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“Regime change” en Syrie : L’énorme opération Timber Sycamore de la CIA et de l’Arabie Saoudite [New York Times]

Monday 26 September 2016 at 01:15

Important article du New-York Times, très peu repris, que je ressors…

Tout ceci ça va sans dire, mais ça va mieux en le disant, surtout dans un grand média…

Ne PAS laisser des gouvernements faire ceci serait une excellente façon de lutter contre l’islamisme et le terrorisme – plus que changer notre Constitution par exemple… #JeDisÇaJeDisRien

Source : The New York Times, le 23-01-2016.

[Timber Sycamore] Pour le financement des rebelles syriens, les États-Unis sont fortement dépendants de l’argent saoudien

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Washington — Lorsque le Président Obama a secrètement autorisé la Central Intelligence Agency à commencer à armer les combattants rebelles de Syrie en 2013, l’agence d’espionnage savait qu’elle aurait un partenaire disposé à aider à financer l’opération clandestine. C’était le même partenaire sur lequel la CIA s’est appuyée pendant des décennies pour son argent et sa discrétion dans les conflits lointains : le royaume d’Arabie saoudite.

Depuis lors, la CIA et son homologue saoudienne maintiennent un accord inhabituel pour la mission d’entraînement des rebelles, à laquelle les Américains ont donné le nom de code Timber Sycamore. Avec cet accord, selon d’actuels et anciens hauts fonctionnaires, les Saoudiens fournissent à la fois des armes et de grosses sommes d’argent, et la CIA dirige l’entraînement des rebelles au maniement des fusils d’assaut AK-47 et des missiles antichars.

Le soutien aux rebelles syriens n’est que le chapitre en cours d’une relation qui dure depuis des dizaines d’années entre les services d’espionnage d’Arabie saoudite et les États-Unis, une alliance qui a traversé le scandale Iran-Contra, le soutien des moudjahidines contre les Soviétiques en Afghanistan et les combats par procuration en Afrique. Quelquefois, comme en Syrie, les deux pays ont travaillé de concert. D’autres fois, l’Arabie saoudite a simplement signé des chèques, souscrivant aux activités clandestines américaines.

Les secrets du royaume

Des décennies de coopération discrète

Les programmes conjoints d’armement et d’entraînement se poursuivent, auxquels d’autres nations du Moyen-Orient contribuent, alors que les relations entre les États-Unis et l’Arabie saoudite — et la position du royaume dans la région — fluctuent. Les liens traditionnels, pétrole bon marché et géopolitique, qui ont longtemps rapproché les pays se sont desserrés avec le déclin de la dépendance américaine au pétrole étranger et avec les mouvements discrets de l’administration Obama pour un rapprochement diplomatique avec l’Iran.

Et pourtant l’alliance persiste, maintenue à flot sur une mer d’argent saoudien et par une reconnaissance des intérêts propres de chacun. En plus des vastes réserves de pétrole de l’Arabie saoudite et de son rôle de repère spirituel pour le monde musulman sunnite, cette relation ancienne en matière de renseignement aide à comprendre pourquoi les États-Unis ont été réticents à critiquer ouvertement l’Arabie saoudite sur ses violations des droits de l’homme, son traitement des femmes et son soutien à la souche extrême de l’islam, le wahhabisme, qui a précisément inspiré plusieurs des organisations terroristes que combattent les États-Unis. L’administration Obama n’a pas publiquement condamné la décapitation, ce mois-ci, par l’Arabie saoudite, d’un religieux dissident chiite, le cheikh Nimr al-Nimr, qui avait défié la famille royale.

Même si les Saoudiens ont affirmé publiquement contribuer à l’armement de groupes rebelles en Syrie, l’étendue de leur participation à la campagne d’actions clandestines de la CIA et leur soutien financier direct n’ont pas été révélés. Des interviews d’une demi-douzaine responsables américains en poste et à la retraite, et des sources provenant de plusieurs pays du golfe Persique ont permis d’en reconstituer les détails. La plupart se sont exprimés sous couvert d’anonymat parce qu’ils n’étaient pas autorisés à parler du programme.

Dès que l’opération de la CIA a commencé, l’argent saoudien l’a soutenue.

« Ils ont compris qu’ils ont besoin de nous, et nous comprenons que nous avons besoin d’eux, » a déclaré Mike Rogers, originaire du Michigan, ancien membre républicain du Congrès et président du House Intelligence Committee quand l’opération de la CIA a commencé. M. Rogers a refusé de discuter des détails du programme classifié.

Les hauts fonctionnaires n’ont pas révélé le montant de la contribution saoudienne, bien plus importante que celle des autres nations, au programme d’armement des rebelles contre l’armée du président Bachar el-Assad. Mais on estime le coût total de l’armement et de l’entraînement à plusieurs milliards de dollars.

La Maison-Blanche a couvert le financement clandestin par l’Arabie saoudite — et par le Qatar, la Jordanie et la Turquie — à un moment où M. Obama a poussé les États du Golfe à jouer un rôle plus grand dans la sécurité de la région.

Le roi Salmane d’Arabie saoudite et le président Barack Obama en septembre à la Maison-Blanche. Crédits Gary Cameron/Reuters

Les porte-parole de la CIA et de l’ambassade saoudienne à Washington ont refusé tout commentaire.

Quand M. Obama s’est engagé à armer les rebelles au printemps 2013, c’était en partie pour essayer de gagner le contrôle de la mêlée générale dans la région. Les Qataris et les Saoudiens acheminaient des armes en Syrie depuis plus d’un an. Les Qataris avaient même fait entrer des cargaisons de missiles portatifs FN-6 chinois par la frontière turque.

Les efforts saoudiens étaient dirigés par le flamboyant prince Bandar ben Sultan, à l’époque chef du renseignement, qui ordonnait aux espions saoudiens d’acheter des milliers d’AK-47 et des millions de munitions en Europe de l’Est pour les rebelles syriens. La CIA a aidé à obtenir les commandes d’armes pour les Saoudiens, notamment une grosse transaction en Croatie en 2012.

A l’été 2012, un sentiment de liberté s’était répandu le long de la frontière turque avec la Syrie, avec l’acheminement, par les nations du Golfe, d’argent et d’armes à des groupes rebelles — même à certains dont les responsables américains craignaient qu’ils n’aient des liens avec des groupes radicaux comme Al-Qaïda.

La CIA était particulièrement sur la touche durant cette période, autorisée par la Maison-Blanche sous le programme d’entraînement Timber Sycamore à livrer une assistance non létale aux rebelles, mais pas d’armes. À la fin 2012, selon deux anciens hauts responsables américains, David H. Petraeus, alors directeur de la CIA, a sermonné sérieusement les responsables du renseignement de plusieurs nations du Golfe lors d’une rencontre près de la mer Morte en Jordanie. Il leur a reproché d’avoir envoyé des armes en Syrie sans se coordonner entre eux ou avec les agents de la CIA en Jordanie et en Turquie.

Des mois plus tard, M. Obama a donné son accord pour que la CIA commence à armer directement et à entraîner les rebelles à partir d’une base en Jordanie, amendant le programme Timber Sycamore afin d’autoriser l’assistance létale. Selon la nouvelle disposition, la CIA a dirigé l’entraînement, pendant que la Direction générale du renseignement d’Arabie saoudite a fourni l’argent et les armes, dont des missiles antichars TOW.

Les Qataris ont aussi aidé à financer l’entraînement et permis qu’une base qatarienne soit utilisée comme lieu d’entraînement supplémentaire. Mais des responsables américains ont dit que l’Arabie saoudite était de loin la plus grosse contributrice à l’opération.

Alors que l’administration Obama a vu cette coalition comme un argument de vente au Congrès, certains, dont le sénateur Ron Wyden, un démocrate de l’Oregon, ont soulevé la question de savoir pourquoi la CIA avait besoin de l’argent saoudien pour son opération, selon un ancien responsable américain. M. Wyden a refusé tout entretien, mais son bureau a publié une déclaration appelant à plus de transparence. « Les hauts responsables ont déclaré publiquement que les États-Unis essaient d’augmenter les capacités sur le champ de bataille de l’opposition anti Assad, mais ils n’ont pas fourni de détails au public montrant comment cela se passe, quelles agences américaines sont impliquées, ou avec quels partenaires ces agences travaillent », disait le communiqué.

Quand les relations entre les pays concernés par le programme d’entraînement se tendent, il revient souvent aux États-Unis de négocier des solutions. En tant qu’hôte, la Jordanie attend des paiements réguliers des Saoudiens et des Américains. Quand les Saoudiens paient en retard, selon un ancien haut responsable du renseignement, les Jordaniens se plaignent aux responsables de la CIA.

Alors que les Saoudiens ont financé les précédentes missions de la CIA sans engagement, l’argent pour la Syrie vient avec des exigences, ont dit des responsables en poste et à la retraite. « Ils veulent une place à la table et ils veulent pouvoir dicter sera l’ordre du jour », raconte Bruce Riedel, ancien analyste de la CIA et aulourd’hui membre éminent de la Brookings Institution.

Le programme d’entraînement de la CIA est séparé d’un autre programme d’armement des rebelles syriens, un programme que le Pentagone a dirigé et qui s’est terminé depuis. Il était conçu pour entraîner les rebelles à lutter contre les combattants de l’État islamique en Syrie, contrairement au programme de la CIA, qui s’intéresse aux groupes rebelles qui se battent contre l’armée syrienne.

Sur cette photo datant de 2007, le prince Bandar ben Sultan, qui a ordonné à des espions saoudiens d’acheter des milliers de fusils d’assaut AK-47 pour les rebelles syriens. Crédits Hassan Ammar/Agence France-Presse — Getty Images

Même si une alliance du renseignement est au centre du combat en Syrie et a été importante dans la guerre contre Al-Qaïda, une source constante d’irritation des relations américano-saoudiennes est simplement combien de citoyens saoudiens continuent à soutenir des groupes terroristes, disent des analystes.

« Plus l’argumentaire devient, Nous avons besoin d’eux comme partenaires contre le terrorisme, moins il est convaincant, » dit William McCants, ancien conseiller en contre-terrorisme au département d’État et auteur d’un livre sur l’État islamique. « Si c’est simplement une conversation sur la coopération dans le contre-terrorisme, et si les Saoudiens sont une grande partie du problème en premier lieu, alors comment cet argument peut-il convaincre ? »

À court terme, l’alliance reste solide, renforcée par une obligation entre les maîtres de l’espionnage. Le prince Mohammed ben Nayef, ministre de l’Intérieur saoudien qui a pris en charge l’effort d’armement des rebelles syriens du prince Bandar, connaît le directeur de la CIA, John O. Brennan, depuis l’époque où M. Brennan était le chef de la station de l’agence à Riyad dans les années 90. D’anciens collègues disent que les deux hommes restent proches, et le prince Mohammed s’est fait des amis à Washington avec ses actions offensives pour démanteler des groupes terroristes comme Al-Qaïda dans la péninsule arabique.

Le poste qu’occupait autrefois M. Brennan à Riyad est, plus que celui d’ambassadeur, le véritable siège du pouvoir américain dans le royaume. D’anciens diplomates se souviennent que les discussions les plus importantes transitaient toujours par le chef de la station de la CIA.

Des responsables du renseignement en poste et à la retraite, disent qu’il y a toujours un avantage à ce mode de communication : les Saoudiens sont beaucoup plus réceptifs à la critique américaine quand elle est faite en privé, et ce canal secret a fait plus pour orienter le comportement saoudien vers les intérêts de l’Amérique que n’importe quel reproche public.

Les racines de la relation sont profondes. À la fin des années 70, les Saoudiens ont organisé ce que l’on connaissait comme le « Safari Club, » une coalition de nations incluant le Maroc, l’Égypte et la France, qui a dirigé des opérations en Afrique à une époque où le Congrès avait cloué les ailes de la CIA après des années d’abus.

Les groupe des quatre du gouvernement d’Arabie Saoudite

Bref retour sur les personnalités les plus puissantes du royaume et sur leur position pour la succession parfois compliquée.

« Et ainsi, le royaume, avec ces pays, a aidé d’une certaine façon, je le crois, à garder le monde en sécurité à une époque où les États-Unis n’en étaient pas capables », se rappelle le prince Turki Al-Fayçal, un ancien dirigeant du renseignement saoudien, dans un discours à l’université de Georgetown en 2002.

Dans les années 80, les Saoudiens ont aidé à financer les opérations de la CIA en Angola, où les États-Unis ont soutenu les rebelles contre le gouvernement allié aux Soviétiques. Bien que les Saoudiens aient été profondément anticommunistes, la motivation principale de Riyad semblait être de consolider ses liens avec la CIA. « Ils achetaient de la bonne volonté », se rappelle un ancien cadre supérieur du renseignement qui était impliqué dans l’opération.

Dans l’épisode peut-être le plus important, les Saoudiens ont aidé à armer les rebelles moudjahidines pour chasser les Soviétiques hors d’Afghanistan. Les États-Unis ont investi des centaines de millions de dollars chaque année dans la mission, et les Saoudiens s’y sont alignés, au dollar près.

L’argent circulait par un compte suisse géré par la CIA. Dans le livre La Guerre de Charlie Wilson, le journaliste George Crile III décrit comment la CIA s’est arrangée pour que le compte ne rapporte pas d’intérêt, respectant l’interdiction islamique de l’usure.

En 1984, quand l’administration Reagan a cherché de l’aide pour son plan secret de vente d’armes à l’Iran pour financer les rebelles Contras au Nicaragua, Robert C. McFarlane, conseiller en sécurité nationale, a rencontré le prince Bandar, à l’époque ambassadeur saoudien à Washington. La Maison-Blanche a dit clairement que les Saoudiens « gagneraient une quantité de faveurs considérable » en coopérant, s’est rappelé par la suite M. McFarlane.

Le prince Bandar s’est engagé sur un million de dollars par mois pour aider à financer les Contras, en reconnaissance du soutien passé de l’administration aux Saoudiens. La contribution a continué après que le Congrès a coupé le financement des Contras. À la fin, les Saoudiens avaient versé 32 millions de dollars, payés à travers un compte aux îles Caïman.

Lorsque le scandale Iran-Contra a éclaté et les questions sur le rôle des Saoudiens sont survenues, le royaume a gardé ses secrets. Le prince Bandar a refusé de coopérer à l’enquête dirigée par Lawrence E. Walsh, procureur indépendant.

Dans une lettre, le prince a refusé de témoigner, expliquant que « la confiance et le dévouement de notre pays, comme notre amitié, ne sont pas donnés uniquement sur le moment mais sur le long terme. »

C .J. Chivers a contribué à ce reportage.

Source : The New York Times, le 23 janvier 2016.

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

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Lire une analyse dans ce billet

Source: http://www.les-crises.fr/regime-change-en-syrie-l-enorme-operation-timber-sycamore/


[Rencontre] Lundi 26 septembre, avec des lecteurs du blog musulmans

Sunday 25 September 2016 at 05:45

Vu le tour que prend le débat politique (et que je trouve inquiétant – plus le temps passe, plus on sombre décidément dans l’obscurantisme…) je me demande s’il serait possible à quelques lecteurs / lectrices musulman(e)s (ou simplement d’origine musulmane, donc pratiquants, croyants ou convertis ou athées, bref faisant partie de la minorité “visible” pas à la joie dans les déclarations politiques et médiatiques actuelles. Ceci étant personnes d’origine africaine ou asiatique ou autres se sentant parfois discriminés bienvenus aussi…) de venir me rencontrer pour discuter entre nous de leur vécu, de leurs visions, de leurs analyses, de leurs craintes, à une époque où la parole leur est de plus en plus fermée. J’en ferai ici un petit compte-rendu. Je compte vraiment sur vous.

L’idée serait d’être une bonne dizaine environ, et de prendre un verre le lundi 26 septembre à partir de 19h30, dans le centre de Paris.

Inscrivez-vous en l’indiquant en commentaire…

En espérant vous y croiser…

Amitiés

Olivier Berruyer

EDIT : P.S. comme on m’a fait la remarque, quand j’ai parlé de “Rencontre sans blancos” pour les inscriptions, c’est un clin d’oeil à Valls – en espérant qu’on puisse faire encore un peu de second degré… 🙂
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EDIT : tiens, l’élite intellectuelle du FN nous parle – merci Quentin Lamotte :

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(le mot “sans blancos” est bien de moi, mais ce n’est pas ça le souci, vous aurez compris…)

Cela confirme bien tout l’intérêt de cette rencontre – car oui, je rencontre encore qui je veux, quand je veux, comme je veux, que je sache…

C’est d’ailleurs tout le sujet. Moi, je comprends très bien qu’on ne veuille pas voir de burkini. Mais il faut arriver à prendre du recul (et c’est difficile) pour bien saisir le fond du problème, à savoir ici : peut-on s’habiller comme on veut sur un plage (en topless, en tee shirt, en burkini, en duvet…), ou faut il une loi (et changer la Constitution pour cela, on l’a proposé !) pour l’interdire ? Et vous notez bien que, quand on accepte ce recul d’une Liberté fondamentale, vous notez qu’on a très vite : “Il faut vous interdire de donner tel prénom à votre enfant.” Et on voit que, pour les mêmes, il faut commencer à régenter de près qui vous rencontrez, dans quelles conditions etc.

Donc ne vous trompez pas de débat, et protégez au maximum les libertés de l’Autre (surtout s’il est différent, et surtout si vous n’aimez pas ce qu’il fait), car sinon on viendra rapidement réduire vos propres Libertés... CQFD

Bref, j’ai donc bien désormais “l’extrême-droite de droite” et “l’extrême-droite de gauche”  aux basques, je ne change donc pas de cap…   🙂

(je ne suis pas là pour faire de la politique sur ce blog, et n’en ferai pas – nous ne soutenons personne -, mais en l’espèce comme on me cherche… Je suis d’ailleurs fasciné par tous ces gens qui viennent ici chercher des coups, mais bon, chacun son truc… Et comme j’aime bien faire plaisir, en voilà donc… : )

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Source: http://www.les-crises.fr/rencontre-lundi-26-septembre-avec-des-lecteurs-du-blog-musulmans/


[Vidéo] Horizon – La France a peur : le syndrome du grand méchant monde

Sunday 25 September 2016 at 01:15

Source : Youtube, Horizon, 11-11-2015

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Criminalité, délinquance, violence, maladie, immigration, chômage… Il semble qu’on ait toutes les raisons d’avoir peur! Mais d’où vient ce sentiment de danger, d’insécurité? De notre propre expérience?
“Le syndrome du grand méchant monde” est une expression forgée par George Gerbner, expression mettant en avant l’idée que le contenu homogène et répété des images à la télévision augmente notre méfiance, engendre de la peur.
Dans cet épisode, Gull se propose d’étudier cette hypothèse en se recentrant sur les journaux télé et autres reportages.

Nous avons indiqué nos sources et références utilisées dans la vidéo en bas de page de l’article de la video: http://hackingsocialblog.wordpress.co…

Pour aller plus loin, n’hésitez pas à faire un tour sur le blog du hacking social où vous retrouverez tous nos articles:
http://hackingsocialblog.wordpress.com/

Source : Youtube, Horizon, 11-11-2015

Source: http://www.les-crises.fr/video-horizon-la-france-a-peur-le-syndrome-du-grand-mechant-monde/


Guerre en Libye : un rapport parlementaire britannique accable Sarkozy et Cameron, par Paul Aveline

Sunday 25 September 2016 at 00:59

Source : BFM, Paul Aveline, 14-09-2016

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Cinq ans après l’intervention militaire qui a plongé la Libye dans le chaos, les parlementaires britanniques étrillent les principaux responsables de l’opération: David Cameron et Nicolas Sarkozy.

