reflets.info

Ce site n'est pas le site officiel.
C'est un blog automatisé qui réplique les articles automatiquement

L’erreur de calcul des politiques d’austérité : trop drôle !

Wednesday 9 January 2013 at 12:49

austérité1

Oui, oui, cette information est tout à fait sérieuse et elle est sortie ce matin sur l’antenne de France Culture. Reflets vous la délivre brut de décoffrage, puis viendra, après recherches, compléter les affirmations assez stupéfiantes de cet économiste du FMI, Olivier Blanchard…

C’est une information extraordinaire, dont les conséquences sont immenses, mais qui fait beaucoup moins parler que les dérives pathétiques d’un acteur célèbre. Un rapport de quarante quatre pages signé par un économiste en chef du FMI, un français, Olivier Blanchard. Il dit tout simplement que les plus hautes instances économiques mondiales et européennes se sont plantées en imposant, au nom de la science, l’austérité à toute l’Europe.

       Ce que dit Olivier Blanchard, c’est que le modèle mathématique sur lequel s’appuyaient ces politiques visant au désendettement radical, et au retour sacré à l’équilibre budgétaire, comportaient une erreur au niveau, je cite, du multiplicateur fiscal. Pour simplifier beaucoup, ce modèle mathématique, donc incontestable, prévoyait que lorsqu’on retire un euro dans un budget il manquerait un euro dans le pays concerné. Or c’est faux. Pour des raisons qui tiennent à une réalité parfaitement triviale, et qui est que les hommes sont humains, cette austérité a déclenché des réactions collectives qui ont abouti à ce que cet euro retiré a provoqué la perte de trois euros dans les sociétés concernées.

       Multipliez par des milliards, et vous comprendrez pourquoi l’austérité imposée à coup de sabre par des troïkas savantes n’a conduit qu’à plus d’austérité, plus de chômage, et plus de récession.

       L’équation était fausse, ce qui est remarquable en soi, surtout quand on songe au Mississipi, que dis-je, à l’Amazone de leçons d’austérité péremptoire, délivrées chaque minute, sur toutes les antennes, et dans tous les journaux, par des commentateurs sûrs d’eux et dominateurs.

       Mais le plus incroyable est ailleurs.

       C’est qu’il ait fallu s’apercevoir que quelque chose clochait dans une équation pour découvrir que quelque chose n’allait pas dans la vraie vie. Un peu comme si on assistait à des accidents de la route en chaîne et qu’on ne donnait pas l’alerte tant qu’un modèle mathématique ne disait pas que c’était des accidents.

       On ne peut pas aller plus loin dans le triomphe de la technocratie. Il a fallu qu’un expert constate un problème avec un coefficient multiplicateur pour que ce qui saute aux yeux soit perçu par nos cerveaux. L’Europe est à la traîne, son chômage bat des records, sa croissance est en berne, la pauvreté s’installe, bref la voiture est dans le fossé, mais peu importe, on ne change pas de politique puisque c’est la seule et qu’en vouloir une autre serait une demande ignare.

       Les ignares vous saluent bien, mais les dévots de l’austérité n’ont pas rendu les armes. L’histoire de l’équation commence à cheminer, on en a parlé dans le journal de France 2 hier soir, l’Humanité l’a évoquée, le Washington Post aussi, mais elle ne fait pas encore la une. C’est qu’on ne renonce pas d’un jour à l’autre à une idéologie. Même vermoulus les murs de Berlin ne s’affaissent pas d’un jour à l’autre.  

Et comme la prochaine émission de radio du magazine Reflets (à la Cantine numérique, en direct, en public le 25 janvier à 19h) aura pour thème la crise économique, sociale et politique, avec un analyste financier (en attente de confirmation) et un économiste aterré (sa réponse à notre invitation qui nous l’espérons sera affirmative, ne saurait tarder), il va y avoir matière à discuter de ce problème de « calcul » de l’austérité…

Vos contributions audio seront les bienvenues, mais nous vous en parlerons dans un prochain billet.

L’annonce de France Culture est ici : http://www.franceculture.fr/emission-le-billet-politique-d-hubert-huertas-extraordinaire-l-austerite-est-une-erreur-mathematique

C’est drôle, non ?

Enfin, tout dépend où on se situe quand même…

Billets en relation :

flattr this!

Source: http://reflets.info/lerreur-de-calcul-des-politiques-dausterite-trop-drole/


Fleur… ça devient blasant et les pédonazis, on nous a déjà fait le coup

Tuesday 8 January 2013 at 21:40

twitter

Et voilà le dossier super hyper chaud sur lequel le monde entier attend des réponses, le truc vital, le truc qui nous empêche de dormir, Amesys.. ah merde, pas encore… Twitter ! Il fallait bien que Fleur Pellerin cible le réseau social américain, car figurez vous que sur ce réseau, des gens s’expriment librement. Alors certes, certains ne sont pas super fins, aussi on y trouve des communistes, des fachos, des pédonazis… vous additionnez les trois et ça vous donne… un internaute.

Mais Fleur Pellerin, elle, semble découvrir le problème. Et l’heure est si grave, qu’au lieu de se fendre d’un truc pas super urgent, comme le contrôle des exportations d’armes électroniques dans des dictatures, notre ministre veut s’attaquer aux abus d’une poignée de crétins sur le réseau social Twitter.

Il y a quelques années,  en plein débats sur la LOPPSI, votre serviteur plongeait dans les entrailles de la bêtise humaine et de la haine ordinaire pour vous expliquer que le filtrage de la connerie, c’était pas pour demain. Le député Brard vous expliquerait très bien que ce n’est pas avec les mains que l’on arrête l’océan et selon l’adage bien connu, s’il y a deux choses qui sont infinies, c’est l’univers et la connerie humaine.

Mais pourquoi Twitter ?

Pourquoi pas Dailymotion ?

les-copains-de-DANTE_709

Pourquoi pas Copains d’Avant  ?

legion88

Pourquoi pas Last.fm ?

