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Du Jospin “allégé”, par Anna Politkovskaya [2001]

Thursday 5 March 2015 at 01:11

Tiens, dans la série hommage aux victimes d’assassinats barbares, je sors cette traduction que j’avais sous le coude depuis l’été dernier, rédigé par la journaliste Anna Politkovskaya pour faire connaitre la France aux Russes…

Elle a été assassinée en 2006, meurtre probablement commandité par des officiels tchétchènes.

Lire l’article sur Anna Politkovskaya dans Wikipedia en français et en anglais

Articles publié dans le journal russe ”Novaya Gazeta” le 15 avril 2001

Anna Politkovskaya, correspondant spécial de ”Novaya Gazeta”, a passé une journée en compagnie du Premier Ministre français, Lionel Jospin. La démagogie politique française s’est avérée être pire que chez nous.

D’abord, quelques mots d’explication à l’intention de nos lecteurs: pourquoi “Novaya Gazeta” a-t-elle envoyé un journaliste en France, alors qu’il y a plus que de quoi faire chez nous?

       L’idée était simple: nous ignorons toujours comment le président Poutine imagine la fin de la guerre en Tchétchénie, aussi avons-nous décidé de le savoir en passant par des intermédiaires. Autrement dit, en posant les questions qui préoccupent nombre d’entre-nous aux leaders européens avec lesquels, du fait de sa fonction, Poutine entretient d’étroites relations de travail. En outre, il y avait une chose qui militait en faveur de la France: les intellectuels et hommes politiques de là-bas, y compris le Premier Ministre, Lionel Jospin, occupent traditionnellement une position plus radicale sur la question tchétchène que les élites des autres pays, affichent des positions clairement antimilitaristes et ont aidé beaucoup Tchétchènes à s’établir en France.

       Une fois tous les arrangements convenus avec le service de presse de Mr. Jospin, celui-ci communiqua à “Novaya Gazeta” la date, à laquelle le premier ministre français, pendant un déplacement à Lorient, une petite ville provinciale sur la côte atlantique, répondrait aux questions qui lui avaient été adressées d’avance. Pas gratuitement, cela dit, mais en contrepartie de la publication d’un reportage sur ses rencontres préélectorales à Lorient. Nous avons répondu: “Pourquoi pas?”

       Tous les déplacements préélectoraux se ressemblent comme des écrous fabriqués à la chaîne. Chez nous comme chez eux. Le voilà, le candidat: regard errant au-dessus des têtes populaires. Fatigué, mais plein de la gravité propre à l’homme d’Etat. Il fait semblant de comprendre tout ce qu’on lui dit. Et voilà le peuple qui, à l’occasion de la visite des chefs venus de la capitale, a revêtu des habits de travail neufs et des casques propres. Plus, la presse “flashante et mitraillante” et la mairie au grand complet.

       Sur le plan de la méthode, c’est exactement ainsi que les choses se sont déroulées dans le port de Lorient, où Mr. Jospin commença sa visite. On lui montra une nouvelle barcasse de pêche dans un doc à sec, il hocha de la tête en silence au rythme des explications, puis il serra la main au “jeune ingénieur” posté au premier rang du “peuple”, prit la pose pour une photo souvenir avec le maire, et…

       Ce fut notre tour. Dans notre dos, le service de presse nous rappela: “Tenez-vous en strictement aux questions…”.

       - Monsieur le Premier Ministre, que pensez-vous de “l’opération anti-terroriste” en Russie, de la guerre en Tchétchénie? Des atteintes massives aux droits de l’homme? Avez-vous parlé avec Poutine de la fin de cette guerre? Des délais?

       Le Premier Ministre français est visiblement frappé de stupeur. Une pause emplie de perplexité et d’incompréhension s’installe. Derrière ses lunettes, son regard indifférent se fait peu à peu mauvais et acéré. Que se passe-t-il?

       Horreur sur le visage de Jospin. Celui de son attaché de presse se couvre de tâches.

       Journalistes du pool du premier ministre, ingénieurs portuaires et ouvriers, chacun y va de son explication. La peur de Poutine n’y est pour rien. Il s’avère que l’une des traditions des hommes politiques contemporains en France est de ne pas être concrets. De s’exprimer de façon à ce que leurs pensées soient délayées et floues, pour ne pas avoir à en répondre plus tard. Des hommes politiques “allégés”, avec derrière eux une politique européenne ni lourde, ni contraignante, à usage général (non spécifique).

       C’est particulièrement inhérent aux socialistes, dont le parti est, aujourd’hui, dirigé par Jospin. Et s’agissant justement des socialistes français, ceux-ci sont carrément un cas spécial.

C’est que ”la gauche modérée”, les socialistes français, comptent beaucoup de personnes à ”orientation non traditionnelle”. Mais ne pensez pas que pour les socialistes, ce soit là une ”moins-value” politique. En aucun cas. En France, c’est une ”plus-value”, donnant de bonnes chances pour la victoire, y compris au Jospin ”allégé”.

Je vais illustrer cela par un exemple politique éloquent de la série ”dis moi qui sont tes amis…”. L’un des personnages de premier plan du camp de la ”gauche”, par ailleurs camarade d’idées du camarade Jospin, est Bertrand Delanoé, l’actuel maire de Paris. Il est connu pour être un gay déclaré grâce à quoi il a remporté les élections (résultat: tout un quartier résidentiel pour gays a vu le jour à Paris). Pendant les élections, Delanoé a fait de belles promesses, mais à présent sa politique est assez agressive et radicale, conforme à ses propres représentations protestataires de la vie. Par exemple, Delanoé se sentant l’âme écologiste, toute la circulation à Paris est en train d’être réorganisée de façon à pénaliser au maximum les automobilistes, alors ils ”se mettront au vélo” (citation de Delanoé).

Ne pensez pas qu’il s’agisse d’une plaisanterie. Parler sans rien dire de concret, puis réformer et réguler tout ce qui vous tombe sous la main, c’est la substance de la ”gauche” française actuelle.

C’est pourquoi, me prévenait-on, il ne faut pas trop croire à tous ces ”non-non… Seigneur, tout sauf cela”. Dans le jargon politique français actuel, cela signifie: aujourd’hui, Jospin est pour le radicalisme pur et dur de Poutine en Tchétchénie. Sauf qu’il ne veut pas le dire, parce que ce n’est pas conforme aux usages d’ici…

L’alma mater politique de Jospin est ”l’extrême trotskisme”. Il a passé près de vingt ans de sa vie d’homme mûr (de 30 à 50 ans) dans une secte politique trotskiste, clandestine et illégale, dont la principale idée est la révolution permanente: niveler tout le monde, tout confisquer aux riches et le répartir entre les pauvres, au compte-goutte. Aujourd’hui, pendant la campagne préélectorale, Jospin tente par tous les moyens de se démarquer de ce sectarisme et quand on le questionne sur son passé trotskiste, il… dit des contre vérités, comme, par exemple, qu’il n’a jamais fait partie de la secte, que c’est son frère qui figure sur le liste, qu’ils portent le même nom, c’est tout…

Une ruse ? Ou, peut-être, n’était-ce vraiment pas lui? Nous parlons avec André Glucksman, l’un des plus grands philosophes français actuels. Pendant des années, il a été l’un des plus brillants représentants de la gauche française et on ne peut trouver aujourd’hui un meilleur connaisseur de ce bord de la vie politique en France. Voici sa réponse :

Il est temps de revenir à Lorient. Dans le port que le premier ministre français, Jospin, est en train de quitter en se dirigeant vers sa limousine salvatrice pour se retrouver bientôt dans le centre-ville, au Palais des Nations, où le candidat doit faire part de ses fameuses ”réflexions sur la mer”.

