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#MTN : l’opérateur Telecom qui finançait des groupes armés en #Syrie

Monday 23 September 2013 at 17:28

mtnJusque là, nous étions plus habitués à rencontrer l’univers des Telco brosser le pouvoir dans le sens du poil, le marché de la surveillance des dissident étant un marché notoirement lucratif, surtout quand il faut re-signer des contrats d’attributions de fréquences. Mais en Syrie, rien ne se passe comme partout ailleurs en ce moment. MTN est un opérateur de téléphonie mobile d’origine sud africaine, pas loin d’être leader sur les marchés iraniens et syriens depuis le rachat de la société Investcom, fondée par l’ancien président du Conseil des ministres libanais (le premier ministre), Najib Mikati.

A la tête de la puissante holding M1 Group, son fondateur, Najib Mikati était jusque là connu pour sa proximité avec le pouvoir syrien, et considéré comme un proche de Bachar al Assad. Mais voilà que sur le terrain, commencent à apparaitre des groupes armés aux couleurs de l’opérateur MTN. Ces groupes combattent le régime, comme des centaines d’autres groupes en Syrie, souvent avec des intérêts assez différents… un média grec s’est intéressé à cette petite nouveauté et ses révélations sont assez croustillantes.

Capture d’écran 2013-09-23 à 16.38.39

Ce groupe armé, tout de jaune vêtu (dont on peut contester l’efficacité en matière de camouflage) , serait en fait une unité proche de l’organisation « Brigade de l’Islam » que notre confrère grec pense savoir être l’un de ceux qui seraient équipés et financés par l’Arabie Saoudite et la CIA. Là encore on peut douter que ce soit la CIA qui ait fournit à ces hommes ces teeshirts MTN. Mais alors quel rapport ?

MTN.. MTN… votre nom me dit quelque chose…

Najib Mikati est en fait le principal propriétaire de MTN dans de nombreux pays du Moyen-Orient (Syrie, Liban, Iran, Yémen, etc.). MTN a souvent été pointée du doigt pour sa coopération en matière de surveillance qu’elle est assez fortement soupçonnée d’avoir mis à disposition de régimes qui n’ont pas franchement hésité à se payer son expertise pour mettre sous surveillance un maximum de communications. Et attention, car c’est là que ça devient intéressant…

Au Moyen Orient, la réputation de l’opérateur n’est plus à faire… du moins c’est ce qu’on croyait avant de découvrir ces photos un peu surréalistes. On retrouve par exemple MTN au coeur de projets comme le fameux projet ASFADOR qui réunissait Utimaco et Qosmos sous la bannière italienne d’AREA SPA. A l’époque, Qosmos qui niait fermement être impliquée dans des projets de surveillance sur TechToc.tv, envoyait au même moment un ingénieur en Syrie dans le cadre de l’étude de faisabilité d’un système de surveillance… et quel système. On nous expliquait toujours sur TechToc.tv que les sondes de Qosmos ne pouvaient opérer que sur quelques dizaines de gigabits, et que la surveillance massive, ce n’était pas du tout le métier de Qosmos. Mais voilà que l’on découvre il y a quelques jours grâce à Wikileaks que Qosmos s’apprêtait tout de même à déployer quelque chose de beaucoup plus conséquent et surtout très loin des activités de marketing que sont PDG tenait absolument à mettre en avant. Des documents qui ne sont qu’une confirmation supplémentaire venant s’ajouter aux accablantes déclarations d’Eric Horlait, co-fondateur de Qosmos, qui était venu expliquer aux chercheurs du LIP6 comment leurs emails avaient pu atterrir dans la proposition commerciale d’Amesys faite à la Libye de Kadhafi.

QOSMOSwholecountry

Force jaune un peu verte et red washing ?

Par delà la surprise de voir des groupes armés porter les couleurs d’un opérateur mobile sud africain sur une ligne de front d’un pays en état de guerre civile, on peut sérieusement s’interroger sur le bien fondé pour un opérateur de s’impliquer dans ce conflit en finançant des groupes armés. Le  »groupe armé jaune » de la « Brigade de l’Islam » serait-il une opération de green red washing de MTN qui chercherait à se faire pardonner ses coopérations avec des régimes autoritaristes ? Le « sponsoring » de combattants dans un pays en guerre est il un mode de communication pouvant être perçu positivement par une partie ou par l’autre ? Et surtout… qu’est-ce qui a bien pu passer par la tête de cette entreprise s’il s’agit bien là d’une opération de communication ?

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Source: http://reflets.info/mtn-loperateur-telecom-qui-financait-des-groupes-armes-en-syrie/


#TouchID hacked : La « sécurité » biométrique de l’ #iPhone5S d’Apple est cassée… comme prévu

Monday 23 September 2013 at 11:27

Capture d’écran 2013-09-23 à 10.51.37C’est pas comme si nous ne l’avions pas vu venir de loin… Et d’encore plus loin d’ailleurs. Comme ceci était dramatiquement prévisible, TouchID la sécurité par empreinte digitale de l’iPhone 5S d’apple a été casséeridiculiséehumiliée… par le Chaos Computer Club. Et devinez quoi… ça semble étonner la presse !… ah bon ?

A peine sortie déjà cassé

Dans notre précédent article sur la question, nous mettions sérieusement en doute le niveau de protection, tout biométrique soit–il, que ce gadget pouvait apporter. Du moins c’est comme ça qu’il était commercialisé. Cette fonction, annoncée pour le délockage du téléphone et pour la validation d’actes d’achats sur l’Apple Store nous paraissait un choix pour le moins curieux, attendu que nous savions déjà (depuis 2002 !), qu’en matière de sécurité, les empreintes digitales étaient loin d’être la panacée.

Logiquement, nous nous demandions si en dehors de l’aspect marketing à double tranchant (car oui osons le dire tout haut, sur ce coup Apple est parfaitement ridicule), Apple pouvait avoir d’autres motivations, comme la collecte de données biométriques en vue d’une réutilisation ultérieure… comme la validation d’actes d’achats pour des partenaires tiers.

Une spéculation ? Du FUD comme on nous l’a reproché, attendu que la donnée biométrique est stockée dans un chip CPU, au niveau hardware, le tout bien chiffré, et que ces données ne transitent pas vers les serveurs d’Apple, jure la firme de Cupertino la main sur le coeur.

