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[2003] Les “idiots utiles” de la guerre en Irak, par Régis Soubrouillard

Friday 16 December 2016 at 00:45

Idem, 13 ans après…

Source : Marianne, Régis Soubrouillard, 17-06-2014

En 2003, quelques intellos soixante-huitards dénonçaient la France “soviétique” incapable de s’aligner sur les Etats-Unis pour aller combattre en Irak aux côtés des “boys” de George W. Bush. A l’époque Goupil, Glucksmann et Bruckner voyaient “Bagdad danser”. Retour sur la joute intellectuelle initiée par ces gauchistes convertis au bushisme alors que l’Irak sombre aujourd’hui dans un chaos peu dansant…

«Que Saddam parte, de gré ou de force ! Les Irakiens, Kurdes, chiites mais aussi bien sunnites respireront plus librement et les peuples de la région en seront soulagés » clamaient dans les pages du Monde, les philosophes Philippe Glucksmann et Pascal Bruckner ainsi que le réalisateur Romain Goupil dans une tribune sobrement intitulée « La faute ».

«Que Saddam parte, de gré ou de force ! Les Irakiens, Kurdes, chiites mais aussi bien sunnites respireront plus librement et les peuples de la région en seront soulagés » clamaient dans les pages du Monde, les philosophes Philippe Glucksmann et Pascal Bruckner ainsi que le réalisateur Romain Goupil dans une tribune sobrement intitulée « La faute ».

Sûrs de leurs certitudes, en avril 2003, nos trois soixante-huitards enchaînaient les prises de parole pour soutenir l’intervention américaine en Irak et n’avaient pas de mots assez durs pour dénoncer « l’antiaméricanisme français ». L’argumentaire des copains de barricade, condamnés à expier ad vitamleur « égarement » de jeunesse, virait même au délire quand on relit leur tribune onze ans plus tard. En plus de « protéger Saddam » — pas moins ! —, la France était devenue rouge, d’un rouge soviétique. Et l’histoire, cruelle, n’oublierait pas cet aveuglement idéologique des français : « Il faudra raconter un jour l’hystérie, l’intoxication collective qui ont frappé l’Hexagone depuis des mois, l’angoisse de l’Apocalypse qui a saisi nos meilleurs esprits, l’ambiance quasi soviétique qui a soudé 90 % de la population dans le triomphe d’une pensée monolithique, allergique à la moindre contestation », écrivait Glucksmann, Goupil et Bruckner.

Bizarrement, à l’époque, l’interventionniste BHL n’avait pas rejoint la troupe. C’est plus tard que le philosophe deviendra un inébranlable va-t-en guerre. A l’époque, Bernard-Henri se tâte encore, changeant de discours en fonction du public comme le relèveront les auteurs du livre Le nouveau B.A.BA du BHL. En France, BHL est donc contre la guerre en Irak, même s’il la trouve « plutôt juste du point de vue de la morale ». Lorsque le philosophe s’exprime aux Etats-Unis, son propos est beaucoup plus nuancé : « J’étais opposé à l’administration Bush quand elle a décidé d’entrer en guerre contre l’Irak. Mais aujourd’hui, nous y sommes, nous devons désormais finir le travail » 

Mais revenons à nos « moutons » atlantistes. Pour eux, la France s’était donc « mise hors jeu », « ridiculisée » quand Tony Blair s’était révélé un « véritable chef d’Etat ». La plupart des partis politiques français avaient succombé à un « nationalisme des imbéciles ». Selon eux, Marianne avait d’ailleurs tout faux. Alors que Bagdad goûtait « ses premières heures de délivrance », l’hebdomadaire titrait, en effet, « La catastrophe ». Inadmissible pour nos valeureux combattants accablés devant le constat qu’il existe encore dans nos démocraties « une portion importante de citoyens que la chute d’une dictature désespère », basculant dans un lyrisme euphorique qui parait glaçant aujourd’hui: « Quand Bagdad danse, Paris fait grise mine ». .
Le meilleur du pire des mondes

En fait, nos trois joyeux lurons de l’Axe du Bien étaient ni plus ni moins que des résistants à une pensée obligatoire. Du moins le croyaient-ils.

Quelques années plus tard rejoints par Stéphane Courtois, auteur du Livre noir du Communisme, Alexandre Adler, Pierre André Taguieff et bien d’autres, tous nos bushistes convertis, convaincus de la nécessité de poursuivre leur combat se retrouveront même pour créer une revue 

La revue développera une vision binaire du monde partagé entre « amis » et « ennemis » de l’Amérique, « pro-Américains » et « anti-Américains ». En 2008, certains feront néanmoins volte-face, consacrant un édito dans la revue au… fiasco irakien : « Nous nous sommes en effet retrouvés piégés par le caractère très idéologique du débat franco-français. Nous n’avons pas assez prêté l’oreille à ceux d’entre nous qui, au milieu du vacarme antiaméricain, s’inquiétaient de l’absence de vrais projets politiques pour l’après-guerre. Hantés par le passé, nous avons vu l’Amérique de 2003 avec les lunettes de 1944. Or, George Bush n’est pas Franklin D. Roosevelt. Aveuglé par le 11 Septembre, ignorant des réalités du monde, le président américain a conduit son pays et le peuple irakien au désastre ».

En 2014, force est de constater que la progression de l’EIIL (l’Etat islamique en Irak et au levant), ne fait que révéler . Le risque désormais, en cas d’entrée de l’EIIL dans Bagdad, est bel et bien celui d’une guerre civile qui pourrait se révéler extrêmement sanglante, bien loin des promesses de respiration et de soulagement formulées, pour la population locale, par nos têtes pensantes.

Quelle importance après tout. Privée de son ennemi communiste, voulant illusoirement « faire la guerre au terrorisme », l’Amérique a laissé venir à elle tous les « idiots utiles » susceptibles de porter sa bonne parole pour alimenter une paranoïa apocalyptique. Même si, sur le terrain, tout a échoué. Ou comme le disait alors Philippe Muray « même si, en somme, le monde extérieur persiste à ne pas ressembler à celui des gameboys militaro-mystiques de Washington ».

Source : Marianne, Régis Soubrouillard, 17-06-2014

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Point de vue : la faute, par Pascal Bruckner, André Glucksmann et Romain Goupil

Source : Le Monde

Quelle joie de voir le peuple irakien en liesse fêter sa libération et… ses libérateurs ! Il y a quelques mois, la France prétendait canaliser les ardeurs belliqueuses des Etats- Unis dans la “légalité” onusienne. Malheureusement, l’opposition à la guerre a dégénéré en opposition systématique à Washington. A tort ou à raison, nos dirigeants donnèrent le sentiment de protéger Saddam, en s’obstinant dans une partie de bras de fer avec les alliés anglo-saxons.

L’amitié fit place à une hostilité ouverte, malgré les sourires diplomatiques et les dénégations valant aveu : “Les Américains ne sont pas nos ennemis”…. Par son intransigeance et la promesse d’un veto “quelles que soient les circonstances”, notre pays a divisé l’Europe, paralysé l’OTAN et l’ONU, anéanti les possibilités non militaires de faire céder, par un ultimatum commun et précis, la dictature irakienne. Loin d’éviter la guerre, le “parti de la paix” l’a précipitée en jouant Astérix contre l’Oncle Sam. La France s’est mise hors jeu, ridiculisée. On ne dirige pas une grande nation en s’enivrant de succès médiatiques et de joutes oratoires. A cet égard, Tony Blair, qui prit le risque d’affronter son électorat tout en restant fidèle à ses convictions, s’est révélé un véritable chef d’Etat.

La ligne de conduite élyséenne s’est reflétée dans l’opinion publique. Il faudra raconter un jour l’hystérie, l’intoxication collective qui ont frappé l’Hexagone depuis des mois, l’angoisse de l’Apocalypse qui a saisi nos meilleurs esprits, l’ambiance quasi soviétique qui a soudé 90 % de la popula- tion dans le triomphe d’une pensée monolithique, allergique à la moindre contestation. Il faudra étudier la couverture partisane de la guerre par les médias – lesquels, à de rares exceptions près, furent moins objectifs que militants, minimisant les horreurs de la tyrannie baasiste pour mieux accabler l’expédition anglo-américaine, coupable de tous les crimes, toutes les fautes, tous les malheurs de la région.

Pendant des semaines, Télé Bagdad a envahi nos cervelles et nos petites lucarnes, au point que les très rares dissidents irakiens invités devaient s’excuser d’exister et qu’un chanteur français, dans un geste d’une rare obscénité, quitta le plateau d’une émission de variétés sur FR3 à l’arrivée de Saad Salam, cinéaste et opposant irakien. Il faudra expliquer pourquoi la minorité kurde fut, durant cette période, interdite de manifester quand les nervis de Saddam paradaient sur nos boulevards en brandissant ses portraits, hurlant des slogans a sa gloire, allant jusqu’à lyncher le poète en exil Salah Al-Hamdani. Il faudra analyser cette proportion alarmante de Français (33 %) qui, ne souhaitant pas la victoire de la coalition, se prononçaient de facto pour celle de Saddam Hussein.

Force est de constater que l’antiaméricanisme n’est pas un accident de l’actualité ou la simple réticence face à l’administration de Washington, mais le credo d’une politique qui soude les uns avec les autres, en dépit de leurs divergences, le Front national et les Verts, les socialistes et les conservateurs, les communistes, les souverainistes… A droite comme à gauche, ils sont rares ceux qui n’ont pas cédé à ce “nationalisme des imbéciles” qui est toujours un symptôme de ressentiment et de déclin.

On s’est plu, ces derniers temps, à opposer l’intelligence française à l’étroitesse d’esprit américaine, et la sagesse de la vieille Europe à la folie du Nouveau Monde conduit par “Ubush roi”. Résultat : l’une des plus effroyables dictatures du Moyen-Orient est tombée, la France n’a en rien contribué à sa chute.

Au contraire, elle fit tout pour la retarder. Quand Bagdad danse, Paris fait grise mine. Tandis que certains intellectuels et politiques expriment publiquement leur désarroi, voire leur “nausée” face à la victoire anglo-saxonne, l’hebdomadaire Marianne titre “La catastrophe” le jour où Bagdad goûte les premières heures de sa délivrance. Il faut s’y faire : il existera toujours dans nos démocraties une portion importante de citoyens que la chute d’une dictature désespère. La patrie des droits de l’homme n’aime peut-être pas autant la liberté qu’elle le prétend et l’affiche. De Jean-Marie Le Pen à Jean-Pierre Chevènement, Saddam Hussein comptait chez nous de nombreux camarades, pudiquement rebaptisés “amis du peuple irakien”. La République va-t-elle instaurer, avec Berlin et Moscou, une journée de deuil national pour pleurer la disparition du raïs ?

La deuxième guerre du Golfe est un formidable révélateur. Recrudescence de l’antisémitisme et de la haine ethnique, crise économique et sociale, profanation d’un cimetière militaire britannique, passage à tabac des Juifs et des opposants irakiens lors des grandes marches “pacifistes”, alliance à revers avec le peu ragoûtant Vladimir Poutine massacreur de Tchétchènes, réception du despote africain Robert Mugabe à Paris, insultes publiques adressées aux pays d’Europe de l’Est coupables de ne pas nous obéir au doigt et à l’œil, notre grande nation n’est pas en train d’écrire une de ses pages les plus glorieuses.

L’avenir de l’Irak libéré reste hautement problématique, et la pacification est loin d’être assurée. Il n’est pas certain que Washington ait le triomphe modeste, ni que la conquête militaire soit magiquement couronnée par la concorde des cœurs et des esprits. Rien n’assure que le gouvernement Bush s’attelle au règlement de la question palestinienne malgré ses promesses, rien ne garantit que la paix l’emporte au Moyen-Orient. Mais, par ses choix, Paris s’est condamné a n’avoir qu’un rôle marginal dans cette région du monde. L’histoire continue, la France n’en fait-elle plus partie ?

Pascal Bruckner et André Glucksmannn sont philosophes, Romain Goupil est cinéaste.

Source : Le Monde

Source: http://www.les-crises.fr/2003-les-idiots-utiles-de-la-guerre-en-irak-par-regis-soubrouillard/


[Alep] Une source des Américains à l’ONU : Twitter !

Friday 16 December 2016 at 00:40

Débat sur la Syrie le 13/12/2016 au Conseil de Sécurité de l’ONU

Grand moment où les États-Unis…. lisent Twitter :

Débat avec la Russie :

P.S. pour rire, le moment français, c’est ici

P.S. 2 : La réaction de l’ambassade russe au Canada :

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On se rappellera des 3 500 morts civils à Fallouja en Irak en 2004…

Source: https://www.les-crises.fr/alep-une-source-des-americains-a-lonu-twitter/


Après Alep, le régime de Damas prépare une offensive contre le fief d’Al-Qaïda, par Fabrice Balanche

Friday 16 December 2016 at 00:30

Source : Le Figaro Vox, Fabrice Balanche, 12/12/2016

Crédits photo : George Ourfalian/AFP

Crédits photo : George Ourfalian/AFP

FIGAROVOX/TRIBUNE – La partie Est d’Alep, désormais contrôlée à 90% par l’Armée syrienne, devrait tomber. Fabrice Balanche établit plusieurs scénarios sur fond de pacte de non-agression entre la Russie de Poutine et la Turquie d’Erdogan.

Agrégé et docteur en Géographie, Fabrice Balanche est maître de conférences à l’Université Lyon-2 et chercheur invité au Washington Institute. Spécialiste du Moyen-Orient, il a publié notamment La région alaouite et le pouvoir syrien (éd. Karthala, 2006) et Atlas du Proche-Orient arabe (éd. RFI & PUPS, 2010).


La chute d’Alep-Est est imminente, mais il faudra encore plusieurs jours à l’armée syrienne pour réduire les dernières poches de résistance. La victoire à Alep porte un coup fatal à la rébellion qui ne peut plus apparaître comme une alternative politique et militaire face au gouvernement de Bachar al-Assad. L’armée syrienne et ses alliés sortiront renforcés sur le plan moral, stratégique et militaire puisque cette victoire libèrera 30,000 hommes, de l’artillerie et l’essentiel des capacités aériennes russo-syriennes pour lancer de nouvelles offensives. La question est de savoir si l’effort principal portera sur Idleb, capitale des rebelles dominés par l’ex-Front al-Nosra, ou sur Raqqa, capitale syrienne de l’Etat islamique. Pour tenter d’y répondre, il faut croiser la stratégie militaire et la géopolitique.

En finir avec le fief de la rébellion à Idleb

Après la reprise d’Alep-Est, il est important pour l’armée syrienne d’étendre désormais son territoire à l’ouest de la ville, car les rebelles ne sont qu’à quelques centaines de mètres des premiers quartiers loyalistes. Il suffit de passer le périphérique ouest pour se retrouver en zone rebelle. Même si une solide ligne de défense a été érigée autour d’Alep, la ville n’est pas à l’abri d’une nouvelle offensive menée par la branche syrienne d’al-Qaïda depuis son fief d’Idleb. Fatah el-Sham, l’ex Front al-Nosra, avait ainsi réussi à briser provisoirement le siège d’Alep-Est en août dernier, puis, en octobre, il avait de nouveau menacé les quartiers loyalistes d’Alep-Ouest. L’armée syrienne a donc intérêt à s’attaquer en priorité à la province d’Idleb. Il s’agit de la plus puissante concentration de rebelles en Syrie, avec plus de 50,000 combattants, regroupés dans la coalition Jaïch al-Fatah (l’armée de la conquête). Elle est menée par al-Qaïda, qui a éliminé quasiment tous les groupes «modérés».

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Outre la protection d’Alep, une telle offensive aurait l’avantage de protéger Hama, car les rebelles ne sont qu’à 10 km au nord de la ville et la menacent régulièrement. Depuis la région côtière, l’armée syrienne pourrait également reprendre la ville de Jisr al-Shoghour. Cette dernière avait été perdue avec Idleb au printemps 2015 au profit de Fatah al Sham et ses alliés après de violents combats. Jisr al-Shoghour est le point clé pour défendre la région côtière et la vallée du Ghab. C’est-à-dire le fief alaouite et les bases militaires russe. Enfin, l’Iran et les combattants chiites qui se battent aux côtés de l’armée syrienne insistent pour briser le siège des deux localités chiites de Foua et Kefraya (20,000 habitants) encerclées par les rebelles.

Empêcher al-Qaïda de prendre l’enclave chiite de Foua et Kefraya

Foua et Kefraya sont un des derniers témoins de la conversion au chiisme de la Syrie du nord à l’époque Hamdanide (Xème siècle). Beaucoup de familles chiites libanaises gardent le lointain souvenir de cette origine réelle ou supposée: «Al Fouai» (celui qui vient de Foua en arabe) est un nom répandu au Liban. Ainsi, la défense des localités chiites de Syrie du nord est-elle un argument de poids utilisé auprès des chiites libanais par le Hezbollah pour justifier son engagement à Alep. Le Hezbollah n’a pas ménagé ses efforts pour protéger Foua et Kefraya, il assure directement avec ses combattants et la milice locale la défense de l’enclave. Mais surtout le Hezbollah a pris en otage les villes de Zabadani et de Madaya près de Damas. Il justifie le siège rigoureux imposé à Madaya, et dénoncé par la communauté internationale à l’automne 2015, par la protection de Foua et de Kefraya ; tout ce que subirons les enclaves chiites sera répercuté sur Madaya et Zabadani. Mais l’accord passé avec les rebelles est de plus en plus fragile. Après la chute d’Alep-Est et l’approche imminente d’une offensive contre Idleb, Fatah el-Cham risque de vouloir s’emparer de Foua et Kefraya, ce qui se traduirait par un massacre et la prise en otage des survivants. Qu’importe que les habitants de Madaya et de Zabadani subissent des représailles, dans la logique actuelle de la branche syrienne d’Al-Qaïda, ils n’avaient qu’à mieux se défendre contre le Hezbollah.

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La conquête du barrage de Thawra est un préalable à celle de Raqqa

 

Lire la suite sur Le Figaro Vox, Fabrice Balanche, 12/12/2016

Source: https://www.les-crises.fr/apres-alep-le-regime-de-damas-prepare-une-offensive-contre-le-fief-dal-qaida-par-fabrice-balanche/


« Alep crève, mobilisons-nous ! », par Raphaël Glucksmann et Yannick Jadot

Thursday 15 December 2016 at 02:00

Suite de notre cours de propagande de guerre…

Source : Souria Houria, Raphaël Glucksmann, Yannick Jadot, 13-12-2016

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Poutine et Al-Assad sont des « terroristes » et ceux qui les soutiennent en France sont leurs complices, accusent l’essayiste et le candidat écologiste à la présidentielle.

OB : et les complices des terroristes, on sait ce qu’on leur fait, hein… Sérieusement, on est en plein Orwell, ces deux tristes sires pleurant la défaite des djihadistes (au prix, évidemment de bien trop de pertes civiles, amis qui fournit des armes aux combattants ?)

Alep crève sous nos yeux. Nous assistons en direct à l’éradication d’une population.

Alep crève et emporte dans ses ruines, avec les milliers d’enfants, de femmes et d’hommes que nous laissons mourir, l’idée même de droit international.

Après les bombardements massifs et indiscriminés de l’aviation de Vladimir Poutine et Bachar Al-Assad, les milices du régime finissent le « travail » à l’arme blanche, rue par rue, maison par maison. Et la communauté internationale regarde, hébétée, inutile, incapable d’imposer un cessez-le-feu ou d’organiser l’évacuation des civils pris au piège.

Alep crève. Comme Srebrenica et Grozny ont crevé avant elle. De la même manière, selon la méthode dite « tchétchène » que le maître du Kremlin assume, revendique et impose.

OB : bon, c’est vrai qu’elle permet de gagner cette technique. Et puis rappelons-nous des crimes de Dresde, Hiroshima…

La seule nouveauté dans cette tragédie, c’est la possibilité de suivre le calvaire des habitants jour après jour, heure après heure, sur Twitter et Facebook. « Ceci est mon dernier message, nous allons mourir. Que fait le monde ? » : les posts des activistes depuis lundi 12 décembre, en arabe ou en anglais, disent tous la même détresse, comme autant de bouteilles jetées dans une mer d’indifférence planétaire. Ils rendent notre inaction plus coupable encore.

Alep avait fait sa révolution. Il fallait la punir. Comme toutes les villes de Syrie qui se sont soulevées il y a cinq ans contre la tyrannie d’

Assad, Alep devait payer. Alep a expulsé l’organisation Etat islamique de ses murs et Alep crève. Parce que l’objectif stratégique de Vladimir Poutine et de Bachar Al-Assad n’est pas le combat contre Daech (acronyme en arabe de l’organisation Etat islamique), mais l’écrasement de la rébellion dans son ensemble, dans sa dimension djihadiste ou laïque, militaire ou civile, l’écrasement de toute possibilité de soulèvement.

OB : ce qui me semble être le but de tout gouvernement, en effet…

Parce que nous entendons quotidiennement des discours, en France, essayant de justifier l’injustifiable,

OB : comme armer encore plus de djihadistes ?

nous voulons rappeler aujourd’hui cette vérité simple : raser une ville, ses écoles, ses hôpitaux, ce n’est pas lutter contre le terrorisme, c’est du terrorisme. Poutine, Assad et leurs troupes sont des terroristes. Et leurs crimes abjects nourrissent le djihadisme.

OB : dingue, comme au Vietnam ou en Irak ?

Alep crève et la plupart des candidats à la présidence de la République du « pays des droits de l’homme » refusent de nommer ses bourreaux. Ou, pire encore, ils les soutiennent ouvertement.

Alep crève depuis des mois et Marine Le Pen a applaudi Assad et Poutine, son modèle et son parrain. Alep crève et François Fillon a dit, dans un débat de la primaire démocratique de la droite française, « choisir Assad »avant de justifier Poutine. Alep crève et Jean-Luc Mélenchon a affirmé dans une émission populaire du service public : « Je pense que Poutine va régler le problème en Syrie. »

OB : ce qu’il fait apparemment. Trump devrait bientôt l’y aider…

Maintenir, étendre les sanctions

Si nous faisons tout pour que la Cour pénale internationale juge un jour les bourreaux d’Alep, ce sera incontestablement aux seuls électeurs français de juger leurs complices ici.

OB : ceux qui leur ont livré des armes ????

Alep crève. Et d’autres candidats, plus précautionneux, parlent de « réintroduire Poutine dans le jeu » comme Emmanuel Macron, ou de revenir sur les sanctions qui visent la Russie comme Arnaud Montebourg. Les sanctions ont été imposées pour pousser le Kremlin à retirer ses troupes d’Ukraine, un voisin qu’elles avaient envahi en violation du droit international et de tous les traités existants. Non seulement les troupes russes ne se sont pas retirées d’Ukraine, mais elles rasent Alep en plus. Et nous devrions lever les sanctions ? Pour récompenser Poutine de ses crimes syriens ?

Les sanctions qui visent Moscou doivent être plus que maintenues, elles doivent être étendues, renforcées. Il ne s’agit pas de faire « la guerre à la Russie », et encore moins au peuple russe, comme cherchent à le faire croire les relais de la propagande russe en Europe, il s’agit d’utiliser les moyens de pression à notre disposition pour faire cesser le massacre.

OB : je me demande s’ils se rendent comptent qu’ils sont le relais de la propagande saoudienne et djihadiste ces comicos ?

Alep crève et l’Union européenne doit mettre en place une « liste Magnitski » (du nom de l’avocat russe assassiné en 2009) élargie qui lui permettrait d’interdire l’entrée de son territoire aux personnes liées aux violations des droits humains en Russie, en Ukraine et en Syrie, et de geler leurs comptes bancaires et leurs biens immobiliers. Ce régime russe est aussi une oligarchie qu’il faut frapper au portefeuille. Sans établir ce rapport de force, nos mots seront inutiles et nos réunions vaines.

Alep crève et nous proposons de faire campagne pour que la Coupe du monde de football n’ait pas lieu dans la Russie de Poutine. En 2014, la pression exercée sur le dirigeant russe a eu un impact et plusieurs prisonniers politiques ont été libérés quelques semaines avant le début des JO. Utilisons cette carte pour sauver ce qui peut encore être sauvé en Syrie.

Poutine promet un grand hiver des dictatures

Alep crève et la question de l’indépendance européenne face au régime de Poutine se pose plus que jamais. Indépendance énergétique tout d’abord, avec le nécessaire plan européen d’investissement massif dans les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique.

L’indépendance de l’information ensuite, car nous constatons désormais quotidiennement la désinformation et la multiplication des « fausses informations » propagées par le Kremlin.

OB : euh, comme on ne risque pas d’entendre ça dans les médias mainstream, ils entendent QUOI par là exactement, hmmmm ?

Enfin l’indépendance des politiques et leur corruption : voir le bras financier du Kremlin soutenir des partis, candidats et mouvements sur tout le continent sans réagir n’est plus acceptable.

OB : en effet, obligeons les banques à prêter à tous les partis qui ont besoin de fonds !

Vladimir Poutine a porté à bout de bras Bachar Al-Assad dès les premiers jours de la répression.

OB : cela s’appelle avoir des alliés. Nous, on tue les nôtres. Ca dissuade un peu les volontaires du coup…

Alep est sa bataille, son œuvre. Son message au monde est simple : « Vous voulez la révolution ? Vous aurez la guerre. Vous voulez plus de libertés ? Vous aurez la mort. » 

OB : Les libertés par la charia…

Alep est sa réponse aux révolutions de couleur à l’est de l’Europe et au « printemps arabe ». Le dirigeant russe promet un grand hiver des dictatures.

OB : au fait, ils commencent quand leur campagne contre la Chine nos comicos ?

Et nous ne sommes pas immuns du poison poutinien et de la tentation césariste. La figure de l’autorité vulgaire et brutale fascine de plus en plus de monde dans nos sociétés bousculées par la globalisation et l’argent roi. La victoire de Donald Trump lors des élections américaines en est l’exemple le plus récent et le plus éclatant.

OB : quoi de plus vulgaire et brutal qu’un “Al Nosra fait du bon boulot” ?

Alep crève et nous ne sortirons pas indemnes de son calvaire et du triomphe des tyrans.

Ce monde sans droit ni loi est rendu possible par les reniements et les renoncements européens et américains. Il est déjà cautionné par Trump. L’Europe ne peut l’accepter sans périr. Dans les ruines d’Alep, c’est une part de nous-mêmes qui s’éteindra si nous ne réagissons pas.

Alep crève, mobilisons-nous ! Descendons dans nos rues, sur nos places. Apostrophons nos élus. Exigeons des candidats qu’ils s’expriment clairement et choisissons en fonction. Faisons entendre la voix des citoyens français fidèles à l’humanisme et l’universalisme dont notre pays aime se revendiquer.

OB : comme tant de pays peuvent en témoigner, de l’Algérie au Vietnam, de l’Égypte à l’Afrique noire !

Raphaël Glucksmann (Essayiste et documentariste)
Yannick Jadot (candidat écologiste à la présidentielle)

Source : Souria Houria, Raphaël Glucksmann, Yannick Jadot, 13-12-2016

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Après, c’est un boulot la propagande…

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Témoignage dans le quotidien La Croix qui garde les pieds sur terre…

En Syrie, avec la communauté mariste d’Alep : « Avancer »

Source : La Croix, Fr. Georges Sabe, 13-12-2016

TÉMOIGNAGE Alep, dont les quartiers rebelles étaient en passe de tomber mardi 13 décembre, est le principal champ de bataille de la guerre en Syrie et l’une des villes les plus affectées par le conflit.

La Croix publie une lettre de la communauté mariste de la ville syrienne. Cette petite communauté chrétienne, composée de religieux et de nombreux bénévoles, anime, en temps « normal », des groupes de solidarité à Alep.

Sous les bombardements, ils ont décidé de ne pas partir du pays et de rester auprès de la population pour élargir leur aide aux déplacés, principalement des sunnites.

Alep, le 12 décembre. George Ourfalian/AFP

Alep, le 12 décembre.
George Ourfalian/AFP

LETTRE D’ALEP, LE 12 DÉCEMBRE 2016

Au moment où j’écris cette lettre, la grande majorité des quartiers d’Alep occupés par les rebelles ont été libérés, les routes ont été nettoyées et débarrassées de tout ce qui empêchait la communication entre une partie et une autre de la ville. Alors que beaucoup de rebelles armés ont profité de l’amnistie accordée et se sont rendus, et malgré tous les appels (mondiaux et locaux) à l’évacuation d’Alep, un noyau de terroristes (spécialement du front Al Nosra) refuse de se rendre. Ils s’obstinent et intensifient le bombardement des quartiers ouest de la ville.

Nous assistons à un nouveau déplacement : des milliers de familles quittent les quartiers est de la ville et viennent se réfugier dans des régions plus sécurisées.

Plusieurs voix s’élèvent pour annoncer qu’avant Noël, toute la ville d’Alep sera réunifiée. Nous espérons que cela se traduira par la fin des hostilités, la fin du cauchemar, la fin de la peur et surtout l’installation de la paix tant attendue depuis presque cinq ans (à Alep).

Il restera beaucoup à faire concernant le côté humain des habitants de cette ville. Comment aider les gens à revenir, à s’installer, à avoir confiance en l’autre, à accepter une réconciliation ? Quels mots dire aux parents des martyrs, aux blessés, à ceux qui ont vu leurs maisons détruites ? Quel regard jeter sur celui qu’on soupçonne d’avoir été notre ennemi ? Faut-il avoir confiance en un avenir de paix ? Quelle garantie offrir aux déplacés et aux réfugiés qui ont tout quitté et qui sont allés s’installer à l’étranger et y ont construit leur vie ? Que répondre à ceux qui se méfient, ceux qui doutent, ceux qui annoncent d’autres malheurs ?

Sommes-nous préparés à initier un chemin nouveau ? Si la paix tant attendue s’installe parmi nous, comment éveiller les gens à leurs responsabilités, à leurs devoirs civiques et sociaux ?

Toutes ces questions et plusieurs autres traversent notre esprit. Peut-être qu’il est trop tôt pour y répondre mais nous devons les partager et commencer à y réfléchir.

Ces jours-ci, les habitants d’Alep Ouest sont en train de sortir dans la rue pour aller ailleurs, là où c’était dangereux et interdit. Certains découvrent la réalité de ce qui a été leur magasin, leur maison ou leur lieu de culte. La guerre est passée par là laissant son empreinte : tout est volé, tout est détruit, parfois défiguré ou même disparu. On prend des photos, on s’indigne, on pleure… On essaye de voir s’il y a quelque chose à récupérer : un souvenir, un livre, un n’importe quoi oublié que les seigneurs de la guerre n’ont pas emporté avec eux ? Les gens imaginaient le volume de dégâts mais la réalité dépasse souvent l’imaginaire et leur fait découvrir l’atrocité des crimes commis.

Il reste encore à déminer. Une dizaine d’enfants ont tenté de jouer dans un jardin public. Une mine a eu raison de leur vie… Il faut éviter certaines zones où il y avait des combats.

Les quartiers de l’ouest de la ville continuent à recevoir leur lot quotidien de roquettes, d’obus de mortiers et de missiles. La mort continue à faire des ravages. La peur ne cesse de grandir. Il y a 3 semaines, une école primaire a été touchée par un missile. Au moins 8 élèves sont morts et plus de 100 personnes hospitalisées au milieu d’un silence honteux des grands de ce monde et d’une allusion brève et timide des moyens de communication.

Il y a quelques jours, Dr Nabil nous invitait à être vigilants : « La désinformation continue : entre autres, certains médias rapportent qu’« Alep est tombée » au lieu de dire « libérée » ». Pour ceux qui écoutent les déplacés arrivant des quartiers est de la ville, pour ceux qui les côtoient, la réalité de la libération ne suffit pas pour exprimer la fin du cauchemar dans lequel ils vivaient. Ils étaient pris en otage par les éléments armés. Il leur était interdit de sortir, de quitter. Quand l’armée est arrivée, ils ont pu se sentir en sécurité. Ils désiraient quitter le plus tôt possible. Comment faire pour que les médias reflètent la réalité telle qu’elle est ?

Dans le cadre de sa journée mensuelle « off », l’équipe d’animation des Maristes Bleus, s’est rendue le dimanche 30 octobre, chez quatre familles parmi les plus pauvres de nos bénéficiaires. Cette démarche a été suivie par un temps de partage et de prière. Nous avons insisté sur l’importance de l’écoute et du respect de toute personne pour nous diriger de plus en plus vers les familles les plus démunies.

Le 12 novembre 2016, dans un programme spécial « Ajrass el Machrek » (Les cloches du Levant) de la chaîne de télévision Al Mayadin, Dr. Nabil a présenté « la profondeur et le sens de l’action solidaire en temps de guerre ».

Le gouvernement de Navarre (Espagne) nous a décerné le « XIV° prix international de la solidarité – 2016 ». L’ONG Mariste « SED » avait présenté notre candidature. Dans une conférence de presse le 30 octobre 2016, Miguel INDURÁIN, membre du jury, avait présenté les raisons de ce choix : « En reconnaissance de l’œuvre en faveur de la paix des Maristes Bleus dans une des zones les plus touchées par la guerre en Syrie, la ville d’Alep, et pour leur défense d’un des droits primordiaux de la personne humaine, le droit à la vie et pour leur collaboration avec d’autres organisations ».

Pendant sa visite, F. Georges a rencontré les élèves du secondaire de trois établissements. Il a rencontré des adultes et des personnes intéressées par la situation en Syrie. Il leur a expliqué la réalité du vécu quotidien dans la ville et leur a présenté toute l’œuvre des Maristes Bleus. Beaucoup de ceux qui l’ont écouté ont exprimé leur solidarité avec le peuple syrien.

Une question s’est répétée plusieurs fois « Où trouvez-vous la force pour continuer votre mission ? ». Et comme vous pouvez l’imaginer, notre force s’enracine dans notre foi, notre foi en Jésus-Christ, proche des pauvres et des damnés. Un Jésus qui nous invite à aller à la rencontre de l’autre, et surtout le plus affligé, le plus blessé, le plus meurtri.

Un groupe d’enfants vient à la rencontre du F. Georges, lui pose plein de questions et lui remet à la fin un petit don… Un geste inoubliable… Un geste de solidarité… Un geste qui va beaucoup plus loin que toutes les frontières.

La présidente du gouvernement de Navarre et le directeur de laboral Kutxua ont encouragé les Maristes Bleus à continuer leur travail. Frère Georges, dans son mot de remerciement, annonce que ce prix fait honneur, il est vrai, aux Maristes Bleus mais nous le dédions, aussi, à toutes les victimes de la guerre… Le prix arrive au moment où la ville d’Alep continue de souffrir. Cette solidarité internationale nous encourage à résister et à continuer notre mission. Notre remerciement est une promesse : « rester, poursuivre, être très proches des personnes qui souffrent ».

En visite en Allemagne, frère Georges a eu l’occasion de rencontrer des amis qui l’ont écouté de vive voix, en tant que témoin direct de la situation d’Alep. Les auditeurs découvrent une réalité différente de ce que les médias occidentaux leur rapportent et apprécient toute notre action solidaire envers plus de 1 000 familles.

Pour cela, nous bénéficions d’un large réseau d’amis qui nous soutiennent et prient pour nous. Je profite de l’occasion pour les remercier et leur dire combien nous estimons et apprécions leur soutien et leur prière.

À la fin de novembre, nous avons offert à chaque personne des familles que nous soutenons (et ils sont des milliers) une paire de chaussures et des vêtements neufs.

Ces jours-ci, la situation chaotique des bombardements nous a obligés à prendre, par mesure de sécurité, la décision d’arrêter momentanément nos deux projets : « Apprendre à Grandir » et « Je veux Apprendre ».

Un jour de novembre, suite à un missile qui est tombé tout près du centre de distribution de notre programme « Goutte de Lait », les vitres sont toutes parties en éclats. Rien d’autre, heureusement, que des dégâts matériels.

Les équipes de distribution de l’eau ne chôment pas. En plein hiver, malgré la libération de la station de pompage de l’eau qui se trouve à l’intérieur des quartiers libérés par l’armée syrienne, l’eau reste coupée tout comme l’électricité.

Le programme de formation de cent heures « comment élaborer un petit projet » et auquel ont participé 20 personnes, est terminé. Les participants ont rédigé leurs projets et il reviendra au jury du MIT d’évaluer les meilleurs et en choisir deux qui seront soutenus financièrement par les Maristes Bleus.

Un nouveau programme de développement vient élargir notre liste. C’est « Coupe et Couture ». Il s’adresse aux femmes. Il a été créé en novembre 2016, vingt-quatre femmes y participent. Durant 4 mois, elles vont suivre, en moyenne 6 heures par semaine, une formation à la coupe et à la couture.

Tous les autres programmes : distribution de paniers alimentaires et sanitaires, distribution de couvertures et de matelas, distribution de réservoirs d’eau, aide au loyer, les civils blessés de guerre et le programme médical, Skill School et lutte contre l’illettrisme, continuent normalement.
Au nom de tous les Maristes Bleus et de tous les bénéficiaires, je vous invite à nous mettre en marche vers Noël.
En route vers Noël, nous avançons…
Nous, un peuple en recherche, un peuple en attente, un peuple d’espérance…
En route vers Noël, nous avançons…
Guidés par une étoile, une étoile de paix et de solidarité…
En route vers Noël, nous avançons…
Un seul désir guide nos pas : rencontrer un enfant, rencontrer le sourire d’un enfant, rencontrer l’humain d’un enfant…
En route vers Noël, nous avançons…
Les mains tendues vers l’autre, le tout autre, l’étranger, le déplacé, le mal aimé…
En route vers Noël, nous avançons…
Et nous chantons : « Paix aux hommes de Bonne Volonté ».
Joyeux Noël et Bonne année 2017

Fr. Georges Sabe, pour les Maristes Bleus

Source : La Croix, Fr. Georges Sabe, 13-12-2016

Donc on a ça :

alep-8

A comparer à ça :

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Source: https://www.les-crises.fr/alep-creve-mobilisons-nous-par-raphael-glucksmann-et-yannick-jadot/


Videos des syriens tétanisés par la progression du régime

Thursday 15 December 2016 at 01:50

Nous continuons ce matin notre tour du web afin de voir ce qui buzze.

Je rappelle que 1/ je ne peux garantir l’authenticité de celles-ci  2/ toute information participant à la propagande de l’un ou l’autre camp, il convient de prendre ceci avec beaucoup de recul… Il s’agit simplement de mieux percevoir les guerres de propagande.

Attention, images insoutenables

Source : Youtube29-11-2016

 

Source : Youtube29-11-2016

Les habitants d’Alep libérés par l’armée syrienne

Source : Youtube, 29-11-2016

Source : Youtube, 29-11-2016

Libération des derniers habitants d’Alep Est

Source : Youtube, 02-12-2016

Le 29 novembre 2016. Des milliers des civils d’Alep Est saisissent leur chance. Ils ont dû laisser la zone, après quatre ans de règne terroriste.

Source : Youtube, 02-12-2016

Plus intéressant, ce témoignage à l’ONU :

Eva Bartlett est une journaliste et activiste canadienne :

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Source: http://www.les-crises.fr/videos-des-syriens-tetanises-par-la-progression-du-regime/


Caroline Galactéros : la bataille d’Alep ou la déroute de la diplomatie occidentale en Syrie

Thursday 15 December 2016 at 01:40

Source : Le Figaro Vox, Alexis Feertchak,

Soldats syriens à Alep Crédits photo George Ourfalian/AFP

Soldats syriens à Alep Crédits photo George Ourfalian/AFP

FIGAROVOX/ENTRETIEN – L’Armée syrienne a repris plus de 70% d’Alep-Est aux rebelles. Pour Caroline Galactéros, d’autres pays pourraient se rapprocher de la Russie qui, en Syrie, a su protéger les structures étatiques malgré la curée internationale contre elle.

Docteur en Science politique et colonel au sein de la réserve opérationnelle des Armées, Caroline Galactéros dirige le cabinet d’intelligence stratégique «Planeting». Auteur du blog Bouger Les Lignes, elle a publié Manières du monde. Manières de guerre(éd.Nuvis, 2013) et Guerre, Technologie et société (éd. Nuvis, 2014).


FIGAROVOX. – L’Armée syrienne a repris le contrôle de la vieille ville d’Alep qui était aux mains des rebelles. Est-ce un tournant décisif pour la Guerre en Syrie?

Caroline GALACTEROS. – Cette avancée des forces du régime est importante. Après la libération d’autres quartiers d’Alep-Est, avoir pu extirper les djihadistes de ce dédale de rues et de souterrains et les contraindre à se replier vers le sud-est de la ville témoigne d’une dynamique militaire positive en faveur de l’armée syrienne. Surtout, l’exfiltration réussie de plusieurs dizaines de milliers de civils vers l’ouest de la ville prive les djihadistes de leurs «boucliers humains» … et les adversaires occidentaux du régime d’un argument médiatique lourd contre l’implication militaire de Moscou à ses côtés…

La prise d’Alep, si elle devait se réaliser rapidement, constituerait un cap au plan des forces morales qui s’opposent dans cet interminable pugilat, mais surtout une victoire politique symbolique de prix qui conforterait un rapport de force de plus en plus favorable à la restauration de l’Etat syrien. Le recul des djihadistes à Alep n’est en effet que la manifestation d’une déroute militaire globale qui semble chaque jour plus inéluctable, et d’un rapport de forces russo-américain où Washington perd pied. Même John Kerry dans sa déclaration à Bruxelles du 6 décembre (lors de la réunion des ministres des Affaires étrangères de l’OTAN), semble jeter l’éponge, apparemment convaincu que la partie (i.e le renversement du régime syrien et l’éclatement du pays) est perdue, et cherche habilement à dédouaner l’Amérique d’un soutien aux mouvements rebelles radicaux devenu indéfendable et surtout sans issue. Sans issue… mais pas sans objet résiduel. La rivalité Washington-Moscou restera vive, au moins jusqu’à l’entrée en fonction de Donald Trump fin janvier prochain. De ce point de vue, la réduction de l’insurrection djihadiste à Alep n’est donc pas décisive, et l’administration Obama poursuivra sans doute son soutien au moins indirect aux groupes radicaux (notamment via la Turquie) pour pourrir au maximum le jeu russe et plus encore celui du nouveau Président, qui a déjà entrepris un dialogue avec Moscou pour sortir l’Amérique de ce bourbier. Peut-être un «deal» de type «blanc-seing à la Russie en Syrie contre mains libres à l’Amérique en Irak» pour redorer le blason US est-il en train de se nouer. La guerre ne va donc pas s’arrêter avec l’éventuelle reprise d’Alep. Elle cessera lorsque les puissances sunnites, les Etats-Unis mais aussi la France accepteront leur «échec» et chercheront sérieusement un compromis politique soutenable pour la Russie et l’Iran. Il faut pour cela que Ryad, Doha, Ankara, Londres et Washington admettent qu’il y a plus à gagner à négocier qu’à combattre, et sans doute aussi que Paris cesse de prendre des initiatives diplomatiques (du type de la conférence envisagée «des pays refusant la guerre totale»…) à contretemps et contre-emploi. Ces gesticulations dérisoires déconnectées de la marche réelle des évènements sont hautement contreproductives, même du seul point de vue égoïste de l’intérêt national. Nous ne reviendrons pas ainsi dans un jeu d’où nos maladresses et notre entêtement dogmatique nous ont exclus en nous déconsidérant.

Dans quelle mesure la prise d’Alep consacre le retour militaire et diplomatique des Russes dans les affaires internationales?

Ce retour de la Russie est à mon sens plus qu’une évidence. C’est une nécessité, n’en déplaise aux nombreux «experts» et commentateurs qui veulent contre toute évidence persister à voir le monde avec un regard de cyclope myope, de manière simpliste et manichéenne. Ils se trompent d’ennemi, par confort intellectuel et refus de se remettre en question. Leur responsabilité est en fait lourde dans la perpétuation du chaos et de la violence car en claironnant leur pensée indigente, ils sclérosent les lignes de fracture au lieu de contribuer à les dépasser. Il est pourtant urgentissime de reconnaître enfin que le modèle implicite des relations internationales qui a eu cours depuis 20 ans s’est définitivement fracassé contre ses propres excès. L’idéalisme moralisateur comme masque d’un interventionnisme rapace a fait des ravages qu’on ne peut plus ignorer. Chez les peuples victimes de notre empressement à les «libérer», mais aussi chez tous ceux que l’on croit ainsi convaincre de la prévalence du modèle occidental de développement politique, économique et social. Et l’effet boomerang de cette offensive qui ne dit pas son nom joue désormais à plein contre nous.

Profitant de cet échec patent, la Russie propose – à l’occasion du conflit syrien -, de rééquilibrer le jeu international, d’admettre sa multipolarité de fait et de se rapprocher de l’Occident dont elle s’estime encore pleinement partie. Surtout, elle offre un modèle alternatif de référence et surtout de protection plutôt convaincant: fiable, cohérent, pragmatique, résilient. Ne pas «lâcher Assad» en dépit de la curée internationale contre lui, et surtout protéger l’Etat syrien du démembrement a un impact non seulement à Damas et Téhéran, mais aussi au Caire, à Alger, à Dehli, en Afrique, aux EAU, à Ankara et même d’une certaine façon, à Ryad… La diplomatie du dialogue ouvert et sans exclusive (officiel ou discret) de Moscou avec tous les acteurs directs et indirects du conflit syrien va bien au-delà de la gestion optimale de ce seul drame. L’entreprise de séduction «à la russe» tous azimuts se poursuit. Les émissaires de Moscou, directs ou indirects (palestinien…), nouent des contacts, proposent des partenariats divers, des contreparties attractives à un appui aux positions russes sur ce que doit être la transition politique syrienne. Bref, les lignes bougent et, au lieu de les franchir, là encore, en France ou ailleurs, on oppose artificiellement la logique militaire à la diplomatique, comme si elles n’étaient pas étroitement liées. Comme si on pouvait décider de faire la guerre ou de négocier! Ça ne marche pas comme ça. Ce n’est pas la guerre comme seul mode d’action …ou la diplomatie hors sol dans le silence des armes. Seule la prise d’ascendant militaire sur le terrain et un rapport de force qui ne peut plus évoluer qu’à la marge permettent à un moment donné aux belligérants contraints et forcés, et à leurs parrains divers de s’assoir à la table de négociation de manière productive.

Pour l’heure, les Russes ont marginalisé les Américains – qui ont déjà fort à faire pour «soutenir sans soutenir» les djihadistes et essayer de maitriser leur allié turc indocile. Ils dominent le front diplomatique et cherchent à réunir autour de leurs auspices exclusifs un panel crédible et représentatif de la diversité syrienne pour un processus politique qui débouchera sur des élections et surtout sur le maintien de l’unité syrienne même dans l’hypothèse d’une structure étatique fédérale. Mais à Paris, au lieu de s’insérer dans cette approche pragmatique, on persiste à criminaliser Vladimir Poutine, à parler d’Assad comme du bourreau unique de son peuple, à minorer le soutien populaire au régime de Damas pour accréditer l’idée qu’on pourrait, de l’extérieur, imposer un casting représentatif… qui pourtant a sombré sans équivoque dans le discrédit et en est lui-même réduit à proposer «de parler avec la Russie» pour ne pas quitter tout à fait la scène. Et la guerre continue.

Quelles suites peut-on imaginer pour le régime de Bachar al-Assad?

Assad n’est ni le (seul) problème, ni la solution. Cette polarisation sémantique elle aussi est hautement contreproductive. C’est un atout dans une négociation globale que chaque puissance intervenante essaie de valoriser au mieux. Si la reconquête militaire se poursuit à son avantage, il pourra sans doute négocier des conditions de sortie honorables pour lui et ses proches au terme d’un processus politique institutionnel et électoral auquel lui – ou d’autres de ses proches, membres éminents du régime – devront d’une façon ou d’une autre participer.

Quel est le jeu de la Turquie alors que le pays poursuit au Nord de la Syrie son opération «Bouclier de l’Euphrate»?

Lire la suite sur : Le Figaro Vox, Alexis Feertchak,

Source: https://www.les-crises.fr/caroline-galacteros-la-bataille-dalep-ou-la-deroute-de-la-diplomatie-occidentale-en-syrie/


Miscellanées du Jeudi (Delamarche, Sapir, Béchade, ScienceEtonnante, DataGueule)

Thursday 15 December 2016 at 01:15

I. Olivier Delamarche

Un grand classique : La minute de Delamarche : “Plus ça va mal, mieux ça va” – 12/12

La minute de Delamarche : “Plus ça va mal, mieux ça va” – 12/12

Olivier Delamarche VS Emmanuel Lechypre (1/2): Après le Brexit, l’élection de Trump et la démission de Renzi comment expliquer le sursaut des marchés ? – 12/12

Olivier Delamarche VS Emmanuel Lechypre (2/2): Bilan de la situation économique aux Etats-Unis avant la prise de fonction de Donald Trump – 12/12

II. Philippe Béchade

Philippe Béchade VS Frédéric Rollin (1/2): Le rebond économique européen est-il un phénomène de flux ou une tendance solide ? – 07/12

Philippe Béchade VS Frédéric Rollin (2/2): Quels sont les thématiques à privilégier pour optimiser la croissance économique ? – 07/12

III. Jacques Sapir

Jacques Sapir VS Alexandre Baradez (1/2): Donald Trump et les banques italiennes représentent-ils une dynamique pour les marchés ? – 13/12

Jacques Sapir VS Alexandre Baradez (2/2): Quels sont les indicateurs d’opportunités pour les marchés en 2017 ? – 13/12

IV. ScienceEtonnante

Les théorèmes d’incomplétude de Gödel — Science étonnante #37

V. DataGueule

Neutralité, j’écris ton nom #DATAGUEULE 23


 

Petite sélection de dessins drôles – et/ou de pure propagande…

 

Images sous Copyright des auteurs. N’hésitez pas à consulter régulièrement leurs sites, comme les excellents Patrick Chappatte, Ali Dilem, Tartrais, Martin Vidberg, Grémi.

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Source: http://www.les-crises.fr/miscellanees-du-jeudi-delamarche-sapir-bechade-scienceetonnante-datagueule-3/


[Y-en-a-marre] Appel à témoins syriens

Wednesday 14 December 2016 at 03:00

Bon, comme on a largement dépassé le niveau acceptable en termes de propagande de guerre, je lance un appel afin de disposer de témoignages de Syriens (d’Alep ce serait encore mieux), de tous bords pour croiser les visions divergentes, qui seront publiés sur le blog afin de ne plus subir le filtre des médias, et de mieux comprendre la situation sur place. L’idée est bien de trouver des Syriens ou des gens directement en contact avec des Syriens en Syrie… (je tente, on verra bien…)

Je serais aussi preneur d’un volontaire pour m’aider à coordonner ce dossier et à synthétiser les témoignages (capacité rédactionnelles bienvenues)

Contactez-moi ici

Merci d’avance ! 🙂

Source: http://www.les-crises.fr/y-en-a-marre-appel-a-temoins-syriens/


ALEP. Comme à Grozny, la stratégie russe est simple : c’est la destruction totale

Wednesday 14 December 2016 at 02:40

Pour l’Histoire, une master class “Propagande de guerre”…

Rappel du principe n° 1 : rester très prudent tant qu’on ne vous aura pas montré des preuves convaincantes des accusations avancées.

Source : Le Nouvel Obs, Renaud Février, 13-12-2016

Alep en passe de tomber, les témoins dénoncent des massacres

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La fin dans l’horreur ? Alors qu’Alep est sur le point de tomber totalement aux mains du régime, après quatre semaines d’une offensive dévastatrice contre les rebelles, le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon s’est alarmé des informations y faisant état d’atrocités récentes contre des civils.

Des propos qui diffèrent largement des images officielles de la télévision d’Etat, montrant des scènes de liesse à Alep. Sur ces images, on voit des gens crier “Allah, Syrie et Bachar” et brandir des portraits de Bachar al-Assad et des drapeaux syriens. Il s’agirait en réalité de scènes filmées du côté ouest d’Alep, aux mains du régime. Une zone où des tirs de célébration ont été entendus par des journalistes de l’AFP.

Massacres de civils

A l’est de la ville, la situation serait autrement plus atroce. De nombreux témoins ont ainsi fait part de massacres de civils, notamment à l’arme blanche.

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OB : la source d’information du XXIe siècle : TWITTER !!!! 100 % crédible

“Les forces du régime sont en train d’exécuter par balles des civils dans le quartier de Ferdous dans les secteurs assiégés d’Alep”, affirme auprès de RFI un autre habitant d’Alep, militant de l’opposition à Bachar al-Assad.

“Parmi ces civils, il y a des femmes et des enfants. Les civils sont pris au piège. Ils subissent les bombardements et sont dans le viseur des tireurs embusqués. Ils sont en train de commettre un génocide. Ils tirent sur tout ce qui bouge et ne font aucune distinction entre un adulte et un enfant.

OB : Si “le témoin” le dit…

Des familles s’entassent dans les rues de ce qu’il reste encore des quartiers d’Alep-Est contrôlés par l’opposition. Et il y a aussi des dizaines de tirs d’obus. Les aviations russe et syrienne sont omniprésentes au-dessus de nos têtes… C’est la fin ici dans la zone assiégée.”

D’autres témoignages font également état de civils brûlés vifs.

OB : bizarre, aucun empalement ?

L’ONU affirme de son côté que les forces syriennes pro-gouvernementales ont tué au moins 82 civils, dont des femmes et des enfants, dans des quartiers d’Alep-Est.

Lors d’une conférence de presse à Genève, le porte-parole du Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme, Rupert Colville, a indiqué que ces victimes, parmi lesquelles figuraient 11 femmes et 13 enfants, avaient été tuées “probablement au cours des dernières 48 heures” dans quatre différents quartiers d’Alep.

OB : je rappelle

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Mais enfin ce n’est pas parce qu’on ne sait rien qu’on va se taire…

Des adieux déchirants

Les derniers messages des témoins présents sur place, notamment la jeune Bana, ressemblent à de déchirants adieux.

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“La bataille d’Alep touche à sa fin”, a affirmé à l’AFP Rami Abdel Rahmane, directeur de l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH). De leur ancien bastion d’Alep-Est qu’ils contrôlaient depuis 2012, les insurgés ne tiendraient plus que deux principaux quartiers, Soukkari et Al-Machad, en plus d’une poignée de petits secteurs.

Dans le quartier d’Al-Machad, toujours sous contrôle rebelle, des témoins ont affirmé à l’AFP que de nombreux civils s’entassaient dans un même secteur faute d’abris. Des femmes et des enfants dorment dans la rue adossés à leurs valises. Les gens ont faim et sont à la recherche de pain, selon ces témoins.

Renaud Février

Source : Le Nouvel Obs, Renaud Février, 13-12-2016

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La propagande en chef du Monde – BHL inside ?

Alep, tombeau du droit international, de l’ONU, du minimum de décence et d’humanité

OB : C’est tout ?

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Editorial. Bachar Al-Assad, la Russie et l’Iran sont les grands vainqueurs de la bataille d’Alep. Détruite, la ville risque d’être l’objet d’une sordide épuration politico-confessionnelle.

Editorial du « Monde ».

L’ordre poutino-assadien règne à Alep. Le principal fief de la rébellion était, mardi 13 décembre, en passe de tomber sous les coups de boutoir des avions russes et syriens, le déluge d’obus de l’armée ainsi que les assauts des multiples milices chiites – des Libanais du Hezbollah aux Afghans en passant par les Irakiens – encadrées par des officiers iraniens et russes. Jamais l’armée syrienne n’aurait pu, seule, venir à bout des insurgés d’Alep, qui ont ­contrôlé la moitié orientale de la ville pendant plus de quatre années.

OB : Sérieusement ? Ils veulent nous faire croire que des “rebelles” arrivent à repousser l’armée de leur pays sans aide extérieure ?

Cette victoire n’est pas seulement celle, incontestable, de Vladimir Poutine, elle est celle de la République islamique d’Iran, qui poursuit une politique d’implantation dans le monde arabe lourde de conséquences et de tensions à venir.

OB alors que l’Arabie Saoudite = Paix et Dmocratie

Bachar Al-Assad est l’autre grand vainqueur d’Alep. Nul n’imaginait, il y a un an et demi seulement, qu’il puisse reprendre l’initiative sur le terrain militaire. Nul n’imaginait même, cet été, alors que le siège du réduit insurgé débutait, que le sort d’Alep serait scellé en moins de six mois. Mais de quelle victoire s’agit-il ?

Une ville dévastée

Si Moscou et Téhéran se moquent d’établir leur férule sur un champ de ruines, le régime, lui, récupère une ville exsangue. Ce qui fut, il n’y a pas si longtemps, la capitale économique de la Syrie n’est plus qu’un cimetière dévasté et déserté. Les quartiers ouest, régulièrement bombardés par les ­rebelles, restent quasi intacts, mais la zone industrielle d’Alep l’industrieuse, pillée par la rébellion, n’est plus – tout comme les vieux souks, brûlés dans les combats.

Les faubourgs populaires sont vides et l’on se demande qui va reconstruire Alep, tant le régime est plus soucieux de chasser la majorité sunnite, suspecte de sympathie pour les rebelles, que de convier les réfugiés à revenir au pays. Alep risque de subir le sort d’Homs, dont les quartiers détruits restent désertés et où l’on incite des ré­fugiés afghans chiites venus d’Iran à venir s’installer pour prendre la place des ­Syriens qui ont fui la guerre. La chute d’Alep, qui ne s’est accompagnée d’aucun plan de protection des civils, va être suivie d’une épu­ration politico-confessionnelle du type de celles observées dans les années 1990 en ex-Yougoslavie. Déjà, on parle de camps de regroupement pour les femmes et les enfants, et de disparitions en masse des hommes de moins de 40 ans. Terrible réminiscence.

Les Occidentaux en spectateurs effarés

Mais alors que l’enjeu de sécurité – sans même parler de morale – est aussi grand qu’en ex-Yougoslavie pour les Occidentaux, ceux-ci sont restés, cette fois-ci, spectateurs effarés du drame.

Sérieusement, il faudrait qu’ils lisent leur journal…

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“Spectateur” donc… – les armes livrées ne tuant jamais de civils, on est bien d’accord…

Alep aura été l’un des tombeaux du droit international, de l’ONU, du minimum de décence et d’humanité. La grande majorité des habitants d’Alep-Est ont vécu (et péri) sous les bombes, dans les privations et à la merci des exactions de la rébellion, plutôt que de subir la torture et la dictature du régime Assad. C’est dire ce qui attend les survivants et l’ampleur du rejet du régime syrien dans une bonne partie de la population.

Tout comme la chute de Srebrenica a été un tournant dans la guerre de Yougoslavie, la dernière ignominie qui a fini par réveiller la communauté internationale, celle d’Alep marquera un tournant aussi. Mais il n’y a rien de bon à en attendre. Et ceux qui jugent utile de s’en accommoder risquent de subir pendant longtemps les conséquences de l’ordre ignominieux qui vient de triompher à Alep.

Source : Le Monde, 13/12/2016

Moi, ils me font de la peine ces gens là…

Tout comme les lecteurs, qui vivent au pays de Peter Pan dans leur tête…

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ALEP. Comme à Grozny, la stratégie russe est simple : c’est la destruction totale

Source : Le Nouvel Obs, Jean-Baptiste Naudet, 13-12-2016

Dans la Vieille ville d'Alep, le 8 décembre 2016. (GEORGE OURFALIAN/AFP)

Dans la Vieille ville d’Alep, le 8 décembre 2016. (GEORGE OURFALIAN/AFP)

À quelques “détails” près (les Russes appellent cela des “variants”, comme aux échecs), la stratégie militaire de Moscou à Alep et en Syrie en général découle de la doctrine militaire soviétique qui plonge elle même ses racines dans le premier grand conflit moderne : la première guerre mondiale.

Pour faire simple, comme à Verdun puis à Stalingrad ou à Berlin, on écrase d’abord l’adversaire, – quelque soit le prix humain -, sous une pluie de bombes et d’obus, sous des “orages d’acier” superbement décrits par l’écrivain allemand Ernst Jünger, avant de lancer l’infanterie à l’assaut terrestre pour le “nettoyage” final.

Certes, après avoir réduit durant la guerre de Tchétchénie Grozny en ruines à l’artillerie et l’aviation par ces bombardements massifs et aveugles dans les années 1990, en Syrie, 20 ans plus tard, les Russes font mine de mener une guerre 2.0, “high tech”, un conflit du 21e siècle. Moscou a déployé quelque 36 avions-bombardiers et une vingtaine d’hélicoptères d’attaque, parfois de dernière génération, qui effectueraient, en moyenne, une quarantaine de sorties par jour pour un coût de quelque 4 millions de dollars par jour. La Russie a aussi envoyé des conseillers militaires sur le terrain.

OB : Ce n’est pas au Vietnam ou en Irak qu’on aura vu ça…

De bonnes vieilles bombes soviétiques

Certains experts s’émerveillent. Ils soulignent que le conflit syrien montre à quel point la modernisation à marche forcée de l’armée russe, entreprise par Vladimir Poutine, est un succès. Ils en veulent notamment pour preuve les tirs de missiles de croisière “Kaliber” (à 1,2 million de dollars pièce), lancés sur les rebelles en Syrie depuis la flotte russe de la Mer Caspienne (le jour de l’anniversaire de Poutine). Mais ils oublient de préciser qu’il semble que la plupart de ces missiles aient manqué leurs cibles, quatre d’entre eux atterrissant même en… Iran !

Même si la Russie se vante de mener en Syrie une guerre de haute précision, techniquement au moins équivalente à une campagne américaine, dans la réalité très peu d’armes de haute valeur sont utilisées. Imitant les Etats-Unis, la Russie a diffusé des images vidéos et satellites de ses frappes aériennes soi-disant “chirurgicales”, mené une campagne sur Twitter et Facebook.

Mais si l’on excepte les frappes de missiles de croisière, la plupart des projectiles lâchés en Syrie par les Russes sont de bonnes vieilles bombes soviétiques, non-guidées, dont Moscou possède d’immenses stocks. A part pour les photos de propagande diffusées dans la presse, la Russie ne disposerait que de très peu de bombes guidées au laser ou par satellite (système Glonass, le GPS russe), selon des sources militaires russes. Et, selon ces mêmes sources, beaucoup de ces bombes “intelligentes” seraient de plus défectueuses.

Bombardement massif et indiscriminé

A Moscou même, le Centre d’analyse de stratégie et de tactiques, un think thank russe, a lui critiqué ouvertement la Russie pour son échec “étrange et inacceptable” concernant le développement des bombes guidées au laser et des missiles air-sol de précision ainsi que les systèmes de guidage.

De fait, la stratégie russe repose plus sur l’usage de la terreur globale, la destruction totale par le bombardement massif et indiscriminé que sur l’élimination ciblée de l’ennemi. Bien entendu, à Alep aujourd’hui comme à Grozny hier, cette stratégie aveugle entraîne de fortes pertes civiles, qui laissent le Kremlin relativement indifférent. Comme vient de le dire benoîtement le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, au sujet de ces morts innocents : “C’est la guerre”. Accusée de crimes de guerre, voire de crimes contre l’humanité,  la Russie se sent forte de son impunité. Non seulement elle n’a pas signé le Statut de Rome de la Cour pénale internationale, mais elle est en mesure de bloquer toute saisine de cette Cour par son droit de veto au Conseil de sécurité de l’ONU.

Cependant pour contrer les protestations, calmer l’indignation des Occidentaux face aux massacres commis à Alep et ailleurs en SyrieMoscou fait parfois la concession d’accorder un cessez-le-feu. En y ajoutant un marché de dupe. Après avoir acculé la population civile et les combattants dans un réduit, la Russie propose, outre un cessez-le-feu, l’ouverture de corridors humanitaires pour évacuer la population civile.

Quant aux combattants, ils sont invités soit à rendre les armes, soit à être évacuer vers un autre territoire rebelle. Cette variante à l’écrasement total a un double avantage : non seulement elle fait cesser les accusations de massacres mais elle permet de s’emparer du terrain en évitant les lourdes pertes causée par une ultime résistance désespérée.

Jean-Baptiste Naudet

Source : Le Nouvel Obs, Jean-Baptiste Naudet, 13-12-2016

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Rappel :

Le bilan était jusqu’à présent d’au moins 413 civils tués à Alep-Est depuis le début de l’offensive du régime le 15 novembre, selon l’OSDH.

Les insurgés répliquent en envoyant des tirs de roquettes vers les quartiers gouvernementaux, où au moins 139 civils ont péri depuis le début de l’opération.
Pour comparer :
La Normandie a été une des régions françaises les plus durement éprouvées par la Seconde Guerre mondiale. CaenSaint-LôLe Havre, sont des champs de ruinesn. 3. De nombreux villages ont été rasés. L’âpreté et la durée des combats, l’utilisation massive des bombardements aériens par les Alliés pour déloger les troupes allemandes de leurs positions retranchées et couper les voies de communication vont faire de nombreuses victimes civiles. Le bilan, estimé à plus de 50 000 victimes civiles normandes, dont 20 000 dans le Calvados, 9 890 en Seine-Maritime, 14 800 dans la Manche, 4 200 dans l’Orne et un peu moins de 3 000 dans l’Eure15, est revu à la baisse à la suite d’un recensement précis réalisé dans les années 1990 qui aboutit au chiffre de 20 000 victimes, dont 8 000 dans le Calvados, 4 850 en Seine-Maritime, 4 000 dans la Manche, 2 200 dans l’Orne et 900 dans l’Eure16. Des centaines de milliers de sans-abri ne seront pas relogés avant plusieurs années et la majorité des infrastructures est détruite. Henri Amouroux dans son ouvrage La Grande histoire des Français sous l’Occupation, apporte sa vision sur les séquelles de la bataille de Normandie17 :
« Pour beaucoup de Français, aujourd’hui, les morts de la Libération ont péri dans les maquis, dans les prisons allemandes, dans les camps, dans les rang de la 2e D.B. ou dans ceux de l’armée de De Lattre. Les Français, ceux de Normandie surtout, longtemps sous le feu, lorsqu’ils n’étaient pas pris entre deux feux, n’occupent qu’une modeste place dans l’histoire de la Seconde Guerre mondiale. Leurs souffrances et les horreurs des camps, ont été effacées par les joies de la Libération. Et l’image de la grasse, de la riante Normandie, l’a toujours emporté sur la réalité de la Normandie assassinée. »

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Alep, Fillon… Ce qu’il faut retenir du discours de Cazeneuve

Source : Le Nouvel Obs, 13-12-2016

Le Premier ministre Bernard Cazeneuve, lors de son discours de politique générale, à l'Assemblée, le 13 décembre. (PATRICK KOVARIK / AFP)

Le Premier ministre Bernard Cazeneuve, lors de son discours de politique générale, à l’Assemblée, le 13 décembre. (PATRICK KOVARIK / AFP)

Dans un discours de politique générale offensif, le nouveau Premier ministre a défendu pied à pied le bilan du quinquennat. Et dénoncé le programme libéral du candidat de la droite François Fillon.

Les “massacres” d’Alep

Le Premier ministre a commencé par dénoncer les “innombrables atrocités” et les “massacres” commis par le régime syrien contre des civils à Alep “avec l’appui” de la Russie. Et menacé :

“Ceux qui les ont perpétrés auront à rendre compte, devant la communauté internationale, des crimes dont ils sont les auteurs.”

“Ces atrocités, qui peuvent être constitutives de crimes de guerre, voire de crimes contre l’humanité, sont accomplies avec un cynisme et une cruauté inouïs”, a ensuite fustigé le nouveau Premier ministre.

OB : SÉ-RI-EU-SE-MENT ?

“Jamais nous n’accepterons, au nom d’un prétendu réalisme, de nous allier aujourd’hui avec les responsables du martyre d’Alep.”

Façon à peine voilée de pointer le candidat de la droite François Fillon, favorable à un rapprochement avec Moscou sur le dossier syrien.

cch

Source : Le Nouvel Obs, 13-12-2016

Bref, encore une déchéance diplomatique, qui entraine la France de “Puissance moyenne” vers “Puissance ridicule et négligeable”…

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Tout en finesse :
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Source: http://www.les-crises.fr/alep-comme-a-grozny-la-strategie-russe-est-simple/


PHOTOS. Bachar al-Assad écrase Alep dans le sang

Wednesday 14 December 2016 at 02:30

[Édité] L’Obs sort une série de Photos sur Alep : de la bonne vieille propagande. (Un grand classique. Je repense du coup à cette présentation des bombardements de 1944 par la Propagandastaffel – sans comparer évidemment L’Obs avec elle…)

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Enfin, à la différence près qu’ils sont vraiment mauvais…

Source : Le Nouvel Obs, 13-12-2016

Et ce dès la première photo, avec un titre tout en finesse :

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Mais pas de bol, on voit la réaction de joie de la femme à pieds…

Bref, loupé coco, ça rappelle ça ! :

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La 2e :

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C’est l’enfer dans les zones rebelles ? Ces gens se rendent donc en zone tenue par le gouvernement…

La 3 :

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ah, les “massacres” “selon l’ONU”.

Bon, l’ONU n’a pas de preuve :

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Mais bon, s’il y a des corps de femmes et d’enfants, ce sont forcément les forces de leur gouvernement qui les ont tués volontairement, cela ne peut être 1/ ni des victimes collatérales de bombardements 2/ ni des otages massacrés par les djihadistes, hein…

Passons à la 7e :

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Important de citer le Ministre sans distance, ça sert à ça un chien de garde…

La 11e (mais il faut arriver jusque là) :

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Un “Waffen SS de Bachar” qui aide une civile – oh, ça alors, blessée par un sniper rebelle alors qu’elle fuyait”.

Ah la 12e, pour les courageux :

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Certains “journalistes” sont quand même pitoyables, non ?

Voir les autres photos ici donc, sans grand intérêt…

Source : Le Nouvel Obs, 13-12-2016

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Bien sûr, le média répondra qu’il a bien montré qu’il y avait aussi de la joie sur place, mais enfin, 95 % des lecteurs n’auront vu que le titre ou le début du diaporama…

Et n’auront donc pas vu ça – qui existe aussi, même si cela fait partie de la propagande du gouvernement syrien (mais n’ayant aucun moyen de vérifier, je ne sais quelle propagande est la plus proche de la vérité, donc je reste prudent…)

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Source: http://www.les-crises.fr/photos-bachar-al-assad-ecrase-alep-dans-le-sang/