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#Lustre et compagnie : la société panoptique est enfin là !

Wednesday 30 October 2013 at 20:40

(Allons, allons, nous n’allons pas nous laisser aller, non, non, non : tout se passe comme si les meilleures nouvelles de Philip K. Dick étaient en train de prendre vie sous nos yeux. Pas de quoi fouetter un lolcat. Encore que…? Petite visite en toute autonomie de l’espace actuel, ce monde glacial du totalitarisme fun et communicant, un truc qui te laisse le choix entre : rester devant BFMTV ou reprendre un treizième verre de whisky en méditant sur la poule et l’œuf, voire sur Michel Foucault)

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Il y a comme un frisson glacial qui saisit ceux qui ont vécu longtemps dans ce pays à la longue histoire : la France. Des personnes nées avant la seconde guerre mondiale, par exemple, qui à l’orée de leur vie n’ont plus grand chose à attendre de quoi que ce soit, et qui pourtant, s’inquiètent. Très fortement. Peut-être pour leurs enfants ou petits-enfants ? Possible. Ce sont des gens qui ont vu des choses, que ceux nés plus tard, imaginent vaguement, à travers des écrans, sans vraiment trop y croire, ou en les transformant, ces choses, en quelque chose de caricatural et d’improbable.

Il est de bon ton sur le réseau de faire taire à grands coups de points Godwin celui qui opère une comparaison entre notre époque et celle du nazisme. Il est aussi fréquent de lire l’amalgame entre fascisme et nazisme, comme si le premier devait se confondre obligatoirement avec le second. Triste époque, s’il en est, que celle où l’histoire n’est souvent connue qu’à travers des déformations savamment entretenues par des programmes scolaires débilitants.

Il faut donc remettre des mots au goût du jour, amener des nouveaux concepts. Raconter autrement la réalité, la vraie. Parce que l’histoire ne se répète peut-être pas entièrement, que les repères ont entièrement bougé, que plus rien n’est comme avant. Avec pourtant des résultats qui pourraient s’avérer équivalents, ou pires que ceux d’une époque décidément bien encombrante mais qui permet le plus souvent de contourner la réalité en pratiquant la comparaison.

Mais qu’est-ce qu’il se passe ?

La question peut paraître naïve, mais à peu près tout autour de nous, nous oblige à se la poser : la société n’est plus celle d’il y a 30 ans. Ni celle d’il y a 10 ans. Les révélations de Wikileaks, puis celles d’Edward Snowden permettent d’ailleurs de confirmer des quasi-certitudes, déjà développées dans les colonnes de Reflets : ce qui est « vendu » au public des grandes puissances, et ce qu’est en réalité la société ainsi que ceux qui la « dirigent » sont deux choses bien différentes. Les chiffres assomment les populations, utiles pour de longs et creux argumentaires manipulables à l’infini : croissance négative, croissance de +0,9 l’année suivante, chômage de 3,36 millions de personnes, en catégorie A, 26% de bonnes opinions, 70 millions de communications écoutées, 33% de bonnes opinions, troisième parti de France, intentions de vote de 20%, déficit extérieur de 64 milliards d’euros… Que faire de toutes ces données plus ou moins fiables ? Pas grand chose, si ce n’est constater que « ça va moins bien ma brave dame« . Oui, ça va moins bien. Normal, logique, implacable : quelques pièces du puzzle permettent assez vite de comprendre pourquoi, et de nombreux articles de Reflets ont tenté d’y parvenir. Mais le sujet n’est pas là. Le sujet qui nous préoccupe est : que se passe-t-il vraiment, en ce moment ?

L’aveu ?

En 2013, il y a des phénomènes très intéressants qui permettent d’ébaucher un tableau assez réaliste de la situation véritable qui nous entoure. Le premier est politique. Un homme est élu un an et demi auparavant et démontre aujourd’hui quelque chose d’incroyable : il n’y a plus de pouvoir politique véritable en France. On pouvait s’en douter un peu auparavant, mais pas à ce point là. Plus rien n’est possible avec ce président : ses décisions, son orientation sont en totale opposition avec son discours politique pré-électoral, il plie en permanence, cherche à entretenir l’illusion du pouvoir, mais chacune de ses tentatives démontre le contraire. Le roi est nu, ou le laisse croire. Le fait-il exprès ? On peut en douter.

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Le deuxième phénomène est économique : une grande partie de la population n’arrive plus à faire correspondre ses revenus avec les besoins de l’époque. Abus des prix du logement, ententes sur l’énergie, monopoles de l’agro-alimentaire, lobbies, accords entre politiques et dirigeants du privé : la population française est désormais au courant de la prise d’otage économique dans laquelle elle se trouve. Mais d’autres phénomènes très importants viennent se greffer sur ces deux premiers, désormais évidents, et l’un d’eux est central : celui de la mise en place d’une société panoptique.

 » L’objectif de la structure panoptique est de permettre à un gardien, logé dans une tour centrale, d’observer tous les prisonniers, enfermés dans des cellules individuelles autour de la tour, sans que ceux-ci puissent savoir s’ils sont observés. Ce dispositif devait ainsi créer un « sentiment d’omniscience invisible » chez les détenus. Le philosophe et historien Michel Foucault, dans Surveiller et punir (1975), en fait le modèle abstrait d’une société disciplinaire, inaugurant une longue série d’études sur le dispositif panoptique. (source Wikipedia)« .

L’un des contributeurs de Reflets, Jet Lambda, a publié l’année dernière un ouvrage « Attentifs ensemble ! L’injonction au bonheur sécuritaire«  qui traite de la surveillance, de la société panoptique, et creuse avec brio ces concepts.