Il n’aura donc au final fallu que quelques heures à Starbug, que nous avions d’ailleurs rencontré il y a quelques temps alors qu’il bidouillait aux côtés d’Harald Welte, une autre sommité du monde de la bidouille,  pour venir à bout de TouchID, nous sommes d’ailleurs prêts à parier qu’il a dû mettre plus de temps à faire la queue devant l’Apple Store pour se procurer un iPhone aussi vite qu’à contourner la « sécurité » de TouchID.

Les vieux pots et les bonnes soupes

C’est donc en utilisant une méthode connue que le CCC est parvenu sans mal à contourner le dispositif qu’Apple présentait tout de même comme l’un de ses ga(g)dgets les plus avancés au monde… Voici ce que ça donne en vidéo :

Des choix marketing ?

TouchID semblait pourtant prometteur, confort d’utilisation, sécurité, Apple ne tarissait pas d’éloges sur cette fausse innovation qui se facture à prix d’or dans le plan de communication d’Apple. Le marketing d’Apple est désormais totalement déconnecté du pôle technologique, et ça on peut y voir un signal particulièrement négatif pour les investisseurs. Le gag de TouchID était parfaitement prévisible par n’importe quel hacker ayant un peu lu sur le niveau de sécurité de ce genre de dispositif et aurait mis en garde sur le bad buzz inhérent à un tel fail et surtout sur la nécessité d’opérer une action x ou y sur base d’une authentification biométrique notoirement faillible.

 

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Source: http://reflets.info/touchid-hacked-la-securite-biometrique-de-l-iphone5s-dapple-est-cassee-comme-prevu/


DiY de maison bioclimatique : autonomie solaire électrique effective

Wednesday 18 September 2013 at 13:20

Construire soi-même une maison à énergie positive est un projet de Do It Yourself comme un autre. Un peu plus long et compliqué qu’une ouverture de porte à base d’Arduino, certes, un peu plus cher aussi, mais cela reste un DiY. L’article publié il y a un peu plus d’un an présentait cette maison qui devait fournir son énergie en toute autonomie. C’est chose faite : la maison est (presque) terminée (restent le crépi extérieur, des enduits intérieurs, carrelages etc…), elle est en tout cas habitable et habitée. Cette maison  est alimentée en électricité, en 220 Volts, mais par elle-même. Sans EDF. Cela s’appelle un site isolé, puisque l’énergie créée ne sert qu’à la maison, n’est pas réinjectée dans un réseau existant et n’a aucun raccordement vers l’extérieur. Cet article à pour objet de présenter cette installation solaire, d’un point de vue technique.

Les panneaux solaires

Les panneaux solaires peuvent être installés sur le toit ou au sol. Plein sud. Il n’est pas conseillé de les placer sur le toit si vous avez suffisamment de place autour de votre habitation, et ce pour une raison simple : les rayons solaires ne parviennent pas sous notre latitude avec le même angle en fonction des saisons, et les panneaux ne sont pleinement efficaces que lorsque les rayons solaires leur arrivent dessus à 90°. En les plaçant au sol, vous pouvez les changer d’orientation au fur et à mesure que le soleil opère sa course dans le ciel, fonction des périodes de l’année.

solaire_inclinaison

Le choix a été fait de créer un plateau de terre à l’arrière de la maison, d’y construire deux cadres de bois pouvant orienter les panneaux de 25° (juin) à 70° (janvier).

solaire-1-2

 solaire-1-3

 

Il y a différents types de panneaux solaires, le but de cet article n’est pas d’aller trop loin dans les spécifications techniques, mais de donner quelques détails importants : les panneaux polycristallins sont moins performants que les monocristallins : le choix s’est donc porté sur des panneaux monocristallins. Les panneaux d’origine chinoise sont à éviter, la maison est donc équipée de panneaux de marque Victron fabriqués aux Pays-Bas. Il y a deux voltages de panneaux : 12 volts ou 24 volts (tension électrique des panneaux). Les panneaux peuvent être couplés en série pour additionner leur tension. Par exemple, 2 panneaux de 12 volts en série injectent du 24 volts. Les panneaux ont aussi une capacité en Watts-crête, ce qui correspond à la charge maximale qu’ils peuvent produire par jour. Le Watt-crête (Wc) est une valeur moyenne que l’on multiplie par 5 heures de lumière quotidienne pour connaître approximativement la charge que les panneaux peuvent produire en watt-heure (Wh). Il a donc fallu calculer la moyenne de consommation quotidienne de la maison en Wh pour dimensionner la charge des panneaux et leur intensité. Une maison entièrement électrifié consomme en général plus de 3000 Wh/jour, et plus la consommation sur le réseau 220 volts est importante, plus il faut une « basse tension élevée ». Au delà de 3000 Wh, le 48 volts est préconisé. La production électrique des panneaux se fait donc en 48 volts, vers des batteries montées en 48 volts, régulés en 48 volts et ensuite convertie en 220 volts.

Avec une consommation moyenne autour de 4500 watt-heure à 5000 watt-heure par jour, le choix a été fait d’installer 12 panneaux photovoltaïques 24 volts d’une puissance de 180 Wc, montés en série. Ce qui donne 6 champs solaire de 48 volts (2X24 volts en série, fois 6 = 12 panneaux) pour une production de 12X180Wc, soit 2160 Wc. Les deux champs sont raccordés à des boitiers parallèles 48 volts, et les les deux + et deux – des boitiers reliés entre eux par un « sucre » : les deux fils (+ et -) en sortie du sucre partent vers le régulateur dans la maison. La production quotidienne des panneaux se situe donc entre 6000 Wh et 10 000 Wh.

Les batteries solaires

Un site isolé est entièrement dépendant de sa capacité de stockage : il n’est pas possible de convertir la production 48 volts des panneaux solaire sans passer par des batteries. Les batteries solaires ont évolué, et actuellement, les plus performantes (en termes de durée de vie, capacité de charge, résistance aux décharges profondes) sont des batteries dites « scellées », sans entretien, appelées « Batteries Gel ». Ce sont des batteries 12 volts excessivement lourdes puisqu’elles pèsent 65 kilos chacune. Elles ne nécessitent aucun entretien, ne dégagent aucune vapeur, sont entièrement étanches. Une batterie solaire a un voltage (12 volts en général) et un ampérage : l’ampérage le plus élevé est 220 Ah dans le cas des Batteries Gel. L’ampérage (Ah) est important dans le cas des batteries puisque plus il est élevé, moins la décharge de la batterie est rapide. Des calculs d’ampérage des batteries en fonction de la consommation courante permettent de déterminer l’ampérage le plus adéquat. En réalité, un ampérage élevé va permettre aux batteries de ne pas se vider trop rapidement en cas de journées pluvieuses, sans lumière. Pour additionner les ampères, il faut monter les batteries en parallèle. La nécessité de stocker du 48 volts a imposé 4 batteries montées en série, et l’intérêt d’augmenter la capacité des batteries en Ah a imposé d’installer 4 autres batteries en parallèle :

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(Installation de départ : les batteries vont être fermées à terme dans un « local technique », elle ne seront plus visibles dans la pièce).

