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Entraide : vidéos Ukraine

Monday 14 July 2014 at 05:00

Bon, comme nous avons fait le tour des racines du sujet Ukrainien, nous allons progressivement diminuer le nombre de billets hebdo sur l’Ukraine.

J’aimerais bien faire une dernière vidéo, qui serait un Best Of des “20 vidéos éloquentes sur l’Ukraine non montrées dans les médias français“. Sans que cela soit trop long…

J’imagine des vidéos sur Svoboda et ses députés, Pravy Sektor et autres nervis néonazis, l’embrigadement des enfants à l’Ouest, la violence de Maidan, Odessa, les chars à l’Est, disons une vidéo violente des victimes des combats (je ne souhaite pas que le gore soit un élément central), etc. Liste non exhaustive, à vous de voir ce qui peux éveiller les consciences…

J’aimerais que ceux qui ont suivi de près le sujet m’aident en postant en commentaire des liens vers de vidéos EN PRÉCISANT bien ce qu’on y voit en commentaire (cela gagne beaucoup de temps), voire le moment du passage intéressant si la vidéo est un peu longue… Pitié, pas juste des liens “secs” sans précision… :)

Je compte sur vous, je suis assez épuisé de tout ça… Aide bienvenue  :)

J’aurais aussi besoin pour récupérer et trier des dizaines de vidéos sur ce sujet dont j’ai l’adresse sous le coude…

Merci d’avance

Olivier

(je ne m’en lasse pas de celle-là…)

Source: http://www.les-crises.fr/entraide-videos-ukraine/


Tout roule pour les russophones à l’Est (ou presque)

Monday 14 July 2014 at 02:30

Je commence par le rapport d’Amnesty International, dont la presse a beaucoup parlé :

Rapport Amnesty Est Ukraine publié par les-crises

Le rapport fait état des enlèvements et actes de tortures (évidemment inacceptables) dans l’Est, avec un vrai sens de la mesure et de la prudence :

Ah, en fait, on comprend ensuite qu’ils sont allés à Kiev et dans les zones liberées – et pas trop dans les zones hors contrôle de Kiev – ce qui limite quand même bien l’objectivité…

Donc en fait, il n’y a pas de chiffres fiables, mais la majorité des enlèvements sont du côté des séparatistes (côté dans lequel ils ont peu enquêté). Du lourd quoi.

Le rapport s’ouvre sur le récit atroce de Hannah, rapporté encore ici. On se demande pourquoi un tel voyeurisme (ils auraient aussi pu ouvrir avec des russophones hachés menus par l’aviation…), d’autant qu’on ne sait pas ce qui s’est vraiment passé et qui sont vraiment ces gens (on n’a pas son nom – et les gentilles filles qui soignent les blessés, et qui en fait sont membres de Svoboda et Pravy Sektor, j’ai déjà donné… – Ce qui ne justifie en rien des tortures, évidemment). (N.B : vous vous rappelez de la pauvre infirmière “Je meurs” : membre de Secteur Droit en fait…)

Une telle partialité est étonnante – même si Amnesty rappelle à la fin que les troupes pro-Kiev ne sont pas blanches (ce qui n’a pas été repris par la presse qui s’est jetée sans prudence dessus).

Pas un mot d’Amnesty sur le corps sans vie du journaliste russophile Sergey Dolgov qui vient d’être retrouvé dans l’Est après avoir été torturé…

Lire d’ailleurs ici un papier sur la partialité de la presse sur cet épisode

Quand à Amnesty, je suis au regret de constater qu’eux-aussi ne sont pas impartiaux, il n’y a qu’à voir leur billet du 28/02 :

Bizarre : depuis qu’on a compris que la plupart des morts n’étaient pas le fait de la police, ils ne parlent plus du sujet…

Bref, on retrouve le manque total de prudence dont cette association avait fait montre au Koweit, dans son fameux rapport de décembre 1990 :

Rapport Amnesty International sur le Koweit du 19 décembre 1990 publié par les-crises

Accusations totalement fantaisistes, issues de la propagande américaine

 

Bref, ce n’est pas pour blanchir qui que ce soi, mais il est clair que dans des zones de guerre, oui, il y a des atteintes aux Droits de l’Homme en général – et c’est regrettable…

Mais enfin, pendant ce temps là, les morts et destructions continuent, et on s’en moque…

IMAGES TRES DURES (en russe, mais les images parent d’elles-mêmes) :

(la mère de la jeune femme était près de la fenêtre ) :

Heureusement, l’UE a fermement réagi :

Oups, non, pardon, ça, c’était en février dans Libé sur Maidan…

P.S. tiens, un nouveau “spécialiste du monde russe” autoproclamé : Laurent Chamontin. Dans un édifiant papier pour le Nouvel Obs, il revient sur l’interview de Todd, avec de grandioses déclarations :

Et le problème actuel, c’est de trouver une langue commune avec la Russie, malgré son comportement agressif (Tchétchénie, Géorgie, Crimée) et des valeurs difficilement compatibles avec les nôtres.

Faute de s’intéresser à tout ceci, on risque de côtoyer les thèses complotistes, avec l’OTAN pour coupable, et Z. Brzezinski comme méchant loup.

Mais à l’époque des guerres de Tchétchénie, que fallait-il dire à la Pologne, pays assujetti à plusieurs reprises par la Russie ?[OB : et un peu par l'Allemagne aussi, me semble-il] Qu’on ne l’accepterait pas dans l’OTAN parce que le Kremlin était devenu rassurant ? [OB : non, qu'on en voulait pas, c'est tout, merci. Une alliance militaire, ce n'est pas le dernier club à la mode, cf l'important billet de George Kennan]

Que faut-il dire aujourd’hui aux Ukrainiens ? Qu’ils ont eu le tort de naître du mauvais côté de la barrière ?

P.P.S. Un autre gros dingue, le ministre des Affaires étrangères Suédois, Carl Bildt, candidat au remplacement de Ashton. Petits extraits de twitter – avant une analyse plus approfondie à venir :

=> Les civils palestiniens qui meurent c’est mal

=> Les civils yougoslaves qui meurent c’est mal

=> Les civils ukrainiens qui meurent c’est inacceptable, mais c’est de leur faute…

=> Le ministre tweete plein de rumeurs et autres conneries depuis des mois, mais c’est pas important…

=> Junker qui ne veut d’élargissement de l’Union dans les 5 ans, c’est mal.

Logique car : “If there is no enlargement, we will have security risks, Bildt said.”   (Source)

Ben oui, quand on n’élargit pas, on a des soucis de sécurité, logiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiique !

=>Donc le ministre réagit violemment à un article de propagande européiste, qui fait croire que la Russie mettrait un véto à l’accord de libre-échange UE-Ukraine (qui l’impactera, évidemment).

Ben pas de bol, la même réunion, rapportée par l’agence de presse chinoise a une tout autre apparence, bien plus proche de la vérité :

De nouveau, on voit qu’on ne peu guère avoir confiance dans notre information sur ces sujets…

Pour finir, mon préféré : (à propos du foot) un vrai discours de chef de la diplomatie :

Bon courage pour le prochain voyage en Argentine !

Source: http://www.les-crises.fr/tout-roule-pour-les-russophones/


Tout roule pour les Gays à Kiev (enfin, presque…)

Monday 14 July 2014 at 00:20

Il ne faut pas généraliser – mais le silence médiatique est quand même éloquent…

“Alors qu’une gay pride devait avoir lieu ce samedi à Kiev, les autorités ont finalement décidé d’interdire l’événement. En cause, leur impossibilité à garantir la sécurité et la protection des participant.e.s. La veille, le maire Vitali Klitschko avait appelé les militant.e.s LGBT à annuler leur marche.