Le chemin de Jospin jusqu’à la tribune est entravé par une foule de ses anciens compagnons d’idées, communistes et représentants du syndicat communiste, le plus puissant en France (СGT). Drapeaux rouges; uniformes, discours par haut-parleurs, slogans : ”Ne touchez pas à Alcatel”. De nouveau Jospin a l’air mauvais et irrité. Sortant de la limousine, il jette un regard pourfendeur sur cette foule de ”gauche” et, sans mot dire, fonce à l’intérieur du Palais des Nations, dont les fenêtres…. ne sont pas insonorisées. On entend dans la salle ce qui se passe dans la rue: rugissement de la foule, cris, chants communistes. Jospin fait comme si de rien n’était. Arrive l’heure des ”réflexions sur la mer”. Les voici:
«…La mer unit et rassemble. Elle porte en elle les valeurs de la solidarité…»
«…La mer s’inscrit profondément dans la liberté que les socialistes portent au monde au nom de l’épanouissement de l’homme…»
«…La mer est sans frontières, elle est ouverte à tous les vents du libéralisme le plus dur, à commencer par les dépotoirs sur les côtes et en terminant par les marins livrés à eux-mêmes…»
«…Conduire une politique de la mer, cela signifie rejeter les dérives libérales …»
«…Nous voulons éviter les écueils sous-marins d’une libéralisation excessive».

Et enfin: «Sauvons la mer des flux et des reflux du libéralisme ».

Cette phrase, Jospin la prononce comme sa ”réflexion” de choc ”sur la mer”. La substance et le noyau de sa politique. S’il existait un livre des records Guiness sur les spécialistes en matière de démagogie politique, cette dernière phrase arriverait en tête.

Un éclaircissement s’impose: de quoi donc parle Jospin, si l’on traduit le français politique dans l’autre français, plus simple? Qu’entend-il par ”sauver du libéralisme dur”, ”rejeter les dérives libérales”? Il s’agit d’une pierre – cette fois encore originale et très française – lancée dans le jardin de Jacques Chirac, le président-libéral, le principal compétiteur de Jospin aux élections. En le critiquant de cette façon métaphorique, Jospin n’a pas une seule fois cité son nom directement, cependant, il s’avère que selon les règles locales, il s’agit d’une critique « gonflée » ! Et nous qui voulions parler de la Tchétchénie…

Le final fut simple, joué sur les notes de tout final préélectoral. Les derniers ”flux et reflux” de la tribune se muèrent en ovation. « Jos-pin – pré-si-dent! Jos-pin – pré-si-dent ! » — scandaient les premiers rangs sur le rythme de ”Spar-tak! cham-pion!” Une minute plus tard, afin d’éviter tout échange désagréable avec le ”peuple”, on fit sortir l’orateur par la porte de derrière.

Sur le chemin de retour à Paris, très tard le soir, dans l’avion de Jospin, mis à sa disposition par la compagnie d’aviation privée ”DarTa”, il régnait une atmosphère très remontée, comme il peut arriver après une journée de travail réussie. On servit du vin d’assez bonne qualité et l’équipe des communicants jospiniens entonna joyeusement ses chansons préférées. D’abord, plusieurs fois une chanson sur ”le commandante Che Guevara”. Puis, le chant des partisans italiens. Enfin, ”Motivé”, une chansonnette des communistes français. […] Le secrétaire de presse de Jospin, un jeune homme aux manières de jeune fille, donnait personnellement le ”la” avec entrain. ¨Pendant toute l’heure de vol jusqu’au Bourget, l’aéroport de l’aviation privée en banlieue parisienne, il ramenait l’équipe sur son orbite: ”Che Guevara”, ”Bela Chao”, ”Motivé”, ”Che Guevara”, ”Bela Chao”….

Source : Anna Politkovskaya, pour Novaya Gazeta

Notes : “Novaya Gazeta” est le journal anti-poutinien par excellence des “intellectuels” russes qui se respectent.
L’accompagnatrice et interprète de Politkovskaya était Galia Ackerman (dans la lignée BHL-Mendras…)

 

 

Source: http://www.les-crises.fr/du-jospin-allege-par-anna-politkovskaya-2001/


Cash Investigation : “Quand les actionnaires s’en prennent à nos emplois”

Thursday 5 March 2015 at 01:00

EXCELLENT, un vrai moment de journaliste en prime time, c’est assez rare pour le saluer…

Mais n’ayez crainte, c’est bien parce que c’est très rare que ça peut exister – généralement pas pour très longtemps.

Vous pouvez visionner le reportage complet ICI

C’est la crise pour tout le monde, sauf pour les actionnaires ! Les 56 milliards d’euros de dividendes distribués en 2104 par les entreprises du CAC 40 font de la France l’un des pays les plus généreux en la matière. C’est une partie non négligeable des plus de mille milliards de dollars de rémunérations des actionnaires dans le monde… Pour réaliser de telles performances, les grandes entreprises françaises ont notamment recourt à des stratégies et des méthodes difficilement avouables.

Certains des fleurons économiques français sont prêts à tout pour dégager toujours plus de cash au profit de leurs actionnaires. De Hénin-Beaumont à Toronto, en passant par Londres et Boston, l’argent du capitalisme financier passe d’un continent à l’autre d’un simple clic. Derrière les cours de Bourse sur les écrans d’ordinateur et la froideur des bilans de fin d’année, se cache souvent un drame fait de licenciements, de pressions sur les salariés et parfois même de la mort d’un employé poussé au suicide par des objectifs impossibles à atteindre.

La course aux dividendes

Pendant un an, Édouard Perrin et les équipes de Cash Investigation ont suivi les circuits très opaques empruntés par les investisseurs mondiaux, toujours à l’affût de la bonne affaire, de la rentabilisation maximale. Et l’on voit comment une décision d’un fonds de pension à l’autre bout de la planète détruit de l’emploi en France. Comme à son habitude, Élise Lucet surgit là où ceux qui ne veulent pas répondre au téléphone ou recevoir les journalistes ne l’attendent pas…

Pourquoi Sanofi, 2e entreprise du CAC 40 enchaîne les fermetures d’usines et de laboratoires, alors qu’elle engrange les bénéfices… et paie son dirigeant 508 fois le smic par an ? Comment le patron des patrons, Pierre Gattaz, justifie-t-il la course aux dividendes ? À questions gênantes, réponses embarrassées ou péremptoires… Cash Investigation révèle notamment les indemnités de départ de Chris Viehbacher, l’ex-patron du groupe pharmaceutique. Elles se sont élevées à 5 millions d’euros, alors que l’entreprise a supprimé 4 000 postes en France sous sa direction.

Juste pour “siphonner” le cash

Plaire au marché, séduire les actionnaires. C’est le travail de Goldman Sachs, KKR ou Bain Capital, de très puissants fonds d’investissement américains. L’enquête montre très clairement comment certains de ces fonds s’abattent sur des entreprises, juste pour “siphonner” leur cash ou les “rationaliser”, soit fermer des sites, pour les revendre ensuite à prix d’or.

Cash Investigation a également suivi jusqu’aux États-Unis les ex-salariés de Samsonite de Hénin-Beaumont (Nord-Pas-de-Calais), laissés sur le carreau après justement une opération de… “rationalisation”. Ils se battent aujourd’hui avec leur avocat pour faire reconnaître leurs droits. Et quand des enseignantes de l’Ontario à la retraite découvrent ce que leur fonds de pension a fait avec leur argent, leur émotion est sincère. Elles incarnent alors l’actionnaire anonyme au nom de qui ces dégâts humains ont été commis…

Source : France 2, le 3 mars 2015.

Source: http://www.les-crises.fr/cash-investigation-quand-les-actionnaires-sen-prennent-a-nos-emplois/


Le Parlement Européen refuse l’ouverture d’une commission d’enquête sur les Luxleaks

Thursday 5 March 2015 at 00:17

Sans commentaire…


Conference de presse sur l’enquête du Parlement européen sur les LuxLeaks ©European Parliament

Les trois grandes groupes de la coalition favorable à Jean-Claude Juncker se sont mis d’accord pour proposer la création d’une commission spéciale. Un dispositif qui donne moins de pouvoirs pour enquêter sur l’évasion fiscale des entreprises en Europe.

La toute puissante conférence des présidents du Parlement européen a décidé jeudi 5 février qu’il n’y aurait pas de commission d’enquête sur le dossier des Luxleaks. Une décision surprenante alors que la demande d’ouverture de cette commission d’enquête sur les pratiques fiscales du Luxembourg avait été signée par suffisamment d’eurodéputés, soit 188 d’entre eux.

