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La France Droite a un site web de travers qui pisse des adhérents de test

Friday 15 March 2013 at 16:42

datapers

C’est l’excellent @spiwit qui vient de nous remonter une chouette fuite de données personnelles. Celle-ci concerne La France Droite, le mouvement de Nathalie Kosciusko-Morizet. Avant de briguer un parachutage à la mairie de Paris NKM a quand même été Secrétaire d’État chargée de la Prospective et du développement de l’Économie numérique. À ce titre, elle ne peut ignorer qu’Internet est un espace public, et comme il s’agit d’un espace public, qu’il faut éviter de faire n’importe quoi avec les fichiers adhérents qui regorgent de données personnelles. Elle ne peut ignorer non plus que quand on stocke contre vents et marées des données personnelles sur un système de traitement automatisé de données connecté à un réseau public, la moindre des choses à faire est de s’assurer que le strict minimum en matière de sécurité a été fait… que l’état de l’art de la configuration basique d’un WordPress (le CMS qui propulse LaFranceDroite) a été respecté.

Dans son empressement à se créer un club de soutien pour conquérir la capitale, il semblerait que l’équipe de NKM, non contente de ne pas lire la documentation de base de l’installation et de la sécurisation de WordPress, ait en plus eu le bon goût de stocker tout et n’importe quoi… n’importe où.

Nous avons donc découvert avec amusement les adhérents… enfin c’est surement des adhérents de test hein… de La France Droite, ainsi qu’un beau paquet de données personnelles elles aussi, à n’en pas douter, de test.

Ces données personnelles de test, sont les suivantes :

Autre donnée très intéressante, il est renseigné un champs « carte » qui laisse à penser que cette base de données est croisée avec celle du fichier adhérents des encartés de l’UMP… bravoooooo ! Si un dissident UMP se présente à Paris, il pourra en ce sens exiger d’accéder lui aussi au précieux Graal, le fichier des irréductibles d’une espèce en voie de disparition.

test

A en croire le nombre des ses adhérents de test, on peut en déduire que c’est loin d’être gagné pour NKM. On en dénombre très exactement 1029. Les deux fichiers, au format CSV, sont très probablement soit des exports d’un fichier Excel uploadé « là où il fallait pas » par un webmaster totalement incompétent, soit des extractions de la base de données du site web elle-même, ce qui ne ferait que confirmer les coups de pieds aux fesses aux développeurs qui se perdent s’ils procèdent à ce genre d’extraction sans être fichus de vérifier le vhost ou le .htaccess est correctement renseigné.

Une impression confortée quand on se penche sur le formulaire de contact et le redoutable dispositif antispam mis en place :

jk

Autre petit trick WordPress à destination de l’équipe de bras cassés de NKM, quand on ne sait pas installer WordPress ou configurer son Apache correctement (ouais bon ok, là c’est du mutualisé OVH), on évite d’installer WP-TotalCache qui pisse des données temporaires.

Pour conclure dans les petits tips… on ajoutera que même si vous n’êtes pas super fiers de votre travail, c’est toujours cool de mentionner dans le whois ou sur le site un contact technique afin que l’on puisse vous contacter en cas de fuites de passwords d’adhérents de test.

Il va de soi que ces fichiers d’adhérents de test n’ont strictement rien à faire dans un répertoire parfaitement PUBLIC.

Bref, on a pas fini de rigoler avec la bande de bras cassés du Net qui va sévir pendant cette campagne municipale. Mais quand la CNIL aura t-elle le pouvoir de contraindre les politiques à mener le minimum de tests nécessaires avant la mise en ligne d’une application web manipulant des données personnelles, à plus juste titre encore quand ces données personnelles expriment des opinions politiques ou religieuses !

*** UPDATE :

Comme mentionné un peu plus haut, nous avons découvert une colonne assez intéressante dans le fichier adhérents au club NKM la France Droite. Il s’agit de la colonne « carte adhérent ». Cette colonne, renseignée par un Oui/Non, laisse à supposer qu’il s’agit de la carte d’adhésion à l’UMP dont il est fait mention. Et là, mauvaise lecture de notre part… NKM n’est pas candidate officielle désignée de l’UMP, mais candidate à la « primaire ouverte ». Devant l’évidence du croisement du fichier adhérent UMP avec ses sympatisans, nous saurons très bientôt si les autres candidats déclarés de l’UMP auront eux aussi, comme NKM, accès à ce fichier des adhérents, ou si une fois de plus, les petites guéguerres de la droite de travers privilégieront le parachutage de NKM en refusant l’accès à ce fichier aux autres candidats. Vous l’aurez donc compris, nous allons tenir ces prochains mois à l’oeil les grandes manoeuvres de la Fédération UMP de Paris.

up

*** UPDATE 2 : Nous sommes rentrés en contact avec l’équipe de La France Droite qui nous a confirmé ne PAS être en possession du fichier national des adhérents de l’UMP. La colonne que nous pointions du doigt dans notre article est une colone relative à l’adhésion à La France Droite et non à l’UMP.

Les fichiers CSV se seraient retrouvés ici suite à une procédure d’importation de la base adhérents de la France Droite dans WordPress.

Les corrections nécessaires seront portées rapidement pour interdire l’accès aux fichiers du CMS qui n’ont pas à être accessibles.

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Coucou la presse malade : tu l’as vue la fumée ? (humeur)

Wednesday 13 March 2013 at 15:31

enfumagemedia

Reflets va semble-t-il bientôt proposer une émission de radio sur la presse, les média, très très malades. C’est une bonne initiative, parce que le classement 2011-2012 à la 38ème place de la France de la liberté de la presse dans le palmares de Reporter Sans Frontières  est assez cocasse. Le Mali est par exemple en 25ème position, la Tanzanie 34ème. Mais posons la question d’actualité en rapport avec le sujet : comment peut-on passer autant de temps à parler dans les média français d’une fumée noire ou blanche sortant d’une chapelle où un conclave de vieux curés vont élire l’un de leurs potes, avec une population qui ne va plus du tout à l’église ? Qui décide de traiter pareillement ce non-événement qui n’intéresse personne, au moment même où la crise sociale, économique a atteint son apogée ? Les journalistes des grands media ont-ils encore une âme ? Croient-ils en Dieu ? L’église a-t-elle des actions dans les groupes de presse ?  Quand ce type d’enfumage, au sens propre et au figuré va-t-il cesser ? Les réponses sont certainement multiples, complexes, il est vrai, mais il faut en donner. Parce que là, ça commence à bien faire.

 

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Google et la webisation des intertubes

Tuesday 12 March 2013 at 17:34

fuckie-1Internet est un réseau de tuyaux. Les informations qui y transitent sous forme d’impulsions électromagnétiques pour la majorité d’entre nous et de photons pour les plus chanceux, circulent de manière « éclatée » (cocorico), grâce à la commutation de paquets. Tous les paquets, ou trames de données qui commutent allègrement dans les tuyaux arrivent à leur destinataire grâce à la magie protocolaire. Sur Internet, un espace public, les octets naissent libres et égaux en droit, pour reprendre la très belle tournure de la député Laure de la Raudière… enfin ça, c’est sur le papier.

