses différentes. Et si tu as un bac +5 en informatique avec un beau diplôme en carton glacé (obtenu à grands coups de copiés-collés de code écrit par d’autres), diplôme que tu as offert à ta mémé (toute fière de toi) et que tu ne supportes pas que ça ne parle pas tout le temps de tes jouets préférés (les zordinateurs), c’est le même prix : C’est gratos.

Mais sache que Reflets n’est pas un mag d’informaticiens qui parle uniquement aux informaticiens. Ni un repère de spécialistes de la sécurité et de la surveillance numérique, même si ça en parle, et « pas qu’un peu bien ». Reflets c’est un site avec des types qui s’apprécient (important, crucial, vital…) et balancent ce qu’il leur plaît…de balancer. Mais ces types ont en commun quelque chose qui a dû échapper à quelques uns qui geignent à tour de bras quand on vient toucher à leurs icônes ou à leurs croyances militantes : ce sont des punks.

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Ca t’en bouche un coin, hein ?

Et ouais, tu croyais qu’ils étaient morts les punks ? Qu’ils s’étaient fait bouffer par les clebs de ton voisin à qui tu rends service (au voisin, pas aux clebs) en paramétrant sa box en échange d’une gâterie de sa nièce qui fait des études de droit ? Mais non, qui que tu sois, petit gauchiste bien-pensant, vieux ou jeune, électeur de droite en pleine crise révolutionnaire ou penseur chouardien de la démocratie 2.0, les punks ne sont pas morts. Ils sont ici. Et ils te bouffent ce que que tu penses, sans même se soucier du qu’en dira-t-on… Ca t’en bouche toujours un coin ? T’as bien raison. Petit visite guidée du monde des punks en ligne.

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Fuck you all

Il faut commencer par définir ce qu’est un punk.

Un punk, c’est quelqu’un, qui depuis 1977, est mort. Parce que le punk est né en 77 et puis il est mort en 77. Marrant non ? Le punk ne croit en rien. Que dalle. Il s’en tape la crête, qu’elle soit extérieure ou intérieure (la crête). Mais le plus important : c’est un clown. Un clown qui a décidé que la société était tellement merdique, tellement crétine, bourgeoise et hypocrite (ce qui va de pair), autoritaire, infantilisante, qu’il fait tout pour souligner cet aspect des choses. Il rote, pète en public, boit des 16 (ou des Kro, au choix) dant la rue en tirant la langue à la populace, se jette contre ses potes en criant n’importe quoi sur n’importe quelle musique, même la danse des canards.

Illustration française, à méditer sans modération.

Oui, tu as bien entendu : même la danse des canards. Et ça c’est important, internaute à la gomme qui se prend très au sérieux et croit qu’il a tout bon : le punk apprécie la danse des canards (à partir de 2 grammes d’alcool dans le sang, surtout). Information capitale, qui espérons-le, retiendra ton attention tout au long de ce passionnant article ethnologique et historique, comme seuls les sites vraiment destroy savent les produire.

Fuck you all again (and god save the queen)

Si tu as connu le réseau des réseaux avant que la chiasse du ouaibe deux zéro et ses vitrines clinquantes ne l’envahissent, tu sais que la punkitude s’y est réfugiée. Parce que dehors, c’était plus possible. Essaye d’aller commander un demi au comptoir avec une crête, un blouson en jean décoré par de jolies chaînes faites d’épingles à nourrices, tu comprendras. Et au final, le net, pour les punks, c’est pas mal aussi. Même qu’ils arrivent à continuer à y déconner sévèrement. Parce que les punks, au fond, c’est avant tout des gens qui démontrent l’absudrité du monde dans lequel on vit. D’où le slogan : « no futur ». Ca claque, non ? Et ils déconnent les punks, donc. Genre un peu surréalistes des fois. Décalés. Mais sérieux aussi. Mais sans se prendre au sérieux. Parce qu’il est à poil le punk. Tout nu comme un ver, le punk : il s’expose, sans chercher à plaire. Imagine un punk qui voudrait séduire, c’est ridicule. Exemple :

perruque-homme-punk-deguisement-rockeur-originale-

Oui, oui, on en est là.

Cet article part en eau de boudin, tu ne saisis pas ce qu’il signifie : tu es né après 1986, avant 1960, tu n’aimes pas les cachous ou ne sais même pas ce que c’est, tu détestes les mobylettes et préfères les scooters, tu kiffes grave les parfums de marque, le pape, les stars du porno épilées ? C’est bien. On t’aime. Parce que le punk n’est pas méchant. Ni haineux, surtout pas. Tout n’est qu’une affaire de mascarade. Parce que le monde est une mascarade. Et c’est cette mascarade que le punk dénonce, et comme le punk est lui-même une mascarade à lui tout seul…la boucle est bouclée.

Donc, si tu détestes les gens qui déconnent tout en cherchant à faire réfléchir, les journalistes qui boivent plus que de mesure mais n’ont pas la tévé, les Béruriers noirs, les substances qui te font comprendre qu’on est tous salement baisés pour pas mal de temps, le hard-core, les gens qui foutent la merde, les filles faciles et bêtes, la danse des canards, les néons au fluor, le punk et la mousssaka : alors, change de journal en ligne (et retourne lire l’intégral de Marx en bande-dessinée).

C’était un message d’un membre de la secte illuminée des punks de Reflets.info

Merci à tous, et à bientôt sous les cocotiers !

Yeaaaaah…
Blurp.

do-it

Au passage : lien sponsoring d’un excellent journal tout en finesse qui fait plaisir là où ça fait du bien : http://jetenculetherese.over-blog.com/article-pourquoi-j-ai-arrete-la-fac-86654484.html

Non, pas de remerciements, ce n’est pas la peine…en plus c’est vraiment gratos. Et dans le monde de l’illimité, ça n’a pas de prix.
On vous aime, on vous dit…

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Source: http://reflets.info/salut-a-toi-sectes-politiques-the-end/


Lettre ouverte à Etienne Chouard

Wednesday 23 January 2013 at 09:34

lettre-chouard

Cher Etienne,

je suis désolé des clameurs plus ou moins violentes et angoissantes qui résonnent à l’énoncé de ton nom et surtout suite aux critiques à l’égard de ta personne. Clameurs qui résultent d’un article suivi d’échanges plus ou moins agressifs sur un journal satirique en ligne, le bien-nommé Reflets. Mais je m’égare, ce n’est pas ta personne en tant que telle qui est en jeu, ni tes idées, ni ce journal, ni ma propre personne d’ailleurs, mais tes « amitiés et soutiens », et ton engagement politique. Parce que tu es quelqu’un d’agréable, de courtois, posé, intelligent, disons-le clairement, et comme nous avons une fois déjeuné ensemble, échangé nos points de vue, il me semble aujourd’hui important de rectifier certains de mes propos publiés ici qui pourraient être mal interpêtés.

Oui, tes fans interprêtent mal : mais quoi de plus normal que de voir les groupies défendre leur star aveuglément ? Ils pensent que je pense que tu es d’extrême droite ! Rooooooh, les imbéciles, pardon : les cons. Tu n’en as pas franchement le profil, au premier abord. Mais c’est vrai qu’aujourd’hui, l’extrême droite c’est difficile à définir parce qu’ils utilisent tous des discours qui étaient jusque là réservés à l’extrême gauche. Toujours est-il que j’étais honoré de te rencontrer, ce que je t’ai dit de but en blanc : je suis comme ça, très franc du collier. Je connaissais tes idées sur la démocratie par tirage au sort, avais visionné pas mal de tes vidéos, lu de tes interviews, mais n’étais jamais allé plus loin que ce seul aspect des choses : les idées, justement. Peut-on se contenter des idées ? Oui, certainement, si la personne qui les émet est d’une neutralité parfaite, ce que je croyais être le cas. Naïf que je suis !

