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Le réchauffement mondial s’accélère, par Nicholas C. Arguimbau

Thursday 9 June 2016 at 04:00

Source : Consortiumnews.com, le 18/05/2016

Le 18 mai 2016

Les nouvelles données climatiques montrent que le réchauffement mondial empire, s’accélérant à un rythme plus rapide que ce qui était prévu à la conférence de Paris sur le changement climatique, écrit Nicolas C. Arguimbau.

Par Nicholas C. Arguimbau

Les participants à la conférence de Paris sur le changement climatique ont conclu « un accord qualifié d’historique, de durable et d’ambitieux » et présenté comme « le plus grand succès diplomatique du monde, » selon le Guardian du 15 décembre 2015.

Le président du Conseil de la défense des ressources naturelles a déclaré : « Le vent a tourné. Le monde a fini par s’unir contre le défi écologique qui se trouve au cœur de notre temps. »

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L’image de la Terre qui se lève sur la surface de la lune. Photographie prise par les premiers astronautes étatsuniens placés en orbite autour de la Lune.

Ils se réjouissaient encore de leur succès, quand est arrivée la nouvelle d’une hausse soudaine et excessive de la température mondiale, décrite par les climatologues comme « stupéfiante », « ahurissante », « une vraie bombe » , « un élément qui, à une vitesse effrayante, se heurte à la limitation de 2 degrés centigrades par rapport à l’ère pré-industrielle » , « une sorte d’urgence climatique », un événement qui ne nous laisse plus de marge de manœuvre ».

Le Guardian britannique : « Le mois de février bat les records de température mondiaux d’une façon plus que préoccupante. » Un événement, en bref, qui rend obsolète tout ce qui a été accompli à la Conférence de Paris.

L’aspect le plus significatif de ce qui s’est produit en février est probablement la vitesse avec laquelle cela s’est passé. Il y a des pics de la température mondiale lors des épisodes El Niño, même si, d’habitude, cela n’a pas lieu dans les régions arctiques ou l’hémisphère Sud, et ce pic a été le plus important qui ait jamais eu lieu. Il fait paraître dérisoire la pointe du dernier épisode El Niño de 1998.

Voici à quoi ressemble l’histoire récente de la température mondiale mensuelle moyenne de la surface de la mer et de la terre.

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Comme vous le voyez, la température mondiale moyenne a augmenté dans les deux derniers mois d’à peu près autant qu’elle l’avait fait dans les 35 ans précédents. Certes, El Niño a des effets bizarres, mais il est bien difficile de trouver un El Niño qui ait de telles conséquences.

Comme vous le voyez, l’anomalie de température de février a atteint 1,35 degré, de loin la plus importante de l’histoire alors que, quelques semaines plus tôt, la Conférence de Paris avait exprimé un attachement de pure forme à la limitation d’une hausse en dessous de 1,5 degré. Et il est manifestement déjà impossible d’atteindre cet objectif avec une température qui monte anormalement de 0,8 degré. Cela n’était pas censé se produire jusqu’à ce que nous dépassions les 2 degrés, mais nous voici à 1,35 deux ans seulement après avoir atteint la barre de 0,8 degré.

On a l’impression qu’on aurait dû tracer la limite de sécurité relative à 0,8 degré ou au-dessous au lieu de 2, mais on dispose de BEAUCOUP trop peu d’informations parce que les chiffres sont trop « criants ».

Lecture des données

Que ce passe-y-il réellement ? Nous savons qu’El Niño produit des pics de température mais pas comme le montre ce graphique de la glace sur l’eau en février.

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La glace fond dans l’Arctique, nous le savons tous, ce qui inquiète puisque la ville de Miami pourrait être engloutie dans la mer si une certaine quantité de glace fond. On se rend compte cependant que l’engloutissement des villes n’est pas tout. Voici une photo de la couverture de la glace arctique en septembre depuis 1979. Comme on peut le voir, la couverture de glace a diminué d’une façon très spectaculaire dans la dernière décennie, et elle s’est particulièrement affinée ces neuf dernières années.

Il y a une étonnante vidéo de la fonte de la glace de l’Arctique si on préfère les documents visuels. On fait beaucoup plus attention à la glace de l’Océan arctique qu’à celle de la neige à l’intérieur des terres, peut-être parce que la couverture de glace recouvre de grands champs pétrolifères et comme l’a demandé Peter Seeger : « Allons-nous apprendre un jour ? » Mais le même phénomène se produit sur une échelle beaucoup plus grande pour la couverture de neige du printemps dans l’hémisphère Nord.

Voici un graphique de l’anomalie de la couche de neige en juin. Dans la même période durant laquelle l’Océan arctique a perdu 3 millions de kilomètres carrés de glace, l’hémisphère Nord, dans son ensemble, a perdu, et c’est incroyable, 7 millions de kilomètres carrés de couche de neige. Voir la figure 4 ci-dessous.

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Miami a de quoi s’inquiéter et nous aussi. On appelle la fraction de lumière réfléchie par un objet « son albédo ». Les albédos de la glace et de la neige sont proches de 1 tandis que les albédos de la terre et de l’océan sont proches de 0. Ainsi si la neige et la glace fondent, la terre absorbera plus de lumière et sa température augmentera. C’est l’effet albédo.

Le réchauffement provoque la fonte de la glace et de la neige et cette fonte provoque le réchauffement, un cercle vicieux qui pourrait s’accélérer jusqu’à ce qu’il ne reste plus de glace ni de neige.

Contentez-vous de vous souvenir de cette formule. Si la neige ou la glace fondent, l’augmentation de l’énergie de la chaleur entrante absorbée par la terre est égale à l’albédo de la neige ou de la glace moins l’albédo de ce qu’elle découvre, multiplié par l’intensité par surface unitaire de l’énergie radiante entrante, multiplié par la surface impliquée. C’est un réchauffement qui est indépendant de celui provoqué par le CO2 qui entre dans l’atmosphère et auquel il s’ajoute.

Ainsi, si la neige fond mais ne découvre que de la neige, rien ne change, et, dans le cas contraire, le changement est proportionnel à la surface d’eau ou de terre dévoilée.

Évaluation de l’effet albédo

Ce n’est que récemment que les scientifiques ont découvert la puissance de l’effet albédo. On a élaboré des modèles dans les années 60 pour évaluer ce problème, desquels on concluait que la couverture nuageuse de l’Arctique pourrait l’empêcher de devenir un problème sérieux. On n’a pas cependant mesuré effectivement ce phénomène jusqu’à il y a deux ans en utilisant des données satellitaires. Pourquoi cela a-t-il pris tant de temps ? C’est un mystère. Voulions-« nous » vraiment savoir ?

Quoi qu’il en soit, les scientifiques ont montré que, sur la période de 1979 à 2014, le réchauffement attribuable à l’effet albédo dans le seul Océan arctique a atteint 25 pour cent du réchauffement directement attribuable au CO2. Pistone, Eisenman et Ramanathan, de l’Académie Nationale des Sciences; “Détermination observationnelle de la réduction de l’albédo causée par la disparition de la glace de mer arctique.” Ces gens devraient recevoir un prix Nobel.

Ce n’est pas un petit effet. Cela signifie que si nous évaluons le réchauffement global en mesurant les gaz à effet de serre dans l’atmosphère, nous manquons 20 pour cent du réchauffement rien que pour une petite partie de la couverture de neige et de glace de l’hémisphère Nord. C’est beaucoup, et ça indique au moins une raison pour laquelle le réchauffement est encore plus rapide que tout ce qu’on attendait, et, en fait, de plus en plus rapide.

De plus en plus rapide parce que c’est ce que fait une “boucle de rétroaction positive”. L’aspect vraiment problématique de la boucle de rétroaction positive est qu’elle opère dès lors que la température est au-dessus d’un niveau critique, et que réduire les émissions de gaz à effet de serre peut ralentir le réchauffement mais pas l’inverser.

L’effet albédo était complètement ignoré à Paris. En conséquence, les nations ont systématiquement sous-estimé le degré de réchauffement auquel nous avons à faire face, surestimé le temps que nous avons pour cela, et se sont par erreur données un large “budget” d’augmentation permise des émissions. Elles doivent se rencontrer dans cinq ans pour un rapport d’état, et au train où vont les choses, nous aurons passé les deux degrés d’ici là.

Une situation déplorable et qui empire

C’est déjà mauvais mais il y a pire. Nous devons être prudents dans la manière dont nous comprenons ce nombre, 25 pour cent, parce qu’il concerne le réchauffement accumulé depuis 1979 sur presque quatre décennies, pas le réchauffement ici et maintenant. Comme vous pouvez le voir sur le graphique ci-dessus, la fonte des glaces s’est énormément accélérée dans la dernière décennie, et en conséquence l’effet albédo de l’Océan arctique.

Si on utilisait la dernière décennie comme période de comparaison entre le réchauffement global lié à l’albédo dans l’Arctique et le réchauffement global lié aux gaz à effet de serre sur la dernière décennie, les chiffres pourraient être plus proches de 100 pour cent. Et ça empirera encore, parce que jusqu’ici l’Océan arctique conserve encore au moins un quart de sa couverture de glace en été, mais celle-ci tombera à zéro à une date encore indéterminée, réduisant l’albédo moyen substantiellement.

“Quand l’Arctique sera-t-il libre de glace en été ? Peut-être dans quatre ans. Ou dans 40,” dit le Washington Post. Ainsi, si l’effet albédo n’est pas encore aussi fort que l’effet des gaz à effet de serre, il le sera bientôt.

Tout ceci est une TRÈS mauvaise nouvelle. Les gens sont allés à Paris et ont parlé de réduction des émissions de CO2. Le but pendant des années a été de prendre des mesures de façon à limiter le réchauffement global dans la limite de 2 degrés Celsius avec une probabilité de 2/3. L’industrie pétrolière se plaint de ce que ça lui coûterait 30 milliards de dollars. En pratique, en cédant aux doléances de l’industrie, les documents de Paris ont “budgété” 30 milliards de dollars de pétrole supplémentaires à brûler, réduisant ainsi la probabilité de rester sous les 2 degrés de moitié.

Une fois démarré, l’effet albédo devient sa propre cause, et l’arrêt total des émissions de CO2 n’arrêtera plus le réchauffement. En décembre, il semblait que nous avions une toute petite marge de sécurité que nous pouvions dépenser afin que le public puisse acheter et que l’industrie des combustibles fossiles puisse vendre encore 30 milliards de dollars de carbone. [Voir “Les ‘recettes’ de l’Agence Internationale de l’Énergie pour Paris: une ‘dernière chance’ qui ne fait que prolonger 40 ans d’échecs” par N. Arguimbau]

Mais ceci ne semble plus possible. Nous pouvons contrôler les émissions mondiales de CO2, au moins en théorie, et nous ferions sacrément bien, MAINTENANT (l’effet albédo signifie que les milliers de gigatonnes d’émissions supplémentaires de CO2 que les nations se sont autorisées comme “budget” et ont donné gratuitement à l’industrie n’existent plus), mais le réchauffement pour cause de fonte des glaces arctiques continuera, quoi que nous fassions pour ralentir les émissions de CO2.

De même pour le réchauffement dû à la fonte de la neige de Sibérie et d’Amérique du Nord, qui est apparemment deux fois celle de la glace arctique et qui, la neige occupant une surface plusieurs fois plus étendue que l’Océan arctique, aura finalement un effet albédo plusieurs fois plus grand.

La disparition de la neige

La couverture de neige de l’hémisphère Nord doit réchauffer la terre à peu près deux fois aussi vite que la fonte de la glace de l’Arctique. Puis, bien sûr, il y a la glace fondue qui flotte sur la mer qui entoure l’Antarctique et qui vient d’une surface comparable à celle où la glace de l’Arctique a fondu mais qui n’a pas encore atteint le même stade.

