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Dette française, UMP, la presse en miroir déformant

Tuesday 20 November 2012 at 15:55

La notation de la dette française a été dégradée hier soir par l’agence Moody’s. Cela avait déjà été le cas sous Nicolas Sarkozy. Nous avons perdu le triple A (la meilleure note) une nouvelle fois. 2galité donc entre les deux présidents dans ce match là : Nicolas Sarkozy 1 – François Hollande 1. Ils ne devraient pas tarder à être départagés puisque la troisième agence doit encore donner son avis sur la valeur de la dette de ce pays. A en croire les experts et les journalistes qui présentent leurs avis comme des informations, tout cela n’est pas bien grave, d’autant que les marchés avaient déjà intégré cette donnée. La meilleure preuve ? Les marchés ne se sont pas affolés. Dans le même temps, hier soir, l’UMP s’est dotée d’un chef. Un vrai, avec des bollocks, un qui « dit les choses« , qui est « décomplexé« . Et toute la presse, avec son cortège d’experts, d’expliquer : l’UMP est maintenant vraiment à droite, sur la ligne Buisson, alors qu’elle aurait pu choisir une voie plus droite-sociale, gaulliste, avec François Fillon.

Dans les deux cas… Oui, mais non…

Les marchés avaient anticipé. C’est vrai. Les marchés anticipent que tout va imploser, en premier l’Europe. Mais aussi les Etats-Unis et le Japon. Bref, on avance tout doucement, comme au ralenti, vers une vraie catastrophe, une implosion du système capitaliste tel qu’on le connait aujourd’hui. Mais personne dans le secteur financier, ne veut verbaliser la profondeur de la crise. Car lorsque cela sera dit, le film passera du mode ralenti au mode accéléré.

 

 

Les CDS de la dette française ont eux réagi en prenant 3%.

Si tout ne s’est pas effondré avec la dégradation de la dette française, si le gouvernement lui-même pense que cela ne change rien, c’est que ce n’est qu’un coin de plus enfoncé dans le système. En revanche, dire que cela ne change rien, c’est aller un peu vite. D’une part, les entreprises françaises vont le sentir passer. Principalement les grosses et les entreprises publiques, y compris la Caisse des dépôts, qui vont probablement voir leur note être dégradée dans la foulée. Cela signifie que le recours à l’emprunt pour elles, sera plus cher également. Même pour un imbécile ou un ministre, l’impact, même comme un effet de traine, sur la croissance à venir est une évidence.  Pas de croissance, pas de recettes. Pas de recettes, augmentation du déficit. Augmentation du déficit, augmentation de la dette. Toujours plus chère. Et le système de Ponzi continue, avec une fantastique création de faux argent. Avec à la clef, une colossale explosion.

A l’UMP, c’est, dit la radio, le flotteur droit qui a surnagé. La ligne Buisson qui l’a emporté.

Jean-François Copé dans la piscine de la villa de Ziad Takieddine.© Photo Mediapart

Bien entendu, les déclarations variées de Jean-François Copé vont dans ce sens. Il se dit décomplexé, fait volontiers dans la surenchère et surfe sur des idées qui sont généralement celles du Front National.

Mais présenter François Fillon comme l’aile sociale de l’UMP, c’est oublier un peu vite ce qu’il faisait dans la vie au cours de ces cinq dernières années. François Fillon, pour ceux qui ont la mémoire courte, était le premier ministre de Nicolas Sarkozy, le premier à avoir adopté l’idée d’une « droite décomplexée » portée initialement par la Droite Libre, un groupe de l’UMP mis en orbite par Arnaud Dassier.

C’est François Fillon qui, en tant que chef du gouvernement a mis en musique et en production les grandes idées de Nicolas Sarkozy, comme les tests ADN pour le regroupement familial, le fameux débat sur l’identité nationale, qui a créé un « Ministère de l’Immigration, de l’Intégration, de l’Identité nationale et du Développement solidaire« . On en passe.

Venir le présenter aujourd’hui comme une alternative non droitière est un peu osé.

Quiz : un avocat se cache dans cette image. Sauras-tu le retrouver ?

 

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Source: http://reflets.info/dette-francaise-ump-la-presse-en-miroir-deformant/


Humeur : quand ça va flamber, ils ne pourront pas dire qu’ils n’y sont pour rien…

Monday 19 November 2012 at 20:41

Ce matin, métro Saint-Lazare : la foule du lundi matin, un flot incessant de personnes. Un grand type, très jeune, la vingtaine, avec encore de l’acné sur le visage. Il hèle quelqu’un. Son bras qui se lève. Un black, 25 ans, habillé cool, sans plus, avec un casque d’Ipod sur les oreilles, une carte Navigo à la main. Il sent que c’est dirigé vers lui. Il se retourne. Le grand type tout maigre de 20 ans lui dit : « oui, toi, là ». Le grand type porte un uniforme de la police nationale. Le black dans un soupir : « oh, non pas encore, je suis déjà en retard… ». Le grand flic de 20 ans : « allez, tu vas là-bas ». Moi, comme un con, je me demande si je ne ne vais pas demander à me faire contrôler, je suis à 50 cm du flic de 20 ans, tout pâle, avec ses boutons et son air fier de lui. Je suis en retard. J’aurais dû aller l’obliger à me contrôler. Lui demander pourquoi ce seul black dans la foule est pris à partie. J’ai pris mon métro. Comme un con. Je m’en veux. La prochaine fois je demande à être contrôlé. Et je demande pourquoi ce seul black est contrôlé au milieu de 200 personnes..

Le jour où ça va flamber, il ne faudra pas pleurer. Ni se demander pourquoi.