Le web est un « accident » de l’histoire d’Internet

Le web est ce que l’on a pris l’habitude de désigner comme LA toile d’araignée, issue d’un protocole fonctionnant sur le réseau Internet (qui en compte des centaines) et qui sert à vous distiller des pages d’informations. Comme dans la vie réelle, un protocole est un ensemble de bonnes pratiques, de conventions, qui permettent à nos petits paquets commutés de savoir où ils doivent exactement arriver chez le destinataire, dans quelle application. Comme dans la vie réelle, le protocole expliquera que quand on rencontre une personne, on lui sert la main pour lui dire bonjour avant de pousser plus avant l’échange. Si votre interlocuteur vous tend la fesse droite au moment où vous lui tendez la main, vous vous doutez bien qu’une telle entorse au protocole risque d’entraver un tantinet votre bonne compréhension mutuelle. D’autant plus que vous ne parlez pas toujours le même langage… Et bien sur Internet, c’est la même chose :

« Comment ça tu parles pas PHP ? »

« Ben non moi je cause ASP. »

« Bon alors on fait quoi ? »

« Et bien parlons HTML ? »

« Je peux pas ASP, tu es bien trop mal formaté et je ne comprends pas les 200 premières lignes des sources de ton MS-HTML. »

Le web, c’est avant tout la résultante d’un des protocoles d’Internet, le protocole HTTP (HyperText Transfert Protocol) servant à afficher dans un navigateur web (une application), les données acheminées par ce protocole : des textes sur des pages liées entre elles par des liens hypertextes.

Si du jour au lendemain, le web venait à s’arrêter, Internet, lui, fonctionnerait toujours, on se mangerait certes un peu moins d’agressions visuelles, nous irions chercher de l’information sur les newsgroups, les utilisateurs du Mega Merdier de Kim apprendraient à utiliser SFTP et SSH, les entreprises migreraient de l’interface web de gmail.com à un vrai client de messagerie et les gros bavard arrêteraient de nous les briser menues dans des fils de commentaires interminables et iraient s’expliquer sur les canaux IRC… Bref, sans le web, notre « internet tout pourri » serait propre et lisible.

Mais au fait… comment en sommes nous arrivés là ?

Le gros bouton Kifétou

Internet, depuis une quinzaine d’années maintenant, a une véritable tendance à se « webiser« . Webiser, ça veut dire faire passer tout et n’importe quoi dans un protocole (le HTTP). Il existe maintenant des « web »machins pour tout et n’importe quoi :

Pourquoi tout faire passer par le web ? Pourquoi transformer nos navigateurs en moulinettes à convertir des choux en carottes ?

Et bien cher internaute, c’est juste parce que tu es con.

Ou plutôt parce que ton fournisseur d’accès au web, parce que le fournisseur de tel ou tel contenu, a décidé que tu étais un gros con qui ne comprendrait jamais que plusieurs types d’applications fonctionnent sur Internet, et que tu ne comprendrais jamais le modèle OSI.

Et oui, tu es con.

Mais heureusement que ton gentil FAI, que le « don’t be evil » Google et plein d’autres se mettront tacitement d’accord sur le fait que tu es tellement con que tu n’auras qu’à ouvrir une seule application #kifétou®, pour accéder aux intertubes.

Le premier qui a tenté le coup du gros bouton #kifétou, nous vous en parlions ici, c’est AOL. AOL distribuait à l’époque un CDRom (pour les plus jeune un CDRom, c’est ce truc là), qui contenait tout ce dont vous aviez besoin pour accéder à Internet… à l’intranet d’AOL.

Le CDRom AOL, à sa sortie (c’est à dire quand personne ne l’avait encore vraiment essayé), c’était un peu le saint Graal : un accès illimité à Internet… enfin à l’intranet d’AOL. Et dans son beau CDRom, AOL vous offrait généreusement son AOL Browser ! Un navigateur taillé pour Internet … l’intranet d’AOL. Sans lui, vous ne pouviez même pas vous connecter. Il n’était même pas une dépendance de votre accès Internet, il était LE bug porteur du business model d’AOL… qui a évidemment finit par s’écrouler, tout bancal qu’il était.

« Veuillez cliquer sur le gros E bleu d’Internet SVP »

Dans les bugs mémorables qui ont ponctué l’émergence d’Internet jusque là, il y a évidemment l’épisode Microsoft. Microsoft est une entreprise issue du « vieux » monde de l’informatique. Une sorte de dégénérescences des Unix propriétaires, mais sans Unix dedans, jusque avec le truc qui pue dans « Unix propriétaire »… oui, juste « propriétaire ».

Le concept, ou plutôt la stratégie commerciale de Microsoft, c’était de mettre un truc qui lui appartient à lui dans une machine que vous achetiez vous même. Ainsi, Microsoft, d’office, vous spoliait une partie de votre bien en vous imposant dans ce bien un truc qui ne vous appartenait pas, mais vous invitait à lui louer une sorte d’Alien dans votre machine : Windows.

Et dans Windows, vers la version 98, on finit par y trouver un machin dont le logo est un gros E bleu… oui ce même truc qui ne sert aujourd’hui qu’à télécharger Firefox… Internet Explorer.

Cet gros E bleu, ce fut l’un des coups de génie de Microsoft : imposer ce logo comme synonyme « d’accès à Internet« .

Et qu’est-ce qu’il fait Google en 2010 ? … Un navigateur web !

En un peu plus de 10 ans, dans l’inconscient collectif, une icône de raccourci d’un navigateur web devenait synonyme d’accès à Internet. Comme un Frigidaire® était devenu le référent culturel pour désigner un réfrigérateur.

Google a fondé comme nous l’avons vu une énorme partie de sa stratégie dans le Web offrant à nos navigateurs des protocoles contre nature. Il a donc tout naturellement décidé de créer son propre navigateur, Chrome.

Chrome est probablement l’un des chevaux de Troie les plus redoutables de Google. Imaginez que comme votre Winamp se transforme peu à peu en iTunes, avec ses propres formats de fichiers audio que vous ne pouvez plus écouter dans votre lecteur MP3, avec son supermarché intégré … Et bien Chrome… ça pourrait bien devenir ça. Et c’est peu à peu en train de le devenir.

Dans leur évolution, les navigateurs web se sont très rapidement vus affublés de protocoles contre nature. On retrouve dans cette histoire, une fois de plus l’ami AOL qui finit par racheter Netscape Communicator… Le navigateur que l’on téléchargeait avec Internet Explorer. Netscape Communicator est probablement le premier navigateur #kfétououpresque de l’histoire du Net. Il intégrait :

Puis les navigateurs se virent affublés de « plugins ». Un « plugin », ou une extension, c’est ce petit bout de code qui fait pousser une troisième jambe ou un cinquième bras à une application. Mais comme ce n’est pas quelque chose de « pur », on ne l’intègre pas directement au noyau applicatif. Il devient alors un plugin. Et les plugins sont ce qui a peu à peu permis au web de servir des protocoles « exotiques » dans du HTTP… ou d’émuler Internet dans du Web !