L’indépendance des services du Parlement européen en question

Les services juridiques du Parlement européen avaient recommandé, il y a 48 h, aux présidents de groupe, de refuser la création d’une telle commission en estimant que la proposition était mal ficelée.

Les experts jugeaient que la proposition de création de commission d’enquête omettait de préciser l’objet de l’enquête, et ne fournissait pas suffisamment d’éléments pour identifier clairement les infractions et les cas de mauvaise administration allégués. Un argument qualifié d’argutie juridique par les Verts, qui estiment qu’un autre expert aurait pu dire l’inverse. « Avec de tels arguments, le service juridique pourrait interdire l’ouverture de toute commission d’enquête » regrette l’eurodéputé Vert belge Philippe Lamberts.

L’argument juridique a permis au président du Parlement européen, Martin Schulz, d’éviter de présenter la proposition en session plénière. A la place, la conférence des présidents a proposé que la plénière se prononce sur la création d’une commission spéciale, une question qui devrait être soumise au vote la semaine prochaine.

Quand les signataires se retirent

La demande de création d’une commission d’enquête avait été lancée par le groupe des Verts, avant d’être soutenue par la gauche radicale et d’un certain nombre de députés européens de l’ensemble de tous bords politiques.

Au total, 194 députés avaient initialement signé la demande d’ouverture de cette enquête. Mais certains élus ont ensuite retiré leur signature : de 192 début janvier, il ne restait plus que 188 signatures le 5 février.

« Les membres du PPE ont été la proie de fortes pressions de la part de leur parti pour qu’ils retirent leur signature, et la plupart l’ont fait » constate une source au Parlement européen.

Parmi eux, le député européen Jérôme Lavrilleux, qui reste membre du PPE mais n’est plus membre de l’UMP, ce qui le place dans une position délicate. D’autant que le Parlement européen doit se prononcer prochainement sur la demande de levée de son immunité parlementaire

« La conférence des présidents a décidé à la majorité qu’une commission spéciale aurait plus de pouvoirs et serait plus adaptées à traiter le sujet » a de son côté expliqué Martin Schulz, le président du Parlement européen, lors d’un point presse, tout en rappelant que le Parlement avait l’expérience des deux types de commission et qu’aucune des deux ne posait problème.

Des commissions d’enquête rarissimes

Les commissions d’enquête sont en fait très rares, puisqu’il n’y en a eu que 3 depuis que le Parlement européen existe, dont celle sur la vache folle, alors que les commissions spéciales sont légion.

En 1996, le Parlement européen avait déjà refusé la création d’une commission d’enquête à propos du scandale d’Echelon, un système d’interception des communications mis en place par les États-Unis et d’autres pays anglo-saxons.

Compétences réduites mais un champ d’enquête élargi pour la commission spéciale

Par rapport à une commission d’enquête, une commission spéciale a moins de pouvoir, mais peut se pencher sur des sujets plus larges ; notamment, elle se penchera sur les rescrits fiscaux conclus par les pays ciblés comme le Luxembourg, les Pays-Bas ou l’Irlande dans le passé et dans le présent.

Mais les deux types de commission n’ont pas les mêmes droits d’accès aux documents nationaux : le commission d’enquête aurait eu accès à tous les documents nationaux, la commission spéciale n’aura accès qu’aux documents européens.

« Je suis très optimiste sur le fait qu’une commission spéciale puisse apporter de vraies améliorations » a estimé le président du Parlement européen.

Les Verts furieux

Les Verts et la gauche radicale se sont montrés très frustrés de cette décision, notamment le Vert belge Philippe Lamberts.

« Nous nous sommes battus, ça a été une longue bataille, parce que la commission d’enquête est l’outil le plus fort contre les problèmes administratifs en UE » a expliqué Philippe Lamberts, estimant que les trois principaux groupes du Parlement européen se sont mis d’accord contre la minorité.

« Les trois grands groupes ne voulaient pas donner aux forces minoritaires ce qu’ils voulaient » a assuré Philippe Lamberts.

« Je suis très déçu de ce résultat. Je suis furieux que le droit des minorités au sein d’un Parlement européen soit bafoué à ce point. C’est une agression envers la démocratie européenne ! » s’est exclamé Sven Giegold, élu dans le groupe des Verts en Allemagne.

RÉACTIONS

Source : EurActive

Source: http://www.les-crises.fr/le-parlement-europeen-refuse-louverture-dune-commission-denquete-sur-les-luxleaks/


Miscellanées du mercredi (Delamarche, Sapir, Béchade, Poutine)

Wednesday 4 March 2015 at 04:27

I. Olivier Delamarche

Un grand classique : La minute d’Olivier Delamarche: Quantitative easing: “On fait du QE quand on n’a pas de QI !”-02/03

Olivier Delamarche VS Pierre Sabatier (1/2): La croissance est-elle en train de revenir en Europe ? – 02/03

Olivier Delamarche VS Pierre Sabatier (2/2): Le Cac 40 sort de quatre semaines de hausse d’affilée – 02/03

II. Philippe Béchade

La minute de Philippe Béchade : Un marché sans l’ombre d’un raisonnement – 26/02

Philippe Béchade VS Marc Riez (1/2): CAC 40: “On est dans un marché complètement mécaniste” – 25/02

Philippe Béchade VS Marc Riez (2/2): Dette publique: Quid de l’accord entre Athènes et l’Eurogroupe ? – 25/02

Philippe Béchade: L’indice Euro Stoxx 50 enregistre un triple sommet historique – 26/02

III. Jacques Sapir

La minute de Jacques Sapir : “La productivité du travail en Europe ne cesse de se dégrader” – 03/03

Jacques Sapir VS Pierre Barral (1/2): Zone euro: la politique monétaire de la BCE commence-t-elle à produire ses fruits ? – 03/03

Jacques Sapir VS Pierre Barral (2/2): Quels secteurs privilégier après les publications d’entreprises ? – 03/03

IV. Vladimir Poutine en 2012 : nos ennemis cherchent à fabriquer des martyrs pour nous nuire

Transcription :

En ce qui concerne les provocations (sous faux drapeau) durant les manifestations et autres, j’espère que personne ne franchira cette ligne et que tout restera dans les limites légales. Et j’espère que les tentatives de provoquer les agences de sécurité pour susciter une réaction violente resteront vaines.
Car les forces que vous avez évoqué souhaitent réellement de violents affrontements. Et ils ne cessent d’essayer de les fomenter.

Ils sont même prêts à sacrifier quelqu’un afin d’en accuser le gouvernement. Je connais ces méthodes et tactiques, cela fait dix ans qu’ils essaient de les utiliser. Cette méthode est surtout utilisée par ceux qui travaillent depuis l’étranger. Je vous l’affirme car je le sais de manière factuelle. Ils recherchent même quelqu’un pour le transformer en martyr. Une quelconque personnalité connue. Ils vont le buter eux-mêmes, excusez-moi la vulgarité, puis en accuser le gouvernement. Il y a des gens qui en sont capables, je n’exagère pas du tout.

J’espère que les personnes qui organisent des manifestations pour améliorer la vie dans notre pays
et, dans cet objectif, utilisent leur droit d’assemblée, leur liberté d’expression, ne cèderont pas à ces machinations.


La propagande, ça passe aussi par les dessins…

 

 

Images sous Copyright des auteurs. N’hésitez pas à consulter régulièrement leurs sites, comme les excellents Patrick Chappatte, Ali Dilem, Tartrais, Martin Vidberg, Grémi.

Source: http://www.les-crises.fr/miscellanees-04-03-2015/


[Ca se passe comme ça en Amérique...] Un sans-abri tué par la police à Los Angeles

Wednesday 4 March 2015 at 03:27

Nul doute qu’une enquête rapide et indépendante sera menée…

Un sans-abri a été abattu par la police de Los Angeles à la suite d’une altercation, dans des circonstances troubles. Une vidéo de l’incident, postée sur Facebook, a été vue plus de deux millions de fois.

Capture d’écran la vidéo montrant l’altercation entre plusieurs policiers et un sans-abri, qui s’est finie par la mort de ce dernier, touché par plusieurs balles.

“La police de Los Angeles a abattu un sans-abri à Skid Row”, annonce leLos Angeles Times ce 2 février dans un article en une de son site. L’incident a eu lieu le 1er mars “lors d’une vive altercation filmée dans une vidéo où l’on entend un policier crier à deux reprises : ‘Lâchez l’arme !’” explique le quotidien.