Quelle ne fut pas ma surprise, donc, de trouver des traces assez étranges de soutiens de ta part. On me les a envoyés, c’est vrai, parce que des gens bien intentionnés cherchent à me donner des informations qui peuvent m’échapper, ce qui m’arrive parfois…il faut bien le dire. (Et puis je n’aime pas préjuger des gens qui développent des idées intéressantes en fouillant de partout à leur propos). Et là, que trouve-je ? Un commentaire élogieux de ta part sur un site faisant la promotion d’un documentaire lui-même dédié à l’apologie de Faurisson, le révisionniste de la Shoah. J’ai même fait l’effort de visionner le documentaire que je n’ai pas pu finir : quand Faurisson sort ses plans de chambres à gaz et justifie ses recherches scientifiques pour prouver qu’elles n’ont pas existé, une envie de vomir m’a empêché de rester devant l’écran. Nous avons tous nos limites, les miennes se situent là.

Depuis, ton éloge a été remplacé par un commentaire du Nouvel Obs. Mais il est resté un bon moment sur le site, ce soutien de ta part, plus d’un an si je ne m’abuse. J’ai donc continué ma recherche sur tes soutiens et amitiés. J’avais un peu tiqué, lors de notre rencontre, à propos de Soral dont tu trouvais « pas mal d’idées intéressantes », mais bon, Soral…ce n’est pas non plus un type très dangereux si on est un peu réaliste. Puis il y eut Asselineau, ce transfuge du RPFIE, le parti de Pasqua et De Viliers. Asselineau, un  ancien directeur de cabinet du même Charles, au conseil général des Hauts-de-Seine. Asselineau, un souverainiste qui ne développe rien d’autre que les idées de Marine Le Pen mais en se cachant d’être de son bord. Lui aussi, tu le soutiens.

Puis Ménard, Robert, que tu soutiens lui aussi, parce que tu le trouves « très intéressant » pour sa « défense formidable de la liberté d’expression » : Robert Ménard, ce journaliste ultra réactionnaire qui sort aujourd’hui un bouquin intitulé « Vive l’Algérie française ». On croit rêver. Et toi, de répéter : je ne fais pas de politique ! Mais si, bien entendu que tu en fais, Etienne !

Alors, dans un élan de sympathie toute fraternelle, pétri d’une naïve envie de comprendre, telles sont mes questions : pourquoi soutenir Asselineau, faire des commentaires positifs sur Soral, un éloge de Faurisson, pourquoi aller vers des partis ou des mouvements politiques précis (de la droite nationaliste) tout en déclarant ne pas « en être » (de la politique) ? Le tirage au sort ne se mettra pas en place avant des lustres. Et ses chances de parvenir à remplacer le système actuel, déjà très réduites, le seront encore plus si celui qui en fait la promotion, toi, se rapproche en permanence de ceux qui créent des barrages, des clivages, et attirent les contestataires énervés pour mieux empêcher qu’une véritable expression politique populaire et libérée des dogmes poussiéreux puisse se faire.

Si ta personne n’est pas importante, mais tes idées le sont, quel besoin de te trouver des soutiens auprès de cette droite nationaliste, ces personnalités aux discours puants (Ménard, Faurisson) ? Pourquoi aller donner ton avis sur l’Europe (tu as fait ton job au départ, en 2005 à ce niveau là, non ?), puisque c’est le système par tirage au sort qui t’intéresse ? Ce ne sont pas l’Europe ou la sortie de l’euro qui doivent te motiver, normalement : ou bien alors c’est un programme politique que tu développes ? Mais là, ça ne colle plus, n’est-ce pas ? Si ?

Je suis certain, malgré mon peu d’importance et ma notoriété très relative, que cette lettre trouvera écho chez toi et que tu y répondras avec la courtoisie qui te caractérise.

Bien à toi.

Jovan Menkevick.

 

PS (ajout du 25/01/2013) : comme de nombreux commentaires demandent les preuves de ton soutien au documentaire sur Faurisson, le révisionniste, je joins cette copie d’écran du site qui en fait la promotion, http://holocauste.com

C’est en cliquant sur « avis » que l’on trouve ton soutien, ainsi que celui d’Alain Soral et Jean Bricmont.

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Source: http://reflets.info/lettre-ouverte-a-etienne-chouard/


Mais putain, pourquoi qu’il donne pas des solutions, merde !

Tuesday 22 January 2013 at 20:12

delacroix_la_liberte_guidant_le_peuple

 

(Suite à ce titre exceptionnellement recherhé, l’auteur se donne le droit d’écrire de manière plus policée afin de rattraper les écarts constatés dans le titre)

La théorie des sectes et des églises politiques vaut ce qu’elle vaut, mais l’auteur la trouve pertinente, et c’est bien son droit (?) (oui/non : cocher la bonne réponse – êtes-vous pour la liberté d’expression: oui-non)

Il va sans dire que les adeptes des dites « sectes » et « églises » sont touchés au vif et menacent de faire sauter les locaux de Reflets (ils sont où les locaux Kitetoa, Bluetouff ?), ce qui, dans une grande démocratie comme la nôtre, est tout à fait naturel. Mais dans le même temps, les constats horribles effectués par l’auteur (himself, tellement prétentieux et méprisant qu’il parle de lui à la troisième personne, mais vraiment, dans quel monde vivons-nous ?) laissent une partie des lecteurs dépités : d’où le titre de cet excellent article, qui disons-le, vaut bien un édito de notre collègue Christophe Barbier (un édito sur les francs-maçons, par exemple ?). Car, oui, lecteur médusé, l’auteur est journaliste ! Ah saloperie ! Misère ! Mais comment fait-il ? On s’en fout : il pourrait être blogueur : de toute manière si on n’aime pas ce qu’il écrit, on le vomit en ricanant sur ses qualités professionnelles minables, et si il ne l’était pas, on le vomirait comme usurpateur. Normal : quand on déteste et qu’on est vexé, on ne compte pas. Et puis le net, c’est chouette, on peut se défouler.

Ceci dit, revenons à nos moutons, puisqu’il est au fond question de ces mamifères, certains lecteurs l’ont compris, et c’est tant mieux. Donc, après tous ces constats déprimants menant au « on-est-vraiment-dans-la-merde-ils-sont-tous-pareils-c’est-vraiment-affreux« , la question fatale tombe : mais pourquoi-que-vous-nous-disez-pas-ce-qu’il-faut-faire ? (mééééh). Oui, après tout, c’est injuste : un constat qui attaque la grande vacuité politique du seul pays s’étant doté d’un ministre du redressement productif, avec un auteur d’articles pamphlétaires (le terme article-troll traduit en bon français donne « pamphlet », NDLR) qui ne donne pas de solution aux problèmes qu’il soulève, c’est vache (on ne dit pas « c’est mouton », personne ne sait pourquoi on dit « c’est vache » et pas : « c’est mouton »). Ce manque de solutions, l’auteur, dans sa grande mansuétude, va de ce pas le combler, parce que les lecteurs le valent bien (et son chat aussi, à l’auteur).

Solution N°1

Le suicide collectif. Difficile à mettre en œuvre à l’échelle d’un pays de 64 millions d’habitants et pas moins de 40 millions en âge de voter, mais cette solution a le mérite d’être efficace et est en parfaite adéquation avec les constats ci-dessus développés.

Solution N°2

Sortir les fourches et aller à la Bastille (ou à l’Elysée, au Palais Bourbon, enfin un lieu qui représente bien l’énervement) : oui, mais il fait froid, on manque de fourches (puisqu’il n’y a plus de paysans, ou presque), et puis on est mieux au chaud sur Internet à gueuler comme des putois.

Solution N°3

On monte un parti « de la nouvelle démocratie super démocratique sans les représentants élus, avec du tirage au sort et tout-et-tout », on le fait grossir pendant 25 ans, puis on se fait élire deux ou trois députés…et heu…on…bon on laisse tomber, ça ne marche jamais.