Le moment tant redouté

Récemment, sur une chaîne de télévision, Jacques Attali, questionné sur les présidents qu’il conseillait, avouait que la hantise de Chirac et Sarkozy était « de voir leur tête plantée sur une pique« . Etonnante confession qui démontre l’état d’esprit de ceux qui nous dirigent, ou tentent de le laisser croire. Ces « fusibles de la République » seraient donc inquiets que la population vienne s’en prendre à eux ? Pourquoi pas, sachant que de nombreux dispositifs visibles ont été mis en place pour « canaliser » la dite population, lui imposer des appareils d’Etats de contrôle : radars et caméras en premier lieu, bientôt compteurs électriques intelligents.

Mais le génie de l’invention des frères Bentham, inventeurs de la structure panoptique, n’est pas d’effrayer les détenus, et dans notre cas, les citoyens, mais au contraire de ne pas montrer cette surveillance tout en créant le sentiment de surveillance, ce fameux sentiment d’omniscience invisible. La société disciplinaire, déjà en place, est donc une nouvelle forme de contrat social. Terrifiant. Digne des œuvres d’anticipation, mais bien réel.

C’est une société basée en premier lieu sur la peur d’enfreindre la loi. Et les lois sont tellement nombreuses, orientées sur des comportements acceptables ou non, que chacun s’inquiète en permanence d’être en accord avec celles-ci : vitesse sur la route, fumer ou non, réunion de plusieurs personnes, vêtements suspects, normes à respecter, la liste des possibles infractions ou déclenchements de représailles policières, voire judiciaires est devenue énorme. Mais la pire des menaces est celle des actions dont on ne connaît pas la valeur, l’intérêt, la qualité vis-à-vis du système en place ou à venir. Et c’est là où intervient le principe du système panoptique et des révélations de l’accord Lustre, de la surveillance mondiale des grandes puissances ainsi que du dernier rapport de l’UE sur la surveillance globale des citoyens par leurs propres gouvernements.

Vous acceptez de rester en prison parce que vous savez que vos gardiens vous surveillent

La question récurrente sur la valeur de la surveillance, et au final de ses effets, tourne toujours autour de la possibilité d’infraction ou non. Le bon citoyen se moquerait d’être surveillé puisqu’il n’aurait rien à se reprocher, et puis ce serait pour son bien, puisque l’Etat le protègerait des « méchants » en les arrêtant, ces méchants, grâce à la dite surveillance. Sauf que nous découvrons que dans le cas d’une surveillance de masse, l’Etat ne cherche plus à surveiller les méchants, mais tout un chacun. Ce qui signifie que l’Etat et ses représentants estiment que leur propre population est l’ennemi. Ou bien simplement des détenus, ce qui revient un peu au même.

L’Etat enferme donc les citoyens dans une prison imaginaire, mais qui grâce à ce système, qui se veut omniscient, entretient chaque individu dans sa cellule, avec les règles propres à la prison, sur les promenades, le travail, le coucher, le levé, et une certaine latitude, mais que chacun sait bien limitée : le gardien surveille chacun de ses faits et gestes, prévient la rébellion, les tentatives pour mettre en cause l’Etat panoptique. Ainsi, avec vos mails, vos échanges sur les réseaux sociaux, vos appels, vos relations, les relations de vos relations, le système panoptique crée une gigantesque base de connaissance qu’il peut fouiller à tout moment. Cela lui permet par exemple d’être avant les syndicalistes sur les lieux de manifestations. De connaître intimement les leaders de mouvements contestataires. De prévenir et contrer le moment où la grogne deviendra remise en question du pouvoir en place. Et chacun de se demander s’il peut se permettre de… parce que le dispositif le connait peut-être, sait peut-être ce qu’il pense et ce qu’il veut faire.

Ainsi, la grande prison française pourrait perdurer telle qu’elle est. Pour le plus grand bien de ceux qui détiennent les clés, aidés de leurs valets, les « fusibles de la République », qui se font élire par ceux qui craignent que leurs maîtres ne les brime. Le grand troupeau que le général appelait « les veaux ».

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Source: http://reflets.info/lustre-et-compagnie-la-societe-panoptique-est-enfin-la/


#NSA, #Snowden #Lustre : la séquence « tontons fingueurs »

Wednesday 30 October 2013 at 17:27

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C’est pas moi, c’est lui… La séquence tontons flingueurs est semble-t-il enclenchée. Le patron de la NSA, Keith Alexander, sous serment devant le Congrès américain, a expliqué que les centaines de millions de communications privées écoutées en Europe avaient été transmises à son agence par… ses alliés de l’OTAN. En clair : les européens ont mis sous écoute leurs populations (mais pas que) et ont transmis celles-ci aux USA. #Spanous®, donc…

Dans le même temps, le Parlement européen a publié un rapport explosif qui remet sérieusement en question la réalité de la nature démocratique de certains pays Européens, notamment la Grande-Bretagne, la France, l’Allemagne, la Suède et – dans une moindre mesure – les Pays-Bas. Le Parlement, en se basant sur des sources ouvertes, notamment des articles de presse, relève que ces cinq pays se sont livrés à des écoutes massives à l’encontre de leurs propres populations.

Le rapport ne s’embarasse pas de précautions diplomatiques : « Les objectifs et l’ampleur de la surveillance [mise en place] sont précisément au coeur de ce qui différencie les régimes démocratiques des Etats policiers« .