Les batteries solaires sont donc deux blocs de 48 volts montés en parallèle avec une capacité de 440 Ah.

Le régulateur

Il est indispensable d’installer un régulateur entre les panneaux photovoltaïques et les batteries : si les batteries sont pleines et que les panneaux continuent de les alimenter, celles-ci peuvent être endommagées. De plus, le régulateur est un appareil très important pour connaître à la fois la charge des batteries et effectuer des programmes de maintenance sur les batteries. Le régulateur utilisé est un Tristar 45, programmé (par cavaliers) pour du 48 volts, et batteries GEL scellées. Il ne faut pas hésiter à mettre le prix sur cet appareil qui assurera la durée de vie des batteries et permet d’optimiser la charge solaire. Quand les batteries parviennent à 100% de charge, le régulateur coupe la charge des panneaux et régule le « système ».

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(Les fils noirs fins (6 mm2) sont les arrivées du solaire, les gros cables noirs (35 mm2) sont les sorties vers les pôles + et – des batteries. Le vert jaune, la terre, les deux petits fils de couleur bleue et verte, les sondes sur les pôles + et – des batteries)

Pour finir : le convertisseur

Le système 48 volts doit être ensuite converti en 220 volts pour électrifier l’habitation. Un convertisseur 2500 watts (pouvant monter à 3000 watts) a été installé. Il est directement couplé aux pôles  + et – du jeu de batteries. De marque Victron, c’est un appareil cher mais indispensable et central dans le dispositif.

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Il est raccordé à un tableau électrique de répartition différentiel, duquel tous les circuits électriques de la maison partent.

solaire-3(L’installation n’est pas encore terminée, les câbles seront scellés dans les murs, sous les enduits plâtre).

Conclusion provisoire

Un frigidaire basse consommation de type A++  (210 Wh) avec congélateur 90 litres, une machine à laver A+++ (consommation difficile à établir), des ampoules à led couleur chaude (4 Wh pour un éclairage équivalent à 50 watts), un Imac 27, un Macbook pro, un moniteur à led 27 pouces (lecture de films par clef USB des backups des DVD des propriétaires :-) , un modem satellite, un switch, une mini chaine stéréo. Pour l’heure, il n’y a jamais de problème de charge, même après des machines à laver (l’appareil le plus gourmand). La semaine qui vient de passer a été particulièrement mauvaise, puisqu’il y a eu un maximum de nuages, mais surtout beaucoup de pluie et la charge des batteries, si elle s’opère plus lentement, atteint les 100% en milieu d’après-midi (au lieu de 9h ou 10 du matin en cas de journées ensoleillés, 11 heures en cas de nuages sans pluie). Les panneaux monocristalins ne demandent pas du soleil, mais de la lumière seulement, cette affirmation est vérifiée. L’autonomie de la maison en électricité est pour l’heure assurée.

(Coût de l’opération : environ 11 500€ avec une autonomie totale)

 

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Source: http://reflets.info/diy-de-maison-bioclimatique-autonomie-solaire-electrique-effective/


Pourquoi j’emmerde le #FN, et n’écrirai plus à ce sujet

Tuesday 17 September 2013 at 21:43

Oh, un billet de blog. A la première personne. Le voici, il est court, pour ceux qui n’auraient pas totalement entravé la démarche du dernier article intitulé :

Le #FN fait les bons constats, le #FN a la côte, le #FN aime la France, le #FN…

Cet article voulait exprimer ce que pensent de plus en plus de gens. Et comment cette « parole politique » du FN de Marine Le Pen, totalement mensongère et fabriquée, a fini par prendre.

Le Front National est un parti abject, raciste, dangereux, et néo-fasciste. J’emmerde le FN.

Quand à ceux qui croient au nouveau discours du nouveau FN, ce sont des imbéciles. Et s’ils votent en masse pour ce parti de merde, ils le regretteront.

Voilà.

Bon vent.

 

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Source: http://reflets.info/pourquoi-jemmerde-le-fn-et-necrirai-plus-a-ce-sujet/


#VUPEN ou les limites de l’attaque dans le cybermonde

Tuesday 17 September 2013 at 21:06

vupenÇa devient dégoûtant, il y en a partout partout… A force d’éclabousser, les révélations d’Edward Snowden sont en train de tout salir. Y compris une belle entreprise française respectable et florissante. Oui monsieur, française ! Un contrat entre la NSA et VUPEN a fuité… Bien entendu, rien de très neuf, si ce n’est une confirmation par une preuve de ce que nous savions déjà : VUPEN vend des exploits (des vecteurs d’attaque) à tout le monde sauf aux méchants :

“We only sell to democracies. We respect international regulations, of course, and we only sell to trusted countries and trusted democracies. We do not sell to oppressive countries.”

C’est du moins ce qu’expliquait aux journalistes Chaouki Bekrar, le patron de la société basée à Montpellier.

Et jusque là, rien à dire, les Etats-Unis font partie de l’OTAN, sa « frontière » morale, ils sont une démocratie (sur le papier). Il n’y a donc pas matière à critiquer VUPEN sur ses choix de clients.

Sauf que…

Sauf que VUPEN a des relations privilégiées avec la France. Avec les militaires français.

A ce stade, citons l’article du Monde sur VUPEN qui rapporte les propos d’Eric Filiol :

Eric Filiol, ancien officier du renseignement, spécialiste de cryptologie et aujourd’hui directeur du centre de recherche de l’ESIEA, l’école d’informatique de Laval, considère Vupen comme « un fleuron technologique de la France ». Sans donner de détails, il affirme que « Chaouki Bekrar est un vrai chef d’entreprise, et un patriote, qui travaille au service de son pays ». Bien sûr, Vupen vend aussi ses outils à des puissances étrangères, « mais c’est tant mieux, ça fait rentrer des devises ».