Capture d’écran 2013-01-08 à 21.20.45

Ben non… elle son truc c’est Twitter. Et pourtant, le réseau social n’est pas en reste concernant le filtrage géolocalisé. Souvenez vous il y a quelques mois, Twitter annonçait qu’il était maintenant en mesure d’opérer une censure géolocalisée alors qu’il devait auparavant censurer un tweet de manière globale, pour l’ensemble de ses utilisateurs, sans distinction géographique et du code pénal de chaque pays…

En plus du faux problème du filtrage de la bêtise, Twitter arguerait du fait qu’il ne peut fournir des données d’utilisateurs que s’il est saisit par la justice américaine dont il dépend. Et c’est tellement grave que la justice française a elle été saisie. Et on attend une décision du juge pour le 24 janvier !!!

De notre côté, ça fait plus d’un an qu’on attend un signe de vie de notre ministre et de la justice, concernant la plainte posée pour complicité d’actes de torture en Libye… mais tout va bien. Filtrer la connerie, ça c’est top prioritaire, identifier une poignée d’abrutis, ça c’est top prioritaire. C’est un super message que vous nous donnez là, bravo ! Tout ce tsointsoin alors qu’il suffirait tout bêtement de faire appliquer la loi, celle de 2004, comme le souligne Maître Olivier Iteanu. Et comme Twitter dispose en plus du dispositif technique nécessaire, on a au final un joli brassage de vent médiatique dont tout le monde se fout éperdument.

Ce n’est plus un mandat ministériel, ça devient un plan de communication cynique.

/me blasé

 

Billets en relation :

flattr this!

Source: http://reflets.info/fleur-ca-devient-blasant-et-les-pedonazis-on-nous-a-deja-fait-le-coup/


#AdGate Free : la bonne blague… des DNS menteurs !

Tuesday 8 January 2013 at 18:50

freeChez Reflets, nous avons trouvé particulièrement savoureux l’épilogue du « AdGate Free / Google ». Car devinez quoi… nous avons une bonne mémoire ! Et notre mémoire nous rappelle aux bons souvenir de Rani Assaf, le directeur technique de Free qui déclarait lors du rachat d’Alice par Free  :

« Y avait la même bouse chez Alice sur les DNS. Ça a dégagé direct le jour où l’on a basculé leurs DNS chez nous »

Ça se passait sur FRNog il y a un peu plus de 3 ans, et notre ami Benjamin Bayart participait d’ailleurs activement à la conversation.

Free a donc mis en place la même « bouse » qu’Alice pour filtrer les publicités sur les Freebox Revolution. Free a donc volontairement mis en place une ignominie intrusive, Free a donc menti à ses abonnés en leur servant des pages web amputées de contenus (et oui la pub est un contenu…) sans les en avertir. C’est brillant !

Renier ses idéaux pour une querelle de marchands de tapis, vous en aviez rêvé ? Free l’a fait.

Billets en relation :

flattr this!

Source: http://reflets.info/adgate-free-la-bonne-blague-des-dns-menteurs/


Ce gouvernement est courageux : soutenons-le !

Tuesday 8 January 2013 at 18:20

(Ou comment, alors que le monde est en train de plonger dans une nouvelle dimension, les dirigeants des pays industriels les plus riches , dont celui de la France regardent le bateau couler tout en en se félicitant de ne pas en être vraiment les capitaines…)

francois-et-jean-marc

Et oui, c’est la nouvelle année, et comme on dit : bone année ! Et bonne santé aussi, hein, plein de bonnes choses, #toussa (© Reflets). Bon, c’est pas pour dire, mais on sent comme une odeur de cramé, y’a pas à dire. Comme l’impression que l’incendie s’est déclenché en douce, sans que les pompiers soient vraiment prévenus, avec un peu de fumée mais très peu de flammes, un truc vicieux qui finit par tout faire s’écrouler sans qu’on ait le temps de se réveiller. Mais de quoi qu’il parle ? Qu’est-ce qu’il dit le Yovan Menkevick ? Il va encore nous faire chier avec ses histoires de climato-sceptiscisme ? Quand même, ça commence à bien faire, déjà qu’on était bien pépère, et que là, bon, enfin quoi…

Mais non, lecteur perspicace, point de tout ça, mais non, mais non, rien que du positif, du bien carré qui te rassure, te brosse dans le sens du poil, te fait plaisir, te donne raison. Parce que le lecteur, il a besoin d’avoir raison, c’est un point important. Sans quoi il s’agace. Et si il s’agace, il ne paye plus. Et ça c’est grave : surtout pour un magazine gratuit avec des journalistes pas payés. Des journalistes qui ne touchent pas une thune pour se faire lancer des tomates pourries à la tronche. Ben oui : journaliste-maso, ça se travaille. Mais bon, disons que l’année est à peine entamée et que ça va repartir pour un tour, et pas qu’un peu. Disons qu’on fait son travail sans ciller, parce c’est une profession de foi. Allez, au travail…donc…

En 2013 : on va tous se la péter grave !

Et ouais, ce que personne n’a capté, c’est que le gouvernement du « changement maintenant » a fait absolument-tout-ce-qu’il-faut-pour-qu’on-se-la-pète-grave-en-2013 : tout va repartir à fond : la croissance va dépoter sévère, il va y avoir des centaines de milliers d’emplois créés, le SMIC va être augmenté de 10%, les étudiants vont mieux étudier, les putes vont mieux puter, les macs vont mieux macer, l’ambiance va être à la teuf permanente, les pauvres vont s’enrichir et les riches vont donner leur thune pour aider la nation, enfin bref : c’est la totale, on est gâtés !

Il faut dire que la présidence Hollande, en l’espace de 6 mois, a carrément révolutionné la société française, un truc de dingues ! Imaginez que ce gouvernement a eu l’intelligence, non, mieux, le génie, de modifier les taxes sur la bière (à la hausse), les impôts des classes moyennes (à la hausse), créer des emplois jeunes (nommés d’avenir aujourd’hui, mais c’est sans objet) tout en réduisant le déficit budgétaire (parce que c’est ultra nécessaire, voyez-vous), avec des changements sociétaux majeurs qui mènent à des débats de haute volée comme « le mariage pour tous » (plus chouette que l’identité nationale) ! Et oui, alors que l’Europe coule, que le monde se délite sous les coups de boutoirs de la finance internationale, les socialistes français, eux, ne bronchent pas : ils laissent donc le débat sur « le mariage pour tous « s’installer, pendant des mois, parce que franchement, nous méritons mieux que de nous abaisser à discuter de l’avenir socio-économique du pays des lumières qui, disons-le, ne va pas quand même se mettre à réfléchir sur la mutation mondiale financière et néo-libérale. Non, le mariage pour tous, c’est mieux.