Enfin, le réchauffement provoqué par la fonte de la couverture de neige et de glace du Groenland — et de l’Antarctique mais le réchauffement actuel n’est sans doute pas encore suffisant pour affirmer cela —, ne se produit pas encore. En effet, jusqu’à maintenant la neige et la glace sont trop épaisses pour que la terre soit à découvert au moment où elles fondent, mais ce réchauffement aura un début à moins que, pour quelque raison non encore découverte, un rafraîchissement n’ait lieu ailleurs.

Et puis il y a le méthane. Aïe ! Et ne l’oublions pas, ce sont les effets qu’on peut attendre à cause des effets de l’albédo même si l’on arrête aujourd’hui toutes les émissions de gaz à effet de serre.

En tout cas, c’est ce qui semble à l’auteur de ces lignes, qui s’excuse de ne pas être un scientifique, mais qui ne s’excuse pas tant que cela parce que les scientifiques auraient dû se pencher là-dessus depuis des décennies.

Il n’y a rien manifestement qui puisse empêcher un réchauffement comme celui que provoquerait l’effet albédo après la disparition de toute la glace et de la neige de l’hémisphère Nord PLUS le réchauffement dû aux émissions de gaz à effet de serre que nous pourrons peut-être ou peut-être pas contrôler.

L’auteur de ces lignes a une hypothèse fondée : on en arrivera à 3,5 degrés aussi bien à cause de l’effet albédo que des émissions de gaz à effet de serre, mais il n’entrera pas dans les détails pour rester bref et peut-être pourra-t-on persuader les climatologues de sortir de la clandestinité.

Un réchauffement considérable outre celui provoqué directement par les émissions de CO2 est maintenant inévitable si on ne commence pas très vite à inverser le réchauffement EXISTANT et/ou la contamination atmosphérique EXISTANTE par le CO2.

Tout au plus la rapidité du réchauffement par l’effet albédo et peut-être par l’entrée dans la danse de la terre de l’Antarctique peut être affectée par la masse de CO2 que nous continuons à déverser dans l’atmosphère. Et souvenez-vous, le « budget » de plusieurs milliers de gigatonnes que nous nous sommes donné n’existe plus.

Les scientifiques et les pays ont besoin de se réunir de nouveau et de recommencer de zéro. Qu’ils aient les tripes pour le faire, ça, c’est autre chose.

Il n’y a absolument rien de nouveau au sujet de ce que l’auteur de ces lignes affirme, sauf que l’inévitable est en train de se produire et que c’est indéniable. Les choses n’étaient pas censées échapper à notre contrôle jusqu’à ce que nous ayons atteint les 2 degrés, un chiffre fixé par presque tous les gouvernements et tous les grands groupes écologistes.

Mais il n’y a pas et il n’y a jamais eu de justification scientifique pour le choix de 2 degrés comme barrière de sécurité. Deux degrés a été un compromis politique du style : « Nous sommes d’accord. Nous n’allons couper que la moitié de la tête du bébé. » Nous voulions acheter les énergies fossiles et l’industrie voulait les vendre, pour des milliers de milliards par an aussi longtemps qu’ils le pourraient. Et c’est ainsi que nous avons conclu ce compromis irrémédiable.

La prophétie ignorée

Les scientifiques de la NASA ont évoqué ce sujet il y a une dizaine d’années. James Hansen de la NASA disait à l’époque que « pour éviter le point de non-retour », nous devions « commencer à réduire non seulement les émissions de carbone, mais encore sa présence totale dans l’atmosphère » et il suggérait un objectif de 300-350 ppm de CO2 dans l’atmosphère, 300 ppm étant équivalent à 1 degré de réchauffement. D’autres affirmaient que nous avions déjà atteint le point où la glace arctique était condamnée.

Ce qu’ils disaient et que leurs pays ignoraient est maintenant prouvé.

Comment en sommes-nous arrivés là ? Cela a été notre choix. Les compromis politiques. C’est juste la façon dont l’humanité prend ses décisions et l’a toujours fait. Et nos propres grands groupes d’écologistes ont acquiescé.

Le compromis politique est quelque chose qui fonctionne quand il s’agit d’une petite communauté, n quand les décisions n’impliquent pas l’avenir de la Terre. Les décisions sur le climat impactent l’avenir de la Terre et nous ne sommes pas une petite communauté.

Et personne ne sait comment prendre des décisions au sujet de la société sans compromis politique. Nous aimons blâmer les hommes politiques corrompus, mais c’est nous qui les avons élus. Nous aimons blâmer ces voleurs de capitalistes, mais nous sommes ravis de les employer pour des milliers de millions de dollars. Nous aimons en appeler à la révolution, mais combien de temps cela prendra-t-il ?

Si nous nous tirons de cette situation impossible, qu’on aurait pu éviter en réduisant de moitié le plafond de la température du réchauffement mondial, et peut-être un peu plus, nous devrons nous rappeler quelque chose. Si nous survivons, nous aurons besoin de nous réorganiser en populations et communautés assez petites et inoffensives pour que les compromis politiques ne puissent pas nous rapprocher de la destruction de la Terre. Nous avons appris que si nous pouvons le faire, nous le ferons, tôt ou tard.

Nicholas C. Aguimbau est un avocat en retraite, titulaire d’une licence de physique de Harvard et d’une licence de droit de l’UCLA. Il vit avec un chat, un chien et 40 arbres fruitiers dans l’ouest du Massachusetts.

Source : Consortiumnews.com, le 18/05/2016

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

Source: http://www.les-crises.fr/le-rechauffement-mondial-saccelere-par-nicholas-c-arguimbau/


Quelle réponse de l’UE en cas de Brexit ?, par Romaric Godin

Thursday 9 June 2016 at 03:30

Source : La Tribune, Romaric Godin, 27/05/2016

Le Brexit devrait ouvrir de nouvelles divisions au sein de l'UE... (Crédits : © Phil Noble / Reuters)

Le Brexit devrait ouvrir de nouvelles divisions au sein de l’UE… (Crédits : © Phil Noble / Reuters)

L’option d’une sortie du Royaume-Uni ne peut toujours être exclue. Les Européens réfléchissent à une réponse, mais, comme d’habitude, sont fort divisés sur la stratégie à mener.

Alors que le débat sur les conséquences d’une éventuelle sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne (« Brexit ») fait rage au Royaume-Uni, le reste de l’UE commence à s’interroger sur la conduite à tenir en cas d’un vote favorable au divorce le 23 juin prochain. Cette option n’est pas à écarter. Les sondages disponibles restent contradictoires selon qu’ils sont réalisés en ligne ou par téléphone.

Dans le dernier cas, le camp pro-UE affiche une large avance, mais dans le second cas, les partisans du Brexit font jeu égal avec leurs adversaires et parfois les dépassent même. Ainsi, le sondage en ligne Yougov des 23 et 24 mai place les deux camps à égalité (44 % chacun), tandis que celui de BMG des 20 à 25 mai (en ligne aussi), donne 45 % au Brexit et 44 % au maintien dans l’UE. A l’inverse, le sondage par téléphone de Survation du 24 mai, accorde une avance de six points au maintien dans l’UE (44 % contre 38 %). Dans tous les cas, la proportion d’indécis demeure importante (de 10 à 18 points) et ce sont sans doute ces indécis qui auront in fine, le dernier mot.

Risque pour l’UE

La possibilité d’une décision du peuple britannique d’activer l’article 50 du traité de l’UE pour quitter l’ensemble européen ne peut donc être exclue. Et, comme le rapporte le Financial Times de ce vendredi 27 mai, les dirigeants européens semblent entamer des discussions pour tracer les lignes d’une UE sans le Royaume-Uni. Le FT indique que lors de récentes rencontres, les dirigeants européens ont échafaudé des stratégies. Problème : les divisions accompagnent déjà ces premières discussions.

Si les Britanniques choisissent le Brexit, ce sera la première utilisation du fameux article 50 si cher à tous ceux qui veulent en finir avec l’Union européenne. L’appel à l’utilisation de cet article ne sera plus un simple exercice de style, mais une réalité dont pourront se prévaloir les forces eurosceptiques un peu partout. Ceci inquiète particulièrement à Bruxelles et dans les capitales européennes. Car si le Brexit ne provoque pas la catastrophe prévue par la plupart des études, si l’UE se montre « compréhensive » pour éviter des conséquences économiques dramatiques outre-Manche, il deviendra un exemple pour ceux qui plaident pour une sortie de l’UE. « Faire du Brexit un succès, ce sera la fin de l’UE. Cela ne peut pas se produire », explique un « politicien européen de premier plan » cité par le FT.

Paris veut faire un exemple

Les partisans les plus absolus de la ligne dure seraient les Français qui voudraient « faire un exemple » pour ôter au Front National un argument durant la campagne présidentielle. En cela, Paris peut sans doute compter sur l’appui du président de la Commission, Jean-Claude Juncker, qui a récemment déclaré dans une interview au Monde que « les déserteurs ne seront pas accueillis bras ouverts. » Le plan français est donc d’imposer un nouvel accord commercial très contraignant pour le Royaume-Uni, peut-être même en refusant à ce pays l’entrée dans l’espace économique européen où sont intégrées la Suisse, la Norvège et l’Islande, par exemple. La dureté des négociations pourrait avoir de sérieuses conséquences sur l’activité économique britannique. Une étude du Trésor britannique avait estimé que l’impact sur le PIB au bout de 15 ans serait fort différent selon les formes de coopérations commerciales entre le Royaume-Uni et l’UE. En cas d’entrée dans l’EEE, la chute du PIB pourrait atteindre 3,8 %, en cas d’absence d’accord précis et donc de relations réglées par le cadre de l’OMC, le recul pourrait aller jusqu’à 7,5 %.

La stratégie du pire de Paris

Certes, les chiffres sont contestables et la période de campagne est propice à des scénarios apocalyptiques, mais il ne faut pas négliger l’effet de ces projections à court terme. Si les négociations patinent ou s’annoncent difficiles pour Londres, les marchés pourraient paniquer et vendre massivement leurs actifs britanniques. Or, le modèle économique britannique repose sur son déficit courant, donc sur l’entrée de capitaux étrangers. Les taux pourraient remonter fortement, la livre sterling chuter et l’épargne augmenter. Le Royaume-Uni aura alors bien du mal à éviter une récession et la Banque d’Angleterre, prise entre le besoin de relever ses taux pour freiner les sorties de capitaux et celui de les baisser pour soutenir l’activité, serait impuissante. C’est sans doute le but que se fixe la stratégie française. Dans ce cas, il serait difficile pour le FN au printemps 2017 de faire campagne pour une sortie de l’UE.

Berlin plus prudent que Paris

Selon le FT, cette position n’est cependant pas celle que privilégierait Berlin. L’Allemagne, officiellement, redoute qu’une position dure « ne renforce la division » de l’UE alors que l’union sera déjà en danger. En réalité, les motivations de la prudence allemande pourraient être plus terre-à-terre. En tant que puissance exportatrices dont les marchés en croissance, émergents, sont plus que jamais, en phase de décélération, l’Allemagne ne veut pas prendre le risque d’une quelconque panique sur les marchés. La première économie d’Europe a livré, en 2015, 89 milliards d’euros de marchandises au Royaume-Uni qui est son troisième client. Une récession outre-Manche associée à une panique boursière serait une mauvaise nouvelle pour l’Allemagne et pourrait toucher un secteur bancaire allemand, notamment la Deutsche Bank, très fragile et très sensible aux évolutions des taux et des changes. On comprend bien que la « punition politique » voulue par Paris fait grincer des dents à Berlin qui a tout intérêt à conserver des liens commerciaux intacts avec le Royaume-Uni. L’Allemagne pourra sans doute compter sur des pays proches des Britanniques comme l’Irlande, en première ligne en cas de Brexit… Les discussions s’annoncent donc serrées.

