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[# ElleEstCharlie ?] Et maintenant, une Femen tarée brûle le Coran !

Friday 16 January 2015 at 04:15

Bien bien bien…

J’ai hésité à publier ce billet, mais comme des milliers de sites internet parlent déjà de l’affaire (je me serais évidemment tu sinon#YaPasMarquéCharlie, mais là le mal est fait ça circule beaucoup sur les sites de musulmans et d’islamophobes, il ne nous reste qu’à éviter d’allumer d’autres incendies), il me semble utile de le faire pour dénoncer cet acte hallucinant de BETISE où suinte l’absence de toute fraternité – sans même parler des risques que cela fait prendre à tous les Français…

Ce monde devient fou.

Je rappelle que l’apologie du terrorisme est interdite, mais pas les actes qui l’alimentent…

IR-RES-PON-SABLES !!!

J’imagine que le but de ces provocateurs est de promouvoir un pas de plus vers la “liberté d’expression” et le “refus de toute limitation du droit à blasphémer” – je ne vois d’ailleurs rien dans le code pénal qui empêche ceci.

Par cohérence intellectuelle élémentaire, je vois d’ailleurs mal comment on pourrait défendre la publication des caricatures de Charlie et condamner ceci… – faudrait savoir ! Cela donne à chacun l’occasion de s’interroger.

P.S. je rêve : des gens qui soutiennent sans aucune réserve Charlie (condamnons encore sans ambiguïté les barbares inexcusables qui ont les attaqués) me demandent en commentaire pourquoi je n’ai pas censuré ceci…

Observer des tabous, ce n’est pas forcément une régression, ce n’est pas un pas en arrière pour la liberté d’expression : c’est un pas en avant pour l’intelligence.” [Plantu, 10/2006]

C’est nouveau, ça vient de sortir : brûler le Coran !

Voici donc la dernière action de l’une d’entre elle, filmée, suite à l’attentat contre Charlie Hebdo : brûler le Coran !!!

RAPPEL : je condamne sans aucune réserve cet acte inqualifiable, pour moi profondément anti-républicain (je ne reproduis d’ailleurs évidemment pas ses propos ignobles…)

Et en plus, profondément dangereux dans le moment douloureux que traverse notre pays.

J’appelle donc le gouvernement – si prompt à réagir promptement au moindre tweet de Dieudonné pour le poursuivre – à agir d’une façon ou d’une autre contre ces fanatiques avant que notre pays soit de nouveau frappé par le terrorisme. Il aurait fait quoi si Dieudonné avait brûlé la Torah ?

Là où l’on brûle des livres, on finit par brûler des hommes.” [Heinrich Heine]

Meriam, une recrue de choc pour les Femen

TV5Monde a rédigé une pleine page sur cette Meriam. On y apprend :

“Meriam est une belle femme, et timide. Elle paraît impressionnée par ces nouvelles guerrières du féminisme. [...] Inna a approuvé sa présidente Anna Hutsol, lorsqu’elle disait que la société ukrainienne avait été incapable « d’éradiquer la mentalité arabe envers les femmes ». Ce qui leur avait valu d’être qualifiées d’islamophobes. [...]

C’est après avoir quitté la Tunisie, voilà cinq ans pour suivre son époux français, que Meriam entend parler des Femen. Elle commence à s’intéresser à ces jeunes femmes qui bravent tous les dangers pour dénoncer les atteintes aux libertés des femmes. L’idée de manifester les seins nus, d’utiliser son corps comme arme, lui plaît. Les Femen choquent, marquent les esprits. A voir leur entrainement, c’est une véritable armée qui se prépare au combat. [...]

Face à des forces extrémistes, est-il cohérent de faire appel à un autre extrémisme (le “sextrémisme” que défendent les Femen) ? L’échec n’est-il pas joué d’avance ? Comment défendre concrètement les libertés des femmes, partout dans le monde, quand les cultures sont différentes, sans leur imposer idéologie et schémas européens ? Meriam est radicale : “il faudrait aller plus loin que le ‘sextrémisme’. Je ne sais pas vraiment comment mais frapper encore plus fort pour bousculer ces mentalités figées ! [...]

Comment faire passer un message pacifiste quand on se heurte violemment aux autres cultures, sans possibilité de dialogue ? Un mouvement extrémiste, qu’elle que soit son projet, ne va-t-il pas à l’encontre de la démocratie ? Autant de questions que pose ce nouveau mouvement féministe. Et auxquelles répond Meriam, sans exprimer aucun doute sur sa démarche : “les salafistes extrémistes) sont trop dangereux en Tunisie. Il n’y a de toute façon pas moyen de discuter avec les extrémistes! Mais je pense aussi que même ceux qui se disent “musulmans modérés” sont juste hypocrites. [...]“

On la voit ici, en jeans – à côté de Caroline Fourest :

Et ici :

On parle d’elle sur TV5 :

à 1’28 : “Meriam pense que c’est cette radicalité qui va permettre aux femmes d’avancer dans leurs droits.” : c’est évident, non ?

Purée, mais c’est quoi son but ?????

P.S. À tous les fanatiques : ne vous en prenez pas à elle svp, elle a clairement des problèmes psychiques faisant qu’elle ne se rend pas compte de la portée de ses actes…

Ah ces Femen…

Je rappelle au passage que ce groupuscule que tout le monde connait suite au battage médiatique intensif ne sont que quelques dizaines de personnes…

J’ai déjà rappelé ce tweet d’anthologie d’une de leurs leaders diffusé le 9 juillet 2013 : « Qu’est ce qui peut être plus stupide que le Ramadan ? Qu’est ce qui peut être plus laid que cette religion ? ». Elle a supprimé par la suite le tweet mais assure « l’assumer entièrement » (Source : L’Express).

Notez qu’en mars 2014, la Femen Inna Shevchenko déchirait une Bible au Texas pour protester contre la politique de l’État :

Alors bon, maintenant, faire comme les glorieux ancêtres en brûlant des livres – à commencer par le Coran…

Oups, pardon :

Qui pourrait penser ça ??? Hmmm ?

On lira l’enquête complète que nous avons réalisée sur ce blog : “Les Femen ne sont pas nazies !” Bon, enquêtons alors…

(nazies non, mais islamophobes et nationalistes, cela semble fréquent…)

P.S. on notera que plusieurs jours après, aucune condamnation de cet acte n’apparait sur leur site – malgré le buzz…

Les Femen & Charlie Hebdo…

Une longue histoire, en raison de la présence de Caroline Fourest dans le journal pendant de longues années…

On a vu hier que le dernier Charlie Hebdo rêvait des Femens, comme il le faisait depuis longtemps.

Elles ont logiquement réagi :

Et je laisse le mot de la fin au regretté Charb :

“Vu les réactions des cibles, on se rend compte qu’elles voient juste” !!!

“Ce qui est insupportable, c’est le discours de ceux qui partagent leurs objectifs, MAIS qui ne sont pas d’accord avec leur mode d’action.”

On est d’accord : “Ce qui est insupportable, c’est le discours de ceux [...] qui ne sont pas d’accord.” !!!

 

C’est sûr que tout le monde est en phase !

Mais quand cette histoire va-t-elle cesser ???? Quand allons nous redresser la tête, et ne plus subir ce conditionnement médiatique permanent ?

Quand allons nous pouvoir faire notre deuil dans nos âmes ?

Je pense vraiment qu’on a une partie de la population qui se pense élite, que je qualifierais de néoconservatrice de droite et/ou de gauche, pétrie d’un amour de la Liberté qui hélas est devenu intégriste – oubliant égalité et fraternité -, voulant une liberté :

Et réfléchir à comment améliorer notre vivre ensemble – car une manif ne suffira pas !

Nous devons apprendre à vivre ensemble comme des frères, sinon nous allons mourir tous ensemble comme des idiots.” [Martin Luther-King]

Source: http://www.les-crises.fr/et-maintenant-une-femen-taree-brule-le-coran/


En solidarité avec une presse libre : quelques nouveaux dessins blasphématoires, par Glenn Greenwald

Friday 16 January 2015 at 02:30

Glenn Grennwald est le journaliste et avocat américain qui a révélé l’affaire Snowden, ayant receuilli ses confidences. Il a du se réfugier au Brésil, et son compagnon a été arrêté quelques heures par la police britannique… (il a bien morflé pour la liberté d’expression, lui, par rapport aux intellectuels germanopratins)

Voici sa vision (très américaine) de l’affaire Charlie.

P.S. pour toutes les caricatures qu’il montre, je vous renvoie sur la source originale de The Intercept (à la fin) - des fois que des crétins interprètent mal le message du billet (et comme ces dessins me font vomir, je ne souhaite pas les montrer sur le blog).

Je rappelle que l’antisémite est une horreur.

Défendre la liberté de la presse et la liberté d’expression, c’est à dire défendre le droit à la diffusion des idées considérées par la société comme les plus repoussantes, a été l’une de mes principales passions au cours de ces 20 dernières années : auparavant en tant qu’avocat, et maintenant comme journaliste. Aussi je considère comme positif qu’un grand nombre de personnes invoque ce principe haut et fort, comme cela s’est produit au cours des dernières 48 heures, en réponse à l’horrible attaque contre Charlie Hebdo à Paris.

Habituellement, défendre le droit à la liberté d’expression est une tâche bien plus solitaire. Par exemple, la veille des meurtres de Paris, j’ai écrit un article à propos des multiples affaires dans lesquelles des musulmans sont poursuivis et même emprisonnés par des gouvernements occidentaux pour leurs propos politiques en ligne – attaques qui ont provoqué relativement peu de protestations, y compris de la part des champions de la libre parole qui ont été si véhéments cette semaine.

J’ai déjà couvert des cas où des musulmans étaient emprisonnés pendant de nombreuses années aux États-Unis pour des affaires comme la traduction et la publication de vidéos “extrémistes” sur Internet, la rédaction d’articles académiques en soutien aux groupes palestiniens, l’expression de critiques acerbes à propos d’Israël, et même l’inclusion d’une chaîne du Hezbollah sur un bouquet câblé. Et tout ça n’est rien comparé aux nombreux cas où les gens ont perdu leur emploi ou ont vu leur carrière stoppée pour avoir exprimé des critiques sur Israël ou (beaucoup plus dangereux mais aussi plus rare) sur le judaïsme. Je veux espérer que ces célébrations de la liberté d’expression cette semaine vont aboutir à une opposition générale contre toutes les atteintes répétées et de plus en plus fréquentes aux droits politiques fondamentaux en Occident, et pas seulement à certains, déterminés de façon arbitraire.

Au centre du combat pour la liberté d’expression, il y a toujours eu la distinction entre le droit de disséminer une idée X et partager l’idée X, distinction que seuls les plus limités d’entre nous sont incapables de comprendre. Distinction qui défend le droit d’exprimer des idées repoussantes tout en étant capable de condamner l’idée elle-même. Ce n’est pas contradictoire : l’ACLU (l’Union américaine des libertés civiles) défend vigoureusement le droit des néonazis de défiler au milieu d’une communauté pleine de survivants de l’holocauste à Skokie, dans l’Illinois, mais ne se joint pas à la marche ; ils condamnent plutôt à haute voix l’idée en question comme grotesque, alors même qu’ils défendent le droit de l’exprimer.

Mais cette semaine de la défense du droit à la liberté d’expression a été si enflammée qu’elle a vu se développer un principe inédit : défendre la liberté d’expression, ce serait désormais défendre non seulement le droit à exprimer un discours, mais aussi son contenu même. De nombreux auteurs ont ainsi demandé ceci : pour exprimer « leur solidarité » avec les dessinateurs assassinés, il ne faudrait pas seulement condamner les attaques et défendre le droit des dessinateurs à publier, mais publier et même glorifier ces dessins. « La meilleure réponse à l’attaque de Charlie Hebdo est d’intensifier la satire blasphématoire », a déclaré le rédacteur en chef de The Slate, Jacob Weisberg.

Certains des dessins publiés par Charlie Hebdo sont non seulement offensants mais fanatiques, comme celui caricaturant les esclaves sexuelles africaines de Boko Haram en reines de l’assistanat (ci-dessus). D’autres sont allés bien plus loin que dénigrer la violence des extrémistes agissant au nom de l’Islam, ou représenter Mahomet par des images dégradantes (ci-dessus), mais contenaient bel et bien un flot de railleries à l’encontre des musulmans en général, lesquels en France n’ont aucun pouvoir mais représentent plutôt dans leur ensemble une population immigrante marginalisée et discriminée.

