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Revue de presse internationale du 11/10/2014

Saturday 11 October 2014 at 00:50

Inversion des revues cette semaine, avec au menu comme des résurgences de diverses crises dont la fin avait pourtant été actées (heureusement, il y en a aussi d’autres…), de curieux mouvements en Afrique, et des USA toujours aussi étranges mais qui devraient bientôt faire face à diverses stratégies de contournement. Merci à nos contributeurs.

Source: http://www.les-crises.fr/rdpi-11-10-2014/


[Nouveauté] Signalement de commentaires

Friday 10 October 2014 at 06:00

Une nouvelle fonction est apparue sur le blog : le signalement de commentaires.

Si vous trouvez un commentaire choquant, inapproprié, ne respectant pas la charte des commentaires du site, pouvant donner une mauvaise image du site, …, bref, que vous souhaitez signaler à la modération pour contrôle, c’est désormais ici (en bas à droite du commentaire):

N’hésitez vraiment pas, cela nous aidera à modérer et à maintenir une haute qualité aux échanges dans les commentaires…

À ce propos

En réponse aux “geignards permanents” :

OUI, il y a une modération poussée sur ce site. Ainsi :

etc.

Alors si on vous a supprimé votre commentaire, il rentrait probablement dans une de ces catégories – ou alors, cela arrive, il est parti dans les centaines de spams (désolé).

Et puis on a pu se tromper ça arrive, aussi (remboursement de votre abonnement mensuel au blog sur simple demande…).

Et puis on surveille, car 270 commentaires sur un billet, ça n’a plus aucun sens… Sans même parler des diffamateurs / trolls venant à dessein pourrir les commentaires voire tenter de discréditer ainsi un site…

 

SINON, le débat est en général bienvenu, même (et surtout) pour critiquer (constructivement).

Ceux qui sont là depuis longtemps le savent bien, pour les autres, je vous encourage à parcourir quelques un des plus de 100 000 commentaires du blog.

Et DONC, non, quand un supprime un commentaire ici, ce n’est en général pas de la CENSURE, car la diversité d’opinions intéressantes est recherchée. Et appréciée par les lecteurs, qui n’ont pas à supporter le défoulement des aigreurs de certains en commentaire.

Et NON, même dans ce cas, votre LIBERTÉ D’EXPRESSION est TOTALE : il vous suffit d’ouvrir votre propre blog. Désolé, je ne considère pas que ma liberté d’expression est en cause, ou que je suis censuré, parce que TF1 ne m’invite pas tous les 2 soirs…

Sur ce, merci à toutes et à tous pour votre fidélité et votre soutien…

P.S. Merci aussi à Benoit pour son aide si précieuse pour les aspects informatiques…

Source: http://www.les-crises.fr/signalement-de-commentaires/


Les États-Unis reconnaissent qu’ils financent « Occupy Central » par Tony Cartalucci

Friday 10 October 2014 at 04:19

Je continue et termine pour l’instant les papiers sur Hong-Kong, pour avoir un autre regard (dont je ne dis pas que c’est la Vérité ultime - à chacun d’exercer son esprit critique)

Les États-Unis reconnaissent qu’ils financent « Occupy Central »

par Tony Cartalucci.

Tony Cartalucci est un analyste en géopoltiique américian basé en Thaïlande.

Son site présente un regard un peu différent sur les évènements actuels.

N’ayant pas creusé le sujet (je ne peux tout faire), je n’ai aucune idée de s’il a tort ou raison (comme notre presse), mais ce contrepoint semble crédible, et peut nous inciter à nous poser les bonnes questions. A lire donc, comme toujours, avec un regard critique.

1er octobre 2014 (Tony Cartalucci – LD) – Tout comme les États-Unis ont admis, peu de temps après que le prétendu « Printemps Arabe » eut commencé à répandre le chaos à travers le Moyen-Orient, qu’ils avaient longtemps à l’avance, pendant des années, entièrement financé, formé et équipé aussi bien des meneurs de foule que des terroristes lourdement armés, il est maintenant admis que le Département d’État américain, à travers une myriade d’organisations et d’ONG, est derrière les prétendues manifestations « Occupy Central » à Hong Kong.

Le Washington Post indiquait ainsi dans un article intitulé « Hong Kong s’enflamme au moment même où la Chine serre la vis à la société civile » que :

Les dirigeants chinois, déconcertés par des protestations survenues en d’autres lieux cette année, ont constamment renforcé les contrôles sur les organisations citoyennes présentes sur le territoire continental et soupçonnées d’exécuter le programme de puissances étrangères.

D’après les experts, la campagne vise à isoler la Chine des idées occidentales subversives telles que la démocratie et la liberté d’expression et, plus spécifiquement, de l’influence des groupes américains qui pourraient tenter de promouvoir ici ces valeurs. C’est là une campagne de longue haleine, mais qui a été poursuivie avec une énergie renouvelée sous le président Xi Jinping, particulièrement après le renversement du président ukrainien Viktor Ianoukovitch à la suite de mois de manifestations de rues à Kiev qui ont été vues ici comme explicitement soutenues par l’Ouest.

Le Washington Post a également rapporté :

Un expert en politique étrangère, parlant sous couvert d’anonymat, le sujet étant sensible, a dit que Poutine avait appelé Xi pour lui faire part de son inquiétude à propos du rôle de l’Occident en Ukraine. Ces préoccupations se sont apparemment répandues en Chine dans les conversations autour d’une tasse de thé, selon des membres d’associations.

« Ils sont très inquiets des Révolutions Colorées, ils sont très inquiets de ce qui se passe en Ukraine », a dit le directeur de l’ONG internationale, dont l’organisation est en partie financée par le National Endowment for Democracy (NED), accusé ici de soutenir les manifestations sur la place centrale de Maïdan à Kiev. Ils disent « Votre argent vient des mêmes personnes. C’est clair, vous voulez renverser la Chine. »

Financé par le Congrès avec pour mission explicite la promotion de la démocratie à l’étranger, le NED a longtemps été regardé avec hostilité et méfiance par les autorités d’ici. Mais le faisceau de soupçons s’est élargi au point de comprendre des organisations américaines telles que la Fondation Ford, l’Institut international Républicain (International Republican Institute), le Centre Carter (Carter Center) et la Fondation Asie (Asia Foundation).

Bien entendu, le NED et tous ceux qu’elle subventionne, y compris l’Institut International Républicain et l’Institut International Démocratique, ne font rien qui soit « la promotion de la démocratie », mais en réalité s’occupent de construire un réseau mondial d’administration néo-impériale qualifié de « société civile » et parfaitement intégré au réseau des nombreuses institutions prétendument « internationales » de l’Occident, institutions qui à leur tour sont totalement contrôlées par des intérêts à Washington, du fait de Wall Street, et à Londres et Bruxelles.

Image : Alors que le Washington Post tente de faire croire à ses lecteurs que le NED a pour objectif de promouvoir la « liberté d’expression » et la « démocratie », les intérêts corporatistes et financiers représentés à la direction du NED sont tout sauf des champions de tels principes, et sont au contraire bien connus pour leurs principes diamétralement à l opposé.

Le concept même de « démocratie promue selon le modèle US » est scandaleux lorsqu’on s aperçoit que cette démocratie est impliquée dans un scandale de surveillance intrusive au niveau mondial, que les États-Unis sont coupables de mener des persécutions tout autour du monde, une guerre après l’autre, contre la volonté de leur propre peuple et sur la base de mensonges avérés, que ce régime brutalise et maltraite ses propres citoyens chez eux en utilisant une police militarisée sévissant contre des civils dans des villes comme Ferguson (Missouri), faisant par comparaison passer pour modérées les actions de la police chinoise contre les manifestants d’ « Occupy Central ». Il est clair que la « démocratie promue selon le modèle US » n’est rien d’autre qu’une couverture masquant l’expansion de ses projets d’hégémonie bien au-delà de ses frontières et aux dépens de la souveraineté nationale des populations sous son joug, y compris celle des américains eux-mêmes.

En 2011, dans l’article intitulé « Des groupes américains ont soutenu les révoltes arabes », le New York Times révélait semblablement au public l’importance de l’ingérence des États-Unis dans le soi-disant « Printemps Arabe » :

De nombreux groupes et individus directement impliqués dans les révoltes et réformes qui ont affecté la région, au rang desquels le « Mouvement des Jeunes du 6 avril » en Égypte, le « Centre Bahreini pour les Droits de l’Homme » et des militants sortis du peuple comme Entsar Qadhi au Yémen, ont reçu une formation et des financements d’organisations comme l’Institut International Républicain, l’Institut International Démocrate et Freedom House, une organisation à but non-lucratif pour les droits de l’homme basée à Washington.

L’article ajoute aussi, concernant spécifiquement le NED, que :

Les instituts Républicains et Démocrates sont plus ou moins affiliés aux partis Républicain et Démocrate. Ils ont été créés par le Congrès et sont financés par l’intermédiaire du National Endowment for Democracy (Fondation Nationale pour la Démocratie), un organisme créé en 1983 pour répartir les subsides pour la promotion de la démocratie dans les pays en voie de développement. Le National Endowment for Democracy reçoit près de 100 millions de dollars annuels de la part du Congrès. Freedom House reçoit aussi le gros de son financement du gouvernement américain, principalement du Département d’État.

Image : Le sénateur américain John McCain sur scène à Kiev, en Ukraine, encourageant la révolte financée par les États-Unis en Europe de l’Est. En 2011 il avait, dans une provocation célèbre, averti la Russie et de la Chine que la subversion financée par les États-Unis irait jusqu’à eux. « Occupy Central » est une des nombreuses vagues qui, depuis lors, ont frappé les rivages de la Chine.

Le belliciste et interventionniste sénateur américain John McCain avait en 2011 dans une provocation célèbre averti à la fois les prédécesseurs du Président de la Fédération de Russie Vladimir Poutine et du Président de la République Populaire de Chine Xi Jinping que la subversion balayant le Moyen-Orient serait bientôt redirigée vers Moscou et Pékin. The Atlantic, dans l’article de 2011 « The Arab Spring : ‘A Virus That Will Attack Moscow and Beijing’ » rapportait :

Il [McCain] déclara « Il y a un an, Ben Ali et Khaddafi n’étaient plus au pouvoir. Assad ne sera plus au pouvoir dans un an à compter d’aujourd’hui. Ce Printemps Arabe est un virus qui attaquera Moscou et Pékin ». McCain s’éclipsa alors de la réunion.

Vu la nature ouvertement étrangère des financements, non seulement du « Printemps Arabe », mais maintenant de « Occupy Central », et vu le chaos, la mort, la déstabilisation et l’effondrement subis par les victimes des précédentes révolutions menées par les Américains, le mouvement « Occupy Central » peut être dépeint sous un jour nouveau : une foule de dupes utilisée à la destruction de sa propre maison – tout en malmenant les principes de la « démocratie », derrière lesquels s’exprime une tyrannie étrangère insidieuse, diamétralement opposée, et imposée, guidée par d’immenses intérêts capitalistes-financiers s’étendant sur le monde entier et qui craignent et s’activent à détruire la concurrence. En particulier, cette domination mondiale cherche étouffer la réémergence de la Russie comme puissance mondiale, et à empêcher la montée de la Chine elle-même sur la scène mondiale.

Le projet régressif des meneurs du mouvement « Occupy Central » soutenus par les Américains, et leur utilisation éhontée des bonnes intentions des nombreux jeunes gens pris au piège de leurs artifices, constitue une menace en réalité en tout point aussi dangereuse que ce qu’ils prétendent être la « menace » que Pékin constitue sur l’île de Hong Kong et sa population. Espérons que le peuple chinois et les nombreuses personnes de par le monde qui regardent le déroulement « d’Occupy Central », se rendront compte qu’il s’agit d’une façon pour un intérêt étranger d’avancer ses pions, et qu’ils feront face avant qu’un lourd tribut ne soit prélevé sur Hong Kong, à l’instar des nations qui, jusque-là, ont succombé à ce genre de manipulations : Libye, Syrie, Ukraine, Égypte et bien d’autres encore.

Source : Land Destroyer, 01/10/2014

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.


Terrorisme et soulèvements : l’endiguement de la Chine par les États-Unis

Le 2 octobre 2014 (Tony Cartalucci – LD) – Quant au mouvement « Occupy Central » de Hong Kong, largement présenté comme une révolte fomentée par les États-Unis, les lecteurs doivent savoir que ce soulèvement populaire (et notamment estudiantin) n’est que la partie visible d’une campagne plus vaste des États-Unis destinée à endiguer et soumettre la Chine.

Dès le début de la Guerre du Vietnam, l’affaire des « papiers du Pentagone », qui éclata en 1969, a révélé que ce conflit n’était qu’une étape d’une stratégie plus globale visant à l’endiguement et au contrôle de la Chine.

Trois extraits importants de ces papiers révèlent cette stratégie. Le premier extrait affirme :

« … la décision de bombarder le Nord-Vietnam prise en février et l’approbation, en juillet, de la phase I ne sont compréhensibles que dans la perspective d’une politique américaine consistant à endiguer la Chine sur le long terme. »

Ces documents affirment aussi que :

« La Chine – comme l’Allemagne en 1917, comme l’Allemagne en Occident et le Japon en Orient à la fin des années 1930, et comme l’URSS en 1947 – menace de devenir la principale puissance capable de mettre en cause notre importance et notre influence dans le monde, et plus menaçant encore à long terne, menace de fédérer toute l’Asie contre nous. »

Et pour finir, l’auteur y dépeint l’immense théâtre régional dans lequel les États-Unis étaient engagés contre la Chine

« les efforts à long terme pour contenir la Chine se concentrent sur trois fronts (en tenant compte du fait que l’URSS « endigue » la puissance chinoise au nord et au nord-ouest) : a) le front Japon-Corée ; b) le front Indo – Pakistanais et c) le front Sud-Est Asiatique. »

Même si les États-Unis ont fini par perdre la guerre du Vietnam et par là même toute chance d’utiliser les Vietnamiens comme hommes de main contre Pékin, la guerre de longue haleine contre Pékin devait continuer ailleurs.

Cette stratégie d’endiguement allait être mise à jour et détaillée dans le rapport de l’Institut des Études Stratégiques paru en 2006 et intitulé : « Collier de perles : Relever le défi de la montée en puissance de la Chine partout sur le littoral asiatique ». Y sont décrits les efforts de la Chine visant à garantir son approvisionnement vital en pétrole acheminé depuis le Moyen-Orient jusqu’à ses côtes en Mer de Chine méridionale, ainsi que les moyens pour les États-Unis de conserver leur hégémonie dans l’océan Indien et l’océan Pacifique. Le postulat étant qu’en cas d’échec de la politique étrangère occidentale à amener la Chine à devenir un acteur responsable de Wall Street et du « système international » de Londres, des confrontations de plus en plus fortes seront nécessaires pour endiguer cette puissance émergeante.

Les effets de cette guerre par procuration se sont manifestés lors du soi-disant « Printemps arabe » quand les intérêts de la Chine ont souffert dans des pays comme la Libye, réduite au chaos par des soulèvements soutenus par les États-Unis et par une intervention militaire directe. Le Soudan sert aussi de champ de bataille par procuration, l’Occident s’y servant du chaos pour chasser les intérêts chinois hors d’Afrique.

Plus récemment, des troubles politiques ont frappé l’Asie du sud-est. La Thaïlande vient juste d’évincer le régime pro-américain dirigé par le dictateur Thaksin Shinawatra, pendant que la Birmanie voisine tente de conjurer une sédition organisée par la scène politique américano-britannique et dirigée par Aung San Suu Kyi.

En Chine même, les Etats-Unis utilisent le terrorisme comme moyen de déstabiliser et de diviser la société chinoise dans le but d’en faire un vaste territoire ingouvernable. Dans la province du Xinjiang à l’ouest, les Etats-Unis soutiennent pleinement des séparatistes violents.

En effet, le tout premier soutien des séparatistes ouighours du Xinjiang est le Fond National pour la Démocratie du Département d’État des États-Unis (NED). Concernant la Chine, la région Occidentale mentionnée comme « Xinjiang/Turkestan oriental » a sa propre page Web sur le site du NED couvrant les divers fronts financés par les USA, dont :

La Fondation Internationale Ouïghoure pour la Démocratie et les Droits de l’Homme 187 918 $

Pour promouvoir les droits des femmes et des enfants d’ethnie ouïghoure. La Fondation tiendra un site internet en langues anglaise et ouïghoure et défendra les droits des femmes et des enfants ouïghours.