JAMAIS LE BON MOMENT POUR LES LGBT
«Que le maire dise que “ce n’est pas le bon moment pour une célébration” est une énorme déception, a déclaré Olena Shevchenko, co-présidente du comité organisateur de la Kiev 2014 Pride. Il devrait avoir une meilleure compréhension de ce que qu’est une revendication d’égalité. On ne peut pas faire une hiérarchie entre les droits humains. On dirait que ce n’est jamais vraiment le bon moment pour les droits des LGBT.» Les graves difficultés auxquelles est confrontée la population ukrainienne ne doit en effet pas effacer les revendications de certaines minorités: «Le pays est confronté à plusieurs défis, combattre une guerre à l’est, organiser un nouveau gouvernement, et répondre à l’agression russe, mais la liberté de se réunir pacifiquement ne peut être niée, même en temps de crise», a insisté Brian Dooley de l’organisation Human Rights First.

La toute première marche pour les personnes LGBT avait eu lieu en mai dernier (photo) dans des conditions particulièrement tendues, même si les associations avaient pu cette fois compter sur la présence des forces de police pour empêcher des débordements.”

Source : Yagg

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“Un club gay de Kiev, le Pomada Club, a été la cible d’un groupe de néo-nazis dans la nuit du 5 au 6 juillet. Une caméra de vidéo surveillance a capturé des images glaçantes: des client.e.s se précipitent à l’intérieur du lieu, juste avant qu’une quinzaine d’hommes se jettent violemment sur les portes. Parmi eux, certains arborent des t-shirts ornés de croix celtiques. D’après le ministère de l’Intérieur ukrainien, une bombe fumigène et des pétards ont été jetés dans le club.”

La vidéo :

La police aurait ouvert une enquête pour déterminer l’importance des dégâts. Cette attaque survient juste après que la gay pride ait été annulée, faute de protection policière pour les militant.e.s LGBT.

Source : Yagg

Source: http://www.les-crises.fr/tout-roule-pour-les-gay-a-kiev/


[Entraide] Création de billets WordPress

Sunday 13 July 2014 at 21:30

bonjour

j’ai vraiment besoin d’aide pour la simple reprise de billets sous WordPress.

Rien de compliqué ni de bien long, mais j’ai besoin de personnes pouvant donner des coups de mains brefs (mais réguliers si possible. J’ai un petit besoin là, mais, ce serait bien si vous pouvez vous investir un minimum)

Bref, je vous donne un lien, et vous créez le billet sur le blog.

Si vous connaissez WordPress (ou un autre CMS) avec un rudiment de html, contactez-moi

Merci d’avance

Cordialement

Olivier Berruyer

Source: http://www.les-crises.fr/entraide-creation-de-billets/


Liachko dans ses oeuvres à Slaviansk

Sunday 13 July 2014 at 03:02

Le député Oleg Liachko (8 % à la présidentille, nous avons déjà parlé de lui) est arrivé à Sloviansk.

Il dicte au secrétaire du conseil municipal une déclaration disant qu’il est un pleutre et un traître. (Pychy!=écris ! en Ukrainien)

Ça se termine par « Gloire à l’Ukraine, mort aux occupants ».

Transcription :

Lachko : On est à quel étage ? On est maintenant au 3ème, tu seras au 1er[ en Ukraine : équivalent R. de Ch.] par la fenêtre ! Tu vas écrire une déclaration.
Tu es maire par intérim, quel maire par intérim !
Tu vas écrire à propos de la trahison du pays

- Samsonov : moi, j’ai pas trahi mon pays

L : Je dis, tu vas écrire ! Oui, tu trahis l’Ukraine. Si tu n’avais pas trahi, l’ordre règnerait dans la ville

- non, je n’ai pas trahi

L : oui, tu as trahi, “régionaliste” maudit !

- moi, j’ai travaillé au Conseil municipal et j’ai accompli ma mission

L : Mission ! Quelle mission ? Tu donnes la possibilité aux terroristes de s’emparer de la ville !
J’ai une question : pourquoi 48 conseillers ne se sont pas réunis en assemblée pour accuser les terroristes ? Dis-moi pourquoi tu n’a pas fait ça ?

- une première chose, j’étais à l’hôpital…

L : Hôpital ! Toi, tu aurais dû rester là-bas ! Quand est-ce que tu es sorti de l’hôpital ?
Pourquoi lorsque tu es sorti tu n’as pas réuni le Conseil ?

- à ce moment, il n’y avait personne avec qui je pouvais le faire…

L : (ironique) Personne avec qui tu pouvais le faire ! C’est à dire quand les nôtres sont venus, tu es sorti de l’hôpital !…
Assieds-toi et écris la déclaration.

- non, nous allons faire autrement…

[L. insiste durement
Samsonov tente d’échapper en se défendant plutôt maladroitement ; explique ses actes par des décisions des autorités]

L : Tu fermes ta gueule et tu m’écoutes !
Si il n’y avait pas de terroristes dans la ville, tu aurais le droit moral de dire ça [justifier son innocence]

L : Ecoute-moi ! La vérité, elle te pique les yeux ? Tu n’as pas le droit moral de parler : à cause de toi et d’autres comme toi, des soldats Ukrainiens sont morts. Toi, tu es resté ici 2 mois sans rien faire. Tu t’es baladé. Tu voyais quand les terroristes tuaient des gens et détruisaient la ville. Et toi, tu me dis que tu es le représentant de la ville ? Toi, tu n’es pas le représentant !

Ceux comme toi, ils ont failli aller en prison ou être pendus par les jambes sur la place !

Assied-toi, tu vas écrire ! Sinon, je vais te sortir sur la place et je ne sais pas ce qui va se passer.
Tu vas écrire à propos de ta trahison. Je vais te dicter.

- je vais écrire comme je le sens…

L : Ecris à propos de ta trahison

- non, je n’ai pas trahi !

L : Si, tu as trahi ! Pourquoi tu n’as pas rassemblé le Conseil ?

- les conditions n’étaient pas réunies pour le faire ; c’était une situation de guerre…

L : Toi, tu pouvais le faire ailleurs, en dehors

- c’est pas une conversation !

L : Tu pouvais le faire dans la cave. Tu as une maison ?

- non, je n’ai pas de maison

L : Où tu habites ? dans un appartement, tu peux réunir le Conseil.

- personne avec qui faire une assemblée…

L : (ironie) Et maintenant, il y a une possibilité avec qui faire une assemblée ?
Allez, écris !

- d’accord, j’écris, selon les règles habituelles [municipales]

L : Non, tu m’écris à moi !

- attendez, moi, j’aimerais bien comprendre…

L : Encore un mot et je vais te sortir sur la place et ils vont te déchiqueter ou je vais t’envoyer à un block-post [check-point, barrage] chez les militaires qui sont restés des mois et des mois.
Ecris !! « Au député du peuple, Lachko… »

- [S. sourit]

L : Tu vas rire ! [L. s’adresse aux autres personnes] Voyez, il a rendu la ville et il trouve ça marrant… Tu vas écrire cette déclaration : « Au peuple d’Ukraine – pas à Lachko- de la part du traître… »

- je ne peux pas écrire ça

L : « De la part du lâche… »

- ça non plus, je ne peux pas écrire [se lève]

L : et qui es-tu, alors ?

- moi, je n’ai pas peur, j’étais ici !

L : Pourquoi tu n’as pas fait d’assemblée ?

- je vous l’ai déjà dit, il y avait des obstacles qui l’ont empêché.

L : Pourquoi tu n’es pas allé à l’armée, défendre le pays avec des armes ?