Mais peu importe : leurs dessins étaient “nobles” et devraient être célébrés – non seulement pour une question de liberté d’expression, mais pour leur contenu. Dans un article titré « Le blasphème dont nous avons besoin », Ross Douthat du New York Times a soutenu que « le droit de blasphémer (et donc d’offenser) est essentiel à l’ordre libéral » et « que cette forme de blasphème [qui provoque la violence] est précisément celle qui doit être défendue, parce que c’est celle qui sert clairement au bien commun d’une société libre ». Jonathan Chait du New York Magazine a déclaré que : “on ne peut pas défendre ce droit [de blasphémer] sans en défendre la pratique”. Matt Yglesias de Vox a eu une position bien plus nuancée mais a conclu malgré tout que “blasphémer le Prophète a fait passer ces publications d’un acte sans intérêt à un acte courageux et même nécessaire, pendant que l’observation que le monde se porterait mieux sans ces provocations devient une forme d’assentiment.”

En conformité à ce nouveau principe de solidarité avec le droit à la liberté d’expression et avec une presse libre vivante, nous publions quelques dessins blasphématoires ou offensants envers la religion et ses adeptes :

(dessins censurés, conforment à la loi)

(P.S. je rappelle que je condamne ce dessin, c’est une simple démonstration par l’absurde de l’auteur)

Et voici quelques dessins loin d’être blasphématoires ou fanatiques et pourtant très pointus et pertinents du dessinateur brésilien brillamment provocateur Carlos Latuff (reproduits avec son accord) :

L’heure est à la célébration de mon brave et noble combat pour la liberté d’expression, n’est-ce pas ? Ai-je porté un coup puissant pour la liberté politique et démontré ma solidarité avec la presse libre en publiant des dessins blasphématoires ? Si, comme le disait Salman Rushdie, il est vital que toutes les religions soient sujettes à un profond et courageux irrespect, ai-je fait ma part pour soutenir les valeurs occidentales ?

La première fois qu’on m’a demandé de publier ces dessins antimusulmans, le cynique en moi a pensé qu’en fait il ne s’agissait peut-être que de sanctionner une forme de discours blessant à l’encontre des religions et de leurs adeptes, tout en protégeant des groupes plus en odeur de sainteté. En particulier, l’Occident a passé des années à bombarder, envahir et occuper des pays musulmans, et à tuer, torturer et emprisonner sans procès des musulmans innocents. Et le discours antimusulman a été un élément vital pour que ces politiques continuent à recevoir du soutien.

Donc il n’est pas surprenant, au contraire, de voir un grand nombre d’Occidentaux célébrant les dessins antimusulmans – non pas sur la base de la liberté d’expression, mais en raison de leur approbation du contenu. Défendre la liberté d’expression est toujours facile lorsque vous aimez la substance des idées ciblées, ou ne faites pas partie (ou ne détestez pas explicitement) le groupe qui est ainsi vilipendé.

Ainsi, il va de soi que si un écrivain spécialisé dans des pamphlets ouvertement anti-noirs ou antisémites avait été assassiné pour ses idées, il n’y aurait pas de large appel à la republication de sa daube en “solidarité” avec sa liberté d’expression. En fait, Douthat, Chait et Yglesias ont chacun pris la peine d’expliquer expressément qu’ils n’appelaient à la publication de telles idées insultantes qu’uniquement dans le cas limité où en réponse, des menaces étaient proférées ou des actes de violence perpétrés – ce qui signifiait pour eux en pratique, pour autant qu’il me semble : les discours contre l’Islam. Douthat a même mis des italiques pour souligner combien était limitée sa défense du blasphème : “ce genre de blasphème en particulier est le genre qu’il est nécessaire de défendre”.

Il faut reconnaître un point valide dans l’argumentation de Douthat-Chait-Yglesias : quand les médias s’interdisent de publier des informations parce qu’ils ont peur (et non par désir d’éviter de publier des éléments gratuitement insultants), comme ont reconnu qu’ils le faisaient avec ces dessins plusieurs médias parmi les plus importants de l’Occident, cela est réellement gênant et devient une véritable menace à l’encontre de la presse libre. Mais il existe tout un tas de tabous pernicieux en Occident qui provoquent de l’autocensure ou de la suppression forcée d’idées politiques, avec des poursuites judiciaires suivies d’emprisonnement ou encore la ruine de carrières professionnelles. Pourquoi les violences perpétrées par des musulmans sont-elles les plus menaçantes ? (Et là je ne parle pas du fait de savoir si les médias doivent ou non publier les dessins parce qu’ils font l’actualité – je m’interroge dans le cas où on veut qu’ils soient publiés absolument, par approbation, par “solidarité”).

Quand nous avons parlé de publier cet article pour exposer cette réflexion, notre intention était d’embaucher deux ou trois dessinateurs pour faire des dessins se moquant du judaïsme et ridiculisant les figures sacrées pour les juifs, à la manière dont Charlie Hebdo l’a fait pour les musulmans. Mais cette idée a fini au panier, du fait qu’aucun grand dessinateur occidental n’oserait jamais mettre son nom au bas d’un dessin antijuif, même s’il était réalisé de manière satirique – parce que le faire aurait détruit instantanément et définitivement leur carrière, dans le meilleur des cas.

On a des commentaires (et des dessins) anti-Islam et anti-musulmans en veux-tu en voilà dans les médias occidentaux ; le tabou qui est au moins aussi fort, sinon plus, sont les images et les dessins anti-juifs. Pourquoi Douthat, Chait, Yglesias et leur compagnons de croisade pour la liberté d’expression n’appellent-ils pas à la publication d’éléments antisémites, par solidarité ou comme manière de se dresser contre cette répression ? Oui, c’est vrai que des journaux comme le New York Times ne publient que très rarement de telles représentations, sauf pour illustrer l’obscurantisme haineux et le condamner – et non pour le publier “en solidarité” ou parce qu’il mérite une diffusion sérieuse et respectueuse. Avec tout le respect que je dois à la grande dessinatrice Ann Telnaes, ce n’est simplement pas vrai que Charlie Hebdo “tapait sur tout le monde indistinctement“.

Tout comme pour Bill Maher, Sam Harris et d’autres maniaques anti-islam, tourner en dérision le judaïsme, les juifs et/ou Israël est quelque chose qu’ils feront rarement (sinon jamais). S’ils y sont obligés, ils peuvent sortir quelques rares cas isolés dans lesquels ils ont balbutié une espèce de critique du judaïsme ou des juifs, mais le gros de leurs attaques est réservé aux musulmans et à l’islam, et non aux juifs et au judaïsme. Parodie, liberté d’expression, athéisme laïque : ce sont les prétextes. Diffusion de message anti-musulmans : c’est le but principal et le résultat obtenu. Et cette diffusion – cette affection toute particulière pour les discours insultants et anti-islam – coïncident comme par hasard et nourrissent l’agenda diplomatique va-t-en-guerre de leurs gouvernements et de leur culture.

Pour comprendre à quel point cela est vrai, pensez au fait que Charlie Hebdo – ceux qui “tapent sur tout le monde indifféremment” et qui défendent toutes les sortes de discours insultants – a viré l’un des auteurs en 2009 pour une phrase que certains ont trouvé antisémite. L’auteur a ensuite été inculpé d’incitation à la haine raciale, et gagné un jugement contre le magazine pour licenciement abusif. Est-ce que vous appelez cela “taper sur tout le monde sans distinction” ?

Et menacer d’avoir recours à la violence pour répondre à des idées insultantes n’est pas non plus l’apanage des extrémistes qui revendiquent leurs actions au nom de l’Islam. En 1998, La pièce de Terence McNally qui mettait en scène un Jésus gay, était régulièrement annulée par les théâtres suite à des alertes à la bombe. Larry Flynt fut paralysé suite à l’agression d’un suprématiste blanc évangéliste qui s’était offusqué de la publication dans Hustler d’images pornographiques de couples mixtes. Les Dixie Chicks subirent un déluge de menaces de mort et bénéficièrent d’une protection imposante après avoir publiquement critiqué George Bush et la guerre en Irak, ce qui les contraint finalement à s’excuser par peur de représailles. La violence provoquée par les fanatiques juifs et chrétiens est monnaie courante, depuis l’assassinat de médecins pratiquant l’avortement, l’explosion de bars gays jusqu’à l’occupation brutale depuis 45 ans de la Cisjordanie et de la bande de Gaza, en partie liée aux croyances religieuses (aussi bien aux USA qu’en Israël) qui font d’Israël la Terre promise selon la loi divine.

Et tout cela est indépendant de la violence d’état systématique qui a été maintenue en Occident, au moins en partie, par le sectarisme religieux. David Brooks du New York Times déclare aujourd’hui que la tendance antichrétienne est tellement répandue aux USA (dont le peuple n’a jamais élu un président non chrétien) que l’Université de l’Illinois a renvoyé un professeur qui enseignait la position de l’église catholique romaine sur l’homosexualité. Il a oublié cependant de mentionner que cette même université vient tout juste de mettre fin au contrat d’enseignement du Pr Steven Salaita en raison de tweets postés durant l’attaque israélienne sur Gaza, que l’université jugea trop virulents à l’encontre des leaders juifs, et que l’invitation à s’exprimer du journaliste Chris Hedges à l’université de Pennsylvanie venait d’être annulée pour le délit d’opinion d’avoir fait des comparaisons entre Israël et l’Etat Islamique.

C’est un vrai tabou, une idée refoulée, aussi puissant et absolu que n’importe lequel aux États-Unis, à tel point que Brooks ne reconnaîtra pas même son existence. C’est certainement plus un tabou aux États-Unis que la critique des musulmans et de l’Islam, que l’on entend si fréquemment dans les milieux dominants – y compris au sein du Congrès américain – qu’on ne le remarque qu’à peine désormais.

Cela souligne le point clé : Il y a de multiples manières de réprimer des idées et des points de vue en Occident. Quand ceux qui demandent la publication de ces caricatures anti-islam commenceront aussi à demander la publication de ces idées, je croirai à la sincérité de leur très sélective approche des principes de la liberté d’expression.

On peut défendre la liberté d’expression sans avoir à publier et encore moins adhérer aux idées offensantes en question. Mais si ce n’est pas le cas, ayons une application équitable de ce nouveau principe.

Photo de Joe Raedle/Getty Images ; Recherches supplémentaires faites par Andrew Fishman

Source : Glenn Greenwald, The Intercept, le 09/01/2014 Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

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Disclaimer : le site www.les-crises.fr condamne fermement le racisme et l’antisémitisme, l’appel à la haine, le terrorisme, et toute forme de violence.

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P.S. pour finir, une petite vidéo du Monde :

http://www.dailymotion.com/video/x1x8uyo_glenn-greenwald-le-terrorisme-est-un-pretexte_news

Glenn Greenwald, journaliste à l’origine d’une bonne partie des révélations sur la NSA et auteur du livre Nulle part où se cacher (éd. Lattès), débat avec Marc Trévidic (juge antiterroriste), Alain Chouet (ex-DGSE) et Hubert Védrine (ancien ministre des affaires étrangères). Le terrorisme est-il un alibi bien pratique ou un argument justifié ? Pour M. Greenwald, « le terrorisme est un prétexte » permettant aux dirigeants occidentaux d’« exploiter les craintes » pour accroître leurs prérogatives. En cela, les attentats du 11 septembre 2001 furent « un coup de pouce », selon M. Trévidic, alors que, comme l’assure M. Chouet, « il ne faut pas penser que le terrorisme est la pire des menaces ».
En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/pixels/video/2014/05/28/glenn-greenwald-le-terrorisme-est-un-pretexte_4427665_4408996.html#ReDYZh3wAxuvGO7U.99

Source: http://www.les-crises.fr/en-solidarite-avec-une-presse-libre-quelques-nouveaux-dessins-blasphematoires-par-glenn-greenwald/


Plantu : “Je revendique l’autocensure” [2006]

Friday 16 January 2015 at 02:00

Merci à vous, j’ai compris l’allusion de Charlie Hebdo.

