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L’Euro, raison délirante, par Jacques Sapir

Sunday 19 July 2015 at 00:54

Les différentes révélations sur les conditions dans lesquelles a été arraché l’accord, et il vaut mieux parler de diktat entre la Grèce et ses créanciers illustrent bien ce que l’on pouvait en penser à chaud. Cet accord est un véritable désastre pour l’ensemble de ses signataires, et pour la Grèce en premier lieu. La longue interview donnée le mercredi 14 juillet dans la nuit par Alexis Tsipras à la télévision d’Etat ERT le confirme[1]. Il avoue d’ailleurs que cet accord est un « mauvais accord ». L’analyse qui en est faite sur son blog par l’ex-Ministre des finances, M. Yannis Varoufakis va dans le même sens[2]. De plus, le Fonds Monétaire International a rendu publique une note d’analyse, qui avait été communiquée à TOUTES les parties en présence dès le 6 juillet et qui montre de manière irréfutable que cet accord n’est pas viable[3]. Dès lors se dévoile une autre face du drame qui s’est déroulé dans la nuit du 12 au 13 : tout ceci ne sert à rien. Un autre accord devra être trouvé rapidement, et la perspective d’une expulsion de la Grèce hors de la zone Euro reprend force[4]. Le Ministre des finances allemand, M. Schäuble l’a lui-même reconnu, ainsi que l’ancien gouverneur de la Banque Centrale de Belgique[5]. Cela rend les proclamations de succès de notre Président a faites à Bruxelles le matin du 13 particulièrement dérisoires. Le vote qui s’est déroulé au Parlement français l’est tout autant. On demande aux députés de se prononcer sur un accord que l’on sait inapplicable. Les députés du PCF, d’abord enclin à voter oui, n’est-ce pas Pierre Laurent ? pour des raisons alimentaires, se sont ainsi ressaisis et devraient voter « non ». Le drame ici se marie à l’absurde.

L’Euro avant la Grèce, l’Euro avant la France

Il faut cependant lire en détail la déclaration de François Hollande qu’il a faite le 13 juillet au matin ; mais pour cela, il faut avoir le cœur bien accroché. Remarquons, d’abord, qu’il ne parle pas de la Grèce, mais uniquement de la zone Euro. Cela montre bien quelles étaient ses priorités : « L’objectif était de faire en sorte que la zone euro puisse être préservée dans son intégrité, dans son unité, dans sa solidarité»[6]. On constate ainsi que les premiers mots réservés à la substance de ce texte ne font nullement mention des souffrances, des efforts et des espoirs du peuple grec. Non, la chose qui importe au premier chef, c’est l’intégrité de la zone Euro. Tout est dit dans ces lignes, et en particulier la préférence pour une construction bureaucratique, et que de nombreux économistes jugent non viable, sur la volonté et la vie des peuples. Ceci est corroboré par le troisième paragraphe de ce texte : « Ce que j’ai voulu, c’était plus que l’intérêt de la Grèce, c’était l’intérêt de l’Europe. Et c’était aussi l’intérêt de la France. Parce que l’intérêt de la France ne se dissocie pas de l’intérêt de l’Europe »[7]. L’ordre des priorités est ainsi établi : c’est l’Europe, puis la France et enfin la Grèce. Mais, ceci repose sur un mensonge, ou plus précisément un double mensonge : celui qui assimile la zone Euro à l’Union européenne, et celui qui assimile, ensuite, l’Union européenne à l’Europe. Les deux sont parfaitement scandaleux. La Zone Euro n’est nullement l’Union européenne. Des pays appartenant à l’Union européenne ne font nullement partie de la zone Euro. C’est le cas de la Grande-Bretagne, de la Suède, de la Pologne ou de la Hongrie. De plus, l’Union européenne n’englobe nullement l’Europe. Que ce soit la Suisse, la Norvège, ou encore la Serbie dans les Balkans, le Belarus, la Russie ou l’Ukraine, tous ces pays font partie de l’Europe, comme réalité géographique mais aussi culturelle, et ce sans faire partie de l’UE. Veut-on faire croire que Munch, l’auteur du « Cri », ou que des artistes comme Dostoïevski, Pouchkine ou Tolstoï ne sont pas européens ? Oublie-t-on que l’Union européenne est une alliance politique et économique de certains pays d’Europe ? Vouloir la faire passer pour l’Europe toute entière est un mensonge. Le fait que celui-ci soit proféré par la plus haute autorité de l’Etat ne retire rien à l’affaire. Au contraire, il l’aggrave. Il établit en dogme, mais sans pour autant en faire une vérité, ce qui se révèle un mensonge.

Ce mensonge, il le répète bien plus bas dans ce texte, en particulier quand il affirme : « La Grèce est un pays ami qui a voulu entrer dans l’Union européenne après des années de dictature ». En fait, et la date d’adhésion le montre bien, c’est aux Communautés Economiques Européennes, autrement dit au « Marché Commun » que la Grèce a adhéré après l’épisode de la dictature des colonels. Elle ne pouvait adhérer en 1981 à l’UE alors que cette dernière ne date que de 1992 et l’Acte unique européen de 1986. François Hollande bouleverse donc l’histoire et ne tient guère compte de la chronologie. Mais, là encore, il y a une logique dans le mensonge : celle de prétendre que l’UE, projet titanesque, projet inouï, a existé avant même que de naître. Si ce n’est pas de l’aveuglement idéologique on ne sait pas ce que c’est.

Euro über älles

On peut, alors, voir les conséquences de ce mensonge. Une autre citation de cette déclaration du Président Hollande est à cet égard des plus instructives. « L’objectif, c’était que l’Europe puisse être à la hauteur du défi qui lui était lancé, être capable de régler une crise qui depuis plusieurs années minait la zone euro. L’objectif était aussi de donner un espoir à la Grèce après tant d’années de souffrance, d’austérité – même si la Grèce n’en a pas terminé et qu’elle devra encore faire des efforts…[8] » Le mensonge ici en devient pathétique. Non seulement cet accord n’a pas été « à la hauteur du défi », tout simplement parce que rien n’a été réglé. On le voit bien dans les positions prises par le FMI les 14 et 15 juillet. Mais en plus cet accord ne redonne aucun espoir au peuple grec. Au contraire, ce dernier vit comme une terrible humiliation les clauses politiques de cet accord, qui imposent désormais l’aval des institutions européennes sur les lois qui seront appelées à être votées par le parlement grec. Le quatrième paragraphe est lui aussi ravageurs quant aux prétentions de notre Président : « La France a un rôle particulier à jouer : faire en sorte que ce processus, cette construction qui se sont noués au lendemain de la guerre puisse se poursuivre avec, bien sûr, des épreuves, des défis, mais en même temps toujours avec la volonté d’incarner une force, celle de la zone euro, une zone monétaire qui doit permettre la stabilité et la croissance. Il n’y a pas de stabilité sans croissance, il n’y a pas de croissance sans stabilité [9]». Retenons le mélange des genres, qui n’est certes pas accidentel. On présente la zone Euro comme venant dans la continuité du Plan Marshall et de la Communauté Economique Européenne (le « Marché Commun »). Ceci constitue une erreur flagrante, une distorsion étonnante de la vérité historique. Mais, l’affirmation sur laquelle se conclut cette citation, en associant croissance et stabilité, constitue à nouveau un impudent mensonge. Car, la zone Euro a entraîné une chute de la croissance pour les pays membres de l’Euro, et s’est accompagnée de fluctuations extrêmement importantes. Ceci est établi dans de nombreux ouvrages[10], et dans le livre que j’avais écrit en 2012 en particulier[11]. De fait, la zone Euro n’a jamais été un facteur de stabilité ni un facteur de croissance pour les pays membres.

La raison délirante d’une nouvelle religion

Mais cette idée de l’Euro a tout emporté dans l’esprit de notre Président et sous la plume de ses conseillers. Quand il revient sur ce thème dans sa déclaration, c’est pour faire cette citation : « Si la Grèce était sortie de la zone euro, qu’aurait-on dit ? Que la zone euro n’était pas capable d’assurer son intégrité, sa solidarité. Qu’aurait-on dit des Grecs ? Qu’ils n’étaient pas capables de prendre leurs responsabilités. Qu’aurait-on dit de la France, de l’Allemagne,  qui ont vocation à donner cette impulsion ? Que nous n’aurions pas été au rendez-vous. La zone euro aurait reculé alors que l’Europe doit avancer et porter un projet qui puisse protéger les peuples – car l’euro protège les pays qui sont partie prenante de cette zone monétaire. Qu’aurait-on dit sur cette dislocation de cette grande idée ?[12] ». En fait, tout est dit. Tant la croyance mystique en un Euro « protecteur » des peuples que celle qui assimile l’Euro à l’Europe. La raison, l’intelligence, le sens de la mesure, ont été balayé par une idée fixe qui tourne au délire, mais toujours mue par la même logique.

Cette raison délirante explique pourquoi et comment on peut travestir en accord librement négocié ce qui n’a été que le viol de la souveraineté de la Grèce. Un viol en réunion, perpétré par l’Allemagne, mais aussi par l’Eurogroupe et son Président M. Dijsselbloem, par la Commission européenne avec Jean-Claude Juncker. Et si la France n’y a pas participé, elle a verrouillé la porte du local où s’est tenu ce crime et elle a poussé le bâillon dans la gorge de la victime. La phrase prononcée et écrite par François Hollande prend alors un tour sinistre : « Mais aujourd’hui, même si cela a été long, je pense que ça a été pour l’Europe, une bonne nuit et un bon jour ». Car, nous savons aujourd’hui que cette torture aura été infligée pour rien. L’accord signé le 13 juillet au matin se défait désormais d’heure en heure. La perspective d’une sortie de la Grèce hors de la zone Euro est à nouveau à l’ordre du jour.

On peut commettre un crime en politique, mais s’en vanter alors que le résultat est des plus incertain n’est pas le signe d’une grande intelligence. C’est, tout au plus, le produit d’un aveuglement profond, d’un fanatisme idéologique, d’une raison délirante qui sont appelés à être sanctionnés aux prochaines élections.

[1] http://www.newgreektv.com/index.php/greece/item/16414-prime-minister-alexis-tsipras-interview-in-english-translation

[2] Varoufakis Y., « On the Euro Summit’s Statement on Greece: First thoughts » , note postée le 14 juillet 2015, http://yanisvaroufakis.eu/2015/07/14/on-the-euro-summits-statement-on-greece-first-thoughts/

[3] IMF, AN UPDATE OF IMF STAFF’S PRELIMINARY PUBLIC DEBT SUSTAINABILITY ANALYSIS, IMF Country Report No. 15/186,14 juillet 2015, Washington DC.

[4] http://www.telegraph.co.uk/finance/economics/11739985/IMF-stuns-Europe-with-call-for-massive-Greek-debt-relief.html

[5] http://trends.levif.be/economie/politique-economique/luc-coene-je -me-demande-si-un-grexit-n-aurait-pas-ete-mieux/article-normal-405469.html

[6] Conférence de Presse du Président François Hollande du 13 juillet 2015, texte provenant du site http://www.elysee.fr/declarations/article/conference-de-presse-a-l-issue-du-sommet-de-la-zone-euro-2/

[7] Conférence de Presse du Président François Hollande du 13 juillet 2015, op.cit..

[8] Conférence de Presse du Président François Hollande du 13 juillet 2015, op.cit..

[9] Conférence de Presse du Président François Hollande du 13 juillet 2015, op.cit..

[10] Voir Bibow, J., et A. Terzi (eds.), Euroland and the World Economy—Global Player or Global Drag? Londres, Palgrave, 2007.

[11] Sapir J., Faut-il sortir de l’Euro ?, Le Seuil, Paris, 2012

[12] Conférence de Presse du Président François Hollande du 13 juillet 2015, op.cit..

Source : Jacques Sapir, pour son blog RussEurope, le 15 juillet 2015.

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Leçons de la crise grecque sur l’Euro

PAR  · 16 JUILLET 2015

Le drame que vit la Grèce nous aura au moins appris deux choses : le lien qui existe aujourd’hui entre l’Euro et l’austérité et l’attachement d’une partie de la gauche à l’Euro, un attachement qui la conduit, maintenant de plus en plus rapidement, à sa perte. La première de ces choses permet de comprendre pourquoi les autorités de la zone Euro se sont montrées à ce point inflexibles. Le second nous explique pourquoi Alexis Tsipras s’est laissé poser la tête sur le billot et n’a pas choisi de rompre quand il le pouvait, c’est à dire dans la nuit du 5 au 6 juillet, après la victoire du « Non » au référendum.

L’Euro, c’est l’austérité

L’Euro est lié à l’austérité de par la logique même de la monnaie unique. Celle-ci met en concurrence des pays aux dotations en facteurs de production (que ces derniers soient matériels ou humains avec le niveau d’éducation) très différents. Pour rétablir leur compétitivité face à des pays mieux pourvus, les pays qui sont les moins bien pourvus doivent donc dégager une épargne supérieure (en pourcentage) à celle des pays les mieux pourvus. Ceci entraîne un déplacement de la consommation vers l’épargne. Comme, dans une monnaie unique, toute différence de taux d’inflation se traduit immédiatement par une perte de compétitivité, les pays les moins bien pourvus ne peuvent compter sur l’inflation comme instrument de financement de cette épargne. On perçoit alors la nature profondément austéritaire de l’Euro.

Cette nature est renforcée par le fait que le taux d’inflation d’un pays ne dépend pas que de sa politique monétaire mais est déterminé, aussi, par la structure de son économie. Un pays ayant ainsi une population dynamique aura naturellement un taux d’inflation supérieur à un pays avec une population stagnante ou décroissante. De même, le taux d’inflation a un impact important sur la création des entreprises : ces créations, et les innovations qu’elles peuvent entraîner, engendrent des mouvements de prix relatifs (le prix d’un bien ou d’un service exprimé en d’autres biens ou d’autres services) qui impliquent un certain taux d’inflation. Dès lors, l’imposition d’un taux d’inflation unifié sur des économies aux structures très différentes implique que pour certain pays la croissance sera largement inférieure à ce qu’elle pourrait être. C’est ce que l’on appelle dans la littérature économique le problème de l’output gap ou écart de production.

Enfin, politiquement, l’Euro introduit un très fort biais en faveur des politiques dites d’austérité car il conduit à la substitution d’un gouvernement où la décision est reine par un gouvernement déterminé par des règles comptables. Ces règles peuvent être internalisées par le personnel politique, ce qui est de plus en plus le cas en France, ou elles peuvent être imposées par la force comme c’est aujourd’hui le cas en Grèce.

Ainsi, il peut y avoir de l’austérité sans l’Euro mais l’Euro implique nécessairement l’austérité. C’est désormais clair pour une large majorité d’européens, qui vont être de plus en plus dégoûté par la monnaie unique. Un article publié dans le Financial Times le 13 juillet soulignait cet aspect[1].

Les raisons d’un attachement irrationnel de la « gauche »

Mais, face à ce constat, on est alors confronté aux positions d’une partie de la « gauche » qui continue de défendre, envers et contre tous, l’Euro. On l’a vu en France où le P« S », y compris les soi-disant « frondeurs », a soutenu le diktat du 13 juillet, et où même le PCF, par la bouche de Pierre Laurent, à failli le soutenir avant que de changer d’avis et de finir de voter « non » au Parlement. Il y a, il faut le reconnaître, un attachement qui semble irrationnel à l’Euro, et qui a transformé une partie de la « gauche » en bras séculier pour l’application de l’austérité[2]. Ambrose Evans-Pritchard, qui se qualifie lui-même de « libéral dans la tradition de Burke » va ainsi jusqu’à écrire : « Par un retournement du sort, la Gauche est devenue ce qui met en œuvre une structure économique qui a conduit à des niveaux de chômage qui semblaient impensables pour un gouvernement démocratique d’après-guerre avec sa propre monnaie et ses instruments de souveraineté »[3]. La lettre de démission du SPD de Yascha Mounk, une universitaire allemande, publiée dans The Nation, illustre bien ce mouvement particulièrement puissant en Allemagne et le trouble qu’il engendre[4].

Cet attachement concerne aussi une partie de ce que l’on appelle la « gauche radicale ». C’est cet attachement qui a conduit Alexis Tsipras à poser sa tête sur le billot. Le politologue Stathis Kouvelakis a cherché à analyser ce phénomène[5]. Sans vouloir engager un débat il est possible de voir plusieurs raisons dans cet attachement irrationnel et malsain à l’Euro.