Source: http://www.les-crises.fr/guerre-en-libye-un-rapport-parlementaire-britannique-accable-sarkozy-et-cameron-par-paul-aveline/


L’empire immobilier de Tony et Cherie Blair est estimé à 32 millions d’euros

Sunday 25 September 2016 at 00:50

Source : The Guardian, le 14/03/2016

L’ancien Premier ministre, sa femme et ses enfants sont officiellement propriétaires d’au moins 10 maisons et 27 appartements, dont certains se trouvent au centre de Londres.

La maison de Tony Blair dans le Buckinghamshire. Photo : John O'Reilly/Rex/Shutterstock

La maison de Tony Blair dans le Buckinghamshire. Photo : John O’Reilly/Rex/Shutterstock

Hilary Osborne

Le 14 mars 2016

Comme beaucoup de parents qui ont tiré profit de la hausse de l’immobilier des trois dernières décennies, Cherie et Tony Blair ont pu aider leurs enfants à acheter leur premier logement. Cependant, contrairement à beaucoup de parents, cette aide est allée jusqu’à offrir à leur progéniture des biens de plusieurs millions.

Depuis qu’ils ont acheté une maison de 30 000 livres (36 000 euros) dans l’ancienne circonscription de Tony, à Sedgefield, en 1983, les Blair ont bâti un empire immobilier estimé à 27 millions de livres (32 millions d’euros). L’ancien Premier ministre, qui a été en fonctions lors d’une période pendant laquelle 70% des ménages étaient propriétaires de leur logement, s’est mis, depuis son départ de Downing Street, à acheter, avec sa famille, de plus en plus de propriétés.

Les Blair ont vendu, en 2009, la maison de Sedgefield pour 275 000 livres (330 000 euros), mais la famille est officiellement propriétaire d’au moins 10 maisons et 27 appartements, et leurs trois enfants les plus âgés ont chacun leur nom sur au moins un acte de propriété.

Alors que les jeunes gens de leur génération doivent de plus en plus se contenter de louer, les enfants Blair possèdent chacun un logement au centre de Londres, à une encablure de la maison géorgienne de Connaught Square que l’ancien Premier ministre a achetée en quittant Downing Street. Cette propriété à laquelle s’ajoute une maison située à l’arrière, est estimée à plus de 8,5 millions de livres (plus de 10 millions d’euros), plus du double du prix payé par l’ancien Premier ministre en 2004.

Propriété de Tony Blair et de sa famille. Photo : Linda Nylind pour le Guardian

Propriété de Tony Blair et de sa famille. Photo : Linda Nylind pour le Guardian

a fille du couple, Kathryn, une avocate d’environ 25 ans, est seule propriétaire d’une “mews house” [ancienne écurie transformée en logement, NdT] près de Marylebone, que la famille aurait achetée au nom de Cherie pour 1,2 million de livres (1,45 million d’euros) en 2014. L’acte de propriété de la maison a été enregistré au nom de Kathryn l’année suivante et il n’y aurait pas eu de droits de mutation puisqu’il s’agissait d’un cadeau. Cette maison est entièrement payée, et en dépit des récents fléchissements dans la tranche supérieure du marché immobilier, il y a bien des chances que Kathryn ferait une plus-value si elle la vendait. Selon le site immobilier Zoopla, la maison vaut plus de 1,4 million de livres (1,7 million d’euros).

La maison de Kathryn donne sur celle de son frère aîné Euan, ancien cadre de la banque d’investissement Morgan Stanley et, d’après la rumeur, futur homme politique. Sa maison de six chambres a été achetée en 2013 et enregistrée à son nom et à celui de Cherie. Décrite par les agents immobiliers, à l’époque, comme « une propriété rénovée, superbe, un bien rare sur le marché » dans le cœur de « Marylebone Village », elle a été vendue pour 3,625 millions de livres (4,35 millions d’euros) et, trois ans plus tard, elle est estimée entre 4,5 et 5 millions de livres (entre 5,4 et 6 millions d’euros).

Cherie est aussi copropriétaire, avec Kathryn, d’une maison dans le Buckinghamshire, près de la maison de campagne de la famille. Cette propriété de quatre chambres a été, au départ, achetée pour 600 000 livres (720 000 euros) par Cherie et la sœur de Tony, Sarah. Elle était évaluée à 700 000 livres (840 000 euros) en septembre 2013 quand Sarah a cédé la place à Kathryn sur le titre de propriété. Un mois plus tard, cette maison était à louer pour 2500 livres (3000 euros) par mois soit 30 000 livres (36 000 euros) par an. Elle avait été achetée en partie meublée et, pour les agents, elle était « dans un état exceptionnel, avec des prestations de haute qualité ».

Selon le cadastre, les biens du Buckinghamshire ont augmenté de 27% depuis l’achat de la maison, donc cette maison pourrait valoir maintenant dans les 753 000 livres (900 000 euros). Comme elle a été payée comptant, il n’a pas dû y avoir de droits de mutation.

En plus de sa maison, Euan a des parts dans d’autres propriétés. Il est, avec Cherie, directeur de Oldbury Residential qui a une gamme d’appartements pour investisseurs à Manchester et Stockport. D’après les livres de la société, Cherie et Euan ont chacun 50% des parts de Oldbury Residential, qui a acheté 27 appartements avec des emprunts hypothécaires de la Lloyds bank, pour un total de 2,2 millions de livres (2,6 millions d’euros).

Un appartement d’une rue où Oldbury Residential possède 10 propriétés est à louer pour 650 livres (780 euros) par mois, tandis que d’autres dans les mêmes immeubles de Stockport se louent pour 500 livres (600 euros) par mois. Donc 27 appartements loués chacun à 500 livres par mois peuvent rapporter 13 500 livres (16 000 euros) par mois ou 162 000 livres par an.

Une des maisons londoniennes des Blair. Photo : Linda Nylind pour le Guardian

Une des maisons londoniennes des Blair. Photo : Linda Nylind pour le Guardian

La société Oldbury vient de faire de nouvelles acquisitions, trois appartements à Stockport achetés à l’automne 2015 pour 75 000 livres (90 000 euros) chacun, qui ont l’air de bonnes affaires, un appartement de deux pièces se louant couramment dans cet immeuble à 500 livres par mois, soit un rapport de 8% sur l’investissement initial.

Le deuxième fils des Blair, Nicolas, dit Nicky, qui travaille dans le monde du football comme agent, possède une maison géorgienne dans le centre de Londres. Cette propriété de trois chambres a été achetée pour 1,35 million de livres (1,6 million d’euros) en septembre 2015 et, tout comme les autres maisons achetées par la famille, elle a été rénovée. Un permis de construire pour une extension d’un étage a été délivré après la vente. D’après le site immobilier Zoopla, elle vaut 2 millions de livres (2,4 millions d’euros) et peut se louer à 6900 livres (8300 euros) par mois.

Selon les titres de propriété de certains des biens, ceux-ci ne deviendront pas automatiquement la propriété de l’autre propriétaire si l’un meurt, donc les propriétés en copropriété sont, en partie, soumises à des droits de succession. Cependant, les biens qui ont été donnés ne seront pas soumis à impôts jusqu’à sept ans après la date de mutation. Il devrait y avoir des impôts à payer sur les bénéfices au moment de la mutation si la part de la propriété qui est donnée vaut plus que ce qu’on l’a payée à l’origine.

Cherie représente, professionnellement, un groupe de propriétaires décidés à s’attaquer au gouvernement. Ils s’inquiètent en effet de projets qui visent à diminuer la réduction d’impôt au titre des intérêts sur les prêts hypothécaires. À partir d’avril 2017, les propriétaires verront se réduire le montant des intérêts qu’ils peuvent déduire de leur revenu locatif : il y aura, en effet, un taux forfaitaire de 20%. Cette mesure ne touchera pas les propriétaires constitués en société, les propriétés d’Oldbury Residential y échapperont donc.

C’est l’augmentation attendue du droit de timbre sur les résidences secondaires qui pourrait conduire la famille Blair à réfléchir à deux fois à l’opportunité de faire davantage d’acquisitions. La majoration de trois pour cent en plus des taxes ordinaires va s’ajouter au coût de toutes les résidences secondaires achetées par des particuliers. Comment cette mesure va-t-elle avoir une incidence sur des sociétés comme Oldbury, cela n’est pas encore très clair, même si le budget de mercredi devrait apporter des précisions. On saura peut-être si les sociétés vont échapper à des impôts supplémentaires sur toutes les acquisitions ou seulement sur les acquisitions en grandes quantités.

Lors de la délibération, on a laissé entendre que ceux qui achètent 15 propriétés en même temps pourraient échapper à cette majoration : ainsi les Blair pourraient-ils songer à acheter à nouveau en grandes quantités, dans le nord-ouest de l’Angleterre pour augmenter leur offre. Le budget devrait aussi apporter des précisions sur la façon dont ces taxes viseront les parents qui achètent des biens avec leurs enfants. À l’origine, les parents devaient payer s’ils étaient copropriétaires, mais des experts fiscaux ont demandé au gouvernement de repenser ce projet.

Source : The Guardian, le 14/03/2016

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

Source: http://www.les-crises.fr/lempire-immobilier-de-tony-et-cherie-blair-est-estime-a-32-millions-deuros/


Revue de presse mixte de fin d’été

Saturday 24 September 2016 at 03:10

Pour la reprise, une revue d’articles, francophones comme anglophones, collectés en juillet-août. Nous sommes toujours à la recherche de volontaires pour participer à la sélection d’articles pour les revues. Pour nous rejoindre, il vous suffit de disposer d’un peu de temps et de vous inscrire via le formulaire de contact du blog. Bonne lecture.

Source: http://www.les-crises.fr/revue-de-presse-mixte-de-fin-dete/


Et voici le « faucon » Hillary

Saturday 24 September 2016 at 03:00

Source : New Republic, le 07/06/2016

David McNew/Getty Images

David McNew/Getty Images

En s’attaquant à l’imprudence de Donald Trump, Clinton s’est trouvée associée à la critique néoconservatrice du président Obama.

Par Jeet Heer | 7 juin 2016

Mardi dernier, dans son discours donné à San Diego sur la politique étrangère « dangereusement incohérente » de Donald Trump, Hillary Clinton a porté un coup décisif à son adversaire Républicain présumé, le mettant sur la défensive et rassurant les Démocrates qui craignaient que Clinton ne puisse pas avoir le courage de se mesurer à Trump. Pourtant, alors que Clinton a qualifié le comportement imprudent et les préférences de politique générale de Trump avec beaucoup d’agressivité et de mordant, les libéraux ont de bonnes raisons de s’inquiéter de l’alternative offerte par Clinton.

Tandis qu’elle se présente elle-même comme l’héritière de Barack Obama et met en avant la fermeté du Président pour donner le feu vert au raid pour tuer Oussama ben Laden, Clinton a également adressé un message clair pour dire qu’elle était, pour de très nombreux points, proche des critiques d’Obama envers les faucons néoconservateurs. Le contraste entre Obama et Clinton était souligné par le discours de politique étrangère du Président qu’il avait prononcé un peu plus tôt ce jour-là, discours qui abordait les mêmes thèmes mais avec une différence frappante dans le ton et la teneur. Les deux discours se devaient d’être complémentaires, mais il y avait suffisamment de différences significatives pour rendre évident le fait que Clinton se dirige vers une présidence beaucoup plus « faucon ».

Obama et Clinton ont affiché, tous les deux, la même position envers Trump (son nom n’a pas été mentionné par Obama mais c’était clair dans les sous-entendus). Tous les deux se prononcèrent contre la vision pessimiste de Trump sur le déclin des États-Unis et affirmèrent que l’Amérique restait une grande puissance et un pilier essentiel pour le maintien de l’ordre international. Mais, en parcourant le discours d’Obama, on percevait une mise en garde contre les dangers d’une politique expansionniste et également une tentative pour tirer une simple leçon des guerres perdues au Vietnam et en Irak : le pays se doit d’être prudent dans l’utilisation de la force militaire.

Les thèmes de la prudence et de la coopération internationale, qui étaient nettement absents du discours de Clinton, semblaient être partout dans celui d’Obama :

Bien évidemment, gouverner avec sagesse signifie aussi résister à la tentation d’intervenir militairement chaque fois qu’il y a un problème ou une crise dans le monde. L’Histoire est jonchée de ruines d’empires ou de nations qui se sont agrandis démesurément, épuisant leur pouvoir et leur influence. C’est la raison pour laquelle nous devons suivre une voie plus sensée. Comme nous l’avons vu au Vietnam ou en Irak, la plupart du temps, le plus grand préjudice porté à la crédibilité américaine arrive quand nous voulons en faire trop, quand nous ne réfléchissons pas aux conséquences de toutes nos actions. Et, ainsi, nous devons retenir l’enseignement de notre Histoire. Et cela signifie aussi que nous devons veiller à nos hommes et à nos femmes en uniforme…

Et on est leader, non pas en imposant sa volonté aux autres nations, mais en travaillant avec eux en tant que partenaires ; en traitant les autres pays et leurs populations avec respect et non pas en leur faisant la morale. Et ce n’est pas uniquement parce que cela doit être ainsi : c’est dans notre propre intérêt. Ainsi, les pays seront plus enclins à travailler avec nous et, au bout du compte, cela accroît notre sécurité.

L’insistance d’Obama pour que l’armée soit la solution de dernier recours montre bien la défense explicite d’une politique sur laquelle lui et Hillary Clinton ne sont pas d’accord, politique concernant la Syrie. « Ma décision de ne pas frapper la Syrie après l’utilisation d’armes chimiques a été contestée par certains à Washington, » explique Obama. « Mais, parce que nous avons saisi l’option diplomatique, appuyée par la menace de notre armée, des nations se sont unies et nous avons réalisé beaucoup plus que ce que nous aurions pu faire avec des frappes militaires : la totalité des armes chimiques stockées par la Syrie a été éliminée avec succès. » Bien sûr, Clinton était partisane d’une plus large intervention militaire en Syrie.

Enfin, Obama s’est enorgueilli d’avoir pris l’initiative du rapprochement vers Cuba et vers le Vietnam, activités diplomatiques que Clinton n’a pas mentionnées, même si elle pouvait prétendre à un certain mérite en tant que Secrétaire d’État d’Obama.

L’axe principal du discours d’Obama était, selon ses propres termes, les avantages de l’utilisation de « la diplomatie, pas la guerre ». Le discours de Clinton a pris une approche très différente. Elle a efficacement critiqué l’inconstance de Trump, mais elle l’a opposé à sa détermination inébranlable et non pas à ses compétences diplomatiques. Lorsqu’il s’est agi de parler d’autres nations, son refrain invariable était qu’elle était suffisamment forte pour les faire plier à la volonté de l’Amérique ; rien sur les inquiétudes d’Obama sur les dangers de « donneur de leçons » aux autres pays.

Quand bien même elle aurait pu s’enorgueillir du succès diplomatique de l’accord nucléaire avec l’Iran, Clinton l’a encadré de termes militaires, assurant à ses auditeurs qu’elle utiliserait la force militaire si l’accord était violé : « Maintenant, nous devons faire respecter rigoureusement cet accord. Et comme je l’ai déjà dit à maintes reprises, notre approche doit être “méfiance et vérification”. Le monde doit comprendre que les États-Unis agissent avec fermeté si nécessaire, y compris par des actions militaires, pour empêcher l’Iran d’obtenir une arme nucléaire. »

Parfois, Clinton s’est trouvée plus à droite que Donald Trump. Ainsi, elle a critiqué Trump pour avoir soi-disant dit « qu’il va rester neutre sur la sécurité d’Israël. » En fait, ce que Trump avait promis, c’était d’être un intermédiaire honnête entre les Israéliens et les Palestiniens dans les négociations de paix, une position également adoptée par Bernie Sanders et conforme à l’opinion traditionnelle en matière de politique étrangère américaine. Clinton a dit que Trump avait trop tendance à aller dans le sens de la Russie et de la Chine, en opposition à sa politique d'”affrontement” avec ces pays.

Pour couronner le tout, Clinton a répété les références aux États-Unis comme un pays « exceptionnel ». « Je crois de tout mon cœur que l’Amérique est un pays exceptionnel, » a déclaré Clinton. Elle a ajouté plus tard, « le réseau américain d’alliés fait partie de ce qui nous rend exceptionnel. »

L’utilisation du mot « exceptionnel » était clairement un coup de sifflet destiné aux néoconservateurs qui ont souvent critiqué Obama pour sa prétendue aversion à l’idée de « l’exceptionnalisme américain » et de l’indifférence supposée au déclin à long terme de l’Amérique. Attirer les néo-conservateurs est un jeu politique intelligent pour Clinton. Beaucoup d’entre eux ont franchement peur des aberrations sur la politique étrangère de Trump et sont réceptifs à voter pour Clinton. Bien que peu nombreux, les néoconservateurs pourraient tirer vers eux un plus grand ensemble de Républicains qui se sentent en décalage avec le Trumpisme.

Si le but des discours d’Hillary Clinton est de gagner sur la droite, cela a clairement marché. Elle a attiré des critiques dithyrambiques de nombreux experts conservateurs. Noah Rothman, qui écrit dans National Review, l’a saluée comme « un défenseur de l’héritage de Ronald Reagan ». Dans le Washington Post, Jennifer Rubin a soutenu : « En somme, son but était de peindre Trump comme une menace pour le pays et elle-même comme un dirigeant posé et expérimenté. Elle a atteint son premier but, et à la surprise de beaucoup de ses détracteurs, a marqué un point de poids contre eux. Cela devrait réconforter des millions de Républicains et d’indépendants qui ne peuvent pas se résoudre à voter pour Trump. » Ces sentiments ont été largement repris à droite.

Mais cela devrait inquiéter les libéraux qui ont soutenu la politique étrangère d’Obama ou qui sont à gauche du président. Dans son discours de San Diego, Clinton n’a assimilé aucune des leçons de la guerre en Irak. A l’écouter, on pouvait conclure qu’élue présidente elle utiliserait plus facilement la force militaire à grande échelle qu’Obama. Alors que la primaire touche à sa fin, les libéraux font face à la sombre réalisation que la seule alternative à l’isolationnisme de Trump est le libéralisme va-t-en guerre de Clinton qui a plus en commun avec le néoconservatisme qu’avec la doctrine de prudente retenue d’Obama.

Source : New Republic, le 07/06/2016

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

Source: http://www.les-crises.fr/et-voici-le-faucon-hillary-par-jeet-heer/


Bertrand Russell sur Lénine

Saturday 24 September 2016 at 02:50

Source : The Virginia Skeptic

Extrait de LENINE, TROTSKY ET GORKY

Lequel est extrait de La pratique et la théorie du Bolchévisme par Bertrand Russel.

 

Peu après mon arrivée à Moscou j’ai eu une conversation d’une heure avec Lénine en anglais, qu’il parle assez bien. Un interprète était présent, mais ses services furent rarement requis. Le bureau de Lénine est très dépouillé ; il contient un grand bureau, quelques cartes sur les murs, deux bibliothèques, une chaise confortable pour les visiteurs et deux ou trois chaises ordinaires de plus. Il est évident qu’il n’a aucun amour pour le luxe ni même pour le confort. Il est très amical et apparemment simple, sans la moindre trace de dédain.

