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Hongrie: Des médias au service de la haine ? Par Céline Lussato

Sunday 11 October 2015 at 01:55

“Des médias au service de la haine” – quel aveuglement quand on publie ceci dans l’Obs quand même…

Quelle époque formidable : une image saisit une abrutie en Hongrie – et ça sert à semer la haine envers les Hongrois.

On observera aussi comment les médias jouent leur rôle de chiens de garde réguliers pour critiquer sans cesse tout pays qui s’écarte de la sainte religion apostolique et bruxelloise : Russie, Venezuela, Chine, Brésil, Cuba, Argentine, Iran, Syrie, Hongrie – alors qu’ils sont beaucoup plus discrets sur longue période envers Israël, le Qatar ou l’Arabie Saoudite…

Source : L’Obs, 10/10/2015

Les images de la cameraman donnant des coups de pied à des migrants ont fait le tour du monde, faisant passer les journalistes hongrois pour les complices du régime populiste de Viktor Orbán. A Budapest, la situation n’est pourtant pas si simple.

Le 8 septembre, des confrères filment la journaliste hongroise en train de donner des coups de pieds à de jeunes adolescents (AFP)

Caméra au poing, en jean et chemise bleu ciel, ses cheveux blonds détachés, Petra Lászlò filme, le 8 septembre dernier, les réfugiés syriens traversant la frontière serbo-hongroise au point de passage de Röszke. Un jour comme les précédents. Cela fait un peu moins d’une semaine que la journaliste couvre ce qu’on a pris l’habitude d’appeler “la crise des migrants” dans le pays. Ce sont pourtant ses dernières heures sur place. Alors que les familles courent à travers champs, tentant de fuir les policiers qui ont pour mission de les placer dans un camp de transit, Petra Lászlò se métamorphose en auxiliaire de police bénévole. Des confrères la filment en effet en train de donner, à deux reprises, des coups de pied à de jeunes adolescents qui passent près d’elle, tentant de freiner leur course, ou faisant un croche-pied à un homme qui porte un jeune enfant dans les bras. L’homme s’effondre. Les images feront le tour du monde. Et la cameraman sera licenciée.

La dérive populiste du régime

La Hongrie du Premier ministre populiste Viktor Orbán n’avait pas besoin de cette publicité. Les mesures draconiennes prises par le gouvernement ultraconservateur pour décourager ceux qui fuient la Syrie en guerre – notamment la fermeture du passage de la frontière ou le renforcement des pouvoirs de la police et de l’armée à leur encontre – avaient déjà scandalisé l’Europe occidentale. Mais le comportement de cette journaliste a jeté l’opprobre sur toute la profession, dernier bastion, dans l’opinion publique, d’une certaine opposition à la dérive populiste du régime. Les médias partageraient-ils donc eux aussi, désormais, les opinions xénophobes portées par Viktor Orbán ?

La situation à Budapest, pour inquiétante qu’elle soit en matière de liberté de la presse, n’est pas univoque. “A droite comme à gauche, au départ, tous les médias ont condamné le geste de Petra Lászlò”, souligne András Dezsö, journaliste à Index, le premier site d’information hongrois, qui a filmé la cameraman en pleine action. Il rappelle :

Et son employeur l’a d’ailleurs renvoyée vingt minutes après la diffusion des images”

Un employeur qui n’est, contrairement à ce qui a pu être affirmé ici ou là, ni une chaîne de télévision ni même une web TV indépendante. N1TV relève en effet davantage du média en ligne officiel du parti d’extrême droite Jobbik, dont le leader Gábor Vona est d’ailleurs l’invité d’un entretien hebdomadaire. Et sur la question des migrants, les titres des articles sont tout à fait révélateurs de la ligne éditoriale, de “Guantánamo = Hongrie ?” à “Les migrants ont essaimé partout dans les magasins”…

András Dezsö explique :

Je crois que vous pourriez avoir l’équivalent avec une “FN-TV” en ligne.

“D’ailleurs, après avoir tourné ces images, j’ai mis près de deux heures pour trouver qui était cette femme que je venais de filmer. Dans notre petit milieu, en général, tout le monde se connaît plus ou moins. Mais, là, personne ne savait ni qui elle était ni pour qui elle travaillait.”

Dans les locaux cosy du journal en ligne où l’âge moyen n’excède pas 28 ans, le jeune homme dénonce cette image qui semble coller désormais aux médias hongrois en Europe occidentale. Il martèle :

Il est faux de penser qu’il n’y a pas de pluralisme en Hongrie. Je ne nie pas que les médias soient la cible d’attaques qui rendent difficile notre travail, ni qu’une certaine presse soit la voix du Fidesz. Mais à Index, par exemple, nous sommes libres de diffuser ce que nous voulons et nous ne sommes pas seuls dans ce cas.

Parmi les médias indépendants, la chaîne de télévision RTL fait également figure d’îlot de liberté. Dans les bureaux de cette filiale du groupe allemand Bertelsmann, le directeur de l’information Róbert Kotroczó confirme la très large marge de manoeuvre dont ses journalistes bénéficient :

Nous ne subissons pas de pressions en interne. Et sur la crise des réfugiés, ni les forces de l’ordre ni le pouvoir, il faut le reconnaître, ne nous ont mis de bâtons dans les roues.

“Prendre le travail des Hongrois”

Et pour cause. Cette médiatisation sert les intérêts du gouvernement de Viktor Orbán qui instrumentalise depuis plusieurs mois la question de ceux qu’il désigne par les termes “migrants illégaux”, un néologisme dans la langue de Kertész qui a désormais envahi l’espace public.

Depuis le printemps, des affiches dans les rues de Budapest et des encarts dans les journaux ont été mis en place aux frais du contribuable pour mettre en garde la population contre ces personnes qui viendraient – notamment – “prendre le travail des Hongrois”. “Le Premier ministre semblait parfaitement informé que de nombreux migrants allaient arriver dans le pays car la campagne a commencé à un moment où pas un Hongrois n’avait croisé l’ombre d’un Syrien”, relève la journaliste Anita Kömüves, du quotidien “Népszabadság”. Au siège du journal libéral de gauche, dans le centre de Budapest, la journaliste analyse la stratégie du régime :

Aujourd’hui, Orbán et son parti récoltent les fruits de sa manoeuvre. Il a tout intérêt à laisser diffuser des images de réfugiés car cela sert sa communication personnelle d’homme fort qui avait tout prévu et jure de gérer désormais la situation sans anicroche. Selon un sondage publié il y a deux jours, le Fidesz a d’ailleurs gagné en quelques semaines plus de 300 000 supporters supplémentaires !”

“De quoi faire également oublier les scandales dans lesquels Orbán était empêtré en début d’année et dont plus personne ne parle aujourd’hui”, fait remarquer de son côté András Dezsö. D’autant que le Premier ministre a à son service l’arme des médias publics.

“Il suffit de regarder quelques journaux télévisés pour comprendre la façon dont on demande aux journalistes de la télévision d’Etat de travailler sur la question des réfugiés”, commente Agnes Urbán. Cette économiste, enseignante à l’université de Budapest, est également membre du Mérték Media Monitor, un centre d’analyse de la liberté de la presse en Hongrie. Et son jugement est sans appel : “La chaîne suit scrupuleusement la communication du gouvernement. Le vocabulaire employé, les plans cadrés sur certains réfugiés au détriment d’autres, tout ce qui est mis en avant sert le message d’un potentiel risque pour la sécurité nationale”, explique la jeune femme dans son bureau de l’université, sur les bords du Danube.

Dans les reportages, effectivement, apparaissent toujours de jeunes hommes, jamais de familles, et puis, souvent, des images de détritus ou de bagarres. “Mais comment voulez-vous, lorsqu’on parque des gens plusieurs jours au même endroit, que le lieu ressorte immaculé ? Ou bien que le calme règne lorsqu’on laisse des personnes sans informations, sans autorisation de se déplacer, sans pouvoir communiquer avec l’extérieur ?”, interroge la chercheuse.

 

La haine s’est déjà immiscée dans l’esprit de certains Hongrois

Et si les médias indépendants, en particulier sur internet, fournissent des nouvelles plus objectives, ils ont aussi une moindre audience. “Ma mère, qui n’a pas d’autre source d’information que la télévision d’Etat, a une peur terrible de ce qui pourrait se passer avec la venue de réfugiés syriens dans le pays”, a d’ailleurs constaté Anita Kömüves, qui traite pourtant de la question dans les colonnes de “Népszabadság”. Une tendance qui risque de s’accroître encore, craint Agnes Urbán. “La chaîne TV2 est en passe d’être rachetée par un proche du Premier ministre. Un nouveau média risque de perdre son indépendance dans notre pays”, souligne l’experte. Insidieusement, la haine s’est déjà immiscée dans l’esprit de certains Hongrois, comme en témoigne la violente réaction de Petra Lászlò.

La cameraman trouve d’ailleurs des défenseurs. Y compris dans certaines rédactions, et pas nécessairement à l’extrême droite. Dans le dernier numéro de l’hebdomadaire de centre droit “Heti Válasz”, dont la couverture alarmiste est consacrée cette semaine à “ces migrants qui utilisent leurs enfants comme boucliers”, des clichés du crochepied de Petra Lászlò ont été publiés afin de tenter de démontrer que l’homme aurait pu tout aussi bien tomber seul.

 

De son côté, si le rédacteur en chef de “Magyar Nemzet”, le plus grand quotidien de droite du pays, répète à l’envi qu’il n’excuse pas le croche-pied “supposé” de Petra Lászlò à ce réfugié syrien, il n’a de cesse de remettre en cause la réalité du geste, de défendre “une mère de famille qui a perdu son travail” ou même de faire porter des soupçons de terrorisme sur la victime de ce coup dont les images ont fait le tour du monde.

Gábor Horváth est celui qui a permis à “l’accusée de se défendre au lendemain du lynchage médiatique dont elle a été victime grâce à la publication d’une lettre ouverte qu’elle a confiée au journal”, explique l’homme, la cinquantaine, qui voit dans l’action d’Orbán celle d’un “protecteur de l’Europe”. “Cette femme s’est excusée, et la peine de prison qu’elle risque aujourd’hui de se voir infliger est bien trop importante”, juge-t-il.

C’est la première fois, en Hongrie, que sera portée en justice une affaire révélée par une séquence filmée par des journalistes. Un procès auquel la cameraman devra assister après plusieurs semaines de disparition totale. Depuis sa renommée soudaine et les menaces dont elle a été la cible sur internet, Petra Lászlò a été placée sous protection policière. “Elle a fait une crise de nerfs et est contrainte au repos”, explique le rédacteur en chef de N1TV, Szabolcs Kisberk, à la terrasse d’un café, place du 15-Mars. Il confie :

Elle a surtout dû fuir, quitter son logement, tant la pression est grande entre ses soutiens et ses détracteurs”

Une tension qui ne devrait pas retomber avec l’ouverture du procès dans un mois : la journaliste vient en effet de recevoir le soutien appuyé des néonazis du Betyár Sereg. “S’en prendre à Petra Lászlò, c’est s’en prendre à nous”, ont fait savoir les crânes rasés.

 Par Celine Lussato

Source: http://www.les-crises.fr/hongrie-des-medias-au-service-de-la-haine-par-celine-lussato/


Les 26 millions d’euros de publicité de l’UE sous le feu des critiques, par Tara Palmeri

Sunday 11 October 2015 at 00:22

Source : Politico, le 09/09/2015

Les conservateurs l’appellent un gaspillage d’argent.

STRASBOURG – Les chefs des conservateurs et des eurosceptiques au Parlement européen, en visant le nouveau plan de 26 millions pour promouvoir l’UE, ont brandi la menace à peine voilée d’un Brexit.

Réagissant à un rapport de POLITICO, qui a obtenu un document préparatoire détaillé du plus grand effort de communication jamais effectué à ce jour, des hommes politiques ont mis en cause le Plan de la Commission visant à “promouvoir les avantages que les Européens retirent de l’UE” par une campagne de publicité massive et ont suggéré que cette stratégie pourrait se retourner contre l’UE.

“La Commission risque de se tirer une balle dans le pied et pourrait déclencher beaucoup plus de publicité négative que celle qu’elle attendait”, a dit Syed Kamall, un parlementaire européen britannique et chef du groupe “Conservateurs et réformistes européens”.

“Il n’y a pas de pénurie de médias rapportant les actions de l’UE à travers l’Europe”, a dit Kamall. “La Commission ne doit pas aimer la position éditoriale de certains d’entre eux sur le sujet, mais je ne crois pas que dépenser des millions en campagne de publicité va aider à changer cela.”