Vers plus d’intégration dans la zone euro ?

Les Européens devront aussi s’interroger pour savoir s’ils doivent ou non, pour répondre au risque de dislocation, renforcer les liens entre les 27 pays restants. Une solution serait alors une plus forte intégration de la zone euro, une option qui avait déjà été à l’ordre du jour après la crise grecque de l’été 2015, mais qui n’a guère avancé. Selon le FT, cette option a été évoquée dans une réunion à quatre qui s’est tenue cette semaine et a regroupé Jean-Claude Juncker, Mario Draghi, président de la BCE, Donald Tusk, président du Conseil de l’UE et Jeroen Dijsselbloem, président de l’Eurogroupe. Les deux premiers auraient souhaité une plus forte intégration de la zone euro en réponse au Brexit, Les deux derniers auraient émis « de profondes réserves », estime le FT.

En réalité, l’option de l’intégration est peu probable. Un plan franco-allemand est, en théorie, en préparation, mais on sait qu’il sera peu ambitieux. Mario Draghi réclame une meilleure coordination des politiques de la zone euro depuis longtemps et avait espéré que la politique de la BCE puisse être l’occasion de s’engager dans cette voie pour « compléter » cette politique. Peine perdue et Mario Draghi a quasiment perdu espoir d’imposer cette architecture. Selon le FT, Jeroen Dijsselbloem est un farouche opposant à une réponse « intégrative ». Rien d’étonnant à cela : on votera en avril 2017 aux Pays-Bas pour renouveler la chambre basse du parlement et le parti du ministre des Finances, les Travaillistes, est en plein désarroi avec moins de 10 % d’intentions de vote. Alors que l’humeur eurosceptique domine au pays de Rembrandt, le gouvernement de La Haye n’est pas prêt à sauter le pas vers plus d’intégration. La remarque vaut aussi pour Angela Merkel qui va tout faire pour tenter de contenir la poussée d’Alternative für Deutschland (AfD). Plus d’intégration alimenterait le discours sur le risque porté par les contribuables allemands dans le « sauvetage de la zone euro », un sujet que la chancelière préfèrerait éviter…

La solution : une Europe de la sécurité et de la défense ?

La réponse au Brexit devrait donc être surtout sécuritaire, souligne le FT. Les 27 devraient chercher avant tout à renforcer leur coopération dans la lutte contre le terrorisme et la défense pour « faire revivre la popularité de l’UE ». Mais quels types de politiques seront-elles mises en avant ? Y aura-t-il la mise en place d’une armée commune ou d’un budget commun ? Contrairement à ce que pensent les sources du FT, ces sujets ne font pas nécessairement l’objet d’un consensus au sein de l’UE, le long débat sur les PNR, les données des passagers aériens, l’a prouvé. La prudence de l’Allemagne, même après les attentats du 13 novembre à Paris, dans son soutien militaire à la France en est une autre preuve. En réalité, on voit mal comment une stratégie militaire européenne peut se mettre en place… sans le Royaume-Uni. Mais, dans ce cas, il sera difficile de mener une politique dure dans les négociations commerciales…

Nouvelles brèches dans le « couple franco-allemand »

Le Brexit risque donc une nouvelle fois d’ouvrir des brèches au sein de l’UE à 27. L’attitude de l’UE face au Royaume-Uni sorti de son sein est loin d’être certaine. Les pays exportateurs, Allemagne, Pays-Bas et Irlande en tête, seront soucieux, quoi qu’ils en disent durant la campagne, de « limiter les dégâts » en limitant l’incertitude et le durcissement des conditions commerciales avec les Britanniques. Pour des raisons politiques, la France pourrait freiner des quatre fers, peut-être avec l’appui de l’Italie, où Matteo Renzi est menacé par le Mouvement 5 Etoiles, allié de l’UKIP au parlement européen. Une chose est certaine : l’UE à 27 risque d’être pris dans des injonctions contradictoires. Et le « couple franco-allemand » pourrait bien être une victime collatérale d’un éventuel Brexit.

Source : La Tribune, Romaric Godin, 27/05/2016

Source: http://www.les-crises.fr/quelle-reponse-de-lue-en-cas-de-brexit-par-romaric-godin/


[Pas vu dans les médias] 12 minutes de mensonges d’Hillary Clinton

Wednesday 8 June 2016 at 03:15

Sans commentaires – traduction réalisée par les lecteurs du site, merci à vous :

Et après, “ils” dénoncent Trump…

Source : YouTube, le 29/01/2016

Présentateur : Vous étiez contre le mariage de personnes du même sexe, maintenant vous êtes pour. Vous avez défendu les politiques d’immigration du président Obama, maintenant vous dites qu’elles sont trop restrictives. Vous avez soutenu son accord commercial des dizaines de fois, vous en avez même parlé comme d’un étalon or, et soudain la semaine dernière vous étiez contre. Êtes-vous prête à dire n’importe quoi pour être élue ?

Hillary Clinton : En réalité, j’ai été très constante durant toute ma vie. J’ai toujours combattu pour les mêmes valeurs et les mêmes principes.

SUR LE MARIAGE HOMOSEXUEL

Présentateur : Pensez-vous que l’État de New York devrait reconnaître le mariage homosexuel ?

Hillary Clinton : Non.

Présentateur : Ok.

Hillary Clinton : Je crois que le mariage n’est pas seulement un lien mais un lien sacré entre un homme et une femme.

Hillary Clinton : Je n’ai pas soutenu le mariage pour les personnes du même sexe, j’ai soutenu des pactes civils et des relations contractuelles.

Hillary Clinton : Je soutiens le mariage pour les couples gays et lesbiens. Je le soutiens personnellement et d’un point de vue légal et politique.

Terry Gross : Diriez-vous que votre opinion sur le mariage gay a changé ou que vous avez changé d’avis ?

Hillary Clinton : Vraiment, je dois dire que je pense que vous êtes très tenace mais vous jouez sur les mots, alors qu’il s’agit d’un problème tellement sérieux.

Terry Gross : J’essaie juste de clarifier les choses pour pouvoir comprendre…

Hillary Clinton : Je ne pense pas que vous essayez de clarifier les choses, vous essayez de dire que j’étais autrefois contre et que je suis maintenant favorable pour des raisons politiques. C’est complètement faux. Permettez-moi d’énoncer ce que je pense de ce que vous sous-entendez et le nier. Mon bilan est solide, je suis très impliquée sur ce sujet et je suis fière de ce que j’ai fait et du progrès que nous faisons.

Terry Gross : Je disais, je suis désolée, je veux juste éclaircir ce que je disais. Je disais que peut-être étiez-vous favorable au mariage gay mais que pour des raisons politiques – les Américains n’y étaient pas encore prêts – vous ne pouviez pas le dire. Voilà ce que je voulais dire.

Hillary Clinton : Non, ce n’est pas vrai.

Hillary Clinton : C’est formidable que vous ayez soutenu le mariage gay depuis si longtemps.

Actrice ressemblant à Hillary Clinton : J’aurais pu le soutenir plus tôt.

Hillary Clinton : Eh bien, vous l’avez fait assez tôt.

Actrice ressemblant à Hillary Clinton : Ça aurait pu être encore avant.

Hillary Clinton : Remarque pertinente.

SUR LES PRINCIPES ESSENTIELS

Présentateur : Rien qu’en juillet, au New Hampshire, vous avez dit à la foule que vous “ne craigniez la comparaison avec personne sur le terrain des valeurs progressistes.”

Hillary Clinton : “Je ne crains la comparaison avec personne si vous regardez mon bilan sur l’affirmation et le combat pour les valeurs progressistes.”

Présentateur : Le mois dernier en Ohio, vous avez dit plaider coupable d’être “un peu modérée et centriste”. Changez-vous d’identité politique en fonction de ceux à qui vous parlez ?

Hillary Clinton : Non, je pense que comme la plupart des gens que je connais, j’ai un éventail de points de vue mais ils sont enracinés dans mes valeurs et mon expérience.

Hillary Clinton : “On m’accuse d’être quelque peu modérée et centriste. Je plaide coupable.”

Présentateur : Pour que ce soit clair, êtes-vous progressiste, êtes-vous modérée ?

Hillary Clinton : “Je suis une progressiste.”

SUR LE SCANDALE DES COURRIELS

Hillary Clinton : Pour passer en revue ces courriels il y en avait plus de 60 000 au total, envoyés et reçus. Environ la moitié était liée au travail et était destinée au département d’État. L’autre moitié était personnelle et n’avait aucun lien avec mon travail.

30 000 E-MAILS PERSONNELS

Gowdy : Vous déclarez en public “j’ai tout mis à disposition,” une citation directe en grande partie. En parlant au public vous dites “j’ai tout mis à disposition.”

Hillary Clinton : Entre 90 et 95% de mes e-mails de travail étaient dans le système du ministère. S’ils voulaient les voir ils en avaient certainement la possibilité.

Gowdy : C’est peut-être la dixième fois que vous citez ce chiffre aujourd’hui. Je n’ai jamais entendu personne d’autre que vous citer ce chiffre. Qui vous a dit que 90 à 95% de vos courriels étaient dans le système du département d’État ?

Hillary Clinton : Nous l’avons appris du département d’État et de leurs analyses des messages qui étaient déjà dans le système.

Gowdy : Le rapport de l’inspecteur général a trouvé que moins d’1% des e-mails archivés ont été capturés. Ils ont donc donné un chiffre de moins de 1% et vous donnez un nombre de 90%.

Hillary Clinton : J’ai toute confiance en ce que tout ce qui pouvait être lié au travail est maintenant entre les mains du département d’État.

AUDITION SUR BENGHAZI

Juge : Cette pile représente les e-mails que vous avez envoyés ou reçus à propos de la Libye en 2011, de février à décembre 2011. Cette pile représente les e-mails que vous avez envoyés ou reçus de début 2012 jusqu’au jour de l’attaque. Il y a 795 e-mails dans cette pile, nous les avons comptés. Il y a 67 e-mails dans cette pile en 2012. Et je suis troublée par ce que je vois ici. Je ne peux que conclure de vos propres archives qu’il y avait un manque d’intérêt pour la Libye en 2012.

Hillary Clinton : Le serveur contient des communications personnelles provenant de mon mari et de moi.

Bill Clinton : La seule fois où je suis allé sur Internet, j’ai fait 2 e-mails et j’ai commandé des cadeaux de Noël depuis une réservation. À part ça, j’ai trouvé que les gens disaient des choses embarrassantes par e-mail. Je ne veux pas être l’un d’eux.

Hillary Clinton : (rires) On parle du sexe des anges, là ? Je n’ai vraiment rien à… Comment répondre à cela ?

SUR WALL STREET

Hillary Clinton : J’ai représenté Wall Street en tant que sénatrice de New York et je suis allée à Wall Street en décembre 2007 avant le grand krach que nous avons eu et en substance j’ai dit « Ça suffit ! Arrêtez de saisir les maisons ! Arrêtez ces comportements spéculatifs ! »

Hillary Clinton : Sur qui précisément rejeter la faute pour la crise du logement ? Je pense qu’il y a beaucoup de reproches à faire à tout le monde. Les acheteurs qui ont payé des frais supplémentaires pour éviter de renseigner leurs ressources auraient dû savoir qu’ils avaient une épée de Damoclès au-dessus de la tête.

Hillary Clinton : Évidemment nous devons nous occuper du problème de ces banques qui sont trop grosses pour faire faillite. Il n’est pas question que nous laissions jamais le contribuable américain et les familles des classes moyennes venir en aide à des entités qui ont ce comportement spéculatif dont nous avons été témoins. Mais nous devons aussi nous inquiéter des autres acteurs, AIG, une grande compagnie d’assurance, Lehman Brothers, une banque d’investissement, il y a tout ce domaine qu’on appelle le shadow banking. C’est de là que, me disent les experts, les prochains problèmes pourraient venir. Je suis donc avec le sénateur Sanders et le gouverneur O’Mailey pour attirer beaucoup d’attention sur les banques et le plan que j’ai proposé donnerait effectivement plus de pouvoir aux régulateurs pour séparer les grandes banques.