Eric Filiol semble regretter que Vupen reste une exception car, selon lui, la France est en retard en matière de cyber-stratégie par rapport à ses voisins comme le Royaume-Uni et surtout l’Allemagne : « Les Allemands possèdent déjà des unités militaires de cyberoffensive, pas pour mener des attaques, mais comme arme de dissuasion. » Pour cela, l’Etat allemand a su faire alliance avec les hackeurs, qui, de leur côté, ont créé une communauté solide, représentée par des institutions reconnues comme le Chaos Computer Club : « Bien sûr, explique Eric Filiol, les relations entre les fonctionnaires et les hackeurs sont compliquées, sur le mode « je t’aime, moi non plus », mais, dans l’ensemble, les échanges sont stables et productifs. »

L’offensif, credo des militaires

Depuis que le cybermonde est cybermonde, les militaires rêvent d’en faire un champ de bataille. Ils nous bassinent avec les risques d’un cyber Pearl  Harbour, d’une cyber guerre qui ruineraient en quelques instants les infrastructures essentielles d’un pays.

pearl-harbour

C’est très pratique, parce qu’avec la disparition de la menace représentée par les méchants rouges assoiffés du sang des petits enfants américains, les agences de la communauté du renseignement voyaient déjà leurs budgets fondre. Le hacker (pirate) assoiffé de bits remplace opportunément le communiste.

On commence par faire peur, avec des discours alarmistes sur la cyber guerre et le cyber terrorisme qui ne manqueront pas de se matérialiser si l’on ne fait rien. Et puis, on annonce que l’on se prépare avec une cyber armée. Attention, là on en est encore au stade de « on vous protège en cas d’attaque ». Puis quand tout le monde est bien gavé de FUD , on commence à parler de gros bouton rouge. Un gros bouton comme celui dont les Etats se sont dotés pour l’arme nucléaire. Un bouton pour « arrêter » l’internet. Et in fine, on annonce que l’on a des capacités « offensives ».

C’est le but final de tout militaire (avoué ou inconscient). Son métier est d’apporter la guerre partout où il le peut. Alors s’il y a moyen de la faire même dans le cyber monde, qui pourtant a démontré largement avec ses chats par milliers qu’il est pacifique, pourquoi pas ?

lolcat-war

Là où ça pêche, et les entreprises comme VUPEN se gardent bien de le dire aux militaires et aux politiques qui ne le savent pas, c’est que dans le cybermonde, cette monumentale photocopieuse, quand on balance un truc « offensif », il y a de très fortes chances pour qu’il nous reviennent en pleine poire. L’exemple le plus simple à comprendre est celui du « virus » « offensif » qui ne tardera pas à revenir s’installer sur vos machines si vous le balancez dans la cyber nature.

Mais revenons à VUPEN. Voilà donc une société dont le patron est un « patriote » qui « travaille au service de son pays« . Or elle a passé un contrat avec la NSA pour lui vendre quelques exploits. Les Américains ne sont probablement pas gênés pour les utiliser contre la France qu’elle espionne depuis toujours dans cette relation si particulière du « je t’aime moi non plus » qui celle de ces deux pays. Patriote, mais pas désintéressée VUPEN…

En termes de « gains » militaires, dans le cyber monde, il est sans doute bien plus « payant » de travailler à la défense qu’à l’attaque.

Mais c’est tellement moins vendeur…

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Source: http://reflets.info/vupen-ou-les-limites-de-lattaque-dans-le-cybermonde/


Bâtonnage de dépêches : Les Echos au top

Tuesday 17 September 2013 at 19:09

Aujourd’hui, Reflets vous apprend un mot du jargon journalistique avec des images. Dans la presse, on dit que l’on bâtonne des dépêches quand on remanie des articles d’agences de presse. Le top du top dans ce domaine étant de prendre une dépêche, écrite par un autre journaliste, donc, et de signer le contenu. Valeur ajoutée ? Quelques mots modifiés, une phrase de liant entre deux paragraphes. Bref : zéro valeur ajoutée.

Cette semaine, Les  Echos nous ont apporté une preuve en image de cette démarche de plus en plus courante.

Attention, démarrage du jeu des sept erreurs…

Commençons par la dépêche de Reuters :

Reuters-Les-Echos

Et maintenant, l’article des Echos sur le même sujet publié par Jean-Michel Gradt :

Les-Echos-Jean-Michel-Gradt-Reuters

Et voila… C’est un métier le journalisme quand même…

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Source: http://reflets.info/batonnage-de-depeches-les-echos-au-top/


Le #FN fait les bons constats, le #FN a la côte, le #FN aime la France, le #FN…

Monday 16 September 2013 at 10:20

(Il faut à tout prix arrêter de dire n’importe quoi sur le Front national : ce parti a modifié son discours de façon radicale depuis 2011 et se positionne aujourd’hui comme un parti de gouvernement potentiel. Il est donc nécessaire de comprendre ce qu’il dit, qui il séduit, pourquoi il séduit, puis tranquillement, faire les constats qui s’imposent au cas où il parviendrait à prendre le pouvoir, où tout du moins le partager avec d’autres…)

Avec les derniers sondages d’opinion qui placent les « idées du Front national » au plus haut,  un possible raz-de-marée électoral aux municipales, mais surtout aux européennes est possible. La « classe politique », comme on l’appelle, est aux abois. Et l’attitude de condamnation du FN, bien connue et largement utilisée depuis 30 ans, d’une majeure partie de cette classe politique, ne semble plus vraiment fonctionner. Pourquoi  ? Parce que le FN n’est plus considéré comme un parti d’extrême droite. Mais par qui ? Par les détenteurs de cartes électorales. Les plus nombreux, soit dit en passant, comparé aux analystes politiques et aux politiciens, qui poussent, eux, des cris d’orfraie. Comment un parti d’extrême droite peut-il ne plus être d’extrême droite et parvenir réunir autant d’opinions positives ?