Voici donc les déclarations de Plantu en 2006 après la première publication des caricatures de Mahomet par Charlie Hebdo.

2 visions du métier – et 2 conséquences différentes dans la vraie vie…

Avez vous proposé plusieurs dessins à la rédaction du Monde le 2 février 2006 ?

Plantu – Non, exceptionnellement non. J’étais à Atlanta et les rédacteurs en chef m’ont dit qu’ils voulaient faire la une sur l’affaire des caricatures. Ils ont été d’accord tout de suite.

Avez-vous déjà caricaturé le Dieu d’une des trois religions monothéistes ?

-Oui, ça m’est arrivé de faire des petits nuages avec un Dieu, c’était plus sur la croyance, mais certainement pas contre un des Dieux des trois religions monothéistes. Le but est de faire des dessins qui critiquent les terrestres. Il y a suffisamment à faire avec les intégristes de tous bords. D’après moi, il n’y a pas de critiques pertinentes contre les dieux. J’étais à New York, il y a peu, pour rencontrer Kofi Annan, car j’essaie avec lui de construire une rencontre internationale de dessinateurs de presse.

Nous aimerions faire en sorte que les dessins continuent à être pertinents, caustiques, dérangeants, mais je ne veux pas y lire de la haine. Il faut éviter de faire des dessins agressifs contre la croyance. Et ceci vaut pour les deux parties qui s’opposent aujourd’hui. Lorsque certains médias arabes publient des dessins représentant des Israéliens, il vaudrait mieux que les dessinateurs en Egypte ou au Liban évitent de les représenter avec un nez crochu. Je leur ai expliqué plusieurs fois mais ils ne m’ont pas écouté.

Il n’est pas impossible que cette crise nous permette, en Occident et en Orient, de mieux réfléchir avant de dessiner. Il faudra utiliser ces dérives pour défendre l’image politique imprimée et réaffirmer la responsabilité journalistique du dessinateur.

Vous est-il arrivé de pratiquer l’autocensure ?

- Bien sûr ! Je revendique l’autocensure. Il y a des tabous, il faut savoir les transgresser. Mais le dessinateur de presse a une responsabilité journalistique. Je crois qu’il faut être respectueux dans l’irrespect. Ce n’est pas honteux de dire “ça je peux le dessiner, ça je ne peux pas”. D’ailleurs, le journal Charlie Hebdo refuse lui aussi de publier certains dessins, ce n’est pas honteux. Observer des tabous, ce n’est pas forcément une régression.

Ce n’est pas un pas en arrière pour la liberté d’expression, c’est un pas en avant pour l’intelligence.

Propos recueillis par Simon Piel, L’Obs
(le mardi 7 février 2006)

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Le caricaturiste doit passer au travers des interdits”

Propos recueillis par Dominique Simonnet,  publiés le 12/10/2006
«T’as vu le dessin de Plantu?» Des traits ciselés, des personnages saisis dans leur vérité, parfois une phrase laconique, et voilà l’image dont on parle, celle qui en dit plus long. Plantu est un provocateur pas méchant, un révolté tendre, bourré d’humanité. Dans L’Express et Le Monde, le dessinateur sait capter l’actualité pour en révéler l’essence, le tragique ou le dérisoire. En 2006, la caricature est un art à haut risque. Un dessin ne tue pas. Mais on tue pour des dessins. Quelles en sont les limites? Peut-on rire et parler de tout?

On a l’impression que l’exercice de la caricature est devenu plus difficile aujourd’hui dans le monde, que le dessinateur de presse se heurte davantage aux intolérances et aux groupes de pression. Est-ce la réalité?

Plantu : C’est vrai, mais pas seulement à l’étranger. En France, nous avons aussi nos ayatollahs. Chez nous, le principe de précaution pèse sur les dessinateurs de presse. Au-delà de «La guerre, c’est vilain! Le racisme, c’est pas beau!», il devient difficile de nuancer le propos. Un exemple: le magazine La Vie du rail m’avait demandé d’imaginer le TGV dans vingt-cinq ans. J’ai dessiné des Chinois aux commandes de la locomotive? On me l’a refusé, parce que cela risquait d’indisposer les syndicats!

Autre exemple: on m’a commandé un dessin pour le Salon du polar, qui doit avoir lieu à Montigny-lès-Cormeilles. J’ai proposé un Chirac assassiné par Sarko. Ambiance polar? Coup de téléphone: «La Poste, l’un de nos sponsors, juge le dessin trop politique.» Second coup de téléphone: cette fois, c’est Robert Hue, le maire de Montigny, qui refuse. Je dessine Chirac avec un sonotone? Les associations de malentendants protestent. «Plantu, on adore ton dessin, mais on ne peut pas le passer», voilà ce que j’entends sans arrêt. En France, si dix personnes doivent donner leur avis, il s’en trouve toujours une qui a peur, et tout le monde se range à ses côtés. Aux Etats-Unis, j’ai découvert que mes collègues dessinateurs étaient, eux, incités à dessiner les Noirs un peu plus «gris» et même, si possible, «blancs». Même son de cloche du côté de mes amis caricaturistes au Bénin… Incontestablement, il y a une montée des interdits. Et de la bêtise.

Ces dernières années, la religion est devenue un sujet hypersensible. Toucher au Coran, aux dieux et à leurs prophètes est désormais dangereux.

Il y a trente ans, on pouvait mettre en cause le fait religieux au Proche-Orient. Aujourd’hui, il faut batailler pied à pied. L’un de mes dessins, publié l’an dernier dans le journal égyptien Akhbar al-Adab, montrait une femme voilée avec, à ses côtés, des filles en jean et string, une manière de représenter le choc des cultures. Gamal al-Ghitani, le rédacteur en chef, a été menacé de mort.

Il y a des gens qui veulent créer un schisme entre le monde occidental et le monde musulman. Les dessinateurs doivent avoir l’intelligence de passer au travers des interdits, de proposer des images surtout pas affadies, toujours provocatrices, mais en étant conscients qu’elles peuvent être manipulées par des fanatiques. Continuons à taper sur le Hamas, le Hezbollah, Al-Qaeda, tel ou tel religieux, mais prenons quelques longueurs d’avance, réfléchissons à notre responsabilité avant de nous embarquer dans une attaque au-dessus des nuages.

Est-ce à dire qu’il faut pratiquer l’autocensure?

Je revendique l’autocensure! Je n’entre pas dans la vie privée des hommes politiques, par exemple. Lorsque l’affaire de l’appartement de 600 mètres carrés d’Hervé Gaymard, le ministre de l’Economie, a éclaté, je l’ai critiqué, mais de manière feutrée, pour ne pas ajouter à l’hallali. La caricature, c’est comme le slalom: il faut louvoyer entre les rédacteurs en chef, les lecteurs, les hommes politiques, les religieux? Trouver des biais. Au Maroc, il est interdit de dessiner le roi sous peine de prison. Eh bien un dessinateur l’a remplacé par une main, avec une bague qui parle. Les Iraniens n’ont pas le droit de taper sur les chiites? Ils dessinent des taliban, et les lecteurs comprennent très bien de quoi il est question. Les dessinateurs sont souvent militants. J’essaie de faire comprendre à mes amis arabes que, s’il est normal de critiquer Israël, il n’est peut-être pas utile de dessiner des juifs avec le nez crochu et un casque nazi. De même, il n’est peut-être pas nécessaire de dessiner Mahomet pour critiquer le fondamentalisme.

Il ne faudrait donc pas dessiner Mahomet?

Dans l’affaire des caricatures, la vraie provocation a été d’affirmer qu’il s’agissait de portraits du Prophète. Au moment des attentats de Londres, j’avais réalisé un dessin semblable montrant un islamiste et un turban en forme de bombe. La différence, c’est qu’il s’agissait d’un islamiste, pas de Mahomet. J’ai des comptes à régler avec les barbus, les intolérants et bien d’autres. Pas avec Dieu. La liberté de critiquer les religieux, Nasrallah, Ahmadinejad, Bush et Chirac, cela me va! On a ce qu’il faut sur terre, non?

Certains dessinateurs revendiquent le droit au blasphème.

Pour moi, le caricaturiste n’est pas seulement un artiste, il est aussi un journaliste qui écrit en images. Et même une caricature de journaliste… A ce titre, je me dois de m’interroger sur ma responsabilité, sur la manière dont mes dessins vont être ressentis à Beyrouth ou à Jérusalem. Avec Internet, tout dessin est interprété, utilisé. Il ne sert à rien d’humilier les gens, ni de déclencher la violence au nom de beaux principes. Un jour, mon ami dessinateur israélien Michel Kichka m’a dit que mes colons de Cisjordanie avaient trop l’allure d’intégristes, avec leur kippa et leurs papillotes. Je les ai changés : maintenant, ils ressemblent aux militants du Hamas! Ce n’est pas mieux. Mais je ne dérange plus les croyants.

On ne peut donc pas rire de tout?

Comme le disait Pierre Desproges, «on peut rire de tout, mais pas avec n’importe qui». Je comprends que les dessinateurs de Copenhague aient eu envie de se payer les barbus. Leur erreur a été d’y aller frontalement. Il faut être révérencieux dans l’irrévérence. Nous pouvons être caustiques, agressifs, mais sans haine, sans mépris, avec finesse, pour ne pas tomber dans le piège des intégristes. Il y a déjà eu des morts en Libye et au Pakistan à cause des caricatures de Mahomet. En veut-on davantage? Nous sommes entrés dans une sorte de guerre. Je pense à nos ambassades gardées par des chars, aux centres culturels attaqués? Quelle est l’urgence: dessiner Mahomet ou faire la paix au Proche-Orient, soigner le sida en Afrique, construire l’Europe, aider les Chinois à entrer en démocratie? Mahomet? D’accord, mais on verra plus tard. Je n’ai pas envie d’élever des barricades pour cela. Il y a d’autres priorités. Mais il ne faut pas non plus courber l’échine. A l’époque où Henri Krasucki était secrétaire général de la CGT, ses gars me coinçaient contre un mur: «Tu as tapé deux fois sur Krasucki cette semaine, tu ne feras pas plus.» J’ai continué. Quand les terroristes du FLNC m’ont menacé de mort, je n’étais pas fier en tournant la clef de contact de ma voiture, mais j’ai continué.

Comment devient-on Plantu?

Petit, je dessinais au dos des plans de locomotive que mon père, directeur d’un bureau de dessin industriel, rapportait à la maison. Un jour, j’ai réveillé mes parents en pleine nuit pour leur dire que je voulais faire de la bande dessinée. Mais, pour eux, ce n’était pas un vrai métier. A 20 ans, j’ai plaqué mes études de médecine et je suis parti à Bruxelles suivre les cours de dessin de l’école Saint-Luc, parrainée par Hergé.

Hergé, le modèle?

J’ai deux dieux: Reiser et Hergé. J’aime le côté déconnant, bâclé, du premier, et l’aspect rigoureux, léché, du second. Au retour de Belgique, j’ai commencé à proposer mes dessins dans les journaux. Mon premier, publié dans Le Monde le 1er octobre 1972, était une colombe qui évoquait la paix au Vietnam. En 1991, j’ai été accueilli ici, à L’Express. Une pleine page couleur, c’est comme une autre respiration: j’ai besoin d’écouter le bruit de mes feutres sur le papier? Certains dessins exigent du temps, d’autres se font à l’emporte-pièce. Lors de l’affaire des caricatures, j’étais aux Etats-Unis, dans un avion, et j’avais très peu de temps pour réagir. J’ai commencé à écrire comme un écolier puni: «Je ne dois pas dessiner Mahomet, je ne dois pas dessiner Mahomet?», et les phrases ont fini par former un personnage? Je suis en perpétuelle recherche. Je pense en images, partout, même dans la rue. Récemment, dans le métro, j’observais un jeune en survêtement avec ses lacets qui traînaient, sa casquette, et j’ai souri en imaginant le dessin que je pourrais en tirer. Le type s’est levé: «Y a un problème?» J’ai été à deux doigts de me faire casser la figure.

Qu’est-ce qu’un dessin réussi?