La Section ouïghoure du PEN Club (NdT :acronyme de Poètes, Essayistes, Romanciers) 45 000 $

Pour promouvoir la liberté d’expression pour les Ouïghours. La section ouïghoure du PEN club tiendra un site web qui fournira des informations sur les écrits interdits, les travaux et la situation des poètes persécutés, des historiens, des journalistes et autres. Le PEN ouïghour mènera aussi des campagnes de sensibilisation de l’opinion publique internationale au nom des écrivains emprisonnés.

L‘Association Américaine Ouïghoure 280 000 $

Sensibiliser aux problèmes des droits de l’homme touchant les Ouïghours. Son projet concernant les Droits de l’Homme consistera à rechercher, documenter et porter à l’attention de l’opinion publique internationale des informations précises et indépendantes sur les violations des droits de l’homme dont font l’objet les populations turcophones dans la région autonome ouïghoure du Xinjiang.

Le Congrès Mondial Ouïghour 185 000 $

Pour améliorer la capacité des groupes et meneurs pro-démocratie ouïghours à mener des campagnes efficaces pour les droits de l’homme et la démocratie. Le Congrès Mondial Ouïghour organisera une conférence réunissant les groupes et meneurs favorables à la démocratie sur les questions interethniques et conduira un travail de défense des droits de l’homme ouïghour.

ll est à noter que la liste ci-dessus a été prise sur le site web du NED en mars 2014. Depuis, le NED a supprimé un certain nombre d’organisations de cette liste, ainsi qu’il l’avait fait antérieurement pour d’autres nations, en prévision de l’intensification des campagnes de déstabilisation dans lesquelles il voulait dissimuler son rôle.
Chacune de ces organisations financées par le NED défend ouvertement le séparatisme vis-à-vis de la Chine, refuse même l’autorité chinoise sur la région et ne s’y réfère qu’en termes d’« occupation chinoise ».

De surcroît, le Congrès Mondial Ouïghour, financé par les États-Unis, a tenté de justifier l’attaque terroriste de mars 2014 à Kunming en affirmant que les autorités chinoises avaient laissé très peu de marge de manœuvre aux séparatistes. La brève de la radio du Département d’État US « Radio Free Asia » intitulée « 33 morts lors des violences de la gare chinoise de Kunming » rapportait :

Le porte-parole du Congrès Mondial Ouïghour, Dilxat Raxit, a déclaré dans un courriel qu’il n’y avait « aucune justification aux attaques subies par des civils » mais il a ajouté que les politiques discriminatoires et répressives ont provoqué en retour des « mesures extrêmes ».

Depuis les guerres par procuration des années 60 à travers l’Asie du Sud-Est jusqu’aux troubles actuels à Hong Kong en passant par le « Printemps Arabe » créé par les USA en 2011 ainsi que par le terrorisme au Xinjiang, c’est une lutte existentielle qui se joue pour la Chine autour de sa souveraineté, et non pas une lutte pour la « démocratie » ou la « liberté d’expression ». Quels que soient les problèmes du peuple chinois avec son gouvernement, ils sont de son ressort et il lui appartient de les résoudre en suivant sa propre voie. Sous couvert de promotion de la « démocratie », les USA poursuivent leurs tentatives d infiltrer la Chine avec des institutions et des mesures soutenues par Washington afin de subvertir, coopter ou renverser l’ordre politique à Pékin puis d’établir sur ses cendres leur propre ordre néo-colonial dans le seul but de servir les intérêts de Wall Street et de Washington, et non ceux du peuple chinois.

Image : Le meneur des protestations Benny Tai – soutenu par l’Institut Démocratique National du Département d’Etat – directeur depuis des années du Centre de Droit Public et Comparé (CCPL) qui collabore avec le gouvernement américain et reçoit des fonds de ce même gouvernement – appelant à l’occupation de Hong Kong. Hong Kong a déjà été occupée, par la Grande-Bretagne de 1841 à 1997.

En ce qui concerne les foules d’« Occupy Central, » beaucoup ont de bonnes intentions, mais la direction est sciemment en cheville avec des intérêts étrangers cherchant à renverser, diviser et détruire le peuple chinois – à l’instar de ce que la Chine a subi au XIXème siècle et jusqu’au début du XXème siècle, alors qu’elle était aux mains des pouvoirs européens.

Source : LandDestroyer, 02/10/2014

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

Source: http://www.les-crises.fr/les-etats-unis-reconnaissent-quils-financent-occupy-central/


[En passant] Terrorisme en Irak…

Friday 10 October 2014 at 02:08

Si j’ai été heureux qu’on n’oublie pas le pauvre Hervé Gourdel, victime de la barbarie, j’ai été sidéré de “l’esbroufe” qui a été faite au Conseil de sécurité, récupérant scandaleusement ce crime inqualifiable pour de basses visées politiques et sécuritaires…

Comme si la France avait été LA seule victime mondiale du terrorisme cette année – pensez : 1 mort !

La déclaration du Président Obama :

Aujourd’hui, les peuples du monde sont horrifiés par un autre meurtre barbare –celui d’Hervé Gourdel– par des terroristes en Algérie. Nous soutenons le Président Hollande et le peuple français, non seulement au moment où ils pleurent cette terrible perte mais aussi alors qu’ils se montrent déterminés à lutter contre la terreur et à défendre la liberté.

et

La déclaration du Premier Ministre Cameron :

L’assassinat monstrueux du Français Hervé Gourdel est l’horreur la plus récente. Le Président et le peuple français ont toute notre sympathie.

 

Alors, comme les médias n’en ont pas parlé – vu que ces morts n’ont pas grand intérêt-, petit extrait de l’édifiante base des morts civils de l’Irak Body Count depuis le 1er septembre:

Wednesday 8 October: 25 killed (morts)

Baghdad: 10 by car bomb, IED.
Mosul: 8 women executed.
Falluja: 5 by shelling.
Muqdadiya: 2 by gunfire.

Tuesday 7 October: 90 killed

Mosul: 25 executed.
Salahuddin-Diyala border: 12 by suicide bomber.
Baghdad: 9 by IEDs, mortars.
Makashifah: 8 by IED.
Resasi valley: 8 by suicide car bomber.
Alam: 2 executed.
Falluja: 3 by shelling.
Khalidiya: 5 by shelling.
Amerli: 3 by suicide car bomber.
Alkhsfah: 3 policemen by gunfire.
Mahmudiya: 2 by IED.
Muqdadiya: 1 by gunfire.
Badush: 1 by IED.
Aouinat: 4 bodies.
Hit: 3 by suicide car bomber.
Saadiya: 1 executed.

OCTOBER 1-7: 319 civilians killed.

Monday 6 October: 54 killed

Hit: 18 in air strikes by coalition forces.
Balad: 7 in clashes.
Baghdad: 5 by IEDs, gunfire.
Samarra: 17 by suicide car bomber.
Tarmiya: 2 in clashes.
Falluja: 1 by shelling.
Tuz: 1 by IED.
Salahuddin: 3 executed.

Sunday 5 October: 29 killed

Baaj: 14 executed.
Hit: 6 executed.
Baghdad: 3 by IEDs.
Dhuluiya: 2 in clashes.
Balad: 2 in clashes.
Arab Jabour: 2 by mortars.

Saturday 4 October: 47 killed

Diyala: 5 killed in clashes.
Kubaisa: 2 in clashes.
Tarmiyah, Husseiniyah: 7 by IEDs.
Falluja: 4 by shelling.
Rabadh: 3 family members by shelling.
Baghdad: 4 by IEDs.
Sinjar: 10 executed.
Baiji: 12 by suicide car bomber.

Friday 3 October: 27 killed

Baghdad: 1 by AED; 13 bodies.
Tikrit: 3 policemen by suicide car bomber.
Salahuddin: 3 in clashes.
Kirkuk: 1 by gunfire.
Yusufiya: 2 by mortars.
Baquba: 1 by IED.
Mahmudiya: 2 by IED.
Abu Saida: 1 by IED.

Thursday 2 October: 37 killed

Al Mafraq: 17 in clashes.
Baghdad: 4 by IEDs.
Aouinat: 4 in clashes.
Tikrit: 4 by IED.
Heet: 4 by IED, suicide bomber.
Arab Jabour: 2 by mortars.
Hamirn Dam: 1 policeman by IED.
Mosul: 1 executed

Wednesday 1 October: 35 killed

Baghdad: 24 killed by car bombs, suicide car bomber; 1 body.
Dhuluiyah: 7 killed in clashes.
Kirkuk: 2 by motorcycle bomb.
Mahmudiya: 1 by IED.

Tuesday 30 September: 69 killed

Baghdad: 34 killed by car bombs, mortars, gunfire.
Karbala: 8 by car bomb.
Iskandariya: 3 by car bomb.
Tal Saud: 3 family members by mortars.
Falluja: 7 by shelling.
Tikrit: 4 by missiles, 1 in clashes.
Daquq: 3 policemen by gunfire.
Hit: 2 policemen by gunfire.
Ishaqi: 2 by gunfire, IED.
Kefil: 2 by car bomb.

Monday 29 September: 24 killed

Baghdad: 4 by IEDs.
Madaen: 5 family members by gunfire.
Alhajal: 7 bodies, decapitated.
Hiteen: 2 Yazidis in clashes.
Tikrit: 5 bodies.
Fadiliyah: 1 by IED.

Sunday 28 September: 52 killed

Baiji: 21 by IEDs at mosque.
Falluja: 13 by shelling.
Shirqat: 6 policemen executed.
Mosul: 4 executed.
Baghdad: 1 by gunfire; 1 body.
Tikrit: 4 by mortars.
Saydiya: 1 by gunfire.
Hamrin: 1 by gunfire.

Saturday 27 September: 53 killed

Falluja: 13 by shelling.
Mahmudiya: 8 by car bomb.
Ouja: 8 by air strikes.
Baiji: 9 by car bombs.
Baghdad: 7 by gunfire, IEDs.
Tuz Khurmato: 3 by IED.
Jammin: 2 policemen by gunfire.
Arab Jabour: 2 bodies.
Tikrit: 1 executed.

Friday 26 September: 13 killed

Mosul: 4 killed by US air strikes.
Falluja: 3 by shelling.
Tikrit: 3 by IED.
Nahrawan: 2 by IED.
Baghdad: 1 by AED.

Thursday 25 September: 26 killed

Mutassim, Dhuluiya: 11 killed by shelling.
Mahmudiya: 5 by car bombs.
Baghdad: 3 by gunfire, IED.
Yathrib: 2 shepherds executed.
5 killed by US air strikes on oil refineries.

Wednesday 24 September: 45 killed

Babilan: 19 by gunfire.
Tikrit: 12 by shelling.
Falluja: 4 by shelling.
Baghdad: 3 by bombs; 4 bodies.
Ramadi: 3 in clashes.

Tuesday 23 September: 36 killed

Baghdad: 17 by car bomb, IED; 1 body.
Falluja: 6 by shelling.
Tarmiya: 2 in clashes.
Dhuluiya: 2 by IED.
Abu Qarma: 2 by gunfire.
Tikrit: 4 by mortars.
Al Tayeh: 1 by IED.
Ramadi: 1 by mortar.

Monday 22 September: 58 killed

Falluja: 27 by shelling.
Baghdad: 16 by bombs, gunfire; 1 body.
Baiji: 7 family members by mortars.
Saadiya: 4 Kurds executed.
Tarmiya: 3 siblings by gunfire.

Sunday 21 September: 45 killed

Baghdad: 5 killed by bombs, gunfire; 1 body.
Falluja: 8 by shelling.
Tikrit: 14 by missiles, in clashes.
Sabaa al Bour: 3 by mortars.
Mosul: 8 by gunfire.
Albu Badran: 5 in clashes.
Baquba: 1 in clashes.

Saturday 20 September: 5 killed

Taji: 2 by IED.
Samarra: 3 bodies found in river.

Friday 19 September: 40 killed

Kirkuk: 13 killed by motorcycle bomb.
Tikrit: 12 by mortars.
Baghdad: 11 by car bombs.
Mahmudiya: 3 by car bomb.
Nahrawan: 1 by car bomb.

Thursday 18 September: 58 killed

Baghdad: 34 by bombs, mortars; 8 bodies.
Tuz: 6 bodies.
Falluja: 4 by shelling.
Tarmiya: 6 by suicide car bomber.

Wednesday 17 September: 60 killed

Al Kasirat: 20 bodies found.
Ramadi: 7 by suicide car bomber.
Baghdad: 5 by bombs, gunfire; 1 body.
Tarmiya: 3 policemen by suicide car bomber.
Abu Saida: 3 by mortars.
Falluja: 3 by shelling.
Tikrit: 7 bodies.
Muqdadiya: 3 by mortars.
Mosul: 1 child by mortars.
Radwaniya: 1 by IED.
Hit: 2 by gunfire.
Dhuluiya: 1 by IED.
Taji: 1 policeman by IED.
Baquba: 2 by IED.

Tuesday 16 September: 29 killed

Dhuluiya: 12 killed by rockets and mortars.
Khanaqin: 5 by IED.
Baghdad: 3 by IEDs; 1 body.
Falluja: 2 children by mortars.
Tuz Khurmato: 2 by IED.
Tuz: 1 by IED.
Mosul: 1 woman executed.
Kirkuk: 1 by gunfire.
Abu Saida: 1 teacher by IED.

Monday 15 September: 31 killed

Baghdad: 12 by IEDs, gunfire, mortars.
Falluja: 7 by shelling.
Madaen: 3 by IED.
Mosul: 3 executed.
Shirqat: 1 executed.
Anbar: 2 stoned to death.
Balad: 1 by mortars.
Dhuluiya: 1 child by mortars.
Yusifiya: 1 by gunfire.

Sunday 14 September: 36 killed

Al Jumasah: 8 executed.
Madaen: 6 by gunfire.
Baghdad: 3 by IEDs; 2 bodies.
Tikrit: 4 by IEDs, 1 child by mortars.
Rashad: 3 executed.
Hit: 1 by gunfire.
Mosul: 1 executed.
Zab: 1 executed.
Yusufiya: 1 by IED.
Muqdadiya: 1 by gunfire.
Mahmudiya: 1 by IED.
Dhuluiya: 1 by air strikes.
Taji: 1 policeman by IED.
Tuz Khurmato: 1 by gunfire.

Saturday 13 September: 15 killed

Baghdad: 4 by IEDs.
Falluja: 1 by shelling.
Kirkuk: 2 by gunfire.
Tuz: 1 by gunfire.
Alexandria: 2 by gunfire, IED.
Rashad: 3 executed.
Qayyarah: 1 executed.
Yusufiya: 1 by IED.

Friday 12 September: 44 killed

Baghdad: 10 killed by IEDs; 3 bodies.
Mosul: 10 in air strikes.
Falluja: 4 in air strikes.
Saadiya: 7 youths executed.
Kirkuk: 5 by gunfire.
Diyala: 3 executed.
Najaf: 1 by car bomb.
Samarra: 1 body.

Thursday 11 September: 75 killed

Suleiman Bek: 30 bodies found in mass grave.
Falluja: 22 killed in air strikes.
Diwaniyah: 6 by car bomb.
Karbala: 2 by car bomb.
Najaf: 5 by car bomb.
Baghdad: 4 by car bomb, IED.
Saydiya: 1 by gunfire.
Mahmudiya: 2 by IED.
Tikrit: 2 policemen executed.
Abu Ghraib: 1 by IED.

Wednesday 10 September:580 killed

Almeidat: 500 found in mass grave.
Barzak: 14 in mass grave.
Mosul: 31 policemen executed.
Baghdad: 24 by IEDs, car bombs, gunfire; 1 body.
Tikrit: 1 in clashes.
Wasit: 6 by gunfire, IED.
Qayyarah: 3 brothers killed in air strikes.