  • La raison la plus bénigne est une sous-estimation du rôle de la monnaie dans le fonctionnement d’une économie capitaliste moderne. Si la monnaie ne peut exister sans d’autres institutions, et en cela il est clair qu’elle n’est pas la seule institution de l’économie, la manière dont elle est gérée a une influence considérable sur les autres institutions. Cela s’appelle tout simplement la dialectique.
  • Une vision dévoyée de « l’internationalisme » qui prétend qu’au nom d’intérêts communs (qui existent assurément) les peuples seraient Cette vision nie en réalité la notion d’internationalisme qui précise bien que le commun est entre les Nations mais ne se substitue pas à elles. Cette vision dévoyée prétend ainsi que le Libre-Echange est la forme actuelle de « l’internationalisme ». On comprend alors comment elle arrive à constituer l’Euro en fétiche, sans s’interroger sur le fait que les « unions monétaires » sont en réalité assez rares aujourd’hui dans le monde. Toute interrogation sur cette réalité forcerait ceux qui défendent l’Euro-fétiche de revenir sur terre et d’en envisager l’ensemble des coûts et pertes qu’il fait supporter aux économies de la zone.
  • Une idéologie de remplacement pour cette « gauche » qui se dit réaliste, et que l’on appelle la « deuxième gauche ». L’Euro est venu se substituer à la perspective du changement de société qui avait été défendu en 1981. Ayant abandonnée toute idée de changement social, ayant même substitué le « sociétal » au social, cette « gauche » dite réaliste s’est trouvée une idéologie de remplacement dans la construction européenne qu’elle a alors identifiée rapidement à l’Euro. C’est pourquoi toute remise en cause de l’Euro lui apparaît comme une remise en cause de cette dite construction européenne et doit être combattue avec la plus féroce énergie (et la plus grande mauvaise foi) et ce contre toutes les évidences. On a eu un exemple de ce type de comportement avec les déclarations faites par le Président de la république et par le Premier ministre depuis le 13 juillet.

Ces raisons n’épuisent pas le sujet. On dira, à juste titre, que nombre des économistes qui conseillent la « gauche » dite de gouvernement viennent des banques (ou des compagnies d’assurances) et sont donc directement intéressés au maintien de l’Euro. Mais, les raisons d’ordre symbolique et politique l’emportent largement. La conséquence de cela est que la question de l’Euro sera le grand débat des mois à venir. C’est autour de ce clivage que l’on verra se réunir la véritable gauche, celle qui entend rompre avec les logiques des politiques d’austérité et donc de l’Euro et ceux qui s’enfoncerons toujours plus dans une logique de soumission conduisant à l’acceptation totale de ces logiques austéritaires.

[1] W. Munchau, « Greece’s brutal creditors have demolished the eurozone project »,Financial Times, 13/07/2015.

[2] Ambrose Evans-Pritchard, « EMU brutality in Greece has destroyed the trust of Europe’s Left », The Telegraph, 15 juillet 2015,http://www.telegraph.co.uk/finance/comment/ambroseevans_pritchard/EMU-brutality-in-Greece-has-destroyed-the-trust-of-Europes-Left.html

[3] Ambrose Evans-Pritchard, « EMU brutality in Greece has destroyed the trust of Europe’s Left », op.cit., « By a twist of fate, the Left has let itself become the enforcer of an economic structure that has led to levels of unemployment once unthinkable for a post-war social democratic government with its own currency and sovereign instruments ».

[4] http://www.thenation.com/article/germanys-social-democrats-are-colluding-in-greeces-destruction-and-im-leaving-the-party/

[5] Sebastian Budgen et Stathis Kouvelakis, « Greece: The Struggle Continues », 15 juillet 2015, https://www.jacobinmag.com/2015/07/tsipras-varoufakis-kouvelakis-syriza-euro-debt/

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Crises

PAR  · 18 JUILLET 2015

 La crise grecque, dont on pressent qu’elle est loin d’être achevée, aura eu pour une de ses premières conséquences d’avoir exposé la véritable nature de la zone Euro et d’avoir permis au débat sur l’Euro lui-même de revenir au premier plan.

Le diktat pour rien

Il est en effet désormais clair que l’accord extorqué à la Grèce lors de la réunion de l’Eurogroupe et de Conseil européen dans la tragique nuit du 12 au 13 juillet n’a rien réglé. Non seulement le soi-disant « accord » se révèle d’heure en heure inadapté et inapte à traiter le fond du problème, mais on se rend compte que cet accord n’apportera aucun répit[1]. En effet, si lundi 20 juillet les banques grecques vont à nouveau ouvrir leurs portes, les opérations qu’elles feront seront extrêmement limitées. Les retraits de la population ne pourront toujours pas excéder 420 euros par semaine, même si cette somme pourra être retirée en une fois. Les opérations des entreprises grecques resteront toujours très limitées. En fait, cette situation de pénurie de liquidités qui a été organisée par la Banque Centrale Européenne porte un coup fatal à l’économie grecque. Le pourcentage des prêts dits « non-performants » a très fortement augmenté depuis le 26 juin dernier. Les besoins en financement des banques grecques sont passés de 7 à 10 milliards d’euros fin juin à 25-28 milliards au 15 juillet et pourraient atteindre la somme de 35 milliards vers le milieu de la semaine prochaine. En fait, le système bancaire grec a étédélibérément détruit par les pressions exercées par la Banque Centrale Européenne à des fins essentiellement politiques. Les montants qu’il faudra accorder à la Grèce simplement pour que le pays ne sombre pas dans un chaos total s’il devait rester dans la zone Euro ne sont plus désormais de 82 à 86 milliards d’euros comme estimé le 13 juillet mais plus probablement de l’ordre de 120 milliards d’euros. La dette de la Grèce n’est aujourd’hui plus « soutenable » et l’accord n’a rien fait pour en assurer la soutenabilité[2]. Si Mme Merkel, M. J-C Juncker et M. Dijsselbloem sont les « vainqueurs » d’Alexis Tsipras, ils sont en train de comprendre ce que signifie l’expression de « victoire à la Pyrrhus ».

Le coût politique de cette crise

Mais, le coût principal ne sera pas économique. Il est en réalité politique[3]. Des voix de plus en plus nombreuses s’élèvent pour la dire[4]. En fait, les conditions dans lesquelles les termes de ce véritable diktat ont été imposés a fait exploser la prétention de l’Union européenne d’être un espace de coopération et de solidarité, dénué de conflits. La zone Euro s’est révélée n’être qu’un instrument de domination voulu par l’Allemagne avec l’acquiescement de la France. L’Allemagne va d’ailleurs très vite comprendre le prix politique réel de son apparente victoire. Elle a fait disparaître en quelques jours tout le capital de sympathie relative, et en tous cas de respectabilité, qu’elle avait acquis en plusieurs dizaines d’années. Il est donc désormais très probable que l’on va assister à un aiguisement des conflits au sein tant de l’Eurogroupe (la Zone Euro) que de l’Union européenne. Il est clair que les dirigeant allemands sont désormais devant l’alternative suivante : soit ils acceptent la transformation de la zone Euro en une Union de transfert, ce qu’ils ont toujours refusé depuis 1999, et ce qu’ils ne peuvent accepter d’un strict point de vue comptable, soit ils organisent la sortie de la Grèce de la zone Euro, mais dans des conditions qui entraîneront bien vite l’implosion de l’ensemble de cette zone. C’est pourquoi ils tentent désespérément de trouver une troisième voie, l’instauration d’un système à deux monnaies en Grèce pour prétendre que celle-ci fait toujours partie nominalement de la zone Euro. Mais, les systèmes bi-monétaires, quand le pays qui les subit n’a plus le contrôle de sa Banque Centrale, se révèlent extrêmement instables.

Le débat sur la viabilité de l’Euro

De plus, quelles que soient les différentes tentatives pour résoudre cette crise grecque, il est clair qu’elle ouvre de manière particulièrement violente le débat sur la viabilité de l’Euro. Il est très significatif que l’ancien économiste en chef de la BCE pose ouvertement ce problème[5]. Ici encore, les voix se multiplient. Il est donc clair que ce débat, longtemps supprimé et réprimé, est désormais en train d’éclater. Les arguments d’autorité qui sont souvent avancés, et en particulier en France, ne pourront plus convaincre. L’ouverture d’un véritable débat sur les coûts tant économiques que politiques de l’Euro est le signe évident de sa décomposition. Bien entendu, les facteurs de blocage restent important, ne serait-ce que parce qu’un tel débat remet en cause la légitimité d’une grande partie de la classe politique en France. Mais, cette classe politique désormais ne peut plus mettre son véto sur le débat lui-même et elle devra, dans les semaines qui viennent, faire face à une montée de critiques. C’est le début de la fin. Il n’y a vraisemblablement plus que notre Président, M. François Hollande, pour vouloir l’ignorer.

[1] Galbraith J., « Greece, Europe, and the United States », Harper’s Magazine, 16 juillet 2015, http://harpers.org/blog/2015/07/greece-europe-and-the-united-states/

[2] Barro J., « The I.M.F. Is Telling Europe the Euro Doesn’t Work », The New York Times, 14 juillet 2015, http://www.nytimes.com/2015/07/15/upshot/the-imf-is-telling-europe-the-euro-doesnt-work.html?_r=1&abt=0002&abg=0

[3] Comme le constate D. Tusk. Voir P. Spiegel « Donald Tusk interview: the annotated transcript », Financial Times, 16 juillet 2015,http://blogs.ft.com/brusselsblog/2015/07/16/donald-tusk-interview-the-annotated-transcript/

[4] Le Point, « DSK fait encore la leçon », 18 juillet 2015,http://www.lepoint.fr/economie/grece-dsk-fait-encore-la-lecon-18-07-2015-1949756_28.php

[5] Interview d’Otmar Issing dans Corriere della Sera, 16 juillet 2015,http://www.corriere.it/economia/15_luglio_16/crisi-greca-l-economista-issing-inutile-illudersi-meglio-fuori-euro-0b802768-2b7d-11e5-a01d-bba7d75a97f7.shtml?refresh_ce-cp

 Source

Source: http://www.les-crises.fr/leuro-raison-delirante-par-jacques-sapir/


Revue de presse internationale du 19/07/2015

Sunday 19 July 2015 at 00:01

Autour de la crise grecque, mais pas que, qui (pro)pose beaucoup de perspectives et de questions variées sur l’Europe, ou la question des poids et mesures ne lassent pas de surprendre. A noter un article traduit (du philosophe et sociologue allemand Habermas) dans la rubrique Réflexion. Merci à nos contributeurs et bonne lecture.

Source: http://www.les-crises.fr/revue-de-presse-internationale-du-19072015/


Tsipras parle aux Grecs : “J’assume un texte auquel je ne crois pas”

Saturday 18 July 2015 at 01:01

“J’assume un texte auquel je ne crois pas” : je dirais qu’on a ici toute la quintessence du socialisme (pardon, focialisme)…

Il manque un peu des fois, le général, non ?

Je suis assez fasciné par un tel manque d’ambition, cette espèce de pulsion de mort liée à cette soif d’immobilisme… C’est vrai que cela a été dur, mais plus qu’avoir signé l’accord, les réactions de Tsipras après le 13 juillet (et les révélations de Varoufakis) ont été particulièrement décevantes… L’euro ou la survie, il a choisi…

Je me rappelle une fois de Marie-France Garaud, me disant : “mais regardez que fait le renard pris au piège ? Il se ronge la patte, car il pense qu’il vaut mieux vivre libre sur 3 pattes…” C’ets bien résumé.

Alexis Tsipras s’exprime à la veille du vote crucial au Parlement grec sur l’accord, très mal accueilli par une partie de son parti de gauche radicale Syriza.

Le Premier ministre grec lors de son interview télévisée le 14 juillet 2015. (ANDREA BONETTI / PRIME MINISTER OFFICE / AFP)

Le Premier ministre grec lors de son interview télévisée le 14 juillet 2015. (ANDREA BONETTI / PRIME MINISTER OFFICE / AFP)

Il n’y adhère pas, mais il fallait le faire. Le Premier ministre grec Alexis Tsipras a reconnu mardi 14 juillet au soir que l’accord avec les créanciers pour un troisième plan d’aide financière était un texte auquel “il ne croit pas”, mais qu’il “a signé pour éviter le désastre au pays”.

Alexis Tsipras s’exprime à la veille du vote crucial au Parlement grec sur cet accord annoncé lundi à Bruxelles et qui est très mal accueilli par une partie de son parti de gauche radicale Syriza.

Voici ce qu’il faut retenir de l’interview du Premier ministre grec.

# “J’assume mes responsabilités”

“J’assume mes responsabilités pour toute erreur que j’ai pu commettre, j’assume la responsabilité pour un texte auquel je ne crois pas mais je le signe pour éviter tout désastre au pays”, déclare Alexis Tsipras lors d’une interview à la télévision publique grecque ERT.

“Quand un bateau est en difficulté, le pire pour le capitaine est de l’abandonner”, martèle-t-il en excluant des élections anticipées car “il n’a pas l’intention d’échapper à ses responsabilités”.

# “Discussions idéologique”

Alexis Tsipras explique par ailleurs “vouloir faire tout ce qu’il peut pour garantir l’unité du parti”.

“Ce n’est pas le moment pour des discussions idéologiques” mais de s’assurer de l’accord avec la zone euro.

Il a loué son partenaire de la coalition gouvernementale, Panos Kammenos, dirigeant du petit parti souverainiste Grecs Indépendants, qui l’a toujours soutenu malgré leurs différences idéologiques.

“Je suis sûr que certains se seraient réjouis si ce gouvernement était une parenthèse [politique]“, déclare Alexis Tsipras. “C’est une grande responsabilité de ne pas plier”.

# “Une mauvaise nuit pour l’Europe”

Le Premier ministre grec laisse entendre que les banques, fermées depuis le 29 juin, allaient le rester encore un bon moment :

“L’ouverture des banques dépend de l’accord final qui n’aura pas lieu avant un mois”, dit-il, pour ne pas que les Grecs risquent d’aller chercher tout leur argent. Mais il espére que la BCE augmente l’ELA, l’aide d’urgence aux banques, donc “il y aura la possibilité de retirer plus”.

Il estime que la nuit de l’accord, celle de dimanche à lundi, “a été une mauvaise nuit pour l’Europe”, marquée par “une pression sur un peuple qui s’était exprimé lors du référendum”. “La position des Européens était dure et vindicative”..

Alexis Tsipras se réjouit néanmoins du plan estimé à un montant entre 82 et 86 milliards d’euros de prêts sur trois ans que la Grèce peut obtenir si elle remplit les conditions imposées, et de l’engagement des créanciers de commencer à discuter de la dette grecque cette année.

“C’est une combinaison qui doit faire éviter le Grexit et renforcer les investissement en Grèce”, espère-t-il.

# Les cercles conservateurs

Le Premier ministre s’en est pris aux cercles conservateurs en Europe et au ministre allemand des Finances Wolfgang Schäuble en faveur “d’un plan B” pour la Grèce, c’est-à-dire la sortie du pays de l’euro.

“En aucun cas je n’aurais accepté ce plan” élaboré depuis mars, assure Alexis Tsipras. Il révéle qu’il a demandé “une étude sur les conséquences d’un ‘Grexit’” mais quand il l’a lu, il a jugé qu’il ne constituait pas “une solution alternative” pour la Grèce.

Il a estimé que le risque du Grexit existait toujours tant que l’accord avec la zone euro n’a pas été finalisé.

Interrogé sur la démission de l’ex-ministre des Finances Yanis Varoufakis, Alexis Tsipras l’a qualifié de “très bon économiste” mais pas forcement “un bon homme politique”.

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OB : RAPPEL : attention, en 2015, “homme politique” =”émasculé”.

Je n’ai longtemps pas trop su quoi penser de ce type là ; hélas, il a fallu que se déroule l’Histoire pour y voir plus clair…

En tous cas, il est évident que le vrai “homme politique”, c’est Varoufakis… L’Homme politique, c’est celui qui écrit l’Histoire, parfois à raisons, parfois à tort ; Tsipras (dont les réactions post-accord montrent bien la nature) restera un petit laquais à qui cette seconde citation de Marie-France Garaud va à ravir : “Je croyais qu’il [Chirac] était du marbre dont on fait les statues. En réalité il est de la faïence dont on fait les bidets.”

Le pouvoir corrompt tout.

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Les 10 “Varoufakisseries” à retenir

Source : L’Obs, le 15 juillet 2015.

Source: http://www.les-crises.fr/tsipras-parle-aux-grecs-jassume-un-texte-auquel-je-ne-crois-pas/


Revue de presse du 18/07/2015

Saturday 18 July 2015 at 00:01

Une bonne tranche de Grèce, de petits arrangements entre amis du Sénat à l’Eurogroupe, mais aussi entre ennemis ailleurs, les affaires franco-russes, le Vénézuela et l’Arménie. Bonne lecture et merci à ceux qui permettent à cette revue d’exister chaque semaine.

Source: http://www.les-crises.fr/revue-de-presse-du-18072015/


[AutoDéfense Intellectuelle] L’art d’avoir toujours raison, d’après Schopenhauer

Friday 17 July 2015 at 00:01

Petit cadeau aujourd’hui, pour nous changer !