Parmi ces plugins, on notera des choses qui font partie d’à peu près ce que l’on veut mais surtout pas d’Internet : du flash tout propriétaire, des PDF tout propriétaires ou encore du Java (à l’époque) tout propriétaire.

Ah oui vous avez remarqué ? ce mot propriétaire là .. 3 fois de suite ? Pourquoi ? Parce que pour qu’un protocole fasse partie d’Internet, ce dernier doit pouvoir se targuer d’au moins 3 implémentations libres. Et ça, c’est pas le gros BOFH barbu de Reflets qui le dit, mais c’est l’IETF.

Google a misé gros sur le Web. Il a significativement contribué à l’effort de « webisation » du Net. Sauf que lui, il l’a fait, une fois de plus, de manière radicalement différente que ses petits copains.

Google a commencé par assurer des services web gratuits et de bonne qualité. La grande majorité des applications de Google sont des applications web. La majorité de ses applications standalone sont « opensource »… et il n’y a pas là de hasard. Google est issu d’Internet, un réseau construit sur des protocoles ouverts. Google est né de l’ouverture. Mais quelles garanties offre Google de ne pas replonger dans la fermeture maintenant qu’il a capté l’immense majorité des « parts de marché »… oui, les parts de marché, c’est vous.

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Google : la mise en place de l’aspirateur à données personnelles

Tuesday 12 March 2013 at 02:35

Dans le précédent article de cette petite saga, nous avons pris le temps de retracer un petit historique des dates phares de Google. Il s’agissait pour le moment d’une belle success story ne laissant transparaitre que bien peu d’ombres au tableau. Il y a aussi ces histoires un peu moins connues que les rachats en chaines de tout ce qui était susceptible de créer de la valeur. Mais la plus fantastique histoire de Google, c’est probablement la vitesse à laquelle l’entreprise a su, avec des services « gratuits », mettre en place le plus gros aspirateur à données personnelles du monde.

Quand on opère des services gratuits à l’échelle mondiale, on dispose de grands pouvoir… et donc de grandes responsabilités. Avoir pour devise « don’t be evil« , c’est bien gentillet. Mais la réalité du business se rappelle généralement assez vite au bon souvenir d’une société. Très vite, dans la fulgurante ascension de Google au sommet du top des requêtes mondiales, une question allait très vite se poser :

Ça coûte combien ces trucs gratuits ?

On le sait depuis l’éclatement de la bulle Internet dont nous parlions dans le premier article de cette série : la gratuité d’un service, particulièrement quand il est mondial et d’une importante volumétrie, ça coute forcément quelque chose… bref c’est tout sauf gratuit. Google a donc retourné le problème en sortant de son chapeau un superbe numéro d’illusionniste : il fallait donner l’impression de la gratuité. Et quoi de plus adapté que des pixels que l’on maitrise sur le bout des doigts pour jouer les illusionnistes ?

Illimité et gratuité, les deux mamelles cancérigènes du Net

L’impression de la gratuité chez Google commençait par un message fort : la page d’accueil de son domaine.

Pas une seule pub, pas une seule agression visuelle pourtant si répandues en ces temps maudits qui allait voir s’éteindre (du moins en Europe) un autre géant du Net, AOL. AOL, pour ceux qui ne s’en souviennent pas, avait une page d’accueil qui ressemblait étrangement à l’interface de Windows 8.

Bien que leur coeur de métier diffère, comparer Google à AOL est un intéressant exercice de style tant les deux entreprises se sont retrouvées au même moment en proie aux mêmes problèmes. Des problèmes qu’elles ont abordé de manière radicalement différente avec des concepts parfois pourtant assez proches.

La gestion de la croissance tout d’abord. AOL s’implante en Europe grâce à Bertelsmann pour la commercialisation de ses produits. En sa qualité de fournisseur d’accès Internet AOL allait poser les bases de ce qui est aujourd’hui devenu une norme, l’accès à Internet « illimité »… et il y en a certains, au service marketing d’AOL, qui auraient mieux fait de se casser une jambe ce jour là.

La croissance de Google est probablement un cas d’école en matière de gestion. Ce n’est pas parce qu’on commence à gagner beaucoup d’argent qu’il ne faut pas gérer sa croissance. Avec un capital initial d’un million de dolars en 2007, puis une levée de fonds de 10 millions de dollars 3 ans plus tard, Google est devenu ce monstre du Net que nous connaissons aujourd’hui.

Pour en terminer avec notre petit comparaison entre AOL et Google, nous conclurons sur un fait : l’un est vivant, l’autre est mort. N’y voyez surtout aucun signe hein … Mais la seul différence c’est qu’il y en a un qui se disait illimité et qui dans les faits était très limité (AOL), et l’autre qui est juste très limité.

AOL-1996-vs.-Microsoft-Windows-8

Vers un business model personal data centric

C’est en 2000 que Google commence à rentabiliser son moteur de recherchepar le biais d’ un partenariat avec Yahoo. Ce partenariat vise à insérer des publicités contextuelles en fonction des mots tapés dans son moteur de recherche. La publicité allait peu à peu devenir la première source de revenus de Google, puis, son coeur historique de métier en 2007, quand la firme de Mountain View rachète DoubleClick. Et c’est justement entre 2000 et 2007 que Google allait s’imposer comme le « maitre des intertubes ».

La liste des produits mentionnés est loin d’être exhaustive, si vous cherchez plus complet, regardez ici.

En 2001, Google lance : Google Groups, Google et Google News ! Google News est précisément le service qui, 12 ans après sa création, fait bondir la presse. Comment ça ils sont long à la détente ?

En 2002, Google lance Adwords, un véritable tournant dans sa stratégie de monétisation de son moteur de recherche. Adwords permet d’acheter des mots clés pour faire apparaitre l’ancêtre de la publicité contextuelle dans ses résultats de recherche.

En 2003, Google cherche d’autres espaces publicitaires, il propose donc aux webmasters d’offrir sur leurs sites web un espace pour afficher de la publicité contre rémunération, c’est naissance d’AdSense. C’est également l’année de la naissance de Blogger, le service de blogs gratuits de Google, l’intégration d’AdSens y est naturelle et permet à Google d’élargir encore sa surface publicitaire visible sur le Net. Très vite Google va imposer des millions de contacts publicitaires supplémentaires par jour. Et pendant ce temps… les journaux de connexion stockent, eux,  de plus en plus de données personnelles ou pas : adresses IP, mots clés, sites référents, temps passé sur une page, point de sortie … Les cookies de Google commencent à prendre du poids.

En 2004, c’est le lancement de Gmail. Google frappe fort, très fort, et enterre la concurrence. Lancé sur invitation uniquement, Google offre un stockage ahurissant pour l’époque laissant la concurrence loin derrière. Vos contacts et vos échanges mails sont chez Google. En plus des mots clés tapés dans les moteurs de recherche pour afficher les publicités AdWords, Google dispose maintenant d’un nouvel espace. Il ne faut cependant pas violer la correspondance personnelle des utilisateurs, qu’à cela ne tienne, Google procèdera par reconnaissance de mots clés dans le contenu des mails pour afficher une publicité toujours plus ciblée, toujours plus présente.