Tuesday 9 September: 34 killed

Baghdad: 6 by IEDs, gunfire; 3 bodies.
Falluja: 7 by shelling.
Haditha: 5 killed in clashes.
Dhuluiya: 5 policemen in air strikes, 1 child by mortars.
Baaj: 1 in air strikes.
Tikrit: 2 bodies.
Jalawla: 1 by mortars.
Abu Saida: 1 by gunfire.
Tuz: 1 by IED.
Mosul: 1 executed.

Monday 8 September: 58 killed

Mosul: 3 by gunfire; 30 bodies handed to authorities.
Dhuluiya: 19 by suicide car bombers.
Baghdad: 3 by gunfire, IEDs.
Madaen: 3 by IED.

Sunday 7 September: 82 killed

Mosul: 41 executed.
Suleiman Bek: 8 bodies.
Ishaqi: 6 by mortars.
Zab: 7 in air strikes.
Arab Jabour: 6 family members by gunfire.
Baghdad: 7 by IEDs, gunfire; 1 body.
Abu Saida: 1 by gunfire.
Muqdadiya: 2 by mortars.
Anbar: 1 mayor by gunfire.
Baquba: 2 by IEDs.

Saturday 6 September: 32 killed

Hawija: 7 killed in air strikes.
Falluja: 4 killed in air strikes.
Albu Ajil: 4 killed in air strikes.
Nahrawan: 8 by IED.
Samarra: 1 child by gunfire; 1 body found in river.
Tal Ali: 1 by shelling.
Baghdad: 2 by gunfire, IED.
Mosul: 2 executed.
Basra: 2 by gunfire, stabbing.

Friday 5 September: 80 killed

Suleiman Beg: 35 bodies found in mass grave.
Baghdad: 10 killed by car bomb, IED; 3 bodies.
Baiji: 7 family members in bombing, 1 in air strikes.
Mosul: 8 executed; 2 in air strikes.
Al Houd: 3 brothers by gunfire.
Albu Ajil: 3 by mortars.
Iskandariya: 2 by IED.
Falluja: 3 by shelling.
Ameriya: 3 policemen by car bomb.

Thursday 4 September: 66 killed

Baghdad: 20 killed by bombs, mortars, gunfire.
Mosul: 14 executed; 4 family members killed in air raid.
Tikrit: 3 by mortars.
Falluja: 18 by shelling.
Qayyarah: 4 executed.
Madaen: 1 Sahwa member by gunfire.
Zab: 1 child in air strikes.
Kirkuk: 1 by car bomb.

Wednesday 3 September:76 killed

Ramadi: 16 executed.
Falluja: 13 by shelling.
Albu Hassan: 9 in clashes.
Baghdad: 4 by IEDs; 3 bodies.
Mosul: 3 women by rocket.
Solomon Beck: 24 bodies.
Abu Ghraib: 1 by gunfire.
Jurf al-Sakhar: 1 by IED.
Mahmudiya: 1 by IED.
Tikrit: 1 executed.

Tuesday 2 September: 82 killed

Tikrit: 34 killed in government air strikes.
Falluja: 10 by shelling.
Tilkaif: 7 family members in US air strikes.
Baghdad: 2 by AED; 9 bodies.
Samarra: 9 in clashes.
Jalawla: 3 bodies.
Tarmiya: 2 by mortars.
Salahuddin: 3 in clashes in the south.
Dhuluiya: 1 by mortars.
Daquq: 1 infant by shelling.
Yusufiya: 1 by IED.

Monday 1 September: 52 killed

Baghdad: 16 killed in explosions; 1 body.
Jalawla: 15 elderly Yazidis executed.
Hawija: 6 policemen, Sahwa members executed.
Mahmudiya: 2 by gunfire; 1 body.
Amerli: 3 in clashes.
Falluja: 3 by shelling.
Alexandria: 1 by mortars.
Baiji: 2 by shelling.
Abi Sidon: 1 farmer by IED.
Tarmiya: 1 by IED.

Sunday 31 August: 62 killed

Ramadi: 37 killed by suicide car bomber.
Baghdad: 3 by IEDs; 2 bodies.
Tuz Khurmato: 3 in clashes.
Diyala: 5 in clashes, IED; 6 bodies.
Falluja: 3 by shelling.
Alexandria: 1 by shelling.
Al Khansa: 2 by IED.

SEPTEMBER TOTAL: 1,956 CIVILIANS KILLED, FOUND DEAD.
251 BY GOVERNMENT FORCES.

12 618 CIVILIANS KILLED SO FAR THIS YEAR.
1 500 BY GOVERNMENT FORCES.

 

RIP à toutes ces victimes qui n’intéresseront pas le Conseil de Sécurité, et encore moins, étrangement, Obama ni Cameron…

“Nous ne faisons pas de décompte des morts.” [Général américain Tommy Franks, en charge de l'invasion de l'Irak, BBC]

Source: http://www.les-crises.fr/en-passant-terrorisme-en-irak/


Les États-Unis approuvent ouvertement le chaos qu’ils ont créé à Hong Kong, par Tony Cartalucci

Wednesday 8 October 2014 at 05:00

Tony Cartalucci est un analyste en géopoltiique américian basé en Thaïlande.

Son site présente un regard un peu différent sur les évènements actuels.

N’ayant pas creusé le sujet (je ne peux tout faire), je n’ai aucune idée de s’il a tort ou raison (comme notre presse), mais ce contrepoint semble crédible, et peut nous inciter à nous poser les bonnes questions. A lire donc, comme toujours, avec un regard critique.

Espérons en tout cas que les choses ne dégénéreront pas – et qu’en effet la Démocratie progressera dans la région…

Les États-Unis approuvent ouvertement le chaos qu’ils ont créé à Hong Kong

Image : Les États-Unis soutiennent désormais ouvertement le chaos qui s’est emparé des rues de Hong Kong, et ce après avoir condamné plus tôt dans l’année les mouvements de protestation de type “Occupy” à Bangkok. La différence étant qu’en Thaïlande, les manifestations visaient à évincer un gouvernement œuvrant pour les États-Unis, alors qu’à Hong Kong, elles visent justement à en placer un au pouvoir.

30 septembre 2014 (Tony Cartalucci – LD) – Les manifestations du mouvement “Occupy Central” se poursuivent – déstabilisant la petite île du sud de la Chine célèbre pour être une plate-forme au service des intérêts des grandes entreprises financières et, avant cela, pour avoir servi les ambitions coloniales de l’Empire britannique. Ces intérêts ont conspiré pendant des années pour détacher l’île de l’influence de Pékin après qu’elle eut été rendue de mauvaise grâce à la Chine à la fin des années 1990, et l’ont utilisée comme tremplin pour déstabiliser davantage la Chine continentale.

Derrière les manifestations de “Occupy Central”, qui se déguise en mouvement “pro-démocratique” cherchant à obtenir le “suffrage universel” et la “pleine démocratie”, se cache un profond et sournois entrelacs de réseaux financiers, politiques et médiatiques soutenu par des intérêts étrangers. Le plus notable d’entre eux est le Secrétariat d’État aux Affaires Étrangères des États Unis d’Amérique à travers sa Fondation Nationale pour la Démocratie [National Endowment for Democracy (NED)] et sa filiale l’Institut National Démocratique pour les Affaires Internationales [National Democratic Institute (NDI)].

Maintenant, les États-Unis ont pris une position beaucoup plus franche dans leur soutien au chaos que leurs propres réseaux de manipulation ont préparé et que maintenant ils orchestrent. Il est maintenant officiel que la Maison Blanche a soutenu le mouvement “Occupy Central”. Dans son article “La Maison Blanche affiche son soutien aux aspirations des Hongkongais“, Reuters annonce :

La Maison Blanche suit attentivement les manifestations pour la démocratie qui se déroulent à Hong Kong et soutient les “aspirations des Hongkongais”, a déclaré lundi Josh Earnest, porte-parole de la Maison Blanche.

“Les États-Unis soutiennent le suffrage universel à Hong Kong conformément au Droit International, et nous soutenons les aspirations des Hongkongais” a déclaré Earnest, qui a par ailleurs appelé les deux parties à la retenue.

Le Département d’État américain a créé et dirige “Occupy Central”

Image : les États-Unis à travers le NED et ses filiales ont une longue histoire de subversion et de division en Chine.

Les commentaires de Earnest reproduisent textuellement les demandes des leaders de “Occupy Central” mais, plus important encore, ils reproduisent textuellement les plans préparés depuis longtemps que le NDI du Département d’État américain présentent clairement sur son site internet, consacré à son ingérence en cours dans les contestations à Hong Kong. Le terme “suffrage universel” et la référence à la “Loi Fondamentale”, et son “interprétation” comme signifiant “démocratie réelle” sont clairement formulés sur le site de la NDI, qui affirme :

La “Loi Fondamentale” met en place un cadre de gouvernement, où des groupes d’intérêts particuliers, ou “constitutions fonctionnelles”, gardent la moitié des sièges dans le Conseil Législatif (LegCo). Pour le moment, le chef de l’exécutif de Hong Kong est aussi nommé par un comité dont les membres sont choisis de façon non démocratique. Selon les mots de la “Loi Fondamentale”, cependant, le “suffrage universel” est le “but ultime”. Bien que le terme “suffrage universel” ne soit pas défini dans la loi, les citoyens hongkongais l’ont interprété comme signifiant vraie démocratie.

Pour poursuivre cet objectif – qui consiste essentiellement à empêcher Pékin d’enquêter sur les candidats à l’administration de Hong Kong et ouvrir ainsi des portes aux politiciens ouvertement soutenus, financés et dirigés par le département d’État américain – la NDI a listé les actes d’ingérence en cours sur l’île. Elle établit :

Depuis 1997, la NDI a mené une série de missions à Hong Kong pour examiner l’évolution du cadre électoral à Hong Kong “post-rétrocession”, le statut d’autonomie, l’application de la loi et les libertés civiles sous souveraineté chinoise, les perspectives et les défis en matière de démocratisation.

Elle déclare également :

En 2005, la NDI a initié un programme de six mois pour les jeunes leaders politiques visant à former un groupe de nouveaux partis politiques, ainsi que des membres de groupes politiques, à la communication politique.

Et :

Le NDI a également travaillé à réunir des partis politiques, des chefs de gouvernement et des acteurs de la société civile dans des forums publics pour y discuter du développement des partis politiques, du rôle des partis à Hong Kong et des réformes politiques. En 2012, par exemple, une conférence tenue par le groupe de réflexion Hong Kong SynergyNet, soutenu par le NDI présentait des participants issus de partis couvrant tout le spectre idéologique, a exploré la façon dont l’adoption d’un gouvernement de coalition pourrait mener à un processus législatif plus réactif.

Le NDI admet aussi qu’il a créé, financé et soutenu d’autres organisations qui opèrent à Hong Kong afin de réaliser les objectifs de subversion du contrôle de Pékin sur l’île qu’a le département d’État américain :

En 2007, l’institut a lancé un programme de participation politique des femmes coordonné au Women’s Political Participation Network (WPPN) (Réseau de participation politique des femmes) et à la Hong Kong Federation of Women’s Centres (HKFWC) (Fédération des centres de femmes de Hong Kong) pour améliorer la participation des femmes aux prises de décisions politiques, encourager leur participation croissante à la politique, et s’assurer de la prise en compte des enjeux des femmes dans les décisions politiques.

Et sur une page séparée, le NDI décrit les programmes qu’il poursuit avec l’université de Hong Kong pour mener à bien son projet :

Le Centre for Comparative and Public Law (CCPL) [Centre pour le droit public comparé] de l’université de Hong Kong, avec le soutien du NDI, travaille à amplifier les revendications citoyennes dans ce processus consultatif en créant Design Democracy Hong Kong (www.designdemocracy.hk), un site internet unique et neutre servant de plate-forme citoyenne pour les discussions sur l’avenir du système électoral de Hong Kong.

Ce ne sera donc pas une surprise pour le lecteur de découvrir qu’ absolument tous les leaders du mouvement “Occupy Central” sont soit directement liés au département d’État américain, à la NED ou à la NDI, soit impliqués dans l’une des nombreuses conspirations de la NDI.

Image : Benny Tai, leader de “Occupy Central”, a été pendant des années associé au département d’État américain et a aussi bénéficié de financement et de soutien de sa part.

Le leader autoproclamé d’”Occupy Central”, Benny Tai, est professeur de droit à l’université susmentionnée de Hong Kong et collaborateur régulier du CCPL que finance le NDI. En 2006-2007 (rapport annuel, .pdf), il a été nommé membre du comité de direction – une position qu’il a conservée jusqu’à l’année dernière. Dans le rapport annuel de 2011-2013 du CCPL (.pdf), le NDI est mentionné comme ayant apporté des fonds à cette organisation pour “concevoir et mettre en application un portail en ligne intitulé “Modèles de suffrage universel”, où tout un chacun pourra discuter et faire part de ses idées de manière interactive sur la méthode de suffrage universel la plus adaptée à Hong Kong.”

Étrangement, le dernier rapport annuel pour 2013-2014 du CCPL (.pdf) ne mentionne pas Benny Tai comme membre du comité de direction. Il est signalé pour avoir participé à trois conférences organisées par le CCPL et comme chef d’au moins un projet du CCPL. On l’a vu intervenir dans une conférence au moins, côte-à-côte avec une autre figure proéminente d’”Occupy Central”, Audrey Eu. Le rapport annuel cite aussi le NDI comme finançant le CCPL.

La secrétaire du Parti civique Audrey Eu Yuet-mee, en plus de ses discours conjoints avec Benny Tai aux réunions du CCPL-NDI, a des liens serrés avec le Département d’État américain et ailleurs avec son NDI. Elle participe régulièrement à des forums patronnés par la NED et son satellite, la NDI. En 2009, elle était intervenante dans un forum public parrainé par la NDI et hébergé par “SynergyNet”, également financé par la NDI. En 2012, elle était intervenante invitée du “Jour international des femmes” du Centre des femmes financé par la NDI, hébergé par le Hong Kong Council of Women (HKCW) (le Conseil des Femmes de Hong Kong), qui est également financé à l’année par le NDI.

Image : Martin Lee et Anson Chan se pressent à une table avec le vice-président des USA Joe Biden à Washington DC cette année. Au cours de leur voyage, Lee et Chan ont participé à une causerie animée par la NED sur “l’avenir de la démocratie” à Hong Kong. Sans aucun doute, “Occupy Central” et le soutien qu’il reçoit de Washington était un sujet réservé à des discussions à huis clos.

Il y a aussi Martin Lee, président fondateur du Parti démocrate de Hong Kong, une autre figure importante à s’être manifestée en faveur d’”Occupy Central”. Cette année, Lee était à Washington pour y rencontrer le vice-président des USA Joe Biden, le membre du Congrès Nancy Pelosi, et il a même pris part à un débat organisé par la NED spécialement pour lui et son agenda “démocratique” à Hong Kong. La NED lui a même dédié une page depuis qu’il a reçu, en 1997, le “Democracy Award” de la NED. Avec lui, à Washington, se trouvait Anson Chan, une autre figure importante qui en ce moment soutient le soulèvement dans les rues de Hong Kong.

Le programme extrêmement impopulaire du mouvement “Occupy Central”

Si la démocratie est définie par l’autogestion, alors un mouvement comme “Occupy Central” dans lequel toutes les figures de premier plan sont les bénéficiaires et sont les obligés de fonds d’origine étrangère, de soutiens étrangers et d’un programme établi à l’étranger, n’a rien du tout à voir avec la démocratie. En revanche, ce mouvement a tout à voir avec le dévoiement de la démocratie dans le but de saper le contrôle de Pékin sur Hong Kong et d’ouvrir la porte à des candidats clairement inféodés à des intérêts étrangers, non à ceux de la Chine ou même des Hongkongais.

Image : la NED et ses diverses entités, y compris le National Democratic Institute, est un organisme soutenu par de gros intérêts financiers dont le programme hégémonique est couché en embuscade derrière une “promotion de la Démocratie” et de la “Liberté” dans le monde. Ci-dessus, une représentation des intérêts présents dans le Conseil de direction de la NED.

Quoi de plus parlant que le référendum illégal “Occupy Central” qui s’est tenu plus tôt cette année dans le but de justifier le chaos à venir, planifié dans les rues de Hong Kong. Le référendum était axé sur l’objectif du Département d’État américain de mettre en œuvre un “suffrage universel” – cependant, seul un cinquième de l’électorat hongkongais a participé à ce référendum, et ceux qui y ont participé ne se voyaient proposer pour choix que les organisations soutenues par les États-Unis et leurs objectifs respectifs pour miner l’influence de Pékin.