Nous avons réalisé une synthèse du fameux livre L’art d’avoir toujours raison, d’Arthur Schopenhauer, paru en 1830 (en version intégrale ici par exemple).

Nous avons essayer d’illustrer au mieux sa pensée par quelques exemples modernes – vous vous laisserez ainsi moins prendre par ces tactiques souvent manipulatrices…

Bonne lecture !

P.S. Vous pouvez téléchargez le document en pdf ici 

Source: http://www.les-crises.fr/l-art-d-avoir-toujours-raison-d-apres-schopenhauer/


Faillite : pendant que la Grèce lutte, Porto Rico sombre

Thursday 16 July 2015 at 00:42

L’île de Porto Rico ne peut pas rembourser ses 72 milliards de dollars de dettes.

Le gouverneur du territoire autonome américain de Porto Rico a reconnu dimanche que l’île ne pourrait pas rembourser ses 72 milliards de dollars de dettes accumulées. Récit d’une longue descente aux enfers qui rappelle le cas grec.

C’est un territoire qui croule sous les dettes, est empêtré dans un cercle vicieux d’austérité et de récession et dont la majorité de la population est au chômage. Bienvenue… à Porto Rico, qui vit une situation qui a le goût de la crise grecque, l’odeur de la crise grecque, mais n’est pas la Grèce.

Là où Athènes tente encore d’éviter une faillite, ce territoire des États-Unis vient de jeter l’éponge. Le gouverneur de cette île des grandes Antilles, Alejandro García Padilla, a reconnu que son territoire ne pourrait pas rembourser ses créanciers lors d’un entretien au “New York Times”, dimanche 28 juin. Porto Rico doit maintenant trouver un accord avec ses créanciers concernant les 72 milliards de dollars (64 milliards d’euros) qu’il leur doit.

Spirale infernale

“Nous sommes tombés dans une spirale infernale”, a-t-il déclaré au quotidien de la côte Est des États-Unis. Ce territoire autonome tente de sortir d’une récession quasi-permanente depuis 10 ans. L’absence de croissance réduit ses rentrées fiscales, oblige Porto Rico à emprunter toujours plus d’argent sur les marchés pour se financer, ce qui a fait exploser la dette publique (qui atteint 100 % du PNB, le Produit national brut). Conséquence : plus personne ne veut prêter des fonds, sauf à des taux d’intérêt exorbitants, et les caisses du Porto Rico se sont vidées.

Mais on ne tombe pas dans une spirale infernale comme Obélix dans une marmite de potion magique par accident quand on est petit. “Il est coutumier de dire que les problèmes proviennent de la fin de la provision fiscale américaine 936 pour les entreprises du continent [États-Unis] qui s’installeraient sur l’île”, peut-on lire dans une analyse de la situation de Porto Rico rédigée par plusieurs membres passés et présents du FMI, à la demande des autorités locales. Oncle Sam se serait donc créé sa propre version de la Grèce en ne prolongeant pas, en 2006, une incitation fiscale qui avait fait de l’île un paradis pour des entreprises de divers secteurs de pointe. “Il y a eu un exode massif d’entreprises, notamment du secteur pharmaceutique, qui a favorisé la récession”, souligne le “Wall Street Journal”.

Cette clause n’était, pourtant, pas le seul ver dans la pomme portoricaine, assurent les experts du FMI. L’activité a en effet commencé à décliner dès 2004 et cet accident réglementaire a servi de révélateur de problèmes plus profonds. Il y a d’abord eu une crise de l’immobilier, puis la crise financière de 2007 qui a durement frappé le “continent”, principal partenaire commercial de l’île. La reprise n’a ensuite pas été au rendez-vous à Porto Rico car, d’après la note de synthèse, son marché du travail protège davantage les salariés que dans le reste des États-Unis, ce qui a dissuadé des entreprises de revenir s’installer sur l’île et d’autres d’embaucher. Le tout a entraîné une crise bancaire et du crédit.

Pas bon pour l’Américain moyen

C’est donc un tableau très noir que dressent ces économistes du FMI. Ils ajoutent, en outre, que l’austérité imposée par les autorités pour tenter de réduire le déficit et la dette a “été contre-productive”. Les Grecs seront sûrement ravis d’apprendre que de l’autre côté de l’Atlantique, des experts du FMI peuvent estimer que la rigueur en période de récession ne fait qu’aggraver les choses…

Le statut particulier de ce territoire rajoute aux problèmes de l’île. Porto Rico ne peut, en effet, pas demander à être placé sous la protection de la loi américaine sur les faillites comme ont pu le faire Detroit et d’autres villes américaines. Ce texte permet, en effet, d’encadrer la procédure de restructuration des dettes. Mais Porto Rico va devoir se débrouiller comme un territoire autonome.

Le seul atout de l’île est que cette faillite n’est pas bonne pour l’Américain moyen, comme le souligne la BBC. Si dans le cas grec, la plupart des créances sont entre les mains d’importantes institutions financières, la situation est très différente à Porto Rico car les dettes sont, essentiellement, entre les mains de fonds de pension. C’est donc de l’argent de salariés et de retraités du “continent”, et ceux-ci ont un poids politique certain.

Source : Sébastien Seibt, pour France 24, le 30 juin 2015.

Source: http://www.les-crises.fr/faillite-pendant-que-la-grece-lutte-porto-rico-sombre/


Miscellanées du jeudi (Delamarche, Sapir, Béchade)

Thursday 16 July 2015 at 00:01

I. Olivier Delamarche

Un grand classique : La minute de Delamarche : Grèce, l’accord unanime symbole de l’incompétence des dirigeants européens

Les points sur les “i” : Olivier Delamarche et Benaouda Abdeddaïm: L’avenir grec sera-t-il enfin fixé avec ce nouvel accord ? – 13/07

II. Philippe Béchade

Bilan Hebdo: Jean-Louis Cussac et Stéphane Ceaux-Dutheil – 10/07

III. Jacques Sapir

Jacques Sapir VS Pierre Barral (1/2): Les accords sur la Grèce et sur le nucléaire iranien impactent-ils les marchés ? – 14/07

Jacques Sapir VS Pierre Barral (2/2): Grèce: Alexis Tsipras va-t-il réussir à faire valider l’accord ? – 14/07


Images sous Copyright des auteurs. N’hésitez pas à consulter régulièrement leurs sites, comme les excellents Patrick Chappatte, Ali Dilem, Tartrais, Martin Vidberg, Grémi.

Source: http://www.les-crises.fr/miscellanees-du-jeudi-delamarche-sapir-bechade/


Exclusif : la Grèce a besoin de l’allégement des dettes bien au-delà des plans de l’Union Européenne – le rapport de Secret du FMI

Wednesday 15 July 2015 at 03:26

Le sujet grec n’a pas fini de ressurgir dans les mois et années à venir…

Exclusif : la Grèce a besoin de l’allégement des dettes bien au-delà des plans de l’Union Européenne – le rapport  Secret du FMI – Reuters 14/07/2015

La Grèce aura besoin d’un allégement des dettes beaucoup plus important que ce que les partenaires de la zone Euro se sont préparés à envisager jusqu’à présent, en raison de la dévastation de son économie et de ses banques durant les deux dernières semaines, celons une étude confidentielle menée par le Fonds monétaire international vue par des personnes de Reuters.

L’analyse de la soutenabilité de la dette mise à jour (DSA) a été envoyée aux gouvernements de la zone Euro tard lundi, des heures après qu’Athènes et ses 18 partenaires aient trouvés un accord de principe pour ouvrir des négociations sur un troisième programme de sauvetage, en hausse de 86 milliards d’euros en échange des mesures de rigueur plus dures et des réformes structurelles.

“La détérioration dramatique de la soutenabilité de la dette montre le besoin de l’allégement de celle-ci dans uen ampleur qui va bien au-delà de ce qui a été pris en considération jusqu’à présent – et qui a été proposé par le MES”, d’après le FMI se référant au mécanisme européen de stabilité.

Les pays européens devraient accorder un délai de grâce de 30 ans à la Grèce pour sa dette européenne, y compris sur les nouveaux prêts, et une spectaculaire extension de maturité, ou alors faire des transferts fiscaux annuels conséquents au budget grec, ou encore accepter “des coupes profondément franches” sur leurs prêts à Athènes, selon le rapport.

Il a été répandu par le Ministre Des Finances Allemand Wolfgang Schäuble que quelques membres du gouvernement de Berlin ont pensé que la Grèce aurait fait mieux de prendre “la sortie temporaire” de la zone Euro, plutôt que recevoir un autre sauvetage géant.

La directrice générale du FMI Christine Lagarde, a assisté aux pourparlers de week-end entre les ministres des Finances de la zone Euro et les leaders gouvernementaux qui ont convenu d’une feuille de route pour un nouveau sauvetage. Une source de l’Union Européenne a dit que l’on a donné les nouveaux chiffres de soutenabilité des dettes aux différents ministres des Finances de la zone Euro, ils en ont pris connaissance samedi, avant qu’ils aient conclu lundi l’accord avec Athènes.

L’étude du FMI indique que la fermeture des banques grecques et l’imposition de contrôles des capitaux le 29 juin “imposait un lourd tribu sur le système bancaire et l’économie, menant à une détérioration encore plus significative de la soutenabilité de la dette, par rapport à ce qui a été projeté dans le DSA récemment publié”.

Les membres européens du comité de direction du FMI ont essayé en vain d’arrêter la publication de cette étude précédente du 2 juillet, juste trois jours avant le référendum grec qui a rejeté les termes du sauvetage précédent, d’après des sources proche des discussions qui l’ont dit à Reuters.

Le Premier Ministre grec Alexis Tsipras et son ancien ministre des Finances, Yanis Varoufakis, ont saisi l’étude du FMI comme le faire valoir de leur argument sur le sauvetage proposé, qui était juste d’exiger de l’allégement des dettes.

La dernière étude de FMI dit que la dette grecque atteindrait maintenant un niveau maximal de près de 200% du PIB dans les deux prochaines années, comparée la précédente prévision à hauteur de 177%.

Même d’ici à 2022, la dette s’élèverait toujours à 170% du produit intérieur brut, comparé à une évaluation de 142% publié juste il y a deux semaines.

Des besoins de financement bruts s’élèveraient au-dessus du seuil de 15% de PIB, considéré comme le coffre-fort et continueraient à monter à long terme, d’après l’étude du FMI mise à jour.

De plus, les dernières projections “restent soumises au risque de sous évaluation considérable” signifiant que les pays de la zone Euro devraient probablement fournir des financement encore plus exceptionnels.

Dans la langue technocratique laconique et bureaucratie du FMI, le rapport a noté que peu de pays n’avaient jamais réussi à supporter pendant plusieurs décennies l’excédent budgétaire principal de 3,5% du PIB demandé pour la Grèce. Bien qu’Athènes soit entrée dans un petit excédent primaire l’année dernière, le gouvernement a échoué à résister à la pression politique d’atténuer l’objectif, il est noté dans le rapport.

L’étude du FMI semble aussi défier la supposition faite par quelques officiels européens que la Grèce pourra respecter certains de ses besoins de financement sur les marchés en 2018.

“Emprunter à tout autre taux que AAA provoquera à court terme une dette dynamiquement non soutenable pendant plusieurs décennies supplémentaires” dit-il.

Source : Reuters, 14/07/2015 – Traduction Dizalch pour le site www.les-crises.fr

Source: http://www.les-crises.fr/exclusif-la-grece-a-besoin-de-lallegement-des-dettes-bien-au-dela-des-plans-de-lunion-europeenne-le-rapport-de-secret-du-fmi/


Que le diable les emporte s’ils ne sauvent pas la Grèce, par Helmut Schmidt

Wednesday 15 July 2015 at 00:56

L’ancien chancelier s’élève contre l’euro-hystérie. Jusqu’ici, pas un seul euro n’aurait été versé par l’Allemagne à la Grèce. Au lieu de se mobiliser contre Athènes, les politiciens feraient mieux de brider les marchés financiers.

L’ancien chancelier Helmut Schmidt s’élève contre l’hystérie dans le débat sur l’euro. (photographie : DAPD)
Cher monsieur Schmidt, depuis des mois les médias n’arrêtent pas de parler des turbulences sur les marchés financiers. Mais malgré tout ce que le public peut entendre ou lire, il reste un point où il demeure ignorant : une faillite de la Grèce serait-elle vraiment un désastre pour l’Union européenne ou non ? Pouvez-vous nous éclairer sur ce point ?

Helmut Schmidt : On peut avoir une idée de l’importance économique de l’état grec et de son économie nationale si l’on garde bien à l’esprit que son PIB représente environ 2,5% du PIB de l’Union européenne…

… le pays a approximativement la puissance économique de la Hesse.

Si cet état devenait temporairement insolvable, ce serait un grand malheur pour les Grecs et les Européens, mais pas un malheur présentant un péril existentiel. Cela vaut autant pour les conséquences économiques que politiques d’une telle banqueroute. Les conséquences politiques pourraient même être plus importantes, car cela pourrait donner l’impression que la solidarité européenne est bien plus mal en point qu’on ne l’imaginait ces dernières années. La confiance en la communauté des 27 continuerait à s’amenuiser. Ce coût politique serait trop élevé. C’est pourquoi les états de l’Union européenne doivent aider la Grèce.

Mais le coût politique ne serait-il pas au moins aussi élevé pour tous les gouvernements impliqués s’ils doivent encore et toujours expliquer à leurs citoyens que la Grèce est un puits sans fond ? Après tout, c’est un des devoirs prioritaires des hommes politiques de parer au danger menaçant leur propre pays !

Les Grecs sont la plus vieille nation civilisée d’Europe. Aujourd’hui ils ont besoin d’un plan d’assainissement total qui ne se réduise pas aux seules aides financières. Ce plan n’existe pas encore, il doit encore être élaboré. Par ailleurs, ce serait une erreur grossière que mettre les intérêts nationaux sur un plateau de la balance et ceux de l’Union sur l’autre car les intérêts de l’Union sont en même temps les intérêts nationaux des Allemands, comme certainement ceux des Français, des Néerlandais, des Polonais et de beaucoup d’autres nations européennes.

Mais que faire si les Grecs ne font pas leur devoir ?

Les admonestations, les leçons et les conseils condescendants donnés par d’autres membres de l’Union européenne ont causé une dépression économique en Grèce. C’est pourquoi j’hésite à reprocher aux Grecs le peu d’économies auxquelles ils ont procédé, reproche que d’autres n’hésitent pas à leur faire. Car toute cette épargne forcenée est une des causes de la dépression. Il est en tout cas certain, quelle que soit la façon dont les choses évoluent, que les Grecs vont au devant d’années difficiles.

Ne peut-on pas dire : c’est de votre propre faute ?

Voyez-vous, j’aimerais comparer cela avec la situation de l’Allemagne après la seconde guerre mondiale. Naturellement, les Américains ou les Français auraient pu dire alors : les Allemands sont seuls responsables, laissons-les donc pourrir dans leur situation misérable ! Ils ne l’ont pourtant pas fait. Au lieu de cela, les Américains ont lancé le plan Marshall et les Français nous ont tendu la main en 1950 avec le plan Schuman. Comparé à la situation de l’Allemagne à l’époque et de l’aide qu’étaient prêts à lui fournir d’autres pays qui quelques années auparavant étaient encore en guerre contre elle, le problème grec est une broutille. Que le diable emporte les chefs des gouvernements européens s’ils n’arrivent pas à sauver la Grèce !

Seriez-vous prêt pour cela à une augmentation de la dette de l’Allemagne ?

Je ne pense pas que l’on puisse sauver la Grèce uniquement par des versements. Et d’ailleurs il faut le dire clairement : jusqu’à présent, pas un seul euro des contribuables allemands n’a été viré à la Grèce.

Il y a eu des promesses de garanties.

On s’excite à propos de ce qui pourrait survenir dans l’avenir ; jusqu’à maintenant rien n’a encore été versé. Oui, il s’agit de garanties. Et comme toute quantité monétaire, elles perdront de leur valeur au fil du temps.

Malgré tout il reste une charge très considérable.

Oui, c’est vrai, mais des charges considérables ont aussi existé par le passé. Après tout, l’Allemagne a encore effectué en 2010 les derniers paiements découlant de la convention de Londres de 1952 et les dettes allemandes d’alors remontaient à l’entre-deux-guerres !

Ce dont plus personne ne se souvient.

Mais c’est la réalité.

Partagez-vous la préoccupation de beaucoup d’économistes pour lesquels la dette publique est notre problème fondamental – aussi parce qu’elle incite à la spéculation ?

L’endettement de l’état est un problème parmi d’autres. Mais la liberté d’action sans frein sur les marchés financiers planétaires en est un bien plus vaste.