Si on le rencontrait sans savoir qui il est, on ne pourrait se douter qu’il possède un tel pouvoir ou même qu’il est quelqu’un d’important. Je n’ai jamais rencontré de personnage aussi dépourvu de suffisance. Il regarde ses visiteurs très attentivement et plisse un œil, ce qui donne l’impression d’augmenter, de façon inquiétante, le pouvoir pénétrant de l’autre. Il rit beaucoup ; d’abord son rire paraît simplement amical et gai, mais progressivement j’en suis venu à le sentir plutôt sinistre. Il est dictatorial, calme, incapable de crainte, extraordinairement exempt d’arrivisme, une théorie incarnée. La conception matérialiste de l’Histoire est, semble-t-il, son élément vital. Il ressemble à un professeur dans son désir de faire comprendre cette théorie et dans sa fureur envers ceux qui ne la comprennent pas ou ne la partagent pas ; de même que, dans son amour de l’explication, j’ai eu l’impression qu’il détestait bien des gens et qu’il était un aristocrate intellectuel. […]

Quand je suggérai que les changements possibles en Angleterre pouvaient être réalisés sans effusion de sang, il rejeta ma suggestion comme invraisemblable. J’ai eu l’impression d’un manque de connaissances ou d’imagination concernant la Grande-Bretagne. En effet la tendance entière du marxisme s’oppose à l’imagination psychologique, puisqu’il attribue tout, dans la politique, aux causes purement matérielles.

Je lui demandai ensuite s’il pensait possible d’établir solidement et totalement le communisme dans un pays à si grande majorité de paysans. Il admit que c’était difficile et a ri sur l’échange de nourriture contre du papier que le paysan est contraint de faire ; l’inutilité du papier russe lui a semblée comique. Mais il m’a dit – ce qui est sans doute vrai – que les choses s’arrangeraient d’elles-mêmes quand il y aurait des marchandises à offrir aux paysans. Pour cela il pense en partie à l’électrification dans l’industrie qui, dit-il, est une nécessité technique en Russie, mais prendra dix ans pour être terminée. Il a parlé avec enthousiasme, comme tous le font, du grand plan pour produire de l’électricité au moyen de la tourbe. Bien sûr, il comptait sur la levée du blocus comme le seul remède radical ; mais il n’était pas très optimiste sur son achèvement total ou permanent autrement que par des révolutions dans d’autres pays. La paix entre la Russie bolchevique et les pays capitalistes, a-t-il dit, sera toujours précaire. L’Entente pourrait être amenée à conclure la paix en raison de la lassitude et de ses dissensions internes, mais il demeurait convaincu que la paix serait de courte durée. J’ai trouvé en lui, comme dans presque tous les leaders communistes, beaucoup moins d’ardeur pour la paix et la levée du blocus que dans notre délégation. Il croit que rien d’important ne peut être réalisé sans la révolution mondiale et l’abolition du capitalisme ; je présume qu’il a considéré la reprise de commerce avec des pays capitalistes comme un simple palliatif d’un intérêt douteux.

Il décrivit la tension entre paysans riches et paysans pauvres et la propagande du gouvernement adressée à ces derniers contre les premiers qui conduisait à des actes de violence qu’il semblait trouver amusants. Il parla comme si la dictature à l’égard du paysan devait continuer longtemps, en raison de l’attirance du paysan pour le libre-échange. Il dit qu’il connaissait des statistiques (ce que je peux croire) disant que les paysans ont eu plus de nourriture ces deux dernières années qu’ils n’en avaient jamais eu. “Et pourtant ils sont contre nous,” a-t-il ajouté un peu amer. Je lui demandai sa réponse aux critiques selon lesquelles, dans son pays, il n’avait instauré que la propriété paysanne, et non le communisme ; il répondit que ce n’était pas tout à fait la vérité, mais ne précisa pas ce qu’était la vérité.

La dernière question que je lui posai était si la reprise du commerce avec les pays capitalistes, si elle avait lieu, ne créerait pas des centres d’influence capitaliste, et ne rendrait pas la préservation du communisme plus difficile. Il me semblait que les communistes les plus ardents pourraient bien redouter les relations commerciales avec le monde extérieur, comme conduisant à une infiltration d’hérésie, et rendant le maintien du système en place presque impossible. Je voulais savoir s’il avait un tel sentiment. Il admit que le commerce créerait des difficultés, mais estima qu’elles seraient inférieures à celles de la guerre. Il rappela que, deux ans auparavant, ni lui ni ses camarades ne pensaient pouvoir survivre à l’hostilité du monde. Il attribue leur survie aux jalousies et aux intérêts divergents des différents pays capitalistes, ainsi qu’à la puissance de la propagande bolchevique. Les Allemands, dit-il, avaient ri lorsque les bolcheviques prétendirent lutter contre les armes avec des tracts, mais l’Histoire avait prouvé que les tracts étaient tout aussi puissants. Je ne pense pas qu’il reconnaisse que les partis Travailliste et Socialiste ont eu un rôle quelconque en la matière. Il ne semble pas conscient de ce que l’attitude du Parti Travailliste Britannique a fait beaucoup pour empêcher une guerre de grande ampleur contre la Russie, puisqu’il n’a laissé au gouvernement que la possibilité d’actions clandestines, qui puissent être niées sans mensonge trop flagrant.

Je pense que si je l’avais rencontré sans savoir qui il était, je n’aurais pas deviné qu’il était un grand homme ; il m’a frappé comme étant trop opiniâtre et étroitement orthodoxe. Sa force vient, je pense, de son honnêteté, son courage, sa foi inébranlable – foi religieuse dans l’évangile marxiste, qui remplace l’espérance du paradis des martyrs chrétiens, sauf qu’elle est moins égoïste. Il a aussi peu d’amour de la liberté que les chrétiens qui souffrirent sous Dioclétien, et ripostèrent quand ils acquirent le pouvoir. Peut-être que l’amour de la liberté est incompatible avec la croyance de tout cœur dans une panacée pour tous les maux de l’humanité. Si oui, je ne peux que me réjouir de la colère sceptique du monde occidental.

J’étais communiste en arrivant en Russie ; mais le contact avec ceux qui ne connaissent pas le doute a intensifié considérablement mes propres doutes, non quant au communisme en soi mais dans la sagesse de s’en tenir à une croyance si fermement  que, pour elle, des hommes sont prêts à infliger la misère généralisée.

Source : The Virginia Skeptic

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

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“Pourquoi je ne suis pas communiste”

Source : Richard Geib’s Personal Website

Par Betrand Russell

russell

“Je suis dans l’incapacité totale de comprendre comment il est arrivé que certaines personnes à la fois humaines et intelligentes aient pu trouver quoi que ce soit d’admirable dans le vaste camp d’esclaves produit par Staline.”

En ce qui concerne toute doctrine politique, il y a deux questions à se poser : (1) ses principes théoriques sont-ils fondés ? (2) Sa mise en pratique est-elle susceptible d’augmenter le bonheur humain ? Pour ma part, je pense que les principes théoriques du communisme sont faux, et je pense que ses maximes pratiques sont de nature à produire une augmentation incommensurable de la misère humaine.

Les fondements théoriques du communisme sont pour la plupart dérivés de Marx. Mes objections à Marx sont de deux sortes : l’une, qu’il avait la tête embrouillée ; et l’autre, que sa pensée a été presque entièrement inspirée par la haine. La doctrine de la plus-value, qui est censée démontrer l’exploitation des salariés sous le capitalisme, a abouti à : (a) accepter subrepticement la doctrine malthusienne de la population, bien que Marx et tous ses disciples la contestent explicitement ; (b) appliquer la théorie de Ricardo de la valeur aux salaires, mais pas aux prix des articles manufacturés. Marx est tout à fait satisfait du résultat, non parce qu’il est en conformité avec les faits ou parce qu’il est logiquement cohérent, mais parce qu’il réussit à éveiller la fureur chez les salariés. La doctrine de Marx selon laquelle tous les événements historiques ont été motivés par des conflits de classe est une extrapolation épidermique et fausse à toute l’histoire mondiale de certaines caractéristiques importantes en Angleterre et en France il y a une centaine d’années. Sa conviction qu’il existe une force transcendante appelée Matérialisme Dialectique régissant l’histoire indépendamment des volontés humaines est une pure mythologie. Ses erreurs théoriques, cependant, ont peu d’importance sinon du fait que, comme Tertullien et Carlyle, son principal désir était de voir ses ennemis punis, sans se soucier de ce qui arrive à ses amis dans le processus.

La doctrine de Marx était déjà mauvaise, mais les développements qu’elle a subis sous Lénine et Staline la rendirent encore pire. Marx avait enseigné qu’il y aurait une période de transition révolutionnaire après la victoire du prolétariat dans une guerre civile et que, pendant cette période, le prolétariat, conformément à la pratique habituelle après une guerre civile, priverait ses ennemis vaincus du pouvoir politique. Cette période devait être celle de la dictature du prolétariat. Il ne faut pas oublier que, dans la vision prophétique de Marx, la victoire du prolétariat devait venir après qu’il ait grandi pour devenir la vaste majorité de la population. La dictature du prolétariat donc, telle que conçue par Marx, n’a pas été essentiellement anti-démocratique. Dans la Russie de 1917, cependant, le prolétariat représentait un petit pourcentage de la population, la grande majorité étant des paysans. Il a été décrété que le parti bolchevique était dépositaire de la conscience de classe du prolétariat, et qu’un petit comité de ses dirigeants était dépositaire de la conscience de classe du parti bolchevique. La dictature du prolétariat aboutit ainsi à être la dictature d’un petit comité, et, finalement, d’un seul homme – Staline. En tant que seul prolétaire conscient, Staline a condamné des millions de paysans à la mort par la famine et des millions d’autres au travail forcé dans les camps de concentration. Il alla même jusqu’à décréter que les lois de l’hérédité seraient désormais différentes de ce qu’elles étaient, et que le noyau cellulaire obéirait aux décrets soviétiques au lieu d’obéir à ce prêtre réactionnaire, Mendel. Je suis dans l’incapacité totale de comprendre comment il est arrivé que certaines personnes à la fois humaines et intelligentes puissent trouver quoi que ce soit d’admirable dans le vaste camp d’esclaves produit par Staline.

Je me suis toujours trouvé en désaccord avec Marx. Ma première critique hostile a été publiée en 1896. Mais mes objections au communisme moderne vont plus loin que mes objections à Marx. C’est l’abandon de la démocratie que je trouve particulièrement désastreux. Une minorité appuyant ses pouvoirs sur les activités de la police secrète est vouée à être cruelle, oppressive et obscurantiste. Les dangers du pouvoir irresponsable parvinrent à être généralement reconnus au cours des XVIIIe et XIXe siècles, mais certains ont oublié tout ce qui a été douloureusement appris pendant les jours de la monarchie absolue, et sont retournés à ce qu’il y avait de pire au Moyen Age avec l’étrange illusion d’être à l’avant-garde du progrès.

Il existe des signes qu’au cours du temps le régime russe deviendra plus libéral. Mais, bien que cela soit possible, c’est très loin d’être certain. En attendant, tous ceux qui apprécient non seulement l’art et la science, mais une quantité suffisante de pain et la délivrance de la crainte qu’un mot imprudent de leurs enfants à un instituteur puisse les condamner aux travaux forcés dans un désert de Sibérie, doivent faire ce qui est en leur pouvoir pour préserver dans leur propre pays une manière de vivre moins servile et plus prospère.

Certains, opprimés par les maux du communisme, arrivent à la conclusion qu’une guerre mondiale est le seul moyen efficace de les combattre. Je pense que c’est une erreur. À une autre époque, une telle politique eût été possible, mais maintenant la guerre est devenue si terrible et le communisme si puissant que personne ne peut dire ce qui resterait après une guerre mondiale, et ce qui en résulterait serait probablement au moins aussi mauvais que le communisme. Cette prédiction ne repose pas sur les effets inévitables des destructions massives par les bombes à hydrogène et au cobalt et peut-être les maladies volontairement propagées. La façon de lutter contre le communisme n’est pas la guerre. Ce qui est nécessaire, en complément de ces armements en tant que dissuasion des communistes d’attaquer l’Occident, est une diminution des motifs de mécontentement dans les régions les moins prospères du monde non-communiste. Dans la plupart des pays d’Asie, il y a une pauvreté abjecte que l’Occident doit atténuer autant qu’il est en son pouvoir de le faire. Il y a aussi une grande amertume causée par les siècles d’insolente domination européenne en Asie. Cela devrait être traité par une combinaison de tact patient et d’engagements décisifs de renoncer aux reliques de la domination blanche telle qu’elle survit en Asie. Le communisme est une doctrine prenant sa source dans la pauvreté, la haine et les conflits. Sa propagation ne peut être stoppée qu’en diminuant l’emprise de la pauvreté et de la rancune.

Texte provenant de Portraits de mémoire, publié en 1956

Source : Richard Geib’s Personal Website

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

Source: http://www.les-crises.fr/bertrand-russell-sur-lenine/


[Entraide 3] Très urgent : Aide Twitter / Monteur vidéo ce WE

Saturday 24 September 2016 at 00:01

Bonjour

Si nous avons évidemment besoin de quelques moyens financiers pour faire vivre le site (merci à ceux qui ont donné hier, c’est très encourageant !), nous avons AUSSI besoin d’aide opérationnelle. Nous comptons donc sur vous…

Aide Twitter

Il me faut vraiment 4 ou 5 personnes avec un peu de temps pour twitter des articles… Merci

Monteur vidéo

Je souhaite faire une courte Vidéo sur le cas Zemmour, c’est tellement incroyable…

Donc je cherche un bon monteur, disposant de Première, (dans toute la France ou autre…) pour aider à monter ce week-end à distance.

J’ai aussi besoin de gens pouvant rechercher des passages vidéos sur Youtube…

Aide Web

Plus généralement, ça aiderait d’avoir quelques personnes pour des petites tâches de recherches sur le web…

 

C’est important, merci.

Me contacter ici. Merci – indiquez en objet le domaine de candidature, c’est plus simple pour moi…

Olivier

Source: http://www.les-crises.fr/entraide-3-tres-urgent-monteurs-videos-scenaristes-kaamelot-transcripteurs-politologues/


Zemmour Watch

Friday 23 September 2016 at 03:40

Parce qu’il est bon de tout rassembler, pour avoir une base fiable des dérapages de 2016…

Je vous recommande pour mémoire ce billet sur le début de l’affaire, celui-ci pour une analyse du Zemmour Gate, et celui-ci sur la liberté d’expression.

zemmour-watch

RAPPEL : une longue histoire de diffusion de la haine

1) 06/09/2016 : France 5 – C à vous (Anne-Sophie Lapix)

2) 07/09/2016 : RTL – 6 minutes pour trancher (Yves Calvi)

3) 09/09/2016 : RTL – On n’est pas forcément d’accord (Débat avec Domenach)

4) 12/09/2016 : LCI – L’invité de LCI matin (Audrey Crespo-Mara)

5) 16/09/2016 : RMC – Bourdin Direct (Jean-Jacques Bourdin)

6) 17/09/2016 : C8 – Salut les terriens (Thierry Ardisson)

 

RAPPEL : une longue histoire de diffusion de la haine

Je rappelle que le type a été condamné pour “incitation à la haine raciale” le 18 février 2011 (1 000 euros d’amende avec sursis et plus de 10 000 euros de dommages et intérêts) pour les propos suivants.

Extrait de l’échange :

INTERVENANT : Certains employeurs s’adressent à des sociétés d’interim et leur disent « s’il vous plait, je ne veux pas d’arabes et de noirs »

ZEMMOUR : Mais ils ont le droit.

PRÉSENTATEUR : Non, c’est un délit. C’est un délit. Puni par la loi.

ZEMMOUR : Ils ont le droit d’embaucher qui ils veulent. (Source)

zemmour

zemmour-2014

Le 17 décembre 2015, il a été condamné à 3 000 euros d’amende pour provocation à la haine envers les musulmans (pour des propos au journal italien Corriere della sera en octobre 2014).

Extrait de l’échange :

ZEMMOUR : « Les musulmans ont leur propre code civil, c’est le Coran. Ils vivent entre eux, dans les périphéries. Les Français ont été obligés de s’en aller. »

CORRIERE DELLA SERRA : « Mais alors que suggérez-vous de faire ? Prendre 5 millions de musulmans français, les mettre dans des avions pour les chasser ? »

ZEMMOUR : « Je sais, c’est irréaliste mais l’Histoire est surprenante. Qui aurait dit en 1940 que un million de pieds-noirs, vingt ans plus tard, allaient quitter d’Algérie pour revenir en France ? Ou qu’après la guerre, 5 ou 6 millions d’Allemands auraient abandonné l’Europe centrale et orientale où ils vivaient depuis des siècles ? »

CORRIERE DELLA SERRA : « Vous parlez d’exodes provoqués par des tragédies immenses. »

ZEMMOUR : « Je pense que nous nous dirigeons vers le chaos. Cette situation d’un peuple dans le peuple, des musulmans dans le peuple français, nous conduira au chaos et à la guerre civile. Des millions de personnes vivent ici, en France, mais ne veulent vivre à la française. » (Source)

zemmour-2015

1) 06/09/2016 : France 5 – C à vous (Anne-Sophie Lapix)

Je vous laisse apprécier les propos ET LA (NON-) RÉACTION DE LA JOURNALISTE ET DES INVITÉS, surtout ceux qui rigolent après :

Lien en copie pour la vidéo

Florilège :

ZEMMOUR : l’islam se constitue dès le 7e siècle dans la guerre, ça c’est sûr. Le texte est dangereux si on ne prend pas de distance avec lui.

LAPIX : C’est le cas de la plupart des musulmans en France non ?

ZEMMOUR : Mais il est interdit de prendre de la distance avec le Coran, d’interpréter le Coran depuis le IXe siècle. […] C’est tout le problème de l’islam

LAPIX : Vous reconnaissez qu’il y a des musulmans en France qui vivent dans la paix qui n’interprètent pas à la lettre le texte du Coran, qui sont totalement intégrés

ZEMMOUR : Ça c’est vous qui le dites !

LAPIX : Ce n’est pas vrai ?

ZEMMOUR :  Non ! […] En Islam, il n’y a pas de musulman modéré, ça n’existe pas. Y a simplement des gens qui appliquent à la lettre et d’autres qui n’appliquent pas à la lettre, et [ces derniers] savent qu’ils ne sont pas des bons musulmans. » […] Ce qui n’a pas de sens c’est de dire l’Islam ne pose aucun problème. Quand on montre ce qu’est l’Islam, on dit ah non l’Islam c’est pas ça. Le djihad fait partie de l’Islam. Il y a le petit djihad psychologique et spirituel et le grand djihad. Le djihad guerrier militaire n’a jamais été supprimé. C’est un élément fondamental de l’Islam. Les soldats du djihad sont considérés par tous les musulmans, qu’ils le disent ou qu’ils ne le disent pas, comme des bons musulmans ». […]

Voltaire avait une très jolie formule que je cite : « [L’islam], c’est un réchauffé de judaïsme » c’est à dire que c’est une orthopraxie qui s’occupe de la vie des gens, exactement comme le judaïsme […]

LAPIX : Si l’Islam est notre ennemi juré, que fait-on ? On interdit l’Islam ?