Toute cette agitation bénéfique, cette politique de haut-vol, menées tambour battant par un premier ministre « droit dans ses bottes », soutenues par un ministre beau-gosse du « redressement productif » qui ne se ménage pas (voir le polo marin et la « presque nationalisation » du site de Florange), des jeunes femmes ministres dont la perspicacité n’égale que l’intelligence, qui proposent pour l’une de se passer de la pilule contraceptive, ou pour l’autre, de réagir contre les coups de boutoir à la neutralité du Net de Free (qui voudrait  supprimer par option de Freebox l’apparition des pubs) sont un festival de pertinence politique que jamais notre république n’a vécu. C’est retournant.

Car, oui, lecteur, sache-le : le gouvernement est en train de te sortir de la mouise totale dans laquelle ton pays était empêtré. Et pas qu’un peu. Avec art. Avec classe. Sans que tu t’en doutes. Comme un suppositoire. Une politique qui glisse discrètement dans ton anus, te guérit à l’insu de ton plein-gré alors que tu penses être mourrant. C’est pas beau ça ? Mais voyons voir comment toutes ces magnifiques prédictions hollandesques de jours meilleurs vont survenir…

La politique économique Hollandesque est redoutable

Si il faut caractériser la politique économique du gouvernement socialiste actuel, supervisé avec maestria par François N°2, un unique mot peut s’appliquer : le courage. Oser signer le traité libéral  (TSCG) qui inscrit l’austérité à vie de la nation et détruit sa souveraineté budgétaire est tout de même sacrément gonflé ! Il fallait avoir les couilles de le faire, surtout qu’en tant que socialistes vous avez déjà signé pour Maastricht, puis le traité d’Amsterdam (ultra-libéral), la constitution (ultra libéral sans aucune avancée sociale), puis après rejet de la population à 53% de cette constitution, le traité de Lisbonne (ultra libéral, copie conforme de la constitution de 2005). Oui, ce gouvernement et le président de la République sont courageux, puisqu’ils n’ont pas peur de faire la politique du gouvernement précédent en ayant dénoncé la dite politique sans ménagement un an avant. Ils ne craignent pas de finir au bout d’une pique, c’est le moins qu’on puisse dire ! Et ça, et bien…respect.

Mais rentrons dans le vif du sujet : la politique économique de François « le gentil socialiste ». Première chose importante : François a une unique préoccupation, le chômage. Et ça c’est quand même pas pareil qu’avec Nicolas le petit, ah non ! Nicolas n’en parlait pas beaucoup du chômage, alors que François est obnubilé par l’emploi. Et il agit, lui, au moins. Par exemple, il fait un budget d’austérité avec une croissance de 0 %, qui va plafonner à 0,3 ou 0,4% en 2013 : comme ça, il y aura à peu près 150 000 chômeurs de plus fin 2013… Enfin, non, lui, sait que ce ne sera pas le cas, parce qu’il a donné 20 milliards d’aide-allègements aux entreprises dans un super pacte de compétitivité, et on sait, depuis 20 ans, que les aides-allègements aux entreprises ça fait baisser le chômage de manière terrifiante. Tenez, quelques petits graphiques pour vous le démontrer. En premier lieu, les aides aux entreprises, par le biais des allègements de charges :

allegements-entreprises

Sans conteste, les entreprises françaises ne manquent pas d’allègements de charges depuis 20 ans, c’est le moins qu’on puisse dire. Et donc, comme les entreprises sont aidées, payent moins de charges, elle embauchent à fond, non ? Vérifions avec la courbe du chômage (source Wikipedia) :

 

chomageMouais, mouais, mouais, pas frappant quand même : on a surtout l’impression que la courbe du chômage française suit celles des pays développés, et puis, passer de 11,8% à 8,2%, pour remonter à plus de 10%, alors que les allègements explosent, on ne peut pas dire que ce soit très significatif. Voire contradictoire. Mais Hollande n’est pas le dernier des abrutis, il sait qu’une recette de 1997 fonctionnera en 2013 quand bien même la recette a donné de la merde et n’est corrélée à rien : le pacte de compétitivité, ça va décoiffer de toute manière. On le sait bien, personne n’en doute.

Parce que ce qui est important pour François le socialiste, c’est la dette. Vous comprenez bien que si on dépense trop, ça ne va pas le faire, alors que si on a une dette et un déficit plus bas, ça va être la fête. Et oui ! Z’êtes trop cons de pas piger ce genre de trucs. Et pour rentrer du pognon dans les caisses de l’Etat, il faut des recettes. On en manque de recettes : à cause de la crise, bien entendu. Il suffit de regarder la contribution en termes de recettes des entreprises pour se rendre compte que c’est aux buveurs de bière de faire un effort, pas aux entreprises, hé, ho !

recettes-entreprises

Ah ben ouais, c’est pas terrible, ça quand même : en 2009, elles donnent autant en impôts qu’en…1994…et ça plonge à partir de la super crise en 2008…étrange ça. Enfin, bon, on va quand même pas les imposer plus alors que tout le monde hurle qu’on est un pays qui impose trop ses entreprises, hein. Surtout les grosses, les très grosses. Nos fleurons nationaux. Bref, Hollande a bien pigé tout ça, et il va résorber la dette, donc.

Pourquoi Hollande et ses potes sont géniaux

On l’a déjà dit, ils sont courageux. Mais au delà du courage, il y a le génie, qui tient à leur capacité à faire ce que personne n’a jamais osé faire : du toilettage, fiscal ,en particulier.

Explications : vous êtes en pleine crise économique à 0% de croissance (ou à peu près), avec un déficit de 4,5%, pas plus important que celui de 1993, moins élevé que celui de 1994,ou 95, équivalent à celui de 2003 (voir graphique ci-dessous, source Wikipedia), et vous vous êtes engagés malgré tout à le faire baisser à 3% parce que vous aimez les Allemands, la commission, le FMI, la BCE, les marchés et que vous avez signé le TSCG.