- mon âge ne le permet pas …

L : Et toi, tu as des enfants ?

- oui, une fille

L : pourquoi elle n’est pas allée comme infirmière ?

- elle n’est pas ici

L : Elle vit où ?

- en dehors des frontières de l’Ukraine

L : Oh !! Oh !!! Où elle vit, ta fille ?

- elle est mariée, à l’étranger

L : Voilà ! Comme ça, vous tous, vous êtes des parasites ! Vos enfants…

- je n’y suis pour rien !

L : Tes enfants sont à l’étranger, les nôtres sont tués ! Alors, écris ! Ne me mets pas hors de moi…
Ecris ! « Déclaration au Peuple d’Ukraine, de la part d’un lâche, traître » C’est quoi ton nom de famille ?

- Samsonov

L : « Déclaration de repentir » Ecris, sinon je te mets en prison et tu vas y rester 15 ans pour complicité de séparatisme ! « Moi, Samsonov,…. Avec mon inaction, je n’ai pas empêché les terroristes de prendre la ville…. Virgule…. Ce qui a amené à une grande quantité de victimes humaines »

- ce n’est pas vrai !

L : C’est le tribunal qui va trier. Ecris ! « En ce lie… virgule…. Par ma lâcheté, parce que j’ai trahi la confiance des gens… virgule….j’annonce ma démission…. Point »
Et la dernière phrase : « J’appelle tous ceux qui sont favorables aux séparatistes à démissionner également de leur poste » [il répète chaque mot] Après, on continue : « C’est écrit par moi, sans pression »

- je ne peux pas !…

L : Mais pourquoi ? Ecris ! Ecris parce qu’après tu vas dire que j’ai fait pression sur toi [sic !] Ecris, écris, punaise de l’arrière ! « Par moi, écrit de mon plein gré ». Ici [dans la pièce], il y a plein de témoins qui vont témoigner ! « Ecrit de mon plein gré, sans pression ». Et à la fin : « Slava Oukraïna,… Slava Oukraïna, mort aux occupants ! ». Signe et date !

[L. s’empare de la feuille]

On va publier. Rassemble les conseillers. Va les chercher dans leurs tanières, parce que, sinon, c’est moi qui vais y aller ! Fais les s’assembler et prendre la décision pour l’auto-démission [re-sic]. Tu vas chercher les traîtres comme toi pour la dissolution comme traîtres et comme lâches, ceux qui ont trahi la confiance. Si vous ne le faites pas,, dans trois jours, c’est moi qui viendrai vous dissoudre et “des gens” vont venir…
Il ne faut pas que tu te caches derrière Tarouta [un oligarque de Donetsk]. Ceux qui font pareil sont responsables de la chute de la ville entre les mains des terroristes.

Est-ce que j’ai été clair ?…

(merci de traduire ses propos en commentaire, et les suivants)

Là il interroge un prisonnier (mais que fait Caroline Fourest ?) (sous-titres en anglais si vous cliquez sur le bouton)

Comme c’est un nationaliste ukrainien, il porte “logiquement” une combinaison avec le drapeau allemand…

Enfin, un petit Best of dans le Dombass :

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Sinon, normal :

Le président Porochenko alterne déclarations guerrières, telle sa promesse, vendredi, après la salve meurtrière de roquettes Grad, de venger chaque soldat mort “par des dizaines et des centaines” de rebelles tués, et propos rassurants à l’égard des habitants des zones sous contrôle rebelle.”

No comment…

Sinon :

A l’ONU, Moscou a proposé au Conseil de sécurité des “éléments” d’une future résolution qui exigerait de Kiev et des insurgés prorusses un cessez-le-feu et donnerait un rôle plus important à l’OSCE. Une des propositions russes est que le Conseil “exige de manière impérative des parties ukrainiennes au conflit qu’elles cessent la violence”. Cela s’adresse aussi aux insurgés prorusses dans l’Est, a précisé l’ambassadeur russe à l’ONU, Vitali Tchourkine.

mais bon, personne n’en parle…

Cela vient du NouvelObs (prose AFP) :

“Seule éclaircie à l’horizon, l’agence de notation financière Standard and Poor’s a qualifié de “stable”, au lieu de “négative” précédemment, la perspective de la dette souveraine de l’Ukraine, grâce au plan d’aide du Fonds monétaire international qui devrait permettre au pays de faire face à ses besoins financiers extérieurs.”

Belle “éclaircie”…

Bon, je chipote, car par exemple, sur leMonde, il n’y a bien entendu pas de reprise des propos de Porochenko…

Source: http://www.les-crises.fr/liachko-dans-ses-oeuvres-a-slaviansk/


Le Conseil des droits de l’Homme de l’ONU favorable à la fin de l’impunité des multinationales. La France et l’UE votent non !

Sunday 13 July 2014 at 01:00

Développement d’une des infos de la Revue de Presse d’hier…

Communiqué ATTAC

Ce jeudi 26 juin, malgré l’opposition de la France, de l’Allemagne et des États-Unis, le Conseil des droits de l’Homme de l’ONU s’est prononcé en faveur d’un projet de résolution déposé par l’Équateur et l’Afrique du Sud afin d’élaborer de nouvelles normes internationales contraignantes sur les entreprises multinationales et les droits humains. Attac France et l’Aitec dénoncent le vote français contre une initiative bienvenue et justifiée, tant il est urgent de mettre fin à l’impunité dont bénéficient les multinationales et garantir l’accès à la justice pour les victimes de leurs activités.

C’est par 20 votes pour, 14 contre et 13 abstentions que la résolution en faveur d’un futur instrument légalement contraignant envers les multinationales a été adoptée au Conseil des droits de l’Homme (CDH) de l’ONU. Cette résolution, dont le principe avait été soutenu par 85 États de la planète en septembre dernier, ouvre une opportunité historique pour combler un manque flagrant : il n’existe pas, au niveau international, d’instrument juridiquement contraignant, pourvu de mécanisme de sanction, pour réguler et contrôler les impacts des multinationales sur les droits humains et assurer l’accès à la justice pour les victimes de leurs activités.

Les multinationales bénéficient ainsi d’une asymétrie dans le droit international puisqu’elles disposent aujourd’hui de toute une batterie d’instruments normatifs (accords de libre-échange, traités bilatéraux sur les investissements, mécanismes d’arbitrages internationaux, etc.) qui protègent leurs droits et leurs intérêts, renforçant d’autant leur pouvoir économique et politique. Toutes les tentatives passées pour sérieusement contrôler leurs activités et leurs impacts sur les droits humains ont échoué, notamment suite à leur fort lobbying, et seuls existent aujourd’hui des codes volontaires et des principes directeurs juridiquement non-contraignants et absolument inefficaces.

Pourtant, de Bhopal au Rana Plaza en passant par le cas de Chevron en Équateur ou de Marikana en Afrique du Sud, nous ne manquons pas de cas d’études et de documentation, y compris au sein des instances internationales, pour justifier la double nécessité de destituer l’architecture d’impunité dans laquelle évoluent les multinationales, et d’introduire des dispositions contraignantes garantissant que les droits économiques, sociaux, politiques et environnementaux des populations ne puissent être violés par les multinationales, et rester impunis.

Des centaines d’organisations et de mouvements sociaux du monde entier soutiennent la proposition initiée par l’Équateur et l’Afrique du Sud et se sont mobilisés cette semaine à Genève, et ailleurs, pour faire pression sur les États membres du CDH et sensibiliser l’opinion publique internationale. En votant en bloc contre le projet de résolution, les pays européens et de l’OCDE (hormis le Chili qui s’est abstenu) ont fait passer les intérêts des multinationales au-dessus de la protection des droits humains.