Le constat du FN 2.0

Ce qu’a réussi à faire la présidente du Front national, Marine Le Pen, en deux ans et demi, est un tour de force : transformer un parti raciste, entièrement centré sur des préoccupations d’extrême droite (immigration, insécurité) en un parti de droite contestataire-conservateur-anti-mondialisation, parfaitement en phase avec les analyses d’une majorité de la population. Ce FN 2.0 s’appuie sur Internet, a un réservoir de jeunes gens emballés qui travaille sur les réseaux sociaux au succès du parti, et sait exactement où se situent les malaises de la société, mais surtout, quelle est l’analyse populaire, (du plus grand nombre, donc) de ce même malaise. Le FN dénonce le déclin français, exactement comme les grands partis de gouvernement, le PS et l’UMP. Ce déclin cause de nombreuses souffrances, d’énormes changements dans la société : près de 9 millions de personnes sont en dessous du seuil de pauvreté en France en 2013. Désindustrialisation, chômage, croissance économique en berne, perte de marchés, incapacité à se maintenir dans la compétition mondiale, pouvoir d’achat de la population au plus bas : la France a commencé à perdre son statut de grande nation industrielle. Mais là où le FN se distingue des autres partis, ce n’est pas sur ces purs constats, mais sur les raisons qui amènent ces constats. Si l’UMP estime que le problème français est avant tout celui des charges qui pèsent sur les entreprises, de compétitivité pure, d’impôts trop élevés, le PS est à peu près sur la même ligne. Ce qui les sépare ne se joue qu’à la marge, autour de sujets périphériques au déclin économique, comme la justice ou l’école. Tout réunit en réalité le PS et l’UMP, et plus spécialement une chose : la « construction » européenne. Sa commission, ses critères contraignants, sa toute puissance technocratique, son libéralisme débridé vouant les pays a n’être que de vastes supermarchés jouant à se taper dessus dans une vaste et splendide « concurrence libre et non faussée ». Cette Europe qui impose au Etats des budgets restreints et sous contrôle, basés sur des critères subjectifs, menant à une austérité éternelle.

Qui peut encore défendre la politique économique de l’Union européenne ? Le président actuel fustigeait le TSCG fin 2011 et disait en synthèse : « C’est une honte, ce traité va étouffer toute possibilité pour l’Etat de pratiquer une relance qui est nécessaire ! Une fois élu, je ne le signerai pas je le renégocierai ! ». A peine élu, le traité est signé par François Hollande moi-président, tel quel (avec le mot croissance en plus dans le titre, mais sans changer le contenu). Traité qui lui permet de justifier ses dizaines de milliards d’impôts, taxes, et autres réductions budgétaires qui étouffent à peu près tout et tout le monde. Les Français ne sont pas entièrement stupides, tout ça ils le savent. Comme ils savent ce qu’a fait le président du travailler-plus-pour-gagner-plus : 600 milliards de dette en plus en 5 ans, des contraintes légales franco-européennes sur à peu près tous les sujets, jusqu’à la façon de se comporter dans un espace public.

Et que dit le FN ? Il dit « UMPS ». En réunissant ainsi les deux partis de gouvernement, le FN établit ce constat : « ces partis vous ont mené à ne plus pouvoir partir en vacances, alors que vous n’avez jamais travaillé autant, ces partis sont identiques, se connaissent, se passent le pouvoir, et surtout ils ont vendu le pays : à la technocratie européenne, aux multinationales, à la finance internationale« .

Le discours du FN 2.0

Quand les grands partis de gouvernement de droite ou de gauche refusaient de faire de l’immigration un problème central, le FN passait pour ce qu’il était : un parti politique raciste d’extrême droite obnubilé par le fait de se jeter sur l’immigré maghrébin ou noir africain, déclaré centre de tous les maux de la société. Aujourd’hui, les quotas de reconduite à la frontière de sans-papiers est pratiqué de la même manière par un Guéant-Hortefeux qu’un Valls. L’effet de cette politique de « fermeté migratoire » sur le FN, est exactement inverse à celui recherché : au lieu de convaincre les électeurs du FN que les autres partis peuvent faire une politique « comme le FN », elle a démontré que désormais, vouloir atteindre des quotas humains d’étrangers qu’on parque dans des camps de rétentions dégueulasses en attendant d’être renvoyés dans des pays où ils peuvent se faire tuer, n’est pas être d’extrême droite. Plus besoin donc, pour la nouvelle présidente de se focaliser comme son père sur l’immigration ou la sécurité : Valls s’en charge, et ses gesticulations font sourire Marine Le pen, et ses électeurs avec elle.

La présidente du Front national a donc décidé de sortir son parti du rôle que le père Le Pen lui avait fait endosser : un parti poujadiste et raciste mais qui ne cherche pas à prendre le pouvoir, sème le bazar et joue aux grand méchant loup. Marine Le Pen a décidé de faire de son parti un parti de gouvernement. Il était donc nécessaire de le faire sortir de sa case extrême droite, et surtout de le faire parler au delà de son électorat naturel : les gros beaufs racistes nostalgiques de la gégène d’Algérie. Le discours ne peut donc plus être le même, plus du tout.

Les constats effectués plus hauts sur la prédominance d’une oligarchie financière dans le système économico-politique est le cheval de bataille de Marine LePen. Les dénonciations de cette mondialisation qui enrichit les ultra riches et met au chômage les Français désormais soumis aux décisions des conseils d’administration à la solde d’un actionnariat sans frontières qu’effectue Marine Le Pen sont identiques à celles de la gauche de la gauche et de l’extrême gauche. Avec une cerise sur le gâteau, et pas des moindres : le souverainisme-nationaliste comme réponse à cette opa euro-mondialiste sur le pays chéri du saucisson pinard et de la pétanque. Cette solution souverainiste-nationaliste est assez simple, et a une capacité de séduction très forte pour une raison principale : elle n’a jamais été appliquée par personne, et personne ne la propose. Sortir de l’Union européenne qui nous a menée là où nous sommes, dans le fossé, sortir de l’euro, cette monnaie qui nous appauvrit chaque jour un peu plus, battre de nouveau monnaie, faire le ménage entre nous, sans plus aucune contrainte extérieure. Par exemple, sur les Roms, si l’Europe peut venir rappeler à l’ordre la France et l’empêcher de « faire des trains de Roms » (comme ce fut le cas avec Sarkozy, sermonné par l’UE) avec la solution Marine de sortie de l’Europe, plus personne ne pourra nous empêcher quoi que ce soit. Cette proposition d’un retour à la France d’antan, glorieuse, est le cœur du discours lepeniste 2.0. Et vue la situation sociale, économique, politique…il emballe. De plus, l’aventure proposée est exaltante, il se passerait enfin quelque chose dans ce pays totalement éteint, c’est en tout cas ce que peuvent croire les électeurs potentiels (ou non) du Front national.