Hillary Clinton : J’ai représenté New York en 2011 quand nous avons été attaqués, là où nous avons été attaqués. Nous avons été attaqués au cœur de Manhattan là où est Wall Street. J’ai, en effet, passé beaucoup de temps et d’effort à aider mes concitoyens à reconstruire. C’était bon pour New York, c’était bon pour l’économie et c’était un moyen de réprimander les terroristes qui avaient attaqué notre pays.

Hillary dans les Simpsons : Le 11 septembre, c’était mal.

Un personnage des Simpsons : Je suis d’accord.

SUR LA SECURITE SOCIALE UNIVERSELLE

Hillary Clinton : Maintes et maintes fois vous entendez une chose dans les discours et ensuite vous voyez la campagne avec les pires tactiques rappelant le même genre d’attaques que font les Républicains contre les Démocrates. Je suis ici pour dire que ce n’est pas seulement une erreur mais que cela affaiblit les principes démocratiques fondamentaux. Depuis quand les Démocrates s’attaquent-ils les uns les autres sur la sécurité sociale universelle ?

Hillary Clinton : J’ai regardé la législation proposée par le sénateur Sanders. En gros il élimine la loi sur les soins abordables, élimine l’assurance privée, élimine Medicare, élimine Medicaid, Tricare, le programme d’assurance santé pour les enfants.

Hillary Clinton : Ce n’est pas parce que le sénateur Obama a choisi de ne pas présenter un plan de sécurité sociale universelle que ça lui donne le droit de m’attaquer en retour. Ayons une vraie campagne. Ça suffit les discours et les rassemblements pour ensuite employer des tactiques tirées tout droit du manuel de stratégie de Karl Rove. C’est une erreur, tous les Démocrates devraient être scandalisés.

Hillary Clinton : Le Parti démocrate des États-Unis a travaillé depuis Harry Truman à faire passer la loi sur les soins abordables.

Hillary Clinton : Donc honte à vous Barack Obama ! Il est temps que votre campagne soit en harmonie avec vos messages en public.

SUR LA VISITE EN BOSNIE

Journaliste : La tentative de Hillary Clinton de montrer son expérience en politique étrangère l’a de nouveau rattrapée aujourd’hui pendant la campagne électorale.

Hillary Clinton : Vous voyez, j’ai fait une erreur dans la description que j’ai faite.

Journaliste : Elle a affirmé s’être mal exprimée la semaine dernière, et avoir été en manque de sommeil lorsqu’elle a décrit son atterrissage sous le feu des snipers à Tuzla en Bosnie. Ce qui ne s’est pas produit. Mais CBS News a retrouvé plusieurs extraits où, par le passé, la sénatrice Clinton a utilisé son voyage en Bosnie pour essayer de montrer son expérience internationale. En décembre dans l’Iowa :

Hillary Clinton : Nous avons fait un de ces atterrissages en tire-bouchon et nous sommes sortis en courant parce qu’ils avaient dit qu’il pourrait y avoir des tirs de snipers. Je ne rappelle pas que quelqu’un m’ait offert le thé sur le tarmac lorsque c’est arrivé.

Journaliste : Puis en février :

Hillary Clinton : La cérémonie de bienvenue a dû être déplacée à l’intérieur à cause de tirs de snipers.

Journaliste : Et la semaine dernière :

Hillary Clinton : Je me rappelle avoir atterri sous le feu des snipers. En gros on nous avait dit de courir à nos voitures, voilà ce qui s’est passé.

Journaliste : Les avis diffèrent sur votre voyage en Bosnie, vous ne les avez pas éclaircis ce matin. Vous vous êtes rappelée vous être baissée sous le feu de snipers et Sinbad qui faisait le voyage, dans son récit a dit que le plus dangereux avait été de se souvenir de ce qu’il allait manger ensuite.

Hillary Clinton : C’est un comique, vous savez. C’est un comique.

Journaliste : Vous vous rappelez donc avoir entendu des coups de feu ?

Hillary Clinton : Lorsque nous avons fait notre approche en Bosnie, nous sommes arrivés par une manœuvre d’évitement. Il n’y avait pas de cérémonie de bienvenue et, dans les grandes lignes, on nous avait dit de courir à nos voitures, voilà ce qui s’est passé.

Journaliste : Après la vidéo de CBS News montrant ce qui s’est vraiment passé lors qu’elle a atterri et a salué les représentants, la sénatrice Clinton a maintenu qu’il y avait des risques mais explique au Philadelphia Daily News pourquoi elle a été vue sur le tarmac bosniaque saluant une jeune enfant si c’était vraiment si dangereux.

Hillary Clinton : On m’avait aussi dit que la cérémonie de bienvenue avait été déplacée hors du tarmac, mais il y avait cette petite fille de huit ans donc je ne pouvais pas me précipiter. Je devais au moins la saluer. Je l’ai donc saluée, j’ai pris ses affaires et je suis partie. Voilà le souvenir que j’en ai.

Journaliste : Encore une fois son souvenir ne correspond pas avec notre enregistrement. Elle et sa fille Chelsea se sont attardées sur le tarmac pour saluer des représentants militaires des États-Unis, ont pris des photos, il y avait également le groupe d’écolières de cinquième, et ensuite la sénatrice Clinton a marché vers son véhicule blindé où elle a fini par se baisser et entrer.

SUR LE NAFTA

Journaliste : C’était l’un des grands moments du premier mandat du président Clinton, l’adoption de l’accord de libre-échange nord-américain connu sous le nom de NAFTA. Ses détracteurs reprochent au NAFTA la perte d’emplois manufacturiers dans les États industriels comme l’Ohio et la Pennsylvanie.

Journaliste : Hillary Clinton a aidé à la ratification du NAFTA. Elle a tenu au moins cinq réunions pour réfléchir à la stratégie pour gagner l’approbation du Congrès. Elle a aidé la Maison-Blanche à bloquer l’opposition des groupes ouvriers et environnementaux et elle était l’intervenante vedette d’une réunion cruciale. Les participants à cet événement ont dit que « ses remarques étaient complètement pro-NAFTA. Son soutien au NAFTA était sans équivoque à l’époque. »

Ce n’est pas ce que dit Hillary Clinton aujourd’hui.

Hillary Clinton : Vous savez, j’ai fait partie des détracteurs du NAFTA depuis le tout début.

Hillary Clinton : Les inquiétudes sur le NAFTA que j’ai exprimées il y a des années sont bien connues et incontestées. Je n’avais pas de position publique sur le sujet. Mes discours étaient systématiquement contre le NAFTA.

Hillary Clinton : Et si vous revenez sur ce que j’ai dit, vous verrez que j’ai toujours eu la même position.

Hillary Clinton : J’ai toujours eu la même position.

Hillary Clinton : Vous pouvez retourner voir dès le tout début. J’étais l’une des voix de l’administration qui alertaient à propos du NAFTA.

Présentateur : Vous avez dit que c’était « bon et équilibré pour l’Amérique du nord » en 2004, et aujourd’hui vous êtes en Ohio et vous avez des mots différents, sénatrice. Les archives sont très claires.

Hillary Clinton : Vous n’avez pas toutes les archives parce que vous pouvez retourner voir ce que j’ai dit de manière constante.

Hillary Clinton : Oh, je pense que tout le monde est en faveur d’un libre-échange juste et je crois que le NAFTA est en train de démontrer son efficacité.

Hillary Clinton : « Je pense, tout bien considéré, que le NAFTA a été bénéfique pour New-York et les États-Unis. »

Présentateur : Est-ce que le NAFTA était une erreur ?

Hillary Clinton : Le NAFTA était une erreur en ce sens qu’il n’a pas produit ce que l’on espérait.

Présentatrice : Vos adversaires disent que cela fait vraiment partie de vos habitudes de souvent éviter de prendre des positions fermes sur des sujets controversés.

Source : YouTube, le 29/01/2016

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

Source: http://www.les-crises.fr/pas-vu-dans-les-medias-12-minutes-de-mensonges-dhillary-clinton/


Miscellanées du mercredi (Delamarche, Sapir, Béchade, Onfray, AN, ScienceEtonnante, DataGueule)

Wednesday 8 June 2016 at 03:05

I. Olivier Delamarche

Un grand classique : La minute de Delamarche: “100 millions d’américains sans revenus, c’est du jamais vu !” – 06/06

Olivier Delamarche VS Emmanuel Lechypre (1/2): Les craintes d’une récession aux États-Unis sont-elles fondées ? – 06/06

Olivier Delamarche VS Emmanuel Lechypre (2/2): La FED pourra-t-elle encore rassurer les marchés ? – 06/06

II. Philippe Béchade

La minute de Béchade: “La FED ne fera rien… ce serait une erreur stratégique” – 01/06

Philippe Béchade VS Bernard Aybran (1/2): Marchés actions: Quels conseils face à l’omniprésence de la BCE ? – 01/06

Philippe Béchade VS Bernard Aybran (2/2): Accélération de la croissance américaine: Qu’attendre des décisions de la FED sur les taux ? – 01/06

Les indés de la finance: “L’inflexion négative a commencé au mois de mars aux États-Unis”, Philippe Béchade – 03/06

III. Jacques Sapir

La minute de Sapir: Brexit: “On joue à se faire peur… faire pression sur les électeurs” – 07/06

Jacques Sapir VS Jean-François Robin (1/2): Outre les chiffres de l’emploi, quels critères pourraient justifier la hausse des taux de la FED ? – 07/06

Jacques Sapir VS Jean-François Robin (2/2): L’incertitude autour du Brexit va-t-il perdurer ? – 07/06

IV. Michel Onfray

V. Triche à l’Assemblée Nationale

Scandale à l’Assemblée Nationale – 60 députés, 148 votes !

VI. ScienceEtonnante

Une stratégie imbattable pour gagner au poker — Science étonnante #15

VII. DataGueule

Lobby or not lobby #DATAGUEULE 3


Petite sélection de dessins drôles – et/ou de pure propagande…

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Images sous Copyright des auteurs. N’hésitez pas à consulter régulièrement leurs sites, comme les excellents Patrick Chappatte, Ali Dilem, Tartrais, Martin Vidberg, Grémi.

Source: http://www.les-crises.fr/miscellanees-du-mercredi-delamarche-sapir-bechade-onfray-an-scienceetonnante-datagueule/


La liste d’opposition au démarchage téléphonique Bloctel est ouverte

Wednesday 8 June 2016 at 02:25

Petit coup de pub en passant pour un nouveau service bien utile, même si pas parfait – à vous de juger…

Source : Gouvernement, Bloctel, 02-06-2016

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 La liste d’opposition au démarchage téléphonique Bloctel est ouverte

Il est désormais possible de s’inscrire sur Bloctel, la nouvelle liste d’opposition au démarchage téléphonique mise en place par le Gouvernement, suite à la loi Consommation.