ZEMMOUR : C’est compliqué, parce que l’Islam ce n’est pas qu’une religion. C’est une religion, il a les éléments constitutifs d’une religion selon la pratique chrétienne. Parce que Rémi Brague dit très justement, pour tous les Français, pour nous religion ça veut dire le catholicisme, la prière, le jeûne, le pèlerinage, sauf que l’Islam n’est pas seulement ça.

LAPIX : Alors qu’est-ce qu’on fait ? Est-ce qu’on leur interdit d’exercer leur culte, est-ce qu’on crée un système d’apartheid ? Est-ce qu’on doit discriminer ?

ZEMMOUR : Avant de dire qu’est-ce qu’on fait, il faut être sûr que le diagnostic est accepté. Or je constate que mon diagnostic n’est pas partagé. On a besoin d’un diagnostic.

Lapix : Il y a des millions de Musulmans en France, alors qu’est-ce qu’on fait ? […]

COHEN : La manière dont vous mettez un signe égal entre djihadisme et islam…

ZEMMOUR : Pour moi, c’est égal.

COHEN : Pour vous, c’est une guerre de de civilisation menée par l’islam sur notre sol. Non ! Elle est menée par une poignée de djihadistes qui ont commis les attentats

ZEMMOUR : Pour moi, non. Le djihad ça fait partie de l’Islam depuis l’origine de l’Islam Vous ne connaissez pas…

LAPIX : Vous pouvez répondre à ma question ? Alors qu’est-ce qu’on fait avec les musulmans ?

ZEMMOUR :  Le sujet est global. Nous vivons depuis trente ans une invasion, une colonisation qui entraîne une conflagration. C’est à dire que dans les innombrables banlieues françaises où de nombreuses jeunes filles sont voilées, c’est également l’Islam, c’est également du djihad, c’est une lutte pour islamiser une terre qui n’est pas islamisée, une terre de mécréants, c’est l’occupation de territoires.

LAPIX : Qu’est-ce que vous faites avec les Musulmans en France, est-ce que vous les interdisez, est-ce que vous les chassez ?

ZEMMOUR : Il faut leur donner le choix entre l’islam et la France.

LAPIX : Donc s’ils sont Français, ils ne pratiquent pas l’Islam ?

ZEMMOUR : C’est compliqué parce que l’Islam ne s’y prête pas, ils doivent se détacher de ce qu’est leur religion.

LAPIX : Ce n’est pas déjà le cas ?

ZEMMOUR :  Pas du tout. Par exemple, donner un prénom qui n’est pas français à ses enfants, ce n’est pas se détacher de l’islam. C’est vouloir continuer l’identité islamique en France et c’est vouloir transformer la France en un pays de plus en plus musulman.

LAPIX : Faire le ramadan ?

ZEMMOUR : Vous savez Bourguiba voulait l’interdire.

LAPIX : Manger Hallal ?

ZEMMOUR :  Ils ont le droit de manger hallal chez eux simplement ils ne doivent pas obliger les cantines à leur servir hallal.

LAPIX : Est-ce que l’obsession identitaire n’est pas le pendant du djihadisme, même volonté de dérive vers des extrémités, vers l’extermination de l’autre, soit les musulmans soit les blancs catholiques.

ZEMMOUR : Ça ne vous a pas échappé que j’ai pas mon permis camion. Ce n’est pas moi qui ai tué 180 personnes [NB : 86 morts en vrai…]

LAPIX : Quand on commence à discriminer, on passe au ghetto, on peut passer à l’extermination aussi, ça se fait.

ZEMMOUR : Ça n’a rien à voir. Je n’ai pas tué 180 personnes à Nice. En criant “Allah akbar”. Ce n’est pas en criant “Bouddah est grand”.

LAPIX : Si demain un catholique tuait en criant le dieu catholique est grand je ne me sentirais pas responsable.

ZEMMOUR :  Moi si. Culturellement oui.

LAPIX : Il faudrait interdire la religion catholique dans ce cas ?

ZEMMOUR :  Vous avez remarqué ça n’a pas eu lieu… […]

LAPIX : Vous êtes déçu par le parti qui selon vous avait compris ce qui comptait, l’identité nationale, vous êtes déçu par Marine Le Pen, vous la reniez carrément ?

ZEMMOUR :  Je n’ai pas à la renier… Je suis critique.

LAPIX : Ce que vous n’aimez pas c’est la France apaisée, revendiquée, ça manque de virilité selon vous ?

ZEMMOUR :  Ça m’amuse parce que l’apaisement, ça a une connotation historique assez forte, c’est la politique de Chamberlain face à Hitler. Tous les pacifistes en France qui disent “il n’y a pas d’amalgame”, c’est l’héritage d’un grand parti collabo qui existe depuis mille ans en France.

Lapix : Quand on veut la paix, on est lâche et collabo… ?

ZEMMOUR : Exactement ! Sous l’influence de Philippot, Marine Le Pen abandonne la question identitaire et elle pose une question de souveraineté qui n’est pas négligeable, je me suis battu pour le non à Maastricht, mais je pense que c’est une question qui a 25 ans de retard.

LAPIX : Pour vous c’est une question secondaire aujourd’hui ?

ZEMMOUR : Par rapport à l’identité, oui. Une république française islamique pourrait être souveraine, mais elle ne serait plus la France.

COHEN : Vous trouvez qu’elle a abandonné l’identité ? […] L’obsession identitaire a triomphé dans le débat public

ZEMMOUR : Ce n’est pas une obsession, terme médical . Où étiez vous pendant l’été, où étiez-vous depuis des années ? […]

OB : c’est-à-dire que si on continue comme ça, dans 5 ans, les musulmans vont voter FN pour faire barrage à l’extrême-droite, quoi…

ZEMMOUR : c’est autre sujet que j’aborde dans mon texte, le fameux “État de Droit” qui est aujourd’hui le cheval de Troie de l’Islam pour imposer une société holliste, c’est çà dire collective à travers les fameux droits et liberté individuels. Aujourd’hui l’Islam est très habile, il se sert de notre obsession individualiste pour imposer son modèle. C’est la phrase d’al-Qaradâwî, le théologien égyptien très proche des Frères musulmans qui disait “Nous vous vaincrons avec vos lois démocratiques et nous vous coloniserons avec nos lois islamiques

COHEN : J’ai retrouvé deux fois le mot dictature dans l’introduction de votre livre

ZEMMOUR : Dictature au sens romain du terme. Je ne rigole pas du tout. C’est très sérieux, là je suis sérieux deux minutes [sic.]. Dictature est un mot qui, aujourd’hui, n’est pas compris [re-sic.]. En revanche, ce qui est compris, c’est que je pense que les juges gouvernent, la Cour Européenne des Droits de l’Homme, le Conseil d’État, on l’a vu pour le burkini, le Conseil constitutionnel, ils gouvernent avec leurs normes et ils imposent leurs normes à la volonté populaire. Je pense que c’est le contraire de la Démocratie. Ma Dictature, c’est le retour à la Démocratie, la volonté du peuple qui est vraiment respectée. Aujourd’hui, les juges ne respectent plus la volonté du peuple, au nom de l’État de Droit. On l’a vu encore pour le burkini…

N.B. il découvre à la fin de l’émission qu’il manque deux chroniques polémiques de sa part (son éditeur n’y étant apparemment pour rien)

2) 07/09/2016 : RTL – 6 minutes pour trancher (Yves Calvi)

Deuxième couche mercredi 7 (admirez la réaction de Calvi…) :

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Voici le dialogue intégral (rédigé par nos soins) :

CALVI : Je vais au cœur du débat tout de suite Éric puisqu’on est là pour ça vous et moi. Dès les premières lignes de votre introduction, vous nous dites que « L’islam est incompatible avec la France ». L’islam ou l’islamisme ? Et même avec la République.

ZEMMOUR : Absolument. D’abord avec la République et ensuite avec la France. Je vais vous expliquer très simplement. L’islam et l’islamisme c’est exactement la même chose.

CALVI : Vous ne faites plus la différence entre l’islam et l’islamisme ?

ZEMMOUR : Mais, je ne l’ai jamais faite moi, mais tout le monde la fait, je sais, mais moi je ne la fait pas. Je vais vous expliquer pourquoi d’abord sémantiquement. Tout simplement le mot, je vous la fait très courte, le mot islamisme a été inventé au XVIIIe siècle en France pour faire exactement comme les autres religions. Vous savez on a « christianisme »-isme, « judaïsme »-isme, « protestanstime »-isme, et donc on avait Islam. Et donc pour des soucis d’équilibre, on a inventé « islamisme » mais c’est le même mot. Au XIXe siècle, tout le monde disait islamisme pour islam. C’est le même mot. Alors maintenant on évacue la sémantique…

CALVI : Au-delà de, j’ai envie de vous dire, de la leçon d’Histoire, vous savez très bien qu’en privilégiant l’un plutôt que l’autre vous allez à tous les excès.

ZEMMOUR : Pas du tout, au contraire. Au-delà de notre discussion, pourquoi je ne fais pas de différence ? D’abord parce qu’il n’y a pas de différence. Parce que les islamistes, ceux qu’on appelle nous les islamistes, eux s’appellent des musulmans. Et d’ailleurs, quand vous dites « Daech », vous dîtes l’État Islamique. Pourquoi ? Parce qu’ils appliquent l’Islam. Tout ce qu’ils font est sous-tendu par des sourates de l’Islam. Quand ils égorgent des adversaires, c’est écrit dans le Coran, qu’il faut égorger les juifs et les chrétiens. Mahomet lui-même en a égorgé beaucoup et vous savez que pour l’Islam et pour tout musulman, Mahomet est « l’homme parfait », je mets ça entre guillemets parce que c’est comme ça qu’ils l’appellent, qu’il faut imiter.

CALVI : Vous venez de donner la définition parfaite de ce qu’est un extrémiste…

ZEMMOUR : Non

CALVI : …qui dans l’Islam devient parfois un islamiste et parfois un terroriste, et c’est cet amalgame qui vous savez fera la polémique…

ZEMMOUR : Non

CALVI : Et j’ai envie de vous dire, qui va nous faire du mal, qui va faire du mal à la société française.

ZEMMOUR : Non pas du tout, au contraire. Parce que votre logique, c’est la logique de toutes nos élites, c’est la logique du gouvernement qui pousse aujourd’hui à vouloir distinguer entre Islam et islamisme et donc quelle est la logique de ce raisonnement, on dit « pour éviter l’islamisme, eh bien il faut plus d’Islam ». Et donc, on nous organise plus de mosquées, on nous organise l’Islam de France etc. Moi je pense que le mauvais diagnostic conduit à une mauvaise solution et à un mauvais traitement. Au contraire, si on dit que l’islamisme est l’Islam, ça veut dire qu’il faut désislamiser des quartiers entiers français qui sont devenus islamisés. On n’est plus en France dans d’innombrables banlieues, c’était le thème de mon papier sur Moleenbeek…

CALVI : « Les français sont devenus étrangers dans leur propre pays » écrivez-vous…

ZEMMOUR : Oui, je le maintiens. Les français sont devenus étrangers dans leur propre pays, par exemple en Seine-Saint-Denis, par exemple dans d’autres quartiers, dans toutes les grandes banlieues des métropoles françaises. Oui, aujourd’hui on ne vit plus à la française dans ces quartiers-là, on vit à la musulmane. C’est-à-dire que les femmes sont pour la plupart voilées, que les hommes portent des tenues comme le prophète au VIIe siècle, qu’on surveille les jeunes filles en leur disant « tu n’as pas le droit de sortir avec untel, tu es une pute si tu t’habilles en mini-jupe », on surveille les garçons s’ils boivent de l’alcool. Ça s’appelle plus la France ça. Dans les cafés, il n’y a pas une fille. Excusez-moi, ça s’appelle plus la France.

CALVI : « La prétendue déradicalisation des djihadistes est donc une entreprise grotesque puisqu’il faudrait désislamiser » écrivez-vous. C’était exactement l’objet d’un de nos reportages ce matin. Désislamiser ?

ZEMMOUR : Oui, désislamiser. Oui.

CALVI : Comment pratique-t-on la désislamisation ? Comment vous faites ?

ZEMMOUR : Je vais vous le dire. Si vous voulez, vous faites une erreur classique en France, tout à fait normal, que Rémi Brague, vous savez le grand spécialiste de l’Islam diagnostique très bien « en France des catholiques aux plus grands bouffeurs de curés, quand on dit religion, on pense au catholicisme », c’est-à-dire qu’on identifie ça au catholicisme, et donc on voit les pratiques du catholicisme, c’est-à-dire le jeûne, la prière, vous voyez, etc. Sauf que l’Islam ce n’est pas ça. Ce n’est pas une religion l’Islam, c’est une loi, c’est un droit et c’est une nation. Ce n’est pas une religion.

CALVI : Vous avez envie de nous faire peur et….

ZEMMOUR : Mais je n’ai pas du tout envie de vous faire peur.

CALVI : Attendez. Je vais essayer de donner des exemples. Autant on peut être totalement d’accord avec vous quand vous dites « il est vital de répondre à la guerre de civilisation menée sur notre sol » vous dîtes « par l’islam » moi j’aurai envie de dire « par les islamistes, par les extrémistes, voire par les terroristes » mais vous venez de répondre à ma question donc je n’y reviens pas. Je vous cite toujours « si demain, il y avait 20, 30 millions de musulmans français bien décidés à voiler leurs femmes et à appliquer les lois de la charia, on ne pourrait préserver les règles minimales de la laïcité que par la dictature ».

ZEMMOUR : Oui.

CALVI : Mais, excusez-moi, cette projection dans l’avenir, elle est inconséquente, elle n’existe pas.

ZEMMOUR : Je vais vous dire, c’est déjà le cas.

CALVI : Non, il n’y a pas 20 ou 30 millions de musulmans dans notre pays sinon on le saurait.

ZEMMOUR : Non mais la loi…

CALVI : Et la charia n’est pas légale en France, elle n’est pas appliquée.

ZEMMOUR : Laissez-moi répondre. La loi interdisant la burka intégrale n’est pas appliquée. Voilà. Vous demandez à tous les flics, ils vous le diront. Pourquoi elle n’est pas appliquée ? Parce que depuis les émeutes de Trappes, vous vous souvenez, qui ont suivi le contrôle d’identité de cette femme qui était voilée entièrement, il y a eu des émeutes et donc maintenant les policiers ont mission et ont des consignes de ne pas contrôler les gens.

CALVI : Qu’est-ce qui vous permet de dire ça ? Il y a un moment où il faut avancer les preuves.

ZEMMOUR : Mais les preuves, c’est mon enquête auprès des policiers qui me l’ont dit.

CALVI : Alors, je cite un autre passage « il y a en France des centaines de Saint-Denis et de Molenbeek » ce qui fait référence justement à ces chroniques dont on parlait en début d’entretiens, « pour l’instant on confine l’armée dans un rôle scandaleux de gardiennage, de protection des édifices religieux etc. Mais l’État-major de l’armée sait qu’un jour viendra où il devra reconquérir ces terres devenues étrangères sur notre propre sol. Le plan est déjà dans les cartons, il a pour nom Opération Ronces. Il a été mis au point avec l’aide des spécialistes de l’armée israélienne. Quelles sont vos sources ?

ZEMMOUR : Quelqu’un très proche de l’État-major.

CALVI : Vous prétendez que l’armée française est prête à faire…

ZEMMOUR : Un nettoyage !

CALVI : À faire du nettoyage ?

ZEMMOUR : C’est la bataille d’Alger qui recommencera. C’est exactement la même chose.

CALVI : Vous prophétisez une guerre civile…

ZEMMOUR : Oui, c’est même pire qu’une guerre civile.

CALVI : …Sans mentionner vos sources, vous vous rendez compte.

ZEMMOUR : Attendez. C’est pas vous, journaliste, qui allez me demander à moi, journaliste, de citer mes sources.

CALVI : Je le fais remarquer c’est tout.

ZEMMOUR : Je le tiens de source sûre, de gens très proches de l’État-major. Je n’ai pas indiqué ce nom « Ronces » en vain. Ils sont allés voir les spécialistes de l’armée israélienne. Les Français qui m’ont expliqué ça m’ont dit que, comme ils avaient fait à Gaza, ils leur ont conseillé de faire la même chose, ils leur ont expliqué comment il fallait faire, parce que les Israéliens sont des spécialistes évidement. Et donc le plan français est prêt. Parce que nous sommes dans une logique postcoloniale. Quand vous avez des immigrés qui ne s’adaptent plus au mode de vie français mais qui imposent leur mode de vie, ça s’appelle de la colonisation Yves Calvi. Et donc quand on a des terres colonisées, soit on se soumet – Islam ça veut dire « soumission »  – soit on se révolte contre la colonisation.

CALVI : La polémique ne fait que commencer. Il était normal que nous en parlions aujourd’hui avec la sortie de ce livre « Un quinquennat pour rien »  qui parait chez Albin Michel. Merci Eric Zemmour

ZEMMOUR : Merci Yves Calvi.

CALVI :d’être venu défendre votre livre, et je dirais même votre brulot sur l’antenne d’RTL.

ZEMMOUR : Merci à vous.

CALVI : Bonne journée.

=> Le 7 janvier n’a pourtant pas été du tout une “bonne journée” pour les auditeurs musulmans…

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Enfin, le 14/09/2016 RTL a “réagi” par la voix de Jacques Esnous – directeur de l’information de RTL, invité de “La Médiasphère” sur LCI :

ESNOUS : Eric Zemmour, c’est, il faut mettre les choses au point, 5 minutes d’antenne par semaine sur 70 heures d’infos.

MOULIN LCI : Il ne faut pas s’en excuser…

ESNOUS : Ni je ne m’en excuse ni je suis son avocat. Nous, à RTL, nous sommes très scrupuleux sur la liberté d’expression et le pluralisme des opinions. Il se trouve qu’Éric Zemmour correspond à une façon de penser d’une grande partie de la population maintenant, de nos auditeurs aussi. Il est donc important que sa pensée soit exprimée. Il faut aussi qu’on puisse, nous journalistement, comme l’a fait Yves Calvi à l’occasion de la sortie du livre d’Eric, pointer peut-être les outrances. [sic !!!!]

=> “Bref, nos auditeurs sont racistes , il faut donc qu’on invite Zemmour !”

esnous

Tradition chez RTL – je rappelle qu’après le Bataclan, Zemmour avait déjà proposé de “bombarder Molenbeek” (95 000 habitants… – certes, pas réellement, bien sûr, mais le propos est terrible), ce qui lui a valu le soutien de son employeur en novembre 2015 :

zemmour

3) 09/09/2016 : RTL – On n’est pas forcément d’accord (Débat avec Domenach)

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CALVI : C’est de plus en plus évident, « l’identité » sera sans doute au cœur du débat pendant la présidentielle. Mais c’est quoi, au fait, l’identité ?

DOMENACH : C’est une excellente question, qu’on se pose d’ailleurs depuis que la France est France. Toujours, la France s’est constituée sur la question de l’identité et des menaces contre son identité, avec toujours, d’ailleurs, des prophètes de malheur pour nous annoncer qu’elle allait disparaître, s’effondrer. J’avais rappelé ici par exemple les textes de Léon Daudet, un des ancêtres d’Éric Zemmour…

ZEMMOUR : Là, tu me flattes !