Solution N°4

On envoie des milliers de courriers postaux aux membres des assemblées et au président-monarque, un par jour, en disant qu’on ne ne supporte plus le système représentatif qui nous empêche d’être dans une vraie démocratie, jsuqu’à qu’ils craquent. Le problème reste le prix des timbres qui est en constante augmentation, et puis en plus, plus personne ne sait encore écrire une lettre et l’envoyer par la poste. Les mails, ils s’en foutraient, leurs mails ne sont pas paramétrés et puis les filtres anti-spam c’est pas pour les chiens, hé, ho.

Solution N°5

On demande à Etienne Chouard comment faire. On applique sa méthode aidé de Robert Ménard, Alain Soral et Asselinaud et…non, c’est une blague, juste pour voir si il y en a qui suivent encore.

Dernière solution :

Se sortir ce que vous savez d’où vous savez, et proposer, dans un grand mouvement citoyen béat, une nouvelle voie politique, avec de nouvelles règles, fonctionnements et autorités. C’est beau, on en chialerait presque. Le problème : qui le fait, comment, « à combien qu’on est », et avec quels outils ? Pas simple…parce que c’est ce problème qui est central.

Le peuple, cet inconnu

Ce qui pose un peu problème (comme annoncé juste au dessus, encore un problème, diantre !), c’est que de partout, dans toutes les propositions des plus farfelues aux plus réalistes, des plus bornées aux plus ouvertes, il est toujours question du « peuple ». La démocratie perdue, elle l’est, perdue, pour le peuple. Mais qu’est-ce que le peuple ? Ca existe vraiment le peuple ? En fait, et là je demande le silence dans la salle — le peuple est une invention des élites pour mieux dominer les citoyens dans leur ensemble. Whooooooo : c’est dingue. Explications ? Explications…

A une époque, il y avait en France, des classes. Sociales, les classes. Le peuple était en réalité composé de classes sociales identifiées. Et il y avait une lutte bien identifiée, elle aussi. La « lutte des classes ». Mais le minsitre Cahuzac du budget n’y croit pas à la lutte des classes. Comme le grand patron américain qui a dit : elle a été gagnée, la lutte des classes, par le capital. Zut.  C’est ballot. Malgré tout, ça avait un intérêt : la classe ouvrière par exemple, elle pouvait faire « bouger les lignes », faire gagner des avantages, empêcher la classe dominante (possédante, donc bourgoise, pour faire simple, donc une grande partie des politiques…) de faire ce qu’elle voulait. C’était pas évident, mais ça avait du sens. Et le peuple était un peu découpé entre classe ouvrière (importante), classe moyenne (nettement moins), petite bourgeoisie, moyenne et grande bourgeoisie (toute petite), etc… et on appelait ça « le peuple ». Parfois ils arrivaient à se réunir dans une cause commune (ouvriers et un peu de la classe moyenne). Et les dirigeants ils avaient la trouille de la classe ouvrière. Et comment tout ça s’est terminé ? Et bien, de façon simple : ils ont presque enlevé toutes les usines, comme ça il n’y avait quasiment plus de classe ouvrière. Et à la place ? Heu… »le peuple », toujours. Et découpé comment ? Ben…en un énorme classe moyenne faite de plein de couches comme un mille-feuilles, avec plein de gens jaloux, envieux les uns des autres qui essayent de grimper à l’intérieur de la classe sociale en se tapant sur la tronche.

Pas con d’enlever les usines. Et de dire à tout le monde : vous êtes dans la classe moyenne.

Oui, très.

Et le peuple, en réalité, c’est un grand fatras d’intérêts divergents, de lobbies, de croyances, d’égoismes, de difficultés, de solitudes : quand il n’y a plus de classe ouvrière, qui se serre les coudes, se syndique, s’organise, mais juste une grande classe moyenne qui rêve d’accéder à la bourgoisie, ou cherche à survivre…c’est compliqué. Très compliqué.

Ah, ben merde alors…

Et la solution ?

Faut la chercher. Faut creuser. En sortant des dogmes pré-mâchés, des solutions politiques de supermarché, des utopies neuneu qui ne peuvent pas réussir.

Et puis il faut peut-être commencer par arrêter de se taper sur la gueule entre citoyens, donc, entre membres d’églises qui mangent sur nos têtes ?

Sortir des églises, des sectes ?

P’têtre bien…hein…mais chacun fat ce qu’il lui plaît. Après tout : on est en démocratie :-) Une dernière chose ne ferait pas de mal non plus : déconner un peu, se prendre moins au sérieux et apprécier le second degré.

On appelle ça « l’humour ». La période est-elle à ce point critique et sensible pour que même l’humour ait disparu ?

Houla, l’auteur retourne dans sa grotte : on ne sait jamais…

P.S : Pour tous ceux qui parlent d’articles ou billets « Trolls », allez donc lire la définition de ce qu’est un pamphlet, vous verrez, c’est vieux, et ça fait sens. Un peu, quoi :-)

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Source: http://reflets.info/mais-putain-pourquoi-quil-donne-pas-des-solutions-merde/


Les églises politiques et les sectes révolutionnaires de gauche

Tuesday 22 January 2013 at 12:56

sectes-eglise-gauche

Comme l’ambiance est au beau fixe sur Reflets, que la sérénité des débats est parfaite, il est important de continuer sur la même lancée. Mais quelle est donc cette lancée, se dit le lecteur attentif et perspicace ? Mais celle d’essayer, tenter d’analyser le fonctionnement politique français, pardi ! En partie, bien entendu, mais d’autres articles ont été produits antérieurement, articles qui nous l’espérons permettront aux « fans-boys » énervés de comprendre que Reflets ne roule pour personne, ce qui est bien dommage pour tous-ceux-qui-aimeraient-que-ce-soit-le-cas-afin-de-prouver-qu-on-est-des-grosses-merdes-incompetentes-qui-roulent-pour-la-cia-l’ultra-gauche-leurope-les-politiques-place-l’intelligencia-parisienne-la-presse-a-la-solde-du-pouvoir-les-tenors-du-systeme-en-place-et-ta-mere.

[Oui, le style est décidément effroyable, digne d'un gamin de 15 ans, c'est lamentable. Puissions-nous un jour grandir dans nos têtes et écrire comme les journalistes économiques du quotidien "Le Monde"…]

Si parler des sectes politiques est un exercice dangereux pour son e-reputation (mais comme la réputation de Yovan Menkevick, ce crypto-trotskiste d’extrême droite, anarchiste-gaulliste proche du FN et qui soutient Mélenchon, notoirement fouteur de merde est déjà faite, donc on s’en fout), il faut aussi parler dans le même temps des églises politiques. Parce que tout est affaire de religion au pays des lumières, vous savez, ce pays qui prétend avoir abattu la monarchie pour instaurer une république démocratique ou chacun est libre et égal en droit, alors qu’il a en réalité instauré une monarchie parlementaire basée sur la reproduction des élites. Dans ce pays qui brandit la laïcité comme d’autres brandissent Dieu, la politique, c’est une religion. On croit ou on ne croit pas, on adhère au dogme ou pas. Petit tour des grandes églises politiques en 2000 signes. Et des sectes de gauche très à gauche.