Cette vidéo spectaculaire réalisée par un passant a été vue plus de deux millions de fois en sept heures après avoir été diffusée sur Facebook, rapporte le quotidien. Elle montre les dernières secondes de l’altercation : cinq policiers luttent avec l’homme qui est à terre et on entend cinq tirs d’arme à feu. Au même moment, au premier plan, deux autres policiers menottent une deuxième protagoniste.

Deux policiers et un sergent auraient tiré, d’après le commandant Andrew Smith, chargé des relations avec les médias. La police est encore en train d’analyser le son de la vidéo mais “il est clair qu’il y a eu une lutte autour de l’arme du policier”, a-t-il déclaré.

Le sergent de police Barry Montgomery a indiqué que la police intervenait à la suite d’un appel au sujet d’un vol, un peu avant midi. Un Taser (arme non létale) aurait été utilisé lors de l’altercation mais, d’après Andrew Smith, se serait avéré “inefficace”.

Foule en colère

L’homme abattu, connu dans la rue sous le nom d’”Africa”, vivait dans une tente depuis quelques mois, après un séjour dans une institution psychiatrique, dans ce quartier du centre-ville où vivent de nombreux sans-abri, ont indiqué plusieurs témoins. Une foule en colère a immédiatement afflué après l’incident, tandis que la police bouclait les lieux.

Sur les réseaux sociaux, des personnes se sont dites choquées par le fait qu’un incident sur une voie fréquentée en plein jour a pu se terminer par l’usage de la force létale, indique le quotidien britannique The Guardian. Certains ont fait le lien avec la mort de plusieurs Africains-Américains lors d’incidents avec la police à l’automne dernier à Ferguson (Missouri), New York et Cleveland.

Source : Courrier International

Capture d'écran la vidéo montrant l'altercation entre plusieurs policiers et un sans-abri, qui s'est finie par la mort de ce dernier, touché par plusieurs balles.

Source: http://www.les-crises.fr/usa-un-sans-abri-tue-par-la-police-a-los-angeles/


[Démocratie 0.0] Hammadi et Le Roux veulent interdire aux députés PS de voter “contre” les textes du gouvernement

Wednesday 4 March 2015 at 02:09

Excellente initiative !

On pourra ainsi réduire le nombre des députés à 3, 2 pour la majorité et 1 pour l’opposition, un des deux de la majorité étant remplacé par un nouveau pour l’opposition tous les 5 ans…

Confidence : le comportement des socialistes me fascine…

Razzy Hammadi et Bruno Le Roux veulent interdire aux députés socialistes de voter "contre" les textes du gouvernement
Razzy Hammadi et Bruno Le Roux

LA DÉMOCRATIE POUR LES NULS - Si le gouvernement a dû se résoudre à recourir au 49.3 pour faire adopter la loi Macron “en force”, c’est en raison de l’intention d’un certain nombre de députés socialistes de voter “contre” le texte.

Pour ne plus revivre ce genre d’événements, Razzy Hammadi a une proposition très simple : interdire aux députés PS de s’opposer aux textes du gouvernement. Tout simplement. L’élu socialiste de Seine-Saint-Denis formule cette idée auprès du Figaro, interrogé dans les couloirs de l’Assemblée pendant le vote de la motion de censure contre le gouvernement, qui a été rejetée jeudi 19 février.

Il explique que cette mesure pourrait être décidée et intégrée au “règlement du parti” lors du Congrès de Poitiers au mois de juin :

Le congrès du PS à Poitiers peut intégrer cette disposition dans le règlement du parti. [...] L’abstention oui mais le vote contre… C’est la raison de nos difficultés aujourd’hui.

Si *certains* considéraient autrefois l’utilisation de l’article 49.3 comme un “déni de démocratie”, nul doute que l’argument ressortira contre cette suggestion de Razzy Hammadi.

Rappelons simplement ici l’article 24 de la Constitution de la Vème République :

Le Parlement vote la loi. Il contrôle l’action du Gouvernement. Il évalue les politiques publiques. Il comprend l’Assemblée nationale et le Sénat.

La Constitution dispose également dans son article 27 que “tout mandat impératif est nul” et que “le droit de vote des membres du Parlement est personnel”.

[Edit 21h50]

Bruno Le Roux a l’air plutôt d’accord avec Razzy Hammadi et estime même qu’il s’agirait d’un ”principe élémentaire” à établir au sein des députés socialistes. Francetvinfo cite le patron du groupe PS et écrit :

Bruno Le Roux [...] entend poser ‘un principe élémentaire’ : que les députés PS ne votent pas contre le gouvernement ou la majorité. Il estime que des députés socialistes ont voté contre le gouvernement et que c’est une fois de trop’.

Source : Etienne Baldit, pour Le Lab d’Europe 1, le 19/02/2015

Source: http://www.les-crises.fr/democratie-0-0-hammadi-et-le-roux-veulent-interdire-aux-deputes-ps-de-voter-contre-les-textes-du-gouvernement/


[La propagande de guerre comme on l'aime] Le Petit Journal Spécial Poutine

Wednesday 4 March 2015 at 00:01

Ca se passe largement de commentaire !

Où comment des clowns intégraux essaient de se mettre à faire un journal…

Spéciale Poutine – Le Petit Journal du 26/02/2015

Source: http://www.les-crises.fr/le-petit-journal-special-poutine/


Actu’Ukraine 03/03

Tuesday 3 March 2015 at 03:01

Actu’Ukraine semaine du 23 février au 1er mars 2015

Lundi 23 février 2015

Retour sur la situation à Karkhov. Kharkov rappelons-le est la deuxième ville du pays avec 1,4 million d’habitants (Kiev, : 1,9 million, Donetsk : 900 000). Elle est le lieu d’implantation d’une importante usine d’armement et sa population est très nettement pro-russe. Un “patriote” ukrainien décrit même la ville comme un “cauchemar” (FortRuss). La mairie est à l’image de la ville. Le conseil municipal a d’ailleurs nettement refusé d’inscrire à son ordre du jour la qualification de la Russie de  “pays  envahisseur” (refus vote par 47 membres du conseil municipal contre 19  et 3 abstentions)  (VZ), position soutenue par le maire Guennadii Kernes. Liashko a accusé le même maire,  qui a échappé à une tentative d’assassinat l’année dernière, d’être impliqué dans l’attentat de dimanche dernier. Voilà pour le décor.

Là dessus, Le SBU arrête des suspects de l’attentat de dimanche en une vitesse record… à tel point qu’ils remontent le temps… L’arrestation en question est annoncée avoir eu lieu l’après-midi avec des images montrant une opération en pleine nuit ! Sans que l’on sache s’il s’agit de la malencontreuse révélation d’un complot ou de l’erreur d’un journaleux charger d’illustrer le JT (rnbo.gov.ua, da-dzi.livejournal.com, Youtube, sous-titres anglais : Youtube). Kiev en profite pour mener une “opération anti-terroriste” dans cette ville stratégique (Russia Insider) avec en prime une guerre de propagande via les réseaux sociaux (FortRuss). La population de Kharkov utilise plutôt des méthodes de résistance passive. Par exemple,  sur le FB de Gerashchenko on apprend qu’une capitaine de police de Kharkov a été licenciée car elle avait porté un ruban de St Georges (signe de soutien aux novorusses)  (Facebook, cxid.info)

•  l’Ukraine refuse d’éloigner ses armes lourdes de la ligne de front  malgré les accords de Minsk 2 et un début de retrait côté novorusse (Reuters via Russia Insider). A cela plusieurs raisons possibles : la volonté de reprendre les combats avec un avantage tactique, le refus de prendre acte de la cessation des combats et donc de devoir s’attaquer aux autres points de l’accord de Minsk 2 ou encore le manque de contrôle sur les forces armées du pays…

• Les combats de plus ou moins faible intensité se poursuivent dans la zone neutre entre Marioupol et les lignes novorusses, autour du village de Shyrokyno (Sputniknews, Youtube). Le reste du front est calme.

vision ukrainienne de la situation par un membre du bataillon Azov

video des combats côté ukrainien

• Journée des défenseurs de la Patrie en Russie. Aujourd’hui est le jour ou la Russie honore tout ceux qui se sont battus pour défendre le pays. C’est un jour important pour les Russes, surtout dans un contexte où la guerre est à leurs portes, en Novorussie, et que le spectre de la guerre nucléaire avec les USA ressurgit. En ce jour particulier, le leader de la république de Donetsk, Aleksandr Zakharchenko, annonce dans la séance de questions suite à une annonce dédiée à la population novorusse (Novorossia.today) que l’Ukraine achemine des armes lourdes supplémentaires sur la ligne de front (au lieu de les retirer) et que, selon son analyse, Kiev pourrait lancer une nouvelle offensive contre la Novorussie fin mars ou début avril (Youtube, FortRuss).