Les consommateurs peuvent dès aujourd’hui inscrire leurs numéros de téléphone, fixe ou portable sur Bloctel, la nouvelle liste contre le démarchage téléphonique. L’objectif de ce dispositif, issu de la loi Consommation du 17 mars 2014, est de mieux encadrer le démarchage téléphonique afin de protéger les consommateurs des pratiques abusives.
Les entreprises de prospection commerciale téléphonique devront consulter cette liste, et le démarchage des consommateurs qui s’y sont inscrits est désormais interdit.Bloctel est un service simple d’accès et totalement gratuit pour les consommateurs. L’inscription se fait en quelques clics sur le site www.bloctel.gouv.fr. Elle doit ensuite être confirmée par courriel.
Le dispositif permettra aux consommateurs de créer un compte personnel sécurisé à partir duquel ils pourront ajouter, supprimer des numéros, renouveler leur inscription et procéder à un signalement ou une réclamation.Leur protection contre le démarchage téléphonique abusif sera alors effective dans un délai maximum de 30 jours et sera valable pour une durée de 3 ans, renouvelable.Le consommateur peut aussi s’inscrire par courrier en adressant ses nom, prénom, adresse, numéros à inscrire sur Bloctel à l’adresse suivante : “Société Opposetel, Service Bloctel, 6 rue Nicolas Siret 10000 Troyes”. Il devra prendre soin de préciser un numéro auquel on pourra le joindre pour la confirmation.Si un consommateur continue à être démarché par un professionnel, alors même qu’il a inscrit son numéro de téléphone sur la liste Bloctel, il pourra faire une réclamation sur le site internet grâce à un outil simple permettant une transmission automatique aux services de contrôle de la Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes (DGCCRF). La DGCCRF diligentera alors des enquêtes et pourra sanctionner les professionnels contrevenants d’une amende administrative de 15 000 euros maximum pour une personne physique et 75 000 euros maximum pour une personne morale.
Le consommateur pourra néanmoins continuer à recevoir des appels de professionnels avec lesquels il a des relations contractuelles en cours, comme par exemple leur banque ou leur opérateur téléphonique. Il pourra également être démarché par des professionnels en vue de la fourniture de journaux, de périodiques ou de magazines. Des organismes tels que les instituts de sondage et les associations à but non lucratif pourront également contacter les consommateurs inscrits sur la liste d’opposition au démarchage dès lors qu’elles ne font pas de prospection commerciale.”La mise en place du service Bloctel est une bonne nouvelle pour les consommateurs qui souhaitent ne plus être démarchés par téléphone. Cela s’inscrit dans un dispositif global de protection voulu par le Gouvernement. Bloctel est un service simple, gratuit et efficace qui répond à cette attente“, a expliqué Martine Pinville.

Source : Gouvernement, Bloctel, 02-06-2016
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LE SERVICE BLOCTEL EST-IL INUTILE ?

Source : Übergizmo, Morgan, 03-06-2016

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Nous vous en avions parlé il y a un mois, puis ce Mercredi, jour du lancement. Le service Bloctel, permettant aux particuliers d’enregistrer ses numéros de téléphone pour ne plus être démarchés par téléphone, est donc depuis peu en plus, et ses promesses sont grandes. Mais sera-t-il vraiment efficace ? Selon le Huffington Post, il ne semblerait que non.

Après la liste orange et la liste d’opposition Pacitel, voici donc Bloctel. Plus intuitif, plus ergonomique, c’est via un site Internet que la magie doit s’opérer. Une fois l’inscription effectuée, on nous promet la tranquillité après 30 jours. Chaque mois, les entreprises spécialisées devront soumettre leurs listes de démarchage à Bloctel, lequel éliminera tous les numéros enregistrés sur le service. Simple et efficace, n’est-ce pas ?

En apparence, seulement. Évidemment, tous les types de démarchage ne sont pas concernés. Les exceptions sont nombreuses. Ainsi, vous pourrez être contacté, même si vous êtes inscrit chez Bloctel, si ce sont des professionnels avec qui vous êtes sous contrat (comme les banques et les opérateurs télécom), si ce sont des services publics, des instituts de sondages, des associations à but non lucratif, des professionnels qui prospectent pour la fourniture de journaux ou magazines ou si vous avez donné expressément votre accord pour être rappelé.

La liste est donc plutôt longue… Mais Bloctel ne vous protègera qui plus est que des appels de démarchage. Les SMS, eux, tout comme les spams, continueront de passer.

Si un particulier venait à être démarché alors qu’il est inscrit, réclamation pourra être déposée sur le site et l’entreprise en faute risquera jusqu’à 15 000€ d’amende pour une personne physique et 75 000€ pour une personne morale. Reste que la société qui gère Bloctel s’appelle Opposetel, laquelle est administrée par quatre sociétés… de démarchage téléphonique ! Difficile de savoir comment seront véritablement jugées ces réclamations…

Source : Übergizmo, Morgan, 03-06-2016

Source: http://www.les-crises.fr/la-liste-dopposition-au-demarchage-telephonique-bloctel-est-ouverte/


L’affaire Iveton, un silence français, par Jean-Luc Einaudi

Tuesday 7 June 2016 at 01:23

Source : Libération, Jean-Luc Einaudi, 01-06-1998

Qui se souvient de Fernand Iveton, ouvrier, communiste, rallié au FLN, guillotiné à Alger, en 1957. Et qui se souvient du nom de celui qui était alors ministre de la Justice ?

Une vieille dame est morte, le dimanche 10 mai 1998, à Arcueil. Selon ses volontés, elle a emporté avec elle, dans la tombe, le portrait de l’homme qui fut l’amour de sa vie. Elle s’appelait Hélène Iveton.

Son mari, Fernand Iveton, fut guillotiné à Alger, dans la cour de la prison Barberousse, le 11 février 1957. Qui se souvient de Fernand Iveton? Le ministre de la Justice s’appelait alors François Mitterrand.

Ouvrier, communiste, se considérant comme algérien, Fernand Iveton avait rallié le FLN, alors que la guerre faisait rage en Algérie. En novembre 1956, il avait décidé de procéder au sabotage d’un tuyau dans l’usine à gaz où il travaillait, au moyen d’une bombe. Des précautions avaient été prises pour que l’explosion n’occasionne pas de victime mais uniquement des dégâts matériels. Arrêté le 14 novembre 1956, avant même qu’il ait pu installer la bombe, il fut d’abord torturé par des policiers, comme cela était alors la règle: décharges électriques sur le corps, supplice de l’eau.

En exécution des pouvoirs spéciaux votés par l’Assemblée nationale, en mars 1956, à la demande du président du Conseil, le socialiste Guy Mollet, et des décrets d’application qui suivirent, il comparut dix jours plus tard devant un tribunal militaire présidé par un magistrat volontaire. Il n’y eut aucune instruction préalable à l’affaire. Deux jours avant le procès, deux avocats furent commis d’office. La direction du Parti communiste français ayant d’abord interdit à l’avocat communiste Gaston Amblard de défendre Iveton, celui-ci fut abandonné à cette parodie de justice.

Condamné à mort par le tribunal militaire d’Alger, son recours en grâce, plaidé notamment par l’avocat communiste Joé Nordmann, fut rejeté par le président de la République d’alors, René Coty. Celui-ci se contenta de raconter aux avocats l’anecdote suivante: en 1917, alors qu’il était jeune officier, il avait vu fusiller deux jeunes soldats français. Alors que l’un d’eux était conduit au poteau d’exécution, le général lui avait dit: «Toi aussi, mon petit, tu meurs pour la France.»

Fernand Iveton devait être guillotiné pour l’exemple. Il mourut en criant «Vive l’Algérie!», en compagnie de Mohamed Ouenouri et de Mohamed Lakhnèche. Avant d’être exécutés, les trois hommes s’embrassèrent.

J’ai écrit un livre, paru en 1986, sur cette affaire. François Mitterrand, président de la République, n’avait pas donné suite à ma demande d’entrevue (1). Le dossier de recours en grâce, m’avait-on dit, avait disparu des archives du ministère de la Justice.

Le 24 mars 1994, trois journalistes furent reçus par le président de la République. En 1956, en tant que ministre de la Justice, il était vice-président du Conseil supérieur de la magistrature, qui examinait les recours en grâce et procédait à un vote. Comme ils lui demandaient: «Qu’avez-vous voté sur le dossier Iveton?», François Mitterrand leur avait répondu: «Je ne peux pas vous le dire (2).»

Or, comme beaucoup d’éléments me l’avaient déjà fortement laissé supposer, François Mitterrand avait voté la mort de Fernand Iveton. C’est ce que Jean-Claude Périer, secrétaire du CSM de 1956 à 1959, révéla aux trois journalistes.

En 1965, François Mitterrand devenait candidat unique de la gauche à l’élection présidentielle. Le silence s’étendait sur son action durant la guerre d’Algérie, comme ministre de l’Intérieur d’abord, puis comme ministre de la Justice.

Cette histoire-là reste à écrire.

(1) Pour l’exemple (l’affaire Fernand Iveton), préface de Pierre Vidal-Naquet, l’Harmattan, 1986.

(2) La Main droite de Dieu, Emmanuel Faux, Thomas Legrand, Gilles Perez, le Seuil, 1994.

 

Colloque Jean-Luc Einaudi a participé aux séminaires sur le «travail de mémoire» organisés dans le cadre de l’exposition «1914-1998, le travail de mémoire» au théâtre Paris-Villette. Tous les jeudis à 19 h 30 jusqu’au 18 juin. Entrée libre. Rens.: 01 40 03 76 98

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Source : Libération, Jean-Luc Einaudi, 01-06-1998

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Fernand Iveton: L’homme qui fit trembler de peur les tenants du colonialisme

Source : Al Huffington Post, Mohamed Rebat, 31/07/2014

Avec l’exécution de Fernand Iveton, le 11 février 1957, sur l’échafaud dressé, la nuit, dans la cour de la prison de Serkadji, le bourreau, Maurice Meyssonnier, descendant d’immigrés européens, patron de bar de son état, était à sa quatrième victime dans ce sinistre lieu.

Fernand Iveton était lui aussi descendant d’immigrés européens. “C’était un pied-noir typique: père français, mère espagnole”, écrit son avocat, membre du Parti communiste Français, Joë Nordmann, dans son livre “Aux vents de l’histoire”, paru, à Paris, aux éditions Actes sud, en 1996. Mais “celui-là n’est pas comme les autres”, dit, un jour, Didouche Mourad à son ami Ahmed Akkache. S’il y en avait beaucoup comme lui, cela aurait changé bien des choses”. C’était au quartier de “La redoute”, vers la fin des années 1940.

Au quartier populaire du Clos-salembier (actuelle Madania) où il grandit, Fernand Iveton, né à Alger le 12 juin 1926, était connu pour ses solides convictions communistes, et très estimé, pour sa droiture, par les militants du PPA-MTLD qu’il côtoyait au syndicat des gaziers-électriciens de la CGT. Il aimait l’ambiance sportive. Le samedi après-midi, on le trouvait sur un terrain de football avec ses camarades de travail, Algériens et Européens, portant les couleurs du club corporatif de son entreprise, l’EGA (Électricité et Gaz d’Algérie), affilié à la Fédération Gymnique et Sportive du Travail
(FGST), témoigne son camarade du Parti Communiste Algérien (PCA), Maurice Baglietto.

Le dimanche, on le voyait à la sortie du stade du Ruisseau (du 20 août aujourd’hui), avec ses camarades de la section du Clos-salembier, vendre, à la criée, l’hebdomadaire Liberté, organe du PCA auquel il adhéra l’été 1946. Chaque semaine, par la plume de son rédacteur en chef, Ahmed Akkache, Liberté développait l’idée de l’indépendance nationale. Fernand Iveton y croyait. Il avait foi en une Algérie indépendante, juste et solidaire. Il avait suivi le chemin choisi par son père, ouvrier à la société d’électricité “Lebon” devenue EGA à sa nationalisation en 1946. Au début de l’année 1950, il retrouva, à l’école élémentaire du PCA, son camarade Henri Maillot qu’il connut au Mouvement des jeunesses communistes et à l’Union de la Jeunesse Démocratique Algérienne (UJDA).

Par “les autres”, Didouche Mourad désignait ceux qui, contaminés par le racisme, formaient la communauté française. Cette société des “Français d’Algérie” dont parle Henri Alleg dans son livre “La guerre d’Algérie”: “Si diverse et si contradictoire”, écrit-il, “(elle) avait au moins une certitude commune qui faisait la force idéologique et politique de la grosse colonisation. Elle ne jouissait de ces privilèges, pour aussi misérables qu’ils fussent, que parce qu’elle était l’heureuse élite, celle à qui la providence avait confié la tâche de régner sur les indigènes. Cela chacun l’apprenait avant même de savoir lire”.