Attac France et l’Aitec appellent le gouvernement français à revoir sa position, et à s’expliquer à défaut. Nous considérons en effet que le soutien français à cette résolution n’aurait contredit ni la mise en application des principes directeurs relatifs aux entreprises et aux droits humains de l’ONU, ni le projet de loi français en cours de préparation sur la responsabilités des acteurs économiques à l’étranger, qui ne devrait comporter aucune mesure contraignante. Le lobby des multinationales françaises et le ministère de l’économie et des finances, qui étaient parvenus à grandement limiter la portée du contenu de la loi sur le développement et la solidarité internationale adoptée en février dernier [1] quant aux obligations des entreprises françaises vis à vis de leurs filiales et sous-traitants, a-t-il été plus fort que l’obligation de la France à respecter ses engagements internationaux sur les droits humains ?

Nos deux organisations suivront avec attention les suites qui seront données à cette résolution, en particulier les travaux du groupe de travail intergouvernemental qui devrait être créé d’ici 2015 pour construire des propositions plus précises. Elles s’engagent également à poursuivre leurs initiatives et mobilisations visant à réduire l’emprise du secteur privé, notamment à travers les accords de libre-échange et d’investissement, sur nos économies, sur la nature et sur nos vies.

Notes
[1] http://www.assemblee-nationale.fr/14/ta/ta0289.asp

Source : ATTAC

Documents

Comme j’ai déjà noté des positions très surprenantes de la France (en fait, de l’Europe, qui est souvent “unie” sur ces questions…) dans les instance internationales, j’ai farfouillé pour y voir plus clair…

Édifiant…

Les demandes

Ce n’est pas uns simple “coup polico-diplomatique” entre pays : des centaines d’ONG (ici ou ici) demandent depuis longtemps un tel instrument :

Appel ONG publié par les-crises

Le Vatican a également appuyé cette demande :

“The Guiding Principles are an important instrument in setting up a framework for the activity of Transnational Corporations. The responsibility to respect human rights stems from the recognition that businesses have a social function that cannot be reduced only to the production and distribution of goods and services. As important actors within a globalised world they bear a responsibility to abide by, and to promote human rights in their own domain of activity. While the Guiding Principles can improve the integration of the priority of the human person and the environment in international economic activity, only a binding instrument will be more effective in advancing this objective.”

Lire ici un petit dossier.

La résolution

Résolution 26 – 26/06/2014 Conseil des droits de l’Homme ONU publié par les-crises

Afrique du Sud, Bolivie (État plurinational de)*, Cuba, Équateur*, Venezuela (République bolivarienne du) : projet de résolution

26/Élaboration d’un instrument international juridiquement contraignant sur les sociétés transnationales et autres entreprises quant au respect des droits de l’Homme

[...] Décide de créer un groupe de travail intergouvernemental à composition non limitée sur un instrument juridiquement contraignant sur les sociétés transnationales et autres entreprises et les droits de l’homme, qui sera chargé d’élaborer un instrument international juridiquement contraignant pour réglementer, dans le cadre du droit international des droits de l’homme, les activités des sociétés transnationales et autres entreprises;

=> Moi, cela me semble clair, et je suis pour…

Le vote

=> Ah, flute, mon pays est contre – pro-bizinesse oblige…

La présentation par l’Équateur

Introduction Équateur Résolution 26 publié par les-crises

“Por eso creemos que es este Consejo eillamado a corregir injusticias, y la injusticia mas evidente es la falta de protecci6n para las victimas de violaciones y abusos por parte de las Empresas Transnacionales. Mientras las empresas gozan de protecci6n y de normas internacionales vinculantes para garantizar su actividad y sus ganancias, las victimas de las actividades corporativas nocivas se encuentran en la indefensi6n juridica amparados Unicamente por normas voluntarias.

Senor Presidente compartimos con orgullo el co-patrocinio de esta resolucion con Sudafrica. Ambos paises hemos sufrido en carne propia los efectos nefastos de las actividades corporativas nocivas. Por ello, nos sentimos MUy cercanos a las victimas que hoy por hoy demandan de este Consejo un instrumento juridicamente vinculante que las proteja en contra de casos tan dolorosos como los de Bhopal en India, Rana Plaza en Bangladesh, Shell en el delta deI rio Niger en Nigeria, Chevron en Ecuador, por nombrar algunos de los mas emblematicos. [...]

Aquellos paises que se muestran como voceros y defensores de los derechos humanos en este Consejo y sin embargo el dia de hoy llamaran a vota y votarân en contra de esta resoluci6n, que lo unico que busca es elevar los estândares de protecci6n de los derechos humanos; privilegiando los intereses corporativos, las ganancias sobre esos mismos derechos humanos que dicen protegêr, mostrarân su verdadero rostro el dia de hoy.”

L’explication de vote de l’Inde

Explication de vote par l’Inde, Résolution 26 publié par les-crises

“When states are unable to enforce national laws with respect to the gross violations committed by businesses and hold them accountable due to the sheersize and clout of the transnational corporations, the international community must come together to seek justice for the victims of the violations committed by the Transnational corporations. We believe that we need to further the dialogue on these aspects and the resolution gives us an acceptable roadmap for the Council to move forward in this direction. We will, therefore, vote in favour of the resolution.”

Grandiose : l’explication de vote de l’UE

Explication de Vote UE Résolution 26 publié par les-crises

(Merci pour la traduction)

J’ai l’honneur de parler au nom des États Membres de l’UE qui sont membres du Conseil des Droits de l’Homme. Cette explication du vote a été approuvée par l’ensemble de l’Union Européenne.

L’UE regrette que Équateur et l’Afrique du Sud aient décidé de procéder par un texte d’action, donc de fermer la porte à des négociations avec le groupe cœur (Argentine, Ghana, Norvège, et Russie) en vue d’obtenir un compromis sur cette résolution, ce qui était l’option préférée de bon nombre dans ce conseil.

Depuis le consensus de 2011 sur le principes guides de l’UN, beaucoup a été fait pour leur implantation et leur propagation. Le groupe de travail de l’UN, le forum annuel, et OHCHR ont joués un rôle significatif à cette fin. L’UE a fait des progrès substantiels, à différents niveaux, incluant le niveau législatif. J’aimerais vous rappeler quelques étapes significatives :

La direction claire de travail au niveau de l’UE est aussi traduite par toutes les mesures prises par les états membres de l’UE individuellement. L’élaboration de plans d’actions nationaux, en consultation avec les société civiles et le monde des affaires, a prouvé un exercice minutieux de traduction des principes guides de l’UN en engagements concrets et actions parmi les ministères. Comme le groupe de travail ONU, l’UE pense que les plans d’action nationaux sont un outil effectif pour réaliser des progrès, incluant tous les niveau réglementaires et légaux. l’UK, la Hollande, le Danemark et l’Italie ont publié des plans d’action nationaux, et beaucoup d’autres états de l’UE sont en train d’élaborer les leurs. l’UE espère que ces plans d’action vont être développés globalement.

L’UE est venue à cette session en vue de soutenir une résolution solide du groupe cœur transrégional (Argentine, Ghana, Norvège, Russie), afin que ce conseil puisse donner un nouvel élan à des progrès pour tous, états et entreprises, pour prévenir et apporter remèdes aux abus.

Les principes guides de l’ONU rappellent les obligations existantes des États. C’est aux États de s’assurer que leurs législations s’accordent avec les instruments obligatoires internationaux existants, et de faire respecter leur législation. Nous savons tous que les principes guides de l’ONU n’excluent pas des développements légaux supplémentaires au niveau international, mais aucun mécanisme international ne peut remplacer une robuste législation et des mécanismes domestiques, ainsi qu’un véritable processus impliquant toutes les parties prenantes.