En 2005, c’est à Google maps de faire son apparition et aspirer vos données de géolocalisation. Il est maintenant possible de vous proposer des publicités et des promotions géolocalisées donc encore plus  personnalisée. Google Recherche personnalisée vient conserver en ligne et chez Google vos historiques de recherches ainsi que vos favoris. Du côté des webmasters, et des entreprises, Google Analytics vient de voir le jour et ira peu à peu détrôner le vieillissant webalizer.

2006, c’est l’année du rachat de Youtube par Google. C’est aussi la naissance de Google Agenda (dans lequel l’utilisateur vient mettre en ligne ses rendez-vous et encore plus de contact)et de Google Checkout, la solution de paiement en ligne de Google… et hop des données bancaires de plus.

2007 : Google rachète Doubleclick s’assure ainsi de truster le marché de la publicité en ligne. Fort de toutes les données personnelles qu’il aspire, qu’il corrèle avec celles d’autres services Google en 2007 est la plus formidable usine à aspirer des données personnelles que le Net ait engendré jusque là.

AdSense, AdWords et Google Analytics sont les trois piliers qui viendront alimenter la pompe à cash de Google. Mais ce n’est qu’un début, 5ans plus tard, Google, ce sera par exemple aussi le système d’exploitation le plus répandu sur Smartphone.

Plus aucune donnée personnelle n’échappe à Google ;

Google vous connait maintenant mieux que votre propre mère !

Google vous connait bien. Mais est-ce que les utilisateurs connaissent aussi bien Google que ce dernier ne les connait ? L’utilisateur, lui, il a du mal à s’y retrouver quelques fois. Le ticket d’entrée dans la galaxie Google, c’est l’identifiant de l’utilisateur : son adresse e-mail. Cette adresse va très vite servir de glue entre les différents services de Google. Un utilisateur, ça n’aime pas trop avoir à gérer plein de mots de passe. Qu’à cela ne tienne, cette adresse email servira donc à authentifier les internautes sur tous les services proposés par Google.  Et comme l’API est ouverte, alors ce compte mail servira même à s’authentifier sur des applications tierces.

Puis, en 2012, c’est le scandale. Google homogénéise ses conditions générales d’utilisation, pour l’ensemble de ses produits. Au lieu d’avoir à vous taper l’intégralité des GCU de chacun des services de Google, la firme de Mountain View propose des CGU unifiées, plus claires, et plus floues à la fois. Plus simples à lire mais avec des passages sous silence assez lourds de sens.

Aujourd’hui en 2013, on en est quand même à se demander pourquoi le jeu Angry Bird collecte vos données de géolocalisation. Si Google se goinfre de données personnelles, il semblerait que certains de ses produits, comme le Play Store, se montrent particulièrement laxistes sur la vérification des données aspirées par les applications tierces qu’il distribue.

Attention monsieur Google, car si tu es là aujourd’hui, c’est surtout parce que tu as gagné la confiance des internautes. Il serait dommage de se compromettre en racontant par exemple que si on a rien à se reprocher, on a rien à craindre de Big Brother. En tout cas une chose est aujourd’hui certaine, la gratuité, ce n’est pas le modèle économique de Google. Son vrai modèle économique, tout comme celui de Facebook pour ne citer que lui, ce sont vos données plus ou moins personnelles, leur exploitation, leur revente, ou encore donner l’accès à ces données à des tiers par le biais d’API. Et ce business, quand on a le savoir de Google en la matière, il est très juteux.

Toutes ces données personnelles intéressent beaucoup de monde, entreprises privées, gouvernements, services judiciaires… mais voilà, c’est trop tard, l’aspirateur à données personnelles, leur centralisation sur l’AS de Google, les pros surveillance n’en auraient pas tant demander : Google, la première agence de renseignement non gouvernementale du monde.

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Source: http://reflets.info/google-la-mise-en-place-de-laspirateur-a-donnees-personnelles/


Grosse panique chez D8 : Reflets a fait deux erreurs dans son article

Thursday 7 March 2013 at 17:19

D8

Imaginez une voix off d’un gamin de quinze ans, présenté par un journaliste comme un pirate informatique et qui passe sa vie à faire du phishing… Imaginez les images qui illustrent cette voix off franchement ridicule… Imaginez que les images qui passent à la tévé pour illustrer cette voix off, ce soit… Vous… C’est ce qui vient d’arriver à Bluetouff, le co-créateur de Reflets.info. Ça fait vraiment plaisir de découvrir un truc comme ça. Surtout quand les images ont été tournées par une autre chaîne et qu’elles avaient été réalisées pour illustrer un sujet inverse, on s’en doute.

Cette petite erreur de D8, « la nouvelle grande chaîne« , illustre assez bien ce qui a motivé le lancement de Reflets.info. Mais revenons à l’actu chaude du jour.

Visiblement, un vent de panique souffle sur la chaîne D8. A la suite de l’article de Bluetouff, racontant cette mésaventure, nous avons été contacté via Twitter par David Choel, Social Média Manager pour les chaînes @D8TV et @D17TV. Parallèlement, Amicie Camu, attachée de presse de D8 nous envoyait un mail très angoissé.

N’allez pas imaginer que l’un ou l’autre soit ennuyé par l’idée que leur chaîne applique une pancarte « cyber-criminel » sur le dos de Bluetouff. Non, non, ils sont très ennuyés parce que l’article de Bluetouff comporte des erreurs. Si, si…

Bluetouff avait parlé de la chaîne Direct8, l’ancien nom de D8, un véritable scandale et un manque de professionnalisme journalistique comme on en voit peut. En outre, se fiant à la page qui présente les images en question, il avait parlé du « JT de Dapné Roulier ».

dapne-roulier

Or, le JT dans lequel il apparait catalogué comme cyber criminel, était présenté par Adrienne de Malleray.

adrienne-de-malleray

Ce qui change tout, vous en conviendrez en observant les deux portraits ci-dessus.

Amicie Camu, qui s’occupe de l’image de Daphné Roulier et que nous avons eu au téléphone, était très ennuyée parce que « Daphné a toujours bien fait son travail« . Bref, en termes d’image, c’était très méchant de laisser entendre qu’elle aurait pu lire des relances sur des sujets écrits par d’autres et qui comporteraient des erreurs.

Du coup, ni une ni deux, un opérateur de Reflets a pris en compte la demande de D8 et la vérité a été rétablie ! L’article de Bluetouff a été modifié en conséquence et l’auteur a été condamné à l’unanimité de la rédaction à payer une tournée lors de notre prochaine fête orgiaque de « hackers des tunnels codés d’Internet« , comme le disait Victor Castanet, le journaliste auteur du reportage de D8.

victor-castanet

De notre côté, nous avons bien entendu demandé aux deux interlocuteurs de D8 ce que « la nouvelle grande chaîne » comptait faire pour remédier à l’erreur qu’elle avait faite. Mystérieusement, les deux interlocuteurs nous ont expliqué qu’ils ne pouvaient rien faire. C’est la rédaction, #spanou.