Mais les spéculateurs ne peuvent faire jouer leur levier que lorsqu’un état s’expose à cause du montant élevé de sa dette.

En 2008, Lehman Brothers a dû déposer son bilan. À ce moment-là, il ne s’agissait pas le moins du monde de dette publique, mais d’un grand nombre d’instituts financiers qui les uns après les autres ont dû être sauvés par leurs états. Les marchés financiers fourmillent d’idiots intelligents, mais borgnes. Celui de leurs yeux qui devrait avoir le bien public en vue est aveugle et de l’autre ils lorgnent leur propre bonification. Ils n’ont pas le sens des responsabilités, et donc il faut les soumettre à une surveillance beaucoup plus stricte. Voilà mon opinion depuis deux décennies et demie.

Mais une surveillance plus stricte des marchés financiers ne résout pas le problème de l’endettement de l’état.

C’est vrai. Mais une régulation stricte résout le problème des réactions psychotiques sur les marchés financiers mondiaux qui comprennent des dizaines de milliers d’agioteurs de devises et de titres. De fait, les comités directeurs des banques ne savent souvent même pas ce que leurs courtiers sont justement en train de faire.

Vous croyez vraiment que l’on puisse brider les marchés financiers ?

On peut les brider. Mais pour cela il faut une volonté ferme, tout au moins une volonté ferme de ces gouvernements qui se sont associés pour la monnaie commune européenne.

Percevez-vous une telle volonté ?

A l’heure actuelle, non, hélas. Mais il n’est pas inimaginable qu’elle voie le jour. Et il serait bon qu’elle voie le jour.

En ce moment, nombre d’Allemands craignent pour leur épargne. Pouvez-vous comprendre cela ?

S’il y a des Allemands qui le craignent, c’est qu’on leur a fait peur. Par exemple par les gros titres du Spiegel ou du journal Bild. Le journalisme allemand n’a pas changé, hélas. Il est vrai que la crise bancaire de l’année 2008 a été commentée avec une retenue raisonnable. Mais c’est le passé. Maintenant, tous misent sur la peur – même dans la Süddeutsche Zeitung j’ai lu que nous serions confrontés à une crise de l’euro. Mais ce n’est pas vrai. Nous sommes confrontés à une crise des institutions européennes.

Pour vous, craindre une réforme monétaire serait donc avoir la berlue ?

Ce sont vraiment des balivernes.

A part l’euro, vous avez vécu deux de ces réformes, l’introduction du rentenmark en 1923 et l’introduction du deutsche mark en 1948.

Dans les deux cas, une inflation mirobolante a précédé ces réformes et l’endettement de l’état allemand était devenu astronomique. Nous n’avons aujourd’hui ni l’un ni l’autre. Ce n’est pas l’Allemagne qui est surendettée, ni la France, ni même l’Union européenne dans son ensemble, mais c’est la Grèce, somme toute assez petite. Peut-être aussi le Portugal plus petit encore.

L’Italie, quand même plus grande, a aussi une dette imposante.

Quand on parle de dette, il faut toujours regarder qui sont les créanciers. Dans le cas de la Grèce, il y a beaucoup de créanciers étrangers. La Société Générale, la Hypo Real Estate à Munich, ce sont probablement les plus grands des créanciers concernés. Pour ce qui est de l’Italie, il s’agit essentiellement de banques nationales, c’est une autre paire de manches. À cause de cela, on ne peut pas comparer la dette italienne avec la dette grecque. Il faut également avouer que le gouvernement italien n’est certainement pas meilleur que le grec.

Les réformes monétaires dans les années 20 et 40 furent précédées dans les deux cas par une guerre mondiale.

Oui, mais les Allemands auraient eu besoin d’une réforme monétaire même s’ils avaient gagné la guerre. Il faut dire aussi que la deuxième réforme monétaire allemande, l’introduction du deutsche mark, n’était pas une invention d’Allemands, mais essentiellement d’Américains. Elle s’est révélé une aubaine, parce qu’elle s’accompagnait des bienfaits du plan Marshall. Sans ce plan, la réforme aurait pris un tournant moins heureux. Les prix auraient regrimpé tout de suite. Mais puisque les bananes et les oranges arrivaient au pays et puisqu’on pouvait acheter quelque chose qui n’existait pas avant avec la nouvelle monnaie, la réforme est rapidement devenue un succès.

Mais pour la Grèce, elle serait au contraire une catastrophe ?

La Grèce n’a pas besoin d’oranges et de bananes, la Grèce a besoin d’investissements ! Il faut qu’il y ait des entrepreneurs qui prennent le risque d’investir dans le pays. Ils ne le feront que lorsqu’il y aura une politique économique fiable en Grèce. Si j’exige un plan Marshall pour la Grèce, je ne pense pas à l’argent, mais à des projets concrets.

Aviez-vous un attachement sentimental au deutsche mark ?

Non, et plus particulièrement aucun attachement sentimental à la Bundesbank. Il m’a parfois déplu qu’elle ait trop peu pris en compte sa responsabilité envers le développement de l’économie dans son ensemble, à la différence de la Banque centrale américaine. La plupart du temps, la Bundesbank ne se sentait responsable que de la stabilité du pouvoir d’achat du deutsche mark, mais non pas par exemple de la lutte contre le chômage.

Mais beaucoup de citoyens prisaient le deutsche mark.

C’est vrai pour les Ossi [NdT : les anciens citoyens de la RDA]. Les citoyens ouest-allemands n’ont découvert leur estime pour leur monnaie qu’au cours des années 90. Avant, le deutsche mark n’était pas l’objet d’un attachement émotionnel, cela allait sans dire. C’était seulement lorsqu’on raconta aux gens que l’euro était un teuro [NdT : une monnaie inflationniste, traduisible par "chéro"] qu’ils commencèrent à y réfléchir. Dès ce moment-là, quelques-uns se prenaient soudainement d’amour pour le deutsche mark. Beaucoup de ménagères croyaient que tous les prix allaient grimper. C’est vrai qu’une série de produits alimentaires sont devenus plus chers. Mais en somme, pendant les dix années après l’introduction de l’euro, le taux d’inflation était inférieur à celui du deutsche mark durant ses dix dernières années. Les ménagères avaient tort. De fait, Jean-Claude Trichet et la Banque Centrale Européenne ont maintenu l’euro plus stable à l’intérieur et à l’extérieur que n’avaient fait les Américains avec leur dollar ou les Chinois avec leur yuan.

Vous semblez très serein – mais des pays de l’UE sont menacés de faillite et des économistes sérieux mettent en garde contre une récession mondiale !

Oui, il n’est pas dans ma nature d’avoir peur.

Croyez-vous qu’il y aura une récession mondiale ?

Non. Je crois possible une récession mondiale, mais je la crois aussi évitable.

Comment l’éviter ?

Par exemple par un comportement raisonnable des institutions de l’Union européenne. Et par un retour du Parti républicain des États-Unis d’Amérique à la raison économique. Je m’attends à ce que, dans deux années au plus, les Républicains abandonnent leur attitude actuelle. Et une récession mondiale n’est alors pas inévitable.

On pourrait d’ailleurs assister non seulement à une récession mondiale, mais même à une dépression mondiale, si par exemple les gouvernements de quelques grands états commettaient d’importantes sottises. Je ne saurais totalement exclure une telle chose.

Ce n’est pas précisément quelque chose dont on peut se réjouir.

Il faut l’avoir dans ses arrière-pensées, en tant que possibilité très préoccupante mais assez éloignée.

M. Schmidt, vous m’avez une fois révélé que vous aviez placé une toute petite partie de votre patrimoine en actions. En avez-vous vendu pendant cette crise ?

Non, je ne me suis jamais préoccupé de ce que l’on achète ou ce que l’on vend.

Vous avez donc confiance en votre banque ?

Modérément. Mais j’ai confiance en cet homme à la banque. C’est une différence essentielle.

Source : Handelsblatt, le 11/10/2011

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

Source: http://www.les-crises.fr/que-le-diable-les-emporte-sils-ne-sauvent-pas-la-grece-par-helmut-schmidt/


Actu’Ukraine 15/7/2015

Wednesday 15 July 2015 at 00:01

ACTU’UKRAINE DU 6 AU 12 JUILLET 2015

 

Merci à toutes celles et tous ceux qui ont participé à cette Actu’Ukraine !

 

PREMIER  FOCUS DE LA SEMAINE : LES COMBATS ENTRE LA POLICE ET PRAVIY SEKTOR A MUKACHEVO

•  Conflit armé dans une petite ville tranquille de l’Ouest de l’Ukraine : Pravyy Sector frappe à Mukachevo.  Un groupe de 15 à 20 personnes portant les insignes de Praviy Sector ont ouvert le feu sur le complexe sportif  “Antares”  dans la ville de Mukachevo, dans la région frontalière de Transcarpathie (vesti-ukr.com, colonelcassad, fortruss). La région abrite une minorité hongroise de 200 000 personnes pour laquelle la Hongrie avait demandé l autonomie il y a déjà plus d’un an (reuters.com).

EXTRAIT DE L’ACTU’UKRAINE DU 9 JUILLET (les-crises.fr)

• Article de synthèse sur la Transcarpathie. La Transcarpathie pourrait suivre l’exemple de la Crimée et du Donbass. Cette région très isolée et où fonctionnent toujours les relations claniques appartenait à la Tchécoslovaquie avant la seconde guerre mondiale. L’article aborde la carrière de l’homme fort de la région, Victor Baloga sous Yuchtchenko et Yanoukovitch. Les minorités hongarophones et le jeu de Budapest (vz.ru).

Le bilan provisoire serait de deux tués dans les rangs de Praviy Sektor et huit blessés dont 4 pour Praviy Sektor. Selon certains sources, il peut s’agir de règlements de comptes entre Praviy Sector et la mafia locale. Sur son site internet, Pravyy Sector a publié un appel au peuple ukrainien, se positionnant comme défendeur de la justice contre le député de la Rada Suprême, Mikchail Lanio, en l’accusant de trafic de drogue (pravyysektor.info).

 

11 juillet 2015 : Ukraine: Two killed in Right Sector attack as gun battle rages on in Mukachevo   (youtube)

 11 juillet 2015 : Стрілянина в Мукчаеві 2   (youtube)

Pravyy Sector appelle ses activistes à se tenir sur le qui-vive (rt.com), des manifestations sont organisées dans plusieurs villes d’Ukraine dont Kiev et Lvov. A Kiev, une manifestation se tient devant l’administration du président. Praviy Sektor réclame la démission du ministre de l’Intérieur Avakov (sputniknews). De son côté, les ministères de l’Intérieur et de la Justice qualifient l’attaque de Mukachevo d’”acte de terreur” (tass.ru).

 

11 juillet 2015 : Ukraine: Right Sector Mukachevo attack brings supporters to central Kiev   (youtube)

 

 

La ville de Mukachevo est encerclée par la police, actuellement les assaillants sont encerclés et on leur a proposé de se rendre. L’un des quatre civils blessés à Moukachevo est décédé (pravda.com.ua). A 20 h 50 samedi, A. Geraschenko annonçait que la situation était “stabilisée” (lb.ua)

 

• Tentative de décryptage de l’événement. Le décryptage de ces événements n’est pas facile à faire. La ville de Moukatchevo est située à l’ouest de l’Ukraine, mais ses habitants sont assez différents de ceux de Lviv/Lvov dont nous parlons souvent. Moukatchevo se trouve dans l’oblast de Transcarpathie (ou Zacarpathié), qui faisait partie de la Ruthènie au Moyen Age, et de la Tchécoslovaquie avant la seconde guerre mondiale. C’est une ville frontalière de la Slovaquie, de la Hongrie, et de la Roumanie.

Dans cet affrontement, d’un côté, nous avons une vingtaine d’hommes du Secteur Droit, en tenue de camouflage, en possession d’armes à feu, de grenades, et peut-être même de lance-roquette. Le Secteur Droit de Transcarpathie vient de l’organisation paramilitaire créée en 1938 qui s’appelait “Sitch des Carpates”, où le nom Sitch est lié aux Cosaques (chroniques-ukrainiennes.com). Ces hommes ont blessé grièvement le gardien du complexe sportif Antares, ont incendié 2 voitures de policiers, et ont blessé par balle plusieurs personnes. Il y a eu aussi une dispute au restaurant Le Dragon. Le Secteur Droit semble être un coupable idéal, mais ne jugeons pas trop hâtivement.

De l’autre côté, se trouve le député Mikhailo Lano (ou Lanio), propriétaire du restaurant Le Dragon et du complexe sportif Antares. Il est président du club de football local. Il s’est fait élire autrefois en tant que membre du Parti des Régions de Viktor Ianoukovitch. En 2014, il est élu dans la 70e circonscription sous l’étiquette d’un mini parti “Воля народа” (“Volonté Populaire”), attaché au “Front Populaire” du premier ministre Arseni Iatseniouk. Il est membre de plusieurs commissions parlementaires : Ukraine-Allemagne, Ukraine-Israël, Ukraine-Biélorussie, Ukraine-Chine, et enfin, il fait partie de la commission de prévention et de lutte contre la corruption. Pourtant, il traîne une mauvaise réputation (cripo.com.ua). Il aurait été l’associé des frères Baloga. Lano serait à la tête d’un trafic de drogue international, et aurait même des laboratoires de fabrication d’amphétamines. Il serait responsable de l’assassinat du mafieux Ivan Wiener, tué par balles dans sa voiture en 1998. Lano a été arrêté pour cette affaire, puis relâché au bout de 3 mois, grâce au chef de la police Viktor Chepak, qui est un ami des frères Baloga. Ces derniers forment le clan mafieux qui règne sur la Transcarpathie depuis une trentaine d’années. Viktor Baloga fut maire de Moukatchevo en 1998. Lui et son frère Pavlo sont actuellement députés de la Rada (rada.gov.ua), élus en 2014 dans les 69e et 71e circonscription, sans étiquette, mais rattachés au Bloc Porochenko (wikipedia).

Chaque côté accuse l’autre d’être des “bandits” (gazeta.ru), et il est possible que cela soit doublement vrai. Il se pourrait que ce soit une lutte pour le contrôle des trafics transfrontaliers selon un article d’Oukraïnskaïa Pravda (pravda.com.ua) publié dans le cadre des événements qui se sont déroulés à Moukachevo samedi 11 juillet. Selon un député du Bloc Petro Porochenko, Mustapha Nayyem, qui en a parlé sur sa page Facebook (facebook), tous les participants du conflit qui s’est déroulé à Moukatchevo sont parties prenantes dans la contrebande de cigarettes. L’un s’occupait de l’organisation, un autre collectait le tribut payé pour la protection, un troisième assurait cette protection : “A propos de la contrebande dans l’oblast de Zakarpatié. Le produit de base de l’exportation illégale, ce sont les cigarettes. Ils envoient les moins chères en Italie et en Allemagne. Le rendement est faramineux. Par exemple, un fourgon de cigarettes qui sort d’Ukraine et qui va en Italie rapporte 470 000 euros. Net, c’est-à-dire après déduction des pots de vin payés à tous les douaniers concernés. En une semaine, il y a de trois à cinq fourgons qui traversent “les broussailles”. Plus précisément, il pourrait s’agir d’un conflit entre Viktor Baloga et Mikhailo Lano, selon une hypothèse avancée par un média nommé “Обозревателя” (Observateur).

Petro Porochenko prend l’affaire au sérieux et s’oppose au Secteur Droit : “Доручив правоохоронним органам роззброїти і затримати злочинців, які вчинили стрілянину і вбили мирних мешканців Мукачевого.” (“Les organismes d’application de la loi ont été chargés de désarmer et d’arrêter les criminels qui ont commis la fusillade et ont tué des civils de Moukatchevo.”) (gazeta.ru).

Deux pages wikipedia ont déjà été créées sur ces événements, l’une ukrainienne et l’autre russe (la page ukrainienne : wikipedia et la page russe wikipedia) !