Les défenseurs des droits de l’homme ainsi que les acteurs des sociétés civiles travaillant sur cette aire de travail sensible ont besoin d’une attention et de protection particulière.

L’UE est venue à cette session avec des propositions de langage concrètes et solides demandant en urgence aux états de s’assurer que les sociétés civiles et les défendeurs des droits de l’homme travaillant pour l’implantation des principes guides de l’ONU ne soient pas sujets à harcèlement, persécution et vengeance.

La forte mobilisation des organisations de la société civile a confirmé qu’il y avait beaucoup de frustration. Nous avons entendu répétitivement que ce qui a été fait n’est pas assez pour prévenir les abus et pour permettre l’accès à des remèdes quand des abus se produisent.

C’est bien de le reconnaitre…

Des témoignages dérangeants de victimes et de défenseurs des droits de l’homme, nous rappellent que tous les États et compagnies, ont besoin de doubler leurs efforts pour appliquer les Principes qui nous Guident.

C’est vrai qu’ils dérangent…

Dans ce contexte, l’UE loue l’essence du groupe pour ses efforts de concilier les vues de tous, États, Société civile, incluant les positions de Équateur et de l’Afrique du Sud en faveur d’un instrument légalement obligatoire.

Nous regrettons cependant profondément que la résolution présentée par Équateur et l’Afrique du Sud ait sans nécessité polarisé le débat comme si il y aurait deux camps, en faveur ou contre un progrès pou la prévention et la compensation pour des abus des Droits de L’homme liés aux affaires.

Ouais, c’est dégueulasse…

Nous sommes aussi surpris que l’Équateur et l’Afrique du Sud aient insisté sur l’établissement d’un Groupe de Travail Intergouvernemental ouvert à tous, comme si c’était le seule façon de progresser et discuter, et ont rejetaient des options plus appropriées et efficaces, incluant l’usage de Forum (fora) appropriés existant (déjà) aux Nations Unies.

Ben oui, pourquoi agir tout de suite et ici dans le Conseil des Droits de l’Homme en faveur des Droits de l’Homme, quand on peut mener de long palabres à l’ONU ?

Contre ce contexte, l’UE a décidé de s’opposer à l’établissement d’un Groupe de Travail Intergouvernemental Ouvert comme proposé dans cette résolution. Les Etats membres de l’UE, membres du Conseil voteront non et invitent tous à s’opposer (à ce texte). Nous sommes dans une circonstance décisive. Si cette résolution est adoptée, elle divisera le Conseil, pas seulement sur le vote mais pour les années à venir. Si le Groupe de Travail Intergouvernemental ouvert à tous est établi l’UE et ses états membres n’y participeront pas pour les raisons mentionnées plus haut.

L’Union Européenne, une certaine vision de la Démocratie…

A la place l’UE et ses Etats Membres continueront à se concentrer sur les véritables et efficaces moyens de prévenir et remédier aux abus. Ceci est une promesse à développer plus loin nos politiques et législations. Ceci est une promesse de s’engager dans les procédures à l’intérieur de l’ONU telle que mise en place par le noyau du groupe, et dans toute voie sensées qui pourraient être décidées à un stade ultérieur. Ceci est une promesse de continuer à travailler avec les Etats à travers les régions pour effectivement appliquer les Principes qui Guident les NU. Ceci est une promesse de continuer à encourager les Compagnies Européennes à appliquer les Principes qui nous guident, quelque soit leur lieux d’opération.

www.blablabla.org

Source: http://www.les-crises.fr/cdh-impunite-multinationales/


Revue de presse internationale du 13/07/2014

Sunday 13 July 2014 at 00:07

Source: http://www.les-crises.fr/rdpi-13-07-2014/


Ukraine : le gouvernement prévoit d’interdire le Parti communiste

Saturday 12 July 2014 at 03:00

Sans surprise pour ceux qui suivent le blog

Le Président à changé, mais pas la politique menée… La Démocratie est en marche !

Vous pourriez vérifier comment cette information a été reprise dans les grands médias (je n’ai pas trouvé grand chose à part le Point – un détail sans doute) et le mettre en commentaire ? Merci

La réaction du PC français

Dès le début des affrontements, les forces de l’ordre ont accusé les sections locales du PCU de collaborer activement avec les militants pro-russes.

Le gouvernement ukrainien a entamé mardi une procédure judiciaire pour interdire le Parti communiste, accusé de soutenir le séparatisme pro-russe dans l’est du pays, a annoncé le ministre de la Justice Pavlo Petrenko lors d’une conférence de presse. Le Parti communiste, qui a adopté ouvertement une position pro-russe, compte 23 députés sur 450 au Parlement ukrainien. Dès le début des affrontements entre partisans de l’unité nationale et militants pro-russes, les forces de l’ordre ont accusé les sections locales du PCU de collaborer activement avec ces derniers.

Protester contre la corruption

“En me fondant sur une grande quantité de preuves d’activités illégales du PCU, j’ai pris la décision d’adresser au tribunal administratif régional une demande d’interdiction du Parti communiste”, a déclaré M. Petrenko. La demande du ministre a été dûment enregistrée, mais la date de son examen n’a pas encore été arrêtée. Il n’a pas été possible d’obtenir dans l’immédiat une réaction des responsables du PCU.

Le mouvement séparatiste dans l’Est a été déclenché après la chute du président pro-russe Viktor Ianoukovitch, les militants pro-russes refusant de reconnaître les nouvelles autorités pro-occidentales issues de la mobilisation de milliers de contestataires qui avaient occupé le centre de Kiev pour protester contre la corruption du régime et demander un rapprochement avec l’Union européenne.

Source : LePoint.fr, avec source AFP

La réaction du PC français


Vers une interdiction du Parti communiste d’Ukraine ?

Le ministère ukrainien de la Justice vient de lancer une procédure judiciaire en vue d’interdire le Parti communiste d’Ukraine, selon les agences de presse.

Le ministère, par la voix du ministre de la Justice Pavel Petrenko, a ainsi chargé le Parquet général et le Service de sécurité nationale d’enquêter sur les activités du Parti communiste.

Le gouvernement en place à Kiev accuse en réalité le Parti communiste d’Ukraine et son dirigeant Petro Simonenko de soutenir les « séparatistes » dans l’Est de l’Ukraine pour discréditer le PCU et d’avoir favorisé l’annexion à la Russie de la Crimée.

Les communistes ukrainiens rappellent avoir toujours nié de telles accusations, affirmant au contraire qu’ils se sont prononcés dès le début de la crise ukrainienne pour l’intégrité du territoire, pour une consultation du peuple ukrainien sur le choix des alliances économiques, pour l’établissement d’un système fédéral afin d’empêcher tout séparatisme, y compris en Crimée.

Ce processus qui pourrait conduire la justice à se prononcer sur l’interdiction d’une des principales forces politiques en Ukraine représentée au parlement constitue un véritable déni de démocratie de la part des nouvelles autorités de Kiev.

Ce à l’heure où des combats meurtriers se déroulent dans l’Est du pays provoquant de nombreuses victimes et où des dizaines de milliers de citoyens doivent fuir les affrontements déclenchés par l’opération antiterroriste ordonnée par le président Porochenko.