Remise de médailles aux héros de la Novorussie (Youtube)

Séance de questions à Alexandr Zakharchenko (Youtube)

Interview d’habitants de Debaltsevo lors d’une distribution d’aide alimentaire après la prise de la ville par les Novorusses (Youtube)

• En Russie, Poutine déclare lors d’une interview télévisée  (video Youtube, transcript anglais FortRuss) : “I have said it before, and will say it again, if the Minsk agreements will be followed,  I am convinced that the situation will gradually normalize. And Europe  is interested in the implementation of the Minsk agreements, no less  then Russia, because no one needs a military conflict on the periphery  of the EU.”

 pour les russuphones russophiles (Youtube)

 

• Discours de M. Lavrov devant le Conseil de Sécurité de l’ONU : Dans la continuité de son discours du 27 Septembre 2014 à la 69eme assemblée générale de l’ONU (Les Crises), le Ministre des Affaires Etrangères russe Sergueï Lavrov a dénoncé, lors du Conseil de Sécurité du 23 février, la marginalisation et l’instrumentalisation du Conseil de sécurité de l’ONU dans le règlement des conflits internationaux au profit de décisions unilatérales du “leader” dans son propre intérêt et appelle l’ONU à prendre pleinement son rôle de gardien de la paix pour l’ensemble de la communauté internationale sous peine d’être “mis de  côté” dans les réglements à venir (transcript complet de la déclaration : MID.ru). Il a de nouveau dénoncé les sanctions unilatérales qui attisent les tensions et les interventions en Serbie, en Irak, en  Libye, en Syrie comme autant d’interventions militaires en dehors du droit international et appelé à la fin des “doubles standards” dans ces domaines (Sputniknews.com, Sputniknews).

Rappelons au passage que les résolutions de l’ONU concernant le conflit Israëlo-Palestinien ont systématiquement été bloquées par le veto des Etats-Unis au Conseil de Sécurité au cours des 50 dernières années.

Lavrov a ainsi déclaré (RT) : «Pour poursuivre l’illusion d’une domination globale, on utilise  plusieurs méthodes peu attirantes, par exemple, la pression massive sur  les Etats souverains, des tentatives d’imposer ses propres décisions et  standards dans les domaines politiques, économiques et idéologiques.  Pour ceux qui ne voudraient pas obéir, il y a des technologies pour  provoquer des troubles internes et des coups d’Etat. Et dans la série,  des encouragements ouverts à un coup d’Etat anticonstitutionnel en  Ukraine». Le soutien à un changement de régime anticonstitutionnel (coup d’Etat) étant formellement prohibé par le droit international depuis 1970.

Plus loin: «On recourt à des tentatives intenses qui ont pour but de transformer le Conseil de sécurité de l’ONU en  une organisation qui va entériner les décisions du “leader”, mais comme  cela ne marche pas,on essaie de détourner le Conseil de sécurité des Nations unies de ses compétences principales: le maintien de la paix et de la sécurité internationales».

On notera cependant que le budget annuel de l’ONU est abondé à hauteur de 22% par les USA et à hauteur de 2.4% par la Fédération de Russie (un.org), ou encore que les pays de l’OTAN contribuent à hauteur de plus de 50% (+10% avec le Japon) quand les BRICS représentent quelques 11%.

Transcript en anglais du Ministère des Affaires Etrangères russe ( MID.ru)

Thank you, Mr Chairman, 
I’d like to begin by  expressing gratitude to the Foreign Minister of China, Mr Wang Yi, for  organising this open debate. Its agenda is very significant: ahead of  the 70th anniversary of the United Nations, it allows us to critically  assess international relations and discuss ways to overcome accumulated  systemic problems. 
The UN Charter, which  was the result of the great victory over Nazism, has been and is the  cornerstone of the system of international relations. The goals,  principles and rules sealed in the charter are a vital source of  international law, the basis of the code of conduct on the international  stage and the foundation of the ever growing agglomeration of  international treaties and agreements. Of course, the UN is not an ideal  organisation. But as Dag Hammarskjöld said, “The United Nations was not  created in order to bring us to heaven, but in order to save us from  hell.”
For the first time, the  UN Charter formulated principles for creating an operating mechanism  for governing the world by coordinating the positions of the leading  nations. In other words, it formulated the key elements of a polycentric  world order. For the first four decades since its establishment, the UN  operated under conditions of harsh bipolar confrontation. However, the  end of the Cold War lifted the objective obstacles to the UN Security  Council becoming an effective format for synthesizing the collective  will of the international community.
Unfortunately, the path  towards this goal turned out to be much more difficult and serpentine  than we imagined 25 years ago. We have seen numerous violations of the  fundamental principles of the UN Charter, including the independence and  sovereign equality of nations, non-interference in their internal  affairs and peaceful settlement of disputes. I am referring to the  bombing of Serbia, the occupation of Iraq under a patently false pretext  the consequences of which remain a heavy burden on the Iraqi people, as  well as gross manipulation of the UN Security Council mandate that  resulted in destruction and chaos in Libya. 
All of these are the  consequences of attempts to claim domination in global affairs and  control everyone everywhere, and the unilateral use of military force in  the pursuit of selfish interests. These actions contradict the  underlying UN principles and the objective trend for the  decentralisation of the global economic and political power.
In the pursuit of the  illusory goal of global domination, they are using a wide range of  unsavoury methods, such as heavy pressure on sovereign states and  attempts to force political, economic and ideological solutions and  standards on them. For those who “misbehave” they have a technology for  inspiring internal unrest and promoting regime change. An example of  this is the open encouragement of an unconstitutional state coup in  Ukraine last year. 
Consistent attempts are  being made to turn the Security Council into an office to rubberstamp  the decisions of the “leader,” and when these attempts fail, they try to  remove the UN Security Council from developing a policy on its key  competence: the maintenance of international peace and security. At the  same time, they completely disregard the latest examples of the  unilateral use of military force, which pushed the Middle East and North  Africa into instability and chaos, largely creating a breeding ground  for the growth of extremism.
Under the UN Charter, only the Security Council has the power to take enforcement measures against  states. Unilateral restrictions and attempts at the exterritorial use  of national legislation are elements of an obsolete bloc mentality that  can only generate confrontation in international affairs and complicate  the joint search for solutions to arising problems. 
The international  climate is seriously worsened by information wars through the use of  global media, the internet and social media. I am convinced that freedom  of speech and expression must not be used to justify manipulation with  information, brainwashing and subversive activities against other  states’ institutions and policies, or to foment religious strife. 
Now is the time to  answer one question: Do we really want the UN Security Council to be an  effective and influential instrument for maintaining international peace  and security, or are we willing to allow it to become a platform for  propagandised confrontation and exclude the Security Council from the  search for vital international solutions. If the latter is true, it will  inevitably have a negative impact on other international and regional  formats, further reducing the opportunities for finding solutions to  current issues. 
We believe that we must  immediately take resolute action to rid ourselves of double standards  in global politics, to restore the UN Security Council’s role as the  leading agency for coordinating collective approaches based on respect  for cultural and civilisational diversity in the world, and for  democratising international relations.
Everyone must accept  the fact that people have the right to independently choose their future  without foreign interference in their internal affairs. In this  connection, I suggest that we consider reaffirming and strengthening the  relevant provisions of the 1970 Declaration  on Principles of International Law concerning Friendly Relations and  Co-operation among States in accordance with the UN Charter.  The focus should be on the unacceptability of supporting the  unconstitutional change of government. We must agree to use the UN  Charter for joint risk management within increasingly complex  international relations. In the early 1990s, the UN Secretariat prepared  a handbook on the peaceful settlement of disputes between states. Maybe we need to update this handbook so that it incorporates the experience we have accumulated since its adoption.
Positive results are  only assured when the Security Council members work together to find  solutions that can help them coordinate their positions. It is on this  basis that we addressed the key issues of chemical disarmament in Syria  and laid out measures to resist foreign terrorists. The other day the UN  Security Council adopted, at Russia’s initiative, Resolution 2199  designed to prevent terrorist groups from benefiting from trade in oil.  Another recent example is the deployment of new peacekeeping missions  in Mali and the Central African Republic. We now plan to directly  address another painful issue in Africa, the terrorist threat coming  from Boko Haram. We hope the special high-level group created by the UN  Secretary-General will provide recommendations on increasing the  effectiveness of UN peacekeeping efforts. 
In general, it would do  us good to review global challenges and threats which can only be  resisted collectively. One of the key priorities on this list is the  threat of terrorism and extremism, which has grown to an unprecedented  scale, especially in the Middle East and North Africa, and which has  been spreading into Southern Africa, Asia and Europe. Unilateral actions  have no future, as we have seen. This problem must be addressed within  the framework of the UN. We are against decentralising counterterrorism  efforts and forcing the international community to accept action plans that are developed in a non-participatory format. 
I hope that we will use  this open debate to seriously discuss the future of the United Nations  as a vital mechanism for regulating international relations.
 

