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Poutine et la « pression » militaire d’Obama…

Thursday 12 September 2013 at 11:13

Combien sont-ils dans le sillage de l’incontournable analyste politico-philosophico-technico-économico-stratégique Jean-Michel Aphatie, à expliquer que si Vladimir Poutine a proposé une mise sous contrôle international des armes chimiques de Bachar el-Assad, c’est que la pression militaire américano-française-américaine lui a fait peur ? Des dizaines.

Cette analyse a-t-elle un sens ? Pour qu’elle en ait un, il faudrait que soit intégré dans la matrice psychologique du président russe le fait d’agir, ou de réagir, sur pression extérieure. Comme je le rappelais ingénument à Jean-Michel Aphatie sur Twitter, Vladimir Poutine est du genre à aller « buter les terroristes jusque dans les chiottes« , à mains nues, avec un bras menotté à un pied et les yeux bandés, pour  que les méchants ne soient pas trop désavantagés.

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Plus sérieusement, vous pourriez également vous remémorer la manière dont Vladimir Poutine réagit et prend en considération la pression extérieure en repensant à quelques événements trop vite oubliés par les éditocrates : La prise d’otages du théâtre de Moscou en octobre 2002 ou celle de l’école de Beslan en septembre 2004.

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Pour la première, les forces envoyées par Poutine ont fait 129 morts parmi les otages, dont neuf étrangers. Les forces spéciales russes avaient introduit un agent chimique inconnu dans la ventilation du théâtre. Bienvenue dans un monde Poutiniesque sous pression.

La seconde prise d’otages qui avait mis une grosse pression sur Vladimir Poutine ne l’avait pas plus amené à se « coucher ». La pression développe plutôt chez notre ancien du KGB une sorte d’envie de meurtre massif. Libérer des enfants otages à coups de tanks, de forces spéciales et d’hélicoptères, montre combien Vladimir Poutine sait réfréner ses pulsions et écouter la voix de la raison lorsqu’il est sujet à une petite pression. Bilan ? Quelque 344 civils tués, dont 186 enfants.

Imaginez, donc, combien Vladimir Poutine a jugé « pesante » la menace américaine de bombarder Moscou Damas…

Il a dû trembler des genoux, lui qui peut pourtant aller « butter des terroristes jusque dans les chiottes » sans cligner de l’oeil. En même temps, le président russe ne manque pas d’humour (noir) quand il invite Barack Obama à « arrêter d’utiliser le langage de la force et à revenir vers le chemin de la diplomatie civilisée et des accords politiques » au travers d’une tribune dans le New York Times.

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Source: http://reflets.info/poutine-et-la-pression-militaire-dobama/


#iPhone5s : jusqu’à deux fois plus d’empreintes biométriques… pour #Apple

Tuesday 10 September 2013 at 21:10

mhackintosh-for-geeksÇa y’est, c’est le iBuzz pseudo geek de la soirée, Apple vient de dévoiler ses deux nouveaux iPhones, nous n’allons pas revenir sur les spécifications des deux bidules, pour ça, regardez la keynote si vous le désirez, ou consultez le site web d’Apple.Ce qui nous intéresse ici, c’est plutôt cette « super méga cool feature » de l’iPhone 5s, Touch ID. Nous vous l’avions d’ailleurs annoncé dés le mois de mars dernier en tirant la sonnette d’alarme. Vu les réactions enthousiastes que l’on peut lire ici ou là, de la presse ou des Apple fan boyz, nous allons donc sortir cette fois ci la corne de brume.

Voilà qu’Apple, qui avait déjà votre empreinte vocale, traitée et enregistrée sur ses serveurs quand vous tapez la causette avec Siri, va maintenant s’emparer d’une empreinte digitale.. VOTRE empreinte digitale. Voyez y ce que vous voulez, mais il s’agit là d’une dérive supplémentaire d’Apple qui marque un intérêt semble t-il croissant pour vos données biométriques… et ça aussi, nous vous en avions déjà pas mal parlé.

Concrètement, Apple va stocker cette donnée biométrique et va s’en servir pour la comparer avec celle que vous placerez devant le capteur pour effectuer des actions, en particulier des actes d’achat. Mais évidemment ne pensez pas que l’entreprise va s’arrêter en si bon chemin, car vous ne le savez peut être pas, mais vos empreintes valent de l’or.

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C’est pour votre sécurité !

Evidemment, Apple va vous expliquer que c’est pour votre sécurité. Mouais… pas de quoi être convaincu. TouchID (c’est le nom marketing à la con trouvé par Apple pour siphonner vos empreintes digitales, va donc vous permettre de valider vos achats sur le Store, et à terme, probablement avec des sites commerciaux « partenaires ». Si vous n’avez pas encore compris ce qu’Apple a derrière la tête avec ce nouveau cheval de Troie à données personnelles, c’est bien évidemment de mettre à disposition sa base de données biométriques de son réseau de partenaires et ainsi, toucher une commission sur tout ce que ces derniers pourront vous vendre en justifiant que l’iPhone est maintenant un terminal de paiement électronique « sécurisé ».

Heuuu… T’as vu la tronche de la sécurité ?

Si vous pensez que les données biométriques sont le nec plus ultra en matière de sécurité, vous vous fourrez l’empreinte digitale dans l’oeil. Souvenez vous, ce n’est plus tout récent mais voici deux manières pour contourner cette sécurité en carton :

Mais alors ? Qu’est ce qui peut pousser Apple à sortir le premier système de paiement sécurisé compromis avant même sa sortie ?En fait depuis plus de 10 ans… allez réfléchissez.

Notre conseil : restez à l’écart de ce iBidule… le plus loin possible… encore un peu plus loin.

Edit : lors de la keynote, Apple aurait déclaré que vos empreintes digitales n’étaient pas transmises aux serveurs d’Apple. Libre à vous de croire ou non Apple, vous ne pourrez pas le vérifier. Mais demandez vous pourquoi la NSA appelait Steve Jobs « Big Brother » et les utilisateurs des « zombies »… des morts vivants.

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Source: http://reflets.info/iphone5s-jusqua-deux-fois-plus-dempreintes-biometriques-pour-apple/


Syrie : l’accablant rapport de Human Rights Watch sur les attaques chimiques de Zamalka et Moadamiya

Tuesday 10 September 2013 at 12:43

Alors que Bachar el-Assad en est toujours à nier la responsabilité du régime dans les attaques chimiques, les éléments continuent de s’accumuler à son encontre. Aujourd’hui c’est Human Rights Watch qui publie un rapport de 22 pages, ATTACKS ON GHOUTA Analysis of Alleged Use of Chemical Weapons in Syria (1,6Mo, PDF) sur les deux attaques chimiques qui ont eu lieu le 21 août dernier à Moadamiya et à Zamalka. Il s’agit d’un véritable rapport à charge contre le régime syrien. La foule de détails donnés feraient passer les « preuves » françaises pour un mauvais travail d’étudiant. Le rapport se fonde sur des témoignages et l’analyse de projectiles ayant servis aux attaques.

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Sur la zone de Zamalka, ce seraient 12 roquettes de 330mm chargées d’un agent toxique qui se seraient abattues. Ces projectiles ont été étudiés et photographiés par des inspecteurs de l’ONU et Human Rights Watch parle d’une charge utile d’agent neurotoxique de 50 à 60 litres.

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Ces roquettes de 330mm seraient compatibles avec les lanceurs FALAQ-2 d’origine iranienne.

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L’ONG dit ne pas avoir connaissance de moyens matériels ni de compétences techniques nécessaires du côté des rebelles pour lancer de tels projectiles.

No evidence has been produced that opposition forces are in possession of the 330mm surface-to-surface rockets and their associated launchers.  

Sur la zone de Moadamiya, les projectiles identifiés par Human Right Watch seraient des M-14 d’origine russe que l’ONG soupçonne d’avoir été chargées en leur tête de 2,2 litres de sarin. Ces projectiles, dotés d’une portée de 3.8km à 9.8km laissent supposer, au regard des moyens dont les rebelles disposent, qu’ils ont été lancés par l’armée régulière. Deux témoignages recueillis par Human Rights Watch affirment que ces roquettes provenaient de la zone de l’aéroport militaire de Mezzeh (située à 4km) et d’une zone à proximité de la base de la 4e division de blindés de l’armée régulière (située à 7km de la zone d’impact).

L’usage de ces deux types de projectiles reste la piste supposée par Human Rights Watch car selon les témoignages qu’elle a recueilli, les éclats de ces derniers n’avaient pas été observés avant les attaques du 21 août.

L’ONG cite un chiffre de 3600 personnes ayant été traitées pour des symptômes imputables à l’usage d’agents neurotoxiques. Ce chiffre est issu de Medecin Sans Frontière.

Le rapport conclut sur les très fortes présomptions de responsabilité du régime de Damas dans ces attaques. Le caractère massif de l’attaque, les positions de l’armée légitime, la concentration en deux positions, la nature des projectiles et les moyens sophistiqués nécessaires pour les lancer… tout semble concorder pour démontrer l’implication du régime dans ces attaques.

The evidence examined by Human Rights Watch strongly suggests that the August 21 chemical weapon attacks on • Eastern and Western Ghouta were carried out by govern- ment forces.  

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Source: http://reflets.info/syrie-laccablant-rapport-de-human-rights-watch-sur-les-attaques-zamalka-et-moadamiya/


La Russie nous rappelle qu’elle sait jouer aux échecs…

Monday 9 September 2013 at 21:24

diagonale-du-fouDepuis toujours, la Russie produit des joueurs d’échecs très efficaces. Ce n’est pas parce que le mur de Berlin est tombé que les politiques et les services Russes ne sont plus de fins tacticiens. En proposant aux Syriens, qui ont immédiatement accepté, de mettre sous contrôle international avant destruction massive leurs armes chimiques, les Russes ont mis Barack Obama, le Qatar, l’Arabie Saoudite, la France devant une dure réalité. Ces pays qui veulent le bien des Syriens en leur balançant quelques missiles longue portée sur la table de leur petit déjeuner ont justement annoncé des frappes pour lutter contre l’usage de ces armes chimiques par les autorités syriennes. Voilà que d’un seul coup d’échecs, la Russie vient de retirer les joujoux du clan Assad de la scène. Y’en a plus, il les a filés aux contrôleurs de l’ONU. Plus la peine d’aller bombarder…

Si les Etats-Unis s’aventuraient tout de même sur le terrain militaire, ils auraient contre eux la communauté internationale (les peuples) qui leur reprocherait d’avoir agi pour d’autres raisons que la lutte contre les armes chimiques.

Et pour ceux qui ont de la mémoire, la situation de ce soir (tout peut changer à n’importe quel instant, visiblement), rappelle cruellement la période pré-invasion de l’Irak.

Il paraît qu’aujourd’hui, à l’heure du Net, une information chasse l’autre. Alors, aller déterrer la situation pré-guerre en Irak de mars 2003… Mais tout de même, attardons-nous deux minutes sur le passé, duqeul nous ferions mieux, de temps à autres, d’apprendre.

 

Les spin doctors de la Maison Blanche de l’époque hurlaient partout que l’Irak était truffé d’armes de destruction massives (ADM). George Bush voulait sa guerre contre le méchant Saddam. C’était très urgent.

De son côté, Hans Blix peinait à faire entendre sa voix.

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Il était chargé des inspections de l’ONU dans le pays pour trouver les fameuses ADM. Les inspecteurs avaient beau chercher, ils ne trouvaient rien. Et pour cause. Il n’y en avait pas. Ils demandaient plus de temps. Temps qui ne leur fut pas accordé.

Bien plus tard, Hans Blix publiera « Irak, les armes introuvables » chez Fayard, dans lequel il révèlera les agissements très douteux de l’administration  Bush. En vain semble-t-il. Jamais un juge n’a enquêté sur le rôle de cette administration. Et ce n’est pas Barack Obama qui aidera, il a clairement dit qu’il n’était pas nécessaire de chercher des poux dans la tête des profiteurs de guerre de l’ancienne administration.

Notez ce qu’écrivait Hans Blix dans son livre : « Pour moi le message était le suivant : les sorcières existent ; vous avez été nommés pour vous en occuper ; chercher à établir s’il existe des sorcières ne fait qu’affaiblir la chasse aux sorcières« .

Les Russes viennent de balancer un énorme Hans Blix dans les pattes de Barack Obama et de François Hollande. Le gèreront-ils aussi mal que George Bush ? Mystère.

 

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Source: http://reflets.info/la-russie-nous-rappelle-quellesait-jouer-aux-echecs/


#Syrie : continuer à réfléchir ?

Sunday 8 September 2013 at 14:26

CNS-DohaDes articles traitant de la propagande, dont un à propos de la Syrie et de Meyssan, mais aussi au sujet de l’influence de masse, ont été publiés sur Reflets. Ces sujets sont centraux si l’on veut continuer à comprendre le monde actuel. Et l’information qui nous parvient. Pour éviter de plonger dans une vaste bouillie intellectuelle et se laisser entraîner sur des pentes plus que glissantes. La propagande, l’influence ne sont pas seulement du côté des Etats, elles sont aussi le fait de ceux qui haïssent les Etats : il devient parfois difficile de savoir ce qui n’est pas propagande ou tentative d’influence. Sur la Syrie, la nécessité de prendre du recul est grande. Afin de réfléchir en s’extirpant de l’aspect émotionnel ou partisan. Pour regarder de plus près, ce qui, de façon factuelle, est sur la table. Et mieux comprendre ce qu’il se trame, peut-être…? Allons-y, avec le sourire,  hein, parce que sinon…

Y a t-il de l’eau dans le gaz avec le Qatar ?

Il est établi que le royaume du Qatar, troisième plus gros producteur de gaz au monde après la Russie et l’Iran, finance massivement des factions rebelles syriennes. Trois milliards de dollars  depuis le début de la guerre, selon les calculs du Financial Times. Pour acheter des armes, beaucoup d’armes magzines de p0rn qui détendent les rebelles. D’où le fait qu’une armée régulière, celle dirigée par Bachar el-Assad, n’arrive pas à mater cette rébellion. Ce financement qatari n’est pas le premier à travers le monde en conflits, et le Qatar est le fief des frères musulmans. Les frères, ces fossoyeurs des révolutions arabes. Des islamistes fondamentalistes, adeptes de l’islam politique, qui tentent en permanence de se faire passer pour des progressistes, comme en Egypte. Ce qu’ils ne sont pas, pas plus que le pays qui les a créés, le Qatar. Sinon, cela se saurait. Le Qatar a réuni en novembre 2012 le Conseil national syrien (CNS) : une organisation réunissant les opposants à Bachar el-Assad. Le CNS a une vocation politique, puisqu’il doit remplacer le pouvoir en place une fois celui-ci tombé. Que s’est-il passé à la fin de ces « Assises de Doha » ? La signature d’un protocole, du même nom que le lieu qui accueillait ces assises : le protocole de Doha. Que contenait-il ce protocole? Les 13 points suivants, dont le N°7, très intéressant :

«1- réduction du nombre des soldats de l’armée syrienne à 50 000;

2- la Syrie ne pourra faire valoir son droit à sa souveraineté sur le Golan que par les moyens politiques. Les deux parties signeront des accords de paix sous l’égide des Etats-Unis et du Qatar;

3- la Syrie doit se débarrasser, sous la supervision des Etats-Unis, de toutes ses armes chimiques et bactériologiques et de la totalité de ses missiles. Cette opération doit se dérouler sur les terres de Jordanie;

4- annulation de toute revendication de souveraineté sur Liwa Iskandaroun et désistement au profit de la Turquie de certains villages frontaliers habités par les Turkmènes dans les «mouhafadhas» d’Alep et d’Idlib;

5- renvoi de tous les membres du Parti des travailleurs du Kurdistan, ceux recherchés par la Turquie lui seront livrés. Inscription de ce parti sur la liste des organisations terroristes;

6- annulation de tous les accords et conventions signés avec la Russie et la Chine dans les domaines des forages du sous-sol et de l’armement;

7- permettre le passage à travers le territoire syrien d’un gazoduc qatari à destination de la Turquie puis de l’Europe;

8- permettre le passage à travers le territoire syrien des conduites d’eau en provenance du barrage Atatürk et à destination d’Israël;

9- le Qatar et les Emirats arabes unis s’engagent à reconstruire ce qui a été détruit par la guerre en Syrie à la condition que leurs sociétés aient l’exclusivité de la reconstruction et de l’exploitation du pétrole et gaz syrien;

10- gel des relations avec l’Iran, la Russie et la Chine;

11- rompre les relations avec Hezbollah et les mouvements de résistance palestinienne;

12- le régime syrien sera islamique et non salafiste;

13- le présent accord entrera en application dès la prise du pouvoir» (par l’opposition, Ndlr). Fin de citation.

Eau et gaz à tous les étages comme dirait le défunt chanteur français.

Quelques billes en plus

Les saoudiens, salafistes, détestent le Qatar, parce qu’ils détestent les frères qui aiment bien déstabiliser les régimes en place. Tout comme ils détestent encore plus l’Iran et tout ce qui est chiite. Ils participent aussi à influencer l’opposition syrienne, les saoudiens. D’ailleurs le nouveau président du CNS est un pro-saoudien. Ca c’est cool pour la famille Saoud. Mais le Qatar n’est pas content. Parce que le Qatar discute depuis 2009 avec la Turquie pour faire passer son gaz par voie terrestre. Et le nœud de passage, le hub, c’est la province d’Al Qousseir, où se situe la ville de Homs. La ville que tout le monde veut prendre ou reprendre. Parce que Bachar a signé un projet de gazoduc, lui aussi, avec l’Iran, en juillet 2011. Le pipeline chiite, Iran-Irak-Syrie. Et les tracés des gazoduc passent tous par là. Quant aux Russes, ils n’aimeraient pas du tout que le Qatar amène son gaz en Turquie pour le vendre à l’Europe : ils sont les premiers fournisseurs des européens en gaz, les Russes…

Tout ça est à méditer, bien entendu.

Pas la peine de s’embarquer dans une explication simplifiée du conflit syrien avec le gaz qatari pour seul motif. Mais savoir que le financement de la rébellion par les pingouins de Doah n’est pas motivée par :

1) l’humanisme

2) La seul haine des allaouites

3) Une envie de dépenser sans compter parce qu’ils ont trop de caillasse

Mais plutôt : avoir un pouvoir sunnite de type frères musulmans qui les aidera à se libérer d’Ormuz et des méthaniers sous contrôle iranien, avec de grandes possibilités d’accords intéressants de tous types. C’est vrai, pour tirer le pipeline, il faut que l’Arabie saoudite soit d’accord qu’il traverse son territoire, et ça, ce n’est pas gagné. Mais avec le temps et des amis bien placés…allons savoir.

Tiens, un type qui réfléchit là dessus, un peu spécialiste de la région, et de ces questions, sur une chaîne internationale francophone :

 

Et la France des droits de l’homme ?

Oui, et aussi le prix nobel de la paix 2009 président de la plus grande démocratie du monde qui défend la veuve et l’orphelin, tel batman ? Mais ils attendent. Avec une obligation d’envoyer trois ou quatre missiles sur des bâtiments officiels pour montrer qu’ils haïssent le méchant dictateur (qui est méchant, et qui est dictateur, au passage), et qu’ils ne font ça que parce qu’ils sont les les gentils bisounours du monde qui punissent les méchants, parce que les armes chimiques #cestmal. Personne n’ira dire que les armes chimiques #cestbien, ça ne mange pas de pain. Lancer des missiles pour leurs propres intérêts ? Allons donc, vous pensez bien qu’il n’y en a pas, d’intérêts. Le Qatar n’a rien à voir avec la France, l’énergie, les investissements et tous ces trucs, c’est trop compliqué pour elle,  la France du petit président normal. Et les States, on sait bien qu’ils préfèrent bouffer du bison dans la prairie en jouant de l’harmonica ou écouter du rap sous a douche, plutôt que d’aller se mêler de tout, un peu partout, pour faire avancer leur business mondial…

Bon vent à vous. Et surtout : ne vous énervez pas, y’a pas de raison objective. Tout est sous contrôle.

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Source: http://reflets.info/syrie-continuer-a-reflechir/


Le mirage du flair électronique

Thursday 5 September 2013 at 14:16

barbedwirecamC’est un peu la version post-moderne des « avions renifleurs », une belle arnaque qui a ridiculisé Elf dans les années 70. Cachées derrière le vocale « intelligent — smart —, les vulgaires caméras qui scannent l’espace public deviennent des machines à flairer les intentions coupables, douées d’une capacité infaillible pour détecter des situations dangereuses ou autres « comportements suspects ».

La stratégie on la connait, héritée de l’antiterrorisme, se placer dans une posture « proactive », voire « prédictive ». Mais derrière la posture, c’est l’ère du vide.

Le maire de Nice, Super Estrosi, en a fait des tonnes, comme l’a rappelé Le Canard cet été (13/08), en présentant à la presse ébahi son nouveau central de surveillance vidéo en 2010. La propagande municipale niçoise vante les capacités d’un mystérieux logiciel la capacité de « détecter automatiquement et en temps réel, à partir des flux vidéo issus des caméras de vidéoprotection, tout comportement “anormal” qui aura été défini et programmé au préalable ». Impossible ensuite de vérifier la pertinence des alertes — « environ une vingtaine d’alertes par jour pour des intrusions, maraudages ou attroupements » —, face à la réalité du terrain. La mairie ne fournit que le nombre d’interpellations qu’auraient permises les caméras (soit un peu plus de 1 300 depuis ses débuts en 2010, dont 610 en 2012). Sans préciser en quoi un « attroupement » peut être désigné comme « suspect » a priori.

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Dans le même papier, on apprend au passage qu’un produit dérivé est utilisé à Paris, mais pas dans les rues criminogènes de la capitale. Dans les piscines! Ben oui, c’est bien connu, les bassins de baignade sont un repaire de malfaisants. Des caméras au plafond, mais aussi sous l’eau, scannent les formes humaines pour tenter de repérer des noyades… Ce merveilleux engin, le système Poséidon, — « le 3ème œil du maitre-nageur » (sic) — a déjà coûté plus d’un million d’euros aux finances parisiennes. Les appels d’offres se sont noyées dans la paperasse quotidienne, si bien que les élus n’ont jamais réellement pu débattre de l’opportunité de décharger les maitres-nageurs de la « prévention des noyades » grâce à une machine bien improbable. Le premier marché remporté par la cette société de savants fous, à l’époque Vision-IQ, date de la frénésie sécuritaire de 2001 (en décembre). En 2013, après zéro preuves, il parait que la mairie veut arrêter les frais. 9 piscines sont équipées.

Le point commun de ces jus de cerveau d’ingénieurs se trouve à l’Inria, le CNRS de l’informatique et des « mondes numériques ». Poséidon est issu du programme ODYSSEE, terminé en 2009 et dédié à la conception d’algorithmes de vision artificielle. Le super logiciel qui fait illusion à Nice a le même lien de parenté: l’Inria. Ce logiciel, c’est Safe Zone, présenté ici par son fabricant britannique Digital Barriers. Il a été conçu chez Keeneo, une petite start-up issue de l’Inria de Sofia-Antipolis, sur la French Riviera.

Parmi les fondateurs de Keeneo en 2005, une certaine Monique Thonnat, directrice de recherche sur le même campus, citée par le Canard en ces termes: « Qui dit sécurité ne dit pas forcément policier »! Pour être un peu plus complet, disons que Thonnat travaille sur la VSI — la vidéosurveillance intelligente — depuis le milieu des années 90. Elle dirigeait alors le programme ORION— dont les successeurs sont les charmants PULSAR et STARS (pour « Spatio-Temporal Activity Recognition Systems »). Orion était dédié aux « recherches sur les systèmes intelligents réutilisables et sur la vision cognitive ». Les autres sont dans la même veine: inventer des détecteurs de formes et de mouvements qui pourraient prévenir le pire. Le premier « produit » de l’équipe Orion dirigée par Monique Thonnat, c’était le système VSIS, au début des années 2000. Ce sera le cœur du logiciel de la société Keeneo. Ce bijou a bénéficié d’une pub à double tranchant, un Big Brother Award, lors de sa première édition en 2000. Une distinction qui a créé un sacré trouble au sein de l’équipe d’Orion. Désormais Monique Thonna met sa science au service de la prévention des risques chez les personnes dépendantes ou à mobilité réduite. Filmer les personnes âgées dans les maisons de retraite, par exemple, pour anticiper des « situations dangereuses »… Moins sexy que de traquer la méchante petite délinquance dans l’espace public… Parait que les « gérontechnologies » ont la côte en ce moment.

Deux autre boites ont essayé de faire leur beurre dans la VSI. A Grenoble, la société Blue Eye Video (elle aussi issue, en partie, de travaux de l’Inria) a été contactée par la mairie en 2003 afin de prévenir des feux de poubelle en plaçant des caméras de VSI dans le quartier de la Villeneuve, réputé le plus chaud des quartiers sud. J’ai eu l’occasion de parler avec son boss, Pierre-Jean Rivière, qui se souvient avoir été contacté pour « intervenir avant que le feu ne se déclare… En fait on nous demandait de prédire l’avenir. Mais on n’est pas des magiciens ». Alors au bout de quelques mois, la société a jeté l’éponge. Il s’est depuis « recyclé » dans un créneau plus porteur : le comptage « intelligent » des files d’attente. Moins sexy là-aussi, mais moins exposé. Le patron se souvient de l’incendie criminel qui a frappé un de ses bureaux, des années après, parce que des militants locaux étaient persuadé qu’elle « collaborait » toujours avec les flics de la mairie pour surveiller le quartier…

foxstreamMême désillusion chez Foxstream (dont est issu l’image ci-contre), société lyonnaise qui a cru, en 2005, pouvoir prévenir l’insécurité avec ses caméras « intelligentes » sur le campus de Lyon-II, prenant les étudiants comme cobayes. « En sécurité urbaine, ça ne marche pas », tranche son fondateur, Jean-Baptiste Ducatez. Lui aussi rompt la glace: son système, vendu en boucle à la télé et sur internet à l’époque de sa sortie, n’a jamais fait ses preuves. En réalité, la « caméra intelligente » n’est donc qu’un banal détecteur de mouvements, assez smart pour repérer des intrusions nocturnes dans des zones bien définies, et pour désigner comme « colis suspect » toute forme immobile dans un espace limité. Dans l’espace public, la marge d’erreur est cruelle : appliquée à un flux de dizaines de milliers de personnes, les fausses alertes se comptent par centaines… Bref, dixit le patron de Foxstream, « notre concurrent direct, c’est le fabriquant de grillage ! »

foxcamLe géant Thales a signé un important contrat en 2009 avec la capitale du Mexique (« 8 080 caméras et senseurs déployés dans la ville » douées de « détection de comportements anormaux »). Une expérience citée en exemple lors du dernier grand raout européen sur la sécurité urbaine organisé à de Saint-Denis (EFUS 2012). Mais si le curieux cherche ensuite à se renseigner sur la réelle « performance » de l’arsenal, Thales devient muet.

Les projets de recherches qui surfent sur ces mirages techniques se multiplient, bénéficiant de fort opportunes subventions publiques, notamment de l’Union européenne — le projet INDECT cache une énorme forêt. En France, c’est d’abord l’ANR, chargée de distiller l’esprit des partenariats public-privé dans la recherche, qui pilote la chose dans son programme « Concepts systèmes et outils pour la sécurité globale ». Nous en avons repéré trois aux finalités différences mais à l’idéologie fort identique.

predpol-lemondeLa police prédictive fait recette. Surtout si la presse bien pensante tombe dans le panneau. M, le magazine du Monde, s’est vautré dans la luxure policière en janvier 2012 (ci-contre). Le titre parle tout seul. : « Le logiciel qui predit les délits ». C’est le géant IBM, architecte d’une « planète intelligente » comme chacun sait, qui a vendu sa came: « PredPol » (pour predicting policing) peut donc prédire « où et quand un crime va se produire ». En vérité, ce programme, utilisé dans plusieurs polices municipales des États-Unis et dans la bonne ville de Kent en Angleterre, n’est qu’une savante moulinette à statistiques, déterminant des « points chauds » à surveiller en fonction de faits déjà commis. Dans ces zones criminogènes, la présence policière devient donc dissuasive, ce qui ne manquera pas de faire baisser les délits constatés dans la zone. Mais pas la délinquance, qui ne fait que se déplacer. En revanche cela risque de faire chuter… les effectifs policiers. Car ce gadget, en redéployant plus « scientifiquement » les forces de police, permet de justifier des suppressions de postes. Malin !

Et pour boucler la boucle, signalons aussi la mode des « renifleurs » d’intentions. Quand on a pas de pétrole, faut avoir des idées. Renifler les esprits, quelle riche idée. Car les ondes cérébrales ont une signature, et les Docteur Folamour rêvent de les scanner au hasard au milieu d’une foule, par exemple dans un aéroport, pour y dénicher d’ignobles « pensées coupables ». Pour stimuler les idées malsaines chez le pseudo terroriste, il suffirait de diffuser des images subliminales incitant à la guerre sainte pour faire crépiter certaines zones de sa cervelle. Cette discipline, appelée le « neurodroit », fait fantasmer à bloc. Y compris dans des revues scientifiques aussi sérieuses que Science ou Nature. Ces études suggérent que telle partie du cortex serait le siège d’intentions criminelles visibles par la magie de l’imagerie cérébrale. En 2008, un chercheur perplexe, Edward Vuln du  Massachusetts Institute of Technology, dissèque une cinquantaine d’études comportementales tirées de cerveaux scannés par résonnance magnétique (IRMf). Il en conclut que tout cela ressemble au « culte vaudou ».

Dernière étude en date: « Neuroprediction of future rearrest », publiée dans le très sérieux PNAS de l’Académie des sciences US. Les savants ont scanné le cerveau d’une centaine de détenus volontaires, et, à partir de leurs comportements criminels une fois sortis de prison, disent avoir identifié chez ces récidivistes des zones cérébrales plus ou moins actives… Les prisonniers ont déjà du mal à voir un médecin. Ils seront peut-être contraint de passer un scanner en entrant en taule.

(Image de Une tirée de ce blog à propos de l’histoire politique du barbelé)

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Source: http://reflets.info/le-mirage-du-flair-electronique/


Est-il possible pour un journaliste de traiter sereinement le conflit syrien ?

Tuesday 3 September 2013 at 18:57

syria-kidNous ne nous sommes jamais cachés à Reflets, d’être un média d’opinion. Peut-être pas de votre opinion, mais un média qui vous laisse notamment les exprimer, parfois sous leur forme la plus crue, souvent sous forme d’insultes vis à vis des auteurs. Le conflit syrien est de loin celui qui nous vaut le plus de noms d’oiseaux. Pas une seule publication, même la plus utile, censée mettre à disposition des éléments constitutifs de preuves pouvant justifier une intervention militaire, ce afin que vous vous fassiez votre propre opinion, ne nous aura valu un moment de calme, de réflexion, de sérénité.

Ceci est épuisant, tous nos confrères, sur différents médias pourront affirmer vivre la même situation (voir le coup de gueule de Marie Peltier sur Facebook). Le constat est là, il est devenu impossible de débattre de manière objective sur la question syrienne. Les victimes de nos tergiversations, ce sont des milliers de civils syriens, nous devrions avoir honte.

Les propagandes, des « deux côtés » comme on peut souvent le lire, sont appuyées par des arguments, entre intox, fausses informations, manipulations téléguidées par telle ou telle mouvance politique qui aura :

Mais l’opinion publique peut être plus subtile que se limiter à l’arbitrage d’un match de foot PSG / Olympique de Marseille.

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Il n’y a pas que deux camps, avec d’un côté des beatniks et de l’autre des Rambos affublés d’un casque bleu qui partent la fleur au FAMAS. Tout comme en Syrie, il n’y pas que des pro-régime et des anti-régime. Le monde est bien plus compliqué.  La situation en Syrie est de loin la situation politique la plus délicate que notre monde ait connu depuis la guerre froide. Les enjeux sont énormes et ils ne se restreignent pas au seul territoire syrien. On parle d’un possible embrasement de la région, mais la région est embrasée depuis plus d’un an maintenant. Derrière tout ça, il y a une réflexion que nous nous devons d’avoir vis à vis de nos propres pseudo démocraties, et de notre comportement, les uns envers les autres.

Une guerre, expression de haines multiples

Ce conflit est aussi le point de convergence de l’expression de toutes les haines, c’est une tradition de la région à laquelle l’occident s’est déjà heurtée :

Comprendre ces haines fait appel à une culture politique, historique, religieuse et sociale qui dépasse de loin les connaissances que nous avons de la région et de ses peuples. Ce manque de culture (légitime dans ce contexte tant la situation est complexe), est une porte ouverte à tout et n’importe quoi, aux spéculations les plus folles, aux propagandes les plus abjectes, aux interprétations les plus pernicieuses, aux manipulations les plus dangereuses. L’ignorance restera le terreau le plus fertile et le plus propice à la montée des extrêmes. Ces extrêmes sont généralement de couleur rouges brunes, néo révisionnistes, et se parent d’atours pacifistes anti militaristes. Ils sont très actifs sur Internet, sur les réseaux sociaux, et sautent régulièrement sur les fils de commentaires de tous les médias qui osent aborder la question syrienne. Ils nous expliquent que les USA, le Qatar et l’Arabie Saoudite (comprenez entre leurs lignes « la menace sioniste »), c’est bien pire que le régime de Bachar El Assad. Mais entre deux extrêmes, où se trouvent les limites ? Cette fameuse ligne rouge qu’il ne fallait surtout pas franchir et qui justifierait une intervention d’une extrême violence… elle est où ?

L’échec de la politique

La politique ne se pratique pas dans la haine et quand la religion se mêle à la politique, on obtient un mélange des genres explosif. L’opinion politique est quelque chose qui ne se forme pas en un jour, c’est quelque chose de normalement bien ancré, particulièrement quand cette dernière découle d’une culture où la religion a une place importante, comme c’est le cas dans tout le monde arabo musulman, comme c’est le cas pour les USA, comme c’est le cas avec l’église orthodoxe russe. Politique et religion, voilà un cocktail dangereux. On ne fonde pas le futur d’une nation, la paix des peuples et la construction d’un monde meilleur sur des textes anciens issus de croyances, qui ont opposé les peuples à travers les siècles. La religion n’est pas l’histoire, l’histoire doit être remémorée pour construire un meilleur futur. La religion, elle, n’est remémorée que pour justifier des guerres quand on l’emprunt de politique. La politique a besoin de laïcité pour pouvoir se construire, innover, et servir les peuples par le biais de la diplomatie.

Si la laïcité est une condition préalable à l’exercice de la conscience politique des peuples, il faut se rendre à l’évidence, très peu de pays dans le monde peuvent se targuer d’une conscience politique raisonnable. Nous entendrons ici par « raisonnable » le terme dans son essence philosophique, s’opposant à la déraison, c’est à dire à la folie.

L’échec de la laïcité baasiste

La folie de la laïcité schizophrénique c’est l’échec de la laïcité baasiste.

Pour essayer de comprendre la position inflexible du régime de Damas, il faut se replonger dans l’histoire du parti Baas syrien. En 1958, le parti Baas syrien est dissout suite à la formation de la République Arabe Unie. Après les trois années d’existence de la République Arabe Unie qui avait unifié l’Egypte et la Syrie autour de Nasser, s’écroule. Ce sont les militaires qui porteront le parti Baas au pouvoir. Mais l’idéologie baasiste était surtout le prétexte d’un putch.

Tout autre parti politique est alors interdit en Syrie, les baasistes tiennent le pouvoir même si cela se fait de manière un peu chaotique avec une succession de leaders, jusqu’à l’accession à la tête du parti du pro-soviétique Salah Jedid qui s’illustrera par une purge « à la soviétique », éliminant jusqu’aux fondateurs du parti Baas syrien. Puis c’est la guerre des six jours qui oppose Israel à l’OLP, Salah Jedid prête alors main forte à l’OLP et accuse une défaite historique sur le plateau du Golan, aujourd’hui encore l’une des poudrières identifiées de la région.

Tout le paradoxe baassiste, c’est donc d’être intervenu dans une guerre plus religieuse qu’il n’y pensait, d’avoir soutenu le Djihad, et de présenter en Syrie un visage laïque pour tenir le pouvoir. Il y a deux factions identifiées au parti Baas syrien (vu qu’il ne pouvait y avoir deux partis distincts), une marxiste, et celle nationaliste avec à sa tête Hafez el-Assad qui oeuvra ouvertement contre Israël.

Comme le « nationalisme marxiste », ça ne sonnait pas très bien, les nationalistes se sont prétendus « socialistes »… nous voici donc avec une mouvance « nationale socialiste » en Syrie, « national socialiste » un terme qui sonne étonnamment proche du parti National Socialiste allemand, le NSDAP… même si en pratique, le national socialisme syrien n’a pas grand chose à voir avec le national socialisme allemand. Certains extrémistes de droite, même en France, ne s’y trompent pas et s’emploient à vouloir nous « réinformer sur la Syrie ».

En 1970 Hafez el-Assad prend le pouvoir qu’il gardera jusqu’en 2000, date d’accession au pouvoir de son fils, Bachar.

Bachar el-Assad n’étant pas l’ainé de la famille n’était pas destiné à prendre le pouvoir, mais Bassel, son grand frère étant décédé, il en a « naturellement » hérité… non préparé à cet exercice. Mais il est accueilli comme un réformateur susceptible de démocratiser son pays. Après quelques signes d’ouverture comme des libérations de prisonniers politiques (le printemps de Damas), poussé par la branche « dure » du parti, Bachar el-Assad met brusquement un terme à cette ère libérale. La branche dure, issue directement de l’administration d’Hafez el-Assad se place toujours dans une optique de conflit avec Israël.

La laïcité avec un Djihad en trame de fond, saupoudré d’une touche de népotisme et d’autoritarisme par un dictateur en herbe car non préparé à accéder au pouvoir… on se doutait que ça ne pouvait pas fonctionner, et ça n’a pas fonctionné, le peuple s’est révolté.

L’échec de la religion

La folie n’est pas que dans la laïcité schizophrénique du baassisme syrien, elle est aussi religieuse, elle a beau se parer des atours de la démocratie, de l’humanitaire, de la lutte contre les terroristes, elle n’est que folie, et puise ses délires dans des croyances et non des convictions. Cette folie religieuse joue aujourd’hui un rôle central dans les décisions de toutes les parties, même si ce n’est évidemment pas elle que l’on met en avant.

Bien peu doué de conscience politique celui qui pourra être convaincu d’une chose ou de l’autre à la lecture de deux documents PDF déclassifiés et largement épurés de leur contenu avant même d’avoir été présentés à la classe politique française, qui est maintenant le dos au mur. Bien malins ceux qui sont « absolument convaincus » tout comme ceux qui sont « absolument pas convaincus« , bien mal à l’aise, ceux, qui de manière légitime, doutent.

Au coeur des doutes, il n’y a pas de conviction politique, une politique que, dans cette région, les occidentaux ont toujours eu de mal à comprendre. Car elle sortait de leur carcan, issu de leur éducation judéo-chrétienne. Au coeur de ces doutes il y a l’incompréhension de l’Islam, et surtout l’incompréhension des mouvances politiques qui en découlent comme l’ont démontré les deux guerres civiles du Liban où chrétiens maronites, musulmans (sunnites et chiites), druzes et juifs se sont opposés.

La France a été engagée dans ce conflit libanais, un « conflit terrifiant, le plus dur de ma carrière, car on ne comprenait rien à qui était qui » nous a confié un lieutenant colonel maintenant en retraite et souhaitant conserver l’anonymat.

Combien des personnes qui inondent nos fils de commentaires sur Reflets ou dans d’autres médias de théories conspirationnistes néo révisionnistes font la différence entre les diverses mouvances salafistes ? Ce sont ces gens qui viennent pourtant régulièrement donner des leçons de géopolitique à toute personne osant demander le départ d’un tyran malgré lui, fabriqué par l’histoire qui l’a dépassé, Bachar el-Assad.

Mais pourquoi la France se retrouve-t-elle dos au mur ?

La situation de la France sur son engagement ou non dans le conflit syrien résulte :

Le second point, nous vous le disions à l’instant, c’est celui qui a contraint Barack Obama à présenter son projet d’intervention armée au Congrès américain.

En stratégie militaire, faire trainer un conflit, ça profite toujours à celui qui est, sur le papier, le plus faible. L’enlisement profite donc, aujourd’hui encore au régime de Damas, qui peut jouer des muscles pour finir de convaincre ses alliés de toujours et tenter de retourner notre fameuse « opinion publique », à coup de vidéos sur Youtube, de « preuves » qui ne le sont pas plus que deux documents PDF et six vidéos.

Mais il y a bien pire, cet enlisement profite également à des mouvances extrémistes Djihadistes dures, venues combattre en Syrie en grand nombre et qui comptent bien instaurer la Charia la plus dure qui soit, comme ils projetaient de le faire à l’issue du conflit du Kosovo. Ne soyons pas dupes, ces groupes revendiqueront la Syrie s’ils sont les seuls à la libérer. Et une fois de plus, la région entière s’embrasera. Israël ne laissera pas faire, l’Iran pourrait en profiter pour s’allier avec certains de ces groupes dans un chaos sans nom. Et il sera trop tard, plus personne ne sera en mesure d’intervenir en faveur de l’équilibre de la région, et surtout de la paix. La diplomatie aura perdu, la politique aura été humiliée.

La France seule n’est évidemment pas légitime pour intervenir et préserver l’équilibre dans la région. Les diplomaties chinoises et russes, quels sont leurs succès ? Le régime a t-il stoppé les raids aériens malgré les innombrables tractations ? Avons-nous en France joué de tous nos alliés pour tenter de régler le conflit de manière diplomatique ? La diplomatie algérienne, très active dans tout le monde arabo-musulman, quel rôle avons-nous bien voulu lui donner ?

Nous devons nous trouver de nouveaux alliés pour ouvrir d’autres voies diplomatiques, c’est un fait, mais en attendant… que faire ? Envoyer des drones ? Téléguider des bombardements de « démocratie » ?

La question de l’utilisation d’armes chimiques

La question des armes chimiques a donné lieu à des déliriums conspirationnistes hors du commun. Les exemples sont nombreux, mais ils sont particulièrement odieux dans le cadre de l’attaque chimique du 21 août dernier. L’étendue des zones sur lesquelles ces attaques ont été lancées laisse assez logiquement penser que les moyens de projections balistiques étaient importants. Les documents français déclassifiés parlent même d’intervention héliportée.

A moins que les rebelles de l’ASL (mais au fait c’est quoi aujourd’hui au juste l’ASL ?), ne soient allés prendre des leçons de pilotage en douce entre deux rafales de kalachnikov, et à moins que la France ou les USA ne leur ait livré sous le manteau un ou deux hélicoptères, jusqu’à preuve du contraire, les moyens héliportés sont encore dans les mains du régime de Damas.

Le second point qui porte également à réflexion, c’est la provenance de ces armes chimiques. Là encore une information initialement relayée par le Courrier International totalement déformée expliquant que la Grande-Bretagne a autorisé la livraison de fluorure de sodium et de potassium pouvant servir à l’élaboration d’armes chimiques, soit un raté de l’administration peut se transformer en « ce sont les anglais qui livrent des armes chimiques aux rebelles financés par le Qatar pour gazer les syriens« . Comme d’habitude, on nous glisse un lien du réseau Voltaire de Thierry Meyssan, les vrais coupables c’est l’oligarchie financière d’Israel, des USA et des franc-maçons… toutes les conneries que l’on peut lire également sur Egalité et Réconciliation… rien d’étonnant, tout ce petit monde s’accorde parfaitement sur la question syrienne… dans sa haine d’autrui :

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Vous trouvez ça caricatural ? … attendez la suite :

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Et puis tant qu’on y est, on explique que tout ça, c’est un complot des franc-maçons, comme cet internaute qui prétend avoir été mis en examen par Alain Bauer pour ses prises de positions… mais au fait… on parlait bien de la syrie et des armes chimiques initialement … etc etc… Evidemment, dés qu’on gratte un peu « ça fait pschiiiitttt »…

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Quand nous traitons de la question syrienne, ce genre de manipulation, c’est notre quotidien. Nous commençons à avoir une certaine habitude de cet exercice, même si nous montrons régulièrement notre agacement. Car croyez-le ou non, c’est épuisant.

Reflets qu’est-ce que tu viens foutre là dedans ?

Au centre de nos réflexions, il y a une ambivalence. Celle de la défiance résultant de mensonges d’Etats, de culture du secret et de jeux politiques qui ont relégué le citoyen au rang du « lève la main si t’es d’accord et si t’es pas d’accord on décide de ne pas voter », et le besoin impérieux de mieux comprendre notre monde.

Mieux comprendre notre monde, c’est avoir une idée précise de faits que nous arrivons à prouver, quand nous prenons position, comme ce fut le cas contre l’armée électronique syrienne que de nombreux médias ont portée aux nues.

Nous aimerions bien vous dire que nous somme pour ou contre une intervention en Syrie, la vérité est plus cruelle, plus cynique.

Nous n’en savons rien. Nous n’en savons rien car nous avons toujours eu plus de doutes que de convictions politiques, religieuses ou sociétales. Observer la guerre, c’est faire appel à ce qu’il y a d’humain chez nous. Nous en avons conscience et certains auteurs écrivent avec beaucoup de retenue, d’autres moins… l’expression de convictions qui ne se sont pas faites en deux jours, derrière un écran d’ordinateur.

Cette retenue ou ces convictions ne sont pas téléguidées par l’appartenance aux illuminés conspirationnistes néo révisionnistes, très à la mode en ce moment, du Réseau Voltaire ni à quelque formation politique que ce soit. Nos écrits sont donc naturellement un terrain de jeu idéal pour laisser s’exprimer qui veut, et c’est bien le but. Il faut être conscient qu’ils sont aussi autant d’outils pouvant être utilisés et détournés à des fins de propagande. Nous n’en sommes pas dupes, mais c’est le prix à payer pour que nous puissions apporter quelques pierres insignifiantes à cet édifice dont vous êtes tous, dans vos individualités, des piliers.

Nous continuerons à faire appel à votre sens de la réflexion, à votre conscience politique et humaine. Nous ne sommes investis d’aucune mission, nous agissons ainsi car nous pensons que ceci est utile. Nous continuerons en ce sens.

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Source: http://reflets.info/est-il-possible-pour-un-journaliste-de-traiter-sereinement-le-conflit-syrien/


La guerre, ça fait des vrais morts

Tuesday 3 September 2013 at 15:19

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Bombarder ou ne pas bombarder la Syrie, la question est sur toutes les lèvres des politiques et au bout de tous les stylos des journalistes. Tous les arguments sont sur la table et pourtant, il n’y a aucune réponse satisfaisante. Mais comment trouver une réponse satisfaisante dans un contexte de guerre ? Ceux qui en sont revenus le disent depuis la nuit des temps. La guerre est quelque chose de terrible, sale et profondément (in)humain. Désolé, il n’y a pas et n’y aura pas de bonne réponse à cette question.

Dans un conflit, les belligérants utilisent des armes dévastatrices selon leurs besoins. Plus on est dans une situation difficile, moins les considérations morales ont du poids dans les décisions qui sont prises. Il n’y a pas de gentil et de méchant dans un conflit armé. Tout le monde est méchant. Sauf les civils. L’Histoire est là pour le prouver à ceux qui en douteraient encore.

Les forces de Bachar el Assad ont plus que probablement utilisé des armes chimiques. Les rebelles aussi, peut-être. Dans une bien moindre mesure évidemment, ne disposant pas des missiles, hélicoptères et autres avions que l’armée de Bachar el Assad possède en nombre, tout comme les stocks desdits gaz. La possibilité que les rebelles aient pu utiliser des gaz a été évoquée par une experte de l’ONU, ancienne procureure du Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie (TPIY) et du Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR), mandatée en avril dernier lors de la première utilisation d’armes chimiques en Syrie : Carla Del Ponte

Ce que pense lui, aussi Alain Chouet, un ancien chef du service de renseignement de la DGSE, ancien secrétaire à l’ambassade de France à Damas dans les années 70 :

« Ce dont je suis persuadé, parce que je connais bien la Syrie, depuis maintenant presque 50 ans, c’est que les deux parties sont tout à fait capables de mener ce genre d’action, aussi bien le régime que les rebelles. Moi, pour l’instant je n’ai pas d’éléments probants pour pointer le doigt sur l’une ou l’autre des deux parties. Un certain nombre de responsables politiques français et étrangers disent qu’ils ont la « preuve que », la « conviction que », mais je ne vois pas la preuve, ni ce qui étaye la conviction, alors que moi j’ai des éléments qui me font douter de tout ça, et je n’ai pas la preuve que ce soit l’une des deux parties plus que l’autre. »

Dans un conflit comme celui de la Syrie, l’information validée, précise, est la denrée la plus rare. Chaque camp accuse l’autre des pires turpitudes « preuves à l’appui ». Pour les rebelles, c’est Bachar el Assad et ses troupes qui utilisent des armes chimiques. Pour l’autre camp, ce sont les rebelles.

Bien malin celui qui pourra les départager. Quoi qu’en disent les « documents » publiés par l’Armée française hier.

Depuis quelques mois, les politiques, Barack Obama en tête, ont annoncé que l’usage d’armes chimiques contre la population constituerait une « ligne rouge » qui déclencherait des représailles.

On objectera que selon les décomptes les plus pessimistes, les armes chimiques ont fait environ 2000 morts en Syrie sur un total de 110.000. Voilà une ligne rouge qui est étrangement justifiée. Les armes conventionnelles font également des morts et en masse. Mais là, pas de ligne rouge ? A partir de combien de morts dans un conflit qui touche principalement des civils doit-on dessiner une ligne rouge ? Il est toujours trop tard.

Décideur politique, dis-moi quelle est ta ligne rouge et je te dirais quelle est la part d’intérêt pour les populations locales qui guident tes décisions guerrières…

Montrez-nous le méchant

Depuis quelques décennies, les opinions publiques des pays les plus développés sont habituées à devoir prendre parti pour ou contre des interventions militaires à vocation « humanitaires » (notez l’oxymore), et déclenchées par leurs gouvernements. C’est bien ça qui est décrit… Et l’habitude a été prise d’accepter ça.

Le devoir d’ingérence, théorisé par le professeur de Droit Mario Bettati et médiatisé par Bernard Kouchner, puis brandi en permanence par Bernard Henri-Levy est désormais une nouvelle forme de solution (géo)politique : les pays les plus riches, en paix, doivent aider les plus faibles et résoudre leurs conflits. Même si la souveraineté des dits pays en conflits doit en pâtir, ou les conséquences de l’intervention créer un remodelage politique, économique et social pire que le précédent.

Les gendarmes du monde montrent le méchant, expliquent à leurs populations l’obligation morale d’attaquer le « méchant », de le tuer, de sauver les « gentils », et s’octroient des prix nobel de la paix entre eux. Jusqu’à la seconde guerre d’Irak, ce fonctionnement datant de la fin des années 80 a été plutôt bien accepté : les populations des pays membres du G7 d’alors y trouvaient une forme de reconnaissance de leur statut privilégié potentiellement mal vécu du fait de l’histoire coloniale. « Nous avons fait beaucoup de mal à ces populations, aujourd’hui, nous les sauvons de leurs propres dictateurs« . Jusqu’à l’invasion « démocratique » de l’Irak par les forces « alliées »…

La fable du garçon qui criait « au  loup ! »

Les plus âgés connaissent ce conte du garçon qui criait au loup : ce jeune berger qui garde des moutons, et qui, pour se moquer des gens du village, s’amuse à les alerter en criant « au loup ! ». Les villageois descendent jusqu’au pré du jeune berger, armés de fourches, inquiets, et trouvent celui-ci mort de rire : ‘je vous ai bien eus’. Le jeune berger s’amuse une nouvelle fois à crier au loup, le village une nouvelle fois se précipite à son secours, et là encore, le berger se moque. La troisième fois où le jeune berger appelle au loup, un loup arrive véritablement et le village, qui n’a plus envie de se déplacer pour se faire railler, ne fait rien. Le loup dévore les brebis et le jeune villageois.

La morale de l’histoire est assez claire : à force de mentir pour arriver à leurs fins, les Etats se décrédibilisent, au point que plus personne dans la population ne peut adhérer à leurs décisions. Surtout quand elles sont reliées à un devoir d’ingérence militaire dans des pays, dont les dirigeants déclarés « dictateurs à abattre », étaient des partenaires très fréquentables peu de temps auparavant.

La perte de crédibilité des politiques sur leur terrain national est donc patente depuis des années. Internet n’y est d’ailleurs peut-être pas pour rien. Cette perte de crédibilité alimente largement toutes les thèses conspirationnistes.

Cette situation est préjudiciable pour la Démocratie (notez le D majuscule), mais s’il fallait trouver un coupable, ce sont les politiques qu’il faudrait désigner en premier, avant de se tourner vers les électeurs qui les élisent et les ré-élisent…

Les services de renseignement, qui ont tendance, dans l’inconscient général à représenter l’Etat dans toute sa « splendeur », se sont également décrédibilisés à un point qui laisse pantois.

On se souvient du secrétaire d’Etat américain, Collin Powell brandissant une fiole remplie d’une poudre blanche à l’ONU pour justifier l’attaque de l’Irak.

On se souvient des tonnes de « preuves » des services de renseignement américains sur la détention par l’Irak d’armes de destruction massive (ADM) pour justifier une intervention. On se souvient surtout de la suite : après des mois de recherches effrénées par les GI dans le pays, il a été impossible de trouver la queue d’une ADM en Irak.

Ces actions douteuses des services de renseignement ne datent pas d’hier ni de la guerre en Irak. C’est dans l’ADN de ces services de tromper l’ennemi et parfois ses propres patrons.

Le garçon qui criait « au loup ! »… Nous revoici partis à l’assaut d’un méchant dictateur Syrien que toutes les démocraties invitaient en grande pompes (Nicolas Sarkozy en tête) il y a peu, que tous les magazines féminins approchaient pour interviewer sa si charmante femme…

Il faut aujourd’hui d’urgence contrôler son arsenal d’armes de destruction massive.

Quid de la France, de la Grande-Bretagne, des Etats-Unis, de la Russie ? Tous ces pays sont chargés à bloc d’ADMs. Ah, oui, ce n’est pas la même chose…

Démocratie tout de suite !

La région est truffée de dictateurs, d’oligarques, de profiteurs. Les ressources naturelles de l’Afrique sont pillées par les occidentaux et les dictateurs locaux. Tout va bien.

Jusqu’au jour où les peuples n’en peuvent plus, tant on leur ne laisse que des miettes.

Le printemps arabe a fait naître des espoirs. Des dictateurs ont été renversés.

Et des peuples ont ensuite encore une fois été trahis. La révolution égyptienne a été volée au peuple, la révolution tunisienne n’a pas encore porté les fruits escomptés… une constituante interminable.

Et toutes ces révolutions que nous n’avons pas reconnu, que nous n’avons pas médiatisées, qui ont été écrasées, comme Yémen ou au Bahrein… et que dire de ce qu’a produit l’intervention unilatérale française en Libye ?

Les opinions publiques occidentales attendaient de voir s’installer une vraie démocratie, une démocratie bien comme la leur, une démocratie bien occidentalisée. Tout de suite, pas demain. Tout de suite.

Ce n’est pas arrivé. Des barbus se sont installés au pouvoir. Ils étaient un tantinet « rigides ». Assez loin de la démocratie façon occidentale.

En Egypte, l’Armée a montré son vrai visage que les spécialistes du pays connaissaient bien. Elle a renversé un pouvoir légitimement élu.

On s’est encore éloigné de la démocratie à l’occidentale.

Mais… Oh, wait, la démocratie à l’occidentale, elle s’est installée du jour au lendemain ?

La paix dans cette région du monde, l’occident, ou plus largement, le « Nord de la planète », ne date que de la fin de la deuxième guerre mondiale.

Avant cela, on a connu la Terreur post révolutionnaire, Napoléon et ses campagnes ravageuses en termes de vies humaines, Hitler et sa folie meurtrière à l’encontre des Juifs, son délire expansionniste qui a précipité dans l’horreur des troufions du monde entier.

Il y eut aussi la dictature stalinienne, avec ses camps, sa propagande. L’ex-union soviétique qui est aujourd’hui une étrange démocratie avec des élections fumeuses, où un seul homme, Poutine, un ancien des services secrets soviétiques tient d’une main de fer (toutes) les affaires du pays.

La Russie de Poutine est membre du conseil de sécurité de l’ONU, comme le sont les USA, où le « bon Barak Obama », président de « la plus grande démocratie de la planète », prix Nobel de la Paix 2009, réunit ses conseillers militaires chaque semaine pour décider d’assasinats ciblés par drones dans des pays lointains.

Se permettre de vouloir défendre la veuve et l’orphelin, sauver les peuples des méchants quand on est soi-même dans cette position, pour des dirigeants occidentaux, est un message qui devient de plus en plus difficile à faire passer aux citoyens. Citoyens de plus en plus éclairés et de moins en moins dupes…

In fine, les seuls véritables perdants, dans toutes ces histoires, ce sont les peuples, ceux qui dans la rue, perdent la vie pour une cause : la liberté et la Démocratie. Mais aussi, les millions de civils, pris entre deux feux.

Et du côté des pays riches, en paix, vouloir se placer d’un coté ou d’un autre, demander une intervention armée, ou une aide militaire, devient alors un périlleux exercice à la limite de l’indécence : la Syrie n’est pas une téléréalité ou un Medal of Honor avec lequel il serait possible de jouer. La Syrie est surtout un peuple épuisé par deux années de guerre civile qui n’aspire qu’à une chose, la paix.

Nos puissances occidentales ont bombardé un peu partout dans le monde depuis des décennies. Force est de constater que ceci n’a jamais vraiment fonctionné. Et si on essayait de leur bombarder un peu de paix maintenant ? Avec autre chose que des canons et des missiles ?

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Source: http://reflets.info/la-guerre-ca-fait-des-vrais-morts/


#Syrie : Utilisation d’armes chimiques le ministère de la défense a publié ses documents

Monday 2 September 2013 at 23:09

Capture d’écran 2013-09-02 à 22.58.02Le site du ministère de la Défense est actuellement inaccessible. Cette interruption de service gêne probablement la consultation des pièces déclassifiées par le ministère. Comme il est probable que le site soit la cible d’attaques par déni de service pour ralentir leur propagation, nous vous les proposons ici en téléchargement (en dehors des vidéos).

A l’heure où nous réclamions tous des preuves pouvant justifier une intervention militaire, nous trouvons important que ces dernières soient accessibles au plus grand nombre. Nous vous invitons donc à les répliquer et à les redistribuer afin que les personnes qui le désirent puissent se faire leur propre opinion.

Les 2 documents  présentés sont au format PDF :

pdf  Syrie – Synthèse nationale de renseignement déclassifié – 02 09 2013 – présentation (1.1Mo)

pdf  Syrie – Synthèse nationale de renseignement déclassifié – 02 09 2013 (81Ko)

 

 

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Source: http://reflets.info/syrie-utilisation-darmes-chimiques-le-ministere-de-la-defense-a-publie-ses-documents/


La Syrie, Reflets, et tes impôts…

Sunday 1 September 2013 at 11:09

ohoh

Il ne faudrait quand même pas, qu’avec la Syrie, nous ne devenions tous un peu fous. Le « nous » correspond à nous autres, riches occidentaux de pays en léger déclin socio-économique. Nous qui suivons des guerres en 16/9 ou en X pouces.

Le travail de Reflets n’est pas, pour rappel, de relayer quoi que ce soit, ni de savoir qui a tort ou raison, qui sont les gentils et qui sont les méchants. Par contre, tenter de mieux comprendre ce qu’il se passe, autant que faire se peut, désintoxiquer certaines informations bien répandues dans les média, là, oui…

Quand Bluetouff déglingue le mythe de l’Armée électronique syrienne c’est un travail de journaliste de » terrain ». « Electronique », le « terrain ». Un travail salvateur. D’information. Ce que ne font pas les média qui agitent le chiffon rouge des actions de l’AES, sans donner aucune information concrète. Un conflit aussi sanglant, long et complexe que le conflit syrien ne peut pas être simplement décrit en recopiant des dépêches AFP. Ni être orienté sur la croyance du bien et du mal, de l’engagement politique ou de croyances quelles qu’elles soient. D’où plusieurs approche chez Reflets.

L’une tente d’analyser une part de géostratégie et de compréhension des enjeux internes : confessionnels, politiques, stratégiques, historiques. L’autre de vérifier, décrypter, surveiller les actions des acteurs du conflit qui s’agitent en ligne. Les mails de Britam ? C’est une partie des éléments qui trainent sur le réseau et peuvent apporter des preuves contraires à celles avancées par les voies officielles. Il se trouve que ces mails sont certainement des hoax. Parce que dans l’archive il y a aussi un mail à propos de l’Iran, et que son header est le jumeau de celui sur la Syrie, à l’exception de la date :

Mail sur la Syrie, du 24 décembre 2012 16:57:16 HNEC :

(qmail 14074 invoked from network); 24 Dec 2012 23:57:29 +0800

Received: from titanium.netdns.net (123.100.248.206) by neon.netdns.net with SMTP; 24 Dec 2012 23:57:29 +0800

Received: from localhost (unknown [127.0.0.1]) by titanium.netdns.net (Postfix) with ESMTP id 82BB4523A84 for <pdoughty@britamdefence.com>; Mon,  24 Dec 2012 15:57:18 +0000 (UTC)

Received: from titanium.netdns.net ([127.0.0.1]) by localhost (titanium.netdns.net [127.0.0.1]) (amavisd-new, port 10024) with ESMTP id nWRHL2NRVdAP for <pdoughty@britamdefence.com>; Mon,  24 Dec 2012 23:57:18 +0800 (SGT)

Received: from smtp.clients.netdns.net (smtp.clients.netdns.net [202.157.148.149]) by titanium.netdns.net (Postfix) with ESMTP id 27D5F523A0E for <pdoughty@britamdefence.com>; Mon,  24 Dec 2012 23:57:18 +0800 (SGT)

Received: (qmail 18137 invoked from network); 24 Dec 2012 15:57:27 -0000

Received: from unknown (HELO Britam00323) (smtpbritam@britamdefence.com@81.156.163.12) by 0 with ESMTPA; 24 Dec 2012 15:57:27 -0000

Mail sur l’Iran, du 16 octobre 2012 17:57:16 HAEC :

Received: (qmail 14074 invoked from network); 16 Oct 2012 23:57:29 +0800

Received: from titanium.netdns.net (123.100.248.206) by neon.netdns.net with SMTP; 16 Oct 2012 23:57:29 +0800

Received: from localhost (unknown [127.0.0.1]) by titanium.netdns.net (Postfix) with ESMTP id 82BB4523A84 for <pdoughty@britamdefence.com>; Thu,  16 Oct 2012 15:57:18 +0000 (UTC)

Received: from titanium.netdns.net ([127.0.0.1]) by localhost (titanium.netdns.net [127.0.0.1]) (amavisd-new, port 10024) with ESMTP id nWRHL2NRVdAP for <pdoughty@britamdefence.com>; Thu,  16 Oct 2012 23:57:18 +0800 (SGT)

Received: from smtp.clients.netdns.net (smtp.clients.netdns.net [202.157.148.149]) by titanium.netdns.net (Postfix) with ESMTP id 27D5F523A0E for <pdoughty@britamdefence.com>; Thu,  16 Oct 2012 23:57:18 +0800 (SGT)

Received: (qmail 18137 invoked from network); 16 Oct 2012 15:57:27 -0000

Received: from unknown (HELO Britam00323) (smtpbritam@britamdefence.com@81.156.163.12) by 0 with ESMTPA; 16 Oct 2012 15:57:27

Deux mails envoyés à 3 mois d’écart, mais avec exactement le même horodateur, à la seconde près…le MX de Britam est bien discipliné… A savoir qu’au final cette affaire de mails n’est pas bouclée, que cette archive mérite d’être tracée, et bien d’autres choses encore. [Tout ça prend du temps. Le jour où ce temps sera payé par les lecteurs, il sera mis à contribution. Pour l'heure, le temps, il manque.]

Reflets n’a pas toutes les réponses, vous vous en doutez bien, mais malgré le peu de moyens et de temps que nous possédons, nous essayons de rapporter de l’information au sujet d’un pays en guerre, avec des millions de personnes prises en otages, dont certains ayant choisi un camp, d’autres non. Ce qui reste certain, c’est que nos impôts à tous ici, au pays des TGV, servent à financer une partie de ce qu’il se passe là-bas. Et que les 100 000 être humains qui sont morts  en Syrie, le sont aussi en partie par les actions et/ou inactions de nos gouvernements, élus par nos soins.

Tenter de chercher à éclairer (à notre échelle) cette affaire, désintoxiquer certaines informations, remettre la situation dans un contexte plus large et moins manichéen que ce qui est donné en pâture aux citoyens, c’est ce que tente de faire Reflets.

Avec toutes les difficultés inhérentes à ce types de sujets. Avec la possibilité de nous tromper, parfois. Mais sans autre vocation que de chercher à décrire la réalité la plus proche de ce qu’elle est, non pas de ce que certains aimeraient qu’elle soit.

 

 

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Source: http://reflets.info/la-syrie-reflets-et-tes-impots/