Le PCF s’interroge sur les raisons d’une telle campagne contre le Parti communiste d’Ukraine dont les militants et dirigeants sont par ailleurs victimes d’agressions intolérables de la part de l’extrême droite et ce alors que l’accord de libre échange avec l’UE n’a pas été soumis à une consultation démocratique du peuple ukrainien; l’OTAN, quant à elle, accroit sa pression sur les autorités du pays. Nous appelons la France et l’UE à mettre tout en oeuvre pour interpeller d’urgence les autorités de Kiev afin qu’elles fassent respecter la démocratie dans ce pays et mettent fin à de tels comportement autoritaires et contraires aux principes de respect des libertés et droits démocratiques dont elles prétendent se réclamer.

Les communistes français apportent leur soutien au Parti communiste d’Ukraine, à ses militants et dirigeants dans leur combat pour une Ukraine libre, unie et démocratique.

Source : PCF

Source: http://www.les-crises.fr/interdiction-pcuk-2/


Revue de presse du 12/07/2014

Saturday 12 July 2014 at 00:07

Source: http://www.les-crises.fr/rdp-12-07-2014/


[Reprise importante] Russia Delenda Est, par Philippe Grasset

Friday 11 July 2014 at 02:02

Important billet de DeDefensa

10 juillet 2014 – Il a été confirmé hier, par des officiels US parlant à Novosti, que la Russie a accepté la nomination du nouvel ambassadeur des USA en Russie, John F. Tefft. (Voir Novosti, le 9 juillet 2014.) Proposé fin février par la Maison-Blanche, confirmé par le Congrès, Tefft a été nommé ambassadeur le 30 juin. Il semble que la Russie ait tout de suite accepté cette nomination, même si la confirmation en vient une dizaine de jours après. La nomination de Tefft et l’acceptation immédiate de Moscou proposent une seule et même explication : les USA et la Russie acceptent le fait qu’ils sont désormais des “ennemis”, – mais la chronologie est significative puisque le choix initial est de Washington : ce sont les USA qui proposent, ou imposent, cet état de fait d’un antagonisme affirmé et officiel. (Les autres initiatives ou opérations dans les relations USA-Russie ces derniers mois montrent effectivement que cet état de fait est une initiative américaniste, et cela confirmant amplement que les extrémistes de tous ordres, neocon, R2P ou d’obédience, etc., contrôlent la “diplomatie” US et ne rencontrent plus aucun obstacle.)

La personnalité de Tefft est largement commentée, pour ne laisser aucun doute sur ce que sera son séjour à Moscou. Le prédécesseur de Tefft, Michael McFaul, fut sans aucun doute un activiste de l’action subversive, notamment auprès de l’opposition anti-poutinienne, de l’organisation d’une opposition “civile” active, etc., mais il le faisait en présentant un visage souriant, avec une politique d’ouverture vis-à-vis de la Russie et du pouvoir russe, protestant de ses intentions profondes ou, plutôt, ne voyant pas dans ces intentions une marque d’hostilité vis-à-vis de la Russie mais plutôt une intention d’“aider” la Russie à progresser vers la “démocratie” inéluctable de la globalisation. Tefft, c’est le contraire. Il affiche ses intentions agressives, il le fait en besogneux, en agent-bureaucrate de l’organisation de la subversion brutale ; c’est lui qui était en Géorgie au moment de la guerre d’août 2008 et il avait eu la main très lourde en portant Saakachvili, qu’il traitait comme un homme-lige, dans l’organisation de l’invasion de l’Ossétie du Sud qui déclencha le conflit. Les commentaires russes sont alors unanimes : compte tenu de la situation, il vaut mieux un adversaire à visage découvert, l’on sait que l’on n’a rien à attendre de lui et qu’il importe de le combattre…

Parmi les divers commentaires accompagnant sa nomination, on retiendra d’abord celui de John Robles, pour Novosti, datant du 30 juin 2014 (annonce de la nomination définitive de Tefft), et détaillant la carrière du personnage et la signification de sa nomination.

«The choice by US President Barack Obama and the neo-conservative Cold War hawks running the US foreign policy establishment of John F. Tefft as the new US Ambassador to Russia should be setting off warning bells all over the Kremlin and in fact in all of the countries currently undergoing or targeted for US regime change/destabilization operations including Venezuela, Brazil, Syria and all other countries pursuing an independent foreign policy. With the current humanitarian catastrophe in Ukraine and the rise of violent fascist forces, the fact that the chief architect of Operation Ukraine is now being sent to Russia is at once chilling and at the same time predictable.

»After the spectacular failure of US Ambassador Michael McFaul to pull off a color revolution in Russia leading to his demise as the US top color revolution/destabilization specialist, the US as usual, rather than admitting it is wrong and pursuing a path of peace and promoting mutual cooperation, has decided to stubbornly snub its nose at the Kremlin and continue down a road of confrontation. With the leadership of the US State Department prone to statements such as Victoria Nuland’s famous ‘F…-the-EU”, the body responsible for diplomacy on a continuous confrontational war footing and organizations like USAID co-opted to the CIA and involved in destabilization operations all of the world every country that has not been already “annexed” by Washington should take a very close look at who they are allowing to operate in their country.

»This past April I summed up the choice as follows: “John F. Tefft, a Russia hater who served as US Ambassador to Ukraine, Georgia and Lithuania and promoted the invasion of South Ossetia while in Georgia, the current crisis and the resurgence of fascist forces in Ukraine and the rabid Russophobia and demonization of Russia in Lithuania, has been chosen to be the next US Ambassador to Russia. Tefft was extremely active and involved and one might say instrumental in bringing about the aforementioned anti-Russian events. As McFaul failed to organize the destabilization of Russia and the ouster of President Putin, apparently Obama is seeking more experienced hands.” [...]

»The US is bent on destroying Russia and preventing Russia from being a competitive global power. That fact is documented, all but openly stated and is no longer a secret. Ukraine has made it more than obvious even for the staunchest Washington apologists and the idea of some “reset” or peaceful cooperation from the US side has become nothing but a fantasy…»

La situation que symbolise l’arrivée de Tefft à Moscou, et la stratégie russe vis-à-vis de cette nomination dans la logique de l’acceptation de cette nomination, est résumée par Karine Bechet-Golovko, sur son blog (Russiepolitic), le 9 juillet 2014, en termes nets et sans ambiguïtés. «Le nouvel homme fort de la diplomatie américaine en Russie est un habitué de la préparation et de l’analyse des révolutions dans l’espace-post soviétique. En Géorgie au bon moment, en Ukraine il a laissé la situation prête à l’emploi, son arrivée officielle à Moscou est un signal à double sens. Et du côté américain, et du côté russe. “Nous lançons une attaque frontale contre la Russie !” “Nous sommes au courant et prêt à vous accueillir”. Les jeux sont faits. [...]

»Il y a encore peu, les Etats Unis hésitaient à envoyer justement cet homme, John Tefft, prendre en main le conflit avec la Russie, car justement cela aurait pu être interprété, vu son parcours, comme un acte “malveillant”. Mais avec l’accélération de la défaite de la politique américaine face à la Russie, au besoin de la radicaliser pour ne plus laisser le temps à la critique, les apparences amicales sont devenues le dernier des soucis. A la guerre comme à la guerre. Et bien sûr la Russie accepte cet ambassadeur. Au moins elle sait à quoi s’en tenir avec celui-ci. C’est un ennemi traditionnel, classique, pur et compétent. Donc le jeu est possible…»

Du point de vue des commentateurs US, on fait à peu près la même analyse, en constatant qu’avec l’ambassadeur Tefft effectivement “les jeux sont faits” et chacun sait à quoi s’en tenir. Voici ce qu’en dit Marc Champion, de Bloomberg.News, le 9 juillet 2014, – on se contente d’enchaîner son introduction et sa conclusion … «To understand how little the U.S. and Russia expect of their relationship these days, consider this: The Barack Obama administration has put forward John Tefft, who is something of a bogeyman for the Russians, to become the next ambassador to Moscow – and the Kremlin today said it’s fine with that. [...] The U.S. has given up on having positive ties with Russia and has accepted a frostiness reminiscent of the Cold War. That suits Putin, who uses anti-Americanism to build support at home. The two countries no longer want to pretend to be friends. What they seek in a U.S. ambassador is someone with a safe pair of hands and no illusions about what the relationship can deliver. Tefft is perfectly cast for that job.»