Le député européen eurosceptique William Dartmouth, membre de l’UKIP (United Kingdom Independent Party) déclare que le plan de communication, intitulé “Un nouvel élan pour l’emploi, la croissance et l’investissement”, relève simplement de la propagande. Il ajoute que le budget prévu pour ce plan serait mieux utilisé s’il était directement rendu au contribuable.

“Cette énorme campagne publicitaire… n’est qu’une tentative désespérée de l’Union Européenne de conserver le Royaume-Uni”, dit Dartmouth. “Mais ce n’est pas en faisant payer au contribuable des mesures de propagande que l’on convaincra le peuple qu’il est de son intérêt de rester dans l’Union Européenne.”

Cependant, d’autres députés européens saluent l’idée. Le porte-parole du PPE (European People’s Party) Siegfried Muresan, précise que les institutions se doivent d’expliquer l’utilité de l’Union Européenne au grand public.

“On ne peut pas continuellement se plaindre de que les médias ne parlent pas de l’UE, ou que les citoyens ne sont pas suffisamment convaincus par l’Europe”, dit Muresan. “En tant que politiques, nous devons trouver les bons moyens d’atteindre les gens aux quatre coins de l’Europe ; nous devons trouver les moyens de leur expliquer l’Europe, avec des mots qu’ils comprennent.”

Il insiste également sur l’importance de rappeler comment le budget de l’UE est réparti au profit des Européens.

“On parle trop souvent du budget de l’UE au moment où le Conseil et le Parlement ne tombent pas d’accord sur le sujet. Mais nous ne parlons pas assez des nombreux projets qui sont financés en Europe au travers du budget de l’UE”, a-t-il dit.

La porte-parole du groupe PDS (Socialist & Democratic Party) Utta Tuttlies affirme de son côté qu’il relève des attributions de la Commission d’informer les citoyens des choix politiques, mais refuse de commenter le coût de l’opération.

« Je pense qu’il est important d’informer les gens sur ce qui est fait à Bruxelles », a-t-elle dit.

Un porte-parole de la Commission Européenne déclare que ce plan n’a pas pour but de peser sur le référendum au Royaume-Uni. Il défend également le budget alloué à ce plan, déclarant que ce programme « ne demande pas de lever plus d’argent – le plan s’intègre au budget existant ».

Le porte-parole, Alexandre Winterstein, ajoute « En résumé, la Commission rationalise les ressources à sa disposition pour gérer les problèmes majeurs – comme l’emploi, la croissance et l’investissement – et pour réaliser des économies d’échelle. Cette volonté d’optimisation est particulièrement pertinente en période de budgets limités. »

Source : Politico, le 09/09/2015

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

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La campagne d’autopromotion de l’Union européenne (UE) à 26 millions d’euros

Le but de cette proposition de la Commission est de relancer la « compréhension » de ses politiques.

Par RYAN HEATH

Selon un projet consulté par POLITICO, le président de la Commission Européenne, Jean-Claude Juncker, veut dépenser, en 2016, près de 26 millions d’euros dans une nouvelle campagne de publicité massive pour promouvoir l’UE.

Cette campagne pourrait constituer la plus importante initiative en matière de communication jamais réalisée par l’UE ; elle est axée autour du thème « Un nouvel élan pour les emplois, la croissance et l’investissement. » Son budget de 25,75 millions d’euros est prévu pour alimenter une série de publicités allant des affiches aux publicités « internet », et probablement des expositions et des temps d’antenne télé et radio.

Le but premier de ces dépenses, selon un document préparé par Juncker et son vice-président chargé du budget de l’UE, Kristalina Georgieva, est « d’arriver à une meilleure compréhension, par les citoyens de l’UE, de ses priorités et des activités ; d’informer et d’intéresser différents groupes cibles de citoyens européens à propos des priorités politiques de l’UE. »

Depuis le déclenchement de la récession et de la crise économique en 2008, l’UE est associée aux politiques qui ont conduit à la nuisance financière. Comme, de plus, des campagnes eurosceptiques montent en puissance, cela a conduit la Commission à se battre pour vanter les avantages de ses lois et projets auprès du public.

Les fonds nécessaires pour la campagne devraient être réunis et dépensés de manière centralisée plutôt que par des départements séparés, marquant ainsi une étape supplémentaire dans la centralisation accrue des décisions politiques.

Le prix élevé pourrait causer une réaction violente à un moment de resserrement des budgets à travers le continent, mais il est présenté comme partie d’un “budget axé sur des résultats”.

L’argent est fourni par des « contributions financières spontanées de certaines directions générales », selon les dires de Juncker et Georgieva. En cours de consultation des différents départements de la Commission, les auteurs espèrent recueillir l’approbation de leurs collègues de la Commission dans les semaines qui viennent.

Le nouveau fonds combiné est essentiellement prévu pour faire avancer un projet, tel que le “Plan d’Investissement Juncker” qui est la priorité politique de la Commission, mais qui ne dispose pas de son propre budget de communication. La pièce centrale de ce projet est un fonds qui pourrait porter l’investissement dans l’UE à 315 milliards d’euros sur trois ans.

Les sources de POLITICO à la Commission ont affirmé que l’équipe Juncker avait insisté pour que le Plan d’Investissement soit un parapluie sous lequel les efforts en matière de communication seraient placés, dans le but de présenter les politiques de l’UE sous un aspect global.

Ainsi, tandis qu’en pratique les projets et les impacts du Plan d’Investissement sont mis en avant dans la nouvelle campagne de publicité, les livres de comptes de la Commission porteront le coût de la communication sur des projets comme Le Fonds de Garantie Agricole Européen (7,75 millions d’euros) et le Fonds Agricole Européen pour le Développement Rural (3,375 millions).

Les décisions opérationnelles sur quel espace de média acheter, par exemple, seront prises par le Département Communications de la Commission et supervisées par un “comité de pilotage” composé de représentants des départements impliqués dans la politique concernée.

Selon le rapport annuel d’activités 2014 du département Communications de la Commission, des contrats ont été mis en place à partir de juin 2014 « pour une campagne pilote mettant en pratique pour la première fois un regroupement de ressources financières provenant de différents programmes ». L’objectif est d’atteindre 15 millions d’Européens avec les messages-pilotes.

Une campagne relative en cours, « l’UE travaille pour vous », tente de simplifier les implications complexes de l’UE dans les études liées à un projet en montrant comment les entités individuelles ont utilisé les fonds de l’UE.

La Commission européenne n’a pas voulu commenter cette nouvelle proposition.

Source : Politico, le 09/09/2015

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

Source: http://www.les-crises.fr/les-26-millions-deuros-de-publicite-de-lue-sous-le-feu-des-critiques-par-tara-palmeri/


[Vidéo] Guy Mettan : Russie-Occident, une guerre de mille ans

Saturday 10 October 2015 at 02:20

Rien à voir, mais j’aurais aimé avoir le Figaro de vendredi. Quelqu’un l’a-t-il ? Merci de me contacter

Grosse urgence aussi pour une transcription à faire d’ici demain svp. Merci…

Guy Mettan est un journaliste, artiste et une personnalité politique suisse, centriste. Ayant obtenu la nationalité russe suite à l’adoption d’une petite fille, il a écrit un livre sur la russophobie.

Source : RT, mai 2015

Guy Mettan : Pourquoi nous aimons tant détester la Russie?

Guy Mettan, l’auteur du livre «Russie-Occident : une guerre de mille ans», a précisé dans l’interview qu’il a accordée à RT France que l’Europe fabriquait «artificiellement l’ennemi russe pour pouvoir se créer une identité européenne artificielle».

RT France : Pourquoi avez-vous décidé d’écrire ce livre ?

Guy Mettan : Bon, cela fait une quinzaine d’années que je m’intéresse beaucoup à l’évolution des relations entre la Russie et l’Occident puisque j’ai eu la chance d’obtenir le passeport russe en 1998 et de devenir double national. A partir de ce moment, je me suis intéressé à la nature des relations entre la Russie et l’Occident. Plusieurs fois et à plusieurs reprises, j’avais été agacé par la manière dont la presse occidentale rendait compte de la Russie et couvrait les évènements qui avaient traits aux relations occidentalo-russes. Et puis lorsque la crise ukrainienne a éclatée, dès février 2014, j’ai vraiment été scandalisé par la manière dont mes collègues journalistes couvraient ces événements avec un biais systématiquement antirusse. C’est ce qui m’a motivé à écrire ce livre.

RT France : Votre livre parle de russophobie. Comment la définissez-vous ?

Guy Mettan : La russophobie, c’est un sentiment antirusse qu’on retrouve très largement en Occident. C’est d’ailleurs propre à l’Europe et aux Etats-Unis. Il n’y a pas de russophobie en Chine ou au Japon et dans les autres pays du monde. Pour moi, c’est une forme de racisme. Je crois qu’il n’y a pas d’autres mots pour l’expliquer. Cela tient à l’émergence de préjugés, de clichés qui ont pris naissance à partir du schisme entre l’orthodoxie et le catholicisme. C’est pour ça que mon livre s’appelle «Une guerre de mille ans». Ici, en Occident, on pense que le schisme a été créé par les Orientaux, ce qui n’est pas vrai du tout, c’est une falsification de l’histoire. Reste qu’à partir de ce schisme, se sont élaborés toute une série de préjugés contre d’abord, le monde orthodoxe, le monde grec et ensuite contre la Russie, à partir de la chute de Constantinople et que la Russie a décidé de reprendre l’héritage de Constantinople.

Le récit des voyageurs est devenu très systématiquement hostile la Russie. Et à partir du XVIIIème siècle, quand la Russie est apparue comme une puissance européenne, comme une puissance importante, cette russophobie s’est développée parce que l’expansion coloniale de l’Europe, qui a commencé à partir du 18 siècle, s’est heurtée à l’existence de la Russie, de cette puissance russe. C’est à partir de ce moment que la russophobie moderne a pris naissance en Europe occidentale, puis aux Etats-Unis après la Deuxième Guerre mondiale.

RT France : De quoi cette russophobie se nourrit-elle ?

Guy Mettan : Aujourd’hui la russophobie est devenue essentiellement américaine parce qu’à partir de 1945, ce sont les Etats-Unis qui ont pris le relais des russophobies existantes. La française qui s’est développée à partir du 18 siècle avec Napoléon. La russophobie anglaise a été très forte tout au long du XIXème siècle, avec la rivalité pour le contrôle de l’Asie. Les impérialistes anglais voulaient imposer leur domination sur l’Asie contre la Russie. Et puis la russophobie allemande, qui a commencé vers la fin du 19 siècle lorsque les Allemands ont développé l’idée de Lebensraum, d’espace vital, à l’Est. Mais une fois le nazisme défait en 1945, les Américains se sont retournés contre leur allié russe, comme l’avaient d’ailleurs fait les Anglais en 1815 aussitôt après la victoire acquise contre Napoléon.

Les Américains se sont retournés contre leur allié russe de la veille et ont développé une russophobie qui a toujours cours aujourd’hui. Elle a d’abord été liée à la lutte contre le communisme mais malgré la chute du communisme et la fin de l’Union soviétique en 1991, cette russophobie a continué de plus belle à partir de la fin des années 1990-début des années 2000. Elle se compose de deux formes : une forme idéologique autour de la soi-disant lutte pour la démocratie et les droits de l’Homme et puis, naturellement, une rivalité géopolitique parce que les Américains ne supportent pas que d’autres puissances contestent l’hégémonie américaine.

RT France : Vous dites que l’Europe n’a pas «d’identité constituée» contrairement à la Russie. Qu’est-ce que ça veut dire ?

Guy Mettan : Cela veut dire que l’Union européenne est une construction qui est difficile, qui est laborieuse, qui connaît beaucoup d’obstacles, beaucoup de revers, surtout depuis une quinzaine d’années avec l’intégration des pays d’Europe de l’Est. Mais cette Union européenne n’a pas d’identité propre. Et avec l’extension vers l’Europe de l’Est, les nouveaux venus, c’est-à-dire la Pologne, la Roumanie, les Pays baltes, en fait, les pays qui étaient autrefois liés à la Russie soviétique, ont éprouvé le besoin de se créer une nouvelle identité européenne. Et quoi de plus facile pour créer cette identité qui est au fond difficile à faire, quoi de plus facile que de s’inventer un ennemi, de s’inventer un adversaire. C’est ce que je dis dans mon livre. Pour ces nouveaux venus, la Russie fait office d’ennemi idéal, d’épouvantail, de repoussoir qui justement favorise cette intégration européenne. Cela leur permet aussi d’obtenir un soutien auprès des lobbies militaire et pétrolier américains, en stigmatisant la Russie comme une puissance hostile à l’Europe, ce qu’elle n’est évidemment pas. Ce que je montre dans mon livre, c’est qu’on se fabrique artificiellement un ennemi russe pour, au fond, pouvoir se créer une identité européenne artificielle.