Un dessin qui éveille quelque chose chez le lecteur. Mais cela m’échappe totalement. Il n’y a pas de recettes. Je crois juste qu’il faut aimer ses lecteurs, et avoir confiance dans ses rédacteurs en chef. Un dessin, c’est une traduction. J’ai la chance de parler une langue – celle de l’image – que peu de gens pratiquent. En France, les profs de dessin font ce qu’ils peuvent, mais ils ne sont pas soutenus par l’Education nationale et, au bout du compte, les enfants, en majorité, ne savent pas dessiner. Pourtant, cette langue-là, tout le monde peut la comprendre. Ma syntaxe, ce sont mes formes, mes images. Je les articule pour former une phrase.

Un homme fusillé à un poteau qui a la forme du Chili (pour le coup d’Etat de Pinochet); le retour de Klaus Barbie, attendu en bas de l’avion par les ombres de Jean Moulin et des déportés?

C’est la force du dessin: il peut effectuer une surimpression, un télescopage, au contraire de la photo, qui est prisonnière de l’événement. Lors des accords de Madrid en 1991, j’ai dessiné Arafat, assis par terre, à côté de la table de négociations. Dans la réalité, il n’était pas présent. Mais c’était comme s’il était là. Seul un dessin peut montrer l’invisible, et même l’avenir. Quand je veux me distraire, je réalise des sculptures en pâte à modeler ou en argile. Le mieux, c’est la pâte Fimo: four, 120 degrés, une demi-heure, c’est formidable! J’ai fait des Chirac: même s’ils tombent par terre, ils ne se cassent pas! Un jour, j’ai offert une sculpture symbolisant l’ONU – des types endormis – à Kofi Annan. Il l’a gardée dans son bureau, à la vue de ses collaborateurs. Je fais de la communication sans le savoir.

Tu es d’ailleurs à l’origine de rencontres internationales de dessinateurs de presse, parrainées par l’ONU, dont la première aura lieu, ce 16 octobre, à New York.

L’idée a germé en 1991, lorsque j’ai rencontré Yasser Arafat. A cette époque, il était incapable de dire le mot «Israël». Alors je lui ai fait dessiner le drapeau israélien. L’année suivante, j’ai demandé à l’Israélien Shimon Peres de compléter le croquis. A New York, je veux mettre côte à côte un Israélien, un Palestinien, un Iranien, un Egyptien, pour que l’on puisse réfléchir à tout cela.

On peut toujours changer les choses, n’est-ce pas, même par un simple dessin?

Quand j’en doute, je me dis: «Fais comme si!» Lorsque j’ai rencontré Arafat pour la première fois, entouré d’hommes en armes, déguisé en Arafat, il est venu vers moi: «Ah, Mister Plantou» ? J’ai pensé: «Il croit qu’il serre la main à Plantu.» Alors je me suis dit: «Fais comme si tu étais Plantu au pays des kalachnikovs.» Et ça marche !

Source : L’Express

Plantu

23 mars 1951
Naissance à Paris de Jean Plantureux, dit «Plantu».
1971
Fasciné par Hergé, il part en Belgique suivre des cours de dessin.
1er octobre 1972
Publication de son premier dessin dans Le Monde, une colombe évoquant la paix au Vietnam.
1985
Le Monde lui commande un dessin quotidien.
1991
L’Express lui confie une page hebdomadaire.
Octobre 2006
Il organise à l’ONU une rencontre de dessinateurs du Moyen-Orient.

Source: http://www.les-crises.fr/plantu-je-revendique-lautocensure-2006/


[Bien joué ! 05] Urvoas : “Nous voulons avoir accès aux ordinateurs” (+ Elkabbach + Cameron)

Friday 16 January 2015 at 01:02

Encore du lourd.

Pour info, je prévois de continuer de parler des suites de l’attentat la semaine prochaine, avant de revenir à l’économie et l’international – je ne peux tout faire à la fois

Je suis en effet très inquiet du tour que prennent les choses qui me semblent de nature à attiser les haines dans le pays…

Bref, comme l’Ukraine il y a un an, ce qui se passe sous nos yeux me semble dangereux – donc on s’en occupe.

Écoutez le député PS Urvoas, mais SURTOUT, écoutez les questions et le ton du commissaire politique Elkabbach !!!

Pour Jean-Jacques Urvoas, les écoutes téléphoniques ne suffisent plus, il réclame un accès à Internet.

Invité : Jean-Jacques Urvoas, député PS du Finistère et président de la commission des lois de l’Assemblée nationale

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Interview DANTE-OLOGIE !!!!

Quelqu’un pourrait il transcrire en commentaire l’échange (par bouts) svp ? Merci

Voici le début :

Thomas Sotto : L’interview politique d’Europe 1. JPE vous recevez ce matin le député socialiste du finistère JJU qui est aussi président de la commission des lois de l’assemblée nationale. Messieurs c’est à vous.

JPE : Et surtout la réforme du renseignement c’est vous. Bienvenue JJU bonjour.

JJU: bonjour.

JPE : le Président, le Premier ministre, Nicolas Sarkozy, l’opposition demandent d’accélérer la loi sur le renseignement. Elle était prévue pour juillet, où en êtes-vous ce matin ?

JJU : On est prêt, on est prêt. Elle est écrite. Il reste quelques ajustements, le gouvernement l’inscrira quand il veut nous répondront présents.

JPE : La loi va-t-elle donner plus de libertés pour détecter, surveiller, éviter de passer à l’acte criminel, donc des moyens supplémentaires d’investigation ?

JJU : C’est exactement ça. Son but c’est de détecter c’est à dire d’anticiper de façon à ce que ceux qui fomentent des coups puissent être interpelés avant d’agir.

JPE : Vous êtes attendu JJU sur plusieurs exemples précis qui étaient réclamés depuis 3 ans et parfois refusés aux professionnels. On va prendre des exemples. On disait il faut des balises sur les voitures, sous les voitures. On disait non. Aujourd’hui on dira ?

JJU : On dira oui. On dira oui ce qui nous manque surtout ce sont des moyens d’investigation. Par exemple, nous voulons avoir accès aux ordinateurs parce que les interceptions de sécurité, ce qu’on appelle les “écoutes”, elles sont en général assez stériles. Vous n’êtes pas un terroriste et vous savez pourtant que les écoutes existent alors imaginez que vous vouliez fomenter un attentat, alors vous vous méfieriez de ce que vous dites au téléphone. Donc quand on écoute quelqu’un on apprend pas grand chose. Où ceux qui ont commis l’attentat contre Charlie Hebdo ont-il pris leurs informations ? Sur Internet. Ils ont fait leur repérage sur Internet. Internet aujourd’hui c’est le son, c’est le contenu, c’est l’image.

Alors que maintenant, ils diront tout sur Skype !!!!

JPE : C’est-à dire, vous pouvez mieux repérer les tchats Internet des extremistes pour les bloquer ?

JJU : Nous voulons allez sur Skype par exemple, ce que nous ne pouvons pas faire aujourd’hui juridiquement. Nous voulons avoir accès aux données informatiques de ceux qui fomentent des coups.

JPE : C’est à dire contrôler les réseaux sociaux, les comptes twitter, toute la propagande fondamentaliste ?

JJU : Aujourd’hui tout ce qui est sur Internet est moins cher et plus facile d’accès pour tout le monde et nous nous pouvons pas y accéder juridiquement.

JPE : Et encore ?

JJU : Nous aurons besoin de sonoriser les lieux. Quand quelqu’un reçoit quelqu’un, aujourd’hui les terroristes ne se parlent plus au téléphone, ils se voient beaucoup. Ils sont donc dans des lieux privés. Nous ne pouvons pas pénétrer ces lieux puisqu’ils sont privés. Et bien il y aura la possibilité là aussi de le faire.

JPE : Mettre des micros et des caméras

JJU : oui, et des caméras

JPE : …à l’insu des gens…

JJU : Ah ben bien sûr à l’insu !

JPE : … chez eux, bien sûr, c’est des gens concernés.

JJU : oui oui. C’est ceux sur lesquels les services de renseignement ont des soupçons. Nous avons très peu de moyens. Dans l’imaginaire les services de renseignement sont Big brother, ils ont des tas de moyens. C’est faux. Regardez les écoutes téléphoniques dont on parle beaucoup, savez vous combien de personnes nous pouvons écouter par an, par an ? Nous avons 6 services de renseignement, nous pouvons écouter 2000 personnes. 2000.

JPE : Et alors quand il y en a 2100 il y en a 150 qui peuvent, ou 100, 150, plus dangereux

JJU : On est obligé de débrancher?

JPE : Mais on va voir ce que ça veut dire. Donc intervention au domicile privé. Les suspects même potentiels, est-ce qu’ils seront constamment surveillés j’ai envie de dire même filmés, et gardés en mémoire quelque part ?

JJU : Juridiquement en tout cas ils pourront l’être. La notion du “constamment”, et c’est cela qui évidemment sensible parce qu’il faut des moyens. Vous savez nous avons considérablement augmenté les moyens. Nous avons 6 services de renseignement aujourd’hui. ça représente environ 13 000 personnes.

JPE : Au Royaume-Uni, il y en a 20 000. 13 000 ça représente quel budget ?

JJU : Alors le budget est quelque chose qui est en général relativement secret mais globalement il est autour d’1,3-1,6 milliards. Et nous allons surtout recruter d’ici 2017 1000 personnels pour les 6 services de renseignement.

JPE : Il y en avait 400 qui étaient prévus…

JJU : Dans les 1000 il y en a 400 pour la DGSI nous allons créer 280 pour la DGSE, nous allons en créer un tout petit peu pour TRACFIN et puis nous allons en créer pour les anciens RG que nous avons recréés l’année dernière, le renseignement territorial.

JPE : Donc c’était une erreur de supprimer les RG ?

JJU : C’était une erreur de supprimer les renseignements généraux. Ils sont aujourd’hui, ils s’appellent aujourd’hui les renseignements territoriaux. Ils sont 1975. Nous avons besoin à ce qu’ils soient plus nombreux.

JPE : Donc au total il y a aura combien de personnes pour écouter, surveiller ceux qui doivent l’être ?

JJU : Il y aura, si on est 13000 et qu’on en crée 1000 de plus on aura 14000.

JPE : Et si la menace augmente, ça peut évoluer ?

JJU : Si la menace augmente le Premier ministre a dit hier que nous aurions en 2015 l’occasion de rediscuter de la loi de programmation militaire qui avait prévu ces efforts.

JPE : Donc les écoutes, pour être très clair, vont être plus faciles, peut-être plus efficaces ?

JJU : Elles seront plus nombreuses, les écoutes téléphoniques et surtout d’autres moyens que nous n’avons pas aujourd’hui, c’est cela qui nous manque pour détecter.

JPE : Et naturellement tout ça se fait sans passer par un juge, M. Urvoas ?

JJU : Oui, nous sommes en droit administratif et donc nous appliquons là dessus là jurisprudence de la Cour européenne des Droits de l’Homme et du Conseil Constitutionnel donc c’est sous l’autorité d’une autorité administrative indépendante.

JPE : Les données des écoutes, elles peuvent pas être conservées plus d’un mois…

JJU : 30 jours oui

JPE : 30 jours… Un mois. Est-ce que cette fois la loi permettra d’allonger la durée

JJU : Non, non

JPE : …ou de les garder en mémoire pour les stocker, qu’on sache suivre quelqu’un ?

JJU : Nous n’avons pas proposé cette modification, elle peut faire l’objet d’amendements, de discussions mais à ce stade nous sommes plutôt pour rester sur les 30 jours.

JPE: Est-ce que la loi permettra d’élargir les écoutes aux familles des suspects, aux familles ?

JJU : Alors, la loi permettra de faire converger les écoutes sur ceux sur lesquels nous avons de la suspicion, oui. Sous l’autorité là aussi de…

JPE : C’est-à-dire qu’aujourd’hui, tout le monde, n’importe qui peut-être écouté ?

JJU : Tous ceux sur qui nous avons des suspicions. Mais encore une fois aujourd’hui notre difficulté c’est que nous n’avons pas suffisamment d’autorisations. 2000 personnes ce n’est évidemment pas suffisant. Vous savez, il y a en France aujourd’hui sur le territoire national, il y a 200 personnes qui sont revenues de Syrie. 200 personnes. Ce qui veut dire que ces 200 personnes…

JPE : Et ceux-là font partie des 2000 qui vous écoutez ?