« incompatible avec les règles de base de la démocratie »

Pour les rédacteurs, l’atteinte portée aux principes de base de la démocratie par les programmes de surveillance mis en place par des Etats membre de l’Union Européenne ne fait aucun doute : « d’un point de vue légal, les programmes de surveillance des populations Européennes sont incompatibles avec les règles démocratiques de base, et compromettent la préservation des Droits de l’Homme pour les citoyens Européens et ceux qui résident sur le continent« . Plus loin, le rapport enfonce le clou et affirme que « les programmes de surveillance au sein de l’Europe sont incompatibles avec les règles de base de la démocratie et du droit, qui sont le fondement de la charte des Droits Fondamentaux Européens et de la Convention Européenne des Droits de l’Homme »

Ce rapport dénonce par ailleurs les stratégies mises en place par les différents services de renseignement et destinées à contrer toute critique. Il dénonce le fait qu’il « n’existe aucune raison de croire que la surveillance mise en place [...] n’est destinée qu’à lutter contre le terrorisme ou à contrer des menaces extérieures. Bien au contraire, il apparait au regard des informations à notre disposition que les données collectées par ces programmes sont utilisée à des fins bien plus variées« . Plus loin, le rapport explique que « la distinction entre des écoutes ciblées à des fin d’investigations criminelles, qui peuvent être légitimes si elles sont encadrées par la loi, et une surveillance de masse dont l’objectif reste incertain est de plus en plus flou. C’est l’objectif et l’aspect massif de cette surveillance qui est précisément au cœur de ce qui distingue un régime démocratique d’un Etat policier »

the distinction between targeted surveillance for criminal investigations purposes, which can be legitimate if framed according to the rule of law, and large-scale surveillance with unclear objectives is increasingly blurred. It is the purpose and the scale of surveillance that are precisely at the core of what differentiates democratic regimes and police states. 

L’Europe en danger

Ce  même rapport pointe par ailleurs l’aspect mortifère pour l’institution Européenne, de  la surveillance de masse, soulignant que : « Ces multiples révélations affectent directement les citoyens et les institutions Européennes, remettant en question leurs capacités à défendre les droits de ses ressortissants« , il note également que « l’absence de réponse du parlement Européen porterait un coup sévère à la confiance portée aux institutions Européennes par les citoyens des pays membres« .

Mais au delà du constat d’impuissance que les citoyens Européen pourraient faire vis à vis des institutions Européenne, le rapport parlementaire souligne ce qu’il n’hésite pas à qualifier de trahison de la part de certains Etats Membres : « les acteurs de la société civile, les journalistes des plus prestigieux média européens, ainsi que des ONG défendant les Droits de l’Homme considèrent que l’attitude de la NSA [et de certains services de renseignement Européens] ne sont pas acceptables. [...] En Angleterre, la société civile considère des actions comme pouvant être qualifiées comme des actes de guerre électronique, et comme une forme de trahison vis à vis des autres Etats membres« .

Actors of civil societies, especially journalists of the most well respected newpapers in the world, and human right NGOs consider that the attitude of the NSA and GCHQ, but also other secret services in Europe, are not any more acceptable. In the case of the GCHQ in the UK, civil society actors consider that their actions could be labelled as acts of  cyber warfare agression, as form of treason of European member states’ services spying on other EU citizens on the behalf of their US counterparts, and that if it is not a treason per se, it is a breach of trust and confidence in terms of solidarity with the EU, by placing other alliegeances with third parties against the EU ones. 

Les USA recadrent le scandale Snowden

 

Mardi 29 octobre, le Wall Street Journal écrivait que les millions de communications récoltées en France, en Espagne ou en Italie l’avaient été par les services de renseignement de ces pays. Pour le général Keith Alexander, les média Européens « n’ont rien compris » aux documents sur lesquels ils s’appuient pour faire leurs articles, ce qui n’est guère surprenant tant la dimension technique est omniprésente – incompréhensible pour la plupart des journalistes, qui s’imaginaient encore menacés dans leur travail par de simples fadettes il y a encore un an.

 » Ces millions de communications interceptées ont été récoltées par les services de pays alliés des USA et en dehors de leurs frontières. Il s’agirait de communications récoltées sur des zones de guerre. « , explique Keith Alexander.

Si les USA ne nient pas la véracité des documents diffusés par Edward Snowden à la presse, ils s’agacent de l’incapacité des médias Européens à les interpréter. Surprise (ou pas) : le recadrage effectué par le général Alexander à travers un témoignage sous serment devant une commission d’investigation du Sénat va dans le sens des analyses faites par Reflets ces dernières années.

Est-ce dû au fait que les journalistes de Reflets sont aussi (et avant tout ?) des experts en matière de technologies, ou plus simplement que Reflets est à la solde des illuminati et de la CIA, il appartient aux lecteurs d’en juger.

La France, Big Brother de l’Afrique ?

Le témoignage du patron de la NSA vient confirmer l’une des hypothèses défendue par Reflets depuis un certain temps : une collaboration étroite entre la France et les Etats-Unis, basée sur la position stratégique de la France dans l’architecture globale des réseaux connectant le continent Africain au reste du monde, et dont une bonne partie aboutissent (et sont écoutés) en France.

France Telecom ACE Karte PNG

C’est sous le doux nom de « Lustre » qu’un tel accord aurait été signé « il y a quelques années » – fin 2011 à priori -, comme le révèlent les derniers documents de Snowden apparus ce week-end dans la presse Allemande . Etrangement, aucun journal français ne semble trouver utile l’idée de se pencher sur cet accord « Lustre », seuls France Culture  et RFI ont fait echo à l’article publié lundi par Reflets.

Il reste à voir comment les populations d’Afrique et du Moyen Orient réagiront à la découverte que la France est pour eux ce que la NSA est au reste du monde. Indifférence, comme la population Française elle même, qui ne réagit guère aux révélation faites par Edward Snowden, ou indignation comme c’est le cas en Allemagne où cette affaire a pris une place centrale dans la récente campagne présidentielle.