RT France : Quelle accueil votre livre a-t-il reçu ?

Guy Mettan : Cela a été une très bonne surprise, parce que je m’attendais évidemment à l’hostilité de mes confrères journalistes que je critique dans ce livre. Et au contraire, la presse l’a plutôt bien accueilli, les critiques sont largement favorables et puis l’accueil du public est très, très positif. C’est vraiment pour moi un motif de satisfaction. J’avoue que j’avais quelques craintes, et bien pas du tout, je m’aperçois que le grand public est fatigué de la façon complétement biaisée dont les médias occidentaux dominants rapportent les événements qui ont trait à la Russie et qu’il cherche un autre point de vue.

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Source: http://www.les-crises.fr/video-guy-mettan-russie-occident-une-guerre-de-mille-ans/


Les Mistral vendus à l’Egypte : Sissi vaut-il vraiment mieux que Poutine ? Par Olivier Bories

Saturday 10 October 2015 at 01:07

Rien à voir, mais j’aurais aimé avoir le Figaro de vendredi. Quelqu’un l’a-t-il ? Merci de me contacter

Grosse urgence aussi pour une transcription à faire d’ici demain svp. Merci…

C’est quand même drôle, avec un Sissi arrivé au pouvoir par un coup d État et condamnant à la pelle à la peine de mort des centaines de frères musulmans non criminels…

Pour mémoire sur l’Égypte, ce billet de 2013

Par AFP, septembre 2015, Libération

Un navire de guerre Mistral, le 16 mars 2015, dans le port de Saint-Nazaire Photo GEORGES GOBET. AFP

L’Egypte et la France ont officialisé le rachat des deux navires militaires dont la livraison à la Russie avait été annulée. Le montant de la vente tourne autour de 950 millions d’euros.

Epilogue pour la vente des Mistral. La France a trouvé un accord avec l’Egypte pour l’acquisition de ces deux navires militaires qui devaient initialement être livrés à la Russie, avant que la vente soit annulée.  L’annonce a été faite par l’Elysée ce mercredi à la mi-journée : «Le président de la République s’est entretenu avec le président Sissi. Ils se sont accordés sur le principe et les modalités de l’acquisition par l’Egypte des deux bâtiments de projection et de commandement de classe Mistral».

Cette annonce met un terme aux multiples rebondissements dans cette affaire de vente contrariée en raison de l’implication de Moscou dans la crise ukrainienne. Quatre pays – le Canada, l’Inde, Singapour, mais surtout l’Égypte – avaient exprimé un intérêt «sérieux» pour le rachat.

«Les discussions étaient largement entamées et bien engagées avec L’Egypte, elles se concrétisent», a expliqué le porte-parole du gouvernement, Stéphane Le Foll, à l’issue du Conseil des ministres. Les navires doivent être livrés début mars 2016. «Quatre mois de formation en France d’environ 400 marins égyptiens sont prévus dans le contrat et au printemps prochain des exercices conjoints seront organisés entre les Marines française et égyptienne», a expliqué une source gouvernementale.

Un accord à 950 millions d’euros

Les deux navires de guerre seront vendus pour un montant d’environ 950 millions d’euros, selon l’entourage du ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian. «Je ne vais pas vous annoncer le prix mais je vais réfuter totalement ce qui a été annoncé par certains, qui consisterait à dire qu’il y aurait là une perte qui serait liée à cet accord», avait précedemment assuré Stéphane Le Foll. «Les choses sont négociées, elles seront précisées le moment venu», avait-t-il ajouté.

Selon des informations de presse, confirmées de source proche du dossier, les négociations avec l’Egypte pour l’acquisition des deux bâtiments bloquaient jusqu’ici sur le prix fixé par Bercy et que les Égyptiens auraient trouvé trop élevé. Selon La Tribune, Le Caire est intéressé par ces bâtiments afin de renforcer sa force marine. Selon une source gouvernementale française, «il n’y a pas une grande culture marine en Egypte». Or les deux navires devraient être positionnés en mer Rouge et en mer Méditerranée. Ces emplacements sont stratégiques pour l’Egypte, qui a procédé cet été à l’élargissement du canal de Suez, et qui souhaite se protéger face à la menace terroriste de la Libye voisine.

AFP

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Publié le 25-09-2015, Nouvelobs 

Au terme d’un long feuilleton, les navires Mistral ont été vendus à l’Egypte. Le pays n’a pourtant pas un bilan plus favorable que la Russie sur les droits de l’homme ou la démocratie.

Après 24 avions Rafale en février, une frégate multi-missions en juin, l’Egypte va à nouveau acquérir du matériel militaire français, avec l’achat des deux bâtiments de projection et de commandement (BPC) de classe Mistral, ceux-là mêmes que la France a refusé de vendre à Moscou. Mais en quoi l’Egypte du président Abdel Fattah al-Sissi est-elle un client plus respectable que la Russie de Vladimir Poutine ?

L’ingérence extérieure

Le gouvernement l’a martelé : le contrat avec les Mistral ne peut plus être conclu avec la Russie en raison de son ingérence en Ukraine. Lors du débat à l’Assemblée du 17 septembre, le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius avançait comme argument l’annexion de la Crimée, le soutien aux séparatistes de l’est de l’Ukraine, mais aussi la guerre avec la Géorgie en 2008. Le rapporteur de la commission des Affaires étrangères, Michel Vauzelle, citait lors de ce même débat le lourd bilan de la guerre en Ukraine : 7.000 morts, 17.000 blessés et 2 millions de déplacés.

Les morts ce sont des “pro-russes” pour al plupart, tués par l’armée ukrainienne; et les déplacés l’ont été en Russie, où ils ont fui, hein…

Dans ces conditions, la France se devait de refuser la livraison des Mistral, des navires “destinés à la projection de forces”, rappelle Laurent Fabius.

L’Egypte n’est pourtant pas non plus pas exempte de tout reproche dans ce même domaine des interventions extérieures. Depuis le mois de mars, le gouvernement égyptien a officialisé sa participation à la guerre menée au Yémen par l’Arabie Saoudite et d’autres pays du Golfe. L’Egypte n’a certes pas annexé une partie du territoire yéménite,

Hein ? Le Yémen annexé par l’Egypte ?

mais elle est partie prenante de ce conflit qui provoque un désastre humanitaire. Rien ne garantit que les Mistral, dont au moins un devrait être en mer Rouge, ne seront pas utilisés dans le cadre de cette guerre, où plus de 4.500 personnes ont trouvé la mort. D’autant plus que c’est l’argent de l’Arabie Saoudite, à l’initiative de la guerre au Yémen et bailleuse de fonds de l’Egypte, qui va payer une grande partie de la facture.

Les droits de l’homme

La Russie de Vladimir Poutine n’est pas un modèle de démocratie. Dirigée par un chef d’Etat avec une vision très autoritaire du pouvoir, elle se classe à la 152ème place sur 180 du classement 2015 de Reporters sans frontières sur la liberté de la presse.

France, Italie e

De plus en plus contrôlée, la société russe subit la propagande de médias étroitement surveillés par l’Etat, et les rares titres indépendants sont régulièrement inquiétés par la justice et les acteurs économiques proches du pouvoir. Les ONG sont harcelées, et les opposants politiques sont soumis à des procès non équitables.

Depuis l’accession au pouvoir d’Abdel Fattah al-Sissi après un coup d’Etat, l’Egypte rivalise en matière de violation des droits humains. Les nouvelles lois antiterroristes votées cet été prévoient des sanctions pour toute personne relayant des “fausses nouvelles”, c’est-à-dire toute information contredisant les communiqués officiels. Plusieurs procès de masse ont abouti à la condamnation à morts de centaines de personnes,

c’est vrai que Poutine a mis un moratoire sur la peine de mort, mais chuuuut

les violences policières sont systématiques. L’Egypte a beau avoir gracié mercredi dernier une centaine de détenus pour calmer les critiques, des dizaines d’autres journalistes et militants des droits de l’homme croupissent toujours dans ses geôles, sans parler des milliers de membres des Frères musulmans. Et l’Arabie Saoudite, qui sert de banquier à l’Egypte, est encore pire : un jeune opposant chiite de 21 ans y est condamné à mort par décapitation, suivi de crucifixion, pour avoir participé à des manifestations durant le printemps arabe. Il avait 17 ans à l’époque.

L’argument antiterroriste

Le seul argument restant pour privilégier le choix de l’Egypte sur la Russie est celui de la lutte contre le terrorisme, comme l’avait souligné le ministre de la Défense Jean-Yves le Drian lors de la livraison d’une frégate en juin.

Parce que la Russie ne lutte pas contre le terrorisme, comme on le sait

Tandis que se développent, en Afrique et au Proche et Moyen-Orient, des menaces terroristes sans précédent, les forces armées égyptiennes apparaissent comme un facteur de stabilité incontournable.”

Cet argument est pourtant discutable. La répression féroce du régime de Sissi n’a pas empêché la menace djihadiste de grandir depuis deux ans,

comme c’est étonnant…

en particulier dans le désert du Sinaï. Comme l’analyse le chercheur Shadi Hamid dans “Foreign Policy”, la violence du gouvernement risque bien au contraire de nourrir la radicalisation de nombreux opposants, dont les Frères musulmans. Le 13 septembre, l’armée égyptienne a mené un raid antiterroriste qui a tué par erreur huit touristes mexicains dans des bombardements. Pas sûr que les deux navires Mistral pourront aider le président Sissi à mieux lutter contre le terrorisme.

Olivier Bories

 ”journaliste” du XXIe siècle au Nouvel obs

Source: http://www.les-crises.fr/les-mistral-vendus-a-legypte-sissi-vaut-il-vraiment-mieux-que-poutine-par-olivier-bories/


[Psychiatrie 3] Marine Le Pen, vice-tsarine de Poutine par Vincent Jauvert

Friday 9 October 2015 at 02:45

Suite de notre série illustrant une nouvelle pathologie mentale frappant certains journalistes (normalement astreints à la Charte de Munich pour mémoire) : la russophobie délirante (désolé, beaucoup de fluo du coup)

Je rappelle qu’il se trouve donc un rédac chef au Nouvel Obs pour accepter ceci dans ce journal, premier “newsmagazine” français, qui a touché la bagatelle de 8 millions d’euros de subventions publiques l’année dernière

Source : Nouvelobs.com, 08/10/2015

Marine Le Pen, vice-tsarine de Poutine par Vincent Jauvert

On sent l’intense jouissance ayant accompagné la rédaction du titre…

En insultant François Hollande et Angela Merkel au Parlement européen, la patronne du Front national fait, une fois encore, le jeu de la Russie.

Hier, Marine Le Pen a insulté François Hollande avec une violence inouïe. Au Parlement européen, elle a traité le chef de l’Etat de “vice-chancelier” d’Allemagne.

Terrible insulte, et bien entendu totalement immérité…

En fait, c’est surtout Todd qui devrait se plaindre, ayant inventé le concept de vice-chancelier…

Elle a présenté le visage le plus haineux de la France et de l’Europe pour des raisons de politique intérieure.

Le discours est là, bah, c’est un discours politique dur, mais enfin, de là à hurler à l’insulte… Je me sens plus insulté par Macron par exemple…

Et sinon, l’Europe ce n’est pas de la politique intérieure désormais ??

Mais elle a agi aussi en affidée de Vladimir Poutine, son héros, son maître – et son carnet de chèques.

.

Moscou a toujours voulu affaiblir l’Union européenne qui, unie, peut faire contrepoids à la Russie sur le Vieux Continent.

Hein ? Pour rappel, la population de la Russie = Population France + Allemagne, pour un PIB russe de seulement 30 % des deux autres….

Cet objectif est devenu obsessionnel depuis l’instauration par l’UE de sanctions à l’égard du Kremlin et de ses amis.

Hein ?

En cherchant à ridiculiser le couple franco-allemand, elle fait évidemment le jeu du clan Poutine.

“Faire le jeu de”, nouvelle formule pour disqualifier sans répondre aux arguments, vous aurez noté

Particulièrement au moment où Hollande et Merkel tentent de s’opposer aux visées russes sur l’Ukraine.

L’Ukraine que l’UE essaie de piquer depuis 2 ans ? Sans aucune visée, bien entendu

Ce n’est pas nouveau. Dans les instances européennes, à Strasbourg ou à Bruxelles, les représentants du Front national passent leur temps à défendre les positions russes sur tous les sujets.