Les deux gardiennes du dogme : UMP et PS

Comme il y a le catholicisme et l’orthodoxie, deux grandes églises reconnues qui partagent un dogme commun mais pas tous les rituels ni les habitus, les deux grandes églises politiques françaises UMP et PS sont aujourd’hui détentrices du plus grand nombre de disciples et se partagent le pouvoir. Elles ne jurent que par une bible, commune, qui contient pas mal de choses dont « l’Europe du marché commun », le « libéralisme économique » et « l’Etat surpuissant ». Pour la première (l’UMP), la nuance dans le dogme est celle qu’on pourrait intituler « conservatisme libéral », pour la deuxième, celle du « social-libéralisme ». Mais le social est aussi en partie intégré dans le dogme UMP, comme certains conservatismes le sont dans l’église PS. La croyance commune de fond reste donc celle que l’économie de marché est centrale, que la régulation d’Etat est à appliquer, mais seulement pour certains concepts. Les deux églises ne peuvent bien entendu envisager de laisser leurs ouailles contester le dogme et imposent ainsi une contradiction terriblement injuste pour tout le monde : Le libéralisme étatique. Houla, mais c’est très bizarre ce truc, on dirait un oxymore, non ? Oui, c’en est un, et tout à fait assumé au pays du fromage qui pue : on est libéral dans l’économie, le plus qu’il est possible, en adhèrant à tous les traités européens les plus dérégulateurs et favorables à la seule (ou presque) circulation des marchandises, de la finance, tout en imposant un Etat fort et omniprésent pour le reste. Un Etat qui contrôle et régule la population dans le maximum de ses comportements, activités, fonctionnements, et organisation.

Ces gardiens de l’ordre établi, ces deux églises règnent donc sur le pays et comme avec toutes les églises prises dans des schismes, se tapent dessus sur des détails : ici les homosexuels, là un détail fiscal, ou ailleurs, des modes de calcul sur les aides aux entreprises. Les églises ont leur pape ou leurs saints : à l’UMP c’est un grand type avec une casquette, remplacé un temps par un petit excité monté sur talonettes, à gauche c’est un mec avec un chapeau et une écharpe qui grimpe une colline. Le principe est de toute manière toujours le même : protéger l’église, la faire durer, empêcher les infidèles de venir l’attaquer, renouveler le message de vérité et de promesse de grâce éternelle, réactiver les guerres dogmatiques pour occuper les foules. Bien. Mais qu’en est-il des sectes de gauche, puisque l’article voulait parler des deux concepts (ce qui est mal de faire ça pour un journaliste, espérons qu’il ne soit pas encarté, le pauvre…) ? Nous y venons…

Les sectes des gauches révolutionnaires

Comme il est expliqué dans le précédent article sur les sectes politiques, point besoin de revenir sur leur définition. Mais si les sectes UPRistes (oui, l’UPR est bien l’Union Populaire Républicaine, pas l’Union pour la République, mea culpa, c’est corrigé), Soraliennes et Chouardiennes sont construites sur le culte de la personnalité et d’un dogme unique, à l’extrême gauche, c’est-à-dire « la gauche révolutionnaire », c’est plus compliqué. Parce que les sectes politiques d’extrême gauche sont plutôt discrètes. Prenons le Parti des Travailleurs : qui connaît le PT ? Pas grand monde en réalité, et pourtant il bosse dur depuis longtemps. Avec comme procédé central, l’entrisme. Rentrer dans les structures : administrations, syndicats… Leur gourou était Lambert (ils se nommaient les lambertistes à l’époque, normal), il est mort, et le nouveau gourou est discret. En réalité, tout le monde s’en fout parce que le vrai gourou de la secte du PT est mort, mais bien avant Lambert. Ah bon ? Ah, mais oui, le grand gourou d’origine qui a eu la Révélation et qu’on adule ? Parfaitement, c’est tout à fait ça. Et c’est qui le gourou mort ? Trotsky. Léon de son prénom… Whoooo, ça fait peur, vachement intéressant ça, hein ? Des idées super puissantes…

Oui, enfin, non : la dictature du prolétariat est au centre du discours des trotskistes, c’est très construit, un peu vieillot, mais discuter avec l’un de ses adeptes fait toujours froid dans le dos. Un je-ne-sais-quoi de totalitaire : et puis le peuple, nous allons y revenir plus tard, dans d’autres articles sur la « vraie démocratie » de Chouard et d’autres,  c’est un peu fumeux comme concept, et très facile à manier aussi (le concept, surtout).

Il y a donc d’autres sectes, comme Lutte Ouvrière, avec Arlette qui a passé le flambeau, ça ne marche pas bien le passage de flambeau d’un gourou à un autre. Pareil pour le NPA, qui sans son facteur fait des poutous poutous pas très convaincants. Bref, les sectes politiques de la gauche révolutionnaire sont vieilles, usées, exitsent peu sur le réseau des réseaux (normal, puisque le net est une engeance du système capitaliste, le net c’est le mal) et se sont fait aspirer en partie, pour l’une d’entre elle (le NPA), par une église réformiste. Ah bon ? Il y aurait des évangélistes aussi, des églises protestantes ?

Mais bien sûr, et l’église réformée protestante de la gauche, c’est le Front de Gauche, mon gars ! Plein de petites sectes ou branches de l’église PS ainsi que l’église communiste se sont massées autour d’une nouvelle église réformiste évangéliste : Le Parti de Gauche. Avec à sa tête, un pasteur au verbe haut qui insuffle l’esprit sain de la vraie gauche dans tous les esprits lors de ses grands messes : Mélenchon (chon-chon).

Le pasteur du « tous-ensemble » qui a passé 25 ans à roupiller dans l’église PS, et a su durant cette période devenir ministre du culte PS (ministère de l’enseignement professionnel avec le prêtre social-libéral Jospin) est un sacré évangéliste ! Avec lui, le salut est à portée de main…sauf que personne ne sait bien pourquoi il n’avance en réalité que le discours de l’église PS d’avant le concile de 1983 (qui modifie la doctrine PS et lui permet de devenir une église respectable et reconnue de l’orthodoxie établie).

Bref, vous l’aurez compris, les sectes et partis politiques ne trouvent pas grâce à nos yeux à Reflets. Il faut dire que le culte, les dogmes, les prêtres, les hommes providentiels, ce n’est pas trop notre tasse de thé. Mais la politique n’est pas qu’une histoire de partis montés sur des bibles, quand même ? Si ? Allons, allons, il doit y avoir des moyens de faire de la politique, de proposer des modes de fonctionnements différents, des améliorations positives crédibles sans avoir besoin de valider les thèses des uns ou des autres, se rapprocher d’untel ou adhérer ici ?

Le Parti Pirate…ah…le Parti Pirate…Cet OPNI… (Objet Politique Non Identifié)…il faudrait en parler. Ce sera fait sous peu. Mais c’est encore un parti, n’est-ce pas ? Oui. Encore. A suivre, donc…

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Source: http://reflets.info/les-eglises-politiques-et-les-sectes-revolutionnaires-de-gauche/


Les sectes politiques et leurs gourous : Soral, Asselineau, Chouard

Monday 21 January 2013 at 16:19

vignette-sectes-politiques

 

Ca commence à lasser sérieusement d’avoir, à chaque article qui traite de politique ou d’économie, les commentaires enflammés des soutiens de certains « courants politiques » plus ou moins obscurs. Comme à chaque fois que la situation est bloquée, la corruption à son plus haut niveau, des sauveurs se pointent, avec des analyses et des solutions « géniales » et facilement compréhensibles. Sont-ce des partis politiques ? Des penseurs politiques ? Non, ce n’en est pas. Parce qu’ils contiennent plus de composants définissant une secte qu’un parti politique en tant que tel. Explications.

L’UPR, Egalité et Réconciliation et…Chouard

Pourquoi ces trois là ? Simplement parce qu’ils sont liés, attirent des soutiens très similaires, voire « collectent » les mêmes aficionados. Mais parce qu’aussi, au delà de leurs analyses et constats très parallèles, leur fonctionnement est à chaque fois celui d’une secte. Prenons l’UPR. L’Union Populaire Républicaine, dirigée avec maestria par le formidable Asselineau : ce parti qui ne veut pas se définir véritablement à droite, veut traverser les courants et réunir des gens autant de droite que de gauche, a une certaine audience grâce à son chef, disons plutôt son gourou.