 

 

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#Gaza : ici on tue avec précision et délicatesse

Monday 19 November 2012 at 12:27

Cette vidéo de l’armée israélienne, diffusée sur sa chaîne Youtube est un petit chef d’œuvre de propagande communication. Parce qu’Israël est le seul Etat démocratique de la région et dont l’armée est la plus éthique au monde, il fallait bien ça :

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Gaza bombardé, l’info outragée

Monday 19 November 2012 at 02:34

La nouvelle opération militaire d’Israël sur Gaza se poursuit allègrement avec le concours d’une grande partie de la presse internationale qui reprend en cœur la novlangue guerrière sans précaution. Il est question d’une « offensive contre les groupes armés du Hamas », voire même de « représailles israéliennes » suite aux « tirs de roquettes palestiniennes sur Isräel ». Vendredi sur France 2, on parlait même de « missiles palestiniens »! Le déséquilibre des forces est pourtant criant, les armes palestiniennes sont de misérables pétards comparés aux missiles guidés au laser à partir d’avions de chasse F-16, sans parler des drones tueurs dont les images de frappes « chirurgicales » sont balancées en boucle pour prouver leur dextérité, alors qu’ils font tout autant de morts collatéraux dont on ne parle pas. Tout ça prépare les opinions à une invasion armée dans le territoire palestinien. Le petit nom de cette opération militaire est « Colonne de Fumée » (traduction à partir de l’hébreu), alors que les médias occidentaux lui préfèrent celle de… « Pilier de défense » (!).

Nous faisons suivre un texte de Claude Sarah Katz, une démographe proche de l’ONG International Solidarity Movement (ISM) qui vit depuis deux semaines sur place à Gaza et tente tant bien que mal de témoigner…

 

Désinformation

Gaza, 16 novembre 2012. — Non, le gamin qui adorait porter ce T-shirt [ci-dessus] n’est pas « un terroriste du Hamas ». Non, sa mort ne peut pas être imputée à des représailles « obligées » après l’action réussie de la Résistance contre une jeep militaire. Il est mort le jour précédent, un 8 novembre semblable aux jours ordinaires de Gaza. Israël n’était pas « en opération ». Juste, les tanks israéliens ont franchis la « frontière », comme ils en sont accoutumés, et attaqué les fermes les plus proches. Avec des tirs puissants, contre des fermiers sans moyens de défense, atterrés. A quelques centaines de mètres de là, quand le gamin s’est jeté à terre, ses copains qui jouaient avec lui devant sa maison ont cru qu’il plongeait sur la balle. Non, un éclat venait de le faucher.

Alors quand l’AFP commet la dépêche suivante : « Israël mène ce jeudi un deuxième jour d’offensive contre les groupes armés dans la bande de Gaza » , que les médias reprennent à leur compte (le Monde, Médiapart), elle commet une mauvaise action, contre l’information, contre la population de Gaza. Il faut dire, dire sans relâche, que c’est la population qui est visée. Que cette population est humiliée, bousculée, niée dans ses droits, assassinée, depuis tant d’années maintenant. Et qu’au jour d’aujourd’hui cette population est pilonnée, écrabouillée au sol par des moyens militaires aberrants.

Ce que nos médias appellent en se bouchant le nez « les groupes armés de la bande de Gaza », c’est le deuxième des deux seuls moyens de résistance que possède la population à Gaza. Le premier, c’est survivre (« survivre un jour encore, une heure, obstinément »). Et c’est de cela qu’elle est d’abord punie. Quand on a conquis l’essentiel d’un territoire, que faire de ces imbéciles (1 millions 800 000 quand même !) qui se serrent sur le petit bout qui leur reste. Les tuer jusqu’au dernier ? Cela rappelle quelque chose, n’est-ce pas ? Mais probablement difficile à mettre en oeuvre. Alors la terreur. Pour qu’au bout du compte, quand on ouvre la cage, des parents à bout de pleurs et des jeunes écœurés s’en aillent. Le « monde arabe » est grand vous savez. Et ça n’a pas de patrie ces gens là… Mais le plus borné des « observateurs » finis par se rendre compte que ces andouilles se croient palestiniens, et ce avec obstination…

Et le deuxième moyen, c’est la lutte armée. Pour qu’il en soit autrement, il faudrait qu’il y aient des relais significatifs de la cause palestinienne, qui permettent d’avoir une stratégie de conviction. Mais quand le monde est sourd, toujours des combattants se lèvent. Cela s’appelle la Résistance.

Claude Sarah Katz

Lire aussi le billet qu’elle a publié la veille sur le blog du Monde diplomatique

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Source: http://reflets.info/gaza-bombarde-linfo-outragee/


#Gaza : A qui la faute ? #OpIsrael

Friday 16 November 2012 at 09:52

Une fois encore, la bande de Gaza se retrouve au centre de l’actualité.

Si les violences du début de semaine n’avaient pas attiré les media, habitués à l’embrasement de cette minuscule frontière, la situation a changée depuis avant-hier soir.

L’assassinat par Israël  de Ahmed Jabari, chef de la branche armée du Hamas a sonné comme un gong. Les projecteurs médiatiques se sont à nouveaux braqués sur cette région. Et voilà les IDF (« Israel Defense Forces ») et les mouvements de résistance palestiniens prêt à en découdre dans un nouveau round de violence aveugle et destructrice.

Nous ne nous lancerons pas dans un article de fond cette fois ci. Car sur la situation en Palestine, tout le monde s’est déjà fait sa petite idée. Les médias sont depuis bien longtemps un terrain d’affrontement de prédilection des Israéliens et des Palestiniens. Et à ce jeu les rôles sont depuis bien longtemps répartis. Penchons-nous sur les déclarations de quelques seconds rôles de ce nouvel acte, seconds rôles qui possèdent en partie les clefs d’une éventuelles sortie du conflit : les dirigeants des pays occidentaux.