L’école française relaya la famille dans l’éducation du mépris de l’indigène. Elle contribua grandement à la construction et à la diffusion du racisme avec notamment l’institution de la section “A” pour les enfants européens et la section “B” pour les indigènes, ainsi qu’à travers les livres et les manuels scolaires. Le poète martiniquais anticolonialiste Aimé Césaire disait: “il n’y a pas de colonialisme sans racisme”.

Fernand Iveton acquit les principes d’indépendance nationale au cours des luttes ouvrières menées côte à côte avec les travailleurs musulmans, en grande majorité des militants du PPA-MTLD.

C’est sur le terrain des luttes ouvrières et politiques, qui connurent un essor formidable entre 1947 et 1954, qu’il faut chercher les racines de son intégration à la nation algérienne.

Le principe de l’indépendance nationale -plus précisément l’idée de séparation- était loin d’être partagé par tous les adhérents d’origine européenne du PCA, malgré les efforts d’éducation politique prodigués par leur parti qui, d’ailleurs, “se demande, dans un de ses écrits, si les efforts nécessaires faits en la direction des travailleurs européens, y compris les efforts de réflexion, d’élaboration, n’ont pas été effectués au détriment de ceux prioritaires en direction des masses algériennes”.

Seule une élite put se dégager de la mentalité colonialiste, souligne le PCA dans le document “Essai sur la nation algérienne”, écrit, en 1958, en pleine guerre d’indépendance.

Fernand Iveton, ouvrier tourneur, fut de cette élite. Il s’engagea dans la lutte armée avec les Combattants de la libération -la branche armée du PCA- créée en juin 1955. Après leur dissolution un an après, en juin 1956, suite à l’accord FLN-PCA, il rejoignit l’ALN avec ses camarades.

Il fit partie du groupe de fidas du Champ de manœuvres (actuel 1er Mai) dirigé par M’hamed Hachelef. Il proposa à ses camarades de placer des bombes sous les tuyaux de l’usine à gaz du Hamma, à un endroit choisi pour que les dégâts empêchent l’usine de fonctionner, privant ainsi Alger d’électricité, selon le témoignage de Jacqueline Guerroudj, ancienne condamnée à mort, dans son livre “Des douars et prisons”.

Jacqueline Guerroudj, membre des Combattants de la libération, avait été chargée de remettre à Fernand Iveton les deux bombes réglées par Abderrahmane Taleb pour exploser à 19 heures 30, heure à laquelle l’usine est vide de son personnel.

Mais son sac -un sac de sport- ne pouvant les contenir toutes les deux, Fernand Iveton n’en garda qu’une seule. En arrivant à son lieu de travail, il mit le sac dans son placard. Son contremaître, qui le surveillait de près, entendit le “tic-tac” et prévint la police. Celle-ci, venue aussitôt, l’arrêta. C’était par un après-midi du mercredi 14 novembre 1956. Durant trois jours, il fut soumis à d’atroces tortures au Commissariat central d’Alger, tortures qu’il relata dans un Mémoire remis à son avocat, Joë Nordmann.

Le 25 novembre 1956, le Tribunal militaire d’Alger le condamna à la peine capitale “au motif qu’il avait voulu faire sauter Alger”, dit Jacques Soustelle, ancien gouverneur d’Algérie, qui voulut, par ces mots, mobiliser l’opinion “pieds-noirs”.

80 jours à peine après le procès, la lame de la guillotine, symbole de la sauvagerie, trancha la tête de Fernand Iveton. C’est un des descendants de “ces oiseaux de proie qui se sont abattus sur nos rivages dès 1831”, comme l’écrit le PCA en 1958, “des trafiquants, aventuriers, spéculateurs, pègre des ports méditerranéens de France, d’Espagne, d’Italie, de Grèce, de Malte…”. Maurice Meyssonnier, qui actionna la lame assassine.

Le recours en grâce, présenté par les avocats de Fernand Iveton, avait été refusé la veille, le 10 février 1957, par le Président de la République, René Coty, en accord avec le Ministre de la Justice François Mitterrand, et le secrétaire général de la SFIO, Guy Mollet, Président du conseil. Pour ces dirigeants français, la mise à mort rapide du communiste Fernand Iveton devait absolument servir d’exemple.

C’était au moment où, à l’Assemblée générale de l’ONU, on allait discuter de “la question algérienne”. Guy Mollet avait adressé une lettre à cette institution (publiée par les quotidiens en Algérie) pour dire que la guerre d’indépendance était dirigée, selon lui, par les communistes. Il voulait ainsi créer un climat général de peur en exagérant la participation des communistes dans la guerre d’indépendance. Faire peur également au FLN qui misait sur des appuis occidentaux à l’ONU.

Dans le couloir qui le conduisait à l’échafaud, Fernand Iveton lança un vibrant “l’Algérie libre vivra”, comme pour défier la mort qui l’attendait dans la cour glaciale, au pied de la guillotine. Arrivé au greffe, calme et détendu, il prononça ces paroles recueillies par son avocat: “La vie d’un homme, la mienne, ne compte pas. Ce qui compte, c’est l’Algérie, son avenir…” Paroles laissées comme un message aux générations qui vivront dans l’Algérie indépendante.

Sa mort fut effectivement un exemple. Mais un exemple qui a “éclairé la route” de milliers d’autres patriotes dans la lutte pour briser les chaînes de la servitude.

Avant de mourir, il embrassa ses compagnons d’armes, Ahmed Lakhnèche et Mohamed Ouennouri, exécutés quelques secondes après lui.

De cet homme aux vues lointaines, Joë Nordman a gardé un souvenir fervent. “Sa droiture, sa clarté d’esprit, sa fidélité aux principes de liberté et d’indépendance m’impressionnèrent beaucoup lorsque, pour la première fois, je le rencontrai à la prison Barberousse d’Alger. Il avait trente ans”, écrit-il.

Un souvenir partagé par ses compagnons d’armes qui, le 11 février de chaque année, se recueillent sur sa tombe, au cimetière de Saint-Eugène (aujourd’hui Bologhine), évoquant son courage exceptionnel.

“Le personnage de Fernand Iveton, héros modeste et clairvoyant… imprégné d’un idéal communiste qui l’a conduit à la lutte anti-colonialiste et à l’adhésion au FLN… méritait une étude”, souligne Jacqueline Guerroudj dans son ouvrage déjà cité.

Cette étude, deux étudiantes de l’Institut des sciences de l’information de l’Université d’Alger, l’effectuèrent. Elle fit l’objet d’un grand chapitre dans leur Mémoire de licence portant sur l’engagement des Algériens communistes d’origine européenne, qu’elles présentèrent au mois de juillet 2011.

Source : Al Huffington Post, Mohamed Rebat, 31/07/2014

Lire aussi l’article du 31-05-2016 du Front de Gauche

Source: http://www.les-crises.fr/laffaire-iveton-un-silence-francais-par-jean-luc-einaudi/


Quand le FMI critique le néolibéralisme…, par Romaric Godin

Tuesday 7 June 2016 at 00:30

Source : La Tribune, Romaric Godin, 27/05/2016

La fin du consensus de Washington ? (Crédits : © Kim Kyung Hoon / Reuters)

La fin du consensus de Washington ? (Crédits : © Kim Kyung Hoon / Reuters)

Dans un article signé de trois de ses économistes, le FMI estime que les politiques “néolibérales” ont été “survendues”, notamment l’ouverture des marchés de capitaux et les politiques d’austérité. Un tournant ?

Dans les années 1980, le FMI était le bras armé de la révolution libérale qui avait commencé sous l’influence des penseurs monétaristes lors de la décennie précédente. L’institution promouvait partout où elle allait les mêmes politiques : réduction de la taille de l’Etat, excédents budgétaires, déconstructions des politiques sociales, privatisations massives et ouvertures des marchés. Ces politiques ont même été connues sous le nom de « consensus de Washington » en référence au siège du FMI.

Un article qui remet en cause le fondement de la pensée du FMI

Cette tradition vacillerait-elle ? Le FMI serait-il sur le point de prendre conscience de ses erreurs passées ? Alors qu’il lutte actuellement avec l’Eurogroupe pour en finir avec le songe de la « soutenabilité de la dette grecque » grâce à des excédents budgétaires primaires gigantesques et infinis, le Fonds vient de publier ce jeudi 26 mai un article dans son magazine Finance & Development qui remet en cause la toute-puissance des recettes « néolibérales ».

Dans un article titré « Le néolibéralisme est-il survendu ? », les trois auteurs, Jonathan Ostry, Prakash Loungani et Davide Furceri, tous trois économistes à la section de recherche du FMI, soulignent les effets négatifs de deux types de politiques longtemps soutenues par le FMI : l’ouverture du marché des capitaux et les politiques d’austérité et de privatisations. Certes, le texte souligne qu’il existe « beaucoup de raisons de se réjouir à propos de l’agenda néolibéral », citant le développement des économies émergentes, la sortie de la pauvreté de millions de personnes et la meilleure efficacité des services fournis. Mais le texte cherche clairement à corriger l’idée d’une solution miracle et insiste sur les effets néfastes des politiques néolibérales.

Les effets néfastes de l’ouverture aux marchés de capitaux

Sur l’ouverture des marchés de capitaux, l’article souligne combien le lien entre ce phénomène et la croissance est un lien complexe. Si les investissements directs étrangers sont clairement favorables au développement économique, il n’en va pas de même d’autres flux financiers comme les flux bancaires, les flux spéculatifs à court terme (« hot money ») ou les flux purement de portefeuilles. Ces flux financiers alimentent des bulles qui débouchent sur de la volatilité et des crises. « Depuis 1980, indique l’article, il y a eu 150 épisodes de forte hausse des flux entrants de capitaux dans plus de 50 économies émergentes (…) et dans 20 % des cas, ceci s’achève par une crise financière qui, souvent, débouche sur un recul de la production », indique l’article.

Pour les économistes du Fonds, « l’ouverture accrue au marché des capitaux figure en permanence comme un facteur de risque ». Le FMI souligne aussi le biais distributif de ces flux de capitaux qui accroissent les inégalités et donc pèsent sur la croissance, notamment lorsqu’un krach survient. Au final, les économistes jugent même que le contrôle des capitaux, avec le taux de change et la réglementation financière, peut être une « option viable quand la source d’une hausse insoutenable du crédit vient directement de l’étranger ».

Baisser la dette à tout prix ?

Les économistes passent ensuite aux politiques d’austérité. Tout en défendant l’idée d’une nécessaire consolidation budgétaire lorsque le pays est menacé de perdre son accès au marché, ce qui semble justifier les politiques menées en Europe du sud depuis 2010, les auteurs soulignent qu’une dette élevée n’est pas toujours un problème pour la croissance, notamment lorsque le pays dispose d’une bonne réputation et n’est pas menacé de perdre cet accès, la réduction de la dette à tout prix « semble avoir un bénéfice remarquablement faible » en termes d’assurance contre les futures crises budgétaires. Passer d’une dette de 120 % du PIB à 100 % du PIB apporterait bien peu pour les économistes. L’élément le plus intéressant est que le FMI souligne ici que « la mise en garde contre une politique de recette qui vaut pour tous est justifiée ». Or, c’est cette politique qui a été menée en Europe entre 2010 et 2013.