DOMENACH : …qui nous expliquait que le stupide XIXème siècle annonçait la disparition de la France à cause de l’idée d’égalité, à cause de l’idée de progrès, à cause de la suppression des langues qui sont dites mortes, du latin et du grec, et de l’introduction des langues vivantes. Il avait même fixé à 2014 la fin de la France…

ZEMMOUR : On n’en est pas loin, on y est…

DOMENACH : On est encore vivants ! Et puis, il y aura encore quelqu’un qui nous dira qu’en l’an 3000 la France mourra. Donc, effectivement, il y a des menaces, il y a un doute, y a des questions sur ce principe spirituel. Moi, je dis pas « identité », je reprends le terme « d’idée de la France » que François Hollande a repris hier, mais que de Gaulle avait repris, qu’Ernest Renan avait agité, et qui dit mieux les choses. Parce que c’est un projet, la France, c’est pas seulement un regard sur une France muséifiée comme Zemmour, une contemplation morbide sur un passé révolu.

CALVI : On est au cœur de votre dernier livre, Éric Zemmour. Alors, vous êtes directeur de musée, mais d’un musée qui n’existe plus ?

ZEMMOUR : Mais d’un musée sublime !

DOMENACH : Mais personne n’a dit le contraire !

ZEMMOUR : Si, si, si… parce que, si on ne tient pas compte du musée, si on détruit le musée, c’est ce qu’on est en train de faire, si demain le pays devient autre chose, si demain le pays devient une république islamique par exemple, le musée, ton cher musée Nicolas Domenach, il sera détruit, il sera ravagé, il sera talibanisé. (à Domenach) : Tu es le complice des futurs talibans de la France. Voilà. En refusant le musée, tu le détruis.

DOMENACH : On peut agiter les peurs, ça n’en fait pas des réalités.

ZEMMOUR : C’est les réalités. Excuses-moi, t’as passé où l’été…

DOMENACH : C’est de la paranoïa ! Y a des problèmes, y a des menaces…

ZEMMOUR : Attends, t’as passé où l’été ? T’as entendu qu’il y avait Nice ? T’as entendu qu’il y avait les batailles, les bagarres à Sisco sur le burkini, t’as entendu hier les 3 femmes qui… Mais tu vis où ?

DOMENACH : En France, mais pas dans votre France paranoïaque. Une France qui a des problèmes, qui a des questions, …

ZEMMOUR : Non, elle n’a pas de problèmes, la France.

DOMENACH : Si, comme elle en a eu d’autre nature…

ZEMMOUR : Comme j’ai essayé de l’expliquer dans mon livre, la France elle est envahie, colonisée, et maintenant combattue. Conflagration…

DOMENACH : Délire !

ZEMMOUR : Non, pas délire. Envahie, parce que depuis des années il y a un flux d’immigration inouï, qui n’a jamais été vu dans l’histoire, que tu le veuilles ou non. Jamais dans l’histoire nous avons reçu autant d’immigrants qui ne s’intègrent plus, qui ne s’assimilent plus. Parce que, quand tu dis « c’est une idée », moi je veux bien, je veux bien que la France soit une idée, une fois que tu es sûr de ton identité. Parce que le général de Gaulle, il dit « je me suis toujours fait une certaine idée de la France », mais il dit aussi «  il est bon qu’il y ait des français bruns, jaunes, noirs, mais il ne faut pas oublier que nous sommes d’abord un peuple de race blanche, de religion chrétienne et de culture gréco-romaine ».

DOMENACH : C’est pas rapporté, ça.

ZEMMOUR : C’est pas rapporté. Je te signale que quand Peyrefitte était vivant, personne n’a osé lui dire que c’était pas une phrase du général de Gaulle. Maintenant, c’est facile, quand il est mort.

CALVI : Réponse de Nicolas Domenach.

DOMENACH : J’ai lu le nouveau livre de Zemmour, qui franchit un cap supplémentaire puisque là maintenant il est dans l’appel à une dictature pour, au fond, faire la guerre et débarrasser, éradiquer tout ce qui est musulman. Et tous les millions de musulmans qui sont intégrés en France, d’ailleurs il explique que ce ne sont pas des musulmans parce que sinon ils seraient pas intégrés. Ce qui est un raisonnement complètement absurde. Pardon, c’est ce que vous écrivez, Éric Zemmour. Je vous ai lu, vous ne pouvez pas dire le contraire. Et que vous appelez à la dictature aussi. On peut délirer comme ça ! Y a des problèmes. Personne, surtout pas moi, je ne les a jamais niés.

ZEMMOUR : C’est faux. Enfin c’est pas grave…

DOMENACH : Simplement je dis que ce que vous appelez l’identité, et que moi j’appelle l’idée de la France, c’est vrai, est confronté à des problèmes. Il y en a d’autres ! Ne les réduisez pas à votre monomanie de la question de l’islam, y a d’autres problèmes de la France, sinon elle aborderait l’islam avec plus de sérénité. Ce sont des problèmes de l’ordre de l’histoire, c’est la fin de l’empire français, ce sont des problèmes de l’ordre de la mondialisation, de la domination des États Unis, et de l’émergence de nouvelles puissances, c’est la déchristianisation, c’est la crise économique, c’est la crise sociale, c’est l’absence de la gauche comme défenseur de l’idée de progrès. Donc, ce que je veux dire c’est que, même si on se mettait dans votre logique et qu’on éradiquait l’islam, on aurait toujours un problème avec l’idée de la France. Parce que nous ne sommes pas au clair avec nous-mêmes.

CALVI : Éric Zemmour, je vais reprendre une expression qui est utilisée, parce que maintenant elle est dans le discours politique, elle émane d’Alain Juppé : en quoi, même si notre identité a changé, ou tout simplement évolué, ne peut-elle pas être heureuse ?

ZEMMOUR : (rires) On sera très heureux, très heureux, dans la soumission à l’islam, on sera magnifiquement heureux, on sera tous frères, sauf ceux qui ne seront pas musulmans. On sera très heureux. Vous savez, la soumission, c’est le bonheur la soumission. Il y a un grand texte de La Boétie qui explique très bien ça. C’est tranquille, la soumission. C’est ce qu’il [ndlr : Domenach] cherche, ce qu’il veut, ce qu’il attend, ce qu’il espère. Mais la soumission c’est magnifique ! Dans toute l’histoire de France, puisqu’il a repris l’histoire de France, et je remarque que maintenant il me vouvoie, il met une certaine distance idéologique, il a raison. Quand dans toute l’histoire de France…

CALVI : Disons qu’il reste fidèle à des usages qu’apparemment vous ne respectez plus… Il a une certaine idée de la France, sans doute…

ZEMMOUR : Non, moi, j’ai une certaine idée de la France. Lui…

DOMENACH : Tu n’en as pas le monopole de la France, arrête !

ZEMMOUR : J’ai jamais dit que j’avais le monopole !

DOMENACH : Si, c’est une prétention insupportable. C’est écrit partout !

ZEMMOUR : Dans l’histoire de France, il y a toujours eu des Domenach,..

DOMENACH : Oui, et qui ont défendu la France.

ZEMMOUR : …Il y a toujours eu des gens qui se sont soumis à plus fort […] Il y a toujours eu des français qui se sont soumis à plus fort. Il y a eu les Bourguignons avec les Anglais, il y a eu les gens qui allaient embrasser le tsar en 1814, il y a eu les gens qui vénéraient Bismarck, et puis il y a eu pendant la guerre de 40 ceux que Domenach méprise et qu’il appelle les collabos, mais qu’est-ce qu’il est aujourd’hui ? (s’adressant à Domenach) Qu’est-ce que vous êtes aujourd’hui ? Des gens qui vous soumettez à l’islam, vous êtes le grand parti millénaire des collabos, parce que, ça, ça, c’est effectivement une grande tradition française.

CALVI : Maintenant qu’il vous a traité de collabo, il va falloir que vous lui répondiez, et ce sera la dernière intervention.

DOMENACH : C’est tellement excessif que c’est difficile d’y répondre. Ce que je ne comprends pas très bien même, c’est dans la stratégie politique. Je suis en désaccord radical sur sa conception de l’islam, je pense que l’intégration est tout à fait possible …

ZEMMOUR : Normal, tu connais pas l’islam.

DOMENACH : Attends ! Tu as une prétention…

ZEMMOUR : Moi, je lis ! Excuses-moi !

DOMENACH : Oui, les autres aussi ça leur arrive …

ZEMMOUR : Non ! Tu n’as pas lu le Coran, tu sais pas ce qu’il y a dans le Coran, tu sais pas ce qu’il y a dans la charia, tu sais pas, tu ne connais pas l’histoire de l’islam qui s’est constitué par la guerre !

DOMENACH : Tu as du mal à écouter les autres, fais un petit effort quand même pendant quelques minutes. Je ne comprends pas non plus pourquoi, stratégiquement, lui qui est un grand passionné des grandes batailles politiques à travers l’histoire et les siècles, je ne comprends pas pourquoi, au fond, il n’imagine pas qu’il faille, si c’est un ennemi aussi radical qu’il le dit, le diviser pour le mettre à mal, pour l’affaiblir, pour le tuer. L’islam, si on en fait un paquet comme ça, si on met tous les modérés en même temps que les extrémistes, alors à ce moment-là vous allez vers la défaite. Même tactiquement, et je terminerai en disant, il y a un côté positif dans le livre de Zemmour et de ses positions hyper radicales, c’est qu’il est en train de faire péter la droite extrême, lui, son inspirateur, il tape sur Marine Le Pen et sa France apaisée, il tape sur Philippot et il dit « vive Marion Maréchal-Le Pen ». Voilà ! c’est demain l’explosion de l’extrême droite.

ZEMMOUR : Je ne dis rien…

DOMENACH : Si, c’est écrit !

ZEMMOUR : Non, pas du tout. Et de toute façon, je me moque du Front National, c’est pas mon sujet !

DOMENACH : C’est écrit dans ton livre !

ZEMMOUR : Quand je ne dis rien sur le Front National, tu dis : « il soutient le Front National » ; quand je critique le Front National, c’est je critique le Front National ! Je m’en moque, je ne suis pas dans la bataille partisane !

CALVI : Vous venez d’écrire l’un et l’autre sur l’antenne de RTL le 1er chapitre d’un débat, qui va continuer, sur l’identité française, il n’y a aucun doute. Merci Nicolas Domenach, merci Éric Zemmour.

4) 12/09/2016 : LCI – L’invité de LCI matin (Audrey Crespo-Mara)

CRESPO-MARA : Une phrase a notamment choqué : « donner un prénom qui n’est pas français à son enfant, c’est vouloir transformer la France en un pays de plus en plus musulman ». « Un prénom qui n’est pas français » vous êtes trop intelligent pour savoir que ça n’a pas de sens. Un prénom en France, c’est d’origine chrétienne, musulmane, hébraïque. Est-ce que pour vous un prénom français c’est un prénom chrétien ?

ZEMMOUR : Exactement ! Je vais vous dire, ce fut la loi de la France pendant deux siècles, ce fut une loi établie par Bonaparte en l’an XI (1er avril 1803, ndlr). C’est une loi qui est restée, et l’on devait trouver les prénoms dans le calendrier – le calendrier des Saints chrétiens. Et cette loi, elle est restée sous la IIIe République, sous le général de Gaulle, et même jusqu’à Mitterrand. Elle a été abolie en 1993. Je ne vois pas pourquoi on ne rétablirait pas cette loi. Je pense que c’est une loi qui fait l’unité du pays, et qui oblige les nouveaux arrivants – je sais j’en suis, donc je connais cette règle. Mes ancêtres furent des nouveaux arrivants, ils ont respecté cette loi, ils ont donné des prénoms français, comme on dit, c’est à dire du calendrier chrétien à leurs enfants, ils n’étaient pas chrétiens.

Note OB : c’est évidemment faux, c’était de “tous les calendriers”, ça ce saurait si on n’avait pas eu de prénom non chrétien avant 1993 !!!! Cf Ici par exemple.

CRESPO-MARA : Est-ce que vous estimez pour autant que Rachida Dati, Zinedine Zidane, Jamel Debbouze et Omary Sy sont moins Français que vous ? Que ces gens-là sont moins français que vous ?

ZEMMOUR : Vous savez, le grand sociologue Philippe D’iribargne dit : « Il y a deux corps. Il y a le corps politique et le corps social » . Pour le corps politique, c’est-à-dire juridico-politique, évidemment qu’ils sont aussi français que moi. Ils ont une carte d’identité, ils sont français, ils ont la nationalité française, ils sont français comme vous, comme moi. Il n’y a pas de différence, heureusement. Mais, en revanche, pour le corps social, c’est-à-dire comment ils sont reçus par la population, par le peuple qui est là depuis 1000 ans, alors oui, ils sont moins Français que moi, parce que moi mes parents – et je les en bénis – ont fait l’effort de me donner un prénom, dans le calendrier comme on disait. C’est-à-dire français. Vous savez, pour vous citer Zinedine Zidane, c’est très intéressant, il y a eu trois grands joueurs dans l’histoire du foot français, qui sont tous issus de l’immigration : il y a eu Raymond Copa qui venait de l’immigration polonaise, il y a eu Michel Platini qui venait de l’immigration italienne, et il y a eu Zinedine Zidane qui venait de l’immigration berbero-algérienne.

CRESPO-MARA : Oui mais là encore, catholiques et musulmans…

ZEMMOUR : Oui, et alors ?

CRESPO-MARA : On n’a pas le droit dans le prénom d’un enfant de vouloir aussi montrer son identité qui est multiple ?

ZEMMOUR : Madame, on a son nom pour ça. On a son nom. Je ne demande pas d’enlever le nom. Et le prénom, justement, c’est la France. C’est la volonté d’inscrire son enfant non pas dans le passé de ses racines mais dans le futur de la France. Et donc, pardonnez-moi, de respecter l’histoire de France, de prendre des héros de l’histoire de France. Parce que, qu’est-ce que ça s’assimiler à la France : c’est s’imprégner des héros de l’histoire de France. Vous savez, Raymond Aron, qui était juif, disait « Qu’est-ce que s’assimiler à la France ? C’est pleurer davantage sur les défaites de Napoléon que sur la destruction du temple de Jérusalem ». Ça vaut pour tous. Il n’y a aucune raison que les autres ne respectent pas ce qu’ont respecté les précédents.

CRESPO-MARA : Est-ce que vous êtes pour autant d’accord avec Robert Ménard qui était ici il y a une semaine et qui m’expliquait qu’être français c’est être catholique et blanc ? Non, vous n’allez pas jusque-là ?

ZEMMOUR : Je ne sais pas ce qu’il a dit. Je ne sais pas ce qu’il a dit exactement, sa phrase exacte. Moi je me réfère toujours à la phrase du Général de Gaulle, vous savez la célèbre phrase du Général de Gaulle, qu’il faut citer entièrement…

CRESPO-MARA : Mais il est mort depuis un moment le Général de Gaulle.  ZEMMOUR : Et alors ?  CRESPO-MARA : Tout le monde le cite en ce moment, de l’extrême droite à la gauche … ZEMMOUR : Et alors ?

CRESPO-MARA : La France a évolué.

ZEMMOUR : Mais cette phrase il faut la citer entièrement. Il disait « il est bon qu’il y ait des français bruns, noirs et jaunes… mais il faut qu’ils restent une minorité car nous sommes avant tout un peuple de race blanche, de religion chrétienne et de culture gréco-romaine ». Pour moi, c’est ça la France. D’autant plus que moi je viens de l’extérieur. Donc, mes parents qu’est-ce qu’ils ont fait, comme des millions de gens qui venaient d’Italie, d’Espagne etc…

CRESPO-MARA : Donc, les juifs, les musulmans sont autant français que les catholiques aujourd’hui ?

ZEMMOUR : Juridiquement oui, mais j’estime qu’en donnant des prénoms musulmans, ils refusent de s’approprier l’Histoire de France. Je l’ai dit à Rachida Dati qui a appelé sa fille Zorah [le prénom de sa mère, ndlr] : je trouve cela scandaleux ! Je lui ai dit, comme quoi, vous voyez je ne me cache pas !

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CRESPO-MARA : Vous avez fait le point avec votre éditeur, il y avait deux chroniques, on en a beaucoup parlé, qui n’avaient pas été publiées dans ce livre, dont celle de Molenbeek où vous disiez qu’il fallait bombarder Molenbeek. C’est résolu ?

ZEMMOUR : C’est résolu. C’est rien. Une bêtise de rien du tout. CRESPO-MARA : C’était une crainte de procès de votre éditeur ?

ZEMMOUR : Mais pas du tout. Effectivement si jamais ils avaient craint les procès, ils n’auraient pas publié mon introduction, ma préface, qui est je crois dix fois plus sulfureuse que les deux chroniques.  CRESPO-MARA : Qui est assez virulente. ZEMMOUR : Donc, c’est une erreur informatique, on a réparé ça, les gens ont un addendum, et puis voilà c’est tout.

CRESPO-MARA : « L’islam est incompatible avec la République et la France » écrivez-vous. Marine Le Pen hier soir sur TF1 à cette question « Est-ce que l’Islam est compatible avec la République ? » répond « Je crois que oui ». En ce moment, à côté de vous, Marine Le Pen elle est de gauche.

ZEMMOUR : Mais Marine Le Pen elle a toujours été de gauche ! Je le dis depuis 5 ans, depuis la campagne présidentielle de 2012 !

CRESPO-MARA : Économiquement ! Mais identitairement ?

ZEMMOUR : Mais identitairement aussi ! Elle est complètement endoctrinée par Philippot qui est une espèce de cheval de Troie chevènementiste. On peut le résumer comme ça.

CRESPO-MARA : Est-ce que pour vous le Front National c’est davantage Marion Maréchal-Le Pen qui l’incarne ?

ZEMMOUR : Chère Madame, il y a deux ans, on s’était vu et vous m’aviez demandé si je ralliais le Front National. Maintenant vous me demandez si je critique le Front National.

CRESPO-MARA : Je ne vous demande pas ça. Je vous demande si pour vous le Front National est davantage incarné par Marion Maréchal-Le Pen ?

ZEMMOUR : Mais je me manque du Front National. Ce n’est pas mon sujet le Front National. Vous avez vu j’ai écrit dans ce texte exactement ce qu’elle a dit hier, je l’ai écrit il y a trois mois, vous êtes d’accord avec moi, vous me l’accordez ? CRESPO-MARA : Je suis d’accord. ZEMMOUR : Bon, donc vous voyez bien que je l’avais diagnostiqué. Mais ce n’est pas mon sujet, je suis dans le diagnostic, je ne suis pas dans l’opération partisane.

CRESPO-MARA : Oui, mais vous parlez de Florian Philippot et de son élève docile Marine Le Pen. Vous en parlez clairement.

ZEMMOUR : Vous voyez, c’est la réalité. Je crois qu’elle se trompe de combat. Je crois qu’elle a 25 ans de retard. Le combat de la souveraineté, qui est légitime, je l’ai moi-même combattu en 1992, elle était encore jeune. Le combat de Maastricht, le combat de Chevènement, de Séguin, de Pasqua, de son père, c’était le combat pour la souveraineté. Il n’est pas méprisable, au contraire, il est indispensable. Sauf que, comme je le dis dans mon texte, une république islamique française pourrait être souveraine, mais ce ne serait plus la France.

CRESPO-MARA : Vous ne voyez pas de différence entre l’Islam et l’islamisme. Est-ce que vous voyez des millions de musulmans qui ont envie d’égorger des millions de catholiques en France ? Vous ne faites pas de différence entre Islam et islamisme ?

ZEMMOUR : Je ne fais aucune différence entre Islam et islamisme, tout simplement parce qu’il n’y en a pas.