Fort bien, explique l’opérateur de Reflets, mais pouvons-nous parler à une personne qui est responsable du montage en question pour lui poser des questions sur les techniques journalistiques qui mènent à ce genre de choses ? On transmet… nous est-il répondu.Depuis, on attend toujours en dépit de nos relances.

Alors que ces lignes sont écrites et que nous ajoutons un lien vers la page montrant les images, nous découvrons que tous les JT du 3 mars ont disparu de la page en question. Magie de Marabout…

Il est fort probable que vous entendiez à nouveau parler cet épisode tragi-comique dans la prochaine émission de radio de Reflets qui sera consacrée, justement, à la presse, ce qu’elle était, ce qu’elle est devenue et où elle va. En attendant, vous pouvez utilement relire les articles de la saga Bienvenue dans la presse qui explique en détail les maux dont souffre notre profession.

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Source: http://reflets.info/grosse-panique-chez-d8-reflets-a-fait-deux-erreurs-dans-son-article/


Un cybercriminel phisher de Reflets.info sur #D8

Wednesday 6 March 2013 at 15:29

Et oui c’est le scoop télévisuel de la semaine. D8, dans son édition datée 3 mars 2013 du journal télévisé présenté par Adrienne de Malleray nous a gratifié d’un sujet grand public sur la cybercriminalité et plus particulièrement sur le phishing, ou hameçonnage. Le phishing est une pratique qui consiste à diriger les internautes (souvent par vagues de spams ou par inoculation de malwares) sur une page qui est une copie d’un gros site web bien en vue, afin de leur dérober leurs identifiants ou leurs données personnelles… par exemple leurs informations bancaires. L’un des plus beaux fishing de l’année est probablement celui opéré par les concepteurs du « virus gendarmerie« . Cette pratique est punie par la loi de 2 ans d’emprisonnement et de 20 000 euros d’amende alors que si on publie… non, ce n’est pas encore le moment.

Dans le sujet de D8, vers 9’29″, juste après des images « exclusives » de nos fameux Hackers Chinois on aperçoit un gros barbu dont on prend soin de masquer le visage, il est affublé d’un sweat shirt OpenBSD. La voix OFF explique que ces adolescents cybercriminels sans foi ni loi vous pillent vos comptes bancaires… sauf que cet ado barbu avec son sweat OpenBSD, sa gourmette où on peut lire « olivier », le bracelet Mozilla et le ruban Hacking at Random, un stickers Pas Sage en Seine collé à son bureau… sur Reflets, vous êtes assez nombreux à le connaitre. C’est un « adolescent » de 35 ans à l’époque où ces images ont été tournées, un vrai cybercriminel, spécialiste du phishing, qui, à n’en pas douter, a subtilisé des milliers de données bancaires de particuliers et qui s’est enrichi de manière odieuse en pillant leurs comptes. Il écrit sur ces pages sous le pseudonyme de Bluetouff !

d8

Pire, un peu plus loin dans le reportage, on aperçoit sur un écran des logs apaches… ce sont les logs Apache de Reflets.info. Ces logs ont été pris par une autre chaine,  à l’occasion d’un sujet sur la cyberdefense et le rapport Bockel !

Alors … question à 2ct d’euros, comment ces images, tournées par iTélé pour les premières, et par une autre chaine pour les logs de Reflets ont-elles pu atterrir sur D8 dans le JT de Adrienne de Malleray ?

Seconde question à 2ct d’euros, signer à X une autorisation d’utilisation des images tournées pour un sujet donné autorise t-il Y à les exploiter pour son parfait contraire !

Pourquoi votre serviteur, qui a, à maintes reprises, dénoncé ce genre d’escroqueries, se retrouve dans ce « reportage » pour servir de cybercriminel de service alors que les images ont été initialement tournées par iTélé, sur un sujet concernant HADOPI, et à VISAGE DECOUVERT…

Non mais sérieusement ? Monsieur D8… tu te foutrais pas un peu de la gueule de tes téléspectateurs là ?… et accessoirement de la mienne ?

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Source: http://reflets.info/un-cybercriminel-phisher-de-reflets-info-sur-direct8/


Oui il faut fiscaliser le business des données personnelles

Monday 4 March 2013 at 17:30

cnil-LogoNous vous avions récemment parlé du rapport Colin et Collin. Ce dernier ouvrait les pistes d’une fiscalisation du business des données personnelles. J’avais, sans engager la rédaction de Reflets et par le biais de mon blog pris parti pour cette proposition qui me semblait fortà propos et particulièrement intelligente puisqu’elle a le bon gout de fiscaliser le nerf de la guerre et non des hypothétiques infrastructures qui font l’objet de cyber Gueguerres, par exemple entre Free et Youtube/Google ou encore Orange et Cogent.

Nouvel épisode aujourd’hui après qu’Arnaud de Montebourg ait proposé de contraindre les géant du Net à stocker les données personnelles collectées dans des infrastructures situées sur le territoire national avec la magistrale réponse de Laure de la Raudière sur le site ITEspresso.

Nous expliquions que le business des données personnelles se jouait en 5 étapes :

Et oui… 5 étapes, 5 leviers fiscaux !

La réponse de la député d’Eure et Loire au ministre du redressement productif aurait pu inclure un nouveau volet dans la droite lignée du rapport Colin et Collin. La député de la Raudière propose de contraindre les éditeurs de services en ligne à stipuler dans quel pays les données personnelles collectées sont stockées. Et bien nous trouvons qu’elle ne va pas assez loin et chez Reflets, nous irions jusqu’à les contraindre à signaler de manière explicite à QUI ils cèdent ces données personnelles.

En France la cession de données personnelles est encadrée par la loi du 6 janvier 1978. Seul problème, la CNIL, l’institution en charge de faire respecter ce cadre légal n’a strictement aucun pouvoir sérieux. Elle ne peut par exemple pas verbaliser un contrevenant pris la main dans le pôt de confiture, ce qui rend son travail bien plus théorique que pratique. Non pas que la CNIL ne travaille pas, ni même qu’elle est incompétente, elle est surtout victime d’un cadre légal un peu léger (un manque de jurisprudences ?) et surtout, d’un manque flagrant de pouvoir.

Dans notre conception d’une application possible des préconnisations du rapport Colin & Collin, nous avons donc 5 leviers fiscaux qui pourraient intervenir en plus des leviers habituels (chiffre d’affaires, bénéfices etc…) : la collecte, le traitement, l’utilisation, la durée de conservation et la cession à des tiers.