Bah oui, car il y a OU la politique de l’UE OU bien son contraire, mais alors c’est évidemment “la position russe”, pas juste une alternative politique (car il n’y a pas d’alternative on vous dit)

Est-ce une coïncidence ? Plusieurs assistants parlementaires des élus du FN sont d’origine russe.

‘tain, et ils ne seraient pas un petit peu juifs aussi, en plus ?

Mais ils vont la monter quand leur LICRA les Russes, ça devient urgent les amis…

Une vision “poutinienne” du monde

Marine Le Pen et son équipe ont toutes les raisons de s’aligner sur Moscou.

Eh oui…

La reconnaissance du ventre d’abord. On se souvient que le Front national boucle désormais ses fins de mois grâce à une banque russe.

De mémoire, c’est un PRÊT (à rembourser donc) d’une banque tchéco-russe.

Mais comme M. Jauvert est démocrate, pourquoi ne soutient-il pas la demande du FN d’une loi obligeant les banques française à prêter aux partis politiques, ça éviterait ceci…

Ce n’est pas tout. Marine Le Pen partage la vision “poutinienne” du monde.

Bien sûr…

Elle soutient l’annexion de la Crimée.

On en revient toujours à la même chose, c’est lassant. Peut-il expliquer pourquoi les habitants de la Crimée ne peuvent choisir leur avenir ? Comme l’a fait Mayotte avec nous, c’est la même situation.

Mais il préfère qu’on écrase par la force les peuples qui pensent mal, c’est clair…

Elle défend le boucher de Damas

Ouah, ça c’est du journalisme !

Il ne parle pas de Fabius qui déclarait que Al Nostra (branche locale d’Al Qaeda) faisait en Syrie “du bon boulot” ?

et affiche sa détestation de l’Amérique.

Ce qui est évidemment impardonnable de parler ainsi de Not’ Bon Maitr’

On rappellera l’époque ÉVIDEMMENT révolue, où la CIA achetait bon nombre de journalistes 

Elle est fascinée par le césarisme instauré par l’ancien colonel du KGB.

Quelqu’un a-t-il déjà lu sous la plume d’un journaliste français “George Bush père, ancien patron de la CIA” ?

Cet alignement sur le Kremlin la pousse à aller plus loin encore. Il faut dire et répéter que, dans le programme du Front national, il est écrit noir sur blanc que, si Marine Le Pen arrive au pouvoir, la France sortirait de l’alliance militaire avec l’Amérique au profit de la… Russie.

Ben primo, quand on a l’arme nucléaire, on n’a pas besoin de faire partie d’une quelconque alliance militaire, secundo alliance contre quel ennemi, tertio en quoi est-ce pire de s’allier avec la Russie qu’avec les USA, je vois mal (elle a tué beaucoup moins d’innocents depuis 50 ans)

Voilà donc aussi pourquoi, dans l’enceinte du Parlement européen, elle a insulté Angela Merkel et François Hollande, piliers de d’Union européenne, de l’Otan et de la démocratie libérale.

Ils ne guériraient pas le cancer par imposition des mains aussi ?

Tout ce que son mentor Poutine déteste.

Chapeau pour avoir réussi à nous bourrer le mou avec la Russie sur une intervention qui n’avait pas le moindre lien avec elle – à la caisse !

Vincent Jauvert

“Journaliste” du XXIe siècle

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Vous notez que cet article était donc en Une de l’Obs – dont vous apprécierez la tempérance à gauche pour le numéro papier de la semaine…

Allez, terminons donc par l’intervention de Farage lors de la même session (mais dont les médias ne parleront évidemment pas…) :

Source: http://www.les-crises.fr/psychiatrie-3-marine-le-pen-vice-tsarine-de-poutine-par-vincent-jauvert/


[IgNobel] Svetlana Alexievitch : La Russie en arrive à 86% à se réjouir quand des gens meurent dans le Donbass

Friday 9 October 2015 at 01:23

C’est quand même mignon le hasard…

Source : L’Obs, 8/10/2005

Svetlana Alexievitch : l’Homo Poutinus est arrivé

Le Nobel de littérature 2015 récompense l’auteur de “la Fin de l’homme rouge”, une enquête majeure dont Svetlana Alexievitch nous avait parlé à sa sortie, en 2013

Vladimir Poutine, le 30 juillet 2013, en vacances dans la région de Tyva. (© Alexey Druzhinn-Ria-Novosti-AFP)

Le Nouvel Observateur. Depuis plus de trente ans, vous interrogez des milliers de citoyens de l’ex-URSS, de toutes conditions, sur leur vie quotidienne, leurs amours, leurs rêves, leurs déceptions… et vous rapportez leurs propos dans des livres qui ont toujours un grand succès. Le but de ce travail considérable est de «consigner les traces de la civilisation soviétique», écrivez-vous dans «la Fin de l’homme rouge». Comment décririez-vous aujourd’hui cette «civilisation» disparue?

Svetlana Alexievitch. C’était un monde à part, avec sa propre définition du bien et du mal, un monde où tout était différent de l’Ouest. Faites discuter deux personnes de 60 ans, l’une ex-soviétique, l’autre occidentale. Elles constateront que, depuis le premier jour de leur vie, leurs existences ont eu peu de choses en commun, comme si elles avaient vécu sur deux planètes. Leur nourriture, leurs sujets de conversation, les films et les livres qui les ont bouleversées, leurs vacances, leur habitat, leurs héros, leur vision de la carrière professionnelle et des rapports humains, tout était différent. A l’école, on ne leur a pas enseigné les mêmes choses. En fait, pour le meilleur et pour le pire, les communistes ont réussi à créer un homme particulier, l’Homo sovieticus, avec une culture, une morale et des habitudes, très différentes de celles des Occidentaux. Si on oublie cela, on ne comprend rien à la Russie d’aujourd’hui.

Vous-même avez grandi en Union soviétique.

Oui, et je me souviens, par exemple, que, de l’école primaire à la fac, j’ai appris que l’essentiel dans la vie était de se sacrifier voire de mourir pour la patrie et l’Etat. Comme beaucoup de mes camarades, je rêvais d’exploits au service de la communauté, de participer à la construction du BAM, la ligne ferroviaire qui traverse la Sibérie jusqu’en Extrême-Orient. J’ai appris aussi que nous étions entourés d’ennemis qui menaçaient sans cesse de nous envahir, et que tous les autres peuples nous enviaient.

J’ADORE ! Bien entendu, c’est sans AUCUN rapport avec une situation actuelle dans certains pays occidentaux…

Et les gens le croyaient ?

Beaucoup, oui. C’était un monde où, du fait de la propagande et de la menace du goulag, les gens ne savaient pas penser par eux-mêmes ou avaient peur de le faire.

C’est vrai qu’il nous manque le goulag, mais il suffit d’attendre encore un peu

A la fin des années 1970, je suis allée, avec un groupe d’écrivains soviétiques, en RDA. A l’arrivée à Berlin-Est, nos hôtes nous ont proposé des glaces pour nous rafraîchir. Tout le groupe s’est alors retourné vers notre accompagnateur, un officier du KGB, pour savoir que répondre. Celui-ci a hoché la tête et tous ont dit «oui»«Quel parfum ?», ont demandé les Allemands. «Banane», a répondu le KGBiste. Alors tous les écrivains ont dit «banane».

C’était cela aussi la civilisation soviétique, un mélange de prison et de jardin d’enfants. C’était un monde fascinant où régnait une oppression brutale mais où presque tout le monde vivait de la même façon et où parler d’argent était indécent. Un monde pauvre, violent, mais dans lequel on pouvait parler pendant des heures de littérature. Un monde qui, dans les années 1990, s’est effondré du jour au lendemain.

Et dont beaucoup sont nostalgiques aujourd’hui.

Oui, il y a une nostalgie très forte pour l’époque soviétique, même chez les jeunes qui lisent de nouveau Marx et parlent de révolution. C’est pourquoi il est très important de leur parler du passé, de l’engouement des premiers révolutionnaires, de leur rêve de fabriquer un monde nouveau organisé sur d’autres bases, mais aussi de l’échec sanglant auquel cette illusion romantique a abouti. Il faut raconter tout cela, le digérer, afin de pouvoir enfin construire une société libre.

Comment expliquez-vous cette nostalgie?

C’est simple : la société russe actuelle, où les voleurs et l’argent font la loi, est épouvantable. Nous avons été tellement naïfs à la fin des années 1980 sous Gorbatchev ! Pendant que nous discutions à perte de vue sur la meilleure façon d’instituer un socialisme à visage humain, les bandits et les dirigeants des jeunesses communistes se sont emparés du pays, se sont partagés les hydrocarbures et ont imposé une société de rapaces à laquelle personne n’était préparé. Aujourd’hui beaucoup de gens vivent plus mal que sous le pouvoir soviétique. Désormais, si l’on n’a pas d’argent, on ne peut pas faire étudier ses enfants, ni être soigné. Avant c’était possible, gratuitement.

Officiellement oui, mais il fallait payer des pots-de-vin…

C’est vrai. Mais au moins un retraité pouvait acheter des médicaments avec sa pension, ce qui n’est plus le cas. Aujourd’hui, une femme qui travaille dans une école maternelle ne peut pas payer des études universitaires à son propre enfant. Avant si. Et puis les gens ordinaires voient bien que les oligarques ont non seulement pillé le pays, mais qu’aujourd’hui ils n’investissent pas dans les usines qu’ils ont volées et dont les équipements tombent en ruine. Ils savent que leur pays, autrefois grande puissance, ne vit que de la rente, que les dirigeants de la Russie ne la préparent pas à l’économie moderne.

Les Russes veulent-ils revenir en arrière ?

La grande majorité, non. Ils savent que, désormais, on peut voyager, sortir librement du pays où pendant des décennies ils étaient enfermés. Même s’ils vivent très mal, les gens du peuple voient aussi qu’une classe moyenne s’est développée qui se débrouille bien, et ils espèrent que leurs enfants en feront partie. Mais personne n’aime la société d’aujourd’hui, d’où cette nostalgie, si incompréhensible pour vous, les Occidentaux, et dont Poutine joue à merveille.

Comment fait-il ?

Pour garder le pouvoir, il a réussi un tour de force : faire vibrer cette corde sensible, nostalgique, dans la partie de la population la plus humiliée par le capitalisme et l’économie de marché, dont lui-même et son clan sont pourtant les plus grands bénéficiaires ! Pendant la campagne électorale de 2012, Poutine a promis de créer un impôt sur la fortune afin que les oligarques participent à la rénovation du pays, il a même assuré qu’il exigerait que certains rendent les biens qu’ils ont volés. Mais évidemment, dès qu’il a été élu, il n’a rien fait.

Hallucinant (et tellement russe) cet homme politique qui promet des choses pour être élu et ne tient pas sa parole…

En revanche, il laisse proliférer dans les rues de Moscou des groupes de miliciens habillés en noir et portant la croix, qui affirment vouloir lutter contre les mécréants. Et le peuple ne dit rien.

Il y a eu les grandes manifestations de l’opposition, en décembre 2011.

Bien sûr, et elles sont porteuses d’un grand espoir. Mais j’ai souvent dit à mes amis qui veulent faire tomber Poutine par une nouvelle révolution et qui croient qu’après ce putsch pacifique tout se mettra en place harmonieusement : attention, la société russe n’est pas prête, elle n’a pas assez évolué, les lendemains pourraient être terribles. Le peuple dans son ensemble, si marqué par la civilisation soviétique, n’aspire pas, pas encore en tout cas, à cette vie nouvelle proposée par l’opposition, démocratique et ouverte. Si tel était le cas, Poutine, qui est le reflet de la société russe d’aujourd’hui, n’aurait pas si facilement fait passer ces lois honteuses sur le financement étranger des ONG ou sur la propagande homosexuelle.

Honteux… Ben c’est vrai quoi, on finance tranquillement des ONG pour qu’elles fomentent des révolutions dans un pays, et le pays réagit !

A vous entendre, on pourrait penser que Poutine convient finalement plutôt bien aux Russes…

Ce n’est pas du tout ce que je pense.

Ben a priori, c’est quand même ce qu’ont l’air de penser la plupart des Russes… Ce qui montre la représentativité de la dame…

Il pourrait faire avancer le pays, au lieu de quoi, pour garder le pouvoir, il le fait piétiner et même régresser en freinant tous les mouvements de la société civile.

Certains artistes proposent que l’Occident, à cause de l’homophobie du Kremlin, boycotte les jeux Olympiques de Sotchi l’an prochain. Qu’en pensez-vous?