Petits arrangements entre amis

Récapitulons : pour la France, ce seraient donc 70 millions de communications qui auraient été récoltées en un mois dans des zones géographiques où nous sommes présents dans un conflit (Afghanistan ou Mali par exemple). Pour l’Espagne ce sont 60 millions de communications…

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Visiblement les gens parlent beaucoup dans des zones de guerre…

Dianne Feinstein, du commité sur l’espionage du Sénat américain a corroboré les affirmations des maitres espions américains : « Ce ne sont pas les Etats-Unis qui collectent des informations sur la France et l’Allemagne. Et cela n’a rien à voir avec leurs citoyens, cela concerne des interceptions des zones de guerres où l’OTAN est impliquée comme l’Afghanistan« .

Tiens… L’Espagne et l’Italie ont disparu de la scène.

L’offensive américaine pour se dédouaner des écoutes en Europe semble assez logique mais il faut croire sur parole les services de renseignement américains qui avouent ne pas encore avoir examiné de près les documents en question, ou les responsables politiques qui supervisent ces services depuis des années avec les risques évidents de collusion.

Si ces révélations américaines sont déjà aujourd’hui à la Une d’El Pais par exemple, on se demande combien de temps elles tiendront en première page, si elles y arrivent en France, tant les sujets de la plus haute importance sont légion ici : l’écotaxe, les Roms, les otages français libérés, Leonarda, Nabila  ?

Ce mardi, Le Monde a choisi, un peu forcé sans doute par les déclarations de Keith Alexander, d’évoquer l’accord « Lustre » et reprend les informations de Reflets. Les informations recueillies selon Le Monde auprès d’un responsable français du renseignement corroborent l’analyse de Reflets publiée dimanche dernier :

La  DGSE a établi, depuis la fin de 2011, un protocole d’échange de données  avec les Etats-Unis. Ces informations viennent préciser celles publiées  par « Le Monde » sur la collecte par la NSA de plus de 70 millions de  données téléphoniques concernant la France. (« Le Monde »)

Selon nos informations, recueillies auprès d’un haut responsable de  la communauté du renseignement en France, la direction des services  extérieurs français, la DGSE, a, en effet, établi, à partir de la fin  2011 et début 2012, un protocole d’échange de données avec les  Etats-Unis.

La France bénéficie d’un positionnement stratégique en matière de  transport de données électroniques. Les câbles sous-marins par lesquels  transitent la plupart des données provenant d’Afrique et d’Afghanistan  atterrissent à Marseille et à Penmarc’h, en Bretagne. Ces zones  stratégiques sont à la portée de la DGSE française, qui intercepte et  stocke l’essentiel de ce flux entre l’étranger et la France.

En clair, près de trois ans après  les premières révélations de Reflets sur l’infrastructure mise en place par la France et ses championnes du DPI (le 22 février 2011), la théorie abracadabrantesque développées à longueur de colonnes, selon laquelle la France a délocalisé ses écoutes et siphonne les données circulant sur les câbles sous-marins posés par Alcatel Submarine Networks ou Orange Marine, avec l’aide probable des infrastructures Eagle d’Amesys, commence à devenir une quasi-certitude…

Pour autant, il est plus qu’improbable que cette infrastructure soit décortiquée par une quelconque commission d’enquête parlementaire de ce côté-ci de l’Atlantique, tant les gouvernements de droite comme de gauche ont oeuvré pour qu’une chape de plomb la recouvre.

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Les théories développées par de Reflets nous ont même valu l’honneur d’être traités de Trolls par le conseiller en communication de Fleur Pellerin. Aziz Ridouan va peut-être revoir sa position à la lumière des dernières révélations (Accord « Lustre » par exemple). Et nous expliquer comment la France de Nicolas Sarkozy et de François Hollande a pu migrer d’une démocratie à un Etat policier pratiquant l’écoute de masse, comme l’explique le Parlement européen ?

Il faudrait peut-être aussi que Jean-Jacques Urvoas nous explique pourquoi, ou sur la base de quoi, il affirmait au Point que la France ne pratique pas d’écoutes massives.

En effet, si un membre de la Délégation parlementaire du renseignement peut affirmer sans sourciller une pareille énormité, il est clair que la représentation parlementaire prend ses électeurs pour des imbéciles. Ou pas.

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Source: http://reflets.info/nsa-snowden-lustre-la-sequence-tontons-fingueurs/


Accords Lustre : le gouvernement commence à lever le voile sur le Prism Français

Sunday 27 October 2013 at 17:08

shitstorm-hollandeNicole Bricq, ministre du Commerce extérieur du gouvernement Ayrault et membre du parti Socialiste, a-t-elle commencé à déminer ce qui s’annonce comme la plus grosse affaire du mandat de François Hollande ?

C’est la question que l’on peut se poser, car si la gaffe de Fleur Pellerin, qui qualifiait Alcatel de ‘pièce maitresse de la cyber-surveillance’ n’était clairement pas volontaire, et laissait déjà apparaitre un équivalent Français au programme américain XKeyscore – qui permet à la France de faire à l’Afrique et au Moyen Orient ce que la NSA fait à l’Europe -, la sortie de Nicole Bricq sur TV5 est, elle, clairement calculée.

Première révélation : la ministre avoue clairement que les « cris d’orfraies » poussés par François Hollande et Laurent Fabius au sujet du programme de surveillance Américain ne sont que du théâtre, sans doute destinés à apaiser le petit peuple, et à initier un mensonge d’Etat à coté duquel Jérôme Cahuzac va faire l’effet d’un enfant de chœur.

Elle a, dès le début du mandat de François Hollande, demandé un rapport à Claude Revel, déléguée interministérielle à l’intelligence économique (et par ailleurs présidente d’IrisAction, une officine d’intelligence économique – qui a dit conflit d’intérêts ?). Remis en janvier dernier – il y a dix mois – la ministre concède que « depuis lors, le premier ministre a pris l’affaire au sérieux ». La surprise au sujet de Prism affichée par Hollande et Fabius est donc bien feinte. Ils étaient tous deux parfaitement au courant de ce qu’il se passait.