La BBC rapporte, dans son article “le référendum de la démocratie a Hong Kong rassemble presque 800 000 participants“, que :

Un total de 792 808 votants ont participé à un référendum non officiel sur le suffrage universel à Hong Kong, selon les organisateurs.

Le scrutin était organisé sur 10 jours par le groupe de protestation “Occupy Central”.

Les militants demandent que le public soit en mesure d’élire le dirigeant de Hong Kong, à savoir le chef de l’exécutif.

Le gouvernement de Hong Kong déclare que ce vote n’a aucune valeur légale.

Presque 42% des votants se sont prononcés en faveur d’une proposition permettant au public, à un comité de sélection et aux partis politiques, de nommer les candidats pour ce poste.

Pour un mouvement qui se revendique de la “démocratie”, compris comme voulant dire la volonté des gens, son programme est très impopulaire et a été rejeté sans appel par la grande majorité des Hongkongais – et maintenant il sème la confusion dans l’île et prend la population ainsi que la stabilité en otages pour en accélérer la mise en œuvre. Tout cela étant orchestré et appuyé par les États-Unis, leur Département d’État et ses réseaux de sédition planétaires qui opèrent sous l’égide de la NED et de son satellite, le NDI.

Alors que les médias occidentaux montrent des foules composées de “milliers” de participants conduisant à croire que le “peuple” soutient le chaos dans les rues de Hong Kong, le référendum de “Occupy Central”, mis en scène par lui-même et illégal, prouve qu’il n’a pas le soutien du peuple et que son plan est en fait rejeté à la fois par la Chine continentale et les Hongkongais.

Mettre au grand jour la nature insidieuse, fourbe et pilotée de l’extérieur d’”Occupy Central” est important. Il est également important d’examiner objectivement tout mouvement de manifestation qui surgit dans le monde. Un regard superficiel ne peut permettre de relier un mouvement à un autre, ou un groupe à des intérêts particuliers cachés. On doit, au contraire, s’appliquer à identifier et cerner le profil des meneurs, suivre les flux de financement, identifier leurs véritables motivations, et trouver des informations sur leurs liens avec des intérêts particuliers à l’extérieur ou à l’intérieur du pays dans lequel ces manifestations ont lieu.

De cette façon, les mouvements comme “Occupy Central” peuvent être dévoilés, neutralisés et repoussés avant que la destruction et le chaos que les efforts de déstabilisation nourris par les États-Unis ont imposés ailleurs – c’est-à-dire au Moyen-Orient et en Ukraine – ne puissent s’installer à Hong Kong.

Source : LandDestroyer, 30/09/2014

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.


Le mouvement de protestation hongkongais “Occupy Central” est appuyé par les États-Unis

L’objectif des États-Unis à Hong Kong est clair : faire de l’île l’épicentre d’un mouvement de contestation, financé par l’étranger, à partir duquel la Chine continentale pourra être infectée plus directement.

1er octobre 2014 (Tony Cartalucci – NEO) – Des manifestants du mouvement “Occupy Central” à Hong Kong crient les slogans habituels et adoptent les tactiques familières que l’on a vues tout autour du monde comme faisant partie de l’immense entreprise de déstabilisation politique et de changement de régime des États-Unis. Identifier les meneurs, suivre le parcours de l’argent et examiner la couverture occidentale de ces événements révèle avec certitude que, encore une fois, Washington et Wall Street sont en plein travail pour rendre l’île chinoise de Hong Kong aussi difficile à gouverner que possible pour Pékin.

Des noms : Qui est derrière “Occupy Central” ?

Plusieurs noms reviennent souvent dans la couverture médiatique de ce qui est appelé “Occupy Central”, la dernière née d’une longue lignée de révolutions colorées manigancées par les États-Unis, faisant partie de la vaste et ambitieuse réorganisation géopolitique mondiale lancée en 2011 sous la forme des prétendus “Printemps Arabes“.

Benny Tai, maître de conférence en Droit à l’Université de Hong Kong, est cité par différentes sources dans les médias occidentaux comme le principal organisateur – cependant beaucoup d’autres “co-organisateurs” sont mentionnés à part lui. Un article du South China Morning Post, intitulé “Occupy Central est arrivé : Benny Tai surfe sur une vague de protestations étudiantes pour lancer le mouvement“, mentionne la plupart d’entre eux (surligné par nos soins) :

Les poids lourds politiques incluant la présidente du Parti Civique Audrey Eu Yuet-mee, l’ancien chef du diocèse catholique le cardinal Jospeh Zen Zi-kiun et le président fondateur du Parti Démocratique Martin Lee Chu-ming se sont adressés à la foule.

Le Post mentionne également (surligné par nos soins) :

Jimmy Lai Chi-Ying, le patron dans la tourmente de Next Media, sous le coup d’une enquête de la Commission Indépendante Contre la Corruption pour des donations à des politiciens pan-démocrates, a déclaré être arrivé immédiatement après un appel de Martin Lee Chu-ming.

Benny Tai assiste régulièrement aux forums financés et/ou organisés par le Département d’État américain, le National Endowment for Democracy (NED) et sa filiale le National Democratic Institute (NDI). Rien que ce mois-ci, il a pris la parole à une conférence sur la réforme politique lors de Design Democracy Hong Kong (financé par le NDI) . Il est également actif au Centre de Droit Public et Comparé de l’Université de Hong Kong [University of Hong Kong's Centre for Comparative and Public Law] (CCPL) – également financé par le NDI. Le rapport annuel 2013/2014 de la CCPL montre Benny Tai occupant d’au moins trois fonctions dans ce centre, ainsi que dirigeant un des projets du centre.

Il est confirmé que Martin Lee, Jimmy Lai et Joseph Zen sont tous à la fois des leaders du mouvement “Occupy Central” et des collaborateurs du Département d’État américain. Martin Lee, président fondateur du Parti Démocratique de Hong Kong, va jusqu’à voyager aux États-Unis cette année pour conspirer directement avec la NED et des politiciens de Washington. Plus tôt cette année, Lee est même allé jusqu’à monter sur scène lors de la manifestation de la NED organisée sous la bannière : “Pourquoi la démocratie à Hong Kong est importante“. Il y a été rejoint par Anson Chan, une autre figure importante qui soutient actuellement les troubles en cours dans les rues de Hong Kong.

On a rapporté une rencontre entre le magnat des médias Jimmy Lai et le néo-conservateur et ancien président de la Banque Mondiale, Paul Wolfowitz, en juin 2014. China Daily a rapporté, dans un article intitulé “Le Bureau s’oppose à l’interférence étrangère à Hong Kong“, que :

Une édition spéciale de Eastweek a montré Lai, propriétaire de Next Media et de Apple Daily, rencontrant Paul Wolfowitz, ancien secrétaire adjoint à la Défense des États-Unis dans le gouvernement de Georges W. Bush. Tous deux se sont rencontrés sur le yacht privé de Lai pendant 5 heures, fin mai.

Wolfowitz, qui a aussi été président de la Banque Mondiale entre 2005 et 2007, est bien connu aux USA pour ses positions néo-conservatrices et sa foi en une politique étrangère unilatérale. Wolfowitz avait aussi occupé le poste de sous-secrétaire à la Défense entre 1989 et 1993. Il est actuellement chercheur invité à l’American Entreprise Institute.

Lai aurait aussi cherché l’aide de Wolfowitz pour s’assurer diverses affaires en Birmanie. Le journal South China Morning Post, dans son article “Jimmy Lai a payé à Paul Wolfowitz 75 000 dollars pour son aide en Birmanie“, rapporte que :

Des révélations fuitées font état de documents montrant que le fondateur du Apple Daily Jimmy Chee-ying a payé à l’ancien député et secrétaire de la Défense Paul Wolfowitz 75 000 dollars pour son aide dans ses projets en Birmanie.

Selon un récépissé du 22 juillet 2013 de la Banque Shanghai Commercial and Savings, Wolfowitz a reçu de l’argent de Lai au titre de “compensation pour ses services rendus concernant la Birmanie. “

Les liens de Lai avec le célèbre Néo-Con Wolfowitz ne devraient pas être une surprise – puisque la NED, principale entité gérant le vaste portefeuille qu’a Washington d’agitateurs politiques répandus partout dans le monde, est riche en Neo-Cons. Neo-Cons que l’on retrouve tant parmi les directeurs de la NED, qu’au sein de divers “laboratoires d’idées” financés par des grandes entreprises. La NED elle-même est simplement un prête-nom, exprimant des intérêts géopolitiques et financiers sous couvert de la “promotion de la liberté” et de la “démocratie à travers le monde”,

Il y a aussi le “leader étudiant” Joshua Wong, qui a été arrêté parmi les manifestants. La carrière de Wong a suivi la voie tracée par le projet “NDItech” du NDI depuis au moins 2012. Dans un article titré “À Hong Kong, le changement commence-t-il par un simple pas ? “, le NDI raconte :

Le fondateur du groupe “Scholarism”, Joshua Wong Chi-Fung, âgé de 15 ans, est devenu une icône du mouvement et ses habiles interactions avec les médias ont été élevées au rang de monument et répandues par Youtube. Grâce à ce site, la jeunesse hongkongaise s’est rassemblée autour de messages et d’images communs – par exemple assimilant MNE au “lavage de cerveau” et faisant se faisant l’écho de thèmes rappelant le mouvement pro-démocratie de la place Tian’anmen de 1989.

L’utilité du travail de Wong est de contrer les tentatives de Pékin pour rétablir des institutions chinoises sur l’île en préservant les institutions à l’occidentale (et cooptées), y compris le système éducatif.

La présidente du Parti Civique Audrey Eu Yuet-mee, mentionnée ci-dessus, est aussi intimement liée avec le NED américain, participant régulièrement aux forums parrainés par le NED et sa filiale le NDI. En 2009 elle fut intervenante à un forum politique public du NDI hébergé par “SynergyNet”, elle aussi financée par le NDI. En 2012 elle participa au titre de conférencière aux Journées du Centre International des Femmes, toujours financé par le NDI. Le Conseil des Femmes de Hong Kong est lui même financé annuellement par le NDI. Dès cette année, elle devrait être associée à CCPL, occupant une des fonctions à côté du dirigeant d’Occupy Central, Benny Tai lui-même.

En plus de Synergynet, CCPL et HKCW, plusieurs autres Organisations Non-Gouvernementales financées par les USA soutiennent, légitiment et justifient “Occupy Central” et hébergent ceux qui le dirigent. Parmi elles il y a le “Hong Kong Transition Project“, financé par la NED qui prétend “tracer la voie de la transition des hongkongais de l’état de sujets vers celui de citoyens”. Rien que par le nom et la mission déclarée, l’objectif des USA à Hong Kong est clair – transformer Hong Kong en un épicentre de subversion subventionné par l’étranger avec lequel infecter la Chine continentale plus directement.

Le Projet Transition avait reçu pour tâche de légitimer le “référendum pro-démocratie” d’Occupy Central tenu plus tôt cette année – lequel a ensuite servi de prétexte a accroître les troubles dans les rues de Hong Kong. Le Guardian, dans un article de juin 2014 intitulé “Le référendum officieux pro-démocratie de Hong Kong irrite Pékin“, rapporte :

Environ 730 000 résidents de Hong Kong, l’équivalent d’un cinquième du corps électoral, ont voté lors d’un “référendum” officieux qui a fait enrager Pékin et entraîné une rafale d’éditoriaux au vitriol, d’exercices d’entraînement policiers et de cyber-attaques. “

Occupy Central with Love And Peace (OCLP), le mouvement pro-démocratie qui a organisé le scrutin, espère faire pression sur Pékin pour qu’il autorise les 7,2 millions d’habitants de Hong Kong à choisir leurs propres dirigeants en 2017. Si Pékin refuse, assure OCLP, le mouvement mobilisera dix mille personnes le mois suivant pour bloquer les principales avenues dans Central District [le quartier des affaires], une forêt de gratte-ciels abritant les bureaux d’entreprises et d’administrations sur la côte nord de l’île de Hong Kong.

Le Projet Transition est lié à d’autres organisations à financement américain, y compris le “think tank” basé à Hong Kong Civic Exchange. Financé par Exxon, le NDI du Département d’État américain, le British Council, le Fonds des frères Rockfeller, Morgan Stanley, Citi Group, le consulat britannique lui-même et beaucoup d’autres, sa prétention d’être “le think-tank de politique publique indépendant à Hong Kong” est scandaleux.

 

L’agenda : que veut réellement Occupy Central ?

Le NDI américain déclare ouvertement sur sa page web consacrée à son ingérence politique à Hong Kong :

En 2005, le NDI a entamé un programme de formation de jeunes leaders politiques sur six mois, centré sur la formation aux méthodes de communication politique des membres de nouveaux partis et groupes politiques. En 2006, le NDI a lancé une école de campagne électorale pour les candidats et les chefs de campagne en vue des élections aux conseils de districts de 2007. “

Le NDI a également œuvré au rapprochement des partis politiques, des élus et des acteurs de la société civile dans les forums publics pour y discuter du développement des partis politiques, du rôle de ces partis à Hong Kong ainsi que de réforme politique. En 2012, par exemple, une conférence du think-tank hongkongais SynergyNet (financé par le NDI) a vu la participation de représentants de tout l’échiquier politique qui se sont demandé comment l’adoption d’un système de gouvernement de coalition pourrait mener vers un processus législatif plus réactif.

Effectivement, chaque organisation, forum et parti politique qui est associé et qui dirige le mouvement Occupy Central, est la création d’intérêts étrangers – précisément du Département d’État américain par le biais du NDI. La “démocratie” étant supposée être “autonomie” et chaque étape de Occupy Central ayant vu l’implication d’intérêts étrangers, la “démocratie” n’est certainement pas le véritable objectif du mouvement.

À la place, il s’agit d’une recolonisation en douceur par Washington, Wall Street et Londres. Si Occupy Central l’emporte et si jamais Pékin accepte stupidement d’autoriser les leaders de cette vaste plaisanterie orchestrée depuis l’étranger à se présenter aux élections, Hong Kong ne sera pas gouvernée par le peuple mais par des intérêts étrangers par le biais de mandataires évidents qui se nourriront sans honte de l’argent américain, de l’appui politique et du soutien des immenses ressources médiatiques de l’Occident.

 

La longue guerre occidentale contre la Chine.

“Occupy Central” est simplement une des nombreuses manœuvres en cours que les États-Unis déploient contre Pékin. Une visite du site de la NED révèle non pas une mais quatre pages dédiées à l’ingérence dans les politiques internes chinoises. Les activités de la NED sont réparties entre la Chine en général, le Tibet, le Xinjiang – désigné sous le nom se “Turkestan Est” comme l’appellent les séparatistes violents que les USA soutiennent – et Hong Kong. Tous les fonds de la NED vont à des groupes de subversion politique alignés sur et dépendants de l’Occident, tout en étant hostiles à Pékin. La gamme d’interventions va des organisations de “surveillance” et de “médias” aux partis politiques, aussi bien qu’à des prête-noms d’extrémistes violents. Aussi impressionnant que ce réseau de subversion politique puisse être, il n’est encore qu’une seule partie d’un vaste projet géopolitique pour encercler, contenir et finalement faire s’effondrer l’ordre politique de Pékin, le remplacer par un autre ordre qui soit favorable à Wall Street et Washington.

Déjà aussi loin en arrière qu’à l’époque de la guerre du Vietnam, avec la publication en 1969 des “documents du Pentagone”, on a su que le conflit était une simple part d’une stratégie plus grande visant à isoler et contrôler la Chine. Même si les USA ont finalement perdu la guerre et donc toute chance de pouvoir utiliser les forces vietnamiennes pour leur compte dans leur lutte contre Pékin, la longue guerre contre la Chine se poursuit par d’autres moyens.