Il me semble que multiplier les contacts entre la Russie et le reste du monde est plus important, plus efficace, que d’isoler le pays. De toute façon, on sait très bien que, pour toutes les raisons que l’on connaît dont bien sûr le pétrole et le gaz, aucun gouvernement occidental n’a intérêt à boycotter la Russie, et que, donc, cette campagne n’aboutira pas.

Propos recueillis par Vincent Jauvert

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Mais il y a mieux (merci de me l’avoir signalé)

Source : Le Huffington Post, 8/10/2015

La Russie en arrive à 86% à se réjouir quand des gens meurent dans le Donbass

Svetlana Alexievitch: ce que le Nobel de littérature dit de Vladimir Poutine (ce n’est pas rassurant)

INTERNATIONAL – Écrivaine engagée née en 1948 en Ukraine à l’époque où le pays était sous la coupe de l’URSS, Svetlana Alexievitch a reçu ce jeudi 8 octobre le prix Nobel de littérature 2015. L’auteure russophone a suivi des études de journalisme en Biélorussie, pays dont elle a adopté la nationalité et qui se trouve -toujours- sous l’influence pesante de Moscou. Autant dire que celle qui a écrit sur “l’homo sovieticus” a un regard pour le moins avisé sur la politique russe. Et selon elle, Vladimir Poutine n’a vraiment rien à envier aux dictateurs qui se sont succédés à la tête de l’URSS.

“J’aime le monde russe, bon et humaniste, devant lequel tout le monde s’incline, celui du ballet, de la musique et de la littérature. Mais je n’aime pas celui de Béria, Staline, Poutine et Choïgou (le ministre russe de la Défense, ndlr),

bah oui, Poutine, Staline, même combat, même bilan… Équilibrée la Nobel à l’évidence

cette Russie qui en arrive à 86% à se réjouir quand des gens meurent dans le Donbass, à rire des Ukrainiens et à croire qu’on peut tout régler par la force”, a-t-elle déclaré ce jour lors d’une conférence de presse à Minsk.

c’est confirmé…

Souvent interrogée au sujet du chef du Kremlin, l’écrivaine a plusieurs fois dressé le portrait d’un despote populiste, n’hésitant pas à endoctriner son peuple à grands coups de “lavage de cerveau” (l’expression est la sienne) et nourrissant le projet à peine caché d’associer son nom à la réunification rêvée d’une grande Russie. Une description de Vladimir Poutine qui est donc très loin d’être rassurante.

“Guerre médiatique”

Dans une tribune publié dans Le Monde au mois de mars 2014, Svetlana Alexievitch décrit la méthode Poutine alors que l’annexion de la Crimée est imminente. Elle explique comment le président russe s’y est pris pour “monter en flèche” dans les sondages et pour s’assurer du soutien du peuple russe dans la guerre qu’il préparait contre l’Ukraine.

“La télévision et les journaux ont entamé docilement une guerre médiatique contre le nouveau pouvoir à Kiev : il s’est produit un coup d’Etat nazi, ce sont des fascistes qui gouvernent à Kiev, il y a des centaines de réfugiés aux frontières de l’Ukraine occidentale, partout, on assiste à des pogroms de juifs et à des destructions d’églises orthodoxes, il est interdit de parler russe (…) Voilà ce que le spectateur russe entend jour après jour. On est en train de faire du lavage de cerveaux”, expliquait-elle.

Autres objectifs, mais mêmes méthodes. Dans une interview accordée au Figaro, l’écrivaine revenait sur ce “bourrage de crâne” orchestré par le pouvoir russe, mais cette fois, adapté à des buts de politique intérieure. “Il a réussi par un bourrage de crâne massif à détourner l’attention et la violence sur les homosexuels et les Pussy Riot”, disait-elle à propos de ses promesses du candidat Poutine, sitôt enterrées une fois arrivé au pouvoir. Une faculté à s’adjoindre les services des médias que l’on a pu constater ici, ou encore ici.

À la recherche de la “grandeur disparue”

Mais outre des critiques portant sur les méthodes de l’homme fort de la Russie, Svetlana Alexievitch note que Vladimir Poutine incarne une volonté de renouveau pour le peuple russe. “Les gens voient en Poutine une figure qui incarne notre grandeur disparue”, détaillait-elle au Figaro.

“On a répété pendant vingt ans que l’on construisait un pays occidental, mais la fine couche de libéralisme a disparu en un clin d’œil. Fini de jouer à l’Occident. L’Occident manque de sensibilité, il est pragmatique, alors que la Russie, elle, c’est la bonté, la spiritualité. L’Occident est en pleine dégénérescence, et Poutine endosse le rôle de défenseur des valeurs traditionnelles”, écrivait-elle en juillet 2014 dans une autre tribune parue dans Le Monde et intitulée ‘Une Russie de moins en moins démocrate”. Un texte pour le moins saisissant alertant sur la dérive nationaliste qui gagne le pays et dont le Kremlin se sert pour rallumer la flamme d’un “rêve russe”.

Le Kremlin déclare ouvertement que l’Occident a toujours été et reste toujours le principal ennemi de la Russie. On l’accuse de tout : de la chute de l’URSS, de la catastrophe de Tchernobyl, du naufrage du Koursk, le sous-marin nucléaire. Même Internet, ce sont les services secrets occidentaux qui l’ont inventé. Quant au dollar, c’est un bout de papier qui ne vaut rien. Et la Crimée est à nous !”, décrivait-elle.

=> OB : cette femme est hallucinante quand même…

Voilà comment Svetlana Alexievitch décrit cet “ancien colonel du KGB qui caresse l’idée de rester dans l’histoire comme le rassembleur des terres russes”. Autocrate assumé, prêt à tout rendre à la Russie son lustre d’antan, quitte à jouer sur les “bas instincts” du peuple pour parvenir à ses fins.

Belle conclusion, œuvrant à la paix universelle, merci.

Source: http://www.les-crises.fr/svetlana-alexievitch-lhomo-poutinus-est-arrive/


L’Arabie Saoudite, le fou au milieu de l’échiquier syrien

Thursday 8 October 2015 at 05:22

Des religieux saoudiens appellent au jihad contre la Russie en Syrie

Source : Eléonore Abou Ez, pour Politis, le 6 octobre 2015.

Capture d'image site l'Union Internationale Oulémas musulmans

Le communiqué de l’Union Internationale des Oulémas musulmans© Capture d’écran su site de l’UIOM

Une cinquantaine de religieux saoudiens ont appelé les pays arabes et musulmans à soutenir les acteurs du «jihad» en Syrie contre le pouvoir de Bachar al-Assad et ses alliés russe et iranien.

Le communiqué mis en ligne lundi 5 octobre 2015 par l’Union International des Oulémas musulmans ne prête pas à équivoque. «Nous appelons la Oumma (Nation) à refuser l’intervention russe en Syrie en apportant un soutien moral, politique et militaire à la révolution du peuple syrien».

L’appel est signé par plus de 50 religieux saoudiens dont des figures du mouvement islamiste.
Ces oulémas, qui ne sont pas affiliés aux autorités saoudiennes, comparent l’intervention russe à l’invasion de l’Afghanistan par l’armée soviétique en 1979.

Que pense Ryad ?

L’appel lancé à partir de Doha au Qatar fait écho à la position saoudienne. Ryad a déjà dénoncé le déclenchement, le 30 septembre 2015, de l’intervention de l’aviation russe en Syrie en soutien au régime de Bachar al-Assad. L’Arabie Saoudite comme le Qatar sont les principaux soutiens de la rébellion qui combat le président syrien depuis 2011.

La guerre Sainte

L’appel à la «guerre sainte» lancé par les religieux saoudiens rejoint aussi celui du clergé officiel saoudien qui a déjà qualifié la guerre civile en Syrie de jihad.
Ryad a néanmoins toujours interdit à ses ressortissants de participer aux combats en Syrie.

Les oulémas islamistes se gardent bien de ne pas contredire ouvertement la ligne du royaume wahhabite. Ils n’appellent pas nommément les Saoudiens à combattre aux côtés de «leurs frères syriens» mais demandent un soutien militaire à l’opposition face à l’intervention russe qualifiée de «croisade chrétienne orthodoxe en terre d’islam».

Hasard du calendrier ou coordination délibérée, le jour même, une quarantaine de groupes rebelles syriens dont l’Armée syrienne libre (ASL), soutenue par les Occidentaux, ont appelés à la formation d’une alliance régionale pour lutter contre «l’occupation russo-iranienne de la Syrie».


Twitter: le prince saoudien Al-Walid devient le deuxième actionnaire

Source : L’Express/L’Expansion, le 7 octobre 2015.

Le milliardaire saoudien Al-Walid ben Talal, le 1er juillet 2015 lors d'une conférence de presse à Ryad

Le milliardaire saoudien Al-Walid ben Talal, le 1er juillet 2015 lors d’une conférence de presse à Ryad

Ryad – Le milliardaire saoudien Al-Walid ben Talal et son groupe Kingdom Holding Compagny (KHC) ont annoncé mercredi avoir augmenté leur participation dans Twitter pour en devenir le deuxième actionnaire.

Durant les six dernières semaines, le nombre de leurs actions est passé à 34.948.975, ce qui représente plus de 5% du capital de Twitter, précise un communiqué du prince et de son groupe.

Cet investissement conjoint fait du prince Al-Walid et de la KHC le deuxième actionnaire de Twitter“, précise-t-il.

L’action Twitter a clôturé mardi à 27,62 dollars à la Bourse de New York, ce qui valorise à plus de 965 millions de dollars la participation du prince et de son groupe.

Ces derniers avaient pris des parts dans Twitter en 2011, deux ans avant son introduction boursière.

Le portefeuille du KHC est diversifié et comprend notamment des participations dans EuroDisney, la chaîne hôtelière Four Seasons et Citibank.

Twitter a confirmé lundi au poste de directeur général son cofondateur Jack Dorsey, 38 ans, une décision qui met fin à des mois d’intérim après la démission de l’ancien titulaire du poste.

Les réseaux sociaux sont très populaires en Arabie saoudite où les médias traditionnels sont contrôlés étroitement par les autorités.


Des lobbyistes américains à la rescousse de l’image désastreuse de l’Arabie saoudite

Source : Russia Today France, le 6 octobre 2015.

John Kerry et le roi saoudien Salman

John Kerry et le roi saoudien Salman

L’Arabie saoudite veut améliorer son image au plan international. Riyad s’est assuré les services de géants des relations publiques aux Etats-Unis. Une initiative destinée à faire oublier le problème du respect des droits de l’homme dans le Royaume.

Pour le moment l’Arabie saoudite est un client actif d’Edelman, la plus grande agence de relations publiques du monde, spécialisée dans la couverture médiatique. Podesta Group, connu pour être le grand lobbyiste de la campagne présidentielle d’Hillary Clinton, est lui aussi un partenaire récent du royaume saoudien. La société de lobbying DLA Piper, qui emploie d’anciens responsables gouvernementaux américains, a également été mandatée pour travailler sur l’image de l’Arabie saoudite.

Mais il reste difficile de savoir comment les lobbyistes américains vont pouvoir présenter sous un jour favorable les violations des droits de l’homme perpétrées en Arabie saoudite.

Au Yémen, la campagne saoudienne a fait plus de 2 000 morts parmi les civils.

Pour la seule année 2015, les autorités saoudiennes ont déjà procédé à la décapitation de plus d’une centaine de personnes.

Alors qu’au cours des 30 dernières années, plus de 2 000 personnes ont été exécutées de cette façon.

De plus, la liberté d’expression reste toute relative en Arabie saoudite.

Enfin, la nomination de l’Arabie saoudite à la tête du Conseil des droits de l’homme de l’ONU a provoqué de fortes turbulences au sein de la communauté internationale. Pour le directeur exécutif de UN Watch, Hillel Neuer, cette nomination s’assimile à «nommer un pyromane chef des pompiers».

«Le gouvernement saoudien est l’un des gouvernements qui emploie le plus de sociétés lobbying à Washington et à travers l’Europe. Il est très clair que c’est l’un des pires pays du monde concernant ses pratiques en matière de droits de l’homme. Mais en raison de son alliance avec les gouvernements occidentaux, avec les élites politiques occidentales et avec l’appui des millions de dollars que l’Arabie saoudite distribue aux agences de relations publiques et de lobbying, le royaume est en mesure de se protéger contre tout retour de flammes. En l’absence d’une voix alternative forte, les Saoudiens continueront de réussir à protéger leur image aux Etats-Unis», a confié à RT Ali Al-Ahmed, directeur de l’Institut des affaires des pays du Golfe.