Que faites-vous, si vous êtes un petit génie, genre ex-prof d’allemand devenu premier ministre après être passé en justice alors que vous êtiez maire d’un grosse ville française ? Et bien vous toilettez ! Et ouais : un p’tit coup de hausse de TVA par ci ou par là, une taxe sur la bibine, un changement de barème sur l’impôt, de tranches, deux trois niches fiscales qui sautent, une ou deux nouvelles crées, et hop, le tour est joué. Fin 2013, vous ne serez pas à 3% (mais aucun de vos partenaires libéraux européens n’y sera) et vous pourrez dire que « vous avez tout fait » pour parvenir à une résolution de la crise, du chômage, alors que les chiffres vous donneront tort, mais vous pourrez exposer que votre plan de compétitivité a quand même fonctionné, bien que pas assez, mais bon, c’est déjà ça, on aurait pu avoir une récession, hein ?

Oui, chers lecteurs, François N°2 et son ex-prof d’allemand vont éviter la récession ! Nous serons à 0,35% de croissance, alors que nous aurions pu être à -0,3%, il y aura 150 000 chômeurs de plus, alors que ça aurait pu être 300 000, et votre bière sera à 2,80 € au lieu de 2,30 €, vous paierez votre gaz, votre électricité 2, 3 ou 4% plus cher alors que votre salaire n’aura pas bronché (si vous avez un salaire), vos impôts seront plus élevés (si vous avez l’immense chance de pouvoir en payer et que vous n’êtes pas un hyper riche, parce qu’avec vos optimisations vous n’en paierez pas), alors que ça aurait pu être la coupure générale d’électricité, le gaz à +20% et les impôts doublés !

Enfin bref, les entreprises vont donc plus facilement embaucher, et plus facilement licencier aussi grâce aux accords historiques qu’un syndicat proche de Hollande négocie (flexsécurité, c’est social démocrate, ça frime), et vous pourrez remercier ce pouvoir en place d’avoir à la fois pris les décisions à la mesure des enjeux, d’avoir su conserver sa droiture politique, qui magnifie la justice sociale, encadre les abus du capitalisme, tord le bras à la finance et surtout protège les plus faibles, qui sont de plus en plus faibles dans ce monde de brutes.

Oui, vous pouvez remercier François et ses potes, ces socialistes à la pointe du progrès qui organisent la nouvelle sociale démocratie, elle aussi à la pointe du progrès (regardez l’Allemagne et ses 6 millions de salariés à moins de 5 euros de l’heure), conquérante et pétrie d’esprit républicain ! Soutenons François N°2, allons dans la rue hurler notre joie de voir enfin la lumière après ces cinq dernières années d’obscurantisme terrifiant. Vive François N°2, vive la France, et vive la sociale démocratie !

Billets en relation :

flattr this!

Source: http://reflets.info/ce-gouvernement-est-courageux-soutenons-le/


Fleur Pellerin n’est pas à court de bonnes idées

Tuesday 8 January 2013 at 16:08

Dans un article publié par Olivier Tesquet on apprend que Fleur Pellerin, ministre de l’économie numérique se demande si « les fournisseurs de contenus comme Google ne devaient pas participer au financement des infrastructures de l’Internet« . La décision de Free de bloquer les pubs l’ont visiblement fait réfléchir. Il y aurait donc les méchants Google, Facebook et autres Youtube qui profiteraient des tuyaux mis en place par les gentils FAI. Mieux, ils ne payeraient pas d’impôts parce qu »ils « optimiseraient » à mort fiscalement. Méchants ! En France, on n’a pas de pétrole, on a toujours pas non plus de FTTH, mais on a des idées. À revendre. Et des dirigeants qui brillent par la pertinence de leurs réflexions. Le monde entier nous les envie.

Qu’est-ce qu’Internet ? Un réseau de réseaux. Donnons la définition de Wikipédia :

Internet est un système d’interconnexion de machines et constitue un réseau informatique mondial, utilisant un ensemble standardisé de protocoles de transfert de données. C’est donc un réseau de réseaux, sans centre névralgique, composé de millions de réseaux aussi bien publics que privés, universitaires, commerciaux et gouvernementaux. Internet transporte un large spectre d’information et permet l’élaboration d’applications et de services variés comme le courrier électronique, la messagerie instantanée et le World Wide Web.

Internet ayant été popularisé par l’apparition du World Wide Web, les deux sont parfois confondus par le public non averti. Le World Wide Web n’est pourtant que l’une des applications d’Internet.

L’accès à Internet peut être obtenu grâce à un fournisseur d’accès à Internet

Nous avons donc d’un côté les FAI qui mettent en place un accès au réseau et des entreprises, des Etats ou des particuliers qui constituent le réseau des réseaux à base d’ordinateurs, de réseaux plus ou moins privés. Ce sont deux choses parfaitement différentes mais tout à fait complémentaires, ce que n’a pas l’air de comprendre Fleur Pellerin qui, décidément, à une compréhension de son champ d’action très limitée.

Google participe à la construction de l’infrastructure du Net avec ses datacenters, son savoir faire, la mémoire du Net qu’il représente et à laquelle il donne accès à tous les internautes. Il est une partie très conséquente du réseau, certes, mais Google n’est pas Internet. Internet fonctionnerait toujours très bien sans Google. On peut critiquer le géant américain sur de nombreux points (privacy, monopole, etc.), mais pas de ne pas participer « au financement des infrastructures de l’Internet« .

googledatacenter

Fleur Pellerin, avec cette approche montre une fois de plus qu’elle est sur tous les fronts… médiatiques. Il reste cependant un front qu’elle évite avec soin : le BullAmesysGate. Chère Fleur, vous et le gouvernement auquel vous appartenez, ainsi que le président de la république êtes complètement muets sur un sujet qui nous tient à coeur. Bien sûr, c’est moins sexy que le droit à recevoir de la publicité dans son navigateur, mais sur un plan éthique, un sujet normalement cher à la gauche, c’est passionnant… trucs de droits de l’homme tout ça… Vous allez voir, on va vous faire un énième petit résumé, très court, promis :

La petite société Amesys a vendu, avec l’appui de Nicolas Sarkozy et de ses proches un système d’écoute globale des communications IP (la technologie qui sous-tend Internet) à la Libye de Kadhafi. Son interlocuteur était Abdallah Senoussi, condamné par contumace en France pour son rôle dans l’attentat du DC-10 d’UTA qui a coûté la vie à 170 passagers et, depuis la chute du régime, il est l’objet d’un mandat d’arrêt international de la part de la Cour pénale internationale pour son implication dans des crimes contre l’humanité. En outre, Amesys a racheté Bull, ce qui était impossible sans un accord tacite politique. Aujourd’hui, le principal artisan de cette vente est le patron de Bull, entreprise dans laquelle l’Etat détient directement et indirectement une participation significative. Mieux, la galaxie Amesys continue de vendre ce genre de produits à des pays connus pour leur peu d’appétence pour les Droits de l’Homme. Cerise sur le gâteau, la galaxie Amesys vend à toute la communauté militaro-industrielle française. Y compris à des ministères de votre gouvernement.