On observera que, dans son analyse, Champion se réfère à la Guerre froide The U.S. has given up on having positive ties with Russia and has accepted a frostiness reminiscent of the Cold War»), ce qui est fondamentalement incorrect et mesure la gravité de la situation dans le chef de la politique d’agression des USA (aucune autre expression que cet extrême de “politique d’agression” ne convient). Comme nous l’avons déjà développé (voir le 20 mars 2014), la Guerre froide était une époque où les puissances (les deux superpuissances) avaient le sens de la responsabilité. Les ambassadeurs US à Moscou, de Harriman (1945) à Malcolm Toon (1976-1979) à Jack Matlock (1986-1991) étaient tous des diplomates cherchant au mieux à améliorer les relations entre les USA et l’URSS, à comprendre la politique soviétique, à susciter des accords, à écarter toute rhétorique agressive et toute interférence dans la souveraineté nationale du pays-hôte. (La même chose valait pour les ambassadeurs soviétiques à Washington, notamment avec le formidable Dobrynine, de 1962 à 1986, qui joua un rôle fondamental dans le maintien de relations acceptables et dans les tentatives d’amélioration de ces relations, qui joua un rôle presque équivalent à celui du ministre des affaires étrangères, auprès de Kennedy, de Nixon et de Kissinger, etc.)

Aujourd’hui, avec Tefft, c’est le contraire, c’est même une situation exceptionnelle dans l’histoire diplomatique : un ambassadeur nommé dans le but explicite d’exercer des pressions agressives sur la pays-hôte. C’est une totale inversion de la fonction d’ambassadeur, par rapport à la tradition diplomatique, – et donc parfaitement un événement qui renvoie à la tendance générale de cette époque dans le chef du Système. Il s’agit d’une époque de complète inversion, où les activités humaines dans le chef des directions politiques soumises au Système constituent une recherche constante de la déstructuration et de la dissolution.

Encore faut-il bien voir que le cas de l’ambassadeur Tefft n’est ni une exception, – bien entendu, – ni ce qu’il y a de plus extrême dans l’agression de l’américanisme au service du Système. On pourrait, on devrait même ajouter qu’une Victoria Nuland, dont on sait pourtant l’hystérie activiste, fait parfois, aujourd’hui, figure de modérée dans le climat général de Washington … Par exemple, lors de cette audition, au Sénat, devant la commission des affaires étrangères. La pauvre Victoria Fuck-the-UE tente désespérément de paraître une “dure” devant les assauts des sénateurs. Elle profère des affirmations absolument rocambolesques (les Russes livrent des chars, de l’artillerie lourde, des avions de combats aux milices du Donbass qui massacrent à qui-mieux-mieux), promet très vite de nouvelles sanctions comme les Russes, – mais rien n’y fait, elle paraît tout de même emportée dans la marée des critiques de sénateurs qui l’accusent de complaisance, de faiblesse… Le spectacle est au-delà d’être surréaliste ; il est d’une autre planète, d’un autre univers. (Dans The Daily Times du 10 juillet 2014.)

«“We are ready to impose more costs — including targeted, sector-specific sanctions — very soon if Russia does not decisively change course and break its ties with separatists,” Victoria Nuland, the assistant secretary of state for European and Eurasian affairs, told members of the Senate Foreign Relations Committee. Nuland charged that separatists used a recent 10-day ceasefire to conduct “violence, bloodshed and land grabs,” and that “Russia allowed tanks, heavy artillery and fighters to flow” into Ukraine and built up its own forces on the Russia-Ukraine border. She said Washington was working closely with European allies on timing of the sanctions, and said a decision could come as soon as July 16, when EU leaders meet before a summer break. [...]

»But in a series of tense exchanges, the panel’s top Republican, Senator Bob Corker, told Nuland the United States was “acting like a paper tiger,” unwilling to take specific steps against Moscow. “I’m embarrassed for us,” he said. “I just wish the administration would quit saying publicly (that the US will take tough action) when we’re not going to act.” Committee chairman Senator Robert Menendez, a Democrat, also expressed concern Washington was failing to keep pressure on Russia. He pointed to EU calls for Russia to end support for the separatists, control the border, return seized checkpoints to Ukrainian forces, release hostages and begin negotiations on Ukrainian President Petro Poroshenko’s peace plan. “I see no advance in any of those standards. So what are we waiting for?” he asked Nuland. Nuland said that while new sanctions would be more effective if done in concert with Europe, “the president has always made clear that if necessary we will act on our own.”»

Pour décrire la situation, à nouveau le jugement de l’ancien chef des services soviétiques de renseignement extérieur Chebarchine a sa place («La seule chose que l’Ouest attend de la Russie c’est que la Russie n’existe plus»). Malgré sa politique qui est l’objet de critique de la part de l’aile nationaliste dure des milieux politiques, la direction politique russe est sans aucun doute consciente de cette avancée irrésistible vers la confrontation, parce qu’il est simplement impossible de la nier, de l’ignorer, etc. Nous en sommes même à un point où même une capitulation, par ailleurs difficilement concevable, de la direction russe ne satisferait sans doute en rien cette poussée d’agression, qui serait même vue comme une nouvelle ruse, une incitation à pousser plus encore les feux. La politique de Poutine consiste pour l’instant à exercer toute la pression possible pour détacher les pays européens des USA, d’ailleurs avec certains résultats. (Par exemple, on note un coup de téléphone Fabius-Lavrov le 9 juillet, où les deux ministres sont tombés d’accord sur le constat que le pouvoir de Kiev ne respecte pas l’accord de cessez-le-feu obtenu à quatre à Berlin, le 2 juillet.)

On évoquait hier sur ce site comme point de confrontation les combats en cours dans le Donbass, avec ce qui pourrait être une sorte de “bataille de Donetsk”, et l’hypothèse que le pouvoir de Kiev serait mis en danger. Une autre possibilité apparaît, qui serait l’hypothèse d’une attaque contre la Crimée. (La chose est envisageable, par exemple si le pouvoir à Kiev, confronté à des très dures conditions intérieures, ou menacé, choisit une fuite en avant en lançant une attaque pour récupérer la Crimée, – comme l’a promis d’ailleurs le nouveau ministre ukrainien de la défense.) Hier, lors d’une conférence de presse commune avec la ministre italienne des affaires étrangères Federica Mogherini, Lavrov a observé, en réponse à une question : «Je ne suggère à personne (de tenter une telle action). Nous avons une doctrine de sécurité nationale et elle illustre clairement quelles actions seraient décidées (de notre part) dans ce cas…» D’une façon ou d’une autre et quel que soit le lieu choisi, les Russes n’ignorent donc pas qu’ils pourraient être placés devant le choix suprême, et Lavrov signifie qu’ils ne reculeront pas dans ce cas.