Extrait de la déclaration de Lavrov (français) (Youtube)

Session complete du Conseil de Sécurité (anglais) – Déclaration de Lavrov de 21mn44 à 29mn36 (Youtube)

La lutte contre les réfractaires à la mobilisation s’amplifie : Selon le SBOu, les internautes qui auront écrit des posts contre la mobilisation seront passibles d’une peine de 8 ans de prison (Korrespondent.net).

• Un seul secteur de l’économie ukrainienne est pourvoyeur d’emplois : l’armement ! Ce n’est pas un bon signe de la volonté de Kiev de respecter les accords de Minsk 2. Les usines d’armements ukrainiennes, jusqu’à récemment soutenues par les commandes de l’armée russe, ont perdu ces débouchés avec un épuisement des commandes en cours prévu en 2017. Malgré cela, le secteur embauche (vpk.name) : 3000 postes à pourvoir !

Echanges d’amabilités autour de la Crimée (pour imager l’ambiance politique assez peu propice à la conciliation…). Porochenko a déclaré que la Crimée redeviendrait ukrainienne. Les autorités de Crimée ont dit pour leur part que Porochenko serait jugé devant un tribunal en Crimée (VZ). Vladimir Markine, le porte-parole du Comité d’Enquête de la fédération de Russie (Investigative Committee of Russia – SKR) (Wikipedia.org), a traité Porochenko de “clown” suite à ses déclarations sur la Crimée (VZ).

• L’Ukraine ouvre un nouveau front très “orwellien” : le Ministère de la politique de l’information (lire le “Ministère de la Vérité”) a commencé à recruter des internautes pour ses “bataillons de l’information” destinés à flooder internet de “vérités vraies” au sujet de l’Ukraine et à troller tout ceux qui ne pensent pas comme eux. Le but annoncé est de créer des comptes dans les réseaux sociaux (Twitter, Facebook, VKontakte,…) avec des localisations géographiques en Novorussie, Ukraine de l’Est ou en Crimée (pour faire plus vrai)… et des nouvelles adresses e-mails “occidentales” (histoire de ne pas avoir d’historique compromettant…).  Le nombre des futurs recrutés n’est pas indiqué (VZ)…

 

Mardi 24 février 2015

Décidemment les anglo-saxons, tenu en dehors des accords de Minsk 2, ne veulent pas la paix en Ukraine ! Tout d’abord ce sont les USA qui annoncent qu’ils vont envoyer une dizaine de militaires pour former l’armée ukrainienne (ABCnews), Le Royaume-Uni emboite le pas et surenchéri en annonçant qu’il va envoyer 75 conseillers militaires dès le mois de mars en Ukraine pour former les forces armées du pays (la guerre américaine ouverte a commencé ainsi au Vietnam, par l’envoi de conseillers militaires…) (Sputniknews, Zerohedge). Puis c’est au tour des polonais et des canadiens de proposer de “former” les ukrainiens (Russia Insider, Sputniknews, Sputniknews, RT). Et tout ce petit monde ne se pose même pas la question de savoir si leurs initiatives sont contraires au point 10 des accords de Minsk 2 : ” 10. Withdrawal of all foreign armed formations, military equipment, as  well as mercenaries from the territory of Ukraine under monitoring of  the OSCE. Disarmament of all illegal groups.” (Russia Insider) ! L’ambassadeur russe auprès de l’ONU, Vitaly Churkin, va jusqu’à dire que les USA veulent réécrire les accords de Minsk (DNR-news)…

Après les instructeurs… le matériel ! ce sont d’abord les USA, encore eux, qui gentiment commence à donner du matos d’Afghanistan à la Pologne… qui bien sûr ne sera pas tenter de le donner à l’Ukraine (Sputniknews) avec laquelle elle a une frontière commune… De plus,  Porochenko va faire son marché à l’exposition militaire IDEX-2015 aux Emirats Arabes unis. 20 contrats auraient été signés avec des entreprises américaines entre autre sans que l’on en connaisse, pour l’instant, la teneur exacte (il est notamment question de missile antichar Tow) (Defensenews.com, Sputniknews, TASS, Colonel Cassad, DNR-news, Sputniknews, Ukrainianpolicy.com)… Avec un début de rétropédalage trois jours plus tard. Le Ministère des Affaires étrangères des Emirats arabes unis démentent en effet vendredi 27 vouloir fournir des armes à l’Ukraine (VZ, RT).

Deux camps se dessinent, pour ou contre la guerre, avec comme nouveauté la division de l’OTAN. La France (qui aurait signé pour 24 avions Rafale en Inde) et l’Allemagne, tout deux signataires des accords de Minsk 2, ont indiqué qu’ils ne fourniraient ni instructeurs, ni matériel (Sputniknews). Les pro South Stream (Autriche, Hongrie, Slovaquie) et les bénéficiaires de son remplaçant (Turquie et Grèce) sont aussi à placer du côté de l’apaisement du conflit. Il reste comme va-t-en guerre les USA et le Royaume Uni qui ont chacun un territoire sanctuarisé d’une guerre terrestre par une mer ou un océan, les anciennes puissances rivales de la Russie depuis le moyen-âge (Pologne, Lituanie et les deux autres pays baltes) et certains pays de l’Europe de l’Est encore traumatisé par l’époque soviétique (Roumanie et Bulgarie) (VZ). Si les USa peuvent offrir un semblant de couverture aérienne, ils ne sont pas en mesure de peser au sol. En termes de déploiement terrestre, seule la Pologne a réellement les capacités militaires soit de fournir du matériel soviétique à l’Ukraine, soit d’intervenir directement avec pas loin de 1000 chars. Les autres sont des nains militaires qui ne feraient qu’attirer inutilement l’hostilité politique, économique voire militaire de la Russie et au-delà des BRICS et de l’OCS (Zerohedge).

Graphiques tirés du rapport préliminaire de la conférence de Munich 2015 (MunichSecurityReport2015.pdf )

• Du grand n’importe quoi… Cela date du 15 février, mais c’est trop sympa pour le laisser passer. Dans son délire nationaliste teinté de complexe d’infériorité, l’Ukraine fait de plus en plus fort. Un député a sorti que la langue russe n’existe pas… c’est en fait le dialecte nordique de l’Ukrainien (FortRuss).

face à la chute de la devise ukrainienne, les rayons de supermarché se vident dans le pays, Kiev instaure des rationnements à l’achat  (DNR-news, FortRuss, VZYoutube, Sputniknews). Avec en prime un joli Bank run , pas moins de 2.2 milliards de Hryvnia ont été retirés des banques en une seule journée, le 23 février (UNIAN) !