Chère Fleur, le 25 juillet, Reflets posait dix questions au gouvernement du changement de maintenant #oupas qui n’ont toujours pas trouvé le début d’une réponse :

  1. Comment définissez vous la neutralité du net ? Vous engagez vous à la défendre ? Comment ?
  2. Pensez vous qu’il existe des cas qui justifient la censure ? Lesquels ?
  3. Pensez-vous qu’il faille et/ou qu’il soit possible de « réguler Internet » ?
  4. Appuyez vous le droit à l’anonymat et aux identités multiples ?
  5. Instant fiction : Vous venez de recevoir un mail d’avertissement de l’hadopi qui vous demande de sécuriser votre connexion : vous faites quoi pour sécuriser votre connexion ?
  6. La lutte contre le streaming a été évoquée à de nombreuses reprises. Pensez-vous qu’il soit possible de lutter contre ce phénomène et si oui, comment ?
  7. Le gouvernement français autorise la vente de logiciels de surveillance globale des communications en Libye, en Syrie, au Maroc, etc. Continuerez-vous à soutenir ces régimes autoritaires via la vente par la France de technologies de surveillance ?
  8. Si ce n’est pas le cas, concrètement, que comptez-vous faire pour interdire la vente de ces technologies ?
  9. Trouvez-vous normal ce projet de loi qui impose à la Poste de scanner tous les courriers et les archiver dans le cadre de la lutte anti-terroriste ? Il y a aussi ce projet qui vise à conserver pendant un an tous les mouvements des citoyens via le positionnement GPS de leur téléphone…
  10. Le FSI a pris des participations non négligeables dans Qosmos et Amesys, deux sociétés qui ont vendu des outils de surveillance à la Syrie et à la Libye. Pensez-vous qu’il faille revoir les méthodes de décision pour les aides apportées par le FSI ? Comment ?

Reflets a par ailleurs une question subsidiaire, à destination d’IBM. Car les 2 millions de dollars de serveurs qui constitueront le coeur du Eagle au Maroc, c’est du IBM.

  1. Cher IBM : comment vivez-vous le fait de participer à la mise en place d’un outil de surveillance globale de la population marocaine, aidant ainsi, peut-être involontairement, les autorités de ce pays à pourchasser les opposants politiques, avec tous les risques que cela comporte.

Allez, Fleur, encore un effort pour vous impliquer véritablement dans ces histoires de DPI qui sont, croyez-nous sur parole, au coeur du réseau des réseaux et de son « infrastructure ».

 

Billets en relation :

flattr this!

Source: http://reflets.info/fleur-pellerin-nest-pas-a-court-de-bonnes-idees/


Le monde tel qu’il est

Monday 7 January 2013 at 23:07

free-pussy-riot by Quellesconnes.com

Ce n’est pas toujours simple de voir le monde tel qu’il est. Prenons un ou deux exemples pour se faire une idée. Vous pourriez penser que le monde est tel qu’on vous le donne à voir. Par exemple, en vous disant que le Comité de Bâle a choisi de repousser à 2019 les règles prudentielles imposées aux banques après la crise de 2008 parce que sinon, « l’économie réelle » allait souffrir. C’est simple, ça tient à peu près la route et ça ne pose pas de questions.

Vous pourriez aussi  penser que si John C. Kiriakou va passer deux ans et demi en prison c’est parce que ce traitre a donné le nom d’un membre actif de la CIA a un journaliste, trahissant ainsi les règles de silence imposées par l’agence. Force reste à la loi.

Oui… Sauf que si l’on a un peu de mauvais esprit et que l’on déconstruit le storytelling qui entoure ces deux affaires, on fait une lecture un peu plus pessimiste et existentiellement difficile à gérer, du monde tel qu’il est… réellement.

Pour le premier point, il faut remonter un peu loin. En 2008, avec la crise des subprimes, la planète finance menace de s’écrouler. A force de jouer avec le feu, d’inventer et d’utiliser des produits pourris pour générer de l’argent, les financiers sont au pied du mur. Ils sortent alors leur fameuse incantation vaudou : ils crient en coeur « risque systémique« . Et les gouvernements, qui n’en sont pas à leur première expérience pourtant, se font avoir. Ils ouvrent grand le robinet et injectent des milliers de milliards de dollars. En abaissant les taux d’intérêts jusqu’à un niveau proche de zéro (du coup les banques qui empruntent à 0,25%  peuvent reprêter à 3% et générer de l’argent gratuitement, ou presque, pour redresser leurs comptes), mais aussi en injectant directement de l’argent frais pour sauver certaines banques de la faillite.

Toutes contentes (leur incantation vaudou a encore marché), les institutions financières en profitent pour injecter de l’argent dans ce qu’ils croient (encore et toujours)  être une martingale, le High Frequency Trading. Créant ainsi les bases d’une future crise de la même envergure, ou pire.

banker

Pas cons, les gouvernants (les politiques) se disent qu’il ne serait pas inutile de se prémunir contre une nouvelle crise globale. Et ils décident, via le Comité de Bâle, d’imposer à la planète finance des règles prudentielles plus dures. C’est « Bâle III« .

En résumé, on demande aux financiers d’avoir en soute assez de liquidités pour faire face à une crise majeure. Un truc assez logique finalement. Mais non…

Dimanche, le Comité de Bâle a plié face au lobby bancaire. Celui-ci faisait valoir (déjà-vu ?) que le secteur est encore convalescent, que la plupart des titres qu’il détient sont dépréciés (que vaut aujourd’hui la dette grecque ou espagnole ?) et surtout, que si l’on imposait des règles prudentielles trop strictes, le secteur aurait du mal à financer les entreprises (la fameuse soi-disant économie réelle). Et ça, ça inquiète beaucoup les gouvernements, parce que voyez-vous, une économie qui tourne au ralenti, faute de financement bancaire, c’est une récession qui pointe avec son lot de chômeurs, etc. L’enfer électoral.