 

• Opposition entre Praviy Sektor et le gouvernement. L’affaire se poursuit dimanche. Les hommes armés du Secteur Droit ont apparemment abbandonné leurs véhicules et leurs morts (dnr-news). Ils se sont réfugiés dans un chalet et refusent de se rendre (rt.com). Le bataillon Azov qui est à la fois ultra nationaliste comme Praviy Sektor, mais proche du ministre de l’intérieur Avakov, a proposé sa médiation (sputniknews) et demande la levée de l’immunité de Lano, le député opposant de la région (donbass.ua). Yarosh, le chef des Praviy Sektor, se rend  en personne sur place pour éviter un bain de sang de ses hommes (unian.info). Durant ce temps, des renforts en hommes et blindés de la garde nationale convergent vers la ville pour donner l’assaut (unian.info). Yarosh appelle à poursuivre les manifestations qui se déroulent à présent dans plus de 17 villes (ria.ru, kyivpost) jusqu’à la démission d’Avakov (vz.ru/, radiovesti.ru, euronews.com). Le bilan s’alourdit à 14 victimes : 6 policiers, 3 civils, 3 forces speciales. On ne parle plus de victimes chez les Praviy Sektor (vestiua.com). La seule chose sur laquelle tout le monde est d’accord est que les Praviy sektor n’auraient pas dû utiliser des lances roquettes en pleine ville…

 

Du côté du gouvernement, le procureur général Shokin a créé un groupe de travail conjoint des organes centraux du Procureur général, le Service de sécurité ukrainien (SBU) et le ministère de l’Intérieur (MVD) pour enquêter sur la fusillade à Moukatchevo (112.ua).  Vladimir Groïsmann, président de la Rada, a déclaré dimanche soir que ce qui s’est passé à Moukatchevo est du banditisme pur et simple (112.ua). Mustafa Nayyem, proche de Porochenko, compare Praviy Sektor à Mc Donalds et Starbucks (facebook) ! Et Leshchenko, un autre proche de Porochenko, insinue que l’attaché de presse de Praviy Sektor est Russe (facebook) !

Pendant ce temps, la garde nationale entre dans Mukachevo (kyivpost.com, youtube).

12 juillet 2015 : Военная колонна Нацгвардии Украины въехала в Мукачево!   (https://www.youtube.com/watch?v=MK6SvjdCxOA)

 

• La situation s’envenime rapidement. Dimanche 12 juillet à 17 h 50, “112.ua” révèle que ce sont les hommes de Praviy Sektor  qui ont les premiers fait usage de leurs armes. Ils ont tiré sur un civil, dont ils ont ensuite embarqué le corps dans leur véhicule pour l’emmener ailleurs (112.ua, pravda.com.ua, dnr-news). Dans les vidéos juste en dessous on voit des vehicules de Praviy Sektor avec de vrais militaires, pas du milicien excité qui embarquent un cadavre/homme inconscient nu dans un vehicule (video 3 à 45’57” : youtube). Par la suite le convoi est bloqué et une fusillade commence (video 1 à 9’12” : youtube).

 

12 juillet 2015 : Оперативне відео з подій на базі “Антарес” в Мукачево 11 липня 2015 року  (youtube)

 

12 juillet 2015 : Початок конфлікту в Мукачеві. Відео із камер спостереження  (youtube)

 

12 juillet 2015 : Початок конфлікту в Мукачеві. Камера 2  (youtube)

 

Un des dirigeants de Praviy Sektor déclare que ses militants vont mettre en place des barrages routiers sur les routes partant de Kiev en direction de l’ouest pour empêcher des renforts de Kiev (top.rbc.ru, vestiua.com). De  nombreuses voix donnent leur soutien aux Praviy Sektor, parlant de la mafia locale, qui fait partie de l’opposition/proche de l’ex parti des régions. Geraschenko par exemple, ou bien comme ici Lotsenko, ancien ministre de l’intérieur (real-vin.com). Praviy Sektor déclare que si les forces spéciales de Kiev donnent l’assaut, et que des Praviy Sektor sont tués, cela déclenchera “un processus irréversible” (korrespondent.net). Yarosh lui même donne ordre aux Praviy Sektor retranchés à Mukachevo de “tirer pour tuer” s’ils sont attaqués (sputniknews). De fait cela a déjà commencé. Preuve que la situation est grave, les troupes de Praviy Sektor présentes au Donbass quittent leurs positions (rt.com, sputniknews). Praviy Sektor menace d’envoyer l’ensemble de ses 19 bataillons à Kiev (lb.ua, rt.com) et de les envoyé contre la présidence et le ministère de l’intérieur (fortruss). Des activistes de Praviy Sektor à Marioupol accusent à présent l’ancien député du parti des régions et actuel député de “La volonté du peuple” , MIkhail Lanio, de se préparer à établir une république populaire de transcarpathie (gordonua). Lanio répond qu’il n’est pour rien dans la contrebande de cigarettes qui est l’activité du SBU, des garde-frontières et des douaniers (donc lié au ministère de l’intérieur) (gordonua). Cette contrebande de cigarettes a semble-t-il transformé le conflit entre Yaroch et Avakov en un conflit ouvert (vz.ru).

La Hongrie de son côté renforce ses mesures de sécurité à la frontière avec l’Ukraine (novorossia.today).

Enfin, lundi 13 juillet, Porochenko convoque un conseil de guerre au sujet de Mukachevo (sputniknews). A suivre …

DEUXIÈME FOCUS DE LA SEMAINE : L’UKRAINE S’INVENTE UNE NOUVELLE RÉALITÉ

• La rencontre d’un peuple sans racines historiques propres et de l’extrême russophobie ukrainienne. L’Ukraine vote beaucoup de lois et semble vouloir régler tous ses problèmes avec des lois. Un exemple extrême est donné par le projet de loi 2276a évoqué dans le focus de la semaine dernière. Cette loi appellée “Projet de loi sur  l’interdiction de l’utilisation du nom historique du territoire de  l’Ukraine et de ses mots dérivés comme le nom ou le synonyme de la  Fédération de Russie, l’utilisation de ces noms pour le territoire actuel de la Fédération de Russie ou une partie de celui-ci.” a été déposé le 3 juillet et a passé tous les comités du parlement entre le 8 et le 10 juillet. Elle est donc prête à être votée (projet de loi 2276a : rada.gov.ua, texte de la loi : rada.gov.ua, note explicative : rada.gov.ua/)…

Globalement ce projet de loi vise à interdire l’emploi du mot Russie pour désigner la Russie (rusvesna.su, ukr-online.com, lenta.ru) ! Et prévoit une peine de prison de 12 ans pour les contrevenants (sputniknews, sputniknews)…

Pourquoi une telle loi apparemment absurde ? Il faut savoir tout d’abord que le peuple ukrainien n’a pas de racines historiques profondes qui lui soient propres. La notion de peuple ukrainien date du 19eme siècle et l’Ukraine en tant que pays n’apparait dans l’histoire qu’après la première guerre mondiale. Avant, il y a des tribus slaves éparses longtemps en guerre entre elles, puis la fameuse Rus de Kiev qui fut suivie de 8 siècles de domination polonaise, lituanienne, russe, austro-hongroise et enfin soviétique. Petit problème, la Rus de Kiev fait aussi partie de l’histoire russe en tant que Russie médiévale. Kiev étant à l’époque la capitale de la Russie. Partagée une histoire commune avec la Russie est intolérable pour les nationaliste ukrainiens d’où cette loi qui poursuit plusieurs buts :

 

 

Pour donner une idée du délire de cette loi, prenons un exemple dans l’histoire de France. C’est à peu près comme si l’Allemagne votait une loi pour interdire d’appeler la France par le nom de “France” et d’utiliser “français” ou “Franc” ou un quelconque de ces noms dérivés pour désigner ce qui est français sous prétexte que la capitale de l’empire de Charlemagne était établie à Aix la Chapelle (Aachen), une ville située dans l’Allemagne actuelle…

 

Parlons un peu de cette Rus de Kiev (page wiki anglaise, page wiki française, page wiki russe, page wiki ukrainienne). Elle a existé entre 882 et 1240, date de sa conquête par les hordes mongoles de Genghis Khan. La Rus de Kiev atteint son apogée entre 1020 et 1050 environ et englobait des territoires aujourd’hui situés en Belarus, Estonie,  Letonnie,  Lituanie,  Moldavie,  Pologne, Roumanie,  Russie, Slovaquie et Ukraine.

La Rus de Kiev n’a pas été fondée par des Ukrainiens, ni même par des tribus slaves, mais par des vikings suédois, aussi appelés Varègues (https://fr.wikipedia.org/wiki/Var%C3%A8gue). D’ailleurs, une des étymologies de Rus la plus communément admises est “Rameur” ou “Navigateur”. Ces Vikings ont créé des routes commerciales à partir de la Mer Baltique et sont descendus vers le sud en empruntant les voies navigables dont le Dniepr pour atteindre la Mer Noire et les comptoirs Turcs et Arabes. Ils ont d’abord fondé la ville de Novgorod (Russie), puis se sont implantés à Kiev avant de peu à peu se slaviser et se christianiser.

 

 

Cette loi fait écho à un article de Sputnik News : “Everything Russian Must Be ‘Eradicated’ From Ukraine – RFE Columnist” qui rapporte des propos d’un journaliste vedette de Radio Freedom Europe, Anatolij Streljanyj (sputniknews). Selon Streljanyj : “Ukrainization is not only complete breakaway from Russia, but also  complete withdrawal from Russianness. De-Russianization will become the  synonym of Ukrainization. The former must be eradicated, the latter —  forced into application.”. En somme pour que l’Ukraine existe, elle doit totalement éradiquer tout ce qui est russe sur son territoire. C’est le sens de cette loi et cela porte des noms pas très glorieux : la purification ethnique, culturelle, idéologique accompagnée d’une pincée de négationnisme et d’un bon lavage de cerveau des jeunes générations. On a déjà vu ce que  donnait ce mélange en Allemagne dans les années 1930-1940… Et comme à cette époque, l’Europe ne dit rien…

 

• Les nouvelles patrouilles de police de Kiev. Cela ne s’invente pas. Le 4 juillet, le jour de l’indépendance des USA, l’Ukraine lance officiellement sa nouvelle police très “hollywoodienne”. ce qui frappe dans la communication sur cette police est le côté superficiel et bling bling. Les uniformes font penser à la Californie sans doute pour s’éloigner le plus possible des looks soviétiques précédents. Les voitures sont hybrides et japonaises. Et les policiers et policières ont l’air sorti d’un casting de films américains (kyivpost, peremogi, peremogi). L’idée est sans doute de faire oublier les mines patibulaires des membres des bataillons nationalistes et rendre le pouvoir ukrainien plus “kawai”. Mais, ce n’est qu’une apparence. Petit détail qui peut tuer : cette nouvelle police ukrainienne a le droit de faire feu sans sommation obozrevatel). Cette police n’existe pour l’instant qu’à Kiev et devrait être déployée à Odessa en septembre (unian.info).

 

 

EXTRAIT DE L’ACTU’UKRAINE DU 9 JUILLET (les-crises.fr)

• Nouveau service de police “à l’américaine” à Kiev. Samedi 4 juillet, un nouveau service de police uniquement dédié aux patrouilles a prêté serment sur la place Sainte-Sophie. Une police à l’américaine officiellement créée le jour de l’indépendance des USA… Les patrouilles défileront dans les rues de la capitale (lb.ua). La constitution de cette force entre dans le cadre de la “Loi sur la formation d’une police nationale”, adoptée in extremis le 2 juillet par la Rada suprême (lb.ua, slidesharecdn.com). Il y a encore quelques jours, le 27 juin, Eka Zgouladze, vice ministre de l’Intérieur ukrainien (wikipedia), s’inquiétait que la loi sur la nouvelle police nationale n’était pas encore adoptée par la Rada et que la date symbolique du 4 juillet soit dépassée (gordonua). Cette loi s’applique pour l’instant à Kiev et sera étendue à Odessa et Lviv le 20 Août.

En prime, une interview de la géorgienne Eka Zguladze en charge de cette police.

6 juillet 2015 : Interview de Eka Zguladze : Die Erste (daserste.de)

Cliquer sur l’image pour voir la video :

 

Ou encore ici (youtube via peremogi).

6 juillet 2015 : “Они не боги!”. Згуладзе про прокурора на “Ровері”  (youtube)

 

• L’ancrage idéologique nazi en Ukraine de l’Ouest. Les idées ultra-nationalistes ukrainiennes sont étroitement mêlées aux idéaux nazis de part la logique de pureté raciale et de haine de la Russie qui a conduit aux massacres de Volhynie (les-crises.fr, page wiki française, page wiki anglaise, page wiki polonaise, page wiki ukrainienne) et à l’Alliance avec l’Allemagne de Hitler lors de la seconde guerre mondiale.

Récemment, un ancien combattant de la division SS ukrainienne Galicie est mort. Yevhen Kutsyk était le chef de la Fraternité de la “première division ukrainienne de l’armée nationale ukrainienne”, appellation ukrainienne plus euro-compatible de la division SS Galicie. Il a eu droit à un enterrement avec une garde d’honneur habillée et armée d’uniformes SS et d’armes d’époque (jpgazeta.ru via fortruss et russia-insider, colonelcassad). Et ce sans que personne dans les sphères de l’UE ne trouve rien à redire…

 

Ceci n’est pas un cas isolé. Les enterrements d’anciens combattants ou de dépouilles de SS ukrainiens retrouvées lors de travaux donnent lieu, depuis des années, à de telles cérémonies comme ici en 2013 (youtube).

 

12 aout 2013 : Nazis Glorified in Ukraine: SS uniforms on display at reburial service for Ukrainian WWII veterans  (youtube)

 

Cette glorification sans nuances des combattants SS donnent des réactions d’hostilité en Pologne, là où ces mêmes combattants ukrainiens ont massacré près de 100 000 personnes durant la dernière guerre mondiale. Des monuments érigés en commémoration des combattants de  l’UPA sont vandalisés comme ici fin juin (fortruss). Et déclenche des manifestations hostiles à l’Ukraine en Pologne (novorossia.today)

 

 

11 juillet 2015 : Poland: Anti-Bandera demo remembers UPA massacre of Poles in Volhynia  (youtube)

 

• La colonisation américaine d’Odessa. Saakashvili a annoncé le lundi 6 juillet que “le gouvernement américain paierait les salaires de membres de l’administration régionale d’Odessa et que la police californienne entraînerait la nouvelle force de police de la région… ceci dans le cadre de la lutte contre la corruption”. Saakachvili a fait cette déclaration après avoir rencontré l’ambassadeur US à Kiev (sputniknews, colonelcassad, vz.ru, facebook). De plus, Politnavigator fait état d’une transformation d’Odessa en base militaire de l’OTAN : “Commander of the Ukrainian Navy has confirmed the transformation of Odessa into a NATO base” (politnavigator.net  via colonelcassad)…

Une administration payée par les USA, protégée par une police entrainée par les USA et accueillant une base militaire pour les USA.

 

• Le monde merveilleux de Porochenko. Alors que Gazprom a déjà planifié l’arrêt total du transit du gaz russe par l’Ukraine pour 2018-2019 en créant d’autres gazoducs (Turkish Stream et North Stream 2), Porochenko insiste sur le fait que les accords russo-ukrainiens seront prolongés (tass.ru via russia-insider). Pendant ce temps, tranquille, l’air de rien, l’Allemagne augmente ses achats de gaz russe (sputniknews).

Dans un autre domaine, Porochenko exige que les officiers de l’armée ukrainienne parlent tous anglais d’ici un an (vz.ru).

Enfin Porochenko annonce que la Rada devrait examiner la semaine prochaine la question de la suppression de l’immunité des parlementaires, des juges, des procureurs, etc pourtant garantie par la Constitution (gordonua).

 

• Le monde merveilleux de Saakashvili. Commençons par une synthèse du premier mois de Saakiasvili à Odessa telle que l’a voit le madia nationaliste Gordon (gordonua). Gordon est pro Saakashvili et le qualifie de “dernier espoir de l’Ukraine”. Gordon explique aussi benoîtement que ce sont les Américains qui ont organisé le projet Saakachvili à Odessa (gordonua). Voir à ce sujet le chapitre plus haut “la colonisation américaine d’Odessa”).

 

Pour sa part, un ancien conseiller de Youchtchenko et ancien député géorgien, Irakli Gogava, déballesur Saakachvili  dans une interview au quotidien géorgien “Kviris Palitra” reprise dans Vzgliad (vz.ru). En substance :

Gogava estime encore que Saakashvili restera en Ukraine tant que Porochenko sera Président et qu’il restera “son esclave”. A suivre donc…

Saakashvili étoffe son équipe. Il a embauché l’ancien consul général de Géorgie à Odessa, Teimouraz Nichnianidze et limogé le conseiller et ancien Vice Président de l’Oblast, Mikhail Koutchouk. Il l’a accusé durant sa rencontre avec l’ambassadeur US lundi 6 juillet  d’avoir “volé des centaines de millions” et a chargé le Parquet de suivre l’activité de Koutchouk (vesti.az).

Saakashvili a aussi nommé deux adjoints sur des critères pour le peu étranges. Il a annoncé avec fierté que ces deux personnes n’avaient aucun expérience dans le service public, ce qui, il faut bien le dire, est plutôt un bon point dans un CV en Ukraine, tant le pays est gangréné par la corruption.

Saakashvili a donc choisi comme adjoints, Vladimir Zhmak, un vétéran de la guerre en Afghanistan et cadre dirigeant dans le secteur de l’énergie et Yulia Marushevska, une activiste d’Euromaidan et aspirante actrice de 25 ans (news.pn, news.pn)… Donc en résumé, Saakashvili s’est entouré d’un expert en affaires et d’une experte en relations publiques.