Conclusion : Le FN n’a plus rien à démontrer

Le « tous pourris » du FN arrivait à convaincre une partie des électeurs, mais à la marge. Avec des Cahuzac, des DSK ou autres Takiedine-Sarkozy-Juppé additionnés aux reniements permanents des derniers présidents élus, cette affirmation est partagée aujourd’hui par le plus grand nombre. Mais cette conviction populaire ne suffit pas, et le FN le sait bien. Il faut donc pour le parti d’extrême droite souverainiste anti-corruption/mondialisation, amener des réponses concrètes aux problèmes des « gens ». Les seuls aspects de sortie de l’union européenne, du retour au franc ne sont pas suffisants. Le FN se positionne donc comme défendeur de la laïcité, celle qui chasse les femmes voilées et que la gauche plébiscite. Le FN n’est plus contre l’IVG, comme la gauche, et comme la droite, par force. Le FN n’est plus libéral, il veut de la régulation, il croit au pouvoir de l’Etat et veut combattre les abus des « voyous en col blanc ». Le FN veut protéger les citoyens, pas seulement des délinquants, il n’a même plus besoin de le dire tellement chacun connaît sa « fermeté » sur le sujet, mais aussi socialement : les citoyens qui méritent, les bons français, une majorité lorsqu’on y réfléchit bien, puisque se définir comme « mauvais français » doit être assez rare. Le FN a des propositions économiques, parle des vrais sujets qui touchent les gens, pratique une parole politique de bon sens populaire, et prétend être en mesure d’amener des réponses concrètes aux problèmes des citoyens. Et il le fera. Surtout si les problèmes des gens sont des camps de gens du voyage, des cambriolages et autres incivilités. L’esprit Front national est partagé par le plus grand nombre, et si personne ne sait comment cet esprit se concrétisera dans les urnes, il est parvenu à s’immiscer dans la société qui, effarée par l’inconséquence des élites au pouvoir, n’en peut plus de se voir soir et matin sur les écrans de télévision ou sur son compte en banque, décrite comme une bande de losers piégés par une petite tribu d’oligarques et leurs valets en costume cravate qui se pavanent dans les ministères ou dans les chambres des représentants.

Nous sommes au seuil d’un changement de paradigme très important.

A chacun de chercher comment l’éviter…ou pas le vivre.

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Source: http://reflets.info/le-fn-fait-les-bons-constats-le-fn-a-la-cote-le-fn-aime-la-france-le-fn/


Mais comment et pourquoi l’esprit FN colonise-t-il les esprits ?

Saturday 14 September 2013 at 20:46

Et bien, ce petit clip musical fournit quelques réponses. Mais des articles plus complets et plus fournis viendront compléter cette « analyse artistique » qui nous rappelle (un peu) l’époque des Bérus. Fabrice Epelboin, reviens, on a les mêmes à la maison !

 

 

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Source: http://reflets.info/mais-comment-et-pourquoi-lesprit-fn-colonise-t-il-les-esprits/


Marine Le Pen, une chance pour les libertés numériques

Friday 13 September 2013 at 19:13

marine-doigtLe Front National monte, monte, et semble désormais apparaitre comme une fatalité, aussi bien dans les notes (plus ou moins) confidentielles qui atterrissent à l’Elysée que sous la plume d’intellectuels de renom comme Bernard Stiegler.

En off, dans les arcanes du pouvoir (où il m’arrive de bosser), ce constat se chuchote et se mesure. Publiée au début de l’année 2013 (avant les confessions de Cahuzac), une étude commanditée par Sciences Po. (CEVIPOF) mettait déjà en évidence une très forte porosité de la frontière qui contingentait jadis les idées du FN au parti de Jean-Marie Le Pen. Une très large proportion des Français adhère aux idées du Front National, et c’est désormais les personnes âgées (des gens chez qui l’abstention est assez faible) qui sont contaminées.

L’arrivée du FN au pouvoir apparait de plus en plus comme inévitable. Tous les politiques en font l’amère constat, certains comme Fillon ont d’ailleurs commencé a mettre à jour leur stratégie, destinée à leur dessiner un avenir dans un monde où le Front National sera un parti de gouvernement. Ce n’est pas une raison pour baisser les bras face à l’inéluctable, mais c’est une motivation suffisante pour adopter, en parallèle, une autre stratégie : s’y préparer.

♫ Maréchal, nous voilà ! ♫

Pour les plus jeunes (enfin, les 66% qui ne votent pas FN) il est temps d’envisager sérieusement de faire ses valises et de quitter le pays. L’herbe est en effet plus verte ailleurs, et la magie d’internet permet – au besoin – d’être dans le Vercors tout en étant installé confortablement à l’abri des problèmes. Demandez à la diaspora Tunisienne.

Pour les partisans des libertés numériques, Le Pen est une chance. Une opportunité. Pour peu que l’on s’en saisisse et qu’on en tire parti. Laissez moi vous dire pourquoi.

Vive Le Pen ?

Demain, personne ne pourra prétendre être surpris par le résultat des prochaines présidentielles. Au pire, les plus aveugles devraient se réveiller lors des prochaines élections, l’année prochaine. Le gouvernement actuel porte désormais la lourde responsabilité d’anticiper la transition vers un gouvernement présidé par le FN, ou – ça semble être l’hypothèse la plus réaliste – qui l’intégrera en lui faisant une large place.

Il convient désormais de se demander ce que deviendront les outils de surveillance de la population mis en place par Sarkozy et finalisés par Hollande, une fois ceux-ci dans les mains du Front National. Vont-ils faire pire que le gouvernement actuel ? Pour ce qui est de respecter les Droits de l’Homme dans des pays étrangers, c’est loin d’être évident, mais pour ce qui est des Droits de l’Homme sur le territoire national, on est en droit de se poser la question.

Si vous soupçonnez le FN de préparer, une fois arrivé au pouvoir en France, une utilisation douteuse de ces technologies de surveillance de la population, alors il est temps de vous révolter. Là, maintenant, pas en 2017. Il est temps de réaliser que la responsabilité de tout cela incombe au gouvernement actuel, qui refuse toute régulation de cet armement électronique très particulier, tant en ce qui concerne son exportation, son contrôle parlementaire, que son utilisation sur des ressortissants Français.