Deuxième concession, et c’est sans doute la plus intéressante, face au journaliste qui lui demande si nous même, français, nous n’espionnons pas, elle réplique qu’au contraire, « on sait quand même ce qu’il se passe chez les autres ! ». Le trio de journalistes relance – c’est assez rare pour être souligné et salué – et demandent à la ministre si elle a des informations, mais celle-ci se rétracte : « je n’ai pas d’information » – que voulez-vous, elle n’est que ministre, mais « un pays comme la France doit aussi avoir son outil concernant… heu… c’est pour ça que… je vous parle de l’intelligence économique… non mais… heu… attendez… on n’est pas dépourvu en la matière ».

Le Prism Français, c’est quoi ?

Hasard ou coïncidence (ou pas), au même moment, la presse Allemande (relayée par TV5) annonçait que des accords de coopération sur la surveillance entre la France et les USA avaient été passés  » il y a quelques années », alors qu’il y a trois jours, Najat Vallaud-Belkacem, porte parole du gouvernement, expliquait que François Hollande voulait « que s’engage une coopération bilatérale entre les services de renseignement français et les services de renseignement américains pour y voir plus clair sur ce sujet et encadrer les choses ».

Ironie du sort (qui s’acharne, décidément, sur le Parti Socialiste), Najat Vallaud-Belkacem occupait, peu de temps avant d’entrer au gouvernement Français, le poste de conseiller du roi Mohammed VI (un client de Bull-Amesys), qui l’avait nommée membre du Conseil de la communauté marocaine à l’étranger (qui a dit conflit d’intêrets ?).

Pour rappel, le Maroc est – outre un paradis pour pédophiles – un pays qui vient de mettre en place une censure politique de l’internet, utilisant les technologies Bull-Amesys, et s’en sert également pour traquer son opposition politique (Bull-Amesys est un leader mondial de la surveillance, dans lequelle le FSI, aujourd’hui Banque Publique d’Investissement, dirigée par Ségolène Royal, a récemment investi, et dont Orange est l’un des principaux actionnaires).

La censure au Maroc touche des sites tels que Lakome.com (un journal d’investigation et d’opinion Marocain), dont l’un des fondateurs a récemment fait un séjour en prison , ainsi que… Reflets.info. Amusant, non ?

Incoming Shitstorm

Comment Diable la France a-t-elle pu se retrouver en mesure de discuter d’égal à égal avec les USA sur un programme de surveillance globale des populations ? C’est assez simple, et la raison se trouve dans la toute première série de slides révélées par Edward Snowden, qui montre la position stratégique des USA dans le trafic mondial sur internet.

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Le constat fait par la NSA est simple : une énorme partie du trafic Internet mondial passe par les USA, et place ces derniers dans une position privilégiée pour écouter tout le monde. Tout le monde ? Pas vraiment. Comme le montre très clairement cette slide, le continent Africain échappe en grande partie aux grandes oreilles Américaines (seulement 11Gb de trafic)… Mais pas aux grandes oreilles Françaises (343Gb, ou presque), mettant ainsi le pays de Droits de l’Homme et du fromage dans une position unique pour intégrer le club fermé – aux cotés d’Israël – des grands maitres de la société de surveillance qui s’installe.

France Telecom ACE Karte PNG

Cet accord de coopération que François Hollande prétend vouloir négocier avec Obama se nomme en réalité « Lustre », et aurait été signé par Nicolas Sarkozy il y a quelques années. Pourquoi « Lustre » ? Je vous laisse choisir… (1, 2, 3, ou plus rigolo : 4)

De quoi éclairer d’un œil nouveau certaines visites à l’Elysée et renouveler en profondeur la fameuse Françafrique. Mais c’est également une bonne raison pour que les populations Françaises comme Africaines se soulèvent contre les dirigeants d’un pays qui est devenu, en quelques années, le plus grand danger pour les Droits de l’Homme dans le monde.

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Source: http://reflets.info/accords-lustre-le-gouvernement-commence-a-lever-le-voile-sur-le-prism-francais/


Un accord secret sur la surveillance entre la France et les Etats-Unis : tout ça manque de lustre…

Sunday 27 October 2013 at 10:41

C’est une information donnée ce matin par un quotidien allemand qui évoque « le rôle ambigu de la France dans le cadre des activités de surveillance, affirmant que sous le nom de code « Lustre », les services de renseignement français ont signé un accord de collaboration avec ceux des Etats-Unis, de la Grande-Bretagne, du Canada, de l’Australie et de la Nouvelle-Zélande. »

Le roi François est décidément de plus en nu. Va-t-on perdre le lustre et les ors de la République une fois cette nouvelle duplicité de l’Etat français dévoilée ?

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Source: http://reflets.info/un-accord-secret-sur-la-surveillance-entre-la-france-et-les-etats-unis-tout-ca-manque-de-lustre/


La CNIL aurait un droit de contrôle sur les écoutes administratives

Saturday 26 October 2013 at 17:55

catchlonLorsque nous vous avions parlé de l’affaire de la plateforme d’interceptions judiciaires, la PNIJ, nous vous avions expliqué qu’il existe en France de niveaux d’interceptions bien distincts. Les interceptions judiciaire répondent à la demande d’un juge pour intercepter les communication d’un individu ciblé, faisant l’objet d’une enquête judiciaire. Un second niveau d’interception, que l’on qualifie d’interceptions administratives ne répond pas à une demande d’un juge. Ces interceptions sont réalisées à des fins de renseignement, par exemple dans le cadre d’enquêtes anti-terroristes ou d’affaires mettant en jeu la sécurité du territoire, le grand banditisme, la criminalité en bandes organisées… Ces interceptions dites administratives sont réalisées sur demande du groupement interministériel de contrôle.