Un gourou ? Oui, un gourou : comme dans les sectes, l’UPR n’existe que par les analyses et conférences de son gourou. Le gourou disparaît, l’UPR disparaît. L’UPR a des croyances, comme toute secte qui se respecte. Et ce n’est que la croyance centrale qui motive l’UPR. Si dans une secte c’est la croyance que nous allons rejoindre un paradis sur une autre planète en priant le soleil et en se suicidant tous en chœur dans une forêt (le Temple solaire, par exemple), l’UPR croit qu’on peut enfin sortir du marasme politique et économique en quittant l’Europe et l’euro. C’est tout. Sans exagérer. Il suffit de suivre les propositions de l’UPR sur leur site, visionner des conférences du gourou, et vous saurez que :

1) Tous nos problèmes viennent de l’Europe, il faut quitter l’Union européenne
2) Pareil pour l’euro, il faut quitter l’euro
3) Tout peut fonctionner de nouveau super bien en suivant les points 1 et 2

Et comme l’UPR n’a pas de programme, puisque c’est une secte, ni véritablement d’engagement précis au delà de son dogme sectaire, et bien chaque question un peu tendue trouve une réponse par un système référendaire. Exemple : le contrôle aux frontières. Que dit l’UPR ? Hummm… Lisez-plutôt, grâce à cette question « L’UPR veut-elle rétablir des contrôles aux frontières ? »

« Il n’y a plus de poste de contrôle de police et de douanes à Tourcoing, Kehl, Menton, Hendaye, etc. C’est ce qui permet à des dizaines de millions de personnes d’entrer et de sortir du territoire national par la Belgique, le Luxembourg, l’Allemagne, l’Italie ou l’Espagne, quelle que soit leur nationalité et sans aucun contrôle.(…)Une fois que les Français auront récupéré leur souveraineté, il leur appartiendra de décider ce qu’ils veulent par des élections en matière de contrôles aux frontières, en matière de circulation des personnes, comme en matière de circulation des biens, des services et des capitaux, et d’y appliquer les lois de la République. Ces lois seront soit sévères, soit modérées, soit laxistes en fonction de ce qu’une majorité de Français aura librement décidé, au vu de la libre confrontation des programmes et des analyses »

Et oui, le bon peuple va décider, l’UPR, lui compte les points, même si en gros il a son idée, mais il ne prendra pas le risque de faire par lui même. Et ça continue comme ça avec l’immigration : « Quelle est la position de l’UPR sur l’immigration ? »

Les constats, dans la logique du dogme de la secte (c’est l’Europe, juste l’Europe) :

« C’est Mme Reding, par exemple, qui a condamné publiquement la France à l’automne 2010 pour les renvois groupés de Roms bulgares et roumains chez eux, en annonçant que la Commission européenne allait déclencher une procédure d’infraction en justice contre la France pour violation du droit européen dans cette affaire. »

Et oui, l’UPR est mécontente que l’UE ait attaqué Sarkozy pour ses trains de Roms…

Mais comme d’habitude avec la secte et son dogme unique, il faut juste demander « quelle politique veulent les Français sur l’immigration » :

« (…)conformément à sa Charte fondatrice, l’UPR appelle en revanche tous les Français à se réunir provisoirement, au-delà du clivage droite-gauche, dans l’objectif fondamental de faire sortir la France de l’Union européenne AFIN DE REDONNER AUX FRANÇAIS LE CHOIX DE LEURS POLITIQUES, en matière d’immigration comme en matière économique, monétaire, sociale, diplomatique, militaire, etc.

une fois que la France aura quitté l’UE et aura récupéré la plénitude de sa démocratie, l’UPR appellera alors les Français, à l’issue de débats vraiment démocratiques, à décider par leurs votes de la politique qu’ils entendent adopter collectivement, en matière migratoire. »

Il suffit donc d’une majorité de 51% (de suffrages exprimés des gens en âge de voter) par exemple, après un débat « vraiment démocratique » (sic) pour se décider sur la politique d’immigration (une fois le retour à une France toute seule et super souverainiste) accompli. Ca donne envie, hein ? Enfin, pas si certain, parce que la réponse risque d’être assez…bizarre. Mais bon, comme la démocratie c’est demander au peuple ce qu’il veut, tout en ne lui donnant pas non plus autre chose que le droit de répondre à des question…

Et les autres, Soral avec E&R par exemple ?

Faisons simple et efficace sur le cas d’E&R : cette association qui n’est pas un parti politique, est la secte d’Alain Soral, son gourou. Sans Soral, plus d’E&R. Tout ne tient que par lui et ses analyses « décoiffantes », la plupart du temps orientées autour de thèmes comme ceux, au choix : du complot sioniste, du lobby juif, de l’impérialisme judéo-américain, de l’empire financier, etc… Bien entendu, comme avec Asselineau, certains constats ou analyses de la situation ne sont pas totalement délirants ou faux, mais en bonne secte bien carrée, E&R, par la voix du gourou Soral demande, lui aussi de retrouver la souveraineté perdue, redonner le pouvoir au peuple : trois ou quatre constats simples, une ou deux solutions, et ça roule.

Soral est un ancien marxiste tendance trotskiste, militant communiste, qui a basculé au Front National au milieu des années 2000. Il semble que ce basculement se soit opéré suite au déchainement médiatique contre Dieudonné et son sketch sur les juifs orthodoxes. Soral a réalisé, dit-il, que les vraix « rebelles au système établi » étaient au FN. Mais il s’en est écarté ensuite, pour monter son collectif E&R. Soral manie la dialectique à la perfection, brosse la géopolitique à grands coups de pinceaux, sans nuances, et soutient toujours ceux qui s’en prennent : à Israël, aux multinationales, au « lobby juif », à la classe dirigeante, à l’Europe, au sionisme. Il soutient aussi sans nuances des dirigeants autoritaires pourvu qu’il réunissent quelques uns de ces critères. Petite présentation issue du site, qui résume bien le parallèle avec le courant UPR du ni-gauche-ni-droite (mais là marqué par le rejet et une conjonction étrange entre les valeurs et le travail…)

Égalité et Réconciliation (E&R) est une association politique « trans-courants » créée en juin 2007.

Son objectif est de rassembler les citoyens qui font de la Nation le cadre déterminant de l’action politique et de la politique sociale un fondement de la Fraternité, composante essentielle de l’unité nationale.

Nous nous réclamons de « la gauche du travail et de la droite des valeurs » contre le système composé de la gauche bobo-libertaire et de la droite libérale.

Et ouais, tout est devenu possible…

Chouard ?

Venons-en à Chouard, puisque la secte à Soral n’est pas bien intéressante tellement son discours est proche d’une extrême droite qui aurait bouffé Marx et Chavez, et conforté des alliances qui la rangent clairement comme un produit politique de type « rouge-brun ».

Oui, Chouard… Il est sympathique le petit prof d’éco et de droit d’Aix en Provence, et puis il innove, propose un autre système, plus juste, « véritablement démocratique ». Donc, c’est du tout-bon, n’est-ce pas ? Ah, bien entendu, si on en reste aux conférences sur Youtube, à la surface des propositions et qu’on ne creuse pas plus loin. Parce que si l’on creuse, il y a beaucoup de points très dérangeants chez Chouard. Mais alors, très très dérangeants. Et puis sans Chouard, pas de chouardisme, encore un gourou, même si bien entendu il s’en défend. Il n’a pas monté de secte, la secte s’est montée d’elle même, il n’a rien eu à faire pour ça. Ses sympathisants sont très emballés, limite agressifs si on critique leur gourou. Ou ses idées.

Et ses idées ? Oh, comme avec les autres sectes politiques, il n’y en a pas des masses, restons simple, une seule avant tout : la démocratie par tirage au sort. On ne va développer plus loin, chacun peut aller écouter Chouard à ce propos sur le net, il y a tout ce qu’il faut. L’Europe est aussi chez Chouard le grand méchant loup à abattre. D’ailleurs il participe à des meetings de l’UPR et fait des déclarations emballées sur les conférences de la secte républicaine qui transcende les courants droite-gauche. Mais il peut aussi soutenir Faurisson, le révisionniste.