JJU : C’est évidemment des personnes que nous écoutons, probablement, probablement.

JPE : Et est-ce qu’il y a des gens plus dangereux que les Coulibaly et Kaouchi, Koachi.

JJU : Mais parce que tous ces gens là étaient plus dangereux que Koachi et Coulibaly.

JPE : Et ceux-là ils sont dans la nature ?

JJU : Et ceux-là ils sont surveillés par nos services de renseignement. On peut d’ailleurs penser que ce n’est qu’un chiffre gris : c’est ceux que nous connaissons. Et donc on peut aisément passer au dessus à 300 personnes, 400 personnes qui sont réellement, à nos yeux, dangereux.

JPE : On nous dit, Manuel Valls disait hier, cette guerre que livre la France contre le terrorisme, le djihadisme, l’islamisme radical, la menace extérieure, la menace intérieure sont liées, il n’y a pas de rupture disait Jean-Yves Le Drian. Mais si c’est à l’Intérieur, si ce sont des Français, et bien ça ressemble à une guerre civile ?

JJU : Non parce que nous les combattons avec des armes qui sont celles du droit pénal. Et nous les qualifions pour ce qu’ils sont, c’est-à-dire des criminels.

JPE : Je continue. Des “failles”, disait Manuel Valls. On a cessé d’écoute un des frères, Saïd Kaouchi. La commission de contrôle des interceptions à laquelle vous participez JJU a dit “c’est pas nous”. Mais si c’est pas vous, c’est qui ? Qui ou quel service a pris la décision d’arrêter.

JJU : ça je ne le sait pas. Il y a plusieurs services qui peuvent demander…

JPE : Mais quelqu’un s’est trompé ?

JJU : Quelqu’un a… non ! Il s’est pas trompé, il a été obligé de choisir entre continuer une écoute qui probablement n’apportait pas grand chose, et quelqu’un…

JPE : Alors c’était une erreur, on peut le reconnaître.

JJU : Alors il faut augmenter le nombre d’écoutes potentielles.

JPE : C’était une erreur.

JJU : C’était visiblement sous-estimer la menace.

JPE : C’était une erreur.

JJU : Notre difficulté c’est de sous-estimer la menace.

JPE : Le procureur Molins a expliqué qu’Hayat Boumediene, la femme de Coulibaly, la femme d’un des frères Kouachi s’est fait appeler 500 fois. D’abord comment on le sait, ces 500 fois.

JJU : Et bien parce qu’on a du demander ce qu’on appelle les “fadettes”, c’est-à-dire réquisitionner, en termes judicaires, le nombre de connexions qu’il y a eu entre tel et tel téléphone.

JPE : Donc 500 fois, c’est anormal, excessif. Pourquoi on ne connaît pas le contenu des conversations ?

JJU : Et bien justement parce qu’on ne connaît pas, on n’a pas suffisamment les moyens aujourd’hui de rentrer dans ce type d’informations et c’est ça qu’il faut changer avec la loi.

JPE : Alors on dit que le fichier “S”, le plus dangereux des signalements etc. ne fonctionne pas. Est-ce qu’il fonctionnera mieux, les fichiers ? Et puis ensuite la question sur le Parlement européen qui n’a pas autorisé l’accès au fichier des données passager. “Nous, nous serons prêts en septembre”, dit Manuel Valls. Est-ce qu’on obtiendra l’accord de Bruxelles et Strasbourg ?

JJU : Si ,ce moment de drame que nous traversons permettra au Parlement de bouger. Moi j’ai écrit hier au président de la commission LIBE du parlement européen pour lui dire que la France tenait absolument au vote de ce fichier.

JPE : Est-ce le gouvernement aura une majorité pour faire voter cette loi ?

JJU : Le but c’est que la totalité de l’Asemblée Nationale vote ce texte, c’est un texte d’unité.

JPE : Oui ? Et elle sera prête quand cette loi ?

JJU : Le texte est écrit, le Premier ministre y travaille un temps…

JPE : Non non non, mais elle va être en débat, elle va être votée ? Elle serait appliquée quand ?

JJU : Je pense que le premier vote important doit intervenir très tôt, d’ici 2-3 mois

Thomas Sotto : Merci…

JPE : Je vais donner une dernière question. Manuel Valls, dans son discours remarqué qui a été applaudi par tous les débutés, a dit “à une situation exceptionnelle doivent répondre des mesures exceptionnelles”. Vous, ici il y a quelques temps, vous aviez prévu, sur Europe, qu’il y aurait évidemment des actions terroristes. Mais vous ne saviez ni quand, ni comment, ni ou. On a vu, il y en a eu. Je vous repose la question pour finir : y aura-t-il de nouvelles violences ? Où et quand ?

JJU : La menace est lourde, il y a aujourd’hui une organisation qui s’appelle le front al-Nosra qui cherche des Européens qui ont des passeports pour pouvoir rentrer chez nous.

JPE : C’est-à-dire en France et dans toute l’Europe.

JJU : En France et en Europe. Hier au Canada on a interpelé quelqu’un qui allait préparer un attentat.

JPE : Merci d’être venu.

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Quand le PS et les Conservateurs anglais se rejoignent :

ça ne manque pas un peu de drapeaux ?

C’était prévisible : les meurtres odieux des journalistes de Charlie Hebdo à Paris ont réenclenché les débats sur la sécurité numérique et le contrôle des communications, pour lutter contre le terrorisme. Si en France, on parle déjà d’un « Patriot Act » à la française, en Angleterre, le premier ministre David Cameron est clair : il ne veut plus de logiciel de messagerie que ses services ne peuvent pas espionner.

« Allons-nous laisser un moyen de communication qui nous empêche de lire les messages échangés ? Ma réponse à cette question est : non. » a affirmé Cameron, en référence à WhatsApp ou Snapchat qui proposent des options de cryptage des communications directement dans leurs applications, utilisées par des millions de personnes.

Comment résoudre ce problème pour le premier ministre ? En interdisant tout simplement ces applications. Une tâche qui risque d’être difficile, dans la mesure où de grands constructeurs comme Google et Apple ont mis l’encryptage dans leur feuille de route et que déjà, iPhone et Nexus deviennent cryptés par défaut. Les services secrets vont avoir du mal…

Source : EreNumérique

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Une idée comme ça : plutôt que de chercher à espionner les citoyens, ne serait-il pas plus simple de tenter d’agir (et si possible sans passer par la loi) contre les provocateurs, qui, par exemple comme les Femen, brulent le Coran ? (cf. ce billet)

Source: http://www.les-crises.fr/bjat-05-nous-voulons-avoir-acces-aux-ordinateurs/


[IMPORTANT Entraide] Pros de WordPress, Montage vidéo, Transcriptions

Thursday 15 January 2015 at 08:07

Ce qui se passe est assez effrayant, et on n’arrive plus à suivre…

On aurait donc besoin de personnes pour nous aider :

Merci de m’écrire ici (rubrique Contact).

Olivier Berruyer

Source: http://www.les-crises.fr/entraide-01-2015-1/


#VousÊtesCharlie ?

Thursday 15 January 2015 at 03:30

Tout d’abord, rappelons la condamnation sans équivoque du massacre barbare, et rendons hommage aux victimes

À aucun moment ce billet ne vise à excuser un acte d’une barbarie inhumaine. Il vise à réfléchir ensemble pour que cela ne recommence pas.

Je précise un point.

Je n’écris pas tout ceci (si le sujet vous embête revenez dans une dizaine de jours) par provocation, pour choquer, par volonté de nuire, pour me faire de la pub.

J’écris ceci car J’AURAIS VOULU aller manifester et participer à un beau moment de communion nationale (que j’aime mieux que le concept “d’union nationale”, qui semble impliquer une absence totale de voix discordante, et donc une atteinte à la liberté d’expression… D’ailleurs quand un gouvernement parle d’union nationale, c’est en général durant des moments de guerre pour mobiliser l’opinion – et c’est donc SURTOUT le moment où il faut examiner et critiquer les paroles et actes du gouvernement…).

Mais pour cela, il aurait fallu que cette communion nationale existât.

Et pour cela, il aurait fallu débattre un minimum, faire la part des choses, réfléchir à la cause de la cause du drame, se dire les choses, choisir un beau slogan qui nous aurait rassemblés (#ContreToutesLesViolences ? #EnMémoireDetoutesLesVictimes ? #ContreLesTerrorismes ? #TousFrançais ? #AimonsNousLesUnsLesAutres ? :) etc.), voire même, même, demander des choses au gouvernement !

Et comme on n’a rien fait de cela, on a choisi le pire slogan – et le plus naturel apparemment -, qui peine DONC à nous rassembler (et la presse s’en étonne !) et en plus qui jettera encore de l’huile sur le feu et aidera probablement nos ennemis… Quelle formidable occasion gâchée !

J’ai vraiment l’impression qu’il y a là 20 % de la France, boboïsante (ce n’est pas une insulte !), souvent pleine de belles idées, mais qui – comme Hollande se pensant chef du Monde pour un jour, alors qu’il ne l’est ce jour-là que du Monde Occidental - hélas semble se penser être LA FRANCE, et s’étonne brutalement, en se retournant, de voir que la France ne les a pas suivis – ne semblant même pas comprendre pourquoi…

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Une nouveauté sémiologique dans l’Obs : “être Charlie” – je ne savais pas qu’il y en avait une définition…

Et pendant ce temps là, toutes les haines augmentent à proportion des blessures : islamophobie, replis identitaires, craintes de l’autre, sentiment de rejets, etc. Haines terreau de toutes les violences…

Je vous propose aujourd’hui le “best of” (sic.) du numéro de Charlie Hebdo du jour – vous savez, celui que les gens se sont arrachés…

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À leur décharge, j’imagine que la plupart sont allés manifester et ont scandé #JeSuisCharlie sans jamais l’avoir lu – normal qu’ils soient curieux.

Et ils n’auront pas été déçus…

IR-RES-PON-SABLES on a dit !

Vous avez tous vu cette couverture totalement “irresponsable” : conformément au slogan du journal :

Couverture que je ne cautionne pas (IR-RES-PON-SA-BLES on a dit), et qui a suscité de très nombreuses réactions négatives dans le monde musulman (ce qui est aussi intelligent, que, hmmm, un peu comme, si après un très gros attentat, où tout le monde nous soutient, on bombardait l’Irak en mentant sur les raisons causant 500 000 morts d’innocents in fine…), alors qu’il y avait eu un vrai effort de soutien envers eux jusque là (quel talent dans l’autodestruction collective ces types quand même…).

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Et bien sûr, nos médias boboïsants ne suivent pas, ils courent :

Voici d’ailleurs la page d’accueil du site de L’Express :

(Eh, Barbier, pourquoi ne faites-vous pas de nouvelles caricatures, encore plus offensantes alors, puisque vous y êtes ?)

Le logo à droite n’est pas une illustration de l’article : il est permanent sur TOUS les articles…

Chapeau, pour la fidélité à la ligne éditoriale :

Particulière la vision de l’humour quand même quand on y pense…

J’aime bien aussi le faux-cul-isme. Je voudrais bien les voir tous les jesuischarliephiles si c’était Minute qui avait publié ce genre de truc…

Et moi dans tout ça ?

Seulement, il y a juste un petit point – oh trois fois rien…

Point qu’a parfaitement résumé Guy Bedos il y a 2 ans (son énervement lui ayant fait dire une parole qu’il regrette amèrement, signifiant évidement juste “qu’ils aillent au diable”, comme il l’a expliqué ici, mais ce point est sans grand intérêt, ayant été monté en épingle pour ne pas réfléchir au reste…) :

“Charlie Hebdo, ce ne sont pas mes copains.[Qu'ils aillent se faire foutre !] Je ne suis pas d’accord avec eux. Ils ont pris des risques sur la peau des autres. Si on avait tué un gosse dans un lycée français de Libye, d’Égypte ou de Tunisie, il n’y avait pas de quoi pavoiser.

Et en plus, ils ne sont pas drôles [...] Ils ne me font pas rire. C’était nul l’histoire de Mahomet. [...]

Je n’ai pas de leçons d’insolence à recevoir de gens qui se sont couchés devant Philippe Val, qui s’est couché devant Sarkozy pour devenir directeur de France Inter.