 

Cette stratégie d’endiguement a été mise à jour et détaillée en 2006, dans le rapport de l’Institut d’Études Stratégiques “Cordon de perles : le défi de la nouvelle puissance chinoise dans les régions du littoral asiatique” qui trace les grandes lignes des efforts de la Chine pour sécuriser son approvisionnement en pétrole depuis le Moyen-Orient jusqu’à ses côtes en mer de Chine méridionale, ainsi que des moyens par lesquels les États-Unis peuvent maintenir leur domination dans les océans Indien et Pacifique. L’hypothèse de départ est que, si la politique étrangère occidentale devait échouer à attirer comme partie prenante digne de confiance la Chine dans le “système international”, alors une attitude de plus en plus conflictuelle devrait être adoptée pour contenir la nation montante.

Ceci comprend le financement, l’armement et le soutien à des groupes terroristes et à des régimes agissant pour le compte de États-Unis, à travers l’Afrique, le Moyen-Orient, l’Asie centrale, l’Asie du sud-est et même à l’intérieur du territoire chinois lui-même. Les soutiens bien documentés de tels mouvements incluent non seulement les séparatistes du Xinjiang, mais aussi les militants et séparatistes du Baluchistan pakistanais, où l’Occident cherche à désorganiser un port nouvellement inauguré et un oléoduc chinois, et encore les partisans brandissant des machettes de Aung San Suu Kyi dans l’état du Rakhine en Birmanie – encore une autre place où les Chinois espèrent établir une plate-forme logistique.

Intervenir en Thaïlande, attiser la confrontation entre la Chine et un prête-nom adverse pouvant être le Vietnam, les Philippines et le Japon sont aussi des composantes de cette politique d’endiguement d’envergure.

Indépendamment des griefs que les foules d’”Occupy Central” peuvent avoir, elles ont perdu à la fois leur crédit et leur légitimité, sans parler d’une quelconque chance de vraiment aboutir à un progrès démocratique. En effet, comme le “printemps arabe” fomenté par les États-Unis l’a illustré, rien de bon ne peut advenir lorsque l’on sert des intérêts étrangers insidieux déguisés en “promotion de la démocratie”. Le but “d’Occupy Central” est de rendre Hong Kong ingouvernable à n’importe quel prix, particulièrement aux dépens des populations locales – non parce que ce serait le but des participants stupides, quoique bien intentionnés, induits en erreur par les troupes de séditieux émissaires de Washington, mais parce que c’est le but de ceux qui financent et en fin de compte dirigent ce mouvement depuis l’étranger.

Tony Cartalucci, chercheur en géopolitique basé à Bangkok et rédacteur, notamment pour le magazine en ligne “New Eastern Outlook” [Nouvelle Perspective Orientale].

Source : Land Destroyer Report, Lien, 01/10/2014

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.


Quand, même, il ne doit pas que délirer le Cartalucci, au vu de la réactions des Chinois (qui voient certes la CIA partout…) :

Pékin suspecte une agitation américaine derrière la Révolution de couleur à Hong Kong (en anglais)


(après les “pro-russes”, on a les nouveaux très méchants…)

Source: http://www.les-crises.fr/les-etats-unis-approuvent-ouvertement-le-chaos-qu-ils-ont-cree-a-hong-kong/


Résolution 2178 – réactions de nos dirigeants

Wednesday 8 October 2014 at 02:00

On appréciera la longue sollicitude dont bénéficie la France pour la perte tragique et barbare du malheureux Hervé Gourdel.

On se demandera pourquoi les 1 688 morts dus à la violence en Irak durant le seul mois d’aout 2014 (250 dans des attentats à Bagdad), ne bénéficient pas de la même mansuétude – surtout des États-Unis…

Regardez bien la phrase choc du discours de Cameron…

Résolution 2178 – réactions

Les réactions suite à l’adoption à l’unanimité de la résolution 2178 de l’ONU, cf le billet précédent pour le texte.

La déclaration du Secrétaire Général Ban Ki-moon :

Je vous félicite, Monsieur le Président, de l’accession de votre pays à la présidence du Conseil de sécurité pour ce mois. Je vous remercie de votre initiative de convoquer ce sommet du Conseil de sécurité. C’est la deuxième fois que vous présidez le Conseil sur une question ayant de graves implications pour la paix et la sécurité internationales.

Le monde est témoin d’une évolution spectaculaire de la nature de la menace terroriste.

Durant l’année écoulée, des attentats terroristes ont tué, mutilé ou déplacé des milliers de civils–dont la grande majorité sont des musulmans–de l’Afghanistan à la Somalie en passant par le Nigéria, de l’Iraq à la Libye en passant par le Mali. Ces attentats sont perpétrés par des extrémistes violents qui se nourrissent de l’insécurité et de l’injustice, ainsi que de la fragilité et de l’absence de leadership. Ces groupes s’approprient sans vergogne la religion afin de pouvoir contrôler les territoires et les ressources économiques vitales. Ils brutalisent les femmes et les filles. Ils prennent pour cible et massacrent les minorités. Ce sont des ennemis de la foi.

Comme l’ont dit les dirigeants musulmans du monde entier, les groupes comme l’État islamique d’Iraq et du Levant (EIIL)–ou Daech–n’ont rien à voir avec l’islam, et ils ne représentent certainement pas un État. Il serait plus approprié de l’appeler le non-État non islamique. Pourtant, ces groupes attirent désormais des combattants terroristes étrangers qui succombent aisément aux appels simplistes et aux chants des sirènes.

L’Équipe de surveillance des activités d’Al Qaida et des Taliban estime que plus de 13000 combattants terroristes étrangers originaires de plus de 80 États Membres ont rejoint l’EIIL et le Front el-Nosra. Le phénomène croissant des combattants terroristes étrangers est une conséquence –et non pas une cause– du conflit syrien. Une longue période de troubles et, jusqu’à récemment, l’absence de réaction des gouvernants en Iraq, auxquelles s’ajoutent des violations scandaleuses des droits de l’homme en Syrie, ont créé un foyer d’horreurs. Il ne saurait y avoir de réelle protection des civils tant que des groupes extrémistes pourront agir en toute impunité et que le Gouvernement syrien continuera d’agresser son propre peuple.

Depuis plus d’un an, je tire la sonnette d’alarme sur les actions vicieuses et injustifiables de ces groupes, et sur le danger qu’ils représentent pour l’Iraq, la Syrie et l’ensemble de la région, ainsi que pour la paix et la sécurité internationales. Nous avons besoin d’une stratégie politique novatrice et globale en Syrie et au-delà afin d’endiguer le flot de combattants terroristes étrangers. Nous devons vaincre les terroristes, mais nous devons le faire de manière à éviter les actes de provocation délibérés qu’ils nous préparent, comme la persécution, la radicalisation et l’augmentation du nombre de victimes civiles. S’il l’on veut éliminer le terrorisme, il faut la solidarité de la communauté internationale et une démarche multidimensionnelle, parmi la panoplie d’instruments auxquels nous devons recourir. Il convient en outre de s’attaquer aux conditions sous-jacentes qui permettent aux groupes extrémistes violents de s’enraciner. Les questions de sécurité immédiates doivent être réglées.

À plus long terme, la plus grande menace pour les terroristes n’est pas la puissance des missiles. C’est une politique d’intégration. Ce sont des sociétés pacifiques et le respect des droits de l’homme. Ce sont l’éducation, l’emploi et de réelles possibilités. Ce sont des dirigeants qui sont à l’écoute de leur peuple et qui promeuvent l’état de droit. Les missiles tuent sans doute les terroristes, mais la bonne gouvernance tue le terrorisme. Des sociétés libres et indépendantes –où la souffrance, l’oppression et l’occupation n’existent pas– voilà ce qui tuera le terrorisme.

Je me félicite de la résolution 2178 (2014) qui vient d’être adoptée, et de ce qu’elle appelle à renforcer la mise en œuvre de la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies. Par l’intermédiaire de l’Équipe spéciale de lutte contre le terrorisme, nous intensifions nos efforts pour aider les États Membres et les régions gravement touchés par le terrorisme. Par l’intermédiaire du Centre des Nations Unies pour la lutte contre le terrorisme, nous collaborons avec les États Membres afin d’améliorer la compréhension du phénomène des combattants terroristes étrangers et de développer et mettre en œuvre des politiques pour entraver leurs déplacements.

Dans le cadre de nos efforts collectifs, nous devons veiller à ce que toutes les mesures et politiques antiterroristes soient conformes au droit international des droits de l’homme et au droit international humanitaire. En tant que garant de la Charte des Nations Unies, je tiens à souligner que toutes les mesures prises doivent correspondre pleinement aux buts, valeurs et principes de l’ONU. Je salue une nouvelle fois l’unité d’action du Conseil sur cette question, sous l’égide du Président Obama. J’espère que cet esprit se manifestera également pour d’autres questions pressantes, en particulier pour enfin apporter la paix au peuple syrien.

La déclaration du Président Obama :

Je remercie le Secrétaire général pour sa déclaration.

Je vais maintenant faire une déclaration en ma qualité de Président des États-Unis d’Amérique.

L’ONU existe depuis près de 70 ans et ce n’est que la sixième fois que le Conseil de sécurité se réunit à un niveau tel que celui d’aujourd’hui. Nous organisons de telles séances pour nous attaquer aux menaces les plus urgentes à la paix et à la sécurité. J’ai convoqué la présente séance car nous devons nous entendre en tant que pays et que communauté internationale pour faire face à la menace réelle et grandissante posée par les combattants terroristes étrangers.

Comme je l’ai dit plus tôt aujourd’hui, la tactique du terrorisme n’est pas nouvelle. Un si grand nombre de pays représentés ici aujourd’hui, y compris le mien, ont vu des citoyens tués par des terroristes qui prennent pour cible des innocents. Aujourd’hui, les peuples du monde sont horrifiés par un autre meurtre barbare –celui d’Hervé Gourdel– par des terroristes en Algérie. Nous soutenons le Président Hollande et le peuple français, non seulement au moment où ils pleurent cette terrible perte mais aussi alors qu’ils se montrent déterminés à lutter contre la terreur et à défendre la liberté.

Ce qui nous réunit ici aujourd’hui –ce qui est nouveau– c’est le flot sans précédent de combattants ces dernières années, depuis et vers des zones de conflits, y compris l’Afghanistan et la Corne de l’Afrique, le Yémen, la Libye et, plus récemment, la Syrie et l’Iraq. Nos services de renseignement estiment que plus de 15000 combattants étrangers de plus de 80 pays se sont rendus en Syrie ces dernières années. Un grand nombre a rejoint des organisations terroristes telles que celles affiliées à Al-Qaida, le Front el-Nosra et l’État islamique d’Iraq et du Levant (EIIL), qui menace maintenant les populations partout en Syrie et en Iraq. Je tiens à saluer le Premier Ministre iraquien, M.al-Abadi et à le remercier d’être présent ici aujourd’hui.

Au Moyen-Orient et ailleurs, ces terroristes exacerbent les conflits. Ils posent une menace immédiate aux populations de ces régions. Comme nous l’avons déjà vu dans plusieurs cas, ils pourraient tenter de rentrer dans leur pays d’origine pour y mener des attaques meurtrières. Face à cette menace, un grand nombre de nos pays, travaillant ensemble et à l’ONU, ont intensifié leur coopération. À travers le monde, des combattants terroristes étrangers ont été arrêtés, des plans ont été déjoués et des vies sauvées. Plus tôt cette année, à West Point, j’ai affirmé la nécessité d’un nouveau partenariat pour aider les pays à renforcer leur capacité de parer la menace du terrorisme en constante évolution, y compris celle posée par les combattants terroristes étrangers. Empêcher que ces personnes n’atteignent la Syrie puis franchissent de nouveau discrètement nos frontières est un élément essentiel de notre stratégie visant l’affaiblissement et, à terme, la destruction de l’EIIL.

La résolution historique 2178 (2014), que nous venons d’adopter exprime notre volonté de faire face à ce problème. Elle est juridiquement contraignante. Elle définit de nouvelles obligations que les pays doivent respecter. Plus précisément, il est demandé aux pays de prévenir et d’éliminer les activités de recrutement, d’organisation, de transport ou d’équipement bénéficiant à des combattants terroristes étrangers, ainsi que le financement des voyages et activités de ces personnes. Les pays doivent prévenir les mouvements de terroristes ou de groupes terroristes sur leur territoire et veiller à ce que leur législation interne permette d’engager des poursuites contre ceux qui tentent de le faire.

La résolution que nous avons adoptée aujourd’hui invite les États à aider à renforcer la capacité des États en première ligne de ce combat, y compris les pratiques optimales qu’un grand nombre de nos pays ont approuvées hier, et que les États-Unis s’emploieront à promouvoir grâce à notre fonds pour des partenariats antiterroristes (Counter terrorism Partnerships Fund). Cette résolution renforcera la coopération entre pays, notamment en partageant davantage d’informations sur les voyages et les activités des combattants terroristes étrangers, et indique clairement que le respect des droits de l’homme, des libertés fondamentales et de l’état de droit n’est pas optionnel –c’est un élément essentiel pour que nos efforts de lutte antiterroriste soient efficaces. L’histoire nous apprend en effet que le non-respect de ces droits et libertés peut en fait alimenter l’extrémisme violent.

Enfin, cette résolution reconnaît qu’il n’y a pas de solution militaire au problème des personnes qui se sont fourvoyées et cherchent à joindre des organisations terroristes. Elle exhorte par conséquent les États à travailler ensemble pour contrecarrer l’extrémisme violent qui peut conduire à la radicalisation, au recrutement et à la mobilisation de personnes pouvant se livrer au terrorisme. Les recrues potentielles doivent entendre ce que disent d’anciens combattants terroristes qui ont vu la réalité des faits, à savoir que des groupes tels que l’EIIL trahissent l’Islam en tuant des hommes, des femmes et des enfants innocents, dont la majorité sont musulmans. Les populations locales –familles, amis, voisins et chefs religieux– sont souvent les plus à même d’identifier et d’aider des personnes désabusées avant qu’elles ne succombent à des idéologies extrémistes et ne s’adonnent à la violence. C’est pourquoi le Gouvernement des États-Unis est déterminé à travailler avec des communautés aux États-Unis et dans le monde entier pour établir des partenariats de confiance, de respect et de coopération.

De même, alors même que nous luttons sans relâche contre les terroristes qui menacent notre population, nous devons intensifier nos efforts visant à éliminer les conditions –la répression, le manque de possibilités et, trop souvent, le désespoir– qui peuvent rendre certaines personnes plus réceptives que d’autres aux appels à l’extrémisme et à la violence. Il faut notamment continuer de rechercher une solution politique en Syrie permettant à tous les Syriens de vivre en sécurité, dans la dignité et en paix. C’est ce que nous devons faire ensemble en tant que pays. Ce sont les partenariats que nous devons établir en tant que communauté internationale. Ce sont les critères auxquels nous devons maintenant satisfaire.

Pourtant, alors même que nous sommes guidés par les engagements que nous prenons ici aujourd’hui, je voudrais terminer en énonçant une évidence. Les résolutions, seules, ne suffiront pas. Les promesses faites sur le papier ne peuvent pas garantir notre sécurité. Les nobles discours et les bonnes intentions n’arrêteront aucune attaque terroriste. Les paroles prononcées ici aujourd’hui doivent être traduites dans les faits, l’action jointe à la parole. Des mesures concrètes doivent être prises au sein des pays et entre les pays, non seulement dans les prochains jours mais aussi pour les années à venir. En effet, s’il y a un défi, dans notre monde interdépendant, qui ne peut être relevé par un pays agissant seul, c’est celui-là: des terroristes franchissant les frontières et menaçant de déchaîner des violences indicibles.

Ces terroristes pensent que nos pays ne seront pas en mesure de les stopper. La sécurité de nos citoyens exige que nous les arrêtions. Je suis ici aujourd’hui pour dire que tous ceux qui se sont engagés à participer à cet effort urgent constateront que les États-Unis d’Amérique sont un partenaire résolu et solide.

Je reprends à présent mes fonctions de Président du Conseil. Je donne maintenant la parole aux autres membres du Conseil de sécurité.

La déclaration du Président Hollande :

Monsieur le Président, je voudrais d’abord remercier le Président Obama et l’ensemble des membres du Conseil de sécurité de s’être associés à la peine du peuple français dans l’épreuve qu’il traverse. En effet, Hervé Gourdel, un ressortissant qui allait pratiquer son loisir préféré, la montagne, en Algérie, et qui était retenu comme otage depuis dimanche, a été assassiné dans des conditions effroyables, puisqu’il a été décapité.