Oui, parce que Chouard aime la Vérité et pense que la sphère médiatique est asservie, totalement au pouvoir en place, ou tout du moins à la pensée dominante. Donc tout ce qui sort de cette pensée peut être intéressant, même les révisionnistes. Ou les Soral (avec les idées duquel il est « assez d’accord »). Chouard est donc traité de personnalité d’extrême droite, puisque ses accointances avec des courants très proches de cette veine politique est avérée. L’est-il, d’extrême droite ? Est-ce bien intéressant, puisque le fond de l’affaire Chouard n’est pas qu’il appartienne à l’extrême droite ou non, mais : que fait-il, que veut-il, que faire avec ses idées, et pourquoi s’acoquine-t-il avec des sectes très peu recommandables ? Et là, on coince vite, parce que Chouard est un utopiste qui se méconnaît et refuse d’admettre que rien ne peut permettre à son système basé sur la démocratie grecque de voir le jour. Et au delà, savoir si ce système ne comporte pas de grands dangers. Comme celui d’une dictature des plus motivés…

Expliquons-nous brièvement, de façon synthétique : dans le système de Chouard, vous vous présentez et vous pouvez être élu par tirage au sort. Tous ceux motivés par l’action politique vont donc se ruer. Ceux des plus « faibles », les moins au fait de la chose politique n’iront pas. Sans compter ceux qui n’auront pas le courage. Puis, de nombreux problèmes se règleront par des référendums, comme avec l’UPR : le peuple déciderait. Mais à 51%, sur un sujet très sensible, comme l’immigration, ou des décisions touchant au social, la population risque de se retrouver coupée en deux, non ? Et la dictature des forts en gueule et des plus habiles risque de se mettre en place. Mais le gourou s’en moque un peu, et ses soutiens aux leaders de sectes de la droite souverainiste en sont la parfaite représentation : Chouard est dans son monde, ses idées, et si il trouve une aide ou une écoute dans des recoins puants, il les prend quand même. Quand il doit se défendre d’être d’extrême droite, sur son site, il le fait de manière tordue, avec une définition de l’extrême droite scolaire et décalée. Quant à ses réponses sur les problématiques qui motivent l’extrême droite, il met tout en vrac (la parité, la peine de mort, l’immigration) et renvoie à un référendum. Populiste ? Oui, très certainement. Avec une confiance naïve et aveugle dans ce qu’est le peuple (français), qui frise la stupidité.

Il ne veut pas faire de politique, dit-il ? Oui, mais il en fait quand même. Sans parti, mais avec ses conférences, déclarations, soutiens, rencontres etc…

Le soutien à Robert Ménard (cliquez sur le lien, ça vaut le coup) à 2:20…est vrai moment d’anthologie.

Alors, peut-être que les idées de Chouard, d’un point de vue institutionnel, organisation de la société ont un intérêt, mais le personnage et sa façon de penser le monde, ses amitiés n’inspirent guère : les pires systèmes autoritaires l’ont toujours été avec le soutien de la majorité de la population, et pour le bien de cette même population…

Le Parti Pirate n’a pas été mentionné dans cet article : il ne semble pas être une secte, mais un véritable parti. D’ailleurs, sans un leader, le PP marche très bien. Enfin, très bien c’est vite dit. Disons qu’il essaye, mais avec des glissades peu élégantes parfois, glissades qui tirent vers Marine, Soral, Asselineau et Chouard sans beaucoup de vision politique. Mais on ne peut pas leur en vouloir, en tout cas pour leur intérêt envers Chouard : il est très difficile de ne pas adhérer et ne pas suivre le personnage, au départ, si l’on ne creuse pas.

La prochaine fois : les sectes des gauches super à gauche :-)

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Source: http://reflets.info/les-sectes-politiques-et-leurs-gourous-soral-asselineau-chouard/


Le contrat social, l’état de la démocratie française et nous

Sunday 20 January 2013 at 20:00


Il semble évident qu’un gros problème s’accentue année après année, et risque d’amener la société française à des extrêmités très ennuyeuses. Ce gros problème est celui du contrat social, avec lequel la classe politique s’est totalement torchée. Il en résulte une démocratie représentative dégradée, composée d’une classe dirigeante fortement contestée, voire haïe par les citoyens.

 neo-fasciste

Un contrat social, c’est quoi au juste ?

Pas grand chose en fait, mais c’est comme ça que s’est montée l’affaire en France après que la révolution n’eut pas trouvée grâce aux yeux de la bourgeoisie, bourgeoisie qui sut récupérer de manière forte adroite la fameuse « démocratie » (à opposer à la monarchie qui fut mise à bas).

Oui, il y a plusieurs démocraties en réalité, et la nôtre, est « représentative », pas directe. Le peuple (nous), délègue donc son pouvoir à des « représentants » élus, et pour dire vrai, en France, à une classe sociale bien particulière, celle de la petite, mais surtout moyenne et grande bourgeoisie. Pas des représentants des couches « inférieures » de la population. Non. de la bourgoisie. C’est ainsi. Depuis le début et surtout depuis 20 ans. Et ce fameux contrat social alors, qu’en est-il ? Il en est que le peuple passe un contrat avec les élus qui les représentent pour qu’ils servent au mieux la cause du « plus grand nombre », celle du peuple (encore nous). Le peuple donne donc le droit à ses représentants politiques de « faire au mieux », et en échange, il accepte de suivre les lois ainsi que leurs décisions (aux gouvernants). Mais un contrat va dans les deux sens : les gouvernants ont obligation à écouter le peuple, il ne peut donc se hisser au pouvoir et gouverner que si et seulement si ses actions sont en accord avec ses promesses, promesses que les électeurs ont validé dans les urnes.
Simple, non ? Pas si certain.

Où en est le contrat social français ?

Il est mort et enterré, et de nombreux penseurs de la chose (politologues, philosophes, historiens, etc…) en sont convaincus et s’en inquiètent. Pourquoi est-il mort ? Parce que l’élite gouvernante a rompu ce fameux contrat social, sans le dire, de façon insidieuse. Comment a-t-elle fait ça, l’élite gouvernante ? Oh, par une succession de manœuvres qui ont mené à un reniement des engagements qu’implique le contrat social. Pour faire simple et clair : si les politiciens ont toujours effectué des promesses qu’il ne tenait pas toujours entièrement, une partie importante de ces promesses était quand même mise en œuvre après l’élection, au cours du mandat présidentel. Des choses assez précises comme l’abolition de la peine de mort, la hausse des salaires, la baisse du temps de travail, les baisses de charges des entreprises, baisse des impôts, etc… Depuis quelques années, disons une dizaine, les promesses politiques de tous ordres ont pour leur grande majorité été abandonnées dès le mandat débuté, ou au cours du mandat.

Mais pire, des décisions à l’opposée des promesses sont prises. Dans le même temps, la population est sommée de continuer à se plier aux décisions de la classe politique au pouvoir, à se soumettre à l’action gouvernementale alors que ses décisions vont dans le sens inverse de ce pourquoi les électeurs ont voté au moment de l’élection. Le contrat est donc rompu : par la classe dirigeante, qui ne tient pas son engagement, celui de représenter la population au mieux et en accord avec une politique établie, présentée au suffrage populaire des urnes.

Houhou : mais alors, « on » pourrait demander une révision du contrat ?