L‘Ukraine interdit le transit de résidents de Novorussie sur son territoire (Russia Insider) et bloque également l’approvisionnement en nourriture des régions rebelles (Novorossia.today), sans doute plus, dans ce dernier cas, pour réserver les denrées alimentaires à sa population en panique que par pure mesure de rétorsion (FortRuss).

Mercredi 25 février 2015

Vladimir Poutine déclare à Chypre (tout en signant un accord militaire avec le pays (Sputniknews, eng.kremlin.ru) que la  suspension des livraisons de gaz à la Novorussie par les autorités de Kiev a un “relent de génocide” (VZ, Sputniknews) : “As if hunger [in Donetsk and Luhansk] was not enough – the OSCE has  already stated that the region is experiencing a humanitarian  catastrophe –  they had their gas supplies cut off. What would you call  it? I would say this bears the hallmarks of genocide.”  Ces livraisons de gaz font apparemment partie des accords gaziers de 2009 et de leurs modifications. Gazprom a suppléé au manque de Kiev et entend se faire payer le gaz livré, ce que refuse Kiev qui cherche à négocier (Sputniknews). Le ton monte, d’autant que le montant prépayé par Kiev est presque épuisé. Gazprom annonce qu’elle est prête à couper l’alimentation en gaz de l’Ukraine au début du mois de mars (avec des retentissements possibles sur l’UE) si celle-ci ne paye pas son gaz en avance comme stipulé dans les contrats actuels. Gazprom ajoute qu’elle pourra toujours livrer du gaz à la Novorussie (Sputniknews).  Une réunion trilatérale (Russie, Ukraine, UE) de conciliation est prévue début mars (Sputniknews, UNIAN). Entre temps, l’Ukraine semble céder (Sputniknews) et les Russes se préparent à livrer du gaz en direct à la Novorussie (Russia Insider).

La qualification de génocide donnée par Poutine est à rapprocher du discours de Lavrov sur le rôle de l’ONU. parlez de génocide implique lancer un appel à la communauté internationale, et donc à l’ONU. Donc, c’est un test de la volonté de l’ONU de parle de sa propre voix ou alors de perdre toute crédibilité sur la scène internationale (voir la news sur Lavrov et l’ONU, le mardi 23 février, dans ce même billet).

Voici l’intégralité de la question et de sa réponse où le mot “génocide” a été prononcé (eng.kremlin.ru)

QUESTION: I apologise but my question does not concern  Russian-Cypriot relations. Based on the information coming in, there is a  new full-scale gas crisis brewing between Russia and Ukraine. Today,  Gazprom announced that the prepaid volume of gas will be enough for  three days at the most, and at the same time, the company is expressing  concern that stopping deliveries could hit European consumers of Russian  gas. And today, it became known that Naftogaz of Ukraine announced one  of the conditions for renewing prepayments would be for Gazprom to stop  supplying gas through the Prokhorovka and Platovo gas metering stations –  in other words, directly to southeast Ukraine. Mr President, what do  you see as the resolution to this situation? Is there a threat to gas  transit, and how can the issue of supplying gas to southeast Ukraine be  resolved?
VLADIMIR PUTIN: We have come back to the question we already  touched on; President Anastasiades already spoke about the reason for  the deteriorating relations between Russia and the EU: the crisis in  Ukraine. 
We also mentioned the Minsk Agreements today, which were signed in Minsk just recently, but were also reinforced by  a corresponding United Nations Security Council resolution. In this  regard, I will note that these Minsk Agreements have become an  international legal act, and it must be respected.
 Why am I saying this? Because one of the provisions in these agreements concerns the revival of  the economy and social sector in individual areas within the Donetsk  and Lugansk regions, in other words, the ones that are now calling  themselves the Lugansk People’s Republic and the Donetsk People’s Republic.  In this respect, of course, in fulfilling this provision, which they  signed, the current authorities in Kiev must ensure energy supplies to  these regions.
 We  have learned that due to alleged damage to pipelines, Kiev suspended  the provision of energy or gas to this region several days ago. At the  same time, in compliance with the contract signed back in 2009 and its  amendments from October 2014, and acting in full accordance with this  contract, Gazprom is supplying gas to Ukraine within the framework of  the prepayments in the volume needed by Ukraine. These contracts also  indicate the crossing points you just named – both the contract itself  and the technical annex to the contract. So Gazprom is not violating  anything.
 I  do not know for sure whether or not the pipeline is damaged in those  areas. What I do know is that they are home to four million people.  Imagine if these people have no gas during winter. Not only are they  already going hungry, and the OSCE has stated that the situation there  constitutes a humanitarian crisis, but cutting off these people’s gas as  well? What do you call that? It sounds like genocide. Apparently,  certain decision-makers in today’s Ukraine do not understand what  humanitarian issues are, what is humane in general, the very concept, I  think, has been forgotten. I just can’t understand who could support  this policy.
 When  we discuss such issues with the Ukrainian leadership and we talk about  the need to renew the payment of pensions, social benefits, etc., we  hear the same thing in reply: “They are at war with us, we will not pay  them anything.” Well, all right, there are people there who have indeed  taken up arms and are defending their rights and interests. There are  people like that, we won’t discuss who is guilty of what right now. But  there are also women and children, there are elderly people who have  earned their pensions since Soviet times and have the right to these  pensions. There are people with disabilities who have nothing to do with  any conflicts. Who has the right to take away their livelihood? Either  the Ukrainian authorities believe this to be their territory, and then  they are fully responsible for the situation there, or this is not the  case – and then they should say so openly.
 Gazprom  is fulfilling all its contractual obligations and will continue to do  so. The prepayments made by the Ukrainian side are equivalent to three  or four more days of gas. If there is no further prepayment, Gazprom  will suspend deliveries in accordance with this contract and its  amendments. Naturally, this may create a certain threat for the transit  of gas to Europe to our European partners.
 The  Russian Energy Minister and Gazprom executives have been making  vigorous attempts to not only inform but also involve our European  partners in the resolution of this problem over the past several days.  We hope that it will not come to extreme measures and that gas  deliveries will not be suspended. But this does not depend on us alone;  it depends on our Ukrainian partners’ financial discipline.

• On continue dans l’escalade du côté de l’OTAN et des pays baltes. Les pays baltes accroissent leur préparation militaire et leur propagande. La Lituanie envisage de réinstaurer le service militaire pour se préparer à une invasion russe (csmonitor.com). En estonie, l’armée parade en compagnie de soldats américains à Narva, près de la frontière avec la Russie. Cette ville est essentiellement habitée par des russophones qui ont largement boudé l’évènement. Cette parade d’ailleurs, en dehors de la propagande US sur papier glacé, est au final assez pathétique (VZ, RT, Youtube, Youtube, Youtube)…

La parade estonienne en question (Youtube)

une estonien agite un drapeau russe au passage de la parade (Youtube)

Quant aux USA, le commandant des forces de l’OTAN en Europe a déclaré devant la commission de défense du Congrès que la Russie pourrait agresser la Moldavie (VZ).

• La devise ukrainienne, la hryvnia, a perdu 70% de sa valeur en un an… pourtant la directrice de la Banque Nationale d’Ukraine et la Ministre de l’Economie tentent de calmer le jeu et ne voient aucune raison à la panique (sharij.net) mais tout le monde n’est pas de cet avis (Fortruss)…. Le taux officiel est de 33 hryvnia pour un dollar US (contre environ 10 Hr pour 1 USD il y a un an (bloomberg) et ne négocie jusqu’à 44 Hryvnia pour un dollar à Marioupol (bfm.ru). Plus tôt dans la semaine, la banque centrale d’Ukraine a intervenu en instaurant un contrôle des changes pour éviter que la Hryvnia ne dégringole d’avantage (bloomberg) … Puis y renonce sous la pression du gouvernement ( bourse.lesechos.fr, .le figaro).  A présent, le salaire minimum en Ukraine est d’environ 43 USD soit moins que la Zambie et le Ghana où il est de 47 USD (Fortruss)…

Quelques jours plus tard, le Washingon Post, en rajoutera une couche en déclarant  que si l’inflation officielle est de 28,5%, l’inflation réelle, elle,  est de 272 % (Washington Post)…

La gouverneure de la banque centrale, Valeriya Gontareva, est en tête de liste comme bouc émissaire pour le Blame Game (Youtube)…

Infographie sur l’économie ukrainienne (Sputniknews)

• Conférence de presse du ministre de la défense de la république de Donetsk (Youtube)

• Le premier ministre ukrainien, , en appelle sur Fox News, avec 50 ans de retard, au “leader du monde libre” pour défendre l’Ukraine contre la Russie (Russia Inside, Youtube) : “The United States of America is the leader of the free world. We are  fighting for our independence and we are fighting for our freedoms and  liberties and this is our joint work to fight together……” et de continuer “Russia is constantly supplying tanks, surface-to-air missiles and the  rest of the stuff. And again everyone knows this. And we still use  outdated Soviet style equipment!”