Ce n’est pas la première fois que la France est touchée par des actes terroristes, et elle n’y a jamais cédé. Elle en sort à chaque fois plus forte et plus solidaire. D’autres pays aussi ont été frappés par cette barbarie. Il y a encore quelques jours, deux Américains et un Britannique ont été traités de la même façon, aussi cruelle. Il n’y a pas de nationalité qui compte: toutes les victimes du terrorisme méritent le respect et méritent l’hommage que nous devons à leur mémoire. Il n’y a pas de religion qui compte: toutes les victimes sont égales devant, hélas, la brutalité du terrorisme.

Le terrorisme n’est pas une réalité nouvelle. Depuis des années, nous l’affrontons, mais il a pris une autre dimension, il a une rétention. Il veut conquérir des territoires, il veut organiser des États, il veut soumettre des populations, il frappe des populations civiles, des femmes, des enfants. Il a de nouveaux noms: il ne s’appelle plus seulement Al-Qaida, ou Al-Qaida au Maghreb islamique, mais Boko Haram ou Daech. Justement, Daech est l’incarnation la plus récente de cette folie terroriste. Son caractère est nouveau en ce sens qu’il a la volonté de conquérir, et aussi d’attirer un nombre croissant de nos concitoyens, où qu’ils soient, pour rejoindre ce combat. Il attire des populations souvent jeunes et de toutes nationalités, et pas simplement, comme il est dit souvent, d’origine musulmane, même si l’islam n’a rien à voir dans ce combat.

Aucun de nos pays n’est à l’abri, aucun, même lointain. Il y a des tentations – et il y a Internet, qui fait que le réseau s’organise. Chaque jour, des hommes, des femmes et même des enfants, des familles entières, partent pour rejoindre le combat de Daech. C’est une mise en cause de notre propre sécurité. Tout à l’heure, le Président Obama a parlé de 15000 combattants étrangers. Parmi ces 15000 personnes, 1000 Français ou résidents de France sont en Syrie ou en Iraq. Ce chiffre est en augmentation de 50% depuis le début de l’année. Ce qui est vrai pour la France est vrai pour l’Europe tout entière. Notre réponse doit donc être globale; elle doit être rapide et elle doit être durable.

D’abord, nous devons prendre des mesures dans chacun de nos pays. La France, de ce point de vue, a adapté sa législation, et un texte est en discussion au Parlement. Il vise à prévenir, à empêcher le départ d’individus, à l’interdire même, quand il y a des raisons sérieuses de penser que le déplacement a une finalité terroriste. Il y a aussi une volonté de mettre en cause la propagande terroriste sur Internet, et les sites qui appellent à la haine seront fermés. Enfin, notre législation organisera la lutte contre les filières car ces combattants étrangers ne partent pas seuls ; ils partent parce qu’ils sont dans un réseau et qu’il y a, là aussi, des organisations qui les conduisent jusqu’à la zone des combats.

Aujourd’hui, c’est un moment très important, avec l’adoption, par le Conseil de sécurité, d’une nouvelle résolution en vertu du Chapitre VII (résolution 2178(2014)).

Cette stratégie que nous avons définie est une stratégie mondiale pour lutter contre le terrorisme, en appréhendant le phénomène non pas simplement des combattants étrangers mais de toutes les filières qui amènent des jeunes –ou des moins jeunes, mais souvent de très jeunes gens– à aller là où ils n’ont aucun intérêt à se rendre. Nous devons renforcer le dispositif juridique international et cette résolution est aussi un message de fermeté et d’unité de la communauté internationale tout entière. Nous avons une menace commune, nous avons une réponse commune, qui est multiple, militaire, et nous avons, les uns et les autres, à prendre nos responsabilités –la France l’a fait– pour répondre aux demandes des nouvelles autorités iraquiennes. Je salue au passage le Premier Ministre de l’Iraq.

La réponse est aussi politique, elle est aussi économique, elle est humanitaire. Mais notre réunion est aussi un acte de volonté. Nous devons lutter contre tous les trafics, je dis bien tous les trafics, car ce sont les trafics qui financent le terrorisme, et jamais ces groupes n’ont été aussi puissants, aussi fortunés, aussi alimentés, aussi armés. Donc, nous devons avoir une réponse qui puisse non seulement permettre de lutter contre les influences, les embrigadements, mais aussi contre les sources de financement du terrorisme.

Enfin, nous devons mener cette stratégie en respectant le droit et les libertés. Nous devons le faire en respectant les religions, et notamment l’islam Nous devons le faire en luttant contre les causes du terrorisme: le désespoir, la misère, les inégalités, tout ce qui engendre le fanatisme. Nous devons le faire sans faiblesse aucune, mais en même temps avec l’intelligence que donne la démocratie. Contre la barbarie, la force est non seulement nécessaire, mais elle est légitime. Et en même temps, elle ne suffit pas; il nous faut apporter des solutions politiques pour assécher les sources mêmes de ce qui fait le terrorisme, et la France y prendra toute sa part.

La déclaration du Premier Ministre Cameron :

Le conflit en Iraq et en Syrie choque le monde par sa barbarie. Ces actes de sauvagerie –décapitations, yeux arrachés, viols– sont horribles, pratiquement médiévaux. L’assassinat monstrueux du Français Hervé Gourdel est l’horreur la plus récente. Le Président et le peuple français ont toute notre sympathie. Mais l’un des aspects les plus troublants de ce conflit est l’attrait qu’il exerce sur la jeunesse de nos sociétés modernes et prospères, et la menace que posent ces combattants étrangers est plus grande aujourd’hui que jamais auparavant.

Je rends hommage au Président Obama pour le rôle moteur qu’il assume face à ce problème capital. C’est un problème qui nous touche tous. Les chiffres globaux sont connus, mais qu’il me soit permis de dire ici que 500 de ces fanatiques de mon propre pays se sont rendus en Syrie et en Iraq. Les meurtres horribles et choquants de James Foley, de Stephen Sotloff et de David Haines par un combattant ayant apparemment un accent britannique mettent au jour la nature directe et sinistre de cette menace. Le peuple britannique est écœuré de voir qu’un citoyen britannique puisse être mêlé ainsi à de tels assassinats, dont celui d’un compatriote qui s’était rendu en Syrie pour aider la population. C’est le contraire même de l’esprit pacifique et tolérant qui caractérise notre pays. C’est pourquoi nous devons adopter une riposte qui émane de l’ensemble du Gouvernement et de la société et de tous les pays concernés au sein de la coalition internationale la plus large possible.

Il n’y a pas de réponse facile ni de solution rapide, et je pense que nous aurons à traiter les effets de cette menace pendant des années, car, comme on l’a dit, il ne s’agit pas seulement de l’État islamique d’Iraq et du Levant (EIIL). Il s’agit des Chabab. Il s’agit de Boko Haram. Il s’agit d’Al-Qaida. Partout des conflits font rage et partout on recense des problèmes de gouvernance–l’argumentaire empoisonné de l’extrémisme islamiste fait désormais florès

Toutefois, il me semble qu’il y a trois choses que nous pouvons faire.

Premièrement, nous devons intensifier nos efforts de lutte antiterroriste afin de prévenir les attentats et de pourchasser ceux qui les planifient. Pour notre part, au Royaume-Uni, nous créons actuellement de nouvelles prérogatives qui visent à renforcer notre capacité à saisir des passeports et à empêcher des suspects de voyager; nous permettre temporairement de prévenir le retour de nationaux britanniques au Royaume-Uni; veiller à ce que les compagnies aériennes mettent en application nos listes d’interdictions de vol et les dispositions que nous avons prises en ce qui concerne les contrôles de sécurité; et donner à nos services de police et de sécurité les moyens de limiter davantage les déplacements des personnes qui se trouvent encore sur notre territoire mais constituent néanmoins un risque.

Deuxièmement, et je crois que c’est crucial, nous devons battre en brèche l’idéologie extrémiste nocive qui est à la base même de cette menace terroriste. Oui, il y a les sites Web et il y a les prêcheurs qui prônent la violence et l’extrémisme, et bien sûr il faut les faire taire. Toutefois, il ressort du parcours des individus condamnés pour des infractions à caractère terroriste que beaucoup d’entre eux ont d’abord été influencés par des prêcheurs qui affirment ne pas encourager la violence, mais dont la vision du monde peut servir à la justifier.

Cette vision du monde, nous la connaissons: le colportage de mensonges qui consistent à dire que les attentats du 11 septembre ont résulté d’un complot juif ou que les attaques du 7 juillet à Londres n’étaient qu’une mise en scène; l’idée selon laquelle les musulmans sont persécutés dans le monde entier et que cela relève d’une politique délibérée de l’Occident; et le concept d’un choc inévitable entre les civilisations. Il faut être clair: pour mettre en déroute l’idéologie extrémiste, nous devons nous attaquer à toutes les formes d’extrémisme, et pas seulement à l’extrémisme violent. Cela suppose d’interdire aux prêcheurs de haine de venir dans nos pays. Cela suppose de proscrire les organisations qui incitent à commettre des actes de terrorisme contre les populations, chez nous et à l’étranger. Cela suppose d’empêcher les extrémistes, violents ou non, de faire l’apologie de la haine et de l’intolérance dans nos écoles, nos universités et même parfois nos prisons. Autrement dit, cela suppose de prendre des mesures fermes et décisives pour protéger et faire prévaloir les valeurs de nos sociétés libres et démocratiques.

Euh, qui va définir ce qu’est un “extrémiste non violent” ?

(heureusement qu’il est déjà mort lui…)

D’autres l’ont dit avant moi, nous devons proposer une autre interprétation du réel, en particulier à l’attention de ces jeunes. J’ai été frappé par ce qu’a dit le Secrétaire général–que les missiles peuvent tuer des terroristes mais que la gouvernance peut tuer le terrorisme. Il nous faut répéter encore et encore que cela n’a rien à voir avec la religion musulmane, qui est une religion de paix. Nous avons besoin que les pays musulmans, les uns après les autres, et les responsables musulmans, les uns après les autres, prennent la parole à cet égard, comme l’a fait si clairement aujourd’hui le Roi de Jordanie en condamnant les personnes qui prétendent parler au nom de l’islam alors qu’il n’en est rien.

Troisièmement, et pour finir, outre les mesures qu’il nous incombe à chacun de prendre individuellement dans notre propre pays, nous devons faire bien plus, en travaillant ensemble, pour venir à bout de cette menace. L’EIIL ne pourra être défait que si nous employons toutes les armes dont nous disposons. Oui, nous devrions imposer des sanctions à l’EIIL et le Front el-Nosra, et je pense que nous devrions aller plus loin, mais il nous faut également utiliser nos réserves humanitaires pour nourrir les populations touchées et leur porter secours. Nous devons mobiliser notre diplomatie et nous appuyer
sur des règlements politiques pour renforcer les pays représentent l’ensemble de la population dont ils ont la charge et, oui, qui entendent ses doléances.

Le Royaume-Uni est résolu à relever ce défi. Seule une réponse cohérente et coordonnée peut nous permettre d’éliminer ce qui est, de fait, une menace mondiale et aveugle. Cela doit s’inscrire dans le cadre d’une stratégie globale visant à démanteler et détruire l’EIIL.

Il est essentiel que cette stratégie nous amène à travailler en tandem avec les États arabes, toujours dans l’intérêt des populations locales, conformément à nos obligations juridiques et au titre d’un plan qui implique notre aide humanitaire, notre diplomatie et, oui, nos forces armées.

Nous devons agir, et nous devons agir maintenant.


Source : ONU

Source: http://www.les-crises.fr/resolution-2178-reactions-de-nos-dirigeants/


En route vers un Patriot Act mondial ? Résolution 2178 de l’ONU

Wednesday 8 October 2014 at 01:50

Je glisse ici un lien expliquant le Patriot act – la loi américaine contre le terrorisme de 2001, qui a suscité tant de dérives.

La résolution 2178 de l’ONU vient d’être votée ; elle ne va pas jusque là, heureusement, mais le chemin est tracé…

On appréciera la volonté d’empêcher des nationaux de quitter leur pays pour de mauvaises intentions. Sans aucune complaisance avec le terrorisme, on se demandera si cette nouvelle loi des suspects est vraiment nécessaire – il me semblait que l’interdiction de quitter son pays était habituellement la marque des régimes non-démocratiques. (le terroriste indiquera rarement “commettre des actes terroristes à l’étranger” pour justifier son départ)…

Nations Unies  - Conseil de sécurité

Soixante-neuvième année 7272e séance

Mercredi 24 septembre 2014, à 15 heures – New York

Président :

Le Président Obama/M. Kerry/Mme Power ……………..   (États-Unis d’Amérique)

Membres :

Argentine………………………………………………………………     La Présidente Fernández

Australie……………………………………………………………….     M. Abbott

Chili……………………………………………………………………..     La Présidente Bachelet Jeria

Chine……………………………………………………………………      M. Wang Yi

Fédération de Russie………………………………………………     Lavrov

France…………………………………………………………………..     Le Président Hollande

Jordanie………………………………………………………………..     Le Roi Abdullah II

Lituanie………………………………………………………………..     La Présidente Grybauskaitė

Luxembourg………………………………………………………….     M.Bettel

Nigéria………………………………………………………………….     Le Président Jonathan

République de Corée……………………………………………….  La Présidente Park Geun-hye

Royaume-Uni Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord..           M. Cameron

Rwanda………………………………………………………………….    Le Président Kagame

Tchad…………………………………………………………………….  Le Président Deby Itno

 

Ordre du jour

Menaces contre la paix et la sécurité internationales résultant d’actes de terrorisme

Combattants terroristes étrangers

Le Président (parle en anglais):

Je tiens à saluer  chaleureusement les chefs d’État et de gouvernement, le Secrétaire général, les ministres et les autres représentants présents dans la salle du Conseil de sécurité. Leur présence ici aujourd’hui souligne l’importance de la question à l’examen.

Les membres du Conseil sont saisis d’une liste d’orateurs qui ont demandé à participer, conformément aux articles 37 et 39 du règlement intérieur provisoire du Conseil ainsi qu’à la pratique établie du Conseil à cet égard. Nous proposons qu’ils soient invités à participer à la présente séance.

En l’absence d’objection, il en est ainsi décidé.

Le Conseil de sécurité va maintenant aborder l’examen de la question inscrite à son ordre du jour.

Les membres du Conseil sont saisis du document S/2014/688, qui contient le texte d’un projet de résolution présenté par l’Afghanistan, l’Albanie, l’Algérie, l’Allemagne, l’Andorre, l’Arabie saoudite, l’Arménie, l’Australie, l’Autriche, l’Azerbaïdjan, Bahreïn, la Belgique, la Bosnie-Herzégovine, le Botswana, la Bulgarie, le Burkina Faso, Cabo Verde, le Canada,le Chili, la Colombie, la Côte d’Ivoire, la Croatie, Chypre, le Danemark, l’Égypte, les Émirats arabes unis, l’Érythrée, l’Espagne, l’Estonie, les Etats-Unis d’Amérique, l’ex-République yougoslave de Macédoine, la Finlande, la France, la Géorgie, la Grèce, la Guinée, la Hongrie, l’Indonésie, l’Iraq, l’Irlande, l’Islande, Israël, l’Italie, la Jamaïque, le Japon, la Jordanie, le Kazakhstan, le Kenya, le Koweït, la Lettonie, le Liban, le Lesotho, la Libye, le Liechtenstein, la Lituanie, le Luxembourg, la Malaisie, Malte, le Maroc, la Mauritanie, les États fédérés de Micronésie, Monaco, le Monténégro, le Népal, la Nouvelle-Zélande, le Niger, le Nigéria, la Norvège, Oman, les Palaos, laPapouasie-Nouvelle-Guinée, le Paraguay, les Pays-Bas, les Philippines, la Pologne, le Portugal, le Qatar, la République de Corée, la République de Moldova, la République tchèque, la République-Unie de Tanzanie, la Roumanie, le Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord, le Rwanda, le Samoa, Saint-Marin, le Sénégal, la Serbie, les Seychelles, Singapour, la Slovaquie, la Slovénie, la Somalie, la Suède, la Suisse, le Tchad, le Togo, les Tonga, la Trinité-et-Tobago, la Turquie, l’Ukraine, l’Uruguay, le Vanuatu et le Yémen.