Absolument, puisque comme avec tout contrat, si une partie ne tient plus ses engagements, l’autre partie peut demander son annulation. Pour, par exemple, signer avec un autre contracteur, ou pour signer un autre type de contrat. C’est bien là que les mots de « révolution », de « changement de constitution », de « changement de régime » surviennent dans la discussion. Parce que quand le contrat social ne tient plus, le système politique ne tient plus non plus : les bases de la société, ce pour quoi la population a signé, sa liberté, sont bafouées. Et le peuple a le droit de révoquer ceux en qui il a déposé sa confiance. Le grand problème est le suivant : mais qui peut demander la révision du contrat ? Le peuple, ce n’est pas très précis quand même… Vrai. On peut donc avoir un contrat social totalement rompu, comme c’est le cas actuellement, des citoyens qui en sont conscients, le disent…et personne pour le faire savoir, ni pour activer quoi que ce soit qui pourrait demander des comptes à ce niveau là. Il faudrait en réalité que ce soient les représentants eux mêmes, une partie tout au moins, qui le fasse savoir et bloque l’appareil représentatif avec comme revendication : « changeons la constitution, changeons de régime, puisque ceux-ci ne sont plus en mesure d’assurer le contrat social. » Bizarrement, chacun sent bien que cela n’arrivera pas. Parce que ceux qui ont brisé le contrat social sont bien entendu ces fameux représentants. Et ce système politique, cet « état de fait anti-démocratique » basé sur un contrat social entièrement rompu les nourrit toujours, et surtout ne modifie pas, jusque là, leur situation…très confortable. Excessivement confortable.

On peut envisager que cette situation explosive débouche sur un changement ?

Oui, c’est à peu près certain : le contrat social, s’il n’est plus respecté par les représentants pousse de toutes les manières la population a réagir, parce sa situation deveint majoritairement intolérable. Et bien entendu, en France, plusieurs solutions peuvent être envisagées. Celle de la « révolution populaire » (avec des grandes manifestations, des grèves générales, des actions fortes et physiques, soutenues par une demande de changement de régime, avec des heurts violents ou pas) semble franchement fantaisiste. Pourquoi donc ? Il faudrait plusieurs articles pour démontrer cette théorie, mais disons que dans un pays qui vote de façon massive, soit pour un réactionnaire libéral et conservateur ou un social-libéral dirigiste, avec moins de 8% d’employés syndiqués, on est en droit de se demander quelles volontés révolutionnaires, même un tant soit peu importante peuvent se créer. Sachant aussi que la « volonté d’embourgeoisement » d’une grande partie de la population, et plus particulièrement la jeunesse, qui bien qu’accablée par le système, rêve avant tout d’avoir le confort matériel de ses parents, ou mieux…Reste donc une autre option, elle beaucoup plus réaliste et déjà vérifiée au cours de l’histoire, et actuellement en plein essor dans d’autres pays européens : le vote populiste d’extrême droite. Pour dire les choses plus clairement : le vote fasciste. Ou néo-fasciste : ne heurtons pas les esprits sensibles qui pensent que le fascisme est conditionné aux camps de la mort, à l’établissement de la Gestapo, aux croix gammées etc…

Le changement, ça va être le néo-fascisme (ou soft-fascism, in english)

C’est quoi cette bestiole là, le néo-fascisme ? Pas grand chose, en réalité, mais ça peut faire mal (mais pas à tout le monde, bien entendu). Le néo-fascime est une politique avec des bases identiques au fascisme (qui provient d’Italie, rappelons-le), mais ne se nomme pas comme tel. C’est une politique qui met au centre de son discours et de ses actes quelque points faciles à reconnaître : la discipline (donc l’autorité, qui a été perdue, hein, bien entendu), quelle qu’elle soit, puis la souveraineté du pays (nous ne sommes plus chez nous, nous ne dirigeons même plus notre pays puisque les dirigeants avant nous se sont vendus à d’autres : l’union européenne, le lobby juif, les états pétroliers, la finance internationale, cochez selon vos préférences), l’exaltation de la nation, de la mère patrie (proche de la souveraineté, mais là c’est au sujet des origines et des « vrais français » opposés aux autres), donc du nationalisme pur chèvre, et un Etat fort. Fort, mais allégé, parce que l’Etat ne peut pas tout, et surtout, l’Etat ne peut pas prendre en charge « toute la misère du monde ». C’est donc un Etat performant, qui protège contre les ennemis (puisque le néo-fascisme est convaincu, comme le fascisme, qu’il y a des ennemis : intérieurs, mais aussi extérieurs), mais qui au delà de son rôle central de garant de la sécurité des citoyens, est prêt à écouter le peuple, à le laisser décider de plen de choses : le néo-fascisme sait, quand il obtient le pouvoir, poser les questions qui l’intéressent, des questions bien vicieuses et clivantes, en accord avec les craintes de la population. Quelques exemples de questions posées au peuple (avec garantie que la répponse sera « oui ») ?
- Pensez-vous, qu’en cas de crime sur un enfant, il faille rétablir la peine de mort pour le criminel ?
- Voulez-vous une surveillance accrue d’Internet afin de faciliter les arrestations des terroristes et des pédo-criminiels ?
- Voulez-vous que des milices citoyennes aidées des forces de police puissent prévenir les crimes et délits
- Voulez-vous que les personnes de nationalité étrangère ne puissent plus bénéficier des aides sociales ?
- Faut-il être français depuis au moins 10 ans pour bénéficier des prestations sociales ?

Etc…

Pourquoi ça pourrait marcher comme ça ?

Parce que le contrat social aujourd’hui rompu est seulement dénoncé par les néo-fascistes. En appuyant aussi sur la dénonciation de la politique économique d’austérité, qu’ils ont aussi reprise à leur compte. La mondialisation, dénoncée, elle aussi par les néo-fascistes, comme l’Europe technocratique et l’euro. En réalité les néo-fascistes sont dans plusieurs partis politiques ou organisations, mais savent réunir de nombreuses voix : celles des classes ouvrières, ou du nouveau prolétariat (une majorité de personnes au smic ou moins, dans des métiers difficiles, sous pression, déclassés) mais aussi désormais celles de classes moyennes qui n’ont de moyenne que le nom, puisqu’elles travaillent dans des domaines normalement plutôt bien considérés, avec des salaires décents, mais qui, aujourd’hui, ne sont plus du tout suffisants pour vivre correctement. Les 1750 euros de « salaire médian » en bavent, ne bouclent plus les fins de mois et commencent à se demander si tout ça a bien un sens… Ils savent que le contrat est rompu, que la classe dirigeante les a trahis et continuera à les trahir. Alors pourquoi ne pas essayer ceux qui promettent de remettre de l’ordre dans tout ça ? Il y a l’un de leurs partis qui a talonné un président sortant quand même, aux dernières élections : ça pourrait marcher la prochaine fois, non ?

Oui, ça pourrait marcher. Et si le pouvoir au manettes ou dans l’opposition ne fait pas quelque chose pour renouer avec le contrat social, ça va même marcher tout court. Et là, le nouveau contrat social risque d’être un peu particulier. Mais certains disent qu’il faut « essayer », alors…

 

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Le retour du #Mega merdier de Kim

Sunday 20 January 2013 at 11:34

C’est donc pil poil un an après le takedown de Megaupload par une opération du FBI que Kim Dotcom vient de lancer Mega. Accessible sur l’url https://mega.co.nz, le site a comme on s’en doutait, rencontré un afflux massif de connexions provoquant des indisponibilités temporaires et surtout des performances d’upload ridicules dues à un uplink très vite saturé. La presse, qui était conviée à une preview du site avant son lancement officiel n’a pas tari d’éloges, le site a été bien accueilli, Gizmodo a même mis en avant le pseudo blindage du site.  Mais voilà, et c’est une habitude avec Kim, il y a aussi une large part d’esbroufe, notamment en matière de sécurité.

Capture d’écran 2013-01-20 à 11.36.01

Kim Dotcom met en avant un mécanisme de chiffrement contrôlé par l’utilisateur, nous allons voir que ceci n’est que partiellement vrai. Plus gênant, plusieurs vulnérabilités de type XSS, qui couplée à la méthode LocalStorage pouvaient conduire à la compromissions des clés RSA privées des utilisateurs. Ceci a été corrigé dans l’heure par les équipes techniques de Mega.

ssl

Plus gênant maintenant. Le mécanisme de chiffrement des utilisateurs peut être désactivé unilatéralement pour un utilisateur par Mega, sans que l’utilisateur n’en soit notifié. Ceci pose un très sérieux problème de confiance. En clair, si vous comptez utiliser ce service professionnellement, c’est une très, très, très mauvaise idée d’y envoyer des fichiers confidentiels.