Déclaration de la maison blanche :

« Le président a exhorté le premier ministre Netanyahu à faire tous les efforts pour éviter les victimes civiles. Ils ont convenus que le Hamas doit stopper ses attaques sur Israël pour permettre de désamorcer la situation »

De son coté le secrétaire des affaires étrangères anglais William Hague a affirmé que le Hamas « porte la principale responsabilitée » de l’attaque israélienne sur Gaza.

Quelques déclarations des dirigeants israéliens maintenant. Netanyahu a affirmé :

« Le Hamas et les organisations terroristes ont choisi d’intensifier leurs attaques sur les citoyens israéliens ces derniers jours. »

Pour Ehud Barack :

« Israël ne veut pas de guerre mais les provocations du Hamas ces dernières semaines nous ont forcés à agir durement et avec détermination »

Mettons maintenant ces quelques déclarations à l’épreuve des faits.

Il nous faudra néanmoins prendre quelques précautions. En effet, nous sommes conscients que, en terre de Palestine, la désinformation bat son plein. Et Reflets n’est pas là pour en rajouter. Nous allons donc nous astreindre à n’utiliser que des sources israélienne ou de grands quotidiens internationaux pour éclairer ces évènements.

Suivez le guide …

28 Décembre 2011 : A l’occasion de l’anniversaire de l’opération « Cast Lead », le général Benny Gantz, chef des forces armées israélienne, affirme à la radio que la dernière grande opération militaire d’Israël dans la bande de Gaza en 2008 a été une « excellente » opération. Il affirme ensuite :

« Un second round n’est pas un choix pour Israël. Il doit être initié par Israël, et doit être rapide et douloureux »

9 mars 2012 : Israël interrompt une fragile trêve négociée par l’Egypte et assassine Zuhair al-Qaissi, chef des « Comités populaires de résistance », initiant ainsi un nouveau cycle de violence. Dans un éditorial de Haaretz, journal israélien, on peut lire :

« Mais était-il vraiment nécessaire, après une longue période de calme d’impliquer Israël dans une guerre qui paralyse la vie de millions de civils »

Le cycle de violence est clairement visible sur le graphique suivant, publié par le ministère des affaires étrangères israéliens :

Le prochain cycle de violence semble se dérouler en Juin. Nous devrions le trouver sans problèmes dans les journaux …

16 juin 2012 : Une roquette est tirée depuis le Sinaï Égyptien. Les autorités israéliennes affirment alors que cette roquette a été tirée sur ordre du Hamas, qui aurait lui-même reçu ses ordre des frères musulmans égyptiens. En réponse, les israéliens procèdent à plusieurs frappes sur la bande de Gaza, tuant 5 palestiniens dont une mère et son enfant. Le 18 juin, une nouvelle escarmouche a lieu entre des militants venant du Sinaï et les IDF. En réponse, l’armée israélienne procède à une frappe sur Gaza visant deux « soit disant snipers » circulant à mobylette. Ces évènements vont déclencher une nouvelle vague de violence et cette fois, le mouvement Hamas va être de la partie. Au pouvoir à Gaza, il va ainsi procéder au tir de plus de 100 roquettes, une première depuis presque un an. Puis le mouvement va accepter un cessez le feu négocié par l’Égypte, à condition que Israël cesse ses attaques.

8 octobre 2012 : Les forces de défenses israélienne procèdent à l’assassinat ciblé de deux militants d’un groupe affilié à al-Qaida qui circulaient à moto près de la ville de Rafah. Ces militants sont accusés d’êtres impliqués dans la fabrique d’armes ainsi que dans des attaques sur les civils et des militaires israéliens  »depuis des années« . Le missile qui les vise blesse au passage plusieurs passant incluant trois enfants, une femme et un vieil homme. Cette attaque provoque une réponse massive des groupes palestiniens, et cette fois-ci le Hamas et le Jihad Islamique sont au coeur de la réponse palestinienne.

19 Octobre 2012 : Noam Chomsky visite Gaza, invité à une conférence à l’université islamique. Vous pouvez lire ses impressions sur son voyage ici.

23 Octobre 2012 : Visite de l’émir du Qatar dans la bande de Gaza. Celui-ci promet une enveloppe de 250 millions de dollars pour des projets de reconstruction.  C’est la première fois qu’un chef de gouvernement de cette importance visite Gaza depuis la prise de contrôle de Hamas.

8 Novembre 2012 : Après 2 semaine de relative accalmie, l’armée israélienne fait une excursion près de la frontière. Dans l’échange de coups de feu qui s’en suit, un jeune garçon de 12 ans est tué.

10 novembre 2012 : Les militants palestiniens attaquent une jeep de l’armée israélienne blessant quatre soldats. La réplique israélienne fait deux victimes civiles supplémentaires.

11 Novembre 2012 : Les altercations entre israéliens et palestiniens font une victime civile palestinienne et plusieurs blessés civils israéliens et palestiniens.

12 Novembre 2012 : Les militants palestiniens affirment être prêts à une trêve si Israël cesse toutes ses opération militaires.

14 Novembre 2012 : Israël interrompt deux jours de calme en assassinant le chef de la branche armée de Hamas , Ahmed Jabari.

L’image qui se dégage de cette timeline va à l’encontre des déclarations des dirigeants israéliens. Mais s’il est difficile d’attendre d’une nation qui rentre en guerre, une posture neutre et équilibrée, que penser des déclarations des dirigeants occidentaux,  William Hague et Barack Obama en tête ?

L’enchaînement de ces évènements fait surgir d’autres question bien plus gênantes. Quelle pourrait être l’influence de l’élection récente de Barack Obama dans ce nouveau conflit qui se dessine ? Et quelle est l’influence des prochaine élection israéliennes sur cette nouvelle offensive contre le peuple palestinien ?