Dans la résistance, on aurait pas été dans le même réseau.” [Guy Bedos, 11/10/2012]

Pour moi, cela n’a pas pris une ride… Et leur mort tragique, inacceptable et que nous regrettons tous, ne peut rien changer à cela…

C’était d’ailleurs une vision très partagée en 2006 et 2012, au moment de la publication de ces caricatures :

Je condamne toutes les provocations manifestes, susceptibles d’attiser dangereusement les passions.” [Jacques Chirac, 08/02/2006]

puis :

“Jean-Marc Ayrault, Premier ministre, rappelle que la liberté d’expression constitue l’un des principes fondamentaux de notre République. Cette liberté s’exerce dans le cadre de la loi et sous le contrôle des tribunaux, dès lors qu’ils sont saisis.

Il rappelle également le principe de laïcité qui est, avec les valeurs de tolérance et de respect des convictions religieuses, au cœur de notre pacte républicain.

Et c’est pourquoi, dans le contexte actuel, le Premier ministre tient à affirmer sa désapprobation face à tout excès. Il en appelle à l’esprit de responsabilité de chacun.” [Jean-Marc Ayrault, 19/09/2012]

Ah, sacré Ayrault, IR-RES-PON-SA-BLES, c’est marqué dessus…

Mais bon, on avait à l’époque des dirigeant soucieux de notre sécurité…

La meilleure synthèse est pour moi celle-ci :

C’est le pire exemple d’extrémistes provoquant des extrémistes.” [Vygaudas Usackas, représentant spécial de l'Union européenne pour l'Afghanistan, JDD, 19/09/2012]

(surtout quand les seconds sont en plus barbares…)

Je trouve que très peu de gens ont analysé le dernier dessin de Charb, seulement présenté comme “prophétique” (tu m’étonnes), mais surtout sans s’arrêter sur l’espèce de DÉFI INVRAISEMBLABLE lancé aux terroristes envers nous tous (pourquoi ne pas avoir mis alors “Toujours pas d’attentat contre Charlie Hebdo alors ? Je n’ai rien demandé moi…) – qui ont donc plutôt répondu au défi précédent…

Car le petit problème posé par ces tartarins, c’est qu’ils nous mettent en danger avec leurs conneries sans intérêt… (ils servent à quoi leurs dessins pas drôles de Mahomet ? À proclamer et utiliser un nouveau droit inutile et dangereux ?)

Et NON, pas d’accusation svp, je ne dis évidement pas “qu’ils l’ont bien cherché”, et encore moins un ignoble “c’est bien fait pour eux”

 

En effet, si 3 millions de personnes semblent être d’accord (ce serait à creuser), pas mal de millions ne le sont pas, et aimeraient bien, si cela ne dérangeait personne, qu’on défende aussi leur Liberté de vivre – qui est supérieure, car forcément nécessaire, à la Liberté d’expression

Cela ne veut nullement dire se coucher par peur – oh que non – simplement ne pas avoir envie que des Français tombent encore à l’avenir au nom de je ne sais quel pseudo-droit “à déféquer sur Mahomet”…

On a aussi un vrai problème entre la théorie et la réalité. En théorie, oui, ce serait bien de dire TOUT ce qu’on veut, sans jamais avoir de problème. Moi, je suis pour (mais attention, TOUT, c’est TOUT). Mais il y a aussi la Réalité, qui fait que, hélas, le fanatisme existe, le terrorisme existe, l’intolérance existe, etc. Et qu’on ne peut faire comme si tout cela n’existait pas, sauf au risque de reveils très brutaux…

Et je considère – et c’est évidemment hautement critiquables – que les misérables caricatures n’auraient jamais dues être publiées, car elles ont causé 17 morts, 66 millions de blessés, un renforcement sécuritaire dans notre pays (et donc MOINS DE LIBERTÉ), une exacerbation des tensions dans notre pays (et donc MOINS DE FRATERNITÉ), et même probablement au vu des réactions un renforcement du terrorisme, etc. C’est amusant, on a des caricature qui ont déclenché une haine très forte dans le monde musulman, mais personne n’accepte de reconnaitre que c’était une incitation à la haine alors que c’était évident – non mais allô quoi !

 

C’est quand même hallucinant de ne pas avoir entendu le moindre début de réflexion un peu autocritique sur ce qui a été fait (sans même forcément reconnaitre une erreur, mais réfléchir au moins quoi), et a entrainé la mort de près de 20 personnes, beaucoup sans lien avec le journal. Mais non, comme toujours avec les néoconservateurs, AUCUN problème, on agit toujours de la meilleure façon possible…

Cette génération, 68arde à 20 ans, néoconservatrice à 50, première depuis longtemps à n’avoir pas connu la guerre, semble décidément ne pas mesurer le prix de la paix (dans cette affaire comme dans bien d’autres) et avoir une sorte de pulsion inconsciente culpabilisatrice qui les pousse à tout faire pour redéclencher des conflits (internes et externes)…

En tous cas, ma sécurité personnelle, celle de mes proches et de mes concitoyens, ainsi que notre désir de vivre en paix, passent bien avant ces attitudes extrémistes, et cela mérite aussi d’être entendu

“Best Of” des images du numéro du 14/01/2015

Retour au numéro du jour – cela aurait été en effet dommage de manquer ceci :

(Pourquoi le dessinateur – paix à son âme – ne fait-il pas ce dessin avec sa propre mère plutôt, au moins on aurait une lutte absolue contre le blasphème…)

(Ah pardon, à moins que ce soit cela “critiquer les religions” ?)

(Vous notez que les médias ne l’ont pas repris du tout – des fois que nos concitoyens bouleversés comme nous par l’émotion se rendent compte de ce qu’on leur a fait endosser sans aucune réserve avec leur “Je suis Charlie”…)

(Quel humour : enfin une VRAIE critique de la religion)

(quelle poilade…)

(Quel humour, quelle finesse dans la critique)

(hmmm ?)

(dommage, il en avait fait des plus drôles mais bon…)

(Rappel : ce tueur était un barbare inexcusable, mais, plus largement, facile pourtant : BIEN = NOUS !!! Ça se saurait si la France avait apporté du “mal” sur la planète…)

Bref, chacun se fera son idée et appréciera, je ne fais évidemment la morale à personne…

Étonnamment, j’ai cherché comme souvent dans ce numéro un dessin contre le judaïsme, je n’ai rien trouvé…

Peut-être, et vu le niveau, aura-t-on dans le prochain un truc du genre “un rabbin avec plein d’argent dans les poches” ? (PRÉCISION : c’est de l’HUMOUR, je condamnerais aussi ce genre de dessin). après tout, l’équipe avait bien fait ceci dans les années 1970 (à l’époque où le journal n’avait pas viré néoconservateur de gauche avec Philippe Val dans les années 1990) :

Une de Charlie Hebdo du jeudi 2 novembre 1978 – Source : Exposition Charlie Hebdo à Strasbourg

En tous cas, une telle récup nimportnawak, ça les aurait fait bien rire les dessinateurs (pensée émue à vous tous où que vous soyez…)!

En s’en prenant à Charlie Hebdo, c’est à la culture que les terroristes voulaient atteindre !” [François Hollande, 15/01/2015]

Je comprends mieux le niveau de François Hollande du coup, notez…

De l’athéisme intégriste

Au niveau des dessins, c’était donc un numéro de Liberté en effet (mais pas totale donc). J’aurais préféré un numéro axé sur la Fraternité plutôt…

Car est-ce trop demander que de faire preuve d’empathie et de respect envers nos semblables ?

D’essayer – oh comme cela semble difficile à certains – de respecter les demandes raisonnables, afin de ne pas heurter inutilement les convictions ?

Par exemple :

Ce qui ne signifie nullement ne pas se battre pour la laïcité ou les excès dommageables des religions…

Mais pour sœur Emmanuelle, il n’y a aucun message, c’est juste un dessin de merde, pas drôle, qui ne vise qu’à choquer et blesser, à s’attaquer à une belle image (ah c’est sûr qu’elle est sans doute has been pour vous la vieille, c’est pas comme un trader MODERNE – et puis il y a tellement de personnes comme elle en plus dans ce monde de pure fraternité…)…

Ca aussi, c’est juste nul, qu’on soit croyant ou pas :

Le même dessin avec Yahvé et un Rabin aurait eu un succès colossal en Allemagne dans les années 1930, je pense…

Le problème est que, finalement, la plupart des dessins ne veulent pas seulement se moquer des religions ou en dénoncer les (trop nombreux) excès.

Le problème est qu’on a souvent affaire à des individus qui sont des athées intégristes, proches d’une forme de nihilisme, voulant convertir les autres à leur non-religion, comme d’autres extrémistes veulent convertir à leur religion… Ce n’est pas cela la laïcité…

(je n’ai rien contre ce dessin, mais après, qu’on ne vienne pas rigoler en parlant d’amis de la liberté d’expression et de l’humanisme)

Je ne reviens sur mon long billet sur la manifestation et les caricatures, mais je rappelle qu’Olivier Cyran accusait le nouveau Charlie Hebdo de sombrer dans un racisme islamophobe. Citons aussi cet extrait du dernier Siné Mensuel, citant Michel Warschawski (journaliste et militant pacifiste d’extrême gauche israélien) :

“Comme tout le monde – trop de monde, à mon goût – je suis encore sonné par le massacre de l’équipe de rédaction de Charlie. Rien ne peut justifier qu’on empêche une parole de s’exprimer, aussi nauséabonde fût-elle.

Je le dis sans ambiguïté : le message politique porté par Charlie était un message de guerre, inscrit dans le sinistre choc des civilisations. Charb et ses amis sont tombés dans une guerre qu’ils assumaient et dans laquelle ils investissaient leur indéniable talent.

Est-ce un hasard si Benyamin Nétanyahou appelle aujourd’hui la France à prendre sa place dans la lutte contre la menace que représente à ses yeux l’Islam ? Ne tombons surtout pas dans ce panneau : face à la guerre des civilisations et aux rassemblements douteux, notre devoir est de s’unir dans la défense des libertés pour tous.” [Michel Warschawski, Siné Mensuel]

 

Ceci étant, et précision importante, je ne soutiens pas l’idée d’une interdiction légale de tout ceci. Ce n’est pas à l’État de décider ce qu’on peut dire ou pas (sauf CLAIRE incitation à commettre des crimes).

On doit être pour moi dans l’auto-limitation (de créer, de publier, de lire), dans la bienséance, dans la politesse, dans la norme minimale de vivre en commun.

Et on le fait tous les jours. Dites-vous à votre patron qu’il est con (et il en tient pourtant une couche !) ? À votre ami Raymond que sa femme est moche ? À votre beau frère Gérard qu’il est lourd ? À votre amie Sylvie que ses enfants sont mal élevés ? Etc..

Mais OUI, c’est un sujet compliqué qui n’a pas de réponse simpleça commence où, ça finit où ?

Charb n’avait pas une vision d’une liberté absolue me semble-t-il :

“Charb était un libertaire à esprit de contradiction. Ce pacifiste n’était pas un non-violent. Ce défenseur de la liberté d’expression voulait la peau des négationnistes et révisionnistes : « Je suis pour leur couper les couilles. Inutile de perdre son temps à discuter, autant les interdire tout de suite ” [Libération]

Rappelons-nous la campagne de 1996 de Charlie Hebdo pour interdire le Front National (que je ne soutiens en rien), en lançant une pétition ayant recueilli 173 704 signatures apportée au minsitère de l’Intérieur – interdire un parti politique qu’on déteste, belle vision de la liberté d’expression…

Et il y a eu ceci :

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Vidéos de l’époque :

“Ils bouffaient tous avec le pouvoir”, “Je pense à mon avenir”, “Avant c’était l’enfer”, “Y’avait vraiment des malades” :

EVIDEMMENT, je ne soutiens aucune parole négationniste – j’ai même combattu ce genre de vision sur ce blog. Mais qu’est-ce qu’une telle parole, sinon un blasphème – qui est autorisée dans presque tous les pays occidentaux – et où on ne peut se demander si c’est efficace ou si cela fait de la pub à ces propos en créant des martyrs (beaucoup d’historiens insoupçonnables demandent qu’on abroge ces lois, comme ici ou : “L’histoire n’est pas une religion. L’historien n’accepte aucun dogme, ne respecte aucun interdit, ne connaît pas de tabous. Il peut être dérangeant.”, “L’histoire n’est pas un objet juridique. Dans un Etat libre, il n’appartient ni au Parlement ni à l’autorité judiciaire de définir la vérité historique.“) ?