Source: http://www.les-crises.fr/larabie-saoudite-le-fou-au-milieu-de-lechiquier-syrien/


[Thinkerview] Arabie Saoudite : Théâtre de Dupes, par Pierre Conesa

Thursday 8 October 2015 at 03:32

Excellente interview par l’excellente chaîne Youtube Thinkerview.

Pierre Conesa est un ancien haut fonctionnaire du Ministère de la Défense. Il détient une agrégation d’Histoire, a étudié à l’ENA et au Centre des Hautes études de l’armement.

Spécialiste des questions stratégiques internationales et en particulier militaires. Pierre Conesa est un praticien des relations internationales et stratégiques qu’il a pratiqué pendant une vingtaine d’années au ministère de la Défense dans différents services (autres qu’administratifs). Il a participé à la création de la Délégation aux Affaires stratégiques comme sous directeur Questions régionales puis comme Adjoint au Directeur. Il a été rédacteur du Premier plan stratégique de soutien aux exportations d’armements, Adjoint au Directeur des Relations internationales de la Délégation Générale à l’Armement chargé de la politique d’exportations, puis chargé auprès du CEMA d’un rapport sur le Renseignement d’Intérêt militaire. Il a conçu le Campus de Défense de l’Ecole militaire. Il a dirigé pendant les huit dernières années un important cabinet d’Intelligence économique.

Il est par ailleurs maître de conférences à Sciences Po et à l’ENA. Il est également consultant pour France 24, membre du Conseil scientifique de la Fondation Res Publica.

Il est auteur de La fabrication de l’ennemi : ou Comment tuer avec sa conscience pour soi, éd. R. Laffont, 2011.

Source: http://www.les-crises.fr/arabie-saoudite-theatre-de-dupes-par-pierre-conesa/


L’élimination d’Assad ouvrirait les portes de Damas à Daech, par Jean-Pierre Chevènement

Thursday 8 October 2015 at 00:18

Entretien de Jean-Pierre Chevènement au Figaro, samedi 3 octobre 2015. Propos recueillis par Vincent Tremolet de Villers.

 

LE FIGARO : Malgré les tensions entre Barack Obama et Vladimir Poutine, l’idée d’une coalition internationale contre l’État islamique progresse…
Jean-Pierre CHEVÈNEMENT : Cette coalition, c’est une évidence, est nécessaire, même si elle rencontre des difficultés. Tous les pays sont concernés, à commencer par les pays musulmans, qui paient le plus lourd tribut à Daech. Qu’est-ce que Daech? Ce n’est pas, comme on l’entend souvent, un phénomène né en Syrie. C’est en Irak qu’al-Baghdadi a commencé par proclamer son califat, dans les régions occidentales dont la population sunnite s’est sentie rejetée par la politique sectaire du gouvernement al-Maliki. C’est ensuite que le soi-disant État islamique s’est étendu en Syrie, en profitant du vide politique créé par la guerre civile. Avant de former une coalition, il faut définir l’objectif politique ; celui-ci ne saurait être que le rétablissement des États dans leurs frontières historiques fixées il y a près d’un siècle, mais en rendant ces États vivables pour leurs populations.

À Téhéran, où je suis allé il y a une semaine, j’ai plaidé pour un Irak fédéral auprès des responsables iraniens que j’ai rencontrés – notamment M. Velayati (ministre des Affaires étrangères d’Iran de 1981 à 1997 et conseiller du Guide, M. Ali Khamenei, pour les questions internationales, NDLR). On ne pourra venir à bout de Daech que si on le sépare des populations. En Syrie, il faut d’abord rétablir la paix, et ensuite donner la parole au peuple syrien. Vouloir imposer un ordre inverse n’a pas de sens. La coalition dont on parle doit être aussi large que possible. Les grandes puissances d’abord – États-Unis et Russie au premier chef -, les puissances régionales ensuite – Iran, Turquie, pays arabes, et bien entendu les gouvernements irakien et syrien, quoi qu’on en pense.

Dans un premier temps, il faudra créer un état-major commun, permettant le partage du renseignement, la coordination des frappes aériennes, et j’ajoute enfin et surtout le contrôle des frontières. Il faut soumettre le soi-disant État islamique à un rigoureux blocus. Deux problèmes se posent: celui de la Turquie, qui est plus préoccupée par le PKK que par l’EI, et celui de la force arabe, qui doit impliquer à la fois l’Arabie saoudite et l’Égypte. Dans ce Moyen-Orient compliqué, gardons-nous des idées simples. On créera le mouvement en marchant.

Le sort de Bachar el-Assad divise la communauté internationale…
S’agissant de Bachar, nous sommes prisonniers d’une erreur initiale commise au moment de l’éclosion des révolutions arabes. Le mot d’ordre «Bachar el-Assad doit partir» était inapproprié à la situation spécifique de la Syrie. Nous avons rompu nos relations avec Damas en mars 2012 sous M. Juppé… M. Fabius n’a pas corrigé la trajectoire… Dès le mois de juin 2012, j’ai fait part au président de la République et au ministre des Affaires étrangères de ma perplexité – et c’est une litote – en plaidant pour que la France cherche plutôt à jouer un rôle de médiation dans la guerre civile syrienne.

Aujourd’hui, je ne vois pas comment l’élimination d’Assad n’aboutirait pas à ouvrir les portes de Damas à Daech. Les frappes opérées par la coalition internationale dirigée par les États-Unis ont montré leur insuffisance. Les alliés «modérés» n’existent pas. L’«Armée de la conquête» qui tient Idlib, dans le nord-ouest de la Syrie, c’est surtout al-Nosra, une filiale d’al-Qaida. Voulons-nous donner la Syrie à al-Qaida plutôt qu’à Daech? Toute politique, pour avoir du sens, doit partir des réalités.

Dans la crise syrienne, que vous inspire la position de la diplomatie française ?
On ne comprend pas cette surenchère, on ne voit pas à quoi cette position «à l’ouest de l’Ouest», comme j’ai eu l’occasion de le dire à la tribune du Sénat, en septembre 2013, peut conduire, sinon à l’isolement de la France. Il me semble que nous sommes prisonniers du mythe des révolutions arabes. En 2011, la France devait se défendre de l’accusation de complaisance envers les régimes autoritaires tunisien et égyptien. Aujourd’hui, notre diplomatie me paraît en porte-à-faux. Que Bachar soit un dictateur brutal est une évidence, mais il ne faut pas mélanger morale et politique. L’enfer est pavé de bonnes intentions. Il faut toujours en revenir à Pascal: «Qui veut faire l’ange fait la bête.» Le véritable humanisme consiste à éliminer Daech dans les délais les plus courts. Il est nécessaire d’établir clairement les priorités. Comme disait Jaurès, «si on veut aller à l’idéal, il faut d’abord commencer par comprendre le réel».

En un an, Vladimir Poutine est revenu au centre du jeu diplomatique.
Je déplore la russophobie qui aveugle la plupart des commentateurs, aussi bien sur le dossier ukrainien que sur le dossier syrien. Vladimir Poutine n’est pas un enfant de chœur, mais c’est un réaliste. Il soutient Assad parce que la Russie est engagée dans la lutte contre le terrorisme djihadiste depuis près de vingt ans, que ce soit au Caucase, en Asie centrale ou dans sa capitale même, où ont eu lieu de terribles attentats. Poutine a une ligne claire. Pour moi, il n’y a pas de guerre contre le terrorisme qui tienne si les objectifs ne sont pas clairement définis au préalable. À partir de là, il faut les atteindre, de la manière la moins gesticulatoire possible. Sinon, on fait le jeu du terrorisme qu’on prétend combattre.

On reproche aux Russes qui ont commencé à frapper de ne pas viser l’État islamique…
Le secrétaire d’État américain s’interroge, en effet, mais les Russes ont démenti. Raison supplémentaire de mieux coordonner les frappes…

Faut-il une intervention au sol en Syrie ?
Nous devons éviter de rentrer dans le jeu de Daech, qui ne veut rien tant qu’une guerre de civilisations, entre les musulmans ralliés à sa bannière et l’Occident tout entier engagé dans une nouvelle croisade. L’éradication de l’EI est d’abord l’affaire des peuples concernés. Il faut aider les Irakiens et les Syriens qui le veulent à se débarrasser de Daech. Bien sûr, on peut les aider à travers des forces militaires, locales de préférence, au besoin soutenues par les grandes puissances dès lors qu’il y aurait un mandat clair de l’ONU. On peut imaginer des opérations coup de poing, ponctuelles et temporaires, avec une relève par les forces locales ou régionales. Le travail de planification militaire reste à faire. Aujourd’hui je ne suis pas favorable à une opération au sol non préparée dont les objectifs seraient confus. Le risque d’enlisement est évident. On apprend dans les écoles militaires que l’idée de manœuvre commande le reste. Pour le moment, je ne la vois pas.

L’accord iranien bouscule la stratégie «sunnite» du gouvernement…
La France n’est pas et ne doit pas être engagée dans une guerre de religion entre sunnites et chiites. Elle doit être une puissance de médiation. L’accord nucléaire avec l’Iran est un bon accord, conforme au traité de non-prolifération nucléaire. Que l’Iran ait retrouvé une position dominante dans la région est le résultat des deux guerres menées en 1991 et 2003 contre l’Irak, qui servait de verrou pour le monde arabe face à l’Iran. Aujourd’hui, l’Irak, majoritairement chiite, est largement dans l’orbite iranienne. Là encore il faut tenir compte des réalités, l’Iran est un grand pays qui vient du fond de l’histoire, il pourrait être demain un grand émergent. Sa population est nombreuse et éduquée. J’ai trouvé de bonnes dispositions à Téhéran vis-à-vis de la France. La visite que leur a rendue Laurent Fabius le 29 juillet a été utile. En retour, M. Rohani viendra à Paris début novembre. Il y a un moment propice pour reprendre des relations à un haut niveau qui correspondent à notre intérêt mutuel. Nous avons intérêt à ce que le président Rohani réussisse, car il symbolise pour la majorité de la population et pour la jeunesse iranienne l’ouverture et la reprise de relations normales avec les pays occidentaux.

Les Israéliens sont très inquiets…
S’agissant d’Israël, l’accord lui donne des garanties certaines en matière des délais qui seraient nécessaires à la construction d’une arme nucléaire de la part des Iraniens ; dans ce cas, fortement improbable, il y aurait réversibilité des sanctions à leur encontre. Il n’y a pas d’alternative à cet accord. Qui voudrait ajouter encore une guerre à celles qui ravagent déjà le Moyen-Orient? Israël a tout intérêt à normaliser ses relations avec l’Iran comme avec l’ensemble de la région, qui pour le moment a surtout besoin d’être pacifiée, et dont Israël n’est plus le premier souci. Bien sûr, la France reste fortement attachée à la sécurité d’Israël, mais celle-ci ne sera jamais mieux garantie que lorsque le peuple palestinien pourra, lui aussi, jouir du droit à disposer d’un État qui lui appartient comme à tout autre peuple.

La faiblesse de l’Europe face à la crise des réfugiés vous préoccupe-t-elle ?
Dans une Europe à 28, cette faiblesse est inévitable. Là aussi, on ne peut pas faire comme si l’UE n’était pas faite de 28 nations, et comme si quelques fonctionnaires pouvaient imposer de Bruxelles des quotas permanents et contraignants. Les effets d’annonce du ministre allemand de l’Intérieur, puis de la chancelière, n’ont pas été anticipés correctement. Mais Mme Merkel est arrivée à une conclusion saine: il faut d’abord éteindre le conflit en Syrie, et pour cela, ainsi qu’elle l’a déclaré, parler avec tout le monde, y compris avec Assad. Car que représentent 300.000 réfugiés syriens en Europe par rapport aux 4 millions qui se trouvent dans les trois pays contigus, Turquie, Jordanie et Liban?

Le mieux que l’on puisse faire pour ces malheureux serait de leur permettre de regagner leur pays afin de participer à sa reconstruction. Le mécanisme d’accueil mis en place est acceptable dans l’urgence afin de venir en aide aux réfugiés qui avaient gagné les côtes européennes. Pour autant, il ne saurait être pérennisé: c’est un dispositif de crise, rien de plus. Enfin, on ne peut pas nier, ce que la Commission européenne a tendance à faire, que chaque pays a ses spécificités (taux de chômage, démographie, richesse par habitant, situation politique intérieure, etc.). Pour le reste, il n’y a pas de solution aux questions de l’immigration en dehors du codéveloppement avec les pays sources. Je ne suis pas partisan de faire le jeu du FN en agitant ces questions de manière démagogique.