Concernant le dernier levier, la cession à des tiers, celui ci est probablement celui que nous aurions l’envie de taxer le plus. Les données personnelles, sont par définition personnelles. Le hic, c’est que les conditions d’utilisation de nombreux services en ligne, notamment américains, font abandonner tout caractère personnel aux données envoyées par les utilisateurs. Et une fois ces données cédées, le droit de retrait devient encore plus compliqué à faire appliquer par les particuliers. Il faut bien comprendre que la cession des données personnelles, c’est la cerise sur le gâteau, et cette cerise, elle peut être particulièrement rentable. Surtout quand on prend en compte le fait que les données cédées, sont déjà rentabilisées par l’entreprise qui les a préalablement collectées et exploitées. Hors, cette cession échappe aujourd’hui à toute fiscalisation.

La tracabilité des données personnelles collectées, au même titre que la traçabilité alimentaire, ce n’est pas une fiction, nous pouvons nous en donner les moyens. Et si des entreprises comme Amesys ou Qosmos ne veulent pas voir leur feuille d’impôt exploser si on taxe la collecte de données personnelles (désolé mais celle ci elle nous fait vraiment rire à la rédaction), et bien qu’elles mettent plutôt en oeuvre leur technologie au service de la traçabilité des données personnelles au lieu de les mettre dans les mains d’un Kadhafi ou d’un Bachar al Assad… et non je n’accepterai pas de poste de directeur commercial chez vous messieurs :-) .

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La prohibition du cannabis, nouvel os à ronger pour Valls le pitbull

Thursday 28 February 2013 at 14:06

vals-letigre-zelium11C’est encore une histoire exemplaire dans laquelle se distingue notre nouveau sinistre de l’intérieur. Dans le registre des réformes qui ne coûtent pas un rond mais qui ont le mérite de « positionner » le pouvoir PS dans un modernisme de gôche, la politique des drogues fait figure de baromètre hypersensible. Il y a quelques mois, c’est la question des « salles de shoot » — lieux de consommation d’héroïne sous contrôle médical — qui faisait la Une un peu partout, suite aux promesses du candidat normal. En octobre, la ministre s’y déclarait favorable et le gouvernement s’engageait dans une étude de faisabilité. Aux dernières nouvelles, rien de concret: les associations concernées restent dans le brouillard et crient toujours à l’urgence sanitaire.

L’autre chantier symbolique, c’est le défi lancé par le mouvement des Cannabis Social Clubs (CSC). L’idée de ces « clubs » est de briser le silence et mettre le régime prohibitionniste français à l’épreuve. Ces coopératives de producteurs-consommateurs ont l’intention de déclarer leur activité pour la vivre au grand jour. Jeudi 21 février, l’un des militants de cette forme particulière d’autogestion agricole vient d’en faire les frais à Tours: 27 heures de garde à vue, saisie de plants de cannabis, de son téléphone et de son ordinateur, avec une convocation au tribunal le 8 avril prochain pour « détention de cannabis » et « provocation à l’usage ».

Vous l’avez compris: il s’agit toujours de faire un exemple. Dominique Broc est le coordinateur national des Cannabis Social Clubs français. Le règlement intérieur des CSC est formel: si l’un des membres du club se fait choper, les autres doivent se déclarer immédiatement solidaires, en se dénonçant et en réclamant un procès d’assises, histoire de rappeler que la loi fait facilement l’amalgame entre consommation personnel et trafic en bande organisée. Les coproducteurs de Dominique Broc devraient donc tester les premiers cette stratégie du rentre-dedans.

broc-libe

(Photo Alain Jocard. AFP)

Manuel Valls a du se sentir personnellement humilié suite à la Une de Libé cinq jours avant son interpellation: Broc, tout sourire, pose tranquille dans son local avec ses plantes. Ce jardinier — c’est son métier — est l’un des rares fondateurs de CSC qui ait accepté d’ouvrir ses portes aux médias, comble de la provocation pour les flics. Il n’est pourtant pas rétif, nous dit Libé dans son portrait, à un «encadrement sécuritaire des CSC. Si le gouvernement tolère le modèle et veut l’encadrer.» «J’y serai totalement favorable.»

La semaine prochaine, le 4 mars, il est prévu qu’une Fédération nationale des CSC fasse l’objet d’une officialisation à la préfecture d’Indre-et-Loire, à Tours. C’est bien entendu Dominique Broc qui est attendu ce jour-là pour assurer la bonne marche de l’opération. Le 25 mars, c’est au tour de chaque CSC, dans leurs départements respectifs, d’enregistrer leurs statuts. En gros, il y aurait 450 coopératives en France qui seraient prêtes à se déclarer en préfecture.

Les défenseurs du modèle CSC l’ont plutôt mauvaise:

En faisant cette démonstration de force, le gouvernement Valls-Ayrault-Hollande montre son vrai visage, celui de l’intolérance et de la répression bête et méchante.

Le pouvoir fait une erreur grave en s’attaquant à Dominique Broc, parce que cela concerne aussi les membres de son Cannabis Social Club, et plus largement l’ensemble du mouvement des Cannabis Social Clubs Français. Car nous ne nous attendons pas à ce que nos décideurs politiques reconnaissent une erreur d’appréciation en agissant de la sorte.

Faut dire que ces trublions sont vraiment sans scrupules. Ils vont pousser la provoc au point de créer un des ces clubs de débauche dans la paisible ville d’Evry (lire ici le papier du Parisien), le fief de Manuel Valls dans l’Essonne (c’est l’ancien maire). Interpellé par un militant de la cause l’autre matin sur France Inter, Valls est resté fidèle à la ligne dure: « on peut dialoguer sauf de l’interdit »… Curieuse conception du dialogue

Mais Broc ne cache pas sa joie, nous apprend Politis: « Ce sera sans précédent. Ils nous ont finalement rendu un fier service. Le mouvement est lancé. C’est une révolution qui s’amorce, contre la prohibition, le trafic et la corruption. » Il s’attend à ce que sa convocation devant le tribunal correctionnel — avant les assises, pas encore acquis — attire les médias du monde entier et déclenche une vague de symtathie qui devrait aller bien au delà des aficionados de la cause.

prohib-portraits-zelium11Ce bras de fer est somme doute logique quand on connaît la ligne de Manuel Valls. C’est le grand copain des prohibitionnistes. Il ne manque pas une occasion de rappeler son opposition farouche à tout aménagement légal ou règlementaire sur la consommation de drogues douces. Feu le bimestriel Zélium, qui a publié en plusieurs épisodes une passionnante histoire de la prohibition du chanvre, avait repéré en lui un digne successeur de la bande à Sarko (ci-contre) en le caricaturant côté à côté avec deux autres prohibitionnistes notoires, Étienne Apaire, l’ex-patron de la MILDT (mission anti-drogue du gouvernement), et Jean Costentin, un médecin qui dissimule son idéologie derrière un pseudo organisme de recherche.

D’après ce que nous a dit Laurent Appel, fin connaisseur du sujet au sein de l’association Auto-support des usagers de drogue (ASUD), la période n’est pas très propice à ce que le gouvernement lève le pied sur les fumeux de joints. La question des salles de consommation, ajouté à cela le débat enflammé autour du mariage pour tous, donne déjà des gages aux partisans d’une « gauche progressiste ». Il se peut donc que la culture ganja fasse les frais de cet arbitrage.