J’appelle l’attention des membres du Conseil sur le document S/2014/648, qui contient le texte d’une lettre datée du 3 septembre 2014, adressée au Secrétaire général par la représentante permanente des États-Unis d’Amérique auprès de l’Organisation des Nations Unies, transmettant un document de réflexion sur la question à l’examen.

Je crois comprendre que le Conseil de sécurité est prêt à voter sur le projet de résolution dont il est saisi. Je vais maintenant mettre aux voix le projet de résolution.

Il est procédé au vote à main levée.

Votent pour : Argentine, Australie, Tchad, Chili, Chine, France, Jordanie, Lituanie, Luxembourg, Nigéria, République de Corée, Fédération de Russie, Rwanda, Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord, États-Unis d’Amérique

Le Président (parle en anglais):

Le résultat du vote est le suivant: 15 voix pour.

Le projet de résolution est adopté à l’unanimité en tant que résolution 2178 (2014).

Résolution 2178 de l’ONU

La résolution 2178 de l’ONU a été adoptée à l’unanimité des 15 membres du Conseil. Il exprime “sa volonté d’élargir aux combattants terroristes étrangers, notamment ceux qui sont recrutés par l’État islamique d’Iraq et du Levant (EIIL) et le Front el-Nosra, les sanctions qui frappent actuellement les individus et entités visés par le Comité contre Al-Qaida.”

Voici le texte de la résolution :

Résolution 2178 de l’ONU sur le terrorisme publié par les-crises

 

MENACES CONTRE LA PAIX ET LA SÉCURITÉ INTERNATIONALES RÉSULTANT D’ACTES DE TERRORISME: LES COMBATTANTS TERRORISTES ÉTRANGERS

Lettre datée du 3 septembre 2014, adressée au Secrétaire général par la Représentante permanente des États-Unis d’Amérique auprès de l’Organisation des Nations Unies (S/2014/648)

Le texte de la résolution 2178 (2014) adoptée par le Conseil de sécurité

Le Conseil de sécurité,

Réaffirmant que le terrorisme, sous toutes ses formes et dans toutes ses manifestations, constitue une des menaces les plus graves contre la paix et la sécurité internationales et que tous les actes de terrorisme sont criminels et injustifiables, quels qu’en soient les motivations, le moment et les auteurs, et demeurant résolu à contribuer encore à améliorer l’efficacité de l’action d’ensemble menée contre ce fléau à l’échelle mondiale,

Constatant avec préoccupation que la menace terroriste devient plus diffuse à mesure que les attaques, y compris celles motivées par l’intolérance ou l’extrémisme, se multiplient dans plusieurs régions du monde, et se déclarant résolu à combattre cette menace,

Considérant qu’il faut éliminer les conditions propices à la propagation du terrorisme et affirmant que les États Membres sont déterminés à continuer à faire tout leur possible pour régler les conflits et empêcher les groupes terroristes de s’implanter et de créer des sanctuaires, et lutter ainsi plus efficacement contre la menace grandissante que constitue le terrorisme,

Réaffirmant que le terrorisme ne peut et ne saurait être associé à aucune religion, nationalité ou civilisation,

Considérant que la coopération internationale et toutes les mesures prises par les États Membres pour prévenir et combattre le terrorisme doivent respecter strictement la Charte des Nations Unies,

Réaffirmant que, conformément à la Charte, il respecte la souveraineté, l’intégrité territoriale et l’indépendance politique de tous les États,

Réaffirmant que les États Membres doivent veiller à ce que les mesures qu’ils prennent pour combattre le terrorisme soient conformes à toutes les obligations que leur fait le droit international, en particulier le droit international des droits de l’homme, le droit international des réfugiés et le droit international humanitaire, soulignant que les mesures antiterroristes efficaces et le respect des droits de l’homme, des libertés fondamentales et de l’état de droit sont complémentaires et se renforcent mutuellement, et que tous sont des éléments essentiels au succès de la lutte contre le terrorisme, notant qu’il importe de respecter l’état de droit pour prévenir et combattre efficacement le terrorisme et notant également que le fait de se soustraire à ces obligations internationales particulières comme à d’autres, dont celles résultant de la Charte des Nations Unies, est un des facteurs contribuant à une radicalisation accrue et favorise le sentiment d’impunité,

Se déclarant gravement préoccupé par la menace terrible et grandissante que font peser les combattants terroristes étrangers, à savoir des individus qui se rendent dans un État autre que leur État de résidence ou de nationalité, dans le dessein de commettre, d’organiser ou de préparer des actes de terrorisme, ou afin d’y participer ou de dispenser ou recevoir un entraînement au terrorisme, notamment à l’occasion d’un conflit armé, et résolu à écarter cette menace,

Se disant gravement préoccupé par quiconque cherche à se rendre à l’étranger pour y devenir un combattant terroriste,

Constatant avec inquiétude que les combattants terroristes étrangers contribuent à intensifier les conflits, à les prolonger et à en compliquer singulièrement le règlement, et qu’ils peuvent aussi être une menace considérable pour les États dont ils viennent, ceux par lesquels ils transitent et ceux où ils se rendent, ainsi que les États qui jouxtent les zones de conflit armé où ils combattent et qui doivent faire face à de sérieux problèmes de sécurité, notant que la menace que représentent les combattants terroristes étrangers peut atteindre toutes les régions et tous les États Membres, même ceux qui sont éloignés des zones de conflit, et se disant profondément préoccupé de voir que les combattants terroristes étrangers mettent leur idéologie extrémiste au service de l’apologie du terrorisme,

Constatant avec préoccupation que des terroristes et des entités terroristes ont construit, entre les États d’origine, de transit et de destination, des réseaux internationaux leur permettant de faire circuler des combattants de toutes nationalités et les ressources dont ils ont besoin,

Particulièrement inquiet de constater que des combattants terroristes étrangers sont sélectionnés et recrutés par des entités telles que l’État islamique d’Iraq et du Levant, le Front el-Nosra et d’autres cellules, filiales, émanations ou groupes dissidents d’Al-Qaida figurant sur la Liste établie par le Comité du Conseil de sécurité créé par les résolutions 1267 (1999) et 1989 (2011), considérant que la menace que représentent les combattants terroristes étrangers englobe, entre autres, les personnes qui appuient les actes ou activités d’Al-Qaida et de ses cellules, filiales, émanations ou groupes dissidents, notamment en recrutant pour leur compte ou en soutenant de toute autre manière les actes et activités de ces entités, et soulignant qu’il est urgent de s’attaquer à cette menace précise,

Conscient que, pour faire pièce à la menace que représentent les combattants terroristes étrangers, il faut s’attaquer à l’ensemble des causes du phénomène, ce qui exige notamment d’empêcher la radicalisation pouvant conduire au terrorisme, de juguler le recrutement, d’interdire aux combattants terroristes étrangers de voyager, de bloquer l’aide financière qu’ils reçoivent, de lutter contre l’extrémisme violent qui peut déboucher sur le terrorisme, de combattre l’incitation à la commission d’actes terroristes motivés par l’extrémisme ou l’intolérance, de promouvoir la tolérance politique et religieuse, le développement économique et la cohésion et l’intégration sociales, de faire cesser et de régler les conflits armés, et de faciliter la réintégration et la réinsertion,

Considérant que la force militaire, les mesures visant à faire appliquer la loi et les opérations des services de renseignement ne suffiront pas à elles seules à vaincre le terrorisme, et soulignant qu’il est nécessaire d’éliminer les conditions propices à la propagation du terrorisme, comme le veut le premier volet de la Stratégie antiterroriste mondiale de l’Organisation des Nations Unies (A/RES/60/288),

S’inquiétant que les terroristes et leurs partisans utilisent de plus en plus les nouveaux moyens de communication, dont Internet, à des fins de ralliement par la radicalisation, de recrutement, d’incitation à la commission d’actes terroristes et de financement et d’organisation des voyages et des activités des combattants arrivés à destination, et soulignant que les États Membres doivent agir dans un esprit de coopération pour empêcher les terroristes de tirer parti de la technologie, des moyens de communication et d’autres ressources à des fins d’incitation à la perpétration d’actes de terrorisme, tout en respectant les droits de l’homme et les libertés fondamentales, ainsi que les autres obligations édictées par le droit international,

Se félicitant des activités entreprises dans le domaine du renforcement des capacités par les entités des Nations Unies, en particulier celles qui font partie de l’Équipe spéciale de lutte contre le terrorisme, dont l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime et le Centre des Nations Unies pour la lutte contre le terrorisme, ainsi que des initiatives de la Direction exécutive du Comité contre le terrorisme dans le but d’offrir une assistance technique, notamment en facilitant les échanges entre prestataires et bénéficiaires de l’aide au renforcement des capacités, en coordination avec les autres organisations internationales, régionales et sous-régionales compétentes, afin de fournir une assistance technique aux États Membres qui en font la demande dans le cadre de la mise en œuvre de la Stratégie antiterroriste mondiale,

Prenant note des initiatives et activités menées récemment aux niveaux international, régional et sous-régional pour prévenir le terrorisme international et en venir à bout, et prenant acte des travaux du Forum mondial de lutte contre le terrorisme, qui a notamment adopté récemment une série complète de bonnes pratiques destinées à lutter contre le phénomène des combattants terroristes étrangers et publié plusieurs autres guides et exemples de bonnes pratiques, en particulier dans les domaines de la lutte contre l’extrémisme violent, de la justice pénale, des prisons, des enlèvements contre rançon, de l’aide aux victimes du terrorisme et de la police de proximité afin d’aider les États intéressés à appliquer sur le terrain les orientations générales et le cadre juridique établis par l’Organisation des Nations Unies pour lutter contre le terrorisme, et de compléter le travail des entités spécialisées de l’Organisation,

Saluant l’action menée par INTERPOL pour écarter la menace que représentent les combattants terroristes étrangers, notamment la facilitation d’échanges d’informations utiles aux services chargés de l’application de la loi du monde entier grâce à son réseau de communication sécurisée, ses bases de données, son système de notices, ses procédures de recensement des documents de voyage et d’identité volés et des faux, ses instances chargées de la lutte contre le terrorisme et son programme relatif aux combattants terroristes étrangers,

Ayant à l’esprit et soulignant la situation des personnes ayant plusieurs nationalités qui se rendent dans des États dont elles ont la nationalité dans le dessein de commettre, d’organiser ou de préparer des actes de terrorisme, ou afin d’y participer ou de dispenser ou recevoir un entraînement au terrorisme, et exhortant les États à prendre les mesures qui s’imposent dans le respect des obligations qui leur sont faites par leur droit interne et le droit international, y compris le droit international des droits de l’homme,

Demandant aux États de veiller, conformément au droit international et notamment au droit international des droits de l’homme et au droit international des réfugiés, à ce que le statut de réfugié ne soit pas détourné à leur profit par les auteurs, organisateurs ou complices d’actes terroristes, y compris les combattants terroristes étrangers,

Demandant à nouveau à tous les États de devenir parties dès que possible aux conventions internationales de lutte contre le terrorisme et à leurs protocoles, qu’ils soient ou non parties à des conventions régionales sur la matière, et de s’acquitter intégralement des obligations découlant des instruments auxquels ils sont parties,

Notant que le terrorisme menace constamment la paix et la sécurité internationales et affirmant qu’il faut combattre par tous les moyens, conformément à la Charte des Nations Unies, les menaces que font peser sur la paix et la sécurité internationales les actes de terrorisme, notamment ceux perpétrés par des combattants étrangers,

Agissant en vertu du Chapitre VII de la Charte des Nations Unies,

    1. Condamne l’extrémisme violent, qui peut conduire au terrorisme, la violence confessionnelle et la perpétration d’actes de terrorisme par des combattants terroristes étrangers, et exige que tous les combattants terroristes étrangers désarment, qu’ils mettent fin à toutes leurs activités terroristes et qu’ils cessent de participer à des conflits armés;
    2. Réaffirme que tous les États doivent empêcher la circulation de terroristes et de groupes terroristes en effectuant des contrôles efficaces aux frontières, en surveillant de près la délivrance de documents d’identité et de voyage, et en prenant des mesures visant à empêcher la falsification de documents d’identité et de voyage, la fabrication de faux et l’utilisation frauduleuse de tels documents, souligne à cet égard qu’il importe qu’ils s’attaquent, conformément à leurs obligations internationales pertinentes, à la menace que représentent les combattants terroristes étrangers, et encourage les États Membres à mettre en place des procédures de contrôle des voyageurs et d’évaluation des risques reposant sur des observations factuelles telles que la collecte et l’analyse de données relatives aux voyages, sans toutefois procéder à un profilage sur base de stéréotypesfondés sur des motifs de discrimination interdits par le droit international;
    3. Prie instamment les États Membres d’intensifier et d’accélérer, conformément au droit interne et international, les échanges d’informations opérationnelles au sujet des activités ou des mouvements de terroristes et de réseaux terroristes, y compris de combattants terroristes étrangers, notamment avec les États de résidence ou de nationalité des individus concernés, dans le cadre de mécanismes multilatéraux et bilatéraux, en particulier l’Organisation des Nations Unies;
    4. Demande aux États Membres de coopérer, conformément à leurs obligations, au regard du droit international, à l’action menée pour écarter la menace que représentent les combattants terroristes étrangers, notamment en prévenant la radicalisation pouvant conduire au terrorisme et le recrutement de combattants terroristes étrangers, y compris des enfants, en empêchant lesdits combattants de franchir leurs frontières, en faisant cesser et en bloquant l’aide financière qui leur est destinée et, s’agissant des combattants terroristes étrangers qui retournent dans leur pays de départ, en élaborant et appliquant des stratégies de poursuites, de réinsertion et de réintégration;
    5. Décide que les États Membres doivent, dans le respect du droit international des droits de l’homme, du droit international des réfugiés et du droit international humanitaire, prévenir et éliminer les activités de recrutement, d’organisation, de transport ou d’équipement bénéficiant à des personnes qui se rendent dans un État autre que leur État de résidence ou de nationalité dans le dessein de commettre, d’organiser ou de préparer des actes de terrorisme, ou afin d’y participer ou de dispenser ou recevoir un entraînement au terrorisme, ainsi que le financement des voyages et activités de ces personnes;
    6. Rappelle que, dans sa résolution 1373 (2001), il a décidé que tous les États Membres devaient veiller à ce que toute personne qui participe au financement, à l’organisation, à la préparation ou à la perpétration d’actes de terrorisme ou qui y apporte un appui soit traduite en justice, et décide que tous les États doivent veiller à ce que la qualification des infractions pénales dans leur législation et leur réglementation internes permette, proportionnellement à la gravité de l’infraction, d’engager des poursuites et de réprimer :
      1. Leurs nationaux qui se rendent ou tentent de se rendre dans un État autre que leur État de résidence ou de nationalité, et d’autres personnes qui quittent ou tentent de quitter leur territoire pour se rendre dans un État autre que leur État de résidence ou de nationalité, dans le dessein de commettre, d’organiser ou de préparer des actes de terrorisme, ou afin d’y participer ou de dispenser ou recevoir un entraînement au terrorisme;
      2. La fourniture ou la collecte délibérées, par quelque moyen que ce soit, directement ou indirectement, par leurs nationaux ou sur leur territoire, de fonds que l’on prévoit d’utiliser ou dont on sait qu’ils seront utilisés pour financer les voyages de personnes qui se rendent dans un État autre que leur État de résidence ou de nationalité, dans le dessein de commettre, d’organiser ou de préparer des actes de terrorisme, ou afin d’y participer ou de dispenser ou recevoir un entraînement au terrorisme;
      3. L’organisation délibérée, par leur nationaux ou sur leur territoire, des voyages de personnes qui se rendent dans un État autre que leur État de résidence ou de nationalité, dans le dessein de commettre, d’organiser ou de préparer des actes de terrorisme, ou afin d’y participer ou de dispenser ou recevoir un entraînement au terrorisme, ou la participation à d’autres activités qui facilitent ces actes, y compris le recrutement;
    7. Se dit fermement résolu à envisager d’inscrire sur la Liste, en application de la résolution 2161 (2014), les personnes, groupes, entreprises et entités associés à Al-Qaida qui financent, arment, organisent et recrutent pour son compte ou qui soutiennent, de toute autre manière, ses actes ou activités, y compris à l’aide des nouvelles technologies de l’information et des communications, comme Internet, les médias sociaux ou tout autre moyen;
    8. Décide que, sans préjudice de l’entrée ou du transit nécessaires à la conduite d’une procédure judiciaire, y compris à la conduite d’une telle procédure liée à l’arrestation ou à la détention de tout combattant terroriste étranger, les États Membres interdiront l’entrée sur leur territoire ou le transit par leur territoire de toute personne pour laquelle l’État est en possession d’informations fiables lui donnant des motifs raisonnables de penser que celle-ci cherche à entrer sur le territoire ou à transiter par lui afin de participer aux actes décrits au paragraphe 6, y compris tout acte ou activité indiquant qu’une personne, groupe, entreprise ou entité est associé à Al-Qaida, comme indiqué au paragraphe 2 de la résolution 2161 (2014), étant entendu qu’aucune disposition du présent paragraphe n’oblige un État à refuser à ses propres ressortissants ou résidents permanents l’entrée ou le séjour sur son territoire;
    9. Invite les États Membres à exiger des compagnies aériennes opérant sur leur territoire qu’elles communiquent à l’avance aux autorités nationales compétentes des informations sur les passagers afin de détecter le départ de leur territoire, ou la tentative d’entrée sur leur territoire ou de transit par leur territoire, à bord d’appareils civils, de personnes désignées par le Comité faisant suite aux résolutions 1267 (1999) et 1989 (2011) (« le Comité »), et les invite également à signaler au Comité tout départ de leur territoire, ou toute tentative d’entrée sur leur territoire ou de transit par leur territoire, de telles personnes et à communiquer ces informations à l’État de résidence ou de nationalité de la personne, selon qu’il conviendra et conformément au droit interne et aux obligations internationales;
    10. Souligne qu’il convient d’urgence d’appliquer intégralement et immédiatement la présente résolution aux combattants terroristes étrangers, insiste sur le fait qu’il faut en particulier l’appliquer d’urgence aux combattants terroristes étrangers associés à l’EIIL, au Front el-Nosra et à toute cellule, filiale ou émanation d’Al-Qaida ou groupe dissident de celui-ci désignés par le Comité, et se dit prêt à envisager de désigner, en application de la résolution 2161 (2014), des personnes associées à Al-Qaida qui commettent les actes énoncés au paragraphe 6 ci-dessus;