Sans régulation, tout est possible, et tout comme ces mêmes technologies ont servi, dans de nombreux pays, a briser toute opposition politique, elles pourraient servir à tout un tas de choses similaires, demain, en France.

Dans cette perspective, un large succès du Front National aux prochaines élections est une excellente nouvelle. Un score élevé mettrait nos élus face à leurs responsabilités quant aux dérives imminentes du Big Brother Français, qui aura de bonnes chances de commencer par s’attaquer à eux, histoire de faire place nette, en mettant à jour moultes affaires de corruption et diverses frasques sexuelles, qui jusque là ne servent qu’à agrémenter les discussion des salons parisiens.

Mais il n’est pas interdit de penser autrement. De refuser de diaboliser le FN. Si le gouvernement Hollande a fait bien pire que celui de Sarkozy en ce qui concerne le numérique, notamment en ce qui concerne la surveillance et la censure, rien n’autorise à penser que Marine Le Pen continuera l’escalade.

Le Pen était, dès les premiers jours, contre Hadopi. Contre la censure institutionnalisée par la LOPPSI, contre l’exportation à l’aveugle de technologies de surveillance. Ces avis étaient rendus de façon réfléchie, en dehors de tout opportunisme électoraliste, et il est plus que logique de penser que les idées du FN étant censurées dans les média mainstream, la volonté de lutter contre la censure de la part du FN est des plus sincères.

Mais en réalité, la problématique est bien plus profonde.

Le FN, premier parti 2.0

Là où les partis politiques ‘de gouvernement’ ont adopté des structures hiérarchique calcifiées, monolithiques, au commandement centralisé et opérés par des individus ayant tous la même formation intellectuelle, le FN a adopté un fonctionnement en réseau qui lui permet non seulement d’être parfaitement adapté à l’heure d’internet, mais de balayer de façon infiniment plus efficace les courants de pensée qui traversent la société Française.

L’islamophobie vous révulse ? Pour peu qu’une bonne dose d’antisémitisme ne vous effraie pas, Egalité & Réconciliation est là pour vous accueillir. Vous êtes au contraire violemment opposé à l’Islam et vous vous fantasmez en Roland de Roncevaux, il y a forcément un groupuscule de Catholiques un poil intégristes qui saura vous comprendre et vous faire une place. Vous êtes un ultra libéral à qui la vue de Margaret Thatcher provoque une érection ? Le clan de Jean-Marie – qui se voyait comme le Reagan Français – correspond à ce qu’il vous faut. Pas du tout ? Vous êtes un nostalgique du communisme et souhaitez la mort du Grand Capital ? Allez donc faire une tour du coté du bloc identitaire, vous y trouverez bonheur et compréhension.

Cette galaxie de mouvances hétéroclite, qui caractérise ce que l’on désigne – par fainéantise – « l’extrême droite », fonctionne à la manière d’un vaste réseau, qui réussi la prouesse de faire apparaitre comme un tout un assemblage d’idées assez incompatibles, qui balaient une très large partie de l’opinion publique.

Là où les partis traditionnels fonctionnent dans une hiérarchie stricte, où les dissensions internes sont le plus souvent des pièce de théâtre savamment mise en scène auxquelles plus personne ne croit en dehors d’un cercle restreint de militants, le FN arrive à allier l’inconciliable sans le moindre heurt apparent. Une forme d’assemblage qui tient plus du bazar que de la cathédrale, parfaitement adapté à la société du réseau, qui a trouvé sur internet le seul espace de liberté à sa disposition, et s’est du même coup mis à résonner avec cette nouvelle forme d’organisation sociale, en passe de détrôner la cathédrale un peu partout sur terre.

Pas étonnant que l’avenir s’ouvre à eux.

C’est probablement cette forme d’organisation du social que Bernard Stiegler entrevoit comme une solution à la montée sans fin du Front National en incitant à « mettre en place un nouveau système, fondé sur le numérique » – seul problème, le FN a, sur ce sujet, plus de dix ans d’avance.

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Source: http://reflets.info/marine-le-pen-une-chance-pour-les-libertes-numeriques/


Dis papa, c’est quoi cette bouteille de Reflets ?

Thursday 12 September 2013 at 23:17

keep-calm-and-read-refletsinfoEtrange position que celle de Reflets aujourd’hui. Depuis deux ans, nous expliquons très régulièrement que la France a mis au point un système d’écoute des câbles sous-marins qui composent la colonne vertébrale du Net. La technologie, nous l’avions. Avec des entreprises comme Alcatel, Amesys, Qosmos, EADS, etc. Il ne manquait qu’une volonté politique de passer à Echelon 2.0. Celui qui écouterait les flux de data qui circulent dans les câbles du Net. C’est Nicolas Sarkozy qui s’y est collé. Avec le projet libyen d’Amesys, le gouvernement d’alors a posé la première pierre d’un outil que les Américains avaient déjà déployé chez eux.

Si la technologie existe, elle sera utilisée. C’est le cas. Le DPI existe, les machines sont assez puissantes, tout fonctionne. Elles sont donc utilisées.

Nous l’avons écrit, nous avons interpelé les politiques, les lecteurs, les entreprises concernées.

En vain.

Seuls les lecteurs de Reflets savaient à quoi s’en tenir. Nous avons proposé nos informations à la Justice. Elle n’a pas saisi la balle au bond. Nous avons partagé nos informations avec quelques journalistes. J’ai moi-même publié quelques articles sur le sujet dans le Canard Enchaîné, ce qui a contribué à donner un peu de visibilité à notre « théorie abracadabrantesque », comme nous l’avions ironiquement dénommée. Aujourd’hui, entre les révélations d’Edward Snowden, les reprises des articles de Reflets (quasiment jamais cités) par des supports grand public, les dernières « révélations » de Wikileaks, tout le monde, dans la presse, ose dire clairement ce que nous avions écrit noir sur blanc depuis deux ans : oui, les gouvernements écoutent tout ce qu’ils peuvent et ont définitivement piétiné, à grande échelle, le concept du secret des correspondances.

Comment devons nous prendre ces articles des confrères ?

Il y a plusieurs postures possibles.

L’une consiste à dire : « j’lavais bien dit« . Ce qui vous place immédiatement dans la position du prétentieux.