Michel Onfray est attaqué par une partie de la gauche au motif qu’il «ferait le jeu du Front national». Il ne cache pasla sympathie qu’il vous porte. Que vous inspire cette polémique?
Je suis pour la liberté d’expression, et trouve intolérable qu’on veuille faire taire un homme comme Michel Onfray, dont la culture, l’intelligence et la générosité font honneur à notre pays. On peut ne pas partager toutes ses vues. Michel Onfray critique une politique qui, depuis trois décennies, a cessé de se définir d’abord à l’aune des intérêts du peuple français. C’est son droit, et même son devoir, s’il le pense. Le débat de fond doit vivre. C’est en tuant le débat qu’on fait le jeu du FN !

Source : LE FIGARO

Source: http://www.les-crises.fr/chevenement-dit-la-verite-sur-notre-politique-etrangere-idiote/


[Not Bon' Maitr'] Air France : Sans-culottes 1 / Sans-chemises 0

Wednesday 7 October 2015 at 03:48

Loin de moi l’idée de vouloir justifier des violences physiques, surtout qu’elles ont sévèrement touché des personnes (rassurez-vous, c’étaient surtout des vigiles, pas des dirigeants… – je précise, vu que personne n’en parle), mais le traitement médiatique de ce qui n’est quand même qu’un fait divers – la “pov’ chemise déchirée à Not Bon’ Maitr’ – était quand même très étonnant, comme si virer 2 900 personnes dans le contexte actuel n’était pas aussi une petite “violence” (non, pardon, c’est juste  du “dialogue social”, merci Macron), et c’est bien connu que le chômage ne finit jamais mal… (dépressions, violences, suicides…).

C’est à peine si on a parlé du point de vue des salariés, sans se demander pourquoi une infime poignée en était arrivé là (et à voir la vidéo de la salariée, on commence à comprendre) – ce qui ne veut pas dire non plus que tous les salariés sont sans reproche…

Je n’ai pas creusé le sujet Air France, mais il ne semble pas si compliqué : une compagnie, ce sont des avions + du kérosène + des droits  aéroportuaires + du personnel. La concurrence par les coûts entre compagnies du même type ne se fait donc que sur les frais de personnel, et c’est donc la prime au moins-disant social, d’où Qatar Airways and co. Donc ou on protège raisonnablement notre compagnie nationale, ou elle mourra, c’est un choix.

Après, une chose me fait toujours rire : la réaction des pro-patrons qui hurlent toujours devant les avantages des pilotes. Or une compagnie est peut-être la SEULE entreprise où des salariés ont un pouvoir très important, et donc ils ont évidemment obtenu de gros avantages – peut-être fondés, peut-être pas (comme le salaire du pilote n’est pas encore 10 % du billet, moi je suis content qu’il soit très bien payé, heureux et tout et tout, pour qu’il m’amène à bon (aéro)port). Ça scandalise donc les “libéraux”, mais ils sont tout à fait d’accord avec la situation exactement contraire dans 99,9 % des entreprises, où c’est le patron qui a le pouvoir – là ce n’est jamais de l’abus des actionnaires, c’est une “gestion saine et responsable”.

Arrivera-t-on un jour à avoir des médias mesurés, expliquant la complexité des choses, même si c’est moins “vendeur” ?

Air France. Le choc après les violences qui ont fait sept blessés

Source : Ouest France, le 6 octobre 2015.

Le directeur d'Air France à Orly, Pierre Plissonnier, lui aussi évacué après que sa chemise lui a été déchirée par des manifestants

Le directeur d’Air France à Orly, Pierre Plissonnier, lui aussi évacué après que sa chemise lui a été déchirée par des manifestants | AFP

Alors que le CCE de l’entreprise annonçait des mesures, des salariés sont entrés aux cris de “De Juniac, démission”. Le DRH qui présentait le plan B a eu sa chemise arrachée.

Les incidents lors du CCE ont fait sept blessés, dont un grave. Il s’agit d’un vigile, qui est sorti du coma en fin d’après-midi. Le président François Hollande a réagi mardi et condamné des violences « inacceptables ».

Deux vigiles figurent parmi les blessés. Les cinq autres blessés sont tous des salariés d’Air France: le DRH Xavier Broseta, Pierre Plissonnier, responsable de l’activité long courrier à Air France, et trois autres membres de la direction.

Le président d’Air France, Frédéric Gagey, estime que les incidents « ne sont en aucun cas le vrai visage d’Air France ». Les syndicats ont majoritairement souhaité lundi soir que l’État s’engage plus dans les négociations.

Le DRH « choqué » et « déçu »

Le directeur-général adjoint chargé des ressources humaines (DRH) à Air France, Xavier Broseta, s’est dit « choqué » et « déçu » après avoir été violemment pris à partie lundi, mais a refusé que « l’opprobe soit jeté sur l’ensemble du personnel »« Je suis choqué et déçu à titre personnel, mais je ne voudrais pas que l’opprobre soit jeté sur l’ensemble du personnel d’Air France », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse ce lundi après-midi.

« J’ai reçu des témoignages de sympathie par centaines de la part de représentants syndicaux et de collègues », a-t-il ajouté, en estimant qu’il sera « possible de continuer le dialogue social ».

Scandalisés

L’incident avait eu lieu dans un comité central d’entreprise (CCE) extraordinaire a débuté à 9h30 au siège d’Air France à Roissy, où la direction présente officiellement son plan de restructuration et détaille ses conséquences sur l’emploi.

Le CCE est pour l’heure interrompu par une manifestation dénonçant des mesures drastiques. Selon les syndicats, le comité central d’entreprise d’Air France ne reprendra pas ce lundi. Cependant, la direction se déclare prête à reprendre les négociations avec les syndicats.

Le Premier Ministre Manuel Valls et le secrétaire d’Etat aux Transports Alain Vidalies se sont dit« scandalisés » par ces violences.

Air France porte plainte pour « violences aggravées »

Dans la matinée, des salariés d’Air France en colère ont malmené leur directeur des ressources humaines (DRH) après avoir envahi le comité central d’entreprise (CCE) qui discutait de mesures drastiques pour la compagnie.

Le DRH, Xavier Broseta, présentait ce « plan B » décidé par la filiale d’Air France-KLM à la suite de l’échec des négociations avec les syndicats, s’est enfui de la salle de réunion au siège d’Air France à Roissy, torse nu après s’être fait arracher sa chemise.

Le directeur d'Air France à Orly, Pierre Plissonnier, lui aussi évacué après que sa chemise lui a été déchirée par des manifestants

Le directeur d’Air France à Orly, Pierre Plissonnier, lui aussi évacué après que sa chemise lui a été déchirée par des manifestants | AFP

Air France va déposer plainte pour « violences aggravées » dont ont été victimes lundi des membres de sa direction après l’interruption d’un comité central d’entreprise (CCE) par une centaine de salariés, a déclaré un porte-parole de la compagnie.

Le directeur d'Air France à Orly, Pierre Plissonnier, lui aussi évacué après que sa chemise lui a été déchirée par des manifestants

Le directeur d’Air France à Orly, Pierre Plissonnier, lui aussi évacué après que sa chemise lui a été déchirée par des manifestants | AFP

« La direction d’Air France condamne fermement les violences physiques qui se sont déroulées en marge du CCE après qu’il a été interrompu », a dit un porte-parole de sa maison mère, Air France-KLM, sans confirmer l’identité des personnes visées.

« Ces violences sont le fait d’individus isolés particulièrement violents, alors même que la manifestation des personnels grévistes se déroulait jusqu’alors dans le calme », a-t-il ajouté.

Frédéric Gagey, Le PDG d’Air France, avait quitté la salle avant son envahissement par une centaine de salariés au bout d’une heure de réunion, entraînant l’interruption du CCE, ont également précisé des responsables syndicaux à Reuters. Air France n’a pas souhaité faire de commentaire dans l’immédiat.

Une manifestation d’au moins 500 personnes depuis ce matin

Plusieurs centaines de salariés sont entrés aux cris de « De Juniac démission » (Alexendre de Juniac, PDG du groupe Air France KLM) et « On est chez nous ».

Plus de 500 personnes avaient commencé à manifester à 10h devant le siège, selon une source aéroportuaire. « Gagey dégage »« Le plan D? Démission de la direction » ou « Valls arbitre vendu! » pouvait-on lire sur les pancartes tenues par des salariés vêtus de leur uniforme.« Direction irresponsable » ou encore « ras-le-bol d’être mis les uns contre les autres », criaient certains devant les fenêtres du siège.

Suppression de postes, de lignes et annulation de commandes

De source syndicale, Air France a annoncé d’ici 2017 la suppression de 1700 emplois au sol, 900 chez les hôtesses et stewards et 300 chez les pilotes, confirmant le chiffre de 2900 postes au total sur les quelque 52 500 que comptait l’entreprise fin 2014.

Le CCE confirme également la suppression de 14 avions de sa flotte long-courrier (5 en 2016 et 9 en 2017). Son activité long-courrier serait ainsi réduite de 10% d’ici 2017. La compagnie dispose actuellement de 107 avions sur ce réseau, actuellement déficitaire pour moitié. En 2017, Air France fermera par ailleurs cinq lignes, en Inde et en Asie du sud-est, ont indiqué plusieurs sources.

Un comité central d'entreprise (CCE) extraordinaire a débuté à 9h30 au siège d'Air France, où la direction présente officiellement son plan de restructuration et détaille ses conséquences sur l'emploi

Un comité central d’entreprise (CCE) extraordinaire a débuté à 9h30 au siège d’Air France, où la direction présente officiellement son plan de restructuration et détaille ses conséquences sur l’emploi | AFP

L’entreprise souhaite aussi annuler sa commande de Boeing 787, réduisant ainsi sérieusement sa voilure.

Trois syndicats (CGT, FO et Unsa) au niveau national, et la CFDT, dans le Sud, ont appelé à la mobilisation, mais le taux de grévistes demeure inconnu, certains agents optant pour quelques heures de grève, d’autres pour la journée, a expliqué samedi la compagnie.

Air France a estimé que « l’ensemble de ses vols serait assuré », sans exclure « quelques retards », notamment à l’enregistrement. 

Echec des négociations avec les pilotes

Ce lundi, la direction devait officiellement faire part de sa décision de mettre en oeuvre dès 2016 un nouveau plan de restructuration au Comité central d’entreprise (CCE), réuni au siège de la compagnie à Roissy. Les représentants du personnel devraient, eux, lancer une procédure « d’alerte » sur le futur plan.

Vendredi, la direction avait déjà esquissé en conseil d’administration les grandes lignes de ce projet, amené à remplacer l’initial Perform 2020, après « l’échec des négociations » avec les pilotes sur de nouvelles mesures de productivité.

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Dérapages à Air France : “Ces agissements sont l’oeuvre de voyous” dixit Valls

Source : Midi Libre, le 6 octobre 2015.

Dérapages à Air France : "Ces agissements sont l'oeuvre de voyous" dixit Valls

Manuel Valls était en fin de matinée au siège d’Air France.

Manuel Valls a déclaré mardi que les violences commises la veille contre des membres de la direction d’Air France étaient “l’oeuvre de voyous” qui méritaient des sanctions “lourdes”.

“Je suis venu ici à Air France parce que Air France est sous le choc et quand Air France est sous le choc, c’est toute la France qui est sous le choc”, a affirmé le Premier ministre depuis le siège social de la compagnie à Roissy, devant notamment les deux dirigeants agressés lundi en marge de la réunion du comité central d’entreprise d’Air France.

“On cherche à les humilier”

“Rien ne peut justifier de tels agissements. Ces agissement sont l’oeuvre de voyous. La justice devra identifier ceux qui se sont livrés à cette violence inqualifiable. La violence est inadmissible dans notre société. Elle doit être condamnée et il faudra des sanctions lourdes à l’égard de ceux qui se sont livrés à de tels actes”, a affirmé le Premier ministre. “Quand on s’attaque physiquement à des hommes, qu’on cherche à les humilier, avec une foule, ça n’a rien à voir avec la difficulté que connaît une entreprise”, a encore dit Manuel Valls, venu témoigner son “soutien”, sa “solidarité” et son “affection” envers des personnes victimes de ces violences.

Il n’y a pas à dire, il y a du Jules Moch dans cet homme - le “focialisme” ne meurt jamais…

Hollande pour un “dialogue social apaisé”, Sarkozy dénonce la “chienlit”

Le président François Hollande a dénoncé mardi les violences “inacceptables” commises la veille contre des dirigeants d’Air France, qui peuvent avoir des “conséquences sur l’image, sur l’attractivité” de la France. “Ca compte, le dialogue social. Et quand il est interrompu par des violences, des contestations qui prennent des formes inacceptables, on voit ce que ça peut avoir comme conséquences sur l’image, sur l’attractivité” du pays, a-t-il déclaré lors de l’inauguration de l’Ecole nationale supérieure maritime, au Havre.