CRESPO-MARA : Donc vous estimez qu’il y a des millions de musulmans qui veulent égorger des millions de catholiques. Si on vous suit, non ?

ZEMMOUR : Non, ne mélangez pas tout. Ne mélangez pas le dogme et les gens. Les gens n’appliquent pas forcément tous le dogme. Mais le dogme existe. Les catholiques ne sont pas tous des moines qui se retirent dans des monastères. Mais le dogme existe. Donc, les musulmans ne font pas tous le djihad, mais le djihad existe. Et c’est un élément essentiel de l’Islam. Et l’Islam est un dogme, c’est une loi, c’est plus qu’une religion. Rémi Brague explique très bien que tous les français, qu’ils soient catholiques ou pas catholiques, ou bouffeurs de curés, ont en tête comme schéma majeur de la religion la chrétienté, le christianisme. Or l’Islam n’est pas le christianisme. L’Islam a des repères de religion à la mode chrétienne, c’est-à-dire on prie, on jeûne, on fait des pèlerinages. Mais ce n’est pas seulement ça, l’Islam est une loi, l’Islam est une nation, et l’Islam est un code et donc il s’impose impérativement. Et d’autant plus impérativement que contrairement aux textes religieux juifs et chrétiens, c’est dieu qui parle directement et le texte est considéré comme incréé – c’est la grande polémique qui dure depuis 1000 ans dans l’histoire – c’est-à-dire que c’est dieu qui parle directement, on ne peut pas l’interpréter, car ce ne sont pas des hommes qui parlent. C’est pas Moïse, c’est pas Jésus, c’est pas Saint-Paul, c’est pas les évangélistes, non, on ne peut interpréter ça, c’est dieu qui parle directement.

CRESPO-MARA : « Il y a en France des centaines de Saint-Denis et de Molenbeek » écrivez-vous. Vous prétendez que l’armée française, avec l’aide de l’armée israélienne est prête à faire le nettoyage dans les quartiers, ça s’appellerait l’« Opération Ronces ». Vous dites que c’est une source très proche de l’État-major qui vous a confié ça, c’est ça ?

ZEMMOUR : Oui. CRESPO-MARA : Quand ? ZEMMOUR : Il y a six mois.

CRESPO-MARA : Non, quand ça aurait lieu ?

ZEMMOUR : Il n’y a pas de date. C’est les politiques qui décident ça. Les militaires appliquent ce que les politiques disent. Simplement, les militaires ils doivent être prêts. Et eux me disent qu’ils sont prêts. Mais évidemment qu’ils attendent des ordres du politique. Ça peut ne jamais arriver.

CRESPO-MARA : Pour aller sur le quinquennat, on a l’impression que vous êtes quand même obsédé par l’Islam. Vous citez le mot « Islam » plus de 300 fois, 307 fois exactement.

ZEMMOUR : Mais, excusez-moi, c’est moi qui suis obsédé par l’Islam ou c’est l’Islam qui tue en France depuis deux ans ? Est-ce que c’est moi qui tue…

CRESPO-MARA : C’est les djihadistes qui tuent…

ZEMMOUR : Attendez, attendez… qui tuent au crie de quoi ? au crie de qui ? Ils disent « Bouddha est grand » ? Ils disent « Audrey est magnifique, il faut tuer » ? Ils disent « Eric Zemmour est méchant, il faut tuer » ? Non. Ils disent « Allahu akbar », ça veut dire « Dieu est grand ».

CRESPO-MARA : Est-ce que pour autant ils disent la vérité ? Est-ce que pour autant on doit estimer qu’ils sont sensés ?

ZEMMOUR : Mais ce sont des musulmans.

CRESPO-MARA : Vous avez des millions de musulmans en France qui disent « ces gens-là ne sont pas musulmans ».

ZEMMOUR : Mais, ils savent très bien que c’est faux. Vous savez, arrêtez d’essayer de m’opposer aux musulmans. Je vais vous dire quelque chose, les musulmans savent très bien que ce que je dis est vrai, ils savent très bien que leur texte pose problème. Ils savent très bien que le Coran prévoit de tuer des juifs et des chrétiens à d’innombrables pages. Ils le savent très bien. Seulement moi je fais le pari – vous savez il y a une très belle phrase dans la Guerre du Péloponnèse de Thucydide, Thucydide dit « les hommes sont ainsi faits, qu’ils méprisent ceux qui les ménagent et respectent ceux qui ne leur concèdent rien ». Moi je pense que les musulmans me respecteront parce que je ne leur concède rien et que je leur dis la réalité. Et non pas, je ne fais pas semblant de leur dire « l’Islam ça ne pose aucun problème », et quand ils veulent appliquer leur Islam, on leur dit « oh bah non, ça ne va pas, oh bah non, c’est pas ça etc ». […]

ZEMMOUR : C’est ce que j’ai écrit et je pense que [Macron] c’est l’homme de la classe dominante. C’est les habits neufs de la classe dominante Macron.

CRESPO-MARA : Christiane Taubira à la Une de Libération parle « d’hystérisation de l’élection présidentielle », vous pensez la même chose ?

ZEMMOUR : Pas du tout. Je pense que c’est pas le problème.

CRESPO-MARA : Elle dit aussi qu’on va dans le mur. Elle est inquiète pour la France. Pour le coup-là, vous rejoignez son diagnostic ?

ZEMMOUR : C’est le pompier pyromane Christiane Taubira. Elle a mis sa petite pioche pour détruire un peu plus la France, et elle vient dire qu’elle est craintive pour la France. C’est l’incarnation de ces gens qui détestent la France et qui ont tout fait pour lui cracher dessus, et qui ont tout fait pour la culpabiliser, qu’elle était coupable de 1000 maux. Christiane Taubira c’est l’incarnation de ce parti collabo qui depuis 1000 ans est toujours contre la France ; Christine Taubira, elle ferait mieux de se taire ! Tandis que l’hystérisation c’est pas le sujet, le sujet c’est qu’elle a été confisquée par les partis politiques l’élection présidentielle. Que de Gaulle a perdu. C’est un problème fondamental.

CRESPO-MARA : Tous les matins, Eric Zemmour, je me pose une question récurrente, la question off mais devant les caméras.  C’est off, entre nous.

ZEMMOUR : Allez-y, moi je m’en fous du off.

CRESPO-MARA : Qu’est-ce qu’ils vous ont fait les musulmans pour que vous leur en vouliez à ce point-là Eric Zemmour ? C’est en tout cas leur impression, leur sensation avec vos propos ?

ZEMMOUR : Je vous ai déjà répondu. Je viens de vous répondre. Je ne leur en veux absolument pas. J’ai aucune haine pour les musulmans. Mes ancêtres ont vécu avec eux pendant des siècles.

CRESPO-MARA : La guerre d’Algérie a eu lieu entre temps.

ZEMMOUR : Bien sûr, la guerre d’Algérie a eu lieu entre temps, et on n’était pas dans le même camp. Moi, mes ancêtres ont choisi la France, et je les bénis, encore une fois, et je bénis la France de nous avoir colonisés ! Vous voyez. Je ne suis pas dans la revanche, au contraire, je suis dans le remerciement. Mais je n’ai absolument aucune haine pour les musulmans.

CRESPO-MARA : Donc c’est aujourd’hui la fête de l’Aïd, vous leur souhaitez « bonne fête à tous » ?

ZEMMOUR : Évidemment. C’est pas le sujet. C’est pas mon sujet vous savez. Mon sujet, c’est qu’il y a un problème, vous avez cité la guerre d’Algérie, nous sommes dans la revanche de la guerre d’Algérie : le colonisateur ce n’est plus le Français, aujourd’hui, c’est celui qui vient du Sud, et qui a des comportements colonisateurs ! Parce que ne pas respecter la culture de la société qui vous accueille, c’est être un colonisateur !

CRESPO-MARA : Merci Eric Zemmour. Merci d’être venu sur LCI.

ZEMMOUR : Je vous en prie.

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5) 16/09/2016 : RMC – Bourdin Direct (Jean-Jacques Bourdin)

 

BOURDIN : Notre invité ce matin, Éric Zemmour. Bonjour. « Un quinquennat pour rien » chez Albin Michel. Eric Zemmour, c’est clair, je ne vous invite pas pour l’audience, parce que j’ai lu que vous étiez invité pour l’audience…

ZEMMOUR : Ce n’est pas moi qui ai dit ça.

BOURDIN : Non, pas vous. J’en fais sans vous, ne vous inquiétez pas […] je vous invite par indépendance, par tolérance, et par souci d’équilibre. Que les choses soient très claires. Première question : j’ai lu bien évidemment avec attention la première partie de votre livre – je n’ai pas lu toutes les chroniques. Pourquoi écrivez-vous  que Marine Le Pen a toujours été à gauche ?

ZEMMOUR : C’est marrant que vous commenciez par cette question parce que ça ne me paraissait pas essentiel dans mon texte.

BOURDIN : Dans une année politique, si !

ZEMMOUR : Oui, si vous voulez. Mais, écoutez c’est très simple, je la connais depuis très longtemps, je crois qu’elle a fondamentalement des réflexes de gauche, vous savez, comme on disait que Chirac avait des réflexes de gauche, comme on disait que Mitterrand avait des réflexes de droite. Il y a des tempéraments, on a étudié ça jadis. Elle, elle a un tempérament de gauche. Que ce soit sur les problèmes  économiques, sociaux… Et aujourd’hui, on a l’impression que Florian Philippot, venant de la gauche chevènementiste, lui donne une espèce de structuration idéologique de son tempérament.

BOURDIN : Mais vous allez même beaucoup plus loin, vous dites : “elle est endoctrinée par Florian Philippot ».

ZEMMOUR : Non, je dis, c’est son mentor. Oui, c’est son mentor, si vous voulez. C’est son mentor.

BOURDIN : Oui. “C’est son cheval de Troie chevènementiste”, ” elle se trompe de combat », « elle a 25 ans de retard”, « son concept de France apaisée » vous laissez entendre que c’est d’un ridicule absolu…

ZEMMOUR : Ah, mais, attendez, ça c’est deux choses différentes. Sur les 25 ans de retard, je m’explique parce que c’est le plus intéressant. Aujourd’hui, le Front National mène un combat pour la souveraineté, ce combat est tout à fait légitime, j’ai moi-même été contre le référendum sur Maastricht etc. Donc, vous voyez que ce n’est pas un combat que je méprise du tout. J’ai été proche de Philippe Séguin, de Charles Pasqua, donc, j’aurais mauvaise grâce. Ce que je dis, c’est que, ils ont 25 ans de retard, c’est à dire qu’aujourd’hui le combat majeur – vous savez, dans la politique il y a une hiérarchie, on ne peut pas conduire tous les combats, il y a une hiérarchie – le combat majeur c’est l’identité. Parce que nous sommes en danger de mort, c’est ça mon sentiment.

BOURDIN : Donc, d’ailleurs, vous écrivez,  « la France ne se bat plus pour retrouver sa souveraineté  mais pour ne pas perdre son identité », donc Marine Le Pen n’est plus dans la course, son analyse est fausse.

ZEMMOUR : Je pense que son analyse est surannée, pas faux, vous comprenez ce que je veux dire. Ce n’’est pas la même chose.

BOURDIN : Oui, « surannée » : elle date.

ZEMMOUR : Exactement. Il y a des pays qui ont perdu leur souveraineté comme la Pologne par exemple, qui a été partagée entre la Russie et la Prusse etc, et qui n’ont survécu que parce qu’elles ont gardé leur identité. C’est ça que je veux dire. Et que si demain, comme je dis, il y avait une république française islamique, elle pourrait être souveraine, mais ce ne serait plus la France.

BOURDIN : Je vais revenir, je vais revenir….

ZEMMOUR : Vous avez compris, vous voyez que je ne suis pas dans le combat partisan.

BOURDIN : Non mais je vais revenir sur la politique, on est en année politique, vous êtes un observateur de la vie politique… vous dites aussi de Nicolas Sarkozy : « je pense que c’est fini ».

ZEMMOUR : Je n’ai pas dit ça…

BOURDIN : Non mais vous l’avez écrit « il ne récupérera pas les électeurs populaires qui ne lui font plus confiance ».

ZEMMOUR : Ça je maintiens…

BOURDIN : Vous maintenez ?

ZEMMOUR : Oui, les électeurs populaires. Ça ne veut pas dire qu’il ne va pas gagner, vous comprenez ?!

BOURDIN : Pour qui allez-vous voter alors ?

ZEMMOUR : Ah ben ça, ça ne vous regarde pas (rires).

BOURDIN : Vous allez voter quand même ?

ZEMMOUR : Oui, bien sûr, comme toujours…

BOURDIN : Vous votez ? Bon. C’est vrai que vous avez envisagé de faire de la politique  à un certain moment ? Ou de vous présenter à l’élection présidentielle.

ZEMMOUR : Ah, ce n’est pas la même chose. Qu’est-ce que c’est que faire de la politique ? J’estime que tous les deux on fait de la politique ! Vous êtes d’accord avec moi ?!

BOURDIN : Oui.

ZEMMOUR : Et plutôt de façon noble puisqu’on manie les idées… J’attends des questions sur les idées…

BOURDIN : D’abord il faut que vous sachiez une chose Éric, c’est que c’est moi qui pose les questions et qui décide…

ZEMMOUR : Mais justement j’attends les questions…

BOURDIN : … et qui décide des questions ici.

ZEMMOUR : Alors, la politique, je pense que j’en fais de la politique, je manie les idées, je défends des convictions : c’est faire de la politique. Après, il y a la politique partisane, l’action politique. Ça, je suis toujours resté un peu en marge. Je pense que mon combat à moi… J’ai lu cet été pas mal de livres et parmi ces livres celui, le dernier de Marcel Gauchet, et ce grand intellectuel dit : « nous ne sommes pas en manque aujourd’hui de mesures, de solutions, nous sommes en manque de diagnostic ». Eh bien, ce que j’ai essayé de faire c’est de poser un diagnostic.

BOURDIN : Donc, 8% à la présidentielle ?! Il paraît qu’il y avait un sondage. C’est vrai ou c’est faux ça ?

ZEMMOUR : Non, c’est vrai, il y a eu des sondages après ” Le suicide français” et l’effervescence autour de moi. Il y a eu tout quoi.

BOURDIN : Bon ! Vous écrivez : « l’armée française a un plan, pour reconquérir les banlieues ». D’où tenez-vous cette information ?

ZEMMOUR : Eh bien, d’une personne proche de l’état-major français.

BOURDIN : L’état-major qui dément…

ZEMMOUR : Bien sûr ! Mais, je m’y attendais.

BOURDIN : Vous dites « comme à Gaza l’armée française a consulté les israéliens… »

ZEMMOUR : A cause de Gaza parce qu’ils avaient une expérience…

BOURDIN : Comment on fait alors ? Bombarder ? Nettoyer ? Tuer ?

ZEMMOUR : Je ne suis pas le chef d’état-major de l’armée française…

BOURDIN : Non, mais… Vous avez vu ce plan ?

ZEMMOUR : On m’en a parlé.

BOURDIN : Bon, alors, que contenait  ce plan ?

ZEMMOUR : Ah, mais je n’en sais rien moi.

BOURDIN : On vous en a parlé mais on ne vous a pas dit.

ZEMMOUR : Non, on ne m’a pas montré les plans. Je n’en suis pas là. On m’a dit, on m’a parlé simplement de cette « Opération Ronces » qui est un plan prévu, mais ça ne veut pas dire qu’ils vont le mettre en œuvre, vous avez bien compris, ce sont les politiques qui décident ! Simplement, l’armée doit prévoir toute possibilité…

BOURDIN : Est-ce qu’il faudrait le mettre en œuvre d’ailleurs …?

ZEMMOUR : Ça c’est une bonne question ! Moi je pense que nous avons aujourd’hui de nombreux territoires qui ne sont plus en France ! C’est à dire que nous avons de nombreuses banlieues qui ne vivent plus…

BOURDIN : Qui sont colonisées en quelque sorte…

ZEMMOUR : Qui sont pour moi, c’est ce que j’explique dans le livre, qui sont effectivement… Si vous voulez, j’essaye de reprendre les mots. Pour moi, un étranger ou un immigré qui s’assimile au mode de vie français, et bien, il devient un français. En revanche, quand un étranger, et quand ils sont nombreux, vivent sur le territoire français et, non seulement refusent de vivre comme les français mais imposent leur mode de vie qu’ils avaient au pays, pour moi, ça s’appelle des colonisateurs ! C’est ce qu’ont fait les pieds-noirs en Algérie, c’est ce qu’ont fait les anglais aux Indes. Ça s’appelle des colonisateurs. Donc, les gens qui vivent aujourd’hui en France, habillés comme au 7ème siècle, comme le prophète Mahomet, qu’ils soient hommes ou femmes, moi je ne fais pas de distinction – pour une fois c’est moi qui n’en fais pas – et qui imposent un mode de vie inspiré strictement du Coran, ça s’appelle des colonisateurs.

BOURDIN : Bon «  les colonisateurs », donc, nous sommes colonisés. Enfin, certains quartiers sont colonisés.

ZEMMOUR : Exactement.

BOURDIN : Donc, il faut intervenir.

ZEMMOUR : Il faut une libération. Il faut une libération.

BOURDIN : Une libération militaire hein ?! … Puisque vous dites même qu’il faut l’armée à Paris …

ZEMMOUR : Non ! Non…

BOURDIN : Oui ! Dans la capitale ! C’est ce que vous proposez…

ZEMMOUR : Non… Je ne propose pas… Elle y est ! Elle y est… Je dis que c’est ridicule… Non, non, là vous confondez… Je dis que, elle y est et qu’elle fait du gardiennage.

BOURDIN : Est-ce qu’il faut assouplir la législation sur les armes en France ?

ZEMMOUR : Non ! Ce n’est pas mon avis, J’y pense pas spécialement… moi, je suis français, donc pour moi… Je ne suis pas un américain donc pour moi c’est l’état…

BOURDIN : Ce que dit Trump…

ZEMMOUR : Non, je comprends ce que dit Trump… Vous savez, il ne faut pas balayer comme ça ce que dit Trump. Je vais vous dire quelque chose : un des premiers actes de la révolution française, que nous vénérons tous, ça été d’armer le peuple, c’est la garde nationale. Le peuple armé ce n’est pas forcément mal, ce n’est pas forcément méprisable. C’est aussi le peuple qui s’approprie sa liberté. Vous comprenez ? Alors bien sûr, il y a des inconvénients, on ne va pas parler du contrôle des armes, mais il y a aussi la noblesse du peuple qui s’arme parce qu’il veut reconquérir sa liberté. Je vois par exemple, en Corse – le comportement des corses est admirable. Il y a le procès de Sisco en ce moment…

BOURDIN : Ça y est, le jugement a été rendu…

ZEMMOUR : Bon ! Voilà ! Les corses eux ne cèdent pas devant la pression islamique et je les trouve admirables. Et j’aimerai que les français les imitent.

BOURDIN : Vous savez qu’il y a cinq français prévenus à Sisco, trois maghrébins, l’un a pris deux ans fermes, les deux autres de la prison avec sursis, trois frères… et puis deux corses qui eux aussi ont pris de la prison avec sursis.

ZEMMOUR : Oui. Si vous voulez je pense que les corses ont raison de défendre leur territoire contre de la prise de territoire…

BOURDIN : Et leur identité, corse.

ZEMMOUR : Oui ! Absolument ! Ça, c’est une autre discussion : française,  corse et française.