Découverte des effets négatifs de l’austérité

Les auteurs remarquent ensuite que l’intérêt de l’austérité doit prendre en compte son coût. Or, ils insistent sur le fait que ce coût est très élevé. Le texte nie l’existence de la « consolidation budgétaire favorable à la croissance », chère à Jean-Claude Trichet, ancien président de la BCE et nouveau membre du Conseil européen du risque systémique. « En pratique, les épisodes de consolidations budgétaires ont été suivies par un recul plutôt que par une hausse de la production », explique le texte qui quantifie cet effet : toute consolidation de 1 % du PIB conduit à une hausse de 0,6 point du taux de chômage à long terme et à une hausse de 1,5 point du coefficient de Gini qui estime les inégalités. Bref, le FMI découvre les multiplicateurs budgétaires et le manque de sérieux de la théorie de l’équivalence ricardienne.

Malgré les appels à la prudence des auteurs, ce texte semble prouver que le FMI s’interroge sur ses fondements théoriques. Son attitude face à la crise grecque semble le confirmer. Le changement ne se fera sans doute pas en un jour, mais cet aggiornamento semblait in fine nécessaire.

Source : La Tribune, Romaric Godin, 27/05/2016

Source: http://www.les-crises.fr/quand-le-fmi-critique-le-neoliberalisme-par-romaric-godin/


Bruxelles et l’Eurogroupe mettent fin aux dissonances sur la France

Monday 6 June 2016 at 04:31

“Bonne nouvelle” 🙁

Source : Le Nouvel Obs, AFP, 03-06-2016

Le commissaire européen Pierre Moscovici à Sendai au Japon, le 20 mai 2016 ((c) Afp)

Le commissaire européen Pierre Moscovici à Sendai au Japon, le 20 mai 2016 ((c) Afp)

Paris (AFP) – La Commission européenne et l’Eurogroupe ont mis fin vendredi à leurs dissonances sur la France de ces derniers jours en rappelant fermement à Paris son objectif de ramener son déficit inférieur sous la barre de 3% en 2017.

“Nous serons vigilants, nous serons exigeants et il n’y a pas d’autre alternative que d’être en-dessous de 3% en 2017”, a affirmé le commissaire européen Pierre Moscovici sur LCP, après l’appel du président néerlandais de l’Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem, à plus de fermeté à l’égard de Paris.

L’Eurogroupe est la réunion des ministres des Finances des États membres de la zone euro.

Dans ses propos, le commissaire européen n’a pas voulu laisser transparaître le moindre signe d’un traitement spécial pour la France à un an des présidentielles et après les nouvelles dépenses annoncées par le gouvernement ces dernières semaines.

“Si ces dépenses sont faites, il faudra que l’équilibre soit respecté et que l’on passe en-dessous de 3% en 2017”, a martelé M. Moscovici. “Il faut que cet équilibre soit sérieux, que les choses ne soient pas optiques. La France a pris des engagements. Elle doit les tenir”, a-t-il insisté.

“Il faut que ce soit vraiment sous 3% en 2017, vraiment”, a-t-il encore répété, en réaction aux déclarations dans le Figaro de M. Dijsselbloem, qui s’était ému des récentes déclarations du président de la Commission, Jean-Claude Junckersur la France.

Dans un entretien à la chaîne Public Sénat cette semaine, ce dernier avait expliqué qu’il ne cessait de donner des dérogations à la France en matière budgétaire “parce que c’est la France” et “qu’on ne peut pas appliquer le pacte de stabilité de façon aveugle”.

Une déclaration qui n’est pas du tout du goût de M. Dijsselbloem: “Une chose est sûre: si la Commission n’affiche de fermeté qu’avec les petits pays, l’effet sera dévastateur pour la confiance entre les capitales de l’euro”, a plaidé le ministre des Finances néerlandais et chef de file de l’Eurogroupe.

“Si la Commission ferme les yeux sur l’un, elle sera obligée de le faire pour d’autres et au bout du compte, c’est toute l’union monétaire qui sombre dans l’aveuglement”, a-t-il insisté.

Selon lui, “la Commission devrait se soucier davantage de sa crédibilité. Lorsque vous apprenez que son président dit que la perspective est différente dans le cas de la France (…) c’est bien sûr dommageable”.

“Comment voulez-vous redynamiser l’union monétaire, après le vote britannique par exemple, si vous traitez ainsi les règles existantes? Personnellement, je trouve que c’est très inquiétant. Nous avons besoin de clarté”, a-t-il encore exigé.

Le pacte de stabilité, renforcé suite à la crise de la dette, impose aux pays européens des plafonds de dette et de déficit public, sous peine de sanctions.

Mais la France, malgré ses promesses, n’a pas réussi à ramener sous 3% du PIB son déficit public et a obtenu plusieurs délais de grâce, le dernier en date jusqu’à 2017.

L’Espagne et le Portugal ont échappé récemment à des sanctions, Bruxelles ayant reporté de quelques mois sa décision sur le sujet, notamment en raison d’une échéance électorale en Espagne.

Source : Le Nouvel Obs, AFP, 03-06-2016

Source: http://www.les-crises.fr/bruxelles-et-leurogroupe-mettent-fin-aux-dissonances-sur-la-france/


Le dollar plonge au moment où le monde prend le risque d’esquiver ses responsabilités, par Ambrose Evans-Pritchard

Monday 6 June 2016 at 04:00

Source : The Telegraph, le 03/05/2016

Les marchés parient que Janet Yellen, la présidente de la Fed, ne durcira pas sa position. Ils pourraient avoir tort | CREDIT: JACQUELYN MARTIN/AP PHOTO

Les marchés parient que Janet Yellen, la présidente de la Fed, ne durcira pas sa position. Ils pourraient avoir tort | CREDIT: JACQUELYN MARTIN/AP PHOTO

Par Ambrose Evans-Pritchard | 3 mai 2016

Le dollar américain a plongé à son niveau le plus bas depuis 16 mois, lors de la dernière en date des manœuvres chaotiques qui affectent le système financier mondial, resserrant ainsi l’étau monétaire sur la zone euro et le Japon au moment où ils se débattent pour sortir du piège de la déflation induit par la dette.

L’indice du dollar, surveillé de près, est passé sous la barre des 92 pour la première fois depuis janvier 2015, catapultant l’or à 1300 dollars l’once en début de séance et provoquant de fortes chutes dans les Bourses d’Asie et d’Europe.

Les dernières données en date de la Commission à terme des marchandises des É-U montrent que les spéculateurs sont passés à une position de vendeur à la baisse pour le dollar.

Cette attitude montre que les esprits ont changé profondément depuis la fin de l’année dernière quand les investisseurs pariaient tous azimuts que la Réserve fédérale des États-Unis réfléchissait à une série de hausses des taux, qui attirerait un afflux de capitaux dans les actifs en dollars.

Les marchés ont maintenant, pour une bonne part, exclu une augmentation des taux en juin et n’estiment qu’à 68% la probabilité d’une hausse cette année.

La baisse du dollar a été une planche de salut pour les emprunteurs étrangers qui ont 11 000 milliards de dollars (soit 7500 milliards de livres sterling) de dette en devise américaine, et cela concerne surtout des sociétés de Chine, du Brésil, de Russie, d’Afrique du sud et de Turquie qui se sont repues des liquidités américaines à bas prix quand le robinet de la Fed était ouvert, et qui se sont trouvées ensuite piégées par d’abominables restrictions quand la Fed a refermé le robinet et que le dollar s’est envolé en 2014 et 2015.

L'indice du dollar plonge alors que les marchés mettent la Fed au pied du mur | CREDIT: STOCKCHARTS.COM

L’indice du dollar plonge alors que les marchés mettent la Fed au pied du mur | CREDIT: STOCKCHARTS.COM

Cette baisse accroît cependant les difficultés pour la zone euro et le Japon au moment où leurs devises montent en flèche. Le monde risque, en effet, gros dans ce jeu d’esquive des responsabilités avec des pays surendettés qui essaient, par tous les moyens, d’exporter leurs problèmes déflationnistes chez les autres en faisant baisser légèrement les taux de change.

Le yen japonais s’est apprécié à 105.6, son niveau le plus élevé depuis septembre 2014, ce qui a consterné les exportateurs qui comptaient sur une moyenne de 117.5 cette année. Les décisions chaotiques des dernières semaines ont mis à mal la stratégie de reprise du Japon. Des analystes de Nomura ont affirmé qu’Abenomics était maintenant « mort dans l’œuf ».

La zone euro aussi est en danger, même si, dans le premier trimestre, elle a vu avec plaisir sa croissance augmenter légèrement. L’euro a touché, en début de journée, la barre des 1.16 face au dollar. Il a grimpé de 7% en données corrigées des échanges commerciaux depuis que la Banque centrale européenne a lancé son assouplissement quantitatif dans un effort déguisé pour faire baisser le taux de change.

L'indice en données corrigées de l'euro continue à monter depuis que, sous les yeux horrifiés des dirigeants de l'EU, l'assouplissement quantitatif a commencé | CREDIT: ECB

L’indice en données corrigées de l’euro continue à monter depuis que, sous les yeux horrifiés des dirigeants de l’EU, l’assouplissement quantitatif a commencé | CREDIT: ECB

Les prix ont chuté de 0.2% en avril et la déflation s’installe plus profondément dans l’économie de la zone euro, dépourvue de filets de protection contre un choc extérieur. La Commission européenne a, cette semaine, réduit fortement ses prévisions d’inflation à 0.2% pour cette année, alors qu’en novembre dernier seulement on prévoyait encore 1.0%.

Il n’y a pas grand-chose que la Banque du Japon ou la BCE puissent faire pour arrêter cette appréciation malvenue. L’administration Obama a averti ces pays, au sommet du G20, en février, que toute nouvelle utilisation de taux d’intérêt négatifs serait considérée par Washington comme une dévaluation déguisée et ne serait pas tolérée.

« Ces banques centrales ont atteint les limites de ce qu’elles peuvent accomplir avec la politique monétaire pour influencer le taux de change de leur monnaie, et cette attitude fait actuellement courir des risques à toute leur économie, » a déclaré Hans Redeker, le directeur du département des devises chez Morgan Stanley.

L’Europe et le Japon opèrent dans « une trappe à liquidité » keynésienne. Nous approchons d’un point critique comparable à celui de 2012 où on a failli assister au dégagement du marché des actifs. Cependant, nous n’y sommes pas encore, » a-t-il précisé.

Les spéculateurs parient maintenant que le dollar va baisser, ce qui reflète un spectaculaire changement d'état d'esprit | CREDIT: ANZ RESEARCH

Les spéculateurs parient maintenant que le dollar va baisser, ce qui reflète un spectaculaire changement d’état d’esprit | CREDIT: ANZ RESEARCH

Stephen Jen de chez SLJ Macro Partners, a affirmé que la Fed menait une « politique du dollar faible », en réagissant aux événements mondiaux d’une façon radicalement nouvelle. « Ils forcent les économies plus faibles à apprécier leur monnaie. C’est irrationnel, » a-t-il souligné.

Il se pourrait cependant que cela ne dure pas très longtemps si l’économie américaine repart à la hausse lors du second trimestre, après une période de légère dépression. « Je doute cependant que cela ne marque, pour le dollar, la fin d’une compétition qui dure depuis de nombreuses années, » a-t-il dit.

Selon Neil Mellor, de chez BNY Bellon, la hausse de l’euro va finir par se corriger toute seule puisque la zone euro ne va pas pouvoir supporter encore longtemps les difficultés qu’elle engendre, et quand ça deviendra une évidence il commencera de nouveau à baisser.

M. Mellor a affirmé que les données des flux des dépôts ont indiqué, ces dernières huit semaines, une envolée des sorties de capital effectuées par des « investisseurs en argent réel » hors de la zone euro. Ce mouvement a concerné surtout l’Espagne et le Portugal où les politiques menées inquiètent.

Ces éléments suggèrent que les flux spéculatifs à court terme font, en ce moment, monter l’euro. La banque BNY ayant 29 000 milliards d’actifs en dépôt — le plus important du monde —, elle a donc une excellente connaissance des actifs cachés.