Alors hop, on repousse à 2019 les règles prudentielles plus strictes imaginées au sortir de la crise de 2008.

Cool, on peut repartir comme en 40, se disent les banquiers. D’autant que, par exemple, vous pouvez toujours chercher un financier mis en examen ou condamné pour son rôle dans la crise des subprimes, vous n’en trouverez pas. La finance est le seul secteur de l’économie où quand on gagne, on gagne et quand on perd, on gagne. Sans jamais passer par la case prison, ou justice, bien entendu.

En attendant, les actions de ce secteur privilégié de l’économie, dont les acteurs ne font quasiment jamais faillite, quelles que soient leurs décisions abracadabrantesques, ont un léger impact sur les 99% de la population. Chômage, récession, austérité. Pour vous, pas pour eux. Le secteur des voitures de luxe par exemple ne s’est jamais aussi bien porté. A Ibiza ou à Saint-Trop, on continue de s’arroser les-uns-les-autres sur la plage à coup de bouteilles de champagne à plus de 1000 euros. Question de standing.

Les dirigeants des banques qui ont mené à la crise des subprimes ? Ils sont promus. Ils prennent la tête des Etats ou des banques centrales comme Mario Draghi. Tout va bien, merci pour eux.

Tuons ce messager !

Venons-en maintenant à John Kiriakou. Si vous ne le connaissez pas, il s’agit d’un ex-agent de la CIA.

kirakou

Regardez-moi cette sale tête de traitre à sa patrie, à son service secret… Il encourt deux ans et demi de prison. Parce qu’il a donné le nom d’un autre agent comme source possible à un journaliste. #Saymal.

Non, trêve de blagues, ça, c’est pour la galerie. Ce qui a franchement énervé les autorités américaines, vous savez, celles menées par le gentil Barack Obama, celui qui devait fermer Guantanamo il y a déjà… Heu… Très longtemps (lire cet article de 2009), c’est que John a été le premier agent de la CIA a valider publiquement, à la télévision, ce que tout le monde savait : les Etats-Unis torturent. Oui, ils font des choses que l’on trouve dans des dictatures.

15hooded.533

George Bush is not dead

Et ça, le gentil Barack Obama, prix Nobel de la paix, il ne peut pas l’accepter. Dans son pays, on torture, on écoute les communications de tous les américains sans contrôle d’un juge, on enferme des gens que l’on a enlevés à l’autre bout du monde sans perspective de procès, ni de sortie. L’arbitraire mené à son paroxysme (ou presque, le pire dans ce domaine ayant été les camps de la mort). Mais ça, il ne faut pas le dire. Silence dans les rangs !

Camp_x-ray_detainees

Pourquoi vous parler de John Kiriakou dans un article sur les règles prudentielles de Bâle III ? Parce qu’il y a une similarité. Cherchez un coupable de torture, de meurtre, d’enlèvement, d’écoutes sauvages à qui la justice ait demandé des comptes. Vous ne trouverez pas. Au pire, un soldat subalterne qui a tué des civils en Afghanistan. Mais George Bush et ses faucons, non. Personne n’a dû rendre de comptes. Et les mêmes erreurs continuent. Les drones tuent des civils au Pakistan comme jamais sous l’ancienne Administration. Personne, sauf… John Kiriakou, celui qui a publiquement avoué que les Etats-Unis torturaient. Le messager, celui qui a verbalisé une vérité. Lui, on le condamne. C’est le monde tel qu’il est.

Et on attend toujours l’étincelle.

 

 

Billets en relation :

flattr this!

Source: http://reflets.info/le-monde-tel-quil-est/


Free Ad-Gate : un nouvel épisode de la guerre Free vs Google ?

Friday 4 January 2013 at 13:15

Nous avons hier découvert sur Twitter que Free avait unilatéralement décidé de bloquer, pour l’ensemble de ses utilisateurs (disposant d’une Freebox Revolution), l’affichage des publicités sur les pages web. Le procédé est inquiétant, choquant, mais il mérite qu’on s’y attarde un peu plus sérieusement qu’en criant au scandale, à la censure, ou à l’atteinte grave à l’économie numérique comme nous avons pu le lire sur plusieurs sites web… souvent eux mêmes financés par la publicité.

La publicité, c’est l’enfant terrible d’Internet. Elle a depuis un moment les chevilles qui enflent. Combien de fois avons nous pu lire qu’Internet était financé par la publicité ? Les faits sont tout autres, la publicité n’a jamais financé aucun tuyau, et c’est peut être bien ça le message que Free souhaite faire passer. Au mieux, la publicité finance des contenus, en aucun cas elle ne finance l’infrastructure, et heureusement car si c’est sur elle qu’on comptait pour le déploiement du FTTH, nous pourrions attendre bien longtemps.

Free mène depuis des mois une petite guéguerre contre Google dont l’effet le plus sensible pour ses utilisateurs est les difficultés que les freenautes rencontrent pour accéder à certains services de Google très consommateurs de bande passante, comme Youtube.

C’est grave docteur ?

L’affaire est en tout cas assez grave pour que Fleur Pellerin, ministre en charge de « l’économie numérique » (à opposer au bien commun Internet), décide de recevoir les acteurs de la publicité en ligne et les représentants de Free. Mais pourquoi est-ce si grave ?

Il existe deux problèmes de fonds, le premier est économique, le second est éthique. Le problème économique apparait évident puisque par cette décision, Free fait en sorte que plus aucun de ses abonnés sous Freebox Revolution ne puisse venir apporter le moindre centime en revenus publicitaires à de nombreux sites, et surtout, à leur régie publicitaire. Le problème éthique est plus fin, mais il s’agit bien d’une atteinte à la neutralité du Net, Free se substituant à l’utilisateur pour placer une intelligence de filtrage sur le réseau (dans sa box, box qui est sa propriété).