BOURDIN : Corse ou française ?!

ZEMMOUR : Les deux, ça ne me gêne pas, si c’est dans le cadre de la France, vous comprenez ?!

BOURDIN : Bien ! Pour sauver la France, vous écrivez : « il faut abolir les droits de l’homme et du citoyen »

ZEMMOUR : Non !

BOURDIN : Si.

ZEMMOUR : Non

BOURDIN : Abolition des droits de l’homme et du citoyen

ZEMMOUR : Non ! Excusez, je sais ce que j’ai écrit, je vais répondre.

BOURDIN : Bon. « Préférence nationale », « réinstaller des discriminations entre français et étrangers »

ZEMMOUR : Oui ! Là je dis oui…

BOURDIN : « Redonner au christianisme la primauté sur la société ».

ZEMMOUR : Culturelle, oui…

BOURDIN : Oui, « culturelle »… « désigner l’ennemi : l’islam »…

ZEMMOUR : Oui !

BOURDIN : « décréter l’état d’urgence »…

ZEMMOUR : Il est déjà décrété, ça ne sert à rien…

BOURDIN : Mais vous le dites quand même.

ZEMMOUR : Oui.

BOURDIN : Vous dites « remettre l’armée dans la capitale »…

ZEMMOUR : Non… Mais non, elle y est, elle y est…

ZEMMOUR : Peu importe…

BOURDIN : Peu importe, c’est pas le sujet… […]

ZEMMOUR : […] je peux répondre sur la déclaration des droits de l’homme ? Parce que c’est important… je ne suis pas d’accord, là, je ne suis pas d’accord… Vous avez vu ? J’ai dit oui pour tous les autres…  en revanche, pour la déclaration des droits de l’homme et du citoyen justement […] Ce que je critique c’est le comportement des juges, Conseil d’Etat, Conseil Constitutionnel, Cour Européenne des Droits de l’Homme, qui depuis 30 ans ont justement trahis la déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen, je dis bien « de l’Homme ET du Citoyen » […] pour une conception anglo-saxonne qui se contente de défendre uniquement les « droits de l’Homme », « les droits Humains » ils disent, les droits de l’individu tout puissant, et j’explique que 1/ ça désintègre la société, 2/ ça désintègre la nation, parce que l’individu tout puissant se moque totalement de la société, ne lui demande que des droits et, 3/ cette conception excessive anglo-saxon des droits de l’individu est le cheval de Troie de l’Islam qui profite pour dire chaque fois : « mais, c’est notre liberté », les femmes se baladent dans la rue voilées ? « c’est notre liberté ». En burkini, «  c’est notre liberté ». […] Or, si vous voulez, c’est une structure collective coercitive, voire totalitaire qui est l’islam, qui se sert de « les droits des individus » pour imposer sa vision et pour conquérir de nouveaux des territoires et des espaces publics.

BOURDIN : « les droits de l’homme sont ainsi devenus l’arme atomique de destruction des peuples européens »…. « pour sauver le peuple français, il faudra abolir la religion des droits de l’homme, c’est une question de vie ou de mort de notre civilisation ».

ZEMMOUR : Oui. « La religion des droits de l’homme ». Pas la « déclaration des droits de l’homme et du citoyen ».

BOURDIN : Et après, vous déclinez…

ZEMMOUR : Non.

BOURDIN : C’est une nuance…

ZEMMOUR : Non ! Ce n’est pas une nuance ! C’est deux conceptions…

BOURDIN : D’accord ! J’ai d’autres questions. Peut-on être français sans être Blanc ?

ZEMMOUR : Évidemment.

BOURDIN : Oui… Sans problème ? Alors les identitaires disent : « non ». On vous qualifie d’identitaire, est ce que vous êtes un identitaire ?

ZEMMOUR : J’en sais rien… Je défends l’identité française. Et l’identité française c’est toujours pareil, la fameuse phrase du général De Gaulle, qu’on ne cite jamais entièrement, et ça va répondre à votre question. Le général De Gaulle dit : « bien sûr, il est bon qu’il y ait des français noirs, jaunes et bruns ». Ça répond à la première partie de votre question. « Mais, il faut qu’ils restent une minorité car nous sommes avant tout un peuple de race blanche, de religion chrétienne, de culture gréco-latine ». Il le dit à Peyrefitte, il le redit dans les « Mémoires d’espoir ». Voilà ma réponse.

BOURDIN : Il a aussi dit, à propos des juifs : « peuples d’élites, communautariste, sûr de lui- même et dominateur »..

ZEMMOUR : Il n’a pas dit « communautariste », il a dit : « peuple d’élites, sûr de lui et dominateur ». (attention voir le contexte ici) :

BOURDIN : Oui, « sûr de lui et dominateur ». « Peuple d’élites, sûr de lui et dom auteur ».

ZEMMOUR : Oui. Ça a fait scandale, mais il y a du vrai.

BOURDIN : Il y a du vrai ?

ZEMMOUR : Oui, bien sûr… Et j’en suis ! Donc je connais…

BOURDIN : Oui, justement.

ZEMMOUR : Lui, il ne m’animait pas la langue de bois, il, n’était pas emprunté par le politiquement correct. C’est sûr qu’aujourd’hui, il serait au tribunal encore plus que moi.

BOURDIN : « Donner un prénom qui n’est pas français à son enfant, c’est se détacher de la France »

ZEMMOUR : Oui. Je peux vous répondre.

BOURDIN : Je vais prendre quelques exemples, vous allez me répondre. Djamel Debbouze, Zinedine Zidane , Elie Semoun, Omar Sy… Je ne sais pas moi… Najat Vallaud-Belkacem… Tiens… Je vais vous poser une question : ce matin, j’avais le père d’un petit garçon de quatre ans et demi qui a été tué à Nice, par le terrorisme, fauché par le camion. Sa mère s’appelle « Samira », est-ce qu’elle est moins française que vous et que moi parce qu’elle s’appelle « Samira » ? Franchement ?

ZEMMOUR : Alors… Très bien. Vous essayer de faire du pathos, mais ça ne marche pas avec moi. Mais c’est pas grave, c’est pas grave Jean-Jacques, c’est pas grave…

BOURDIN : Je n’essaye pas de faire du pathos…

ZEMMOUR : Je vais essayer de vous répondre rationnellement.

BOURDIN : Je ne fais pas de pathos, je vous pose une question : est-ce qu’elle est moins française que vous et moi ?

ZEMMOUR : Je ne sais pas si vous connaissez le grand sociologue D’Iribagne qui fait une distinction très intelligente. Il dit : « il y a le corps social et il y a le corps politique », le corps politique c’est le corps politico/judiciaire, c’est-à-dire, que les français sont ceux qui ont une nationalité française. Omar Sy, Djamel Debbouze, cette dame, vous, moi… […] Ceux-là, ils sont aussi français que moi...

BOURDIN : Manuel Valls ?

ZEMMOUR : Ils sont aussi français que moi… Manuel, il ne s’appelle pas Manolo…! Ils sont aussi français que moi et que vous et on est tous français puisqu’on a la nationalité française ! Ça, c’est là corps politique. Maintenant, il y a le corps social, c’est à dire, l’acceptation par le corps social de l’appartenance au groupe. Et là, en se donnant des prénoms qui ne sont pas dans la tradition française, ils se mettent en dehors du groupe. Le groupe ne les reconnaît pas comme totalement français.

BOURDIN : Alors, vous voulez en revenir à la loi de Bonaparte […] qui a été abolie en 1993.

ZEMMOUR : Exactement ! La loi du 11 germinal an XI

BOURDIN : 1er Avril 1803…

ZEMMOUR : Voilà ! Et qui dit que : « il faut prendre des prénoms français dans le calendrier ».

BOURDIN : Non, elle ne dit pas ça. […] Elle dit : « les noms en usage dans les différents calendriers et ceux des personnages connus de l’histoire ancienne pourront seuls être reçus sous les registres de l’état civil ».

ZEMMOUR : Vous dites la même chose que moi.

BOURDIN : Il n’y a pas de références aux prénoms chrétiens.

ZEMMOUR : Parce que quand il dit calendrier, ça veut dire le calendrier des saints…

BOURDIN : Il y a le calendrier révolutionnaire, il existe…

ZEMMOUR : Oui.

BOURDIN : Alors, est ce que vous donneriez, le prénom de « Philogon » à votre fils, ou de « Vénéfride » ?

ZEMMOUR : Ne jouez pas avec les mots.

BOURDIN : Je ne joue pas avec les mots, je dis la réalité !

ZEMMOUR : Moi, je vais vous montrer quelque chose Jean- Jacques : l’instruction générale de l’instruction civile, 1983, la gauche est au pouvoir, d’accord ? Ils demandent l’application de la loi du 11 Germinal an XI. Et ils donnent les exceptions, les tolérances, des prénoms comme certains prénoms étrangers, comme « Nadine », comme « Manfred »… ou des prénoms tirés de la mythologie, comme « Achille », qui ne sont pas dans le calendrier mais bon !

BOURDIN : Ce sont de personnages connus de l’histoire ancienne ” Achille”….

ZEMMOUR : Et, ils mettent en note, puisque on est en 83 et qu’il y a eu le regroupement familial depuis les années 70, donc, il y a eu de plus en plus de maghrébins. Donc, se pose la question des prénoms maghrébins. Ils écrivent : « ces considérations militent en faveur de l’admission des prénoms coraniques », vous voyez on lit bien « coraniques », « pour les enfants des français musulmans. Il y aurait d’ailleurs intérêt dans ce dernier cas,  à ce que l’officier de l’état civil conseille discrètement aux parents d’adjoindre un prénom français au prénom coranique de leur enfant. Cette pratique serait en effet de nature à permettre ultérieurement une meilleure assimilation de l’intéressé à la communauté nationale ». C’est exactement ce que je viens de vous expliquer…

BOURDIN : On était en quelle année ?

ZEMMOUR : En 1983.

BOURDIN : Et on est en quelle année ?

ZEMMOUR : En 2016.

BOURDIN : Pourquoi vous êtes toujours dans le passé ? Pourquoi êtes-vous toujours passéiste, décliniste ?

ZEMMOUR : Attendez ! Pourquoi, quand le passé est mieux que le présent, on ne pourrait pas revenir au passé. La France des années 60, 70, encore des années 80, elle intégrait un milliard de fois mieux qu’aujourd’hui. Elle était un milliard de fois plus heureuse qu’aujourd’hui ! Elle n’était pas angoissée par un grand remplacement, une invasion, une substitution de population, une guerre civile. Donc, excusez- moi, quand le passé est meilleur, moi, je préfère revenir au passé.

BOURDIN : Puisqu’on parle du passé, nous avons eu un Président de la République qui avait un prénom étranger. Oui, Sadi Carnot.

ZEMMOUR : Vous nous ramenez loin là.

BOURDIN : Oui, Sadi Carnot. Prénom illégal ?!

ZEMMOUR : Oui…

BOURDIN : Mais vous pensez qu’un prénom un prénom français, d’origine étrangère est un prénom illégal ?

ZEMMOUR : Non…! Je n’ai pas dit « illégal », j’ai dit …

BOURDIN : Quoi ? Je ne comprends pas…

ZEMMOUR : Vous ne m’écoutez pas. Mais c’est très simple pourtant !

BOURDIN : Si ! J’écoute. Je ne vous comprends pas.

ZEMMOUR : Les étrangers doivent se faire accepter par le groupe. Moi-même,, ma famille venait de l’étranger. Enfin, ce n’était pas vraiment de l’étranger, l’Algérie était française, c’était plus compliqué. Mais qu’est-ce qu’ils ont fait ? La première chose qu’ils ont faite, ils ont fait deux choses : 1/ ils ont abandonné leur vêtements arabo/musulmans pour des vêtements français, européens. Et 2/ils ont donné des prénoms français à leurs enfants.

BOURDIN : Si j’ai envie de rendre hommage à ma mère, à mon père à mon grand- père, à ma grand-mère, Éric Zemmour ? J’ai le droit !

ZEMMOUR : Ah, oui, bien sûr, vous avez tous les droits Jean-Jacques Bourdin.

BOURDIN : Mais oui… J’ai le droit…

ZEMMOUR : Non ! Mais non. C’est là, c’est là où le mot « citoyen »… Mais, vous croyez que des générations du passé, d’italiens, d’espagnols, de polonais, qui ont fait l’effort de donner un prénom français…

BOURDIN : Ils aimaient bien s’appeler Giuseppe.

ZEMMOUR : Laissez- moi finir ! Non ! À l’époque, est-ce que vous croyez qu’ils n’aimaient pas leur père ou leur mère ? Mais qu’est-ce que cet argument ridicule…

BOURDIN : Bon ! Éric Zemmour, dernière question. Pourquoi avez-vous écrit, c’était en 2014, parce que ça m’intrigue : « le pouvoir doit rester dans les mains des hommes sinon il se dilapide. Dans l’histoire de France, les femmes sont les régentes, ça a toujours été comme ça, les femmes n’expriment pas le pouvoir, elles ne l’incarnent pas, le pouvoir s’évapore dès qu’elles arrivent au pouvoir » ? Pourquoi est-ce que vous avez écrit ça ?

ZEMMOUR : Ça n’a pas grand rapport avec ce texte, mais bon, c’est pas grave….

BOURDIN : Il faut assumer…

ZEMMOUR : J’assume toujours tout, alors, c’est pas moi qui ne vais pas assumer !

BOURDIN : Alors, assumez, assumez. C’est la soumission des femmes ça…

ZEMMOUR : Mais non, ne mélangez pas tout ! Il y a un rapport historique, presque anthropologique, entre le pouvoir et la virilité. C’est comme ça dans l’histoire, c’est comme ça dans nos inconscients collectifs. Quand une femme est au pouvoir, il y a une espèce de hiatus. Elle, elle n’assume pas complètement le pouvoir ou alors, elle l’assume trop et les gens, les peuples, ont du mal. Alors, ça existe, ça arrive, il y a Catherine ll de Russie… Il y a d’autres exemples de femmes de pouvoir, évidemment. Ce que je dis c’est qu’aujourd’hui, alors qu’il y a beaucoup de femmes dans la vie politique…

BOURDIN : Enfin, beaucoup… ?!

ZEMMOUR : Oui ! Dans les pays occidentaux.

BOURDIN : Oui, pas chez nous…

ZEMMOUR : Oui, un peu moins chez nous, parce que justement, ce serait intéressant comme discussion, c’est parce que je pense que la France est le dernier pays à croire encore un peu naïvement à la politique et au pouvoir. Les autres ont compris que le pouvoir n’était plus dans la politique.

BOURDIN : Le pouvoir doit être exercé par les hommes, si j’ai bien compris ?!

ZEMMOUR : Il y a un rapport entre le pouvoir politique. Quand il y a des femmes qui sont dans le pouvoir politique elles peuvent très bien l’exercer ! Vous faite semblant de ne pas comprendre.

BOURDIN : Non, on dirait les intégristes religieux qui soumettent leurs femmes. Vous êtes extraordinaire, vous vous ressemblez…

ZEMMOUR : Vous êtes dans l’amalgame !

BOURDIN : Je ne suis pas dans l’amalgame, je suis dans la réalité Éric Zemmour.

ZEMMOUR : Vous devriez lire les dernières pages de « Tristes tropiques » de Lévy-Strauss, il explique très bien comment l’Islam n’enferme pas seulement ses femmes, elle enferme « tout ce qui est autre », les femmes et les non-musulmans. On réduit toujours aujourd’hui à un rapport avec les femmes, ça n’a rien à voir. Moi, je ne suis pas pour la soumission des femme et pour l’enfermement des femmes. Je suis désolé. Je suis occidental, européen, français ! Et depuis le moyen-âge, les femmes n’ont jamais été enfermées et n’ont jamais été soumises, tout ça c’est un mythe !

BOURDIN : Elles ont mis du temps à voter, à pouvoir voter…

ZEMMOUR : Ça n’a rien à voir. Vous savez pourquoi elles n’ont pas voté ? Vous savez pourquoi ? C’est la république qui ne leur a pas donné le droit de voter. Parce qu’à l’époque les femmes étaient proches des curés et de l’Eglise, qui voulait la restauration de la monarchie. Donc, si elles avaient voté, on aurait eu la monarchie. Vous auriez eu un roi Jean-Jacques Bourdin. Alors, arrêtez de jouer au progressiste sur mon dos.

BOURDIN : Je ne suis pas un progressiste particulièrement. Je suis… avec vous. Et je vous remercie d’être venu nous voir.

ZEMMOUR : Et je vous remercie de m’avoir invité.

6) 17/09/2016 : C8 – Salut les terriens (Thierry Ardisson)

ARDISSON : […] ça fait longtemps qu’on ne vous a pas vu dans cette émission Eric Zemmour, depuis le 6 mars 2010 exactement, lors d’un débat avec Rokhaya Diallo, vous aviez dit « la plupart des trafiquants  sont noirs ou arabes ». Suite à cet épisode vous avez été condamné pour provocation à la discrimination raciale […] Je tiens aussi à préciser que ce n’est pas un débat contradictoire, je ne suis pas là pour critiquer vos idées, m’opposer à elles, je suis juste là pour vous écouter même si je ne partage pas toutes vos idées,  vous avez le droit de les exprimer. D’ailleurs qui a dit ça ? On ne sait jamais si c’est Voltaire.

ZEMMOUR : On l’attribue beaucoup à Voltaire.

Note OB : non, ce n’est pas lui. Elle est de l’écrivaine anglaise Evelyn Beatrice Hall dans son livre de 1906, The Friends of Voltaire. De rien…

ARDISSON : Je ne partage pas vos idées mais je me battrais pour que vous puissiez les exprimer.

ARDISSON : Alors le livre s’appelle « Un quinquennat pour rien » c’est publié chez Albin Michel, il y a 49 pages fraîches et puis derrière il y a vos chroniques de RTL, moins deux.

ZEMMOUR : Non elles sont revenues.

ARDISSON : Elles sont revenues, très bien. Vous êtes N°1 des ventes.

ZEMMOUR : Il paraît…

ARDISSON : Au sujet du quinquennat puisque le titre est un quinquennat pour rien, vous dites  qu’il commence avec le vert des drapeaux Maghrébins, Place de la Bastille, et qu’il se termine avec le rouge du sang des attentats.

ZEMMOUR : Oui et le drapeau tricolore que Hollande nous demande de mettre à nos fenêtres. Je trouve que ce quinquennat a été marqué par une histoire de drapeaux. C’est assez intéressant d’ailleurs, surtout quand ça tombe sur les socialistes qui depuis à peu près 40 ans méprisent la patrie, la nation, le drapeau, la Marseillaise etc. …. Il y a une espèce de jugement divin.

ZEMMOUR : Dans ce texte bien sûr, d’ailleurs le titre de ce texte c’est « la France au défi de l’Islam », je ne me cache pas derrière mon petit doigt.

ARDISSON : Alors déjà premier point qui est difficile à admettre mais c’est votre position, pour vous, l’Islam et l’islamisme c’est la même chose.