Mais ce n’est pas tout, comme mentionné plus haut la presse n’a pas hésité à chanter les louanges d’un mécanisme vieux de 10 ans : l’ajout d’un paramètre collectant des données de mouvements de souris pour ajouter de l’entropie à la séquence de génération des clés. Le fichier javascript décrivant le mécanisme cryptographique est d’ailleurs assez effrayant. Nous avons au final assez peu de paramètres pour une génération aléatoire sérieuse des clés privées RSA, on en déduit que la séquence de prédiction de génération de ces clés est cassable.

Le certificat SSL de Mega pose lui aussi depuis ce matin problème(update : ça vient d’être fixé), et quand on regarde qui en est l’émetteur… surprise ! Il s’agit de COMODO, un tiers de confiance qui s’est fait trouer l’année dernière… ça fait au bas mot un peu cheap :

Capture d’écran 2013-01-20 à 10.28.21

Si ce petit désagrément n’est en soi pas une menace directe sérieuse, il y a quelque chose de bien plus embarrassant. Notre petit fichier javascript décrivant le mécanisme de chiffrement nous indique que le certificat static.mega est en 1024 bits… ce qui apparait comme faible.

La petite visite.

Thx @Kaepora@DrWHax @koolfy.

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Source: http://reflets.info/le-retour-du-mega-merdier-de-kim/


Qosmos et FSI : restons optimistes, il reste quelques dictatures et quelques Etats policiers

Friday 18 January 2013 at 21:17

qosmosplugins

Pendant qu’Amesys (désolé de troller cher Aziz Ridouan et chère Fleur Pellerin) voit les soucis judiciaires arriver, pendant que Bull maquille une pseudo vente de la partie Eagle en la cédant à son ancien dirigeant, Qosmos bouge. Cette autre entreprise spécialisée dans le Deep Packet Inspection et qui avait été prise la main dans le pot de confiture syrien est, comme Bull/Amesys, bénéficiaire de fonds publics via le Fonds stratégique d’investissement.

Visiblement, en dépit de ces investissements, Qosmos ne va pas bien. Selon la lettre A (du 20 décembre 2012), l’objectif de chiffre d’affaires ne sera pas atteint :

« Qosmos, spécialiste du deep packet inspection (DPI), dans lequel le FSI a investi une dizaine de millions d’euros en septembre 2011, ne présente pas non plus un brillant compte de résultats. L’objectif de 14 millions € de chiffre d’affaires cette année ne sera pas atteint. S’ajoute à ces éléments la perspective d’un procès pour « complicité de torture » suite aux plaintes de la FIDH et de la Ligue des droits de l’homme pour le concours qu’aurait apporté l’entreprise – à travers certains sous-traitants – au régime syrien de Bachar al-Assad. Il faudra toutefois plus que ces arguments éthiques et financiers pour que le FSI se désengage. Pas question d’abandonner cette start-up véritablement stratégique qui permet de lire les flux de données sur le net« .

Pourtant, en 2011  à l’époque de l’entrée du FSI au capitale de l’entreprise, tout le monde avait l’air si heureux, si optimiste :

Thibault Bechetoille, Président et CEO de Qosmos : « Cet investissement marque une étape importante dans la dynamique que l’entreprise a su mettre en place ces dernières années et valide plusieurs points : notre positionnement stratégique, notre business model de fournisseur de composants logiciels et notre vision de devenir le principal acteur spécialisé dans la technologie d’intelligence réseau. Nous nous réjouissons de l’arrivée de nos nouveaux partenaires à l’heure où le développement de l’entreprise s’intensifie à l’international. Cette collaboration intervient également à une période où nous devons répondre à la demande de fonctionnalités pointues de la part de nos clients éditeurs et équipementiers, et où nous envisageons de nouveaux cas d’application dans les secteurs des télécoms, de l’entreprise et de la cybersécurité. »

Jean d’Arthuys, Directeur, Membre du Comité Exécutif du FSI : « Qosmos dispose d’un savoir faire unique, reconnu dans l’Intelligence Réseau, et avec un rayonnement international. L’investissement du FSI vise à donner les moyens à Qosmos d’accélérer son développement, et maintenir son avance technologique. Cet investissement confirme par ailleurs la volonté du FSI d’être moteur dans le secteur du numérique en France, et d’accompagner les sociétés françaises innovantes à fort potentiel de croissance. »

Nicolas Celier, partenaire chez Alven Capital et actuel membre du conseil de surveillance de Qosmos : « Les réseaux occupent plus que jamais une place essentielle dans notre quotidien. La technologie de Qosmos améliore leur efficacité et leur utilité, en contribuant à renforcer la sécurité et la disponibilité de ces réseaux pour tous ceux qui en dépendent. Nous sommes ravis d’accroître notre participation dans Qosmos à une époque où cette technologie vitale est amenée à jouer un rôle de plus en plus important dans l’économie numérique. »

Ahhh… Le bel et bon développement à l’international… Comme le répète Reflets, quitte à se faire traiter de troll par le porte-parole de Fleur Pellerin (ce qui dénote un étonnannt respect des victimes des technologies d’Amesys ou de Qosmos), ces infrastructures de surveillance à l’échelle d’un pays, ça ne peut se vendre, en principe, qu’à des dictatures ou des régimes policiers. Donc, à l’international…

Manque de chance, le printemps arabe, l’AmesysGate révélé par Reflets, Owni et le Wall Street Journal ont un peu freiné ce développement international…

Thibault Bechetoille a beau répéter qu’il ne vend pas à des dictatures, l’épisode syrien laisse rêveur. Il a beau utiliser un jargon marketing rigolo en parlant « d’intelligence réseau » pour dire surveillance en profondeur de tous les contenus passant sur un réseau IP, le FSI était assez clair dans son communiqué :

« Qosmos fournit une technologie de Network Intelligence (NI) qui offre une visibilité sans précédent sur le trafic réseau. Son environnement de développement logiciel et ses sondes IP intelligentes sont capables de reconnaître des milliers de protocoles et d’attributs protocolaires pour retranscrire le plus fidèlement possible l’activité du réseau. Allant au-delà de la technique du Deep Packet Inspection (DPI), Qosmos traite le réseau comme une véritable base de données, afin d’identifier, de rechercher et d’extraire des données de trafic avec une précision et un niveau de détail inégalé. »

On peut difficilement faire plus précis…

Départ de Jean-Jacques Damlamian, le visionnaire

Dans la liste des membres du conseil de surveillance de Qosmos, Reflets avait repéré Jean-Jacques Damlamian. Une vieille connaissance. Directeur du développement de France Telecom, qui confiait devant votre serviteur, en marge d’une conférence de presse au début du Net, que France Telecom ferait tout pour ralentir son développement en France, au profit du Minitel nouvelle génération et du Kiosque Micro… »

Un visionnaire, comme le disait 01net.

Voici que Jean-Jacques quitte Qosmos. Toujours visionnaire ?

Sans doute pour raisons personnelles. Nous n’en savons rien.

QosmosC’est donc désormais Philippe Germond qui va « surveiller ». Vous ne le connaissez peut-être pas. C’est le patron du PMU. Un vrai pari qu’il fait là sur l’avenir… Mais au delà des paris et des chevaux, cet homme est un expert dans le domaine des télécoms et des équipements réseaux puisqu’il a eu des postes très importants chez SFR, Atos ou Alcatel. Il sera appuyé par Pascal Daloz, directeur général adjoint de Dassault Systèmes…

Allez, encore un effort et les ventes à l’international vont décoller. Il reste pas mal de dictatures et d’Etats policiers, tout n’est pas perdu.

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Source: http://reflets.info/qosmos-et-fsi-restons-optimistes-il-reste-quelques-dictatures-et-quelques-etats-policiers/