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Source: http://reflets.info/prohibition-cannabis-valls-pitbull/


Lendemain de cuite pour l’Europe

Wednesday 27 February 2013 at 10:31

tous-grecs

L’Europe a été sauvé à peu près vingt-quatre fois depuis le début de la crise financière mondiale. A chaque fois, un sommet de la dernière chance permettait aux politiques de faire des annonces creuses pour se faire mousser. A chaque fois que l’on croyait le mur à quelques centimètres, les politiques parvenaient à refiler un petit coup de storytelling que les marchés avalaient, gagnant ainsi quelques semaines, quelques mois parfois. Il y a quelques indicateurs qui déclenchent automatiquement un sommet de la dernière chance. Comme des taux d’intérêts de la dette d’un des pays membres qui frise avec les 7%. Ce fut le cas de l’Espagne il y a quelques mois. La fameuse annonce de Mario Draghi : il allait faire racheter sans limites mais sous conditions la dette des pays en difficulté. Personne sur les marchés n’a osé verbaliser l’incongruité : illimité et sous conditions sont des mots qui ne vont pas très bien ensemble. De même, personne n’a verbalisé le fait que le MES et le FESF, les deux fonds de soutien qui doivent aider les pays en difficulté sont financés en grande partie par… Les pays en difficulté.

Chez Reflets, on persiste : le système est au bord du gouffre. Parfois, le train fou ralentit, parfois, des petites mains construisent des rails supplémentaires au dessus du vide. Mais le plongeon final est inéluctable.

Quand un particulier est surendetté, la Banque de France lui dit ceci :

1) Vous pouvez être en situation de surendettement si vous ne parvenez plus, malgré vos efforts et de façon durable :
    - à rembourser vos mensualités de crédits
    - et/ou plus généralement à faire face à vos dettes non professionnelles.

  2) Votre situation de surendettement peut avoir différentes origines, notamment :
    - un nombre trop important de crédits
    - une baisse durable de vos ressources à la suite par exemple d’une perte d’emploi, d’une séparation ou d’une maladie.

Dans les cas de surendettement des particuliers, on fait en sorte de les aider à se sortir du cercle vicieux avant qu’il ne soit trop tard.

Quand un pays est surendetté, on lui propose de s’endetter un peu plus pour rembourser sa dette. Utilisez une petite pincé de bon sens pour évaluer la situation : comment cela va-t-il finir ?

Mal.

La crise actuelle s’accompagne d’une aggravation de la situation des citoyens. Le chômage explose, les salaires stagnent, l’inflation, même maitrisée est toujours là. Dans les pays les plus touchés, on vit avec 600 euros de salaire minimum. Dans d’autres, moins touchés par la crise, il n’y a même pas de salaire minimum. L’harmonisation européenne, cela ne marche pas pour tout

Face à la crise, à « la pression des marchés », les politiques appliquent de vieilles recettes qui ne marchent pas mais qui font partie du storytelling permettant aux marchés de continuer à fonctionner : plus de libéralisation, plus de privatisations, moins de pouvoir pour le législateur qui l’abandonne volontairement, un droit social raboté, des prestations sociales diminuées, plus d’austérité ( c’est à dire moins d’argent dans le porte-monnaie des citoyens). Le tout entrainant une stagnation qui finira probablement en dépression. Tout cela est connu, acté par des économistes de renom, étalé sur des dizaines de pages de journaux, y compris dans les colonnes de Reflets.

crise-europel

Après moi, le déluge

Ce que les politiques, qui jouent à « après moi le déluge« , ne veulent pas comprendre, c’est qu’un jour, à force d’amoindrir l’espoir des populations, ils devront rendre des comptes. Et pas forcément de manière pacifique. Quand un peuple n’a plus d’espoir, il n’a plus peur de rien.

Lorsque les citoyens comprennent que leur travail n’est plus rémunéré, que leurs retraites servent à payer la dette du pays, que l’argent dont on dit qu’il se fait rare, coule à flots infinis sur les marchés, de haut en bas (des banques centrales vers les banques, et in fine, atterrissent  dans les poches de quelques banquiers insatiables), mais s’arrête bien au dessus d’eux, ils deviennent nerveux.

A force de refuser d’agir, à force de ne pas vouloir désarmer les marchés -le législateur peut le faire et il l’a d’ailleurs déjà fait- nous allons assister à un écroulement du système actuel. Certains l’appellent de leurs voeux. Pourquoi pas après tout, tout est éphémère à l’échelle de l’histoire de l’humanité. Le communisme n’a pas survécu à l’épreuve du temps, le capitalisme ne fera sans doute pas exception. Tout ce qui monte, finit par redescendre. Tout est rond dans l’univers…

Ce qui est moins certain, c’est la nature positive de ce qui prendra le relais. Il y a peu de chances pour que le système qui adviendra soit une panacée. Loin de là.

L’étincelle ?

Il ne manque qu’une petite étincelle, qu’un peu plus de désespoir et un peu d’organisation de la part de personnes généralement mal intentionnées pour que tout s’embrase.

En Espagne, des centaines de milliers de personnes sont descendues dans les rues le 23 février dernier, une date très particulière dans ce pays.

austeridad

En Grèce, trois jours plus tôt, une grève générale menait les citoyens sur le pavé.

Jusque là, tout allait bien, l’Europé était toujours sauvée (en apparence).

Et puis patatras. Ce week-end, les Italiens sont allés voter. Ils ont fait n’importe quoi. Un  vrai bunga-bunga dans les isoloirs. Normal, les politiques font aussi n’importe quoi depuis des lustres, pourquoi pas les citoyens ? Et si vous avez le courage d’aller au bout de l’article, vous allez comprendre ce que l’on veut dire quand on vous dit que les politiques font n’importe quoi. Et surtout des bras d’honneurs aux citoyens…

Avec un candidat clown triste et dangereux, les Italiens ont décidé de faire un truc dangereux.

Enfin… Dangereux surtout pour les financiers.

Ils ont introduit une dose d’incertitude, de flou. Qui gouvernera ? Comment ? Aucune idée… Faudra-t-il revoter ? Mais en attendant ? Qui appliquera « les mesure nécessaires d’austérité » qui tondent la population au profit des marchés ? Mystère.

Du coup, les marchés ont la trouille.

Ça se voit très bien dans l’évolution des marchés actions, mais encore plus sur celui des CDS :

CDS-europe

Tous ces périphériques, ces pays du sud, quand même… Ils font n’importe quoi et ils inquiètent tout le monde. Chez Reflets, on pariait volontiers sur Chypre comme prochain re-déclencheur de la crise. Paf, c’est arrivé plus vite d’Italie. Chypre, ce sera pour l’été.

Mais il n’y a pas que l’Italie ou l’Espagne pour inquiéter. Figurez-vous que les Allemands, s’inquiètent, eux de la France et de son évolution. Ils nous voient comme le gros maillon faible. Le sachiez-vous ?

Mais revenons aux politiques. Ils font n’importe quoi, s’entêtent, persistent dans leurs erreurs. Cette fois, l’exemple nous vient de Grèce en faisant un détour par la France. Inutile de vous armer de pop-corn, ce n’est pas le genre de choses que l’on regarde en riant. C’est le genre de chose qui peut se transformer en étincelle. Ou pas. Si la presse n’en parle pas, pas de feu.