La loi n° 91-646 du 10 juillet 1991 relative au secret des correspondances émises par la voie des communications électroniques fixe le cadre de ces interceptions :

Article 3

Peuvent être autorisées, à titre exceptionnel, dans les conditions prévues par l’article 4, les interceptions de correspondances émises par la voie des communications électroniques ayant pour objet de rechercher des renseignements intéressant la sécurité nationale, la sauvegarde des éléments essentiels du potentiel scientifique et économique de la France, ou la prévention du terrorisme, de la criminalité et de la délinquance organisées et de la reconstitution ou du maintien de groupements dissous en application de la loi du 10 janvier 1936 sur les groupes de combat et les milices privées.

Article 4

L’autorisation est accordée par décision écrite et motivée du Premier ministre ou de l’une des deux personnes spécialement déléguées par lui. Elle est donnée sur proposition écrite et motivée du ministre de la défense, du ministre de l’intérieur ou du ministre chargé des douanes, ou de l’une des deux personnes que chacun d’eux aura spécialement déléguées.

Le Premier ministre organise la centralisation de l’exécution des interceptions autorisées.

Questionné par Andréa Fradin sur la possible existence d’un programme d’interception sortant du cadre légal, François Hollande a eu une réponse un peu curieuse susceptible d’éveiller un peu plus notre suspicion sur l’existence d’un tel programme.

« Nous, nous restons dans le cadre légal. La CNIL nous a demandé, il y a déjà plusieurs semaines de donner des informations, le premier ministre y répondra. De la même manière, la délégation parlementaire du renseignement souhaite un renforcement (NDLR : du contrôle de ces interceptions), nous y sommes prêts. Mais nous sommes dans le cadre légal. Je ne voudrais pas qu’on laisse penser que finalement, cette pratique de PRISM serait générale. Il y a un cadre légal qui doit être respecté et avec la CNIL, nous veillerons à donner toutes les informations dans le respect de la loi. »

S’il ne fait dans nos esprits à peu près aucun doute que la Direction Générale de la Sécurité Extérieure pratique des interceptions ciblées mais néanmoins massives à des fins de renseignement, on peut sérieusement s’interroger sur le rôle de la CNIL avancé par François Hollande pour justifier que la France ne pratique ses interceptions que dans un cadre strictement légal. Brandir la CNIL pour justifier de la légalité d’interceptions à des fins de renseignement est un argument plutôt curieux. La CNIL est notoirement dotée d’un pouvoir très restreint, et dans nos esprits, nous avons peut-être tort, il nous paraitrait assez surréaliste d’imaginer que les services du renseignement extérieur accordent le moindre droit de regard sur ses activités à la CNIL…

Si le ministère de la défense, comme le cabinet du premier ministre souhaite dissimuler une information à la CNIL, rien ne l’y contraint légalement. L’argument ici avancé par le Président de la République nous semble donc hors contexte et surtout prompt à tenter rassurer sur les inquiétudes légitimes que nous pouvons avoir sur la question du secret de nos correspondances. Nous n’omettrons évidemment pas de conserver en tête que le cadre légal sur les questions de protection des données personnelles est très mouvant et évolue très rarement dans le bon sens, à l’image de la proposition de loi portée par les services douaniers et le groupe parlementaire socialiste concernant la mise en place d’un nouveau fichiers des gens honnêtes.

Si nous n’avions pas si mauvais esprit, nous conclurions sur une tentative un peu gauche d’endormir l’opinion publique sur les pratiques de la France en matière d’interceptions et de renseignement d’origine électromagnétique.

Plus c’est gros …

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Source: http://reflets.info/la-cnil-aurait-un-droit-de-controle-sur-les-ecoutes-administratives/


La Télévision, ça leur tourne la tête ?

Tuesday 22 October 2013 at 21:40

28minutesVous avez peut-être vu passer trois tweets énigmatiques de Reflets aujourd’hui (ci-contre). Ces quelques lignes pour les expliquer… Ce matin, une « Journaliste / Programmatrice » contacte les fondateurs de Reflets avec ce mail  titré « urgent 28′ ARTE » :

Bonjour, M. X m’adonné votre adresse. Nous allons
consacrer notre émission 28′ ARTE de ce soir à la NSA et au cyber
espionnage. Seriez- vous libre cet après-midi à 17h40 pour
enregistrement ( durée 28′ ) ? les studios sont dans le 1(ème arrdt.
taxi à votre disposition. tous les détails de vive voix. Merci de
votre réponse rapide svp cordialement
Francesca ISIDORI

L’un d’entre nous n’est pas à Paris. L’autre peut se déplacer, mais en prenant des dispositions personnelles. Ce qu’il fait et répond rapidement, comme demandé, et ce, pour deux raisons :

Dispositions personnelles prises et mail envoyé, donc.

Retour de Francesca :

Merci beaucoup de votre réponse, mais ce sera pour une autre fois!
cordialement,
Francesca ISIDORI

Soyons précis, Francesca est « Journaliste / Programmatrice » pour ALP.TV, une maison de production qui produit des émissions de grande qualité. Elle n’est visiblement pas, a priori,  membre de l’équipe de 28 Minutes.

alp.tv

Analysons maintenant la réponse de Francesca.

En nous envoyant ce mail d’une ligne, pense-t-elle que tout le monde saute au plafond à l’idée de montrer sa tête dans les étranges lucarnes ? Que tout le monde est au garde à vous, prêt à monter au front des plateaux de tévé parce c’est tellement cool et que personne n’a rien d’autre à faire que d’attendre la magique invitation ?