Je vous invite à aller lire l’article publié hier par Alain Gresh sur ce sujet.

 

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Source: http://reflets.info/gaza-a-qui-la-faute-opisrael/


Le point crucial à relever de la conférence de presse de Moi-Président

Wednesday 14 November 2012 at 12:59

C’était chouette cette conférence de presse gaulienne dans les ors de l’Elysée avec tous les ministres et 400 journalistes invités à poser des questions à Moi-Président, non ? Ouais, vachement chouette. Il a endossé les habits présidentiels, Moi-Présient, ça y’est, et c’est les spécialistes-analystes-de-la-chose-politique qui le disent. Il n’est plus « normal », mais « responsable », il l’a répété. Super. On est bien contents.

Mais à un moment, un journaliste assez connu pour changer de veste en fonction des pouvoirs en place, a posé une question pas mal carrée et qui est en un certain sens LA question qui tue : « Dites-moi, M’ssieur l’président, là, vous parlez de ramener le déficit à 3%, de faire de la rigueur budgétaire, et on voit autour que plus il y a de la rigueur, plus l’économie s’écroule, avec même de la récession en Espagne, en Grèce, au Portugal, enfin bref, la France est programmée elle aussi pour y aller dans la récession. Et dans le même temps, il y a pas mal d’économistes, dont un prix « Nobel » (c’est pas vraiment un prix Nobel, parce qu’en économie ça n’existe pas, mais bon, NDLR) qui expliquent que ces politiques de rigueur vont nous couler, que ça marche pas, au contraire. Et que si la France tente d’arriver elle aussi à 3%, ça va vraiment être la catastrophe. Alors, pourquoi vous continuez quand même vot’rigueur alors qu’on sait que ça va nous planter ?

Et là, il y a une moment très important à retenir dans la réponse de Moi-Président. Parce qu’après un bla-bla-bla classique sur les finances saines, la croissance dans un pacte-paquet-bonux et que c’est pas bien d’avoir de la dette, le Président français a dit quelque chose de vraiment important.

Il a dit qu’il ne dirigeait pas le pays.

Et ça c’est quand même pas mal de l’avouer. Sans s’en rendre compte, hein, parce qu’il ne l’a pas fait exprès, mais sa réponse a été tout de même extraordinaire. En substance, Moi-Président a expliqué que les « marchés » allaient se déchaîner s’il ne faisait pas de la réduction de déficit. Premier point qui indique que les marchés lui dictent sa politique. Et puis un autre aveu extra, et central, crucial celui-là : « si je vais voir les 26 autres de l’union, avec une autre voie, en ne faisant pas comme tout le monde, qu’est ce qu’ils vont dire hein ? Quand même, je peux pas aller contre l’Union, en faisant des choses qu’elle veut pas… »

Et oui, notre président a avoué hier qu’il dirigeait que dalle. Que ses ordres il les prenait à Bruxelles et par les agences de notations.  C’est un bel aveu. Très franc. On peut au moins lui reconnaître ça. Merci à lui. On sait maintenant de façon claire et déterminée comment ça marche. Parce qu’à un moment on se demandait bien pourquoi…

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Source: http://reflets.info/le-point-crucial-a-relever-de-la-conference-de-presse-de-moi-president/


Concertation(s), piège(s) à con(s)

Tuesday 13 November 2012 at 14:19

Ce matin 13 novembre, on apprend que Greenpeace vient de décliner l’invitation du ministère de l’Écologie de participer au « Grand débat sur l’énergie » qui devrait nous aider à avaler la pilule des gaz et pétroles de schiste (ça fait aussi la Une ce matin) et de nous convaincre que, finalement, « rester dans le nucléaire » a ses avantages.

Qu’est-ce qu’ils ont encore, ces obscurantistes qui rêvent de retourner à la bougie? Ce qui fait tiquer l’ONG, par la bouche de son numéro un Jean-François Julliard (ex-sec’gen’ de Reporters sans frontières), c’est la composition du « comité de pilotage » de ce « grand débat »:

« Il y avait déjà le projet de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes et ce qui s’y passe en ce moment, les incertitudes sur la fermeure de la centrale de Fessenheim, la déception de la conférence environnementale, le flou qui entoure l’organisation de ce débat et maintenant un comité de pilotage déséquilibré avec deux personnes ouvertement pro-nucléaires », a détaillé le directeur de Greenpeace.

Certes, 2 membres sur 5 ouvertement pro-nucléaire (ou au parcours qui le laissent à penser), c’est déjà too much. Mais les dépêches ne s’attardent pas — et c’est bien dommage — sur l’Iddri, un organisme pourtant créé en 2001, qui est en fait une Fondation, comme l’écosystème ultralibéral sait en produire des tonnes, « reconnue d’utilité publique » depuis 2009. Le bref CV des membres du Comité de pilotage cité plus haut est incomplet: Jean Jouze, le climatilogue de service, est aussi membre du collège de l’Iddri. Cet organisme compte donc 2 représentants sur les 5 que comptent le comité de pilotage.

Or, qui trouve-t-on parmi les 15 administrateurs, issus de son « Collège des fondateurs »?  Des haut cadres de chez GDF-Suez, Veolia Environnement, Lafarge  et… EDF! Ouais! Le plus gros producteur d’électricité nucléaire au monde, les deux plus gros profiteurs de l’écologie de marché, et des industriels bouffeurs d’énergie (Lafarge), en sachant que le dernier fondateur de l’Iddri est Saint-Gobain). Ne manque plus qu’Areva, curieusement absent du casting. Il y a aussi, parmi les parrains de l’Iddri, un truc appelé EpE: « Les Entreprises pour l’environnement ». Un lobby énorme, qui ne compte toujours pas Areva (quelle pudeur!), mais rassemble la quasi totalité des poids lourds industriels tricolores, CAC 40 et compagnie.