 

 

les talents d’actrice de Yulia Marushevska sont surtout connus pour sa vidéo virale pro maidan de février 2014 (youtube). Elle a depuis suivi une carrière de speaker pro maidan dans divers forums et réunions internationaux comme ici en novembre 2014 (youtube).

 

10 février 2014 : I Am a Ukrainian   (youtube)

 

12 novembre 2014 : Yulia Marushevska – I Am a Ukrainian (youtube)

 

Saakashvil a aussi parlé de l’ouverture d’un nouveau terminal des douanes à Odessa prévu pour novembre et, là aussi, ses critères de sélection des personnels sont particuliers. Dixit Saakashvili : “All the law enforcement officers will be removed and we will build a new terminal, where young people with model-like looks, rather  than custom officers as such, will work” . Donc Saakshvili ne veut que des personnels jeunes, beaux et souriants (sputniknews, lb.ua, gordonua).

Tout ceci fait que De Defensa affuble Saakashvili du sobriquet de “Clown d’Odessa” tout en pointant qu’il n’est qu’une marionnette des USA : “Le clown d’Odessa directement appointé par D.C.” (dedefensa.org).

Et pour finir, une manifestation anti Saakashvili originale à Odessa qui résume bien l’ensemble du sujet (sputniknews, youtube)

 

9 juillet 2015 : Одесса запустила в небо Саакашивили   (youtube)

 

 

TROISIÈME  FOCUS DE LA SEMAINE : LE SOMMET D’UFA, LE DISCRÉDIT DE L’OSCE ET L’IMMOBILISME AMÉRICAIN

• Les sommets BRICS/OCS de Ufa. A Ufa, en Russie, a eu lieu cette semaine un événement de portée mondiale. Il s’est en effet tenu dans cette ville un sommet conjoint des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) (wikipedia) et de l’OCS (Organisation de Coopération de Shanghai) (wikipedia). En population cumulée on atteint environ 3,5 milliards de personnes… pour une population estimée de la Terre de 7,3 milliards en 2015, soit quasiment la moitié de la planète réunie !

 

Outre l’ouverture officielle de la banque des BRICS (zerohedge), la grande avancée de ces sommets est le début de la procédure d’accession de l’Inde et du Pakistan au rang d’état membre de l’OCS (ils n’étaient auparavant que états observateurs) (sputniknews). C’est d’autant plus notable que c’est la première fois depuis 2001 que l’OCS s’agrandit. L’OCS prend ainsi une place prépondérante dans la géopolitique asiatique (sputniknews)

 

De defensa a fait une analyse de ces sommets (dedefensa.org). A noter une conférence de presse de Lavrov le 9 juillet (mid.ru) et une autre de Poutine le 10 juillet (kremlin.ru).

 

Sommet des BRICS

 

Sommet au format étendu de l’OCS

 

10 juillet 2015 : Speech at expanded-format meeting at the summit of the Shanghai Cooperation Organisation Council of Heads of State (kremlin.ru)

Vladimir Putin: Colleagues, friends
Let me open this expanded meeting of the Shanghai Cooperation Organisation Council of Heads of State, with the participation of observer countries, invited countries, guests, and representatives of international organisations. 
I would ask you first to come back to the agenda and approve it, if there are no additional remarks following the Shanghai Cooperation Organisation Council of Heads of State meeting in narrow format. 
There are no remarks? Thank you. Let us consider the agenda approved. I propose that we begin work. Allow me first to say a few remarks on behalf of the Russian delegation.
The Ufa summit concludes Russia’s presidency of the Shanghai Cooperation Organisation over this last year. Our presidency focused on developing cooperation in all areas of the SCO’s activity and strengthening the organisation’s potential and influence.
Around  80 different events took place with success over 2014–2015. A whole package of important  documents was prepared for this summit of the Council of Heads of State. They  include, first and foremost, the Ufa Declaration, which reflects our common  vision and consolidated assessment of the situation in the region  and in the world in general, the results of Russia’s presidency,  and the directions for the organisation’s future work. 
The SCO  Development Strategy through to 2025 awaits our approval today. This document sets  out the concrete cooperation tasks for the coming decade. We will also  sign a new agreement on border matters and a programme for cooperation in fighting terrorism and the drug threat.
Colleagues,  today’s summit opens a new stage in the SCO’s development. For the first time since  the organisation’s founding, we are launching the accession procedure  for two new member countries – India and Pakistan. We have also agreed to raise  the Republic of Belarus to observer country status in the SCO. 
Furthermore,  Azerbaijan, Armenia, Cambodia, and Nepal are joining the SCO family of countries  as dialogue partners. I note that a number of other countries have also  expressed interest in joining our organisation’s work in one form or another. We  will examine their applications with attention, in accordance, with  the relevant requirements. 
I note that ensuring the security of the member countries’ territory and external borders remains one of the Shanghai Cooperation Organisation’s priority areas of work. The worsening situation in Afghanistan, where the decade-long presence of an international military contingent has not brought about any real improvement in the situation, is a cause of much concern. The growing activity of the Islamic State terrorist organisation, which is trying to spread its influence, is further worsening the situation. 
We agreed to bolster coordination between our defence ministries to monitor the situation more effectively and coordinate joint action to prevent potential threats. We also agreed to continue our practice of holding annual counterterrorist exercises.
Terrorists  and extremists receive substantial money from the sale of drugs produced  in Afghanistan. According to our data, opium poppy cultivation increased by 7 percent  in 2014, bringing opiate production up to 6,400 tonnes (the figure was 5,500  tonnes in 2013). We think the time has come to establish within  the Regional Antiterrorist Structure a working group on combating the financing  of terrorism through drug trafficking.
Colleagues, we place particular emphasis on continuing to develop trade and economic cooperation within the SCO. It is clear that if we join our efforts together, we can handle crises in the global economy and finances more effectively and have an easier task in overcoming various restrictions and barriers.
We think it important to develop our cooperation in ensuring food, transport, energy and financial security. We are ready to work closely together to coordinate and build links between the two integration projects – the Eurasian Economic Union and the Silk Road Economic Belt.
We see big promise for the initiative of developing a common SCO transport system, including using the transit potential offered by the Trans-Siberian and Baikal-Amur railways in Russia.
We need to give the SCO Energy Club’s work concrete tasks and objectives. We welcome our business communities’ active involvement in developing practical cooperation. The SCO Business Council has an important part to play in this area. 
Improving  cooperation in the financial sector is one of our priorities. We are  taking part in establishing the SCO Development Bank and special account. We think the idea  to establish an international centre for project financing through  the SCO inter-bank group is a very promising initiative. We should make more active use too  of the possibilities offered by existing regional financial  organisations such as the Eurasian Development Bank, the Asian Bank for Infrastructure Investment, and the New Development Bank being set up by the BRICS countries. 
We  also have some good results in humanitarian cooperation. The SCO Youth Council has demonstrated its  usefulness with its initiative to establish an SCO young people’s international  tourism card. I think this project will help young people to expand  substantially their contacts with each other. We also welcome the agreements in March this  year to draw up a programme for developing tourism sector cooperation.
The project  to develop the SCO network university is going ahead well. The project brings together 69 universities in SCO countries and 4 in Belarus. We hope to sign soon  an intergovernmental agreement on the network university’s  establishment, and approve the charter. 
Friends, the Ufa summit is taking place as we celebrate the 70th anniversary of the end  of World War II. In this respect, I want to thank once again our  partners for taking part in the celebrations in May marking the 70th  anniversary of Victory in the Great Patriotic War. I note that the leaders of all  of the Shanghai Cooperation Organisation member countries came  to Moscow. 
We honour greatly the feats our peoples accomplished and will do everything we can to ensure this tragedy, which pushed the world to the brink of destruction, never repeats itself. This view is reflected in the joint statement on the 70th anniversary of the Victory over Fascism that we will adopt today.
I add too, that, at the invitation of President of China Xi Jinping, we will be in Beijing in September to take part in the events celebrating the 70th anniversary of victory over Japanese militarism.
Colleagues, today, the SCO presidency passes to Uzbekistan. I wish President Karimov successful and productive work as the next president of the organisation. Russia will certainly do everything it can to provide all-round support to our Uzbekistani colleagues.
Thank you very much for your attention.

 

 10 juillet 2015 : News conference by Vladimir Putin following the BRICS and SCO summits  (http://en.kremlin.ru/events/president/news/49909)

Vladimir Putin gave a news conference following the BRICS and Shanghai Cooperation Organisation summits in Ufa.

Vladimir Putin: Good afternoon, ladies and gentlemen. 
Let me start by giving a brief summary of the results of the BRICS and SCO summits that took place here in Ufa. They concluded Russia’s presidency in these two influential organisations and represent a big step in developing our countries’ multifaceted cooperation. 
In terms  of their influence and scale, the BRICS and SCO summits figure among the important foreign  policy events on the international agenda. The heads of 15 countries,  representing several different continents – Eurasia, South America, and Africa – came  to Ufa. Each of these countries has its own development road, economic  growth model, and rich history and culture. It is this diversity and coming  together of different traditions that gives the BRICS group and the SCO their  strength and tremendous potential. 
We held meetings and talks in a wide variety of formats over these three days in Ufa. Both summits included meetings of heads of state and government in narrow and expanded format, as well as an informal joint meeting of the BRICS and SCO leaders, together with the leaders of the Eurasian Economic Union’s member countries, who were also invited to Ufa. Essentially, you could say that we had three organisations meeting here – BRICS, the SCO, and the Eurasian Economic Union. 
We  also had many bilateral meetings. I had 11 bilateral meetings, for example, and also talks with  the President of China and the President of Mongolia together. Now,  I still have another two meetings – with the President of Afghanistan and the Prime  Minister of Pakistan. 
Yesterday,  I had the chance to speak with journalists in detail about the results of the BRICS  summit, and so I will just note the most important points now.
The key documents  that were approved by the BRICS leaders – the Ufa Declaration, the plan  of action and the Economic Partnership Strategy – contain concrete agreements on the development of our association and the consolidation  of its international status, and provide for comprehensive measures to deepen  our coordination in foreign policy, and expand mutual trade, investment  and technology exchange. 
We  have opened the door to the practical operation of BRICS financial institutions –  the New Development Bank and Contingent Reserve Arrangement, with a total  capacity of $200 billion. We have agreed with our BRICS partners that,  before the year’s end, a special roadmap will be developed for major collaborative  projects in infrastructure, industry and agriculture.
We  have agreed on the further expansion of the humanitarian elements of our  interaction, the engagement of civil society members. To make our  group’s activity more transparent and open, we decided to launch a special website – the BRICS virtual secretariat.
As the summit is rounding up, Russia’s presidency is not yet over. 
Until next February when the presidency will be passed to India, we will continue building up cooperation within the group.
Now let me say a few words about the SCO Heads of State Council Meeting. 
We discussed current issues and the outcome of Russia’s presidency in details. 
The major goals set last year have been achieved.
First  of all, for the first time in the 15 years of the SCO, the decision was made  to increase the number of members. We signed documents to begin  the accession of India and Pakistan. Therefore, the SCO’s capabilities  to react to modern threats and challenges will grow. The organisation’s political  and economic potential will significantly expand.
A resolution was made to upgrade the status of Belarus to an observer. Armenia, Azerbaijan, Cambodia and Nepal have become dialogue partners. Several more states have expressed willingness to join as observers and dialogue partners. The geography is rather impressive – from South and Southeast Asia to the Middle East.
I would like to stress that the summit has passed the SCO Development Strategy that outlines the priority areas until 2025. They include priorities in all major areas of cooperation – from creating conditions to boost collaboration in trade and the economy to ensuring regional stability and prompt responses to conflicts and crises.
We have adopted the Ufa Declaration. The declaration describes general approaches to the most relevant international and regional problems and gives an assessment of the organisation’s day-to-day activity.
We  also had an in-depth discussion of the situation in Afghanistan. We noted that ISIS had  stepped up its activities and spread its tentacles to that country, which elevates  the security threats on the southern borders of the Shanghai Cooperation  Organisation. We believe it’s important, without procrastinating, to go ahead  and implement the summit-approved Programme of Cooperation in the Fight Against  Terrorism and Separatism for 2016–2018, and to start drafting the SCO  Convention on Combating Extremism.
It is no secret that drug money is a major source of funding for radical terrorist groups; therefore, the SCO members have outlined plans to counter the drug threat. These plans are incorporated in a special Statement of the summit. The newly adopted Border Cooperation Agreement is designed to curb drug trafficking as well.
We  agreed to expand economic activities within the SCO, and make better use of the capacity  created within the Business Council, the Energy Club and the Interbank  Consortium. I would like to take this opportunity and invite  the representatives of the SCO Member States, primarily, the business community, to participate  in the East Economic Forum, which will be held in Vladivostok in September  for the first time.
We  plan to expand cooperation in the sphere of education and tourism within the SCO.  The SCO University uniting 69 universities is already functioning. A programme  to promote tourism and the Youth Council are actively working as well.
Notably, at the summit, we adopted a statement of the Heads of State on the occasion of the 70th anniversary of victory in World War II. It is important to remember the human lives lost during the fight against Nazism, and oppose attempts to distort historical truth and promote radical ideas.
Starting  tomorrow, the SCO presidency will go to Uzbekistan. I’m confident that  our Uzbek colleagues will fill the agenda with promising and meaningful initiatives. Please  join me in sincerely wishing every success to our Uzbek friends. We are willing  to provide them with as much assistance in their work as they might  need.
Ladies  and gentlemen, we believe that not only did we manage to fill the SCO and BRICS summits  with substantive negotiations and important decisions. The organisational  work was also good. A lot of credit for this goes, of course, to Bashkortostan’s  leaders and Ufa authorities, as well as all the residents of this republic  and its capital. I would like to thank them for their hospitality and genuine  desire to create a comfortable environment for all the participants  of these two major international forums.
Thank you very much. 

La séance des questions/réponses est dans le lien suivant : kremlin.ru.

 

• L’auto-discrédit de l’OSCE. Ca part mal pour la Finlande après sa boulette diplomatique (voir plus bas l’extrait de l’actu de la semaine dernière). La Russie est “dégoûtée” par la Finlande (russia-insider). En appliquant sans réflexion des sanctions européennes, la Finlande rend le sommet de l’OSCE d’Helsinki sans valeur. La Russie absente, les débats ont été dominés par les pro ukrainiens qui ont fait voter une mention très anti-russe condamnant la Russie pour son “attaque injustifiée contre la souveraineté de l’Ukraine” (russia-insider). Du coup, la boulette finlandaise débouche sur une crise à l’OSCE et sur son auto-discrédit. Le président de l’OSCE, Ivica Dacic, indique le 9 juillet en séance plénière de l’OSCE que “le refus de visa pour 6 délégataires russes par la Finlande sape les principes clés de l’OSCE pour assurer le dialogue entre les pays” (russia-insider). La délégation italienne a initié une pétition regroupant pour l’instant plus de 50 délégués condamnant l’exclusion de la Russie des débats de ce sommet annuel (sputniknews). Les chefs des délégations autrichienne, suisse, allemande, belarusse et maltaise soutiennent cette pétition. Bref, l’OSCE est en crise et aura du mal à retrouver son statut de médiateur impartial dans les crises régionales.

EXTRAIT DE L’ACTU’UKRAINE DU 9 JUILLET (les-crises.fr)

• Boulette finlandaise et tentative de Damage Control. Le porte-parole de la Douma Serguey Naryshkin s’est vu refuser son visa pour la Finlande afin de participer au prochain sommet de l’OSCE qui aura lieu à Helsinki. Du coup, c’est toute la délégation russe qui boycotte le sommet. Les officiels Finlandais, président et ministres essayent de calmer le jeu en expliquant qu’ils comprennent le mécontentement de la Russie tout en rappelant que la Finlande était obligée de refuser le visa à cause de ses obligations vis-à-vis de Bruxelles (yle.fi, yle.fi). Peine perdue. Pour Lavrov la Finlande a fait une erreur : “Finland Wrong to Refuse Russian Lawmakers Visas for OSCE Meeting” (sputniknews). Du coup, le sommet de l’OSCE débute sans les russes, mais discutera tout de même des deux résolutions russes (sputniknews).

 

• Agile Spirit et l’audition du général Dunford, nouveau chef des armées américaines. Le 8 juillet débutent en Géorgie des manoeuvres militaires USO Romano Bulgaro Georgio Letto Lituaniennes (twitter, e-news.su). Si on fait le compte en population cumulée pour comparer avec le sommet de Ufa, on obtient environ 360 millions de personnes avec les USA comptant pour 320 soit dix fois moins qu’Ufa. Dit autrement, pendant qu’environ 5% de la population s’entrainent à la guerre, 50 % discutent de coopération.