L’histoire démarre donc en Grèce le 30 janvier dernier. Dans le Journal Officiel local. On y apprend que les six personnes du board du Fonds de stabilité grec (qui gère la restructuration des banques du pays) se partagent 785.000 euros annuels en salaire.

Pour mémoire, le salaire minimum en Grèce est de 586 euros net par mois.

Deux étrangers sont membres du board : Paul Koster, néerlandais, ancien CEO de la Dubai Financial Services Authority et Pierre Mariani, ancien CEO de la banque Dexia, célèbre pour sa faillite retentissante et son sauvetage in-extrémis par les Etats français et belge.

A la tête de Dexia, Pierre Mariani s’était illustré en 2008 par une hausse de son salaire de 30% à un million d’euros pour le fixe et 2,25 millions pour le bonus. Une paille pour une banque sur les genoux.

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Pierre Mariani qui a géré une banque menée à la faillite est donc le mieux placé pour s’occuper de la restructuration du secteur bancaire grec.

banker

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Drones américains : 5000 morts et un gros silence

Thursday 21 February 2013 at 23:06

predator-firing-missile

Nous vivons une époque formidable. Celle de l’inversion du sens. Comme si le monde entier avait adopté la Novlangue d’Orwell. Voyez-vous, la guerre contre le terrorisme, c’est assurer la paix. Et ça passe d’autant mieux que toute cette guerre se déroule loin du pays qui l’a lancée. Personne ne la voit. Sauf ceux qui ramassent des missiles sur le coin de leur table du petit déjeuner. L’ignorance de la guerre, c’est la force des gouvernements qui la déclenchent. Le ministère de la vérité se charge de diffuser les informations autorisées. Et haro sur les journalistes ou les whistleblowers qui diffuseraient des informations gênantes, contraires à la doctrine.

Ce qui est merveilleux, c’est que tout se déroule dans une totale indifférence. Finalement, toute capacité à s’offusquer, toute critique a été comme anéantie. Sans douleur, sans répression, sans interdits.

Souvenez-vous, en 2001 les tours du World Trade Center sont détruite par des terroristes. George Bush embarque les Etats-Unis et une bonne partie de la planète dans une guerre totale contre le terrorisme. Personne ne tique. Pourtant, l’expression même devrait intriguer. Comment mener une guerre contre des mouvements hétéroclites, disséminés, par nature invisibles ou presque, soutenus par des Etats, des combattants absents d’un champ de bataille étendu à toute la planète ? Comment « éradiquer » le terrorisme quand les morts seront immédiatement remplacés ?

Quelles armes la démocratie peut-elle utiliser pour se défendre ?

Commence alors un combat qui va muter. D’une guerre conventionnelle en Afghanistan, et en Irak, on passe peu à peu à une guerre de l’ombre.

La démocratie veut survivre à un ennemi radicalisé, prêt à tout pour la détruire. Cela personne n’en disconvient. Mais avec quelles armes ? Et l’usage des armes choisies ne fait-il pas muter cette démocratie vers… autre chose ?

Les actions menées sont peu à peu dévoilées. Torture, enlèvements, le transfert des personnes enlevées vers des pays pratiquant la torture la plus brutale, l’incarcération hors procédure judiciaire et sans perspective de sortie, tout ou presque a été fait.

Tout cela se passait hors de la vue des peuples.

Mais l’information finissant toujours par trouver son chemin, il y a longtemps que chacun est pleinement informé.

On aurait pu espérer que les actes de l’Administration Obama diffèreraient de ceux de l’Administration Bush.

Barack Obama n’incarnait-il pas le changement ? L’espoir ?

hope

Celui qui est porteur de grands espoirs peut devenir porteur de grandes déceptions.

Et cela n’a pas manqué.

A-t-on vu les faucons de l’Administration Bush être traduits devant la justice ?

Non.

A-t-on vu la fermeture de Guantanamo ?

Non. On continue d’y détenir des gens hors cadre judiciaire, sans perspective de sortie. Des gens qui ont des âges plutôt incompatibles avec un enfermement de ce type. Des mineurs et des personnes âgées.

A-t-on vu la fin des frappes aveugles de drones au dessus du Pakistan ?

Non. Au contraire. Selon Wikipedia, 310 frappes sous l’administration Obama contre 52 sous George Bush.

176 enfants tués. Sans doute de dangereux terroristes. On imagine toutefois aisément ce à quoi vont rêver les familles de ces enfants en pensant aux Etats-Unis et à l’occident en général…

Saint-Obama ne serait-il pas l’homme providentiel ?

b-obama

L’aveu

Le sénateur Lindsey Graham vient de déclarer que les frappes des drones américains ont fait 4700 morts.

Et revient sur le devant de la scène l’inversion du sens qui a tant marqué les deux présidences Bush :

Sometimes you hit innocent people, and I hate that, but we’re at war, and we’ve taken out some very senior members of Al-Qaeda.”

Traduisez : on ne fait pas d’omelette sans casser tuer des oeufs innocents et parfois, même des enfants.

Un discours qui semble passer dans la population.

Comme si l’on pouvait accepter l’idée que l’on tue des innocents ou des enfants et que c’est un (petit) prix à payer pour toucher des membres d’Al Qaïda. Ce n’est pas l’idée première que l’on se fait d’une démocratie, pourtant.

Pas plus lorsque qu’un Etat décide qu’il peut tuer ses propres citoyens si ses dirigeants pensent que lesdits citoyens sont actifs au sein d’un groupe terroriste. Qui décide ? Sur quelles bases ? Quelles sont les portes ouvertes par cette décision ?

Sans doute une porte vers une escalade. Dont il est toujours difficile de sortir.

 

 

Israël a longtemps eu pour doctrine de rendre coup pour coup. L’affaire la plus connue du grand public est sans doute le sort réservé aux membres du commando de l’organisation Octobre Noir qui avait tué onze athlètes israéliens lors des jeux olympiques de Munich. Non pas parce que tout le monde est féru d’histoire contemporaine, mais parce que Hollywood s’est saisi de cette histoire.

L’histoire, pour les nouvelles génération est ce qu’en fait Hollywood. Il y a probablement de quoi hérisser les cheveux sur la tête des historiens, mais avouons que cela permet aux cancres (et aux autres) d’acquérir une sorte de culture générale…

Ceci dit, il n’y a pas de films hollywoodiens pour raconter les frappes de drones, ni pour raconter la vie à Guantanamo. Du coup, les jeunes trouvent que Barack Obama est un type aussi sympa que Nelson Mandela ou Omar Sy.

Vingt-sept ans de prison, une vie au service d’une cause juste mis sur le même plan qu’un mandat présidentiel marqué par près de 5000 morts probablement directement autorisés par Barack Obama… Nous n’avons pas les mêmes valeurs, #LeJeunes…

 

(Attendez 2 minutes 40 environ, dans la vidéo)

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