Une autre serait de dire que ces journaux manquaient cruellement de courage ou d’envie d’enquêter puisqu’ils ont attendu que des lanceurs d’alerte sortent des documents pour se lancer. On pourrait aussi souligner le fait que le courage fait encore défaut : lesdits journaux pointent les activités américaines mais peu détaillent, comme nous l’avons fait, les activités françaises dans ce domaine. Ce qui nous placerait dans la position du prétentieux.

Une autre posture consisterait à pointer du doigt tous les journalistes très soudainement devenus des experts incontournables et incontestés de l’écoute massive à base de DPI. Leur dire que s’ils peuvent s’afficher comme tels aujourd’hui, c’est peut-être parce qu’ils nous lisent depuis deux ans et parce que nous avons un tantinet défriché le terrain sur lequel ils évoluent désormais. Leur dire que leur compréhension technique reste bien limitée, ce qui les pousse à écrire des bêtises… Nous serions alors dans la position des donneurs de leçon.

C’est un peu la difficulté d’avoir raison avant tout le monde. Généralement, personne n’écoute le messager qui est un peu trop en avance. Ou alors, d’une oreille discrète. Et soudainement, quelques petits malins tirent les marrons du feu : ils parviennent à donner une grande visibilité au message. Le messager initial est oublié.

On en arrive à l’Ego. Ecrire les deux phrases qui précèdent sont un appel au coup de pied dans l’arrière train : « non mais ça va l’Ego ? ».

Oui, ça va, merci.

Car la posture retenue est celle de celui qui se réjouit que ces informations finissent par toucher le plus grand nombre. D’où le partage d’informations avec d’autres journalistes, souvent unilatéral (Médiapart), parfois pas (Jacques Duplessy qui a publié dans Match ou le Point, des articles sur ce sujet tout en nous aidant en retour).

Reflets, un Magazine altero technique d’analyse du monde virtuel #oupas

Ceci étant, il reste une question qui nous interpelle… Pourquoi ne sommes nous jamais cités ? Serions nous face à une cabale organisés par nos confrères journalistes (adeptes de la théorie du complot, bonsoir) ? Serions nous face à de la jalousie à la petite semaine ? Sommes-nous trop en avance? Trop bons ? Ou pas assez ? Faisons-nous peur à nos petits camarades journalistes ? Leur faisons-nous oublier les règles non écrites qui consistent à citer la source d’une information ?

Nous avons donc réuni la sainte rédaction en congrès exceptionnel pour essayer une nouvelle approche de cette question.

Pour nous abstraire de ce débat sans fin opposant théorie complotiste à la bassesse des instincts humains primordiaux, faisons appel à la sociologie. Cette science étudiant les rapports humains nous permettrait-elle de trouver une nouvelle explication satisfaisante ?

Certains sociologues se sont penchés sur une question amusante. Pourquoi un prof de math ressemble-t-il à un prof de math ? Et un prof d’anglais à un prof d’anglais ? Pourquoi un ouvrier ressemble-t-il à un autre ouvrier ? et un PDG à un autre PDG ?

A cette question les sociologues répondent que lorsque l’on rentre dans un milieu professionnel, on en adopte naturellement les codes. Ces codes servent à nous faire reconnaitre de nos pairs et des gens avec qui l’on rentre en interaction. Ces codes se mettent à influer sur notre personnalité, sur notre façon de penser, voire sur notre physique. Un ouvrier travaillant à l’usine, mais adoptant un comportement de cadre, se ferait vite exclure de son milieu. Un patron d’usine s’habillant comme un ouvrier, se rendant au bar à la sortie du travail, et votant communiste, serait vite mis au ban de sa profession.

Un échange se crée donc entre chaque stéréotype de profession et les personnes faisant partie de cette profession. Ces personnes contribuent à enrichir le stéréotype, à le faire évoluer à travers le temps. Mais le stéréotype influe, modèle, sculpte les personnes qui en font partie au point de leur donner des ressemblances allant jusqu’à l’apparence physique.

Revenons-en à notre problématique de départ.

Code is poetry

Nous nous prétendons journalistes, mais avons nous adopté les codes de notre milieu ?

Notre ligne éditoriale est dure à suivre, quitte à parfois exposer publiquement nos différences d’appréciation dans nos publications. Reflets cherche à traiter l’information avec  d’autres méthodes, une autre approche que celles habituellement  utilisées. Cette approche, ces méthodes, sont liées à la culture du  réseau, pas forcément à celles des écoles de journalisme. Et la culture du réseau est foutraque, libertaire, donc basée sur la liberté de chacun. D’où un magazine fait sans organisation hiérarchique, foutraque parfois, mais pertinent et souvent visionnaire, nous le croyons, le tout sans ligne imposée…

Nous alternons donc sans honte aucune, journalisme d’investigation, articles d’humeurs, articles de fond, et réactions à l’actualité. Nous sommes un collectif disparate composé de journalistes, de techniciens, d’activistes. Nous faisons régulièrement des fautes d’orthographe et autres coquilles, comme une insulte faite à la profession. Nous insufflons du Lulz au coeur d’articles sur des sujets très sérieux. Nous passons de l’enquête de fond à la blague de geek…

Et pourtant …

Nous suivons inlassablement depuis près de trois ans maintenant, des sujets qui vous concernent. Nous avons sorti avant tout le monde plusieurs scoops que ne renieraient pas les journalistes (traditionnels) d’investigation. Nous publions quasiment tous les jours des articles, et nous avons réussi à conquérir un lectorat assez conséquent.

La raisons qui poussent les autres journalistes à nous ignorer de façon presque caricaturale serait-elle à rechercher dans la sociologie ? Casserions nous trop de codes pour êtres admis par nos confrère dans leur tour d’argent ? Devrions-nous, pour être enfin cités, faire une courbette, et venir, le dos rond, présenter nos respects à la profession ?

Une chose est sûre, nous n’adopterons pas tous les codes de la profession. Parce que si certains d’entre nous viennent du journalisme, ils savent ce qui ne fonctionne pas, ce qui ne fonctionne plus. Ils en connaissent les limites. Nous ne retiendrons que les aspects positifs, les méthodes pertinentes. L’avenir nous dira si notre démarche a du sens et a sa place dans le grand bazar informatif, avec en tête, que c’est vous, les lecteurs, qui le ferez savoir. Parce qu’après tout, un journal sans lecteurs, c’est un peu comme un sandwich avec seulement du pain : ça ne sert à rien…

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Source: http://reflets.info/dis-papa-cest-quoi-cette-bouteille-de-reflets/