Franchement, Francesca, montrer nos têtes à la télévision est le dernier de nos fantasmes (observez dans quelle rubrique ce petit papier est publié sur Reflets). En outre, un peu de savoir vivre vous aurait poussée à écrire un mail type un peu plus poli pour les gens que vous invitez pour finalement les désinviter. Reflets vous offre un template gratuitement :

Cher M./Mme X, merci beaucoup de votre réponse rapide. Malheureusement, n’étant pas seul(e) à travailler sur l’organisation du plateau, d’autres réponses nous sont parvenues entre-temps et celui-ci est désormais complet. J’espère que ce contre-temps ne bouleverse pas trop votre organisation et que nous aurons le plaisir de vous recevoir lors d’une prochaine émission.

Et vOAlaaaaa…

Facile.

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Source: http://reflets.info/la-television-ca-leur-tourne-la-tete/


La contrefaçon : encore une fois prétexte au piétinement de nos libertés

Tuesday 22 October 2013 at 15:08

Moniteur tir douanesC’est dans la plus grande discrétion, dans l’ombre de Prism et des révélations toujours plus fracassantes les une que les autres et les roulements d’épaules tous aussi risibles les uns que les autres, qu’un projet de loi, visant à créer un nouveau fichier des honnêtes gens (PDF – 420Ko) est en passe de voir le jour. Encore à l’état rédactionnel, ce projet de loi piloté par le groupe socialiste vise au renforcement de la lutte anti-contrefaçon. Roulé sous les aisselles parlementaires, sous la bienveillante égide d’Arnaud Montebourg et des services douaniers, il recèle d’une petite perle… son article 13.

Comme d’habitude quand il s’agit de contrefaçon, on applique des mesures d’exception que l’on retrouve dans l’anti-terrorisme ou la lutte contre le trafic international de stupéfiants, à l’ensemble de la population… Population que l’on relègue ainsi au rang d’ennemi présumé de la nation ou de tête d’un réseau du grand banditisme.

Voici en substance ce que nous dit l’article tel que rédigé actuellement.

Article 13

Après l’article 67 quinquies du code des douanes, il est inséré un article 67 sexies ainsi rédigé :

« Art. 67 sexies – I – Les prestataires de services postaux et les entreprises de fret express transmettent à la direction générale des douanes et droits indirects, les données dont ils disposent et pour autant qu’elles soient nécessaires à l’identification des marchandises, biens et objets acheminés, de leurs moyens de transport ainsi que des personnes concernées par leur acheminement.

« Ces données ne peuvent être de celles qui relèvent du I de l’article 8 de la loi n° 78-17 du 6 janvier 1978 relative à l’informatique, aux fichiers et aux libertés.

« II – Afin de faciliter, pour les agents des douanes, la constatation des infractions visées aux articles 414, 415 et 459 du présent code, le rassemblement des preuves de ces infractions et la recherche de leurs auteurs, le ministre chargé des douanes est autorisé à mettre en œuvre des traitements automatisés des données transmises en application du I.

« Seuls les agents des douanes individuellement désignés et spécialement habilités par le ministre chargé des douanes ont accès aux données.

« III – Les traitements mentionnés au II sont soumis aux dispositions de la loi n° 78-17 du 6 janvier 1978 précitée.

« Les prestataires et entreprises mentionnés au I informent les personnes concernées par les traitements mis en œuvre par la direction générale des douanes et des droits indirects.

« IV – Un décret en Conseil d’État, pris après avis de la Commission nationale de l’informatique et des libertés, fixe les modalités d’application du présent article. Il précise notamment la nature et les modalités de transmission des données mentionnées au I., les catégories de données concernées par les traitements mentionnés au II., les modalités d’accès et d’utilisation des données par les agents habilités, la durée de conservation des données, ainsi que les modalités d’exercice par les personnes concernées des droits d’accès et de rectification. »

Nous allons vous expliquer, si vous n’êtes pas très intimes avec le vocable législatif, de quoi il en retourne. Les douanes jouissent d’un pouvoir qui fait envie à n’importe quel OPJ de la police nationale : une commission rogatoire permanente, c’est à dire le droit de perquisitionner sans qu’il n’ait besoin d’aller la quémander une autorisation à un juge. D’ailleurs, tous les bons flics ont un copain douanier.

Dans la droite lignée de ce super pouvoir, cet article 13 est une sorte d’upgrade préventif visant à ficher toute personne recevant un colis, en contraignant tous les transporteurs à communiquer, de manière préventive, tout ce dont ils disposent pour identifier la marchandise, l’émetteur, le destinataire (vous)… ce que l’on appelle les metadonnées quand il s’agit d’un transport de données dématérialisées… et si c’est possible, le contenu du colis.

Toutes ces données sont ensuite injectées dans une sympathique base de données contenant non seulement l’ensemble des données personnelles pouvant ainsi être collectées, mais aussi beaucoup d’informations sur vos achats qui laisseront aisément transpirer vos opinions politiques, votre orientation sexuelle ou religieuse… Tout ce contre quoi la loi informatique et liberté de 1978 est censée vous protéger. Sauf que dans notre cas précis, à savoir la lutte contre les vilains qui se rendent coupables de contrefaçons et aux non moins vilains qui se rendent coupables de recel de contrefaçon… et en fait à tout le monde car nul besoin de commettre un délit pour faire son entrée dans cette base de données… la loi informatique et liberté ne s’applique pas. Tout est prévu dans ce petit article 13 fichtrement bien rédigé. Mais comme ils sont sympas à la CNIL, on va quand même les associer au projet et ça nous fera un petit écran de fumée pour expliquer aux citoyens que tout ceci est parfaitement légal et respectueux de vos libertés, puisque regardez, même la CNIL y a contribué… bon ok… avec le couteau sous la gorge.

Bref, finit la bombe sale DiY à uranium enrichi montée en kit et commandée en pièces détachées via Ebay et Alibaba… hay caramba, encore raté !

Mais puisqu’on vous dit que c’est pour votre bien… dormez tranquilles, votre gouvernement vous sécurise, quitte à archiver vos commandes de sextoys de manière nominative dans une nouvelle base de données qui n’est autre qu’un nouveau fichier de police applicable à l’ensemble de la population.