Pour accompagner la mission pacificatrice de ce think-tank (lié notamment à Sciences-Po Paris), son conseil d’administration compte des membres d’institutions publiques comme l’Agence de la maitrise de l’énergie (Ademe), l’Agence française de développement (AFD), et trois organismes de recherche, plutôt pro-OGM (Cirad, CNRS, INRA). Je vous laisse aller mater ses publications pour voir si, sur l’énergie (qui ne fait pas partie de ses 5 priorités, déjà), ils ont une vision quelque peu plus « indépendante » que son état-major ne le laisse penser. C’est vrai: halte aux procès d’intention, on peut être industriel et concerné par l’écologie, la vraie!

A l’école du numérique, les enfants sont des numéros

Cet avant-propos introduit idéalement le véritable propos de ce billet. Cet été, le ministère de l’Education lançait une vaste « Concertation » sur la « Refondation de l’école de la République ». Pour encadrer ce « grand débat », Peillon a lui aussi créé un Comité de pilotage de quatre membres. Ces 4 experts — une philosophe, une sociologue, un ancien inspecteur de l’EN et un parlementaire — n’ont pas déclenché le moindre scandale. Ce sont plutôt leurs adjoints — et surtout l’un d’entre-eux — qui ont attiré la suspicion. Ont en effet été nommés par le ministre quatre sous-experts pour diriger les débats dans chacune des 4 grandes thématiques.

Durant la concertation (5 juillet-1er octobre), il y eu une vingtaine de sous-groupes de travail, une centaine d’heures de réunions et des centaines de « contributions écrites » parues sur le site internet… Les « ateliers », réunis à Paris jusqu’au 1er octobre, n’étaient pas ouverts à la presse — « pour ne pas intimider les participants », dit-on au cabinet du ministre. On a pu s’y glisser courant septembre. Pour découvrir que cette opération avait tout de l’enfumage caractérisé.

Tout part d’une initiative du Collectif national de résistance à Base-élèves (CNRBE), un collectif de parents et d’enseignants qui se bat depuis quatre ans pour que cesse le fichage de masse de 14 millions d’élèves à travers fichiers, répertoires et bases de donnes qui confondent gestion et tri sélectif. Les fausses promesses de la Concertation sur l’école, le CNRBE en a fait l’amère expérience.

Ils se sont souvenu qu’en mars 2009, le parti de Martine Aubry publiait « La France en liberté surveillée ». Ce texte plutôt radical, en pleine période sarkozyste, dressait, sous forme d’abécédaire, la liste noire des mesures liberticides à proscrire (à consulter en PDF ici). A à la lettre « B » figurait « Base élèves / BNIE », le fichier des écoles et sa « base des identifiants », devenu RNIE en février 2012 (répertoire élargie, bon pour classifier élèves, lycées, apprentis et étudiants!). Bref, le CNRBE espérait lui aussi que le changement, ce soit pour maintenant. Le collectif prend contact avec le cabinet de Peillon au mois de juin, et décroche une « audience » avec deux conseillers le 13 juillet. On leur conseille alors de se joindre à la fameuse concertation pour exposer leurs revendications.

Quelques semaines après, ils sont « invités » à se joindre à l’une des quatre thématiques, « Un système éducatif juste et efficace », et de son groupe de travail « Une grande ambition pour le numérique ». Soit, se disent-ils, pourquoi pas. Alors ils se renseignent. Et voilà qu’ils tombent sur la personnalité choisie pour encadrer les débats de la thématique. Il s’agit d’un certain François Momboisse, présenté comme le président de la FEVAD. Féquoi?? La Fédération pour l’école et la valorisation de la démocratie ? Mmm. Raté: c’est tout simplement le lobby des « entreprises de vente à distance ».

François Monboisse est en effet un fin connaisseur de l’école (de commerce) : ce polytechnicien détenteur d’un MBA de management a passé « les dix-huit premières années de sa carrière chez des fabricants de produits de grande consommation », dixit son CV officiel publié par le ministère, dont 11 ans pour le lessivier Procter & Gamble, et finira sa brillante carrière de grand pédagogue scolaire au groupe Pinault-Printemps-Redoute, en gérant des filiales de la Fnac comme… Eveil & Jeux ! Le ministère, en revanche, ne dit pas qu’il est aussi membre du comité exécutif du MEDEF et, depuis juin 2012, président d’un autre lobby européen, E-Commerce Europe.

En 2011, Monboisse fait partie des 18 brillants élèves à rejoindre la classe du Conseil national du numérique (CNN), un machin créé par Sarko pour fédérer les forces vives des marchands de rêve informatique — tous des dirigeants d’entreprises. En mars 2012, ce CNN a pondu un rapport sur « Le choix du numérique à l’école » [PDF]. Dans lequel il est question:

En mars 2012, alors que la loi sur la protection de l’identité, qui prévoit la future carte biométrique d’identité, notre expert en école numérique déclarait, à propos de la puce « services » devant servir de sésame électronique:

«Avec cette puce en option sur la carte d’identité biométrique, les commerçants et les consommateurs auront un moyen d’identification fiable. C’est une bonne chose. On pourrait même imaginer un système européen, voire universel».

Entre-temps, le Conseil Constitutionnel a censuré en partie cette loi, pour supprimer le recours au vaste fichier central et la 2eme puce « services ». Dommage pour notre lobbyiste en chef.