Les flux des investissements cachés montrent que les capitaux sont en train de quitter la zone euro, même si les spéculateurs enchérissent sur l'euro | CREDIT: BNY MELLON

Les flux des investissements cachés montrent que les capitaux sont en train de quitter la zone euro, même si les spéculateurs enchérissent sur l’euro | CREDIT: BNY MELLON

Le destin du dollar dépend maintenant de la Fed. Les marchés parient que Janet Yellen, sa présidente, va continuer à retenir le feu, mais cela pourrait être une erreur de jugement.

Eric Rosengren, le directeur de la succursale de la Fed à Boston, une colombe de longue date, a averti deux fois ces derniers jours que les marchés sous-estimaient le rythme des hausses des taux d’intérêt cette année. Ces avertissements ont trouvé un écho dans les paroles prononcées à Londres, vendredi, par Robert Kaplan, le directeur de la succursale de la Fed à Dallas.

Si la Fed est en repli en mars, c’est surtout en raison du resserrement des conditions financières, ce qui vaut trois hausses de taux, selon Lael Brainard, son gouverneur. Cette situation s’est cependant renversée depuis : la panique à propos de la Chine s’est calmée, le marché des matières premières a repris et un dollar plus faible est, en soi, un stimulant pour les États-Unis.

Le professeur Tim Duy du Conseil de surveillance de la Fed a déclaré que cette institution mourait d’envie de se remettre à faire des plans avec des hausses de taux de trois quarts de point, de préférence dès juin, septembre et décembre, en sachant que tout retard supplémentaire pourrait la laisser à la traîne.

« Attention ! Si les données changent, on regardera de très près ce qui se passera en juin. Je ne serais pas surpris de voir des colombes se défaire de leurs plumes pour nous montrer les faucons qu’elles abritent, » a-t-il déclaré.

Si le professeur Duy a raison, sans doute le dollar va-t-il remonter de plus belle et de nombreux spéculateurs et fonds spéculatifs pourraient bien se trouver piégés, du mauvais côté de certains gros paris sur les devises, les obligations et les actions, et cela dans le monde entier. »

Source : The Telegraph, le 03/05/2016

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

Source: http://www.les-crises.fr/le-dollar-plonge-au-moment-ou-le-monde-prend-le-risque-desquiver-ses-responsabilites-par-ambrose-evans-pritchard/


La vérité sur le général qui façonnera probablement l’avenir de la Libye, par Mustafa Fetouri

Monday 6 June 2016 at 03:35

Source : Mustafa Fetouri, Al Monitor, le 09/05/2016

L’étoile du général Khalifa Hifter semble s’élever à nouveau en Libye, et ce n’est qu’une question de temps avant que nous le voyions devenir une figure dans un pays qui n’en a pas mais en désire désespérément une.

Le général Khalifa Hifter parle durant une conférence de presse à Abyar, à l'est de Benghazi, le 31 mai 2014. (photo by REUTERS/Esam Omran Al-Fetori)

Le général Khalifa Hifter parle durant une conférence de presse à Abyar, à l’est de Benghazi, le 31 mai 2014. (photo by REUTERS/Esam Omran Al-Fetori)

Ses ennemis à Misrata et Tripoli ont toujours remis en questions ses motivations et intentions, mais il reste à voir s’il sera un dirigeant rassembleur dans un pays divisé ou un politicien clivant poussant la Libye vers encore plus de divisions.

Durant le mois de mars, Hifter a quasiment complètement libéré Benghazi et commencé à déplacer ses troupes pour reprendre Syrte dans l’ouest de la Libye, où l’Etat islamique (EI) a pris le contrôle depuis plus de deux ans. Les troupes de Hifter ont encerclé la ville, attendant ses ordres pour attaquer l’EI, qui a mené des combats dans l’ouest et le sud-ouest de la ville, prenant plus de territoires et de petits villages tels qu’Abou Grain et Zamzim.

Le but déclaré de Hifter est de libérer la Libye des islamistes, mais sa prochaine action reste incertaine une fois qu’il aura pris Syrte. La prochaine grande ville sur le chemin de Tripoli est Misrata, qui a la plus puissante milice de Libye. Misrata est déjà un ennemi de Hifter, ce qui signifie que l’attaquer déclenchera dans le pays une guerre plus longue et dévastatrice.

Alors, qui est cet homme qui a été sur et en dehors de la scène politique durant les 40 dernières années, changeant de positions selon le changement de sa fortune, de loyal à Mouammar Kadhafi à prisonnier de guerre puis ennemi juré de Khadafi et – plus récemment comme chef de l’état-major de l’armée libyenne sous le gouvernement reconnu internationalement de Tobrouk ?

Né dans un important clan de la plus grande encore tribu d’al-Firjan, prédominante à la fois à Ajdabiya et Syrte, Hifter a été recruté comme jeune officier par le défunt Kadhafi pour rejoindre le mouvement des officiers libres inspiré par le dirigeant égyptien Gamal Abdel Nasser. Le mouvement était secrètement financé par Kadhafi dans les années 60 et utilisé pour renverser le roi Idris I de Libye en 1969 et prendre le pouvoir.

Hifter a atteint le grade de colonel en 1986 et est devenu le commandant des troupes terrestres libyennes dans la guerre civile tchadienne. Il a été capturé en 1987 lorsque sa base a été envahie par les forces tchadiennes, et a été emmené au Tchad. Kadhafi, niant avoir des troupes au Tchad, a désavoué Hifter et l’a abandonné, ainsi que 300 hommes de ses troupes, aux mains des autorités tchadiennes. Sous la pression de l’Occident, et particulièrement de la France, qui soutenait les factions d’opposition tchadiennes, Kadhafi n’a jamais admis qu’il avait de quelconques troupes au Tchad.

Les États-Unis, qui avait déjà essayé à plusieurs reprises de chasser Kadhafi du pouvoir – notamment en bombardant sa résidence en avril 1986 après l’avoir accusé de soutenir le terrorisme – sont venus au secours de Hifter avec l’espoir d’obtenir son aide contre Kadhafi.

En échange de la libération des prisons tchadiennes, il a été demandé à Hifter de rejoindre le groupe d’opposition nouvellement formé, le Front de salut national libyen, qui bénéficiait du soutien militaire et financier américain. Hifter, déjà en colère d’avoir été laissé sans espoir dans les prisons tchadiennes, a rejoint le front et a été amené aux États-Unis par la CIA avec les troupes désirant le rejoindre.

Hifter vivait confortablement en Virginie, assez près du siège de la CIA, du début des années 1990 à 2011. Il est apparemment même devenu citoyen américain, mais n’a jamais oublié sa rancune contre Kadhafi.

Ses relations avec la CIA ne sont pas claires. Beaucoup d’aspects de sa vie en banlieue de Washington sont difficile à expliquer – par exemple, comment subvenait-il à ses besoins et à ceux de sa famille. On suppose qu’il est devenu un homme de la CIA contre Kadhafi. Il a maintenu des liens avec les groupes d’opposition libyens en exil et l’opposition militarisée à Kadhafi à l’étranger, mais sans succès jusqu’à la révolte contre Kadhafi qui a éclaté en 2011.

Sentant que le moment était venu de régler ses comptes avec Kadhafi, Hifter est revenu dans l’Est de la Libye en mars 2011 et a joué un rôle de direction des rebelles dans la lutte contre le régime, sous la couverture aérienne de l’OTAN.

Après que le régime a été renversé, Hifter est tombé dans l’oubli à nouveau, et n’a refait surface qu’en octobre 2012 pour un temps bref lorsque le nouveau gouvernement a décidé d’envahir Bani Walid, une ville au Sud-Ouest de Tripoli accusée d’accueillir les anciens représentants du régime. Il n’y a aucune information sur sa participation aux combats actuels.

Hifter a encore disparu en février 2014, puis est soudainement apparu à la télévision, en faisant une déclaration s’apparentant à une annonce de chef militaire prenant le pouvoir. Dans l’annonce, il a lancé une “Opération dignité” contre les milices islamistes à Benghazi ; toutefois, personne n’a pris Hifter au sérieux à ce moment-là étant donné qu’il n’avait ni rôle militaire officiel ni de milice ralliée à sa personne pour combattre. Il s’est avéré qu’il était encore en train de préparer ses forces militaires.

Hifter disparut de nouveau du devant de la scène, passant les mois suivants à se déplacer entre al-Marj et Benghazi en essayant d’organiser d’anciens officiers militaires dans une unité de combat, en comptant sur les anciennes allégeances parmi les vestiges de l’armée libyenne et de ses connections tribales. Il s’est arrangé pour cultiver un soutien politique à l’intérieur du gouvernement basé à Tobrouk et reconnu à l’intérieur du pays, qui l’a nommé chef d’état-major de son armée naissante en mars 2015.

Après avoir gagné une légitimité politique et militaire, Hifter s’est concentré sur le combat des islamistes à Benghazi, toutefois avec peu de succès. Son plus grand ennemi juré était Ansar al-Sharia, le groupe terroriste le plus important de Benghazi à ce moment-là, que les États-Unis avaient déjà déclaré comme organisation terroriste après qu’il a été accusé de tuer l’ambassadeur américain en 2012.

Hifter comptait énormément sur ses connections tribales dans l’Est de la Libye et capitalisait sur la situation d’insécurité à Benghazi. En mai 2015, il croyait avoir assez de force pour déclarer la guerre au terrorisme à travers la Libye, et pas juste à Benghazi, où des centaines d’anciens agents de sécurité, d’officiers de l’armée et de militants civils et politiques ont été assassinés. Dans un sens il se défendait lui-même sachant qu’il pouvait être le prochain sur la liste.

Son offensive à Benghazi est restée bloquée pour un temps, les fragments d’armée qu’il s’est débrouillé à réorganiser étant peu nombreux et manquant d’entraînement et d’équipement. Par-dessus tout, beaucoup d’anciens officiers professionnels ne l’avaient pas rejoint car ni ses motivations ni ses objectifs n’étaient clairs.

Toutefois, cela changea fin 2015 et au début de cette année. En mars 2016, Hifter a établi un contact avec un groupe d’anciens officiers professionnels et de politiciens exilés en Égypte. Al-Monitor a appris que deux anciens politiciens haut placés du régime lui ont rendu visite et sont tombés d’accord pour lui fournir davantage d’anciens officiers de l’armée avec un certain savoir-faire, notamment une connaissance des mines et des techniciens d’entretien pour les avions militaires.

L’accord comprenait le retour sans condition de tout ancien officiel ou officier de l’armée souhaitant revenir en Libye sans être poursuivi ou menacé. Au moins un ancien politicien de haut rang a déjà été accueilli en Libye. Tyeb al-Safi, un ancien ministre et proche adjoint de Kadhafi, est retourné dans l’Est de la Libye sous la protection de sa propre tribu.

Alors que les intentions militaires définitives de Hifter sont inconnues après Syrte, ses intentions politiques sont également peu claires. Il s’est à plusieurs reprises distancé des politiques, mais sa popularité croissante, surtout dans l’Est de la Libye, pourraient bien se développer en un phénomène d’ampleur nationale le poussant à adopter un rôle politique ou même à se présenter comme Président aux prochaines élections. Dans l’Est de la Libye aujourd’hui, Hifter est le chef de facto alors qu’il essaie d’étendre son leadership vers l’Ouest. Les forces qui lui sont ralliées contrôlent déjà des parties de l’Ouest et du Sud de la Libye.

Une chose, cependant, est certaine : Hifter est là pour rester, et il jouera un rôle dans le façonnage de la scène politique libyenne, à l’intérieur du gouvernement d’accord national ou dans les coulisses.

Source : Mustafa Fetouri, Al Monitor, le 09/05/2016

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

Source: http://www.les-crises.fr/la-verite-sur-le-general-qui-faconnera-probablement-lavenir-de-la-libye/