Coopération internationale

    1. Invite les États Membres à améliorer la coopération internationale, régionale et sous-régionale, dans le cadre d’accords bilatéraux selon qu’il convient, en vue d’empêcher que des combattants terroristes étrangers quittent leur territoire ou s’y rendent, y compris en renforçant l’échange d’informations permettant de repérer les combattants terroristes étrangers, en mettant en commun et en adoptant des pratiques optimales et en comprenant mieux la façon dont s’articulent les voyages des combattants terroristes étrangers, et les engage à agir dans un esprit de coopération, dans le respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales et conformément aux autres obligations qui leur incombent en droit international, lorsqu’ils prennent des mesures visant à empêcher les terroristes de tirer parti de la technologie, des moyens de communication et des ressources pour inciter au soutien à des actes de terrorisme;
    2. Rappelle que, dans sa résolution 1373 (2001), il a décidé que tous les États devaient se prêter mutuellement la plus grande assistance à l’occasion d’enquêtes criminelles ou de poursuites pénales relatives au financement d’actes de terrorisme ou à l’appui à de tels actes, y compris l’assistance en vue de l’obtention des éléments de preuve qui seraient en leur possession et qui seraient nécessaires à la procédure, et souligne qu’il importe de respecter cette obligation à l’occasion des enquêtes ou poursuites se rapportant à des combattants terroristes étrangers;
    3. Encourage INTERPOL à redoubler d’efforts s’agissant de la menace que représentent les combattants terroristes étrangers et à recommander ou à mettre en place d’autres ressources, telles que l’extension de l’usage des notices spéciales INTERPOL aux combattants terroristes étrangers, afin d’appuyer et de promouvoir les mesures nationales, régionales et internationales visant à contrôler et empêcher le transit de combattants terroristes étrangers;
    4. Invite les États à aider à renforcer la capacité des États d’écarter la menace que représentent les combattants terroristes étrangers, y compris d’empêcher et d’interdire que des combattants terroristes étrangers franchissent les frontières terrestres ou maritimes, en particulier à aider les États voisins de zones de conflit armé où des combattants terroristes étrangers se trouvent, et accueille avec satisfaction et encourage l’assistance bilatérale qu’apportent les États Membres au renforcement de ces capacités nationales;

Lutte contre l’extrémisme violent afin d’empêcher le terrorisme

    1. Souligne que la lutte contre l’extrémisme violent, lequel peut conduire au terrorisme, y compris la lutte contre la radicalisation et la mobilisation de personnes et leur recrutement dans des groupes terroristes et la lutte contre le fait de devenir un combattant terroriste étranger, est essentielle pour contrer la menace pour la paix et la sécurité internationales que représentent les combattants terroristes étrangers, et demande aux États Membres de redoubler d’efforts pour lutter contre cette forme d’extrémisme violent;
    2. Encourage les États Membres à faire participer les populations locales et les organisations non gouvernementales compétentes à l’élaboration de stratégies de lutte contre le discours extrémiste violent qui peut inciter à la commission d’actes de terrorisme, à faire changer les conditions propices à la propagation de l’extrémisme violent, qui peut conduire au terrorisme, y compris en donnant voix au chapitre aux jeunes, aux familles, aux femmes, aux chefs religieux et culturels et aux responsables de l’éducation, et tous les autres groupes de la société civile concernés, et à adopter des stratégies personnalisées visant à lutter contre l’embrigadement dans cette forme d’extrémisme violent et à promouvoir l’inclusion et la cohésion sociales;
    3. Rappelle la décision qu’il a prise au paragraphe 14 de sa résolution 2161 (2014) concernant les engins explosifs improvisés et les personnes, groupes, entreprises et entités associés à Al-Qaida et exhorte les États Membres, dans ce contexte, à agir dans un esprit de coopération, dans le respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales et conformément aux autres obligations qui leur incombent en droit international, lorsqu’ils prennent des mesures visant à empêcher les terroristes de tirer parti de la technologie, des moyens de communication et des ressources, y compris les moyens audio et vidéo, pour inciter au soutien à des actes de terrorisme;
    4. Invite les États Membres à coopérer et à s’entraider systématiquement dans la lutte contre l’extrémisme violent, lequel peut conduire au terrorisme, notamment dans les domaines du renforcement des capacités, de la coordination des plans et des efforts et de l’échange d’enseignements tirés de l’expérience;
    5. Souligne à ce sujet l’importance de l’action menée par les États Membres pour inciter les personnes et populations locales touchées à mettre au point des moyens non violents de prévention et de règlement des conflits afin de réduire le risque de radicalisation pouvant conduire au terrorisme, et celle des efforts visant à promouvoir des moyens pacifiques de s’opposer à la rhétorique violente à laquelle adhèrent les combattants terroristes étrangers, et insiste sur le rôle que l’éducation peut jouer dans la lutte contre la propagande terroriste;

Participation des Nations Unies à la lutte contre la menace que représentent les combattants terroristes étrangers

  1. Note que les combattants terroristes étrangers et ceux qui financent ou facilitent leurs voyages et leurs activités pourraient être inscrits sur la Liste relative aux sanctions contre Al-Qaida que tient à jour le Comité faisant suite aux résolutions 1267 (1999) et 1989 (2011) pour le fait de concourir à financer, organiser, faciliter, préparer ou exécuter des actes ou activités du réseau Al-Qaida, en association avec celui-ci, sous son nom ou pour son compte, ou le fait de les soutenir, le fait de fournir, vendre ou transférer des armements et matériels connexes à Al-Qaida et le fait de recruter pour le compte du réseau Al-Qaida ou de soutenir, de toute autre manière, des actes ou activités du réseau Al-Qaida ou de toute cellule, filiale ou émanation ou tout groupe dissident de celui-ci, et invite les États à proposer que soient inscrits sur la Liste ces combattants terroristes et ceux qui facilitent ou financent leurs voyages et activités ultérieure
  2. Charge le Comité faisant suite aux résolutions 1267 (1999) et 1989 (2011) et l’Équipe d’appui analytique et de surveillance des sanctions, agissant en étroite collaboration avec tous les organismes des Nations Unies chargés de la lutte contre le terrorisme, en particulier la Direction exécutive du Comité contre le terrorisme, de s’intéresser tout particulièrement à la menace que représentent les combattants terroristes étrangers qui sont recrutés par l’EIIL, le Front el-Nosra et tous les groupes, entreprises et entités associés à Al-Qaida ou qui s’y joignent;
  3. Encourage l’Équipe d’appui analytique et de surveillance des sanctions à coordonner l’action qu’elle mène pour suivre et écarter, avec d’autres organismes des Nations Unies chargés de la lutte contre le terrorisme, en particulier l’Équipe spéciale de lutte contre le terrorisme, la menace que représentent les combattants terroristes étrangers;
  4. Prie l’Équipe d’appui analytique et de surveillance des sanctions, agissant en coopération étroite avec d’autres organismes des Nations Unies chargés de la lutte contre le terrorisme, de faire rapport dans les 180 jours au Comité faisant suite aux résolutions 1267 (1999) et 1989 (2011), et de lui présenter oralement dans les 60 jours, un exposé préliminaire sur la menace que représentent les combattants terroristes étrangers qui sont recrutés par l’EIIL, le Front el-Nosra et tous les groupes, entreprises et entités associés à Al-Qaida, comprenant:
    1. Une évaluation globale de la menace que représentent ces combattants terroristes étrangers, y compris ceux qui les aident, les régions les plus touchées et les tendances de la radicalisation pouvant conduire au terrorisme, la facilitation, le recrutement, la composition démographique et le financement;
    2. Des recommandations quant aux mesures qui peuvent être prises pour mieux écarter la menace que représentent les combattants terroristes étrangers;
  5. Prie le Comité contre le terrorisme, dans les limites de son mandat et avec le concours de sa direction exécutive, de détecter, dans la capacité qu’ont les États Membres d’appliquer ses résolutions 1373 (2001) et 1624 (2005), les principales insuffisances qui pourraient les empêcher d’endiguer le flot de combattants terroristes étrangers et de recenser les bonnes pratiques mises en œuvre pour appliquer les résolutions 1373 (2001) et 1624 (2005) qui permettraient de le faire, et de faciliter l’assistance technique, précisément en favorisant la collaboration entre ceux qui fournissent une aide au renforcement des capacités et ceux qui la reçoivent, surtout ceux des régions les plus touchées, y compris en mettant au point, lorsqu’ils en font la demande, des stratégies globales de lutte contre le terrorisme prévoyant de lutter contre la radicalisation violente et d’endiguer le flot de combattants terroristes étrangers, en rappelant le rôle des autres acteurs concernés comme, par exemple, le Forum mondial de lutte contre le terrorisme;
  6. Souligne que la menace grandissante que représentent les combattants terroristes étrangers fait partie des problèmes, tendances et faits nouveaux en rapport avec les résolutions 1373 (2001) et 1624 (2005) qu’il a demandé à la Direction exécutive du Comité contre le terrorisme, au paragraphe 5 de la résolution 2129 (2013), de recenser, et qu’elle mérite donc une attention soutenue du Comité, conformément à son mandat;
  7. Prie le Comité faisant suite aux résolutions 1267 (1999) et 1989 (2011) et le Comité contre le terrorisme de lui faire rapport sur l’action que chacun entreprendra en application de la présente résolution;
  8. Décide de rester saisi de la question.

Source : ONU

Les réactions à ceci dans le prochain billet.

Source: http://www.les-crises.fr/resolution-2178-de-l-onu/


Miscellanées du mercredi (Delamarche, Sapir, Béchade)

Wednesday 8 October 2014 at 00:35

I. Olivier Delamarche

Un grand classique : La minute d’Olivier Delamarche : Mario Draghi acculé et désarmé – 06/10

Olivier Delamarche VS Pascale Auclair: Cac 40: vers un retour en récession de la zone euro ? – 06/10 1/2

Olivier Delamarche VS Pascale Auclair: États-Unis: une hausse du taux directeur de la FED serait-elle envisageable ? – 06/10 2/2

II. Philippe Béchade

La minute de Philippe Béchade : La BCE veut-elle copier l’échec japonnais ? – 01/10

Le face à face: Mesures de la BCE: Quelle efficacité pour les entreprises ? – 01/10 1/2


Philippe Béchade VS Serge Négrier: Bourse: Comment préparer son portefeuille pour bien démarrer l’année 2015 ? – 01/10 2/2

III. Jacques Sapir

Jacques Sapir: Manifestations à Hong Kong: quels impacts sur l’économie de la Chine ? – 30/09

 


 

 

 

 

Images sous Copyright des auteurs. N’hésitez pas à consulter régulièrement leurs sites, comme les excellents Patrick Chappatte, Ali Dilem, Tartrais, Martin Vidberg, Grémi, ou les sites Soyons sérieux et Urtikan.

Source: http://www.les-crises.fr/miscellanees-08-10-2014/


[Organisation Entraide] Appel à traducteurs

Tuesday 7 October 2014 at 05:30

PETIT RAPPEL – UNIQUEMENT POUR CEUX NE S’ÉTANT PAS DÉJÀ INSCRITS 

bonjour

comme vous le voyez, en ces temps de crise, il est important de disposer d’informations et de visions éclairantes en provenance du monde entier.

Vous êtes nombreux depuis plusieurs semaines à vous mobiliser pour les appels à traduction, ce dont je vous remercie (on a encore quelques papiers traduits en stock à publier).

Aujourd’hui, je vous propose ceci : si vous maitrisez une autre langue, et que vous pouvez donner occasionnellement un peu de temps, je vais créer des listes de diffusion pour annoncer les traductions collaboratives à faire sur Framapad. Ainsi, vous aurez facilement l’information.

Bien entendu, rien ne vous obligera à participer, vu qu’il s’agit de travail collaboratif : vous allez sur Framapad seulement si vous en avez le temps – aucune obligation :)

Le principe de la liste est simple :

  1. moi seul peut écrire
  2. vous recevrez donc seulement 1 (au pire 2 mails) par semaine et c’est tout – pas de pollution de boite mail !
  3. vous vous désabonnez en un clic…
  4. les mails restent confidentiels (je ne les revends pas aux marchands d’encyclopédies…) et la démarche anonyme

Merci donc aux volontaires de s’inscrire sur ce formulaire ci-dessous – l’anglais est évidemment le plus recherché…

D’ailleurs, pour que les anglophones ne perdent pas la main, voici un intéressant débat à traduire :

1ère partie

2e partie

On compte sur vous !

Olivier Berruyer

Source: http://www.les-crises.fr/appel-a-traducteurs/


[Média] BFM Business, Les Experts – 29 septembre

Tuesday 7 October 2014 at 01:10

Nicolas Doze m’a invité à son émission sur BFM Business.

Avec le grand Jacques Sapir et Henri Pigeat, ancien PDG de l’AFP.

Voici la vidéo :

Partie 1 :

 

Partie 2 :

Bonus : un petit rappel historique (regardez au moins le début, cela améliorera en plus la visibilité de cette vidéo et lui faire un peu de pub – c’est probablement la seule fois où on a présenté des images chocs sur l’Ukraine dans un grand média)

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Quelques extraits de l’émission (comme BFM passe du temps à les découper, au moins qu’on les diffuse…):

Déficit de la sécurité sociale :

Les djihadistes sont fabriqués par les politiques occidentales :

L’euro :


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N’hésitez pas à réagir en direct par mail sur cette émission via ce lien – Nicolas Doze consulte bien les mails en direct, et est très demandeur ;) :

http://www.bfmtv.com/emission/les-experts/

(cliquez sur Lui écrire à droite)

Utilisez aussi Twitter : https://twitter.com/NicolasDOZE

Source: http://www.les-crises.fr/bfm-29-09-2014/