ZEMMOUR : Il faut toujours  revenir à la sémantique, le mot islamisme est  inventé au XVIIIème siècle, parce qu’on estime que tous les noms de religions se terminent par isme, catholicisme, protestantisme, judaïsme, bouddhisme et que l’Islam est le seul. Donc pour une espèce d’uniformisation linguistique on dit islamisme, et en arabe ça n’existe pas, on dit Islam. Et d’ailleurs quand on traduit Daesh, c’est l’État islamique, on ne dit pas l’État islamiste. Et au XIV siècle, tous les auteurs, qui d’ailleurs sont très sévères pour l’Islam, aujourd’hui ils se feraient insulter à la télévision tout le temps messieurs Tocqueville, Châteaubriant, voyez pas des esprits minables, il y a des phrases terribles, et ils disent islamisme. Ce n’est que depuis une trentaine d’années, vous avez compris qu’on essaye de distinguer, c’est une subtilité sémantique du politiquement correct.

ARDISSON : Et pour vous le Djihad est intrinsèque à l’Islam.

ZEMMOUR : Je suis désolé mais c’est dans le texte. Vous savez, en France, on est marqué et c’est bien normal puisque c’est le catholicisme qui est la religion depuis 1 500 ans en France, on pense  ce qu’est religion égal catholicisme. Et donc tout ce que fait le catholicisme les prières,  les pèlerinages, tout çà, pour nous, toutes les religions font la même chose. Eh bien non, l’Islam ce n’est pas une religion au sens catholique du terme, c’est une orthopraxie très stricte, c’est-à-dire que l’important c’est ce qu’on pratique. Il n’y a pas de capacité d’interprétation, c’est-à-dire que depuis la révolte des Mutazilites au IXème siècle, qui essayaient justement de mettre de la raison dans la foi, à l’image du catholicisme et du christianisme. Il y a eu une querelle et le califat, à l’époque, ça existait, a interdit l’interprétation. Le djihad c’est une prescription du Coran comme le pèlerinage à la Mecque, comme le jeune. Et donc, quand les gens de l’État islamique disent « on fait le djihad », ils sont des bons musulmans. Et d’ailleurs ils attestent toujours de sourates du Coran qui sont, je vous le rappelle, décrétées par Dieu c’est ce qu’on appelle le côté incréé du Coran. Et donc ça on ne peut pas discuter Dieu, on ne peut pas faire de l’exégèse.

ARDISSON : Si je vous suis Eric Zemmour, en France il y a 6 millions de djihadistes à ce moment-là ?

ZEMMOUR : Il n’y a pas 6 millions de djihadistes il y a une différence entre le dogme et les gens. Vous-même vous êtes de religion catholique et vous n’appliquez pas tout ce qu’y a dans les évangiles ? […] Et bien les musulmans c’est la même chose. Il y a le dogme et il y a les gens, les gens se bricolent avec leur religion comme nous tous. Sauf que le seul problème, c’est pour ça que par exemple les concepts de radicalisation sont grotesques. C’est que quand on dit il s’est radicalisé en 24 heures, c’est stupide, il ne s’est pas radicalisé, simplement il a appliqué une consigne du Coran qu’il n’appliquait pas avant. Mais c’est tout le problème et c’est le problème que doivent affronter en face les musulmans.

ARDISSON : Alors pour vous en fait c’est assez flippant il y a un plan orchestré par les monarchies du Golfe, par les wahhabites qui se résume en 3 mots : invasions, colonisations, conflagrations.

ZEMMOUR : Ce n’est pas un plan concocté par les monarchies. Non, les monarchies saoudienne et qatarie font ce que doit faire tout musulman, c’est-à-dire financer les constructions de mosquées, convertir le plus possible, répandre l’Islam dans le monde entier. Puisque je vous rappelle que l’Islam est une religion naturelle, c’est-à-dire il y a dans le Coran un texte qui dit [que] tous les hommes sont musulmans, vous, moi, nous sommes tous musulmans pour l’Islam. Et ceux qui ne le sont pas encore c’est parce qu’ils n’ont pas compris qu’ils l’étaient, mais c’est ça l’enseignement musulman. Donc les monarchies d’Arabie saoudite et compagnie, elles utilisent leur argent pour islamiser le monde. Deuxièmement, elles sont le produit d’une révolution fondamentaliste à la fin du XIXème siècle parce que si vous voulez le monde islamique était atterré par ses défaites, par les colonisations. Ça a commencé avec la conquête de l’Égypte par Bonaparte et ça remonte à toutes les colonisations. Et les musulmans et l’Islam disaient, « mais pourquoi on a été vaincus ? » et donc il y a eu deux tendances. Il y a  les modernistes qui disaient parce qu’on ne s’est pas modernisés, on n’a pas justement été vers les Lumières mais c’est une infime minorité, ils ont été vaincus, ils ont vaincus par qui ? Par des gens comme l’Arabie saoudite, les salafistes, les wahhabites qui ont dit « non on a été vaincus, on est décadents, parce qu’on n’a pas assez appliqué le Coran, il faut revenir au Coran des origines, au Coran pur, aux textes ». Salafiste ça veut dire l’Islam pur.

Invasions, colonisations, conflagrations, c’est ce qu’on vit, c’est-à-dire que je pense qu’il y a un continuum entre la pression migratoire énorme, parce qu’il y a une explosion démographique de toute la planète en général et en particulier des populations musulmanes, donc il y a une pression sur les côtes européennes, puisque c’est le continent où il y a le moins d’enfants etc, depuis 40 ans. Après, ce que j’appelle la colonisation, on en parlera peut-être, c’est l’islamisation de quartiers entiers en France qui vivent à la mode islamique petit à petit avec les vêtements, la nourriture, les modes de vie etc, ça c’est ce que j’appelle la colonisation, parce qu’un étranger qui vient en France qui s’assimile ça devient un Français, mais si il ne s’assimile pas et qu’au contraire il impose son mode de vie, pour moi c’est un colonisateur. Et conflagrations, c’est les attentats qu’on a vécu depuis 2 ans.

ARDISSON : C’est la guerre des civilisations.

ZEMMOUR : Voilà !

ARDISSON : […] Vous vous y croyez, vous pensez qu’il a raison Huntington ?

ZEMMOUR : Je vais vous dire tout lui a donné raison à Huntington. Il dit nous sommes en conflit de civilisation, il dit pas seulement avec l’Islam d’ailleurs, il y a un autre conflit des civilisations, c’est entre l’Occident, l’Amérique en particulier et la Chine. Là, c’est un conflit pour la domination du monde, conflit classique comme on a eu avant 1914. Avec l’Islam, nous avons un conflit des civilisations qui nous ramène aux grands conflits du Moyen-Age.

ARDISSON : C’est-à-dire que pour vous depuis Charles Martel, on est dans un continuum on n’a pas finalement eu de rupture ?

ZEMMOUR : Depuis Mahomet. Il coupe la Méditerranée en deux. Tant qu’il y a l’empire romain, il y a une unité autour de la Méditerranée civilisationnelle. Apartir du moment où  Mahomet qui apparaît au VIII ème siècle, çà coupe la Méditerranée en deux et donc il y a un affrontement entre les deux faces de la Méditerranée, et ça n’a jamais cessé. Et donc ce qu’on a pris pour une accalmie, on va dire la fin du XIXème siècle et le XXème siècle, c’est uniquement parce que c’était l’occident et l’Europe et la France en particulier qui gagnaient, qui étaient forts. À partir du moment où on est faibles, et qu’il y a cette force démographique, plus l’argent du pétrole, eh bien la guerre reprend de l’autre côté.

ARDISSON : Alors pour vous l’Islam c’est effectivement plus qu’une religion c’est une nation, c’est une loi, c’est une civilisation et vous vous dites l’Islam n’est pas soluble dans la république, c’est ça ?

ZEMMOUR : Je pense que l’Islam est inassimilable, mais c’est encore une fois toute l’Histoire qui le prouve. Quand les barbares venus de Germanie  envahissent l’empire romain , ils se convertissent au christianisme, ils adoptent le latin comme langue. Quand les arabes envahissent l’empire d’orient, ils imposent Allah, la religion musulmane et la langue arabe. Et ça n’a jamais cessé, jamais il n’y a eu d’assimilation de l’Islam.

ARDISSON : Il y a quand même des musulmans français qui sont solubles dans la République ?

ZEMMOUR : Oui, bien sûr, bien sûr, il y a des musulmans français : c’est ce que je vous ai dit au début, distinguez le dogme avec les gens. Il y a des musulmans qui s’assimilent à la République qui s’acclimatent à la République, qui s’intègrent dans la République parce qu’ils le veulent, parce qu’ils prennent des distances avec l’Islam.

ARDISSON : Ce que vous dites c’est que ce que nous on considère comme un bon musulman, pour eux c’est un mauvais musulman c’est ça ?

ZEMMOUR : C’est Boualem Sansal qui m’a expliqué ça, vous savez le grand écrivain Algérien. Les concepts occidentaux de « musulman modéré » et « musulman radical » étaient stupides, et qu’ils n’avaient pas lieu d’être en terre d’Islam. Pour les musulmans il y avait les bons musulmans et les mauvais musulmans, et que ceux  qu’on appelle «  bons musulmans » sont ceux qui sont éloignés de l’Islam. C’est tout notre paradoxe, nous tenons un discours complètement à rebrousse-poil de la vérité de ce qu’on pense vraiment. On dit aux musulmans, c’est d’une grande hypocrisie,  «  vous inquiétez pas, il n’y a aucun problème, l’Islam ne pose aucun problème ». Et puis quand y nous disent, « Oui mais là euh, il faut que nos femmes soient voilées », on dit « Oh non, égalité hommes femmes quand même », et puis quand y nous disent, « Ah moi je serre pas la main aux femmes, vous savez à la RATP », « Oh non ça se fait pas », voyez, pourtant c’est l’Islam, ils sont des bons musulmans, ils ne viennent pas leur dire que l’Islam ne pose pas de problèmes, vous comprenez , on est complètement hypocrites.

ARDISSON : Alors dans votre livre quand même vous évoquez la dictature pour sauver la laïcité évidemment

ZEMMOUR : Pour sauver la République, la laïcité c’est la République, mais dictature au sens romain, c’est-à-dire on rétablit l’autorité du peuple.

ARDISSON : Cincinnatus.

ZEMMOUR : Non, non pas du tout, le référendum. J’estime qu’il faut redonner la parole au peuple, j’estime qu’il faut retrouver un régime qui a très bien fonctionné en France pendant 150 ans, qui était la République, c’est-à-dire la vraie République, la République assimilationniste, la république démocratique, c’est-à-dire la République qui ne connaît que le citoyen, qui ne fraye pas avec les communautés sous prétexte de Droits de l’homme.

ARDISSON : Qui n’a rien à voir avec le communautarisme Anglo-Saxon.

ZEMMOUR : Je ne vous le fait pas dire.

ARDISSON : Alors, vous dites à un moment qu’il faudra forcer les musulmans à choisir entre l’Islam et la France.

ZEMMOUR : Oui !

ARDISSON : Oui mais d’accord mais c’est l’Inquisition, enfin vous qui êtes juif vous savez très bien qu’on a forcé des juifs du temps d’Isabelle la catholique à dire “je ne suis plus juif”

ZEMMOUR : Non, c’est pas ça que je veux, vous prenez l’exemple juste, c’est très bien. En 1807 Napoléon a réunis le grand Sanhédrin avec des juifs des rabbins et des juifs laïques. Il leur a posé plusieurs questions, il leur a dit voilà, dans votre religion qu’est-ce qu’on pense du mariage, qu’est-ce qu’on pense de la France, qu’est-ce qu’on pense de ceci, qu’est-ce qu’on pense de cela. Ils ont fait des réponses, il leur a demandé d’éliminer ceci, cela, de renoncer à ceci, de renoncer à cela. C’est ça que je veux. C’est simple, on l’a fait pour les juifs, et c’est à cette occasion-là d’ailleurs, qu’il leur a imposé aussi les prénoms du calendrier.

ARDISSON : A cette époque il y avait 30 000 juifs.

ZEMMOUR : Il y avait 30 000 juifs et c’était Napoléon, c’était pas Hollande, ça c’est sûr. On dit que ça a bien fonctionné pour les Italiens etc. Il y a le grand historien Pierre Milza qui était mon maitre à Sciences Po, qui avait écrit un livre sur l’immigration Italienne dont il venait. Et il a fait un chiffrage qui est complètement méconnu et qui est très sidérant. Il a calculé qu’entre 1870 et 1940 il y avait eu 3,5 millions d’Italiens venus en France, est ce que vous savez combien il en est resté ? 1 100 000, c’est-à-dire qu’il en est reparti les 2/3. Pourquoi ? Parce que à l’époque, d’abord il n’y avait pas le regroupement familial qui est quand même une des plus grandes bêtises de l’après-guerre, et deuxièmement, il y avait un système d’assimilation qui faisait choisir les gens. C’est-à-dire que les gens avaient le droit de préférer leurs racines, leur pays, c’est tout à fait légitime, et dans ce cas-là, après un certain temps, ils repartaient dans leur pays, et ceux qui voulaient vraiment devenir Français  restaient.

ARDISSON : Si je poursuis votre idée, ça veut dire si vous n’aimez pas la France quittez là comme disait l’autre.

ZEMMOUR : Ben oui.

ARDISSON : vous avez des citoyens Français qui sont des arabes musulmans qui sont des citoyens Français, qu’est-ce que vous en faites, vous allez pas les remettre dans des bateaux quand même ?

ZEMMOUR : Attendez, vous allez trop vite en besogne, d’abord, essayons de traiter les problèmes les uns après les autres, d’abord essayons de ne plus laisser rentrer personne, il y a 200 000 étrangers qui rentrent tous les ans depuis 10 ans, est ce que c’est bien utile, est ce que c’est normal ? Premièrement, deuxièmement arrêtons le regroupement familial

BOURDIN : Non, pardon, là je suis obligé d’interrompre, sur le regroupement familial, tu dis des bêtises.

ARDISSON : Idée de Giscard d’Estaing.

BOURDIN : Tu sais ce que ça représente le regroupement ?

ZEMMOUR : 20 000 par an.

BOURDIN : 20 000 par an.

ZEMMOUR : Non ce n’est pas ça.

BOURDIN : Tu sais quelles sont les conditions de regroupement familial aujourd’hui, c’est vraiment difficile.

ZEMMOUR : Le regroupement familial au sens large.

BOURDIN : Il y a la loi, tu interprètes la loi.

ZEMMOUR : Pas du tout. D’abord la loi ça se change, premièrement. Et deuxièmement au sens large, le regroupement familial…

BOURDIN : La loi on l’applique, c’est toi qui le dis.

ZEMMOUR : Je l’applique évidemment.

BOURDIN : 20 000 personnes dans le regroupement familial

ZEMMOUR : Non. Ça c’est la version officielle. Je peux finir ?

BOURDIN : C’est la vérité, Eric c’est la vérité

ZEMMOUR : les 20 000 c’est uniquement les enfants, il y a aussi près de 90 000 pour les mariages qui sont compris au sens large.

BOURDIN :  C’est pas le regroupement familial.

ZEMMOUR : Si, au sens large, on va chercher une femme au village et on la ramène, on vient intégrer une diaspora…

BOURDIN : Et on fait 25 enfants, et on bénéficie d’aides sociales on connaît le discours, on connait le discours.

ZEMMOUR : Oui absolument.

PRAUD : Si je peux me permettre juste un mot  parce que j’écoute Eric, que je connais bien, qui est un idéologue, mais je trouve que l’idéologie qu’il est parfois confronté à la réalité tout simplement. On l’est tous même avec des musulmans que nous connaissons tous. Enfin, tous ceux que je connais, aucun ne fait le djihad, aucun.

ARDISSON : Tous ceux que je connais ils sont cool

PRAUD : Je le dis parce que c’est une réalité, elle est importante cette réalité

ARDISSON : Comment vous voulez assimiler des gens quand un mec qui est Bac + 5, sous prétexte qu’il s’appelle Mohamed, ne trouve pas de boulot.

ZEMMOUR : Ces gens-là ne devraient pas s’appeler  Mohamed, leurs parents auraient dû leur donner des prénoms Français, c’était la règle depuis le 11 germinal an 11, mais ça remonte encore à Bonaparte, qui a été appliqué sous tous les régimes, qui a été appliqué sous le général De Gaulle, qui a été appliqué sous la IIIe République.

ARDISSON : Ça s’est arrêté à Mitterrand.

BOURDIN : Éric, on peut partager, mais, je ne peux pas te laisser parler des prénoms comme ça, on a le droit d’être fier de ses origines.

ZEMMOUR : Et quel rapport ?

BOURDIN : Quel rapport, on a le droit d’avoir envie de porter le prénom de son grand père, ou de porter le prénom d’une grand-mère.

ARDISSON: Ce qui est le cas de Rachid Dati qui a donné à sa fille le nom de sa mère.

BOURDIN : Et je vais te dire, aucun législateur, aucun penseur, aucun idéologue n’a le droit d’interdire, de m’interdire de donner le prénom que je veux à mon enfant.

ZEMMOUR : C’est la preuve exactement de la conception Anglo-Saxonne des droits de l’homme, « personne n’a le droit de m’interdire ».

BOURDIN : Pas du tout, moi Anglo-Saxonne un vieux Cevenol Anglo-Saxon.

ZEMMOUR : Alors donc De Gaulle était un dictateur ? Donc la IIIe République était tyrannique ? Et en plus les étrangers d’avant, les Italiens, les Espagnols, ils n’aimaient pas leurs mères, ils n’aimaient pas leurs grand mères.

BOURDIN : Ils s’appelaient Luigi

ZEMMOUR : Non,  ils s’appelaient Louis

PRAUD : Un mot sur les prénoms parce que c’est vrai qu’il y a de nouveaux prénoms musulmans mais il y a également toute la communauté juive qui appelle aujourd’hui ses enfants Nathan  etc mais je pourrais dire la même chose des Corses, je pourrais dire la même chose des Bretons et je pourrais dire la même chose des Basques. C’est-à-dire que depuis 20 ans, chacun revient sur l’identité de ses parents ou de ses grands-parents ce qui n’existait pas dans la France entre 45 et 80.

ZEMMOUR : Mais parce qu’on a abandonné la règle.

ARDISSON: Bien, pour conclure, moi je vais vous dire un truc très personnel, quand ce pauvre curé, le père Hamel s’est fait égorger là dans l’église, à côté de Rouen, à St Etienne du Rouvray, quand j’ai vu ça à la télé le matin, je me suis dit, il va y avoir des bombes dans des mosquées. J’ai dit  « les gens vont aller faire sauter des mosquées, parce que bon »… Ben pas du tout, les gens, les catholiques et les musulmans se sont fait des hugs dans les églises. Ça ne vous fait pas réfléchir ça, que la réaction ait été à l’inverse de ce qu’on pouvait attendre, j’avoue que j’étais sur le cul.

ZEMMOUR : Qu’est-ce que vous voulez que je vous dise ? Vous êtes dans l’émotion, vous êtes dans le sentimentalisme, vous ne voyez pas que l’Histoire est tragique mais c’est votre génération, vous avez écrit un livre « mémoires d’un babys boomers ». C’est cette génération-là qui a cru sortir de l’Histoire, mais l’Histoire va revenir, va la ramener de force et je peux vous dire que ça va pas être joli.

ARDISSON: Merci Éric Zemmour. Je rappelle le titre de votre livre un quinquennat pour rien publié chez Albin Michel. Merci d’avoir été avec nous

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Bilan : Livre le plus vendu sur Amazon (le 16/09/16), toutes catégories confondues :

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Bien joué !

Belle couverture internationale aussi, notez

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À bientôt, pour la suite des actions pyromanes de Zemmour – qui appelle à une forme de djihad contre nos concitoyens musulmans :

zemmour

Source: http://www.les-crises.fr/zemmour-watch/