Le chef de l’Etat en a profité pour prôner un “dialogue social apaisé”. Il faut, a-t-il souligné, “un dialogue responsable avec un patronat qui prend les décisions qui sont attendues et des responsables syndicaux qui jouent la carte, la seule possible, celle du compromis et de la négociation”.

Nicolas Sarkozy a estimé mardi devant les députés Les Républicains que les incidents à Air France marquaient “la chienlit, le délitement de l’Etat”, selon des propos rapportés par plusieurs parlementaires. “Nous ne sommes pas en 1793. Nous ne pouvons pas accepter que deux dirigeants soient au bord de se faire lyncher par des hommes en tenue de syndicaliste, avec des syndicats qui ont pignon sur rue et qui ont tous appelé à voter pour François Hollande en 2012″, s’est emporté l’ancien chef de l’Etat lors de la réunion du groupe Les Républicains à l’Assemblée.

“Plus rien n’est respecté, rien ne semble plus respectable”, a dénoncé M. Sarkozy, évoquant pêle-mêle le conflit social à Air France, le mouvement de grève des médecins ainsi que la fusillade au cours de laquelle un policier a été grièvement blessé en Seine-Saint-Denis. A propos de cette fusillade et du policier blessé, M. Sarkozy a lancé: “Que peut penser sa famille ? Comment peut-on autoriser une permission à un détenu avec un tel pedigree ?”. Le président de Les Républicains a aussi abordé la crise de l’élevage: “Les cours s’effondrent et que fait le gouvernement ?”. “C’est la chienlit, c’est le délitement de l’Etat”, a résumé l’ex-chef de l’Etat, en faisant référence à une phrase du Général de Gaulle lors des manifestations de mai 1968 .

L’image de la France entachée

Le chef du gouvernement a estimé que les images des dirigeants d’Air France agressés “font mal à notre pays” car elles “jouent sur l’image d’Air France et de la France”. “Chacun comprend bien que ces images d’hier ont fait le tour du monde, ont non seulement choqué nos compatriotes, soulèvent de légitimes débats, mais jouent sur l’image d’Air France et de la France, comme l’a rappelé le président de la République. Je sais combien la France est appréciée dans le monde. Je reviens tout juste d’un déplacement au Japon. L’image de la France change. Mais je sais aussi qu’une image de ce type, la violence à l’égard d’homme, est exploitée. Je sais aussi que cette image fait mal à notre pays”, a déclaré le Premier ministre.

“Chacun doit prendre ses responsabilités”

“Le gouvernement, l’Etat, soutient Air France qui a besoin de relever des défis considérables, ceux tout simplement de la concurrence (…)”, a encore dit Manuel Valls, en appelant à la “responsabilité des pilotes et du SNPL”, le syndicat national des pilotes de ligne, dans la résolution de la crise. “L’Etat assume et assumera ses responsabilités. Mais la solution pour Air France vient d’abord de l’entreprise elle-même”, a déclaré le Premier ministre. “Chacun doit prendre ses responsabilités, doit être lucide sur la situation d’Air France. C’est l’avenir de la compagnie qui est en jeu”.

Incidents Air France : ouverture d’une enquête en flagrance

Une enquête en flagrance a été ouverte après les violences lors du comité central d’entreprise (CCE) d’Air France lundi au siège de la compagnie à Roissy (Val-d’Oise), a-t-on appris mardi auprès du parquet de Bobigny. La compagnie aérienne a porté plainte lundi soir pour “dégradations” et “entrave au déroulement du CCE”, a déclaré le parquet joint par l’AFP.

Un porte-parole de la direction d’Air France, qui avait annoncé dès lundi son intention de saisir la justice, a précisé que cette plainte visait aussi des faits de violences aggravées. L’enquête a été confiée à la police aux frontières, compétente en zone aéroportuaire. Deux autres plaintes de personnes physiques ont également été enregistrées mardi matin par le parquet de Bobigny et concernent un cadre et un responsable des affaires sociales d’Air France, molestés lors du CCE, selon la même source.

En tout, selon la direction de la compagnie, cinq cadres de l’entreprise, dont le directeur des ressources humaines Xavier Broseta et Pierre Plissonnier, directeur des ressources humaines de l’activité long courrier, ont décidé de porter plainte. Lorsque des manifestants ont fait irruption en pleine réunion du CEE, Xavier Broseta s’est retrouvé torse nu, chemise déchirée, avant de s’échapper en escaladant un grillage. Pierre Plissonnier a été malmené de la même manière. Ces violences ont fait au total sept blessés dont un grave, un vigile, selon un porte-parole de la compagnie aérienne.

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Le cri du coeur d’une salariée d’Air France en colère

Source : Alexandre Arlot, pour Le Parisien, le 6 octobre 2015.

Postée dans la nuit de lundi à mardi, la vidéo de cette salariée d'Air France en colère qui interpelle lundi matin des responsables de la compagnie a déjà été vue plus de 650 000 fois.

Postée dans la nuit de lundi à mardi, la vidéo de cette salariée d’Air France en colère qui interpelle lundi matin des responsables de la compagnie a déjà été vue plus de 650 000 fois.

Au lendemain des débordements qui ont émaillé le comité central d’entreprise (CCE) d’Air France, lors duquel deux responsables de l’entreprise ont été pris à partie et déshabillés devant les caméras, une nouvelle vidéo tournée lundi matin est largement partagée sur les réseaux sociaux.

La violence physique laisse ici place à la colère émouvante d’une salariée, vraisemblablement une hôtesse d’accueil à en juger par son uniforme. Celle-ci évoque la violence, plus symbolique, des suppressions de postes annoncées plus tôt dans la matinée. La scène a été tournée quelques minutes après l’interruption du CCE et les incidents dont ont été victimes les deux responsables de l’entreprise. Selon l’auteure de la vidéo, une autre employée de la compagnie qui l’a postée sur Facebook, les employés présents n’étaient pas au courant des débordements qui venaient de se dérouler.

VIDEO. Conflit chez Air France : l’émotion d’une salariée

«On nous a demandé de faire des efforts, on les a faits, repète la femme à l’adresse de deux responsables d’Air France, le directeur des affaires sociales Pierre Mie et le directeur de cabinet du PDG Pierre-Olivier Bandet. Cela fait quatre ans que nos salaires n’ont pas évolué. Et c’est nous qui trinquons. Et on nous demande aujourd’hui d’être gentils et de comprendre ?»

La personne qui filme la scène fixe ensuite les deux responsables de la compagnie et demande à entamer une discussion avec eux. Pierre-Olivier Bandet esquisse un sourire gêné tandis que Pierre Mie se contente de répondre : «On n’est pas habilités, on n’est pas habilités». «Prenez-nous de haut, s’énerve la salariée quand certains de ses collègues se montrent vulgaires. Je touche 1 800 € par mois, c’est ça qui ruine Air France ?»

La direction «regrette l’interprétation qui a pu être faite de cette vidéo»

L’hôtesse en colère regrette ensuite que le plan de restructuration de la compagnie ait été dévoilé dans la presse. «C’est de la considération, ça ?, demande-t-elle au directeur des affaires sociales qui garde le silence. On n’est pas venu chercher le conflit messieurs, on n’est pas venu pour être violents, on n’est pas venu pour vous manquer de respect. On est venu pour voir des gens qui puissent nous apporter des réponses et avoir le sentiment, l’impression, d’être pris en considération. Juste ça. Mais même ça, vous ne pouvez pas nous le donner. Pourtant, nous on est fiers de le porter cet uniforme. Nous, on se bat pour notre compagnie.»

Face à la viralité de cette vidéo, qui comptabilisait près plus de 600 000 vues à 18 heures, Pierre-Olivier Bandet a réagi dans une vidéo publiée dans l’après-midi sur Youtube. «Je suis allé dans la salle du CCE pour deux raisons : comprendre ce qu’il s’est passé et aussi pour dialoguer avec les salariés présents. Je me suis d’abord entretenu avec les responsables des ressources humaines pour bien comprendre la situation. Je suis ensuite allé m’entretenir avec les salariés pendant un peu plus d’une heure. Je regrette l’interprétation qui a pu être faite de cette vidéo et je tiens à affirmer que, plus que jamais, la direction d’Air France place le dialogue social au coeur de ses priorités.»

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La vision sociale du Président d’Air France

Pour mémoire, Alexandre de Juniac a vu sa rémunération augmenter de 72 % en 2014 (elle reste inférieure à la moyenne)

Repris de chez Charles Sannat

Qu’est-ce qu’on entend sur ces pauvres cadres dirigeants d’Air France qui se sont fait voler dans les plumes…

Pauvre petit DRH qui pensait qu’en mouillant la chemise pour supprimer le gagne-pain de 3000 personnes il ne risquait pas de la perdre!

J’ai tout de même, je dois le dire, bien ri quand j’ai entendu ces salariés en colère (ils vont perdre leur boulot) crier « A poil, à poil » joignant le geste à la parole.

Pas de quoi fouetter un chat et point de points de sutures en grand nombre…

Non, rien de bien méchant. Je note d’ailleurs l’absence de coup de fusil ou de fourche dans les arrières-trains de notre caste dirigeante.

Une caste dont le PDG de la même compagnie trouve parfaitement normal le travail des enfants… oui c’est nettement plus drôle que perdre sa chemise. Mieux vaut tuer à la tâche les minots…

Certains préfèrent l’humour des dominants… c’est ainsi. Vous n’avez pas de goût, vous, les manants….

Enfin, le boss d’Air France, qui a des pilotes pas faciles à diriger effectivement et sans doute responsables en partie de la situation, veut tout de même faire travailler les enfants et s’interroge doctement dans cette vidéo entre riches sur la « notion d’enfant » heuheuheu…. ou même de temps de travail, notion d’un autre temps (pas forcément faux), ou encore de retraite pourquoi pas à 90 ans…  Quant aux grévistes, ici chez nous c’est pas comme au Qatar (une grande démocratie) où on emprisonne les grévistes…

Alors avec un patron pareil  il est sur que côté climat social et dialogue l’ambiance doit être sacrément bonne… (ironique). Enfin, je trouve que sa prestation n’est pas à la hauteur de ce à qu’on pourrait attendre de la part d’un patron de cette envergure. Disons-le il est mauvais. Il s’agit tout de même du patron d’Air France… Il doit y avoir un degré d’exigence.

Charles SANNAT

(travail des enfants à 5’00, les grévistes en prison à 8’05)

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La vente de Rafale au Qatar, coup dur pour Air France

Le Qatar avait mis une condition à l’achat de ces 24 avions : obtenir des droits de trafic supplémentaires vers la France pour sa compagnie aérienne, Qatar Airways. L’émirat a eu gain de cause. Les avions de Qatar Airways, qui desservent déjà Paris, pourront désormais atterrir à Lyon et à Nice, vraisemblablement trois fois par semaine. [...]

Dans un communiqué, le syndicat national de pilotes de ligne d’Air France (SNPL) s’inquiète de la « mort à terme » de l’ensemble du secteur si de nouvelles lignes aériennes sont attribuées à Qatar Airways.

Le syndicat dénonce « la concurrence déloyale des compagnies du Golfe, qui touchent de la part de leur gouvernement des subventions colossales, estimées à plus de 40 milliards de dollars ces dernières années. »

« Le seul élément qui protège encore les compagnies aériennes européennes au sein d’une compétition absolument faussée, c’est la non délivrance d’autorisations de desserte supplémentaire des aéroports européens aux compagnies non respectueuses des règles de concurrence », souligne le SNPL.

A Lire ici

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Des pilotes de Ryanair obligés de créer leurs propres entreprises défiscalisées en Irlande pour pouvoir travailler

À la différence d’Air France, qui a annoncé une vague de suppression d’emplois, la compagnie low cost Ryanair affiche une insolente santé financière et de faibles frais de personnel. Et pour cause : le système que dénonce un ancien pilote de Ryanair est scandaleux. Il a été contraint de créer sa propre entreprise immatriculée en Irlande pour travailler en tant que prestataire pour la compagnie à bas coûts, sans assurance maladie ni rémunération fixe. Il a décidé d’attaquer Ryanair en justice. Ce modèle se répand dans le secteur, un modèle qui a pour corollaire fraude fiscale et casse sociale.

A lire sur Bastamag

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Petit florilège des médias

 

Amusant ce petit sondage (non représentatif) des lecteur du Midi Libre :

Source: http://www.les-crises.fr/air-france-sans-culottes-1-sans-chemises-0/