 


Le 9 juillet a eu lieu l’audition du General Joseph Dunford, nouveau chef d’etat major de l’Armée Américaine, avec le sénateur Mc Cain comme présiden de séance (c-span.org). Pour ce général appelé à diriger les armées américaines, la plus grande menace est la Russie… et il a besoin d’un budget plus important… Donc, pour lui, rien de changé dans le monde depuis les années 50…

Ce qui fait dire à ZeroHedge que “l’Amérique ne sera en sécurité que lorsqu’elle aura conquis le monde” (zerohedge).

A la décharge de Dunford, il faut dire qu’il a l’âge d’avoir connu la guerre froide en tant que militaire, que des bombardiers stratégiques russes à hélices ont flirté avec l’espace aérien américain quelques jours auparavant (abcnews.go.com) et que le chef des garde-côtes US a déclaré le 8 juillet que la Russie était la “puissance dominante incontestable en Arctique” (russia-insider)…

 

 

9 juillet 2015 : Joint Chiefs of Staff Chair Confirmation Hearing  (c-span.org)


La presse occidentale se fait largement l’écho des propos de Dunford (journaldemontreal.com, militarytimes.com, dailyherald.com, 7sur7.be, theguardian, lorientlejour.com, lechaosglobal, france24.com) et en oublient presque les propos du secrétaire d’Etat américain, John Kerry, qui  prend l’exact contrepied de Dunford et déclare que la Russie ne constitue pas une menace existentielle pour les Etats Unis : “Kerry doesn’t view Russia as existential threat-U.S. State Dept” (reuters).

 

Dans la foulée de Dunford, un autre haut-gradé US, le US Army Chief of Staff General Ray Odierno réclame l’envoi une brigade de 3500 soldats américains et les armes lourdes qui vont avec en Allemagne pour être en mesure de s’opposer aux Russes (sputniknews).

Pour être complet sur la logique américaine en cours, il faut également parler de la bombe nucléaire B61-12. Cette nouvelle version (12) d’une bombe datant des années 60 (wikipedia) est destinée à être emportée par les nouveaux avions américains, les F35, de calamiteuse réputation. Son développement à coûté environ 11 milliards USD, le plus gros budget pour une bombe, et est présenté par ses promoteurs aux USA comme un “game changer” car étant supposément plus précise et générant moins de retombées radioactives (sputniknews, sputniknews)…

 

 

L’UKRAINE, IL Y A UN AN

• 8-17 juillet 2014 : Le siège de Donetsk. Après la prise de Slavyansk, l’armée ukrainienne avance rapidement dans les oblasts de Donetsk et Lougansk et tente d’encercler la ville de Donetsk pour couper le territoire des républiques de l’est en deux. Le résumé avec deux épisodes de la série de documentaires “Roses have Thorns” (youtube et youtube).

 

27 mai 2015 :  Roses Have Thorns (Part 16) The Attempted Siege of Donetsk I  (July 8 – 13, 2014)  (youtube)

 

6 juillet 2015 : Roses Have Thorns (Part 17) The Attempted Siege of Donetsk II (July 13 – 17, 2014) (youtube)

 

 

RETOUR SUR LA SEMAINE DERNIÈRE

• Anniversaire de la libération/chute de Slavyansk. Video de Radio Svoboda du côté ukrainien (novorossia.today, youtube). La ville qui comptait environ 100 000 habitants a perdu depuis près de la moitié de sa population en un an et est à présent “colonisée” par des ukrainiens de l’ouest et du centre du pays.

 

5 juillet 2015 : Першу річницю визволення Слов’янська в місті відзначили мітингом   (youtube)

 

EXTRAIT DE L’ACTU’UKRAINE DU 9 JUILLET (les-crises.fr)

• 5 juillet 2015 : Fête d’un côté, commémoration de l’autre. Cette “victoire” ukrainienne de Shirokino intervient également quelques jours avant la date anniversaire de la seule vraie victoire ukrainienne, celle de la prise de Slavyansk après un mois de siège. Et de fait, le même jour, dimanche 5 juillet 2015, deux manifestations se déroulent presque au même endroit, de part et d’autre de la ligne de cessez-le-feu, dans la région de Slaviansk. “En Ukraine il y a deux fêtes.Tous les patriotes célèbrent une fête créée sur mesure par le pouvoir de Kiev, dénommée “Libération de Slaviansk l’ukrainienne”. Les festivités sont accompagnées de tous les symboles jaune-bleu. Toute la ville regorge de drapeaux et de blasons jaune-bleu. De cette manière, le pouvoir ukrainien veut démontrer à ceux qui ne sont pas d’accord avec lui que leur insurrection est écrasée et qu’il leur faut désormais se soumettre au nouveau régime. En même temps que le nouveau pouvoir ukrainien organisait des bals sur les ossements, à Donetsk des habitants ordinaires de la République populaire de Donetsk se sont rendus à un meeting-réquiem organisé  en l’honneur des civils de Slaviansk tués et en mémoire des combattants rebelles tombés dans les combats pour la libération du Donbass. Pendant que dans Slaviansk “l’ukrainienne” des “locaux” d’opérette sortent dans la rue pour soutenir la junte, dans la capitale de la DNR/PD, des gens accablés de chagrin et submergés d’émotion se sont rassemblés autour de la Flamme éternelle  pour déposer des fleurs en l’honneur des habitants ordinaires de Slaviansk, innocents tués, qui n’étaient pas d’accord avec le renversement illégal du gouvernement de février 2014 et ont utilisé leur droit à l’autodétermination. Mais on les en a dépossédés. Tout comme on leur a volé la liberté d’expression. Petro Porochenko assure que l’Ukraine est maintenant libre comme elle ne l’a jamais été. Mais c’est un mensonge. Pour être libre, il faut mourir. Pour obtenir ses droits intrinsèques

 il faut verser des torrents de sang.” Pour avoir le droit de vivre libre, il faut mourir.” Telles sont les paroles qu’a prononcées Denis Pouchiline, porte-parole politique de la DNR/RPD, au cours de ce meeting-requiem (e-news.su, pravda.com.ua, youtube, colonelcassad).

5 juillet 2015 :  Стоит посмотреть: Митинг-реквием “Не забудем,Не простим: Славянск”  Урофашист не пройдет!  (A voir : Requiem, “Slaves, n’oubliez pas, ne pardonnez pas” l’Ukrofascisme ne passera pas!) (youtube)

Cliquez sur l’image pour voir la video :

 

• L’Arménie. Les manifestations contre l’augmentation du prix de l’électricité se terminent. Cependant certains, par opportunisme politique ou volonté de déstabilisation, veulent transformer un mouvement social en mouvement politique (sputniknews, kyivpost). Apparemment, ils ne sont pas suivis. L’Arménie n’est pas l’Ukraine, le nom de Maidan évoque plutôt la Turquie, et est donc perçu négativement, et enfin la population est massivement pro russe (russia-insider, youtube). Des manifestants ayant voulu brandir des drapeaux de l’UE ont été aussitôt dissuadés par d’autres manifestants autour d’eux (fortruss). Et pour que les choses soient claire, la Russie lance le 7 juillet des exercices militaires surprises en Arménie (bfmtv.com/).

 

8 juillet 2015 : Armenians about Electric Maidan and Russians (youtube)

 

• La Moldavie. Sputniknews, dans son édition française réévalue le nombre de manifestants pro roumain à 5000, au lieu de 2000 auparavant (sputniknews). Selon Radio Free Europe, “les Moldaves demanderaient le rattachement à la Roumanie” (rferl.org).

 

 

D’autre part, l’UE aurait gelé son aide à la Moldavie en attendant la formation d’un nouveau gouvernement, la signature d’accords avec le FMI et les résultats de l’enquête sur le scandale bancaire de ces derniers mois.

Moldova Foundation ‏@MDFoundation  22h22 hours ago

EU has frozen its
financing for Moldova
until new government is formed, concludes agreement with IMF &
solves the banking fraud.

 

• Azov. Mardi 7 juillet, Facebook fait un peu de ménage et supprime des pages d’Azov, mais pas toutes (apostrophe.com.ua/). Pour vérification, cliquer sur les liens  azov.batalion ou Azov.Reconquista.

Il convient de rappeler que les Etats-Unis ont refusé d’inclure le bataillon “Azov” dans les unités que ses instructeurs militaires entraînent, et que le politologue américain d’origine ukrainienne, Alexandre Motyl (wikipedia) estime que la symbolique du bataillon ‘Azov” a un impact négatif sur l’image de l’Ukraine aux Etats-Unis.

Plus tard dans la semaine, le 10 juillet, Fort Russ sort la traduction d’un article polonais sur les Azov : “The boys from Azov are defending Mariupol, Ukraine, and…the white race” (fakty.interia.pl traduit par fortruss).

 

 

• Praviy Sektor.  Cette semaine, des éléments armés de Praviy Sektor refusent le passage a des membres de l’OSCE et déclarent que “Praviy Sektor suit ses propres ordres et n’est pas sous le commandement de l’armée ukrainienne (sputniknews, osce.org). De même, Praviy Sekor refuse de quitter ses positions à Shirokino bien que la ville ait été déclaré “zone démilitarisée” (sputniknews). Ceci prouve que malgré des efforts réels, le gouvernement ukrainien ne contrôlent pas les groupes paramilitaires ultra-nationalistes (novorossia.today).

 In Avdiivka (government-controlled, 15km north-west of Donetsk), the SMM was stopped by armed members of the Right Sector, who did not allow it to proceed further to a JCCC observation post*. Despite calls to the Ukrainian Armed Forces Major General, head of the Ukrainian side to the JCCC, and to the command of the Anti-Terrorism Operation (ATO), the armed men continued refusing access. They insisted that they had their own orders and did not fall under the command of the Ukrainian Armed Forces. (http://www.osce.org/ukraine-smm/170456).

 

 

Vendredi 10 juillet , terreur politique ordinaire à Lvov, Ukraine de l’Ouest. Les Praviy Sektor ont arrosé de sang de porc Igor Shourma, député du bloc d’opposition. L’incident s’est produit à l’issue d’une conférence de presse que Shourma donnait à l’occasion de l’inauguration d’une permanence publique. Deux membres de l’organisation publique “Praviy Sektor Occident” se sont approchés du politicien en courant, au moment où il sortait dans la rue une fois la conférence de presse terminée, et l’ont arrosé avec du sang contenu dans des bouteilles en plastique. Ils ont également crié “Il n’y aura pas de permanence du “Bloc d’opposition à Lvov. Allez dans la DNR!”, et aussi “Le Bloc d’opposition assassine les Ukrainiens” (pravda.com.ua)

 

En bonus, un documentaire sur Secteur Droit datant d’avril 2015 (youtube).

 

23 avril 2015 : “The Right Sector”: the history, fascist ideology and role in Euromaidan (Ukraine)   (youtube)

 

 

• Nouvelles des ministres limogés.  Interview d’Alexandre Kvitachvili, l’ex-ministre de la santé d’Ukraine (géorgien d’origine). Il parle longuement de la corruption (lb.ua).

 

• Intensification des purges en Ukraine : la Justice. Ce lundi 6 juillet, arrestation de deux hauts fonctionnaires du Parquet, Vladimir Shapakin et Alexander Korniets.  Lors de perquisitions musclées et sans mandat lancées à l’initiative du Vice Procureur d’origine georgienne David Sakvarelidze, il aurait été trouvé dans les bureaux et appartements des deux hommes des devises étrangères pour un total de 500 000 USD et des diamants (unian.net, hromadske.tv, gordonua, gordonua, gordonua). Les stars de la presse ukrainienne très proche du pouvoir Serhiy Lechtchenko (wikipedia, heroes.rsf.org) et Mustafa Nayyem (wikipedia) ont été très diserts sur leur page FB respective (112.ua, unian.net). Saakachvili s’est aussi fendu d’un commentaire (unian.net). Porochenko a pris personnellement le parti de Sakvarelidze contre les représentants du Parquet qui contestaient la procédure adoptée par Sakvelaridze (unian.net). Selon Sakvaleridze, derrière les deux hauts fonctionnaires arrêtés aujourd’hui se trouve un “grand chef” du Parquet qui se croit intouchable (unian.net). Quel est ce grand chef ? Pour l’instant Mystère …

Sakvarelidze ayant été voir Porochenko hier. L’article demande quel est le rôle du Président dans cette affaire… D’ailleurs, le 7 juillet, un député du Bloc Petro Porochenko suggère de nommer Sakvarelidze procureur général (gordonua) et un journaliste proche de Tourtchinov et de Kolomoïski réclame la même chose dans Vesti (vesti-ukr.com). Le Procureur Général en poste, Chokine, mis en place par Porochenko, est censé rentrer de vacances le 10 juillet.

Une synthèse bien faite des événements concernant l’interpellation de deux hauts fonctionnaires du parquet et les perquisitions sans mandat à leurs bureaux ordonnées par David Sakvelaridze, perquisitions accomplies par des commandos “Alpha” (vesti-ukr.com). Toutefois l’info dans cet article selon laquelle le Premier Vice procureur du Parquet général  Gouzyr avait ouvert une enquête sur Sakvarelidze lui-même avait été démentie hier soir (vesti-ukr.com). En revanche, pour enfoncer encore un peu plus le vieux parquet, un journaliste ressort une vieille histoire datant de 5 ans du fils de Gouzyr (gordonua.com). Dans un jeu de ping pong judiciaire, ce même Gouzyr a annoncé le début d’une enquête sur la fourniture aux forces de l’intérieur et de la garde nationale de sacs à dos par une entreprise appartenant à la femme d’Avakov (vzgliad.ru).

 

 

En UEland, dans notre beau pays, cela donne ceci : “Diamants et kalachnikov saisis chez deux responsables ukrainiens” (boursorama.com).

Vendredi, Sakvaralidze, le géorgien du moment apparemment,  passe à Shuster Live et sort deux trois révélations : “l’arrestation des deux procuteurs n’est que le début” (gordonua) et “Le procureur général Chokine n’a pas donné de coup de téléphone pour suspendre les opérations contre les deux procureurs” (gordonua).

 

Micro focus en passant sur David Sakvarelidze (politrada.com)

Davit Sakvarelidze – un brillant représentant de l’équipe du président Saakachvili réformiste. Jeune, énergique, éduqué et … intrépide. En cinq ans, il a dit que nous aurions fait une brillante carrière, passant de compétence ordinaire dans le département judiciaire du ministère de la Justice pour le premier adjoint du procureur général de Géorgie, combinant cette position avec le fauteuil du procureur à Tbilissi (capitale de la Géorgie). Voici quelques moments biographiques de la vie de David Sakvarelidze rapporté par “L’expression” à l’ambassade de Géorgie à Kiev: Étude – 1999-2004 période. – Faculté de droit de l’Université d’Etat de Tbilissi.Université d’Etat de Tbilissi Javakhishvili; 2001-2002 – Faculté de science politique, Université de Saint-Bonaventure (New York, USA);2006-2007. – Faculté régional de l’Université Toyo Université Itakura (Japon). Carrière – 2009 – Premier vice-procureur général de la Géorgie à la présente; 2008 -2009 d’années. – Premier vice-procureur général de la Géorgie – Tbilissi procureur; 2007-2008. – Procureur de Shida Kartli et de Mtskheta-Mtianeti; 2007 – Le procureur région Mtskheta-Mtianeti; 2007 – Chef adjoint du Bureau de l’administration du Procureur général; 2005-2006. – Chef de l’Inspection générale des services de la police urbaine de Tbilissi Mairie; 2005 – consultant en chef de l’Office de préparer des projets d’actes juridiques et des services d’expertise interagissent avec le président des autorités gouvernementales et d’autres États et des affaires juridiques de l’Administration du Président de la Géorgie;2004-2005 ,. – Conseiller en chef du Bureau de préparer des projets d’actes juridiques et des services d’expertise interagir avec le président des autorités gouvernementales et d’autres États et des affaires juridiques de l’Administration du Président de la Géorgie;2003-2004. – Membre de la Commission de la réforme juridique et la mise en place de la terminologie juridique du ministère de la Justice de la Géorgie; 

2003 – Spécialiste du Département judiciaire du Ministère de la Justice de Géorgie. Il a reçu l’Ordre d’Honneur en 2008.

 

 

• Intensification des purges en Ukraine : la Justice (suite). Un autre juge de Kiev, Anton Chernushenko, dont la Rada venait juste d’approuver l’arrestation a disparu (occrp.org).

 

• Intensification des purges en Ukraine : la Police. Le mardi 7 juillet, le Ministre de l’Intérieur, Avakov, met à pied jusqu’à “évaluation” toute la police de la route de la région de Donetsk sous contrôle ukrainien. En tout cela fait 625 policiers sur le carreau (censor.net.ua). Et ce même minisre Avakov menace de virer tout fonctionnaire de police qui s’opposerait à la nouvelle police de patrouille mise en place la semaine dernière (kyivpost). Vendredi 10 juillet, Avakov propose la géorgienne Eka Zguladze comme chef de la police nationale, Décision devrait être prise dans 3 mois (time-ua.com). Il annonce également que tout le ministere de l’interieur va être réorganisé (interfax.com.ua).