Des tuyaux aux contenus, Free vient de franchir la ligne jaune

La guerre des tuyaux est aujourd’hui en train de sortir des tuyaux, Free a donc décidé de s’attaquer aux contenus. Avec tous les risques que cela comporte, comme le sur-blocage. Et le sur-blocage n’aura pas été long à avoir été mis en évidence par @nkgl puisque le magnifique dispositif mis en place sur les Freebox bloque aussi le tracking Google Analytics, ainsi, plus de possibilité pour de nombreux sites utilisant ce service de Google de comptabiliser les visites des freenautes.  Là encore il faut se rendre compte que les statistiques ne servent pas uniquement à flatter l’égo des éditeurs. Les statistiques de fréquentation sont une donnée indissociable du calcul des revenus des régies publicitaires… donc encore une fois même si certaines régies ne sont pas encore impactées, elles le sont indirectement par leurs clients qui ne justifient plus de données réalistes pour valoriser leurs contenus.

freegoogle

Il y a bien également un problème éthique dans la décision de Free. Un fournisseur d’accès ne peut avoir pour rôle d’amputer les services et surtout les contenus offerts à ses abonnés. L’affichage de publicités sur des pages web est, quoi qu’on en dise, quoi qu’on en pense, un élément de contenu. Retirer unilatéralement un contenu d’Internet, c’est agresser le réseau, agresser le principe de neutralité du Net. Par défaut, un fournisseur d’accès se doit d’offrir à ses abonnés le même Internet, avec ou sans pub, fourni par tous les FAI. Tout internaute doit par défaut accéder à Internet, libre à lui ensuite d’amputer les pages web qu’il désire des contenus qu’il désire.

En aucun cas Free ne peut se substituer à l’utilisateur et son contrôle sur les contenus auxquels il souhaite accéder. Et c’est pourtant ce qu’il fait en déplaçant l’intelligence normalement aux mains de l’utilisateurs, sur son poste de travail, à sa box, propriété du fournisseur d’accès. Free par cet acte place de l’intelligence dans les tuyaux, et ceci n’est d’un point de vue éthique pas acceptable de cette manière. Ceci le serait si ce dispositif n’était pas activé par défaut, si le controle était laissé à l’utilisateur, en pleine connaissance de cause.

Certes l’utilisateur peut désactiver ce dispositif anti publicitaire sur sa Freebox, mais là n’est pas le problème. Free aurait du proposer ce service aux internautes mais en aucun cas il ne peut être légitime en activant ce « service » par défaut sur les box de ses abonnés.

Google Adsense, NetAvenir, AdTech directement impactés rapporte Numerama. Toujours selon Numerama le dispositif en question filtrerait les urls des régie publicitaires depuis lesquelles les contenus sont appelés par des scripts servant de la publicité. C’est une théorie, mais ce n’est pas la seule, et la notre est sensiblement differente mais il est probablement trop tôt pour affirmer quoi que ce soit, Free n’étant pas le fournisseur d’accès le plus communicatif sur son infrastructure technique.

Quelle issue ?

Pour l’instant Free et Youtube sont dans l’impasse, et c’est bien Google et Youtube qui sont visés. Free a réussi un coup d’éclat en terme de communication en passant pour le gentil FAI qui offre une expérience utilisateurs de surf optimisée pour ses abonnées. Car oui, sans pub, les pages chargent plus vite, quoi qu’on en pense.Free par ce biais améliore donc les performances de son réseau en amputant des contenus. Un arbitrage ministériel semble donc maintenant la seule issue possible. Free aura réussi son coup, sensibiliser le gouvernement sur les problèmes de tuyauterie qu’il rencontre avec Google. Mais à quel prix ?

 

Billets en relation :

flattr this!

Source: http://reflets.info/free-ad-gate-un-nouvel-episode-de-la-guerre-free-vs-google/


Accord sur le budget US : on est sauvés, #oupas

Thursday 3 January 2013 at 21:25

survie-especeA lire la presse, tout va bien. Les démocrates et les républicains se sont mis d’accord, le risque de la falaise fiscale est écarté (à nouveau) aux Etats-Unis. Le spectre de la récession s’éloigne, jusqu’en mars prochain où un nouvel accord sera nécessaire. Ouf. Nous voilà sauvés. Cette belle unanimité de la presse n’est pas sans rappeler celle qui prévaut à chaque « sauvetage » de la Grèce et de l’euro depuis quelques années maintenant. Soit la presse ne comprend rien à ce dont elle parle et répète ce qu’on lui dit comme un perroquet, soit elle dépeint à dessein une réalité inversée pour que le bon peuple ne s’énerve pas trop. Franchement, chez Reflets, n’étant pas trop complotistes, nous penchons pour la première hypothèse.

Repousser à demain est devenu la norme de tous les politiques. On attend le mur pour prendre des décisions et lorsqu’il faut les prendre, on choisit de repousser un peu plus l’inéluctable avec des mesurettes qui ne permettent que d’acheter du temps supplémentaire. On repousse le défaut de la Grèce depuis des années. On repousse la régulation de la finance folle depuis toujours. On repousse le changement de paradigme nécessaire en matière macro-économique pour préserver une relative paix sociale nécessaire à la poursuite de l’enrichissement (greed) des 1%. Et quand cela n’est plus possible, comme en Grèce, on tond les plus fragiles des « agents économiques » pour que les plus forts puissent continuer à s’enrichir.

Essayons de prendre un peu de hauteur pour contempler la situation macro-économique mondiale, avec l’aide de Raoul Pal et d’une présentation qu’il a faite en mai dernier, sobrement intitulée « La fin du jeu« .

L’ancien de Goldman Sachs note, et on ne peut le contredire, que le monde n’a plus aucun ressort de croissance à un moment où la plupart des membres du G20 se rapprochent d’une stagnation de ladite croissance au même rythme. Point de départ de son raisonnement, hop, on s’approche de la récession.

Il nous propose ensuite quelques jolis graphiques qui font mal. Les achats de biens durables aux Etats-Unis, qui commencent à plonger. Le nombre de personnes ayant un emploi dans ce pays, qui s’effondre. Ce qui est valable à peu près partout. Notamment en Europe, en Grèce, bien entendu, mais aussi en Espagne ou en France.

La production industrielle ensuite qui fait le grand saut en Europe. Et cela a continué après le mois de mai.

9-9dfb5db664

Pour les sceptiques, les dernières données issues d’Eurostat :

Production industrielle - ensemble de l'industrie (à l'exception de la construction) Indice (2005 = 100) et variation en pourcentage


Production industrielle – ensemble de l’industrie (à l’exception de la construction)
Indice (2005 = 100) et variation en pourcentage

En résumé : on produit moins, on achète moins, le chômage est en hausse. La reprise n’est donc pas à l’ordre du jour, l’amélioration sur le front du chômage non plus.

Maintenant, la dette. Car c’est là qu’est le mur.

Les dix nations les plus endettées ont une dette qui représente 300% du PIB mondial. Replacez-vous dans votre contexte personnel. Si vous allez voir un banquier pour lui demander un prêt et que vous êtes endetté à hauteur de 300% des revenus annuels de dix personnes, quelle sera sa réponse ?

Raoul Pal souligne que l’on est à quelques encablures d’un défaut majeur d’une banque de premier plan, le tout combiné avec des défauts souverains. Or, indique-t-il, les Etats n’ont plus les moyens de sauver des banques « too big to fail« . L’effet domino est donc à portée de main.

D’autant que, précise-t-il, les 70.000 milliards de dollars de dette des membres du G10 représentent le collatéral de 700.000 milliards de dérivés… Soit 1200% du PIB de la planète.

Une telle explosion du système déboucherait selon lui sur un « big reset».

Reste à savoir ce qu’il adviendrait en cas de « big reset« . L’étincelle ne vient pas tant que l’on a encore quelque chose à perdre. S’il n’y avait plus rien à perdre, cette étincelle se transformerait immanquablement en brasier. Ce qui est vraiment inquiétant, c’est ce qui viendrait après le reboot du système. Il n’y a pas de révolutions spontanées et leur devenir est toujours décevant…

 

The End Game

Billets en relation :

flattr this!

Source: http://reflets.info/accord-sur-le-budget-us-on-est-sauves-oupas/


Sony et Universal : les branleurs du social spam indexing se sont-ils fait nettoyer par Google ?

Tuesday 1 January 2013 at 11:28

paper-roll-youtubeNous vous avions déjà expliqué tout le bien ce que nous pensions de cette pratique consistant à acheter des amis par milliers sur Facebook ou des followers Twitter. La pratique est aussi commune sur Youtube, il s’agit d’acheter non pas des follower mais des « vues ». En clair quand une maison de disque produit une grosse bouse destinée à générer du cash comme le dernier hit de René la Taupe, il faut pour faire apparaitre le contenu plus en avant et qu’il génère le buzz, devienne viral… faire croire aux internautes que la bouse en question est déjà un hit interplanétaire. La pratique est d’ailleurs courante chez les politiques en mal de popularité et en période électorale, nous avons déjà assisté à ce genre de manipulation stupide… n’est-ce pas Nadine ?

Et c’est probablement ce qu’ont fait Universal et Sony sur Youtube en achetant des millions « vues » pour mettre leurs contenus en avant. Les pleurnichards à qui nous devons deux HADOPI, un cadeau fiscal odieux (la carte musique jeunes) et le déclin du peer to peer, subissent tellement la crise qu’ils ne trouvent rien de mieux à faire que de payer grassement es agences de communication pour générer des visites fantômes sur leurs contenus… et oui il y a des markéteux qui ont le sens de l’efficacité et de l’éthique chez Universal et Sony, mais ça, ce n’est certes pas un scoop.

Mais manque bol, Youtube pourrait bien avoir commencé à trouver que la blague avait assez duré et aurait fini par nettoyer ces vues fictives des statistiques affichées par les contenus incriminés. Et nos deux cyber charlots de majors se sont fait correctement récurer par Youtube qui a épuré pas moins de deux milliards de vues fictives rien que pour les chaines de Sony Music Entertainment de Universal Music Group. L’autre hypothèse avancée par Billboard.biz serait un nouveau mode de calcul des vues sur les chaines Youtube qui enlèverait désormais les vues des vidéos « mortes », qui ne sont plus en ligne.

Google a cependant été sympa car il pourrait très bien décider d’engager des poursuites judiciaires à l’encontre des deux majors qui usent de ce genre pratiques au motif d’une atteinte a leur système de traitement automatisé de données, en l’occurrence celui de Youtube. Le blog officiel de Youtube, Youtube creators met d’ailleurs en garde les black cyber marketeux en herbe :

« If you are going to contract someone to help promote your content, it should be someone you absolutely trust, as you may be putting the fate of your channel (and your business on YouTube) in their hands. If they are using methods that aren’t within our terms, you will be the one to pay the price, as it will be your videos and your channel that get taken down. And don’t just take their word for it – ask the tough questions, find out how they promote your content and do your due diligence. Ultimately, you are responsible for knowing and abiding by our terms – this means understanding the nature of the traffic on your channel and making sure you are in compliance with our terms. Ignorance of bad traffic or other actions taken on your behalf may lead to your account being removed from YouTube »

Bref si vous aussi vous êtes tentés par l’achat de fans, de followers ou de vues, réfléchissez y à deux fois car en plus de passer aux yeux de tous pour un crétin et un tricheur, le réseau social qui vous prend la main dans le sac pourrait très bien se décider à intenter une action un peu plus musclée pour siffler la fin de la récréation et se débarrasser de toutes les pseudos agences de communication qui vendent du black SMO de bas étages.

Billets en relation :

flattr this!

Source: http://reflets.info/sony-et-universal-les-branleurs-du-social-spam-indexing-se-sont-ils-fait-nettoyes-par-google/


Bienvenue chez les rich’s

Monday 31 December 2012 at 21:14

Il y a humour et humour. Certains sont plus rugueux, d’autres sont plus elliptiques. Il y a la caricature, le détournement,  la dérision. Chez Quellesconnes.com, on fait dans l’humour corrosif et décalé. Quellesconnes.com, c’est une compagnon de route du Web. Une dinosaure à sa façon aussi. Depuis toujours, Quellesconnes.com, Zipiz.com et Kitetoa.com se renvoient la balle blague parce que sur le Web, il y a tant de choses drôles à dire et commenter, que nous ne finirons jamais.

Notez au passage que Quelleconnes.com a reçu de Gotlib un authentique « Diplôme du super comique« , ce qui n’est pas rien :

 

Un peu muette ces derniers temps, Quelleconnes.com est sortie de sa grotte pour nous parler de Gégé et de son exil fiscal.

L'occasion de vous poussez ce petit détournement et de vous inviter à cliquer sur les archives de www.quellesconnes.com pour voir enfin la vie en rose à l'aube de 2013 !

Billets en relation :

flattr this!

Source: http://reflets.info/bienvenue-chez-les-richs/