BREF… Invités à débattre du « numérique à l’école » lors d’un dernier atelier, le 19 septembre, des délégués du CNRBE sont venus y lire un texte et ont tourné les talons, ne voulant pas cautionner un échange d’épiciers. En effet, du fichage et du marquage à vie des enfants, il n’en fut point question — ou presque.

Dans le rapport final de ce beau travail d’enfumage [PDF], rendu public le 1er octobre, on peut y lire de précieux conseils sur « Le numérique, une priorité pour la réussite ». On ne peut s’empêcher tout de même d’y voir une logorrhée de poncifs euphorisants inspirés par les mêmes lobbies représentés par M. Monboisse. Le tout recouvert d’une couche de vernis « participatif » pour rendre le tout acceptable. Sur 52 pages, il y en a 1 et demi. Évidemment, on ne parle que du numérique qui « libère » (et libéralise, au sens économique), pas de celui qui asservit, catalogue, tri, classifie les élèves pour qu’ils se façonnent au mieux aux exigences du marché du travail. Cf pages 49-50:

Après les « débats publics », les « rencontres citoyennes » et autres instances de diversion, la Concertation (et ses « comités de pilotage ») a de beaux jours devant elle. Rompez.

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Source: http://reflets.info/concertations-pieges-a-cons/


Ouvre tes oreilles et tes yeux connard de lecteur !

Tuesday 13 November 2012 at 00:40

On ne pouvait boucler cette petite saga sur la presse sans parler des lecteurs, des auditeurs et des téléspectateurs… Ben oui… Voyez-vous, dans la presse, les messieurs Excel sont persuadés que si l’on donne de la merde à lire (pour la presse écrite) aux lecteurs, ils liront de la merde et ne demanderont pas autre chose.

Du coup, on aboutit assez facilement et sans remords aux journaux gratuits qui sont en fait des compilation de dépêches d’agences raccourcies au maximum, à des Le Post (défunt) ou à des Le Lab sur Internet. Et oui, connard de lecteur, tu aimes la merde, et même tu en redemandes. Qui n’en veut du Morandini, du Ruquier, du Fogiel, du Public, du Ici Paris, du Closer et autres Paris-Match ? Allez, bouffe de l’infotainment, c’est du bon ! Et surtout, ne fais pas de régime, on en a à revendre, des tonnes, du bien gras, ou du bien vide, comme on veut.

Ben oui, mon pauvre connard de lecteur… On te comprend en même temps. Crevé par des boulots chiants à mourir, épuisé moralement par des petits chefs qui pourrissent ta vie quotidiennement parce que c’est leur seule façon de se prouver qu’ils existent, rincé par des heures de transport, bref, tu cours comme un hamster dans une roue. Et en plus, on voudrait que tu lises Le Monde Diplomatique, le Canard Enchaîné, la revue Esprit, et puis un peu de presse étrangère pour te faire un idée de ce qui se passe au delà des frontières de ton pays ? Sans rire…

Non, tu n’as ni le temps ni l’énergie. Donc tu te vides l’esprit avec de l’infotainment bien creux. On n’est pas couché, mais on n’est pas très éveillé quand même, hein.

En 2006, Kitetoa.com lançait un sous-site permettant de surveiller la monumentale connerie de 2007 qui se préparait. A base de liens vers des articles de presse sur l’élection à venir. Histoire de garder une trace. On avait appelé ça « La Connerie de 2007″. C’est devenu Aporismes.com. Sur le côté droit de la Connerie de 2007, on avait mis un lien pour que les connards de lecteurs aillent acheter une BD. A l’époque, les Anonymous n’étaient pas ce qu’ils étaient et n’avaient pas encore vu le film tiré de cette BD. Ils ne savaient pas encore que V pour Vendetta existait.

Nous voulions donner un peu de publicité à cette BD parce qu’elle éveille les esprits. Ce n’est sans doute pas pour rien que des milliers de personnes se trimballent dans la rue avec un masque de Guy Fawkes sur la tronche.

Aujourd’hui, ami lecteur…

Digression : il faut bien flatter un peu ses lecteurs, sinon on les perd. C’est ce que m’a dit le gars du Marketing de Reflets, qui ne voulait d’ailleurs pas que l’on publie cet article. Il parait que je risque ma place.

… aujourd’hui, ami lecteur, disais-je, et surtout, amis journalistes qui nous lisez, nous voudrions soumettre à votre sagacité une autre bande dessinée qui traine dans ma bibliothèque de vieux depuis quelques années. Il s’agit de Transmetropolitan, écrit par Warren Ellis.

C’est l’histoire tordue d’un journaliste complètement déjanté, drogué à ne plus savoir quoi se mettre dans le nez, les veines et le reste, mais pour la cause.

Il a tendance à s’énerver un peu vite et quand il ne met pas une mandale dans la tronche des passants, c’est un coup d’agitateur d’intestins qu’il envoie vomir et chier son monde.

Spider Jerusalem, c’est son nom, tente de changer le cours de l’histoire (de l’élection américaine). Et il se plante un peu. Ce qui le met en rage contre ses connards de lecteurs (toujours les mêmes, hein)… Il leur a fourni la vérité et ces cons, qu’en ont-il fait ? Rien.

Spider Jerusalem est peut-être déjanté, mais il a tendance à aller au bout de sa démarche. Et nos amis journalistes qui servent de la merde, sur commande ou pas, à leurs lecteurs seraient bien inspirés de lire et relire cette bande dessinée. Il y a de fortes chances pour qu’ils puissent en retirer quelque chose. Peut-être se mettront-ils à faire du journalisme comme Spider Jerusalem, le couteau entre les dents, avec la rage. Celle de faire autre chose que de la merde, sous prétexte que c’est ce que veulent les connards de lecteurs. Dixit ces messieurs Excel.


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Source: http://reflets.info/ouvre-tes-oreilles-et-tes-yeux-connard-de-lecteur/


Coucou la Libye, tu reprendras bien une louche d’Amesys ?

Monday 12 November 2012 at 23:46

Souvenez-vous amis lecteurs… Reflets vous a parlé, re-parlé, et re-re-parlé d’Amesys/Bull, la joyeuse bande d’exportateurs des Droits de l’Homme à la française avec la participation spéciale de Nicolas Sarkozy et de ses amis proches. Un petit business qui marche bien. Si bien, d’ailleurs, que les salaires des responsables des #Dix qui développent le bousin feraient pâlir ceux de patrons de boites nettement plus grosses. Et croyez-nous, tout va bien pour Amesys/Bull, qui continue encore aujourd’hui son petit business avec le complexe militaro-industriel français et européen. Mais aussi, bien entendu, avec les pays riants comme le Maroc, le Quatar, etc. La liste est très, très, très longue.

Si vous avez suivi Reflets sur ces sujets, vous savez que Amesys/Bull a vendu à Kadhafi un système d’écoute globale de la population, permettant d’arrêter et de torturer les opposants. Vous savez aussi que l’interface libyenne d’Amesys/Bull était Abdallah Senoussi, un terroriste condamné en France par contumace. Un détail qui n’ennuyait ni Philippe Vannier, actuel patron de Bull et architecte de ce deal, ni Ziad Takieddine, ni la clique de ministres et conseillers de Nicolas Sarkozy (lui compris) qui ont trempé dans l’AmesysGate.

Vous savez aussi que depuis des mois, Reflets a publiquement annoncé qu’il tenait ses archives à disposition de la Justice. Nos articles montrent qu’il est possible de poursuivre cette société en adoptant bon nombre d’angles juridiques. Deux procédures ont été ouvertes contre Amesys. A aucun moment la Justice ne s’est manifestée. Nous savions qu’il y avait peu à attendre de ce côté là tant Amesys/Bull représente une boite de Pandore.

Nous avions bien remarqué (on est moins quiches qu’on en a l’air) pendant la campagne électorale que ni Fleur Pellerin (@fleurpellerin), ni François Hollande (@fhollande) ne voulaient aborder le sujet. L’élection de François Hollande avec son changement de c’est maintenant tout de suite semble n’avoir eu aucun effet. Il reste muet, comme ses ministres, comme la justice. Il ne s’est rien passé, circulez, il n’y a rien à voir.

Dommage, parce que voyez-vous, il y a une équipe au pouvoir qui, à juste titre d’ailleurs la plupart du temps, rappelle aux Français que si l’on est dans la merde jusqu’au cou sur le plan économique, c’est qu’ils ont élu le pire président de la cinquième république en 2007 (et ça, c’est vrai). Bien fait pour eux.

Bref, François Hollande et ses amis sont prompts à reprocher les décisions de l’ancienne équipe. Mais pourquoi diable jamais sur ce sujet ? En dépit des tonnes d’informations déversées sur la place publique par Reflets, Owni, le WSJ, et tant d’autres, sans oublier les ONGs ?

On n’en saura rien puisqu’ils ne répondent pas à ces questions que, de toutes façons, la presse ne leur pose pas.

Mieux que garder le silence ? Si, si, on peut

@Steve12L, un lecteur attentif de Reflets, nous signalait ce soir une fort intéressante dépêche. Figurez-vous que l’AFP nous apprend la chose suivante : notre ministre des affaires étrangères, Laurent Fabius a proposé l’aide de la France à… La Libye… pour… « relever le défi de sécurité« , c’est-à-dire, équiper la police et l’Etat libyen.

Pas mal.

Nous serons (…) à vos côtés pour relever le défi de la sécurité, a déclaré M. Fabius, premier responsable étranger à s’exprimer devant le CGN, élu le 7 juillet.

Je souhaite que notre coopération en matière de sécurité et de défense soit renforcée, pour vous aider à bâtir larmée et la police dont la Libye a besoin. Si vous en exprimez le souhait, la France demandera à l’Union européenne qu’une aide vous soit apportée dans ce domaine primordial, a-t-il déclaré.

[...]

Selon M. Fabius, la France est également prête à aider la Libye, pays de destination et de transit pour des centaines de milliers de migrants essentiellement africains, à surveiller ses frontières.

[...]

Le développement économique et la reconstruction impliquent que vous puissiez efficacement contrôler vos frontières terrestres et maritimes

Allez, on récapitule pour les malcomprenants…

Demain, le FN sera au pouvoir : merci François…

La gestion de l’AmesysGate en est une simple et triste illustration : gauche ou droite, peu importe, le business continue comme si de rien était et les valeurs humanistes… on tire la chasse et hop, tout est parti, ni vu, ni connu. En outre, à force de pratiquer une politique de centre droit, et parfois de droite type UMP, le Parti Socialiste qui portait des espoirs de changement va finir de s’aliéner ses derniers électeurs. Le calcul est vite fait…

Avec un bon pourcentage de sympathisants de gauche dépités devenus abstentionnistes, avec une France généralement majoritairement à droite qui s’entredéchire entre les conneries de Jean-François Copé, celles de François Fillon (il faut suivre leurs comptes Twitter ces jours-ci, on atteint des sommets), le retour probable de Nicolas Sarkozy en 2017, l’éparpillement des votes au centre (mou, dur, de gauche, du centre et de droite), on peut assez aisément imaginer qui tirera les marrons du feu.

 

Mais franchement… Ils s’en foutent. Parce qu’après eux, les politiques de tous bords, le déluge… et que vous êtes amis votants, le dernier de leurs soucis.