• Peut-être enfin une bonne nouvelle pour tout le monde ! Premier jour de réelle trève ? Kiev ne relève aucune perte humaine dans son camp, une première depuis des semaines… (smh.com.au, Youtube)… Même si les bombardements sur Donetsk continuent…

Il faut bien trouver de l’argent quelque part… Le Fond d’investissement américain Siguler Guff & Company (sigulerguff.com) acquiert  50%  des parts  de Container Terminal Illyichevsk (CTI) (il-ct.com) qui gère le port d’Ilyichevsk à 20km au sud-ouest de la ville d’Odessa (Interfax, DNR-news).  Ilyichevsk est le port d’attache (siège et usines de transformation) de la plus grande pécherie d’Ukraine, Antarktica. La partie transport maritime du port est l’une des plus grandes en Europe (worldportsource). Dans un autre genre, une des conreparties de l’allocation de prêts internationaux est la privatisation des très riches terres arables du pays (l’Ukraine était considérée comme le “grenier à blé” de l’URSS) entre les mains d’oligarques ou de multinationales agro-alimentaires. (Deutsche Wirtschafts Nachrichten via Russia Insider).

Jeudi 26 février 2015

• La Novorussie partage avec l’Ukraine la même devise et donc souffre autant de la dévaluation. Les autorités ont décidé de passer à un système de paiement multi-devises incluant le dollar US (USD), l’Euro (EUR) et le Yuan (CNY)  (http://russia-insider.com/en/2015/02/27/3941 ). En novembre 2014, les républiques de Novorussie avaient déclaré leur intention d’introduire leur propre devise. Elles ont adopté depuis une ligne plus pragmatique, Donetsk et Lougansk ayant des enjeux bien plus prioritaires à gérer pour l’instant.

• Les Ukrainiens travaillant pour des médias russes sont passibles de poursuites judiciaires (sharij.net, korrespondent.net, VZ).

• Juste parce que c’est ridicule !! Les fonctionnaires du Ministère de la Culture d’Ukraine ont l’interdiction d’utiliser des boîtes mail ayant un nom de domaine en  .ru (sharij.net)

• Le climat de guerre et de faillite économique en Ukraine transforme un match de foofball en défouloir. Le match Dynamo de Kiev Guiguamp est arrêté suite à des actes de violence de supporters ukrainiens (20minutes.fr, dailymotion)

• Le ministre de la défense de la république de Donetsk a donné un état plus détaillé des pertes ukrainiennes en hommes et matériel lors de l’offensive d’hiver entre le 12 janvier et le 20 février 2015 (fortruss) qui est a rapproché d’une première estimation sur les chars donnée dans la précédente Actu’Ukraine (Les Crises).

Pertes humaines
4110 tués
6830 blessés
1178 prisonniers
Pertes en matériel
299 tanks (28 capturés intact à Debaltsevo)
38 obusiers automoteurs (12 capturés)
4 canons automoteurs 2S7 Pion 203mm  (3 capturés)
4 obusiers automoteurs 2S3 Akatsiya 152mm
3 obusiers automoteurs 2S1 Gvozdika 122mm
24 lance-roquettes multiples Grad 122mm (15 capturés à Debaltsevo)
1  lance-roquettes multiples Smerch 300mm MRL
205 pièces d’artillerie
36 mortiers de 120mm
16 canons anti-aérien ZU-23-2 (capturés at Debaltsevo)
151 véhicules blindés de combat d’infanterie BMP (33 capturés)
4 véhicules blindés de combat d’infanterie BMD
2 auto-mitrailleuses BRDM
115 transports de troupes blindés BTR (30 capturés)
6 transports de troupes blindés MT-LB
290 véhicules à moteur (145 capturés)
3 avions d’attaque au sol Su-25
1 hélicoptère
4 drônes

• Malgré cela, une députée de la Verkhovna Rada du bloc de Porochenko a déclaré en direct sur la chaîne de télévision “112 Ukraine” “Debaltsevo n’est pas une événement tragique pour nos hommes… Debaltsevo entrera sûrement dans l’histoire militaire de l’Ukraine comme une opération réussie des forces armées…”  (Ria Novosti). Il y a un point sur lequel elle a raison, cette bataille restera dans l’histoire du pays…

•  Une manifestation populaire nommée “Financial Maidan”  avec tentative d’installer un campement devant la banque centrale d’Ukraine est réprimée par la police.  Bizarrement, pour cette manifestation pas de BLH, pas d’ONG américaines, pas de Mc Cain ni de Nuland (VZ, fortruss, Youtube)… Le pouvoir doit être quelque peu inquiet du symbole et du parralèle avec les débuts du Maidan car le lendemain il s’excuse dans la presse (kyiv post).

• Encore et toujours. Bombardements de nuit à Donetsk malgré le cessez-le-feu (novorossia.today, Youtube)

Vendredi 27 février 2015

• Une arme des USA en train de perdre toute crédibilité. L’agence de notation Moody’s menace de dégrader la note de la banque centrale biélorusse (après avoir dégradé la note de la Russie. La banque centrale biélorusse estime que l’évaluation de Moody est “viciée et partiale” et ne reconnaît plus l’autorité de cette agence (Ria Novosti).

•  Eléments chiffrés sur la production militaire ukrainienne. Les chiffres en question concernent le char d’assaut T84U Oplot (wikipedia.org).   En 2014, l’usine de tank de Kharkov en a produit 5… ça fait pas des masses, comparés à ce qui a été détruit et capturé ! Le plan ukrainien de développement prévoit d’en produire 40 en 2015, et 120 en 2016…  Ce qui est totalement irréaliste sachant que l’industrie d’armement est encore sous un modèle soviétique avec des usines spécialisées dans la production de telle ou telle partie du char et dont certaines ne sont plus en Ukraine… Par exemple si l’assemblage se fait à Kharkov, les blindages composites sont uniquement produits à Marioupol (Colonel Cassad). L’ukraine manquerait d’unités de production pour les moteurs diesel, certaines munitions et équipements électroniques (vpk.name). En fait, il apparait que l’Ukraine a fait jusqu’à présent la guerre essentiellement avec les arsenaux soviétiques constitués par l’URSS dans la région dans les années 1960-1980 en prévision d’une guerre en Europe. Aussi vastes soient-ils, ils finissent par s’épuiser (véhicules, munitions, pièces détachées, armes légères,..) (fortruss) et donc l’Ukraine est face à une obligation de soit fabriquer son matériel militaire en autarcie, donc refonder en partie son industrie militaire suivant un nouveau modèle, soit acquérir le matériel dans d’autres pays.

• Petites nouvelles de la mobilisation en Ukraine. Devant  la désobéissance civile massive (80% de réfractaires), l’état ne manque  pas d’imagination comme constituer des bataillons de “volontaires”  parmi les détenus des prisons du pays (sharij.net) Une première (pour moi), réprimer des grèves en envoyant des ordres de mobilisation aux grévistes (fortruss). De l’autre côté, l’imagination ne manque pas non plus, avec la  Hongrie (qui avait promis de protéger la minorité hongroise d’Ukraine)  qui naturalise hongrois pas moins de 94000 personnes pour les soustraire  à la mobilisation (Sputniknews.com).

• Les républiques de Novorussie ont presque achevé le retrait de leurs armes lourdes de la ligne de front conformément aux accords de Minsk 2 (Youtube, video complete en russe Youtube, transcript en anglais fortruss) et attendent que l’Ukraine fassent de même, accompagné d’un ultimatum d’Alