Plusieurs personnalités politiques européennes de premier plan se sont rendues sur l’île italienne de Lampedusa, présentée comme le symbole d’un continent submergé par les immigrants. Pourtant, le problème vient avant tout d’une incapacité politique à créer des itinéraires sûrs pour les personnes concernées.
Source : Jacobin, Nathan Akehurst, Joe Rabe
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises
La petite île de Lampedusa est en quelque sorte un radeau de sauvetage naturel. Bien qu’appartenant à l’Italie, elle se trouve à une centaine de kilomètres de la côte tunisienne, ce qui en a fait un lieu de débarquement stratégique tout au long de l’histoire – et un abri naturel pour les personnes en quête de sécurité.
La semaine dernière, en un peu plus de vingt-quatre heures, plus de sept mille personnes sont arrivées sur l’île. Bien que les traversées aient déjà atteint des sommets de quelques milliers de personnes, ce nombre est exceptionnellement élevé. En arrivant au terme de leur voyage dans des mers impitoyables, ces gens ont eu de la chance. En 2015, cette route est devenue la plus meurtrière au monde. Mais même après avoir atteint un lieu qu’ils supposaient sûr, il est devenu évident que leur calvaire n’était pas terminé. On a laissé des milliers de personnes dormir dehors en pleine chaleur, avec peu ou pas de nourriture ni d’eau, et beaucoup d’entre elles ont été encerclées et tabassées par la police.