Un “extrémisme absolu automatisé”

Il s’agit maintenant d’examiner de quoi il est question. A ce degré de détermination, de pression, d’irresponsabilité, d’absence du moindre intérêt pour les contradictions entre telle décision et telle déclaration, pour les vérités de situation, etc., il nous apparaît de plus en plus évident que ce qui est en cours n’a plus rien de commun avec une politique extérieure, voire à une pression d’une ambition hégémonique, voire à un complot d’agression d’une puissante, etc. La dynamique en cours est d’une sorte qui dépasse la seule activité humaine habituelle. Notre appréciation est que nous sommes au-delà des conceptions et des manigances humaines, et le désarroi d’une Nuland qui a trouvé plus extrémiste qu’elle dans le rassemblement des dignes sénateurs de la commission des relations extérieures constitue un excellent symbole de cet événement. A la phrase ci-dessus sur “extrémistes de tous ordres, neocon, R2P ou d’obédience, etc., [qui] contrôlent la ‘diplomatie’ US et ne rencontrent plus aucun obstacle”, on devrait substituer qu’il n’est nul besoin de “contrôler”, parce que la “politique” US est devenue extrémisme pur.

La poussée actuelle, furieuse, irrésistible, sans aucun intérêt ni pour l’arrangement politique, ni pour la légalité, ni pour la vérité de la situation, dépasse les projets humains et doit se ranger dans la dimension métahistorique selon notre conception. Désormais, le Système est à visage découvert et c’est lui qui active directement ce qui paraît être une “politique” et qui n’est plus qu’un “déchaînement”, – déchaînement de puissance, déchaînement de fureur, déchaînement de force, déchaînement aveugle et nihiliste, dont la logique nous ramène évidemment à notre explication initiale de la séquence métahistorique qu’est le “déchaînement de la Matière” accompagné de l’habillage conceptuel de l’idéal de puissance”. Cette dynamique se précipite sur ce qu’elle juge, à juste raison, être le principal obstacle sur sa voie d’accomplissement de la déstructuration et de la dissolution, c’est-à-dire la Russie.

Il s’agit d’une activité dynamique que nous jugeons quasiment autonome du système, et qui s’affiche désormais comme telle, en fait qui est identifiable comme telle dans diverses occurrences où l’on voit les acteurs, ou les figurants humains, renoncer à toute logique, à toute raison dans leurs jugements, à abandonner même leurs positions idéologiques pour simplement développer un extrémisme sans frein. Cette activité est beaucoup plus possible aux USA qu’ailleurs, d’abord pour des raisons conjoncturelles qui rendent plus difficile le développement des polémiques habituelles, avec notamment l’affaiblissement du rôle contradictoire joué par les “dissidents” antiSystème qui trouvent dans la crise ukrainienne moins d’aliments pour leur critique de la politique-Système, impérialiste et belliciste, de l’américanisme ; on a déjà noté que la crise ukrainienne y avait beaucoup moins d’écho que les crises du Moyen-Orient, parce que, instinctivement assimilée à la complexité européenne historiquement suspecte aux USA, elle ne soulève pas l’intérêt qu’on trouve pour les crises du Moyen-Orient fortement liées à la narrative du terrorisme qui gouverne la séquence historique US depuis 9/11. D’autre part, on constate la puissance extrême et la persistance du réflexe antirusse aux USA à cause des pesanteurs de l’histoire et des narrative qui l’accompagnent (la Russie socialiste/communiste, la Russie étatiste, etc.), ce qui diminue également la possibilité que la crise ukrainienne puisse être un terrain pour cette polémique entre partisans et adversaires de la politique washingtonienne, et que la tension extrémiste puisse ainsi être nuancée, ou retournée contre elle-même par des dissidents décidés. (Les Européens ont une façon différente de voir et de comprendre cette crise ukrainienne, étant beaucoup plus proche de la vérité de la situation, et éventuellement plus sensibles aux nuances que leur a appris leur passé historique. )

Dans de telles conditions, les USA développent d’autant plus leur position traditionnelle d’extrême sensibilité, en tant que groupe humain, à la puissance niveleuse et conformiste du système de la communication, et se retrouve beaucoup plus aisément emportés par l’impulsion du Système. La psychologie américaniste, qui se développe selon les caractères d’inculpabilité et d’indéfectibilité, est d’une extrême vulnérabilité à l’entraînement de la dynamique lancée par le Système, dès lors que cette dynamique est assimilée par elle à l’exceptionnalisme américaniste. (On notera que cette psychologie s’est préparée à l’extrême sensibilité qu’elle montre aujourd’hui au déchaînement de la dynamique-Système, par le renouveau depuis l’automne 2013, – à cause de Poutine et de son article dans le New York Times ! – du débat sur l’exceptionnalisme des USA, qui est très rapidement devenu une opération de communication pour réhabiliter cette notion. L’entraînement du Système permet de conforter cette orientation.)

Le comportement de la direction politique US, dans tous ses composants, apparaît alors beaucoup plus automatisé dans le sens de l’extrémisme le plus constant, qu’on pourrait même qualifier d’extrémisme absolu automatisé puisqu’il implique effectivement l’hypothèse qui va presque de soi, qui n’a même pas besoin d’être exprimée, de la disparition de la Russie («La seule chose que l’Ouest attend de la Russie c’est que la Russie n’existe plus») ; cet “extrémisme absolu automatisé” n’ayant alors plus aucun rapport avec l’étiquetage idéologique habituel. L’épisode de l’audition de Nuland au Congrès, que nous avons découvert par hasard et qui ne soulève aucune interrogation, aucun intérêt aux USA, est nous semble-t-il particulièrement révélateur. L’incontestable meneuse de la faction neocon dans l’ensemble “diplomatique” US (département d’État, NSC, etc.) se retrouve presque mise en accusation comme modérée, comme l’étaient pendant la Guerre froide les partisans de la détente face aux factions extrémistes d’extrême-droite. Ce n’est pas parce que la commission des affaires étrangères a modifié en quoi que ce soit son opinion, mais simplement parce qu’elle cède à la dynamique en question, parce qu’elle est particulièrement bien disposée pour le faire. Elle n’a même pas besoin d’un McCain pour cela (McCain se trouve, comme président de la minorité républicaine, dans la commission des forces armées). Elle évolue, comme l’on dirait, en “roue libre” de la pensée, c’est-à-dire la pensée réduite à la dynamique en question.

On comprend dans ce cas que nous persistions à juger la crise ukrainienne comme beaucoup plus grave que la crise irakienne qui se déroule en parallèle, alors qu’aux USA la crise irakienne fait toutes les manchettes de la presse-Système autant que les attaques critiques des réseaux antiSystème, tandis que la place accordée à la crise ukrainienne est minime. (De fait les deux crises se complètent et devraient interférer de plus en plus, les Russes se rapprochant des Irakiens et des Iraniens d’une façon marquée, selon un jugement qui est nettement influencé par l’antagonisme du bloc BAO qu’ils ressentent au niveau de la crise ukrainienne.) Nous pensons en effet que l’épisode décisif pour le Système va plus que jamais naître au cœur de la crise ukrainienne et de ses divers prolongements, plutôt que dans la crise de l’Irak et du Moyen-Orient. Cet épisode décisif sera nécessairement explosif aux USA au niveau de la communication, et pour la psychologie, puisqu’il confrontera une psychologie réduite aux deux éléments du désintérêt pour la crise et de l’extrémisme antirusse absolue, à la possibilité s’avérant brutalement réelle d’un affrontement avec la Russie, avec potentialité d’un conflit nucléaire. C’est alors, lorsqu’on réalisera cette potentialité, qu’on peut envisager des prolongements et des effets indirects extrêmement brutaux et complètement incontrôlables, vers un épisode qui pourrait susciter le dernier épisode de la crise d’effondrement du Système.

Source : dedefensa.org

Source: http://www.les-crises.fr/russia-delenda-est/