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Source: http://reflets.info/coucou-la-libye-tu-reprendras-bien-une-louche-damesys/


Google : « Don’t worry, we’re from the Internets »

Monday 12 November 2012 at 20:07

A la toute fin des années 90, alors que Google venait de souffler sa première bougie, qu’Altavista et Yahoo concentraient à eux deux une bonne partie des recherches mondiales, la bulle Internet explosait après une demi décennie d’euphorie. L’explosion de cette bulle Internet, par delà l’aspect « vaporware killer » salvateur, allait sérieusement trancher avec les insolentes performances du jeune Google.

Google commence à acquérir ses lettres de noblesse en 1999 aux yeux de la presse internationale et donc des internautes.Tout le monde commence et ne cessera d’encenser le moteur de recherche pour sa sobriété, sa simplicité, et surtout, pour ses performances, tant en terme de chargement de la page d’accueil du moteur et le traitement des requêtes qu’en terme de pertinence des réponses à ces requêtes. Déjà à l’époque, il apparaissait évident que Google avait trouvé les « bons » algorithmes pour satisfaire la soif d’information de nombreux internautes. Son modèle économique, c’est en 2000 que Google va le trouver alors même que sa popularité et donc le nombre de requêtes qu’il traite est en pleine explosion. C’est cette année là que Google franchira le cap des 100 millions de requêtes quotidiennes. Avec un tel flux d’utilisateurs, l’entreprise se rend vite compte qu’elle est assise sur une montagne d’or, il lui faut juste trouver le moyen de monétiser sa nouvelle position.

Fait incroyable à cette époque où les startups coulaient unes à unes après avoir atteint des capitalisations boursières totalement aberrantes pour ce qu’elles proposaient (beaucoup de vent), Google a su gérer sa croissance exponentielle. Google surtout a su monétiser la valeur qu’il avait créé : son flux d’utilisateurs. Sa potion magique s’appelait la publicité et était rendue de fait particulièrement rentable par sa masse d’utilisateurs. Les 100 millions de requêtes quotidiennes qu’il affichait à l’époque étaient autant de contacts publicitaires en puissance.

Au mois d’octobre 2000, Google matérialise cette stratégie par un partenariat avec Yahoo portant sur de la publicité contextuelle en fonction des mots clés. La messe sera définitivement dite avec le rachat de DoubleClick par Google en avril 2007 pour plus de 3 milliards de dollars, coiffant Microsoft au poteau. Parallèlement à la mise en place de ce modèle économique, Google se fait petit à petit le fer de lance du service gratuit en ligne. En 2002, alors qu’il est déjà leader incontestable en terme de nombre de pages indexées, Google entame une stratégie de diversification. Et là encore, tout semble réglé comme sur du papier à musique. Ça débute par l’apparition des Google Labs qui permettent à l’entreprise de mener grandeur nature des tests sur des produits en cours de développement. La majorité ne sont alors qu’à l’état embryonnaire mais l’incroyable potentiel de la société est alors déjà perceptible.

C’est en 2004 que Gmail fait son apparition. Avec ce service gratuit de messagerie électronique, Google réussit un coup de maître : venir attaquer frontalement Microsoft et son Hotmail sur le « marché » des services gratuits de messageries électroniques. Et sur ce coup Google frappe particulièrement fort en offrant une interface limpide, simple, et un espace de stockage record pour l’époque de 1 Go qui passera à 2 Go un an plus tard. La centaine de mégas proposée par Microsoft et son service Hotmail font déjà bien pâle figure. Lentement mais très surement, Gmail deviendra le premier services mondial de messagerie électronique. Une messagerie qui deviendra le socle d’authentification à l’univers en création de Google.

L’avantage d’acheminer et de maîtriser des flux colossaux d’information, c’est que l’on a pas loin à chercher pour savoir ce que les internautes recherchent, et donc ce que l’on peut leur vendre ou leur offrir. La position exceptionnelle de Google dans cette perspective font que Google est un « observateur » privilégié qui va pouvoir obtenir des tendances fiables pour orienter sa stratégie de diversification. Les internautes veulent voir des vidéos en ligne ? Google rachète Youtube en 2006 pour 1,6 milliard de dollars. Les internautes veulent faire des rencontres ? Google lance son réseau social Orkut qui restera relativement confidentiel face à un problème grandissant pour Google… Facebook. Les utilisateurs veulent accéder à Internet en mobilité, Google sera un pionier des services en ligne que certains reprocheront à l’entreprise d’avoir « webifié » : groupes de discutions, messagerie électronique, chat (…). L’univers de Google doit être accessible depuis un navigateur performant, robuste et fiable : Google développe alors Chrome, aujourd’hui en train de s’installer à la première place des navigateurs web les plus utilisés dans le monde.

Tout ce que Google touche ne se transforme pourtant pas en or. L’entreprise au aussi connu quelques échecs. Cependant chez Google, un succès, ça se traduit par une première place. Et ce n’est pas tant la faculté à occuper très rapidement la première place d’un marché qui caractérise Google, c’est l’élégance avec lequel il y est jusque là parvenu. Google dont le slogan est « don’t be evil », parviendra t-il toujours à faire l’unanimité ? Tout semble encore pour le moment très rose pour Google. L’entreprise qui s’est fait une spécialité des services gratuits au grand public, services qui sont devenus du jour au lendemain de véritables rituels pour des centaines de millions de personnes dans le monde. Le modèle de la gratuité que Google n’a pas inventé mais qu’il a poussé à son paroxysme, c’est le modèle que beaucoup d’internautes trouvent « normal » aujourd’hui. C’est gratuit, c’est Google, c’est normal, il ne faut pas s’inquiéter, c’est Internet.

Tout va donc pour le mieux dans le meilleur des mondes du côté de chez Google, tout va peut être d’ailleurs un peu trop bien…

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Source: http://reflets.info/googledont-worry-were-from-the-internets/