Une loi qui pourrait presque rendre nostalgique de l’époque où les gouvernements luttaient contre la contrefaçon en accouchant d’une HADOPI.

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Source: http://reflets.info/la-contrefacon-encore-une-fois-pretexte-au-pietinement-de-nos-libertes/


#NSA #Cloud Backup : c’est pas souverain, c’est pas quantique mais qu’est-ce que c’est drôle…

Monday 21 October 2013 at 19:45

LTV Prod vient de nous Tweeter une vidéo que nous nous devions de partager avec vous. Elle est l’oeuvre de LTV Prod et elle nous a bien fait rire.

Merci à l’équipe de LTV Prod pour ce bon moment :)

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Source: http://reflets.info/nsa-cloud-backup-cest-pas-souverain-cest-pas-quantique-mais-quest-ce-que-cest-drole/


A méditer…

Monday 21 October 2013 at 19:15

La science, et les probabilités, il n’y a que ça de vrai. D’où ce formidable recyclage, qui, vous l’avouerez est entièrement d’actualité. Merci de votre attention.

Votre dévoué, etc, etc…

EOF.

e-mediter

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Source: http://reflets.info/a-mediter/


Alcatel intéresse la NSA : décryptage d’un article du Monde

Monday 21 October 2013 at 15:54

satelite_spycatLe Monde nous apprend que la NSA s’est intéressée aux communications téléphoniques des Français et surtout, qu’elle a observé de très près ce qui se disait chez les détenteurs d’emails @wanadoo.fr et @alcatel-lucent.com. Ah ? Etonnant non ? Non. Pour le deuxième nom de domaine tout au moins. Les lecteurs de Reflets connaissent bien Alcatel. Car cette entreprise française possède une filiale essentielle pour la surveillance du XXIème siècle. Elle pose les câbles sous-marins qui composent la colonne vertébrale d’Internet. Depuis le début du scandale Amesys, Reflets soutient une thèse abracadabrantesque qui consiste à dire que, si ça se trouve, la France fait, à son niveau,… exactement ce que fait la NSA. C’est à dire écouter le trafic qui circule dans ces câbles. Oh, bien entendu, si cela est le cas, ce serait un volume de communications moins important que celui intercepté par la NSA. Mais la technologie est exactement la même. Du Deep packet inspection, comme savent le faire Amesys, Qosmos, EADS et quelques autres. Celui-ci étant couplé à une infrastructure, celle déployée par la filiale de pose de câbles d’Alcatel et les routeurs de service qui vont avec. Partout où Amesys a installé un Eagle, passe un câble posé par Alcatel. Coïncidence sans doute.

Le fait qu’Alcatel est lui même, un fournisseur de solutions d’interception que les FAI doivent déployer en coeur de réseau aux USA (en 2010 ils étaient très fan de la gamme de routeurs de services Alcatel 7500), et auxquelles la CIA et la NSA elles mêmes ont accès, est sans doute un autre détail qui pourra peut-être éveiller notre attention.

dpi-alcatel

L’article du Monde reprend une déclaration de Fleur Pellerin insérée dans un article de Paris Match, dans Reflets et chez Jean-Marc Manach :

N’y a-t-il pas des actifs stratégiques à sécuriser pour l’Etat français, comme les câbles sous-marins ?

Le savoir-faire d’Alcatel Submarine Networks (ASN) est en effet unique ; il couvre la production, l’installation et la maintenance des câbles sous-marins. C’est une activité stratégique pour connecter l’Outre-Mer et tout le continent africain en haut débit. Il y a aussi un enjeu lié à la cybersurveillance et la sécurité du territoire. Nous sommes favorables à une solution qui maintienne l’intégrité d’ASN et son ancrage national. Je rappelle que d’éventuelles prises de participation seraient de toute façon soumises à une revue du Trésor au titre du décret sur l’investissement étranger en France.

Et le Monde de citer une de ses sources militaires :

Une source de haut niveau, au ministère de la défense, a indiqué, pour sa part, que les « propos de Mme Pellerin, reconnaissant publiquement que les câbles sous-marins et les stations d’atterrissage de ces câbles au contact des continents étaient des nids d’espionnage, relevaient d’une grave maladresse ».

Mince, encore une pierre à l’édifice de la théorie abracadabrantesque de Reflets… Une autre théorie non moins abracadabrantesque serait que Bercy lit Reflets !

L’Etat français s’est visiblement refusé à émettre un commentaire sur cette histoire d’écoutes américaines. Il n’avait non plus réagi de manière très vigoureuse lorsque le scandale « PRISM » avait éclaté. Laurent Fabius, qui avait pris la peine de répéter les déclarations de Gérard Longuet et d’Alain Juppé, alors ministre de la Défense pour défendre Amesys ou Qosmos, a convoqué l’ambassadeur américain à Paris. L’ambassadeur doit trembler…

D’une part, la France fait exactement la même chose que les Etats-Unis (mais avec un plus petit zizi), d’autre part, il n’est pas impossible que les documents Snowden fassent apparaître, à terme, des choses ennuyeuses pour Paris. Qui sait ?

Rien ne dit, c’est une supposition, que la France n’a pas aidé les Américains dans leur délire d’écoute globale, en leur vendant un ou deux 0day, ou quelques sondes « de mesure d’audience« . On partage quotidiennement des informations liées au « terrorisme » (la définition de ce qui relève du terrorisme est très large aujourd’hui). Pourquoi pas des ressources techniques ou des métadonnées en forme d’échange de bons procédés… du genre « si tu me donnes les SMS de DSK, je te file les 06 d’un ou deux barbus d’AQMI ») ?

 

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Source: http://reflets.info/alcatel-interesse-la-nsa-decryptage-dun-article-du-monde/