En tous cas, avec ce slogan #JeSuisCharlie, on a voulu prendre en otage le peuple français, bouleversé par l’émotion d’un acte barbare, en usant d’une formule simplificatrice, manichéenne, propre aux amalgames, sans en présenter ni le contexte ni toutes les conséquences.

Formule symbole d’une “époque Tweet”, où tout doit tenir en 140 caractères – et encore “ça c’était avant”, maintenant les tweets sont désormais réduits à des hashtags… – , où bien entendu il n’y a plus de place pour une pensée un peu développée.

Où, comble du paradoxe, sous prétexte de liberté d’expression, on veut nous obliger à dire tous exactement la même chose. Et cela, au nom d’une pseudo “unité nationale”, qui, bien entendu, ne devra JAMAIS remettre en cause quoi que ce soit des politiques étrangères passée, présente et future, de nos gouvernants…

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[Admirez le RENFORCÉ : on les bombarde depuis 4 mois avec plus de 5 000 bombes ; ils nous envoient UN terroriste ; donc évidement, on va les bombarder encore plus. Et après ? Comme s'il n'y avait pas bien d'autres moyens de lutter contre eux, sans nous mettre en danger... Sans noter que, étrangement, le Paraguay, la Chine, le Sri Lanka, l'Inde, etc., n'ont pas ressenti le besoin d'une mission civilisatrice visant à aller déverser des bombes sur l'Irak, politique dont l'efficacité depuis 25 ans est pourtant patente... Mais j'arrête là, ne voulant pas être accusé de faire l'apologie de notre terrorisme...]

Où comme l’a montré la chef du service politique de France 2 : Il faut repérer et traiter ceux qui ne sont pas Charlie

Certes, tout devient simple alors : #JeSuisCharlie = Bien et #JeNeSuisPasCharlie = Mal, mais hélas, je ne pense pas que tout devienne juste…

Ne nous laissons pas abuser par tout ceux qui disent “Vous êtes avec nous ou contre nous”.

Acceptons et tolérons les opinions diverses – vous avez bien le droit de dire #JeSuisCharlie, avec toutes les nuances d’adhésion que cela implique – il faut juste avoir bien été informé et avoir bien réfléchi, c’est tout… Et accepter les opinions contraires – en cherchant même à les comprendre.

Bref, tout ceci aurait mérité qu’on en débatte longuement, afin de trouver la réponse la mieux adaptée face au terrorisme, avant d’aller défiler et d’endosser des choses importantes sans avoir réfléchi à tout ça…

De l’obligation de blasphémer…

Blasphème : Parole, discours outrageant à l’égard de la divinité, de la religion, de tout ce qui est considéré comme sacré

Mais pourquoi diable, POUR UNE FOIS, ne pas faire comme aux États-Unis ? Pour une fois qu’ils ont un truc vraiment bien !

C’est d’abord une LIBERTÉ d’expression quasi-absolue (pas comme chez nous), ou tout le monde défendra votre liberté d’expression, humaniste ou du Ku-Klux-Klan, et seulement ensuite, vous soutiendra ou vous combattra…

MAIS c’est aussi une RESPONSABILITÉ d’user de cette LIBERTÉ, qui fait que les médias font attention à ne pas choquer inutilement les citoyens.

On peut tout montrer aux USA, mais tout n’est pas montré…

D’où cette réaction incroyable des médias français, choqués que les médias américains floutent les caricatures de Charlie Hebdo – nos élites néoconservatrices ne comprenant rien à la “décence ordinaire” (common decency) si bien décrite par Orwell.

Vous noterez qu’on est donc passé d’une revendication “pas de loi contre le blasphème” (enfin, le blasphème qui nous plait bien, parce que les autres…) à “le blasphème est obligatoire“…

Liberté, j’écris ton nom ?

Tiens, des nouvelles de inénarrable Caroline Fourest, qui essaie d’aller propager le feu en Angleterre – et se fait proprement éjecter de Sky News…

Notez que très peu de médias ont parlé de ça, survenu cette semaine – des fois que cela fasse réfléchir au sens de tout ceci :

Mais il y avait aussi ça dans Charlie…

Comme d’habitude, quelques (rares) dessins plus drôles (ce n’est pas pour rien que ce journal était en train de mourir faute de lecteurs) :

Bien sûr, on sera très ému par celui de Riss :

réalisé de la main gauche, car il a été blessé à l’épaule durant l’attaque…

Provocateur contre Dessinateur

Il y avait aussi ce dessin à propos de Plantu, étrange :

Il avait quand même fait ça le 1er jour, mais bon…

C’est vrai que c’est un con ce Plantu, il fait juste ce genre de dessin pour dénoncer le terrorisme, lui… (même pas de Mahomet à poil, pffff) :

et cet incroyable :

montrant la différence entre un dessinateur qui essaye de contribuer modestement vers une solution au Proche-orient et des dessinateurs qui mettent le feu en France…

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Liberté d’expression : il n’y a pas de mais !

À l’intérieur du numéro de 14/01/15, cet édito :

L’APÉRO de Gérard BIARD

Est-ce qu’il y aura encore des “Oui-mais” ?

Depuis une semaine, Charlie, journal athée, accomplit plus de miracles que tous les saints et prophètes réunis. Celui dont nous sommes le plus fier, c’est que vous avez entre les mains le journal que nous avons toujours fait, en compagnie de ceux qui l’ont toujours fait. Ce qui nous a le plus fait rire, c’est que les cloches de Notre-Dame ont sonné en notre honneur… Depuis une semaine, Charlie soulève à travers le monde bien plus que des montagnes. Depuis une semaine, comme l’a magnifiquement dessiné Willem, Charlie a plein de nouveaux amis. Des anonymes et des célébrités planétaires, des humbles et des nantis, des mécréants et des dignitaires religieux, des sincères et des jésuites, des que nous garderons pour la vie et des qui ne sont que très brièvement de passage. Aujourd’hui, nous les prenons tous, nous n’avons pas le temps ni le cœur de faire le tri. Nous ne sommes pas dupes pour autant. Nous remercions de tout notre cœur ceux, par millions, qu’ils soient simples citoyens ou qu’ils incarnent les institutions, qui sont vraiment à nos côtés, qui, sincèrement et profondément, « sont Charlie » et qui se reconnaîtront. Et nous emmerdons les autres, qui de toute façon s’en foutent…

Une question, quand même, nous taraude : est-ce qu’on va enfin faire disparaître du vocabulaire politique et intellectuel le sale mot de « laïcard intégriste » ? Est-ce qu’on va enfin arrêter d’inventer de savantes circonvolutions sémantiques pour qualifier pareillement les assassins et leurs victimes ?

Ces dernières années, nous nous sommes sentis un peu seuls, à tenter de repousser à coups de crayons les saloperies franches et les finasseries pseudo-intellectuelles qu’on nous jetait au visage et au visage de nos amis qui défendaient fermement la laïcité : islamophobes, christianophobes, provocateurs, irresponsables, jeteurs d’huile sur le feu, racistes, vous-l’avez-bien-cherché… Oui, nous condamnons le terrorisme, mais. Oui, menacer de mort des dessinateurs, ce n’est pas bien, mais. Oui, incendier un journal, c’est mal, mais. Nous avons tout entendu, et nos amis aussi. Nous avons souvent essayé d’en rire, parce que c’est ce que nous faisons le mieux. Mais nous aimerions bien, maintenant, rire d’autre chose. Parce que ça recommence déjà… Le sang de Cabu, Charb, Honoré, Tignous, Wolinski, Elsa Cayat, Bernard Maris, Mustapha Ourrad, Michel Renaud, Franck Brinsolaro, Frédéric Boisseau, Ahmed Merabe, Clarissa Jean-Philippe, Philippe Braham, Yoha Cohen Yohav Hattab, François-Miuchel Saada, n’avait pas encore séché, que Thierry Messan expliquait à ses fans Facebook qu’il s’agissait, évidemment, d’un complot judéo-américano-occidental. On entendait déjà, ça et là, les fines bouches faire la moue devant le rassemblement de dimanche dernier, bavant du coin des lèvres les éternelles arguties visant à justifier, ouvertement ou à bas bruit, le terrorisme et le fascisme religieux, et s’indignant, entre autres, que l’on célèbre les policiers « SS ». Non, dans ce massacre, il n’y a pas de morts moins injustes que d’autres. Franck, qui est mort dans les locaux de Charlie, et tous ses collègues abattus au cours de cette semaine de barbarie sont morts pour défendre des idées qui, peut-être, n’étaient même pas les leurs.

Nous allons quand même essayer d’être optimistes, bien que ce ne soit pas la saison. Nous allons espérer qu’à partir de ce 7 janvier 2015 la défense ferme de la laïcité va aller de soi pour tout le monde, qu’on va enfin cesser, par posture, par calcul électoral ou par lâcheté, de légitimer ou même de tolérer le communautarisme et le relativisme culturel, qui n’ouvrent la voie qu’à une seule chose : le totalitarisme religieux. Oui, le conflit israélo-palestinien est une réalité, oui la géopolitique internationale est une succession de manœuvres et de coups fourrés, oui la situation sociale des, comme on dit, « population d’origine musulmane » en France est profondément injuste, oui le racisme et les discriminations doivent être combattus sans relâche. Il existe heureusement plusieurs outils pour tenter de résoudre ces graves problèmes, mais ils sont totalement inopérants s’il en manque un : la laïcité. Pas la laïcité positive, pas la laïcité inclusive, pas la laïcité-je-ne-sais-quoi, la laïcité point final. Elle seule permet, parce qu’elle prône l’universalisme des droits, l’exercice de l’égalité, de la liberté, de la fraternité, de la sororité. Elle seule permet la pleine liberté de conscience, liberté que nient plus ou moins ouvertement selon leur positionnement markéting, toutes les religions dès lors qu’elles quittent le terrain de la stricte intimité pour descendre sur le terrain politique. Elle seule permet, ironiquement, aux croyants et aux autres, de vivre en paix. Tous ceux qui prétendent défendre les musulmans en acceptant le discours totalitaire religieux défendent en fait leurs bourreaux. Les premières victimes du fascisme islamique, ce sont les musulmans.

Les millions de personnes anonymes, toutes les institutions, tous les chefs d’État et de gouvernement, toutes les personnalités politiques, intellectuelles et médiatiques, tous les dignitaires religieux qui, cette semaine, ont proclamé « je suis Charlie » doivent savoir que ça veut aussi dire « Je suis la laïcité ». Nous sommes convaincus que, pour la majorité de nos soutiens, cela va de soi. Nous laissons les autres se démerder avec ça.

Une dernière chose, importante. Nous voudrions envoyer un message au pape François, qui, lui aussi, « est Charlie » cette semaine : nous n’acceptons que les cloches de Notre-Dame sonnent en notre honneur que lorsque ce sont les Femen qui les font tinter.

Gérard BIARD, 14/01/2015

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Ca m’a vraiment fait sursauter : le pape et l’Église se joignent à l’émotion nationale pour honorer la mémoire de gens qui leur vomissaient dessus en permanence, et en retour, on leur sort les 20 Femen…

Ah les Femen (encore un beau produit de l’Ukraine) :

Les Femen, l’incarnation de l’antiracisme et de la tolérance ! Euh, enfin presque…

1/ Le 14 juillet 2013, jour de la fête nationale en France, est dévoilé le timbre Marianne de la Jeunesse, dont Inna est une des sources d’inspiration selon un des auteurs. Elle réagit alors sur Twitter : « Désormais, tous les homophobes, extrémistes, fascistes devront lécher mon cul pour envoyer une lettre ».

Et surtout ce tweet diffusé le 9 juillet 2013 : « Qu’est ce qui peut être plus stupide que le Ramadan ? Qu’est ce qui peut être plus laid que cette religion ? ». Elle a supprimé par la suite le tweet mais assure « l’assumer entièrement » (Source : L’Express).

Pas Islamophobes ?

2/ Une autre avec ce post d’anthologie à 18h40 (169 Like) au moment de l’attaque des russophones à Odessa (dont 30 mourront brûlés quelques minutes après) :

Eugenia Evgenia Krayzman

Ici elle revendique vénérer Bandera, qui a collaboré avec les nazis au début à la fin de la guerre, et dont les troupes étaient des criminels de guerre :

Eugenia Evgenia Krayzman

Pas xénophobes ?

P.S. On lira l’enquête complète ici : “Les Femen ne sont pas nazies !” Bon, enquêtons alors…

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[EDIT] Alerte !

Je n’y croyais pas, mais OUI, la semaine dernière, la Femen tunisienne Mariem a réalisé une vidéo où cette pyromane (à tous les niveaux) brûle le Coran !!

Liberté d’expression encore j’imagine…

On est en plein délire !!! Et on laisse faire !

Mais où s’arrêteront ces fanatiques intégristes !!!

Vous notez qu’on n’a pas entendu les médias sur ça, alors que ça a bien buzzé apparemment…

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Des médias en phase avec le peuple…

Bon, pour revenir à Charlie Hebdo du jour, heureusement, le JDD a bien ri (moi pas, mais bon, l’égout et les couleurs…)…

(COPIE D’ÉCRAN RÉALISÉE SANS TRUCAGE)

Nous avons pu découvrir le premier numéro Charlie Hebdo réalisé par les survivants de l’attentat du 7 janvier. Triste et souvent très drôle.

Finalement, ce n’est pas facile de lire ce premier numéro de Charlie Hebdo après la tuerie. Avant de tourner les pages, il y a bien sûr l’excitation de lire un journal que tout le monde attend. Vite balayée par ce qu’on y trouve. Une plongée dans l’horreur de l’attentat du 7 janvier. Comme dans ce texte du journaliste scientifique Antonio Fischetti. Absent le jour de la tuerie car il assistait à l’enterrement de sa tante, il s’asseyait d’habitude “aux côtés de Tignous, Honoré et Elsa Cayat”. Les balles des frères Kouachi aurait dû l’atteindre. Glaçante, la chronique de l’urgentiste Patrick Pelloux, qui feint de ne pas croire à la réalité.

Quand on a découvert Charlie en cachette de ses parents en 1992 et qu’on l’a abandonné 19 ans plus tard pour de mauvaises raisons, on souffre en relisant un texte mordant d’Oncle Bernard sur la nature profonde de Charlie (“Riez, amis riez”), des vieux dessins remplis de pimpantes femmes nues de Wolinski , un Cabu sur l’Erasmus du djihad, les vœux prémonitoires du leader de l’Etat islamique inventés par Honoré pour la nouvelle année, des mouches de Tignous, du rab de Charb, une chronique de la végétarienne et ultra des animaux Luce Lapin, qui nous informe sur le sort des compagnons à quatre pattes des dessinateurs assassinés….

Alors, bien sûr, ce n’est pas le meilleur numéro de Charlie Hebdo. Trop d’effroi et de tristesse. Quand d’habitude on le lit en se “poilant”, là on est comme Mahomet sur la couverture, une larme à l’oeil. Vaillamment, Luz parvient à faire franchement rire avec sa liste des “plus” et des “moins” après l’attentat, notamment quand il nous force à imaginer Angela Merkel sans culotte. Mais l’horreur revient avec sa dernière case, la rédaction de Charlie en sang. Très juste, le texte du rédacteur en chef Gérard Biard met mal à l’aise quand il remet en place tous ceux qui ont lâché Charlie, pour de mauvaises raisons, après le numéro sur la “Charia molle”.

Il rappelle que le tri se fera entre ceux qui, à travers leur soutien manifesté ces derniers jours, sont “sincèrement et profondément”, “Charlie”, et “les autres” que “nous emmerdons” et “qui de toute façon, s’en foutent…” Il fait sourire avec son message au pape François : “Nous n’acceptions que les cloches de Notre-Dame sonnent en notre honneur que lorsque ce sont les Femen qui les font tinter.” Sylvie Coma, spécialiste de l’Afrique et ancienne rédactrice en chef, se veut combattante en évoquant, comme on dit en Côte d’Ivoire, les “s’en-fout-la-mort” de Charlie et conspue les “jaloux saboteurs aux yeux de crocodiles”. “Crever c’est déjà assez chiant comme ça pour pas qu’en plus on ait la trouille. C’est Cabu qui disait ça. ‘On ne va pas chialer, quand même!’ s’était écrié Cavanna à la mort de Gébé”, rappelle-t-elle.

Mais dans Charlie, le meilleur, ça a toujours été la dernière page. “Les couvertures auxquelles vous avez échappé”. Qu’importe ce qu’il s’est passé, elle permet une dernière vanne contre Plantu ou encore à Jul de revenir : “L’un des tueurs travaillait au ‘tri sélectif’ à Paris”, écrit-il. On voit dans son dessin un des frères Kouachi devant une poubelle “bien” et une autre “mal”, se gratter la tête : “C’est trop compliqué”, se lamente le terroriste. Coco ressuscite le “beauf” de Cabu qui scande “ah bah, finalement je suis Charlie”. De la main gauche, le trait tremblant, car il a reçu une balle à l’épaule droite durant l’attentat, Riss se moque des terroristes : “Dessinateur à Charlie Hebdo, c’est 25 ans de boulot. Terroriste, c’est 25 secondes de boulot. Terroriste, un métier de feignant et de branleur.” Christophe Besse fait se réjouir Wolinski qui, au paradis, “re-bande”. Et Catherine imagine la Mort hurler de rire. Et déclarer : “Je m’abonne”. On sait déjà qu’elle ne sera pas la seule.

Source : Vivien Vergnaud - Le Jdd

Nous devons apprendre à vivre ensemble comme des frères, sinon nous allons mourir tous ensemble comme des idiots.” [Martin Luther-King]

Alors, vous êtes Charlie ? Ou condamnez-vous simplement comme moi toute forme de violence – des faibles comme des puissants ?

À suivre…

P.S. Les commentaires sont dans ce billet dédié.

Source: http://www.les-crises.fr/vous-etes-charlie/


Commentaires du billet “Sérieusement, #VousÊtesCharlie ?”

Thursday 15 January 2015 at 03:29

Merci de commenter ici ce billet

Source: http://www.les-crises.fr/commentaires-de-vousetescharlie/


[Bien joué à tous ! - épisode 4] Nathalie Saint Cricq : “Il faut repérer et traiter ceux qui ne sont pas Charlie” (+ ACTION)

Thursday 15 January 2015 at 01:01

En effet, on ne blasphème pas impunément contre un mouvement pour la liberté d’expression…

Lundi 12 janvier 2015. France 2, journal de 13h. Nathalie Saint-Cricq, journaliste, responsable, depuis juin 2012, du service politique de la chaîne, est interrogée par Elise Lucet sur la marche républicaine qui a eu lieu la veille un peu partout en France et sur ses conséquences.

Elise Lucet : “On parle beaucoup depuis quelques jours, Nathalie, d’unité nationale mais attention toute la France n’était pas dans la rue hier”.

Nathalie Saint-Cricq : “Ah non Elise faut pas faire preuve d’angélisme. C’est justement ceux qui ne sont pas “Charlie” qu’il faut repérer, ceux qui, dans certains établissements scolaires ont refusé la minute de silence, ceux qui “balancent” sur les réseaux sociaux et ceux qui ne voient pas en quoi ce combat est le leur. Eh bien ce sont eux que nous devons repérer, traiter, intégrer ou réintégrer dans la communauté nationale.”

OB : Euh, je suis assez bien intégré pour ma part, alors vous comptez me “traiter” comment ? Ca va faire mal ?

RAPPEL : cette femme est la responsable du service politique de France2…

Présentation de la séquence sur le site par Francetv info. Mis à jour le 12/01/2015 | 16:26 , publié le 12/01/2015 | 16:23

Dimanche 11 janvier, l’ensemble de la classe politique française était réuni à l’occasion de la marche républicaine. Pour Nathalie Saint-Cricq, les politiques doivent travailler ensemble “afin de déterminer sans hystérie ce qui n’a pas marché dans notre système de renseignement, sans se renvoyer à la figure la responsabilité des erreurs et des failles policières”. La journaliste de France 2 estime aussi qu’il faut que les politiques réfléchissent ensemble ” sur tout ce qui doit être amélioré et amélioré d’urgence”. Les écoutes téléphoniques, la surveillance en prison, la présence policière sur le terrain… Selon elle, il faut aussi que “toute la gauche assume son véritable tournant sécuritaire et que la droite prenne le risque de la soutenir sans jouer la surenchère”.

Repérer ceux qui ne sont pas Charlie.Pour Nathalie Saint-Cricq il est important de repérer “ceux qui dans certains établissements scolaires ont refusé la minute de silence, ceux qui balancent sur les réseaux sociaux, et ceux qui ne voient pas en quoi ce combat est le leur”. Il est important pour la journaliste d’intégrer ou réintégrer ces personnes dans la communauté nationale. (Source)

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Comme cela commence à bien faire, et si ces propos vous choquent, je vous propose donc de vous mobiliser – surtout si vous ne voulez pas être rééduqué. Et ce de différents manières :

N.B. : sérieusement, que peut-il sortir d’une époque où on met ça à la tête du service politique de sa seconde chaîne de télévision ?

Source: http://www.les-crises.fr/bien-joue-a-tous-episode-4-sant-cricq/


[1 semaine déjà] Hommage aux victimes

Wednesday 14 January 2015 at 02:00

Aujourd’hui, recueillons-nous en mémoire des victimes des actes barbares de la semaine dernière…

(hommage de Goubelle)

Source: http://www.les-crises.fr/hommage-aux-victimes-ch/


[Bien joué à tous ! - épisode 3] Christian Jacob : si nécessaire, il faudra “restreindre les libertés publiques et la liberté individuelle de quelques-uns”

Tuesday 13 January 2015 at 23:53

Il est Charlie ?

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(Vous notez que le Point est malhonnête dans la reprise du titre)

Le chef de file des députés UMP, Christian Jacob, a estimé mardi que si nécessaire, il faudra “restreindre les libertés publiques et la liberté individuelle de quelques-uns“, lors de la séance d’hommage à l’Assemblée aux victimes des attentats de la semaine dernière.

“A circonstances exceptionnelles, il faut une loi exceptionnelle que nous devons voter sans trembler. Pour que les choses soient claires, si nous devions, pour un moment, restreindre les libertés publiques et la liberté individuelle de quelques-uns, il faudra le faire”, a déclaré M. Jacob.

“Le faire en condamnant durement les personnes qui consultent de manière habituelle des sites internet qui font l’apologie du terrorisme. En censurant les sites et les chaînes de télévision qui véhiculent la haine. En autorisant nos services à arrêter des terroristes en puissance dès lors qu’on les soupçonne de préparer une action“, a-t-il détaillé.

Cet élu de Seine-et-Marne a aussi prôné “le placement en centres spéciaux de détention ou en prison” pour ceux revenant du jihad ainsi que “la déchéance de nationalité” pour les binationaux.

Il a jugé qu’”il est grand temps aussi que l’Europe toute entière prenne ses responsabilités”, en partageant “le fardeau budgétaire” des interventions militaires françaises au Sahel et au Moyen-Orient.

“La grande loi de sécurité nationale impose enfin un collectif budgétaire” car “il n’y aura pas de guerre victorieuse sans effort de guerre“, selon le président du principal groupe d’opposition.

Quant à “l’Ecole de la République”, “si on accepte que des écoliers, des collégiens et des lycéens refusent une minute de silence à nos morts, on a déjà perdu“, a-t-il estimé. Il a appelé à “abandonner la culture de l’excuse” et à “sanctionner de telles dérives en laissant les enseignants redevenir les hussards de la République, intraitables dans la défense de la laïcité et des valeurs républicaines“.

“Nous serons à vos côtés si vous décidez d’agir”, a-t-il lancé au Premier ministre sous les applaudissements à droite.

13/01/2015 16:36:09 – Paris (AFP) – © 2015 AFP

Source : Le Point

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Sinon, il bégaie le gars :

Mais il avance :

À suivre…

Source: http://www.les-crises.fr/bien-joue-a-tous-episode-3-c-jacob-libertes-publiques/