 

• Intensification des purges en Ukraine : le SBU. Le mardi 7 juillet, le nouveau chef du SBU, les services de renseignement ukrainien, déclare qu’il a trouvé “plus de 40 traîtres” dans les rangs du SBU. L’accusation de traîtrise est sans appel dans un pays aussi paranoïaque que l’Ukraine et tout défenseur des “traîtres” est forcément un traître par extension (novorossia.today).

 

• Intensification des purges en Ukraine : les Oligarques. Avakov crée un département dans son ministère pour la récupération des actifs “obtenus de façon criminelle” qui sera dirigé par Elena Tychtchenko. Parmi les industriels visés se trouvent Kourtchenko et Firtach (lb.ua). Mais apparemment tout le monde n’est pas d’accord avec cette initiative, samedi 11 juillet, le passé d’Elena Tychtchenko refait surface dans le KyivPost via la page Facebook du journaliste devenu député Serguei Lechtchenko. La dite Tychtchenko aurait donc notamment travaillé pour le banquier du Kazakhstan réfugié à l’étranger Mukhtar Abliazov (kyivpost.com)… A suivre…

 

• Rada contre Porochenko : deuxième round. Vladimir Groysman, le Président de la Rada, a indiqué le 8 juillet qu’il n’y aurait pas de session extraordinaire de la Rada cette semaine. La coalition se concentrera sur ses positions communes (unian.net).  Vzgliad avait publié lundi une analyse qui a tout du thriller politico-financier sur la loi adoptée la semaine dernière par la Rada sur la restructuration des dettes libellées en devises étrangères (voir actu’Ukraine du 9 juillet). L’article n’est pas signé mais son auteur assure que ce vote est le résultat d’un complot contre Porochenko qui, sauf réexamen de la loi par la Rada , a le choix entre :

L’auteur voit la main de Kolomoïski, encore très influent à la Rada, dans ce blitzkrieg parlementaire. Il estime aussi qu’il s’agit d’une opération relativement collective pour pousser Porochenko vers la sortie. Il relève que la proposition de loi a été préparée par 5 députés du Front populaire de Yatseniouk.

Dimanche, Porochenko menace de mettre son veto à la loi adoptée par la Rada sur les crédits libellés en devises si la Rada ne supprime pas cette loi elle-même (lb.ua). A suivre donc…

 

EXTRAIT DE L’ACTU’UKRAINE DU 9 JUILLET (les-crises.fr)

• Et tentative du parlement de lui venir en aide. Verkhovna Rada a voté la loi concernant la restructuration des obligations créditaires en devises étrangères selon le taux de change au moment de la souscription du crédit. La majorité de ce genre de crédit a été souscrite avant la crise de 2008, quand le taux de change était de 5 UAH/ 1 $. Le crédit en dollars avec le taux annuel  de 10% coûtait 2 fois mois cher par rapport à un crédit classique. Aujourd’hui  (avec tout ce qui se passe en Ukraine) le taux de change est de 21,02 UAH/ 1 $, les consommateurs n’arrivent plus à rembourser, plusieurs manifestations baptisées “Maidan financier” ont eu lieu devant la Rada depuis quelques mois (vesti-ukr.com) Selon les données du ministère des finances, cela concerne 70 000 ukrainiens. La Banque Nationale Ukrainienne a relevé le fait que de telles mesures de rescructuration risquent d’avoir un caractère destructif pour le systeme bancaire ukrainien, les dégâts peuvent atteindre 100 milliards d’UAH (vesti-ukr.com). Pour que cette loi entre en vigeur, ellle doit être signée par le président, mais selon le mémorandum signé avec le FMI, le président s’est engagé à mettre son veto en cas de son adoption par la Rada. En tous cas,le BPP pense que Porochenko mettra son veto à cette loi (unian.ua).

Et Porochenko ne tarde pas à réagir : dans son interview à la chaine “Ukraina” il a critiqué le parlement qui met en péril l’economie ukrainienne et le système financier en traitant les députés de “politiciens populistes qui, pour plaire à une ou l’autre partie du peuple, font des  promesses irréalisables” (unn.com.ua). Mais P. Poroshenko a la mémoire courte : ce sont les mêmes promesses que celles qu’il a faites pendant sa campagne présidentielle, comme nous le rappelle le journaliste ukrainien Anatoliy Sharij (youtube).

Le député Loutsenko a démissionné de la présidence du groupe BPP car ce groupe a voté en majorité en faveur de la loi sur la restructuration des dettes en devises étrangères (lb.ua).

 

LUNDI 6 JUILLET 2015

• Elections prévues dans la république de Lougansk. Suivant l’exemple de la CNR la semaine dernière, la LNR annonce des élections pour le 1er novembre 2015 (unian.info).

 

EXTRAIT DE L’ACTU’UKRAINE DU 9 JUILLET (les-crises.fr)

• La république de Donetsk annonce des élections. Elles se tiendront le 18 octobre 2015 (lapresse.ca, gaideclin.blogspot.fr).

 

• Le monde alernatif et inquiètant de Forbes. Selon un analyste du magazine Forbes l’Ukraine peut battre les novorusses et les troupes russes en Ukraine sur le champ de bataille… et que tout ça finira par une troisième guerre mondiale (forbes.com relayé et déformé par sputniknews).

 

• L’Egérie ultra-nationaliste Vita dans les oubliettes de l’Histoire. Cela faisait un moment que nous n’avions pas vu de nouvelles de Vita Zaverukha sur la fameuse jeune Viktoria (celle de “Elle”). Elle avait été arrêtée début mai 2015 en tant que suspecte du meurtre de policiers ukrainiens lors dun braquage d’une station service (dailymail.co.uk). Le 26 juin dernier, sa détention provisoire a été prolongée de 4 mois, sans possibilité de caution. Vita s’est évanouie lors de l’énoncé de la décision (svpressa.ru, ukr-online.com). L’image parfaite de “l’idiote utile” dont on se débarrasse lorsqu’elle n’est plus utile justement.

 

 

 

MARDI 7 JUILLET 2015

• Retournement d’un allié américain. L’Arabie Saoudite, après le SPIEF, va investir 10 milliards USD en Russie (rt.com).

 

• Update sur l’économie ukrainienne. Rien de bien neuf, la tendance reste la même (fortruss). Un défaut de paiement du pays est possible dès le 17 juillet 2015 (fortruss). Dimanche, le FMI critique les réformes économiques en Ukraine (vz.ru).

 

• Ca doit faire du mal au moral ! Oukraïnskaïa Pravda relaye une information prise dans un média sportif (champion.com.ua) : un ex-joueur du Shakhtar Donetsk et du Dynamo de Kiev soutient officiellement les novorusses. Il s’appelle Viktor Zvyagintsev (Віктор Звягінцев , wikipedia). Sachant que les plus grands clubs sont entre les mains des oligarques, et que Kolomoïski utilise volontiers des supporters musclés pour faire le coup de poing, une défection pareille peut entamer le moral du public et en faire réfléchir plus d’un. En plus, cet homme semble être une célébrité dans le monde du football, plus seulement comme joueur, alors l’impact peut être fort.

 

 

MERCREDI  8 JUILLET 2015

• La Russie contre les ONG américaines. La chambre haute de la Douma adopte une “stop liste patriotique” recensant les organisations étrangères qui s’ingèrent dans les affaires intérieures de la Russie. Parmi les organisations concernées figure notamment l’Open Society de Soros (vz.ru, russia-insider, russia-insider, leparisien.fr/). Les ONG concernées sont les suivantes (meduza.io) :

 

• Cela devait forcément arriver un jour. Des pirates informatiques auraient pris le contrôle d’une batterie de missiles anti-missiles Patriot allemande en Turquie. C’est le type de nouvelle que l’on peut qualifier d’extrèmement inquiétante (rt.com).

 

 

JEUDI 9 JUILLET 2015

Azarov, ex premier-ministre d’Ukraine, s’étonne de la façon dont Yatseniouk s’est ingénié à démolir l’Ukraine. Sur sa page Facebook, Azarov (wikipedia) pose la question de savoir comment Arseni Yatseniouk est parvenu à faire tomber l’économie ukrainienne à un niveau inférieur à celui du Bangladesh, du Tchad et d’autres pays les plus pauvres de la planète en un laps de temps aussi court. Azarov  peut se permettre de critiquer le gouvernement actuel de l’Ukraine, car sous sa direction, le salaire moyen d’un Ukrainien était de 500 USD, un niveau impensable pour les actuels enfants de l’Euromaïdan. En avril 2015, le salaire moyen était environ de 150 USD (les-crises.fr). Les retraites étaient jusqu’à 5 fois plus élevées (200 USD) qu’aujourd’hui. Sans compter l’inflation à 2 chiffres et l’augmentation des tarifs de l’eau, du gaz, de l’électricité, du chauffage,…  Sous Azarov les prix étaient de 2 à 3 fois plus bas qu’aujourd’hui. Ceci est une façon de saisir tout le poids de la situation actuelle pour la population ukrainienne (e-news.su).

 

• Facebook fait le ménage. Après la fermeture sans préavis de certaines pages du bataillon Azov le 7 juillet (russia-insider) Facebook continue le ménage avec cette fois la fermeture de pro novorusses (novorossia.today). Les pages concernées sont les suivantes :

 

 

VENDREDI  10  JUILLET  2015

• Colonisation économique de l’Ukraine. Le Britannique Marc Rollins à la tête de UKRNAFTA ? Le comité de nomination des dirigeants des entreprises stratégiques en Ukraine a choisi le candidat pour le poste de PDG d’UKRNAFTA. Marc Rollins est actuellement le président de B G Kazakhstan, companie qui fait partie de BG Groupe, spécialisé dans toutes les étapes de production du gaz naturel (vesti-ukr.com, kyivpost.com). La candidature doit etre validée par l’assemblée générale des actionnaires le 22 juillet.

 

• Braquage à Kharkov. Un fourgon de transport de fonds de Ukrpochta  a été attaqué ce matin par un homme avec une arme automatique. Trois convoyeurs de fonds ont été tués sur place, le malfaiteur a pris la fuite avec 2,3 millions UAH qui étaient destinés au paiement des retraites (vesti-ukr.com).

 

• Vente aux enchères des entreprises d’état en Ukraine. Le ministre (lituanien) du développement d’Ukraine, Aivaras Abromavicius, déclare que 345 entreprises d’état vont être mises aux enchères prochainement (sputniknews). Dans ce cadre, une nouvelle vidéo de promotion de l’Ukraine a été mise en ligne (kyivpost, youtube). Par rapport à ce qui se passe dans le pays, cette vidéo est surréaliste…

 

9 juillet 2015 : Ukraine. Open for U.   (youtube)

 

• Vie quotidienne à Donetsk. Le récit d’une habitante de la ville. la vie n’est pas normale, mais la plupart des services publics fonctionnent à par les distributeurs de billets, ce qui occasionnent des queues devant les banques. Comme il avait été annoncé en début d’année, la DNR utilisent à présent plusieurs devises et abbandonne le Hryvnia ukrainien au profit du rouble russe ou du dollar américain (fortruss).

 

 

SAMEDI  11  JUILLET  2015

• Nomination de l’ambassadeur d’Ukraine aux USA. Comme prévu, Valeriy Tchalye, vice Directeur de l’administration présidentielle, est nommé ambassadeur d’Ukraine à Washington (lb.ua). Il commence direct en annonçant que “une douzaine de pays européens arment l’Ukraine à présent” (unian.info).

 


Et il surenchérit en déclarant que l’Ukraine aurait le droit de recevoir 1000 missiles anti-char américain “Javelin” en échange de la dénucléarisation de l’armement de l’Ukraine (qui a été déjà effectué depuis des années) (sputniknews). Les missiles Javelin avaient été évoqué la semaine dernière à propos des combats à Shirokino. A 78 000 USD la pièce (soit environ 130 années de salaire minimum en Ukraine) cela ferait un petit cadeau US de 78 millions USD (soit 13 millénaires de salaire minimum en Ukraine)…

 

• Avakov par lui-même. Une interview d’Avakov sur son Ministère (lb.ua).

 

• Un peu d’humour russe (fortruss).

 

 

 ”–Come up to the blackboard, Vova. Show us Crimea. Where is it?

–It’s in Russia, Marivanna.

–Incorrect. Sit down, Putin. F.

–We’ll see about that…

 

 

Barack Obama’s typical morning:

Checked email

Checked Merkel’s email

Checked Hollande’s email

 

 

 Ukraine is becoming safer. Now one can safely smoke not only near the gas pipeline, but even inside the gas pipeline.

 

 

When you argue with a Ukrainian, keep in mind he has a very limited keyboard

“Putin”, “Moskal”, “Treason,” “La-la-la,” “Colorado Beetle,” “You are all Putin’s slaves,” Victory,” “PTN-GFY”

 

 

A cleaning lady is washing a nuclear bomb.

No big deal, this is Russia

 

• Humour ukrainien involontaire. Pour le premier ministre ukrainien Yatseniouk : “En politique il n’est pas possible de mentir” (gordonua.com).

 

• Humour ukrainien involontaire (suite) : un “parc” à Tchernobyl. Selon le premier ministre ukrainien Yatseniouk, cette idée dont il est le promoteur attire l’attention des investisseurs européens (e-news.su). La zone d’exclusion de Tchenobyl peut se transformer en parc radiologique. C’est l’idée que défend le premier-ministre d’Ukraine Arseni Yatseniouk, qui souligne que l’objet appelé “L’arche” (lefigaro.fr) présente un très grand intérêt pour les investisseurs.

En plus de l’idée même de la création d’un parc à Tchernobyl, Yatseniouk a présenté un plan d’action pour sa réalisation. Au début, Kiev fera appel à des spécialistes de compagnies occidentales de pointe afin de faire des évaluations de la radioactivité du territoire. “Au bout de 30 ans, il en aura disparu beaucoup”, a déclaré le politicien.

“L”expertise de la situation écologique de cette zone doit être validée juridiquement et mondialement”, a dit Yatseniouk, dont les médias ukrainiens ont rapporté les déclarations.

Il a également dit que plusieurs compagnies de pays de l’UE ont déjà manifesté un intérêt certain pour cet objectif. Il n’a nommé concrètement aucun gouvernement, mais a dévoilé que ce qui les arrêtait, c’est la bureaucratie et la corruption du système. C’est justement la raison pour laquelle, selon lui, il importe de changer radicalement la façon d’appréhender la gestion de la zone d’exclusion.

Outre la création d’un parc à Tchernobyl, Yatseniouk a exprimé l’idée d’y produire de l’énergie électrique. “Nous pourrons produire là-bas de l’énergie électrique solaire. Nous pourrons y réaliser plein d’investissements sur ces projets”, a-t-il ajouté.

Le 9 juillet 2015, s’était ouverte une conférence de donateurs pour le 30eme anniversaire de Tchernobyl (kmu.gov.ua).

 

• Ca brûle toujours autour de Tchernobyl. En attendant, les feux de forêts et de tourbières ne sont toujours pas éteints dans la zone d’exclusion et sont arrivés à la frontière avec le Belarus (tass.ru).

 

DIMANCHE 12 JUILLET 2015

• Presque aussi bien qu’un armateur grec ! Les services fiscaux ukrainiens ont découvert à Kiev une entreprise qui a “oublié” de lui payer 20,6 millions de hryvnas (epravda.com.ua) !

 

• Un bataillon de chars de l’armée ukrainienne se mutine. Les soldats protestent contre l’anarchie de l’armée et veulent rentrer chez eux (fortruss, vz.ru, youtube)

 

10 juil. 2015 : В 17-й танковой бригаде, (2-й батальон) назревает бунт! (youtube)

 

• La situation se dégrade à nouveau dans la zone de l’Opération Anti Terroriste (lire la zone de guerre civile).  Oukraïnskaïa Pravda  a de nouveau recours à la terminologie de guerre : “les bandits pro-russes” d’un côté, “les positions des défenseurs de l’Ukraine” de l’autre (pravda.com.ua). Les troupes ukrainiennes essayent périodiquement de percer les lignes novorusses et s’exposent à des contre-attaques (fortruss). La nuit dernière, l’artillerie ukrainienne a encore bombardé des quartiers de Donetsk (novorossia.today) alors que des combats intenses avaient lieu à  Spartak, près de l’aéroport de Donetsk (novorossia.today). De plus, la DNR a repéré des mouvements d’armes lourdes ukrainiennes dans les secteurs de Yasinovataya, Maryinka et Volodarsk (novorossia.today).

 

 

 

 

 

 

 

Source: http://www.les-crises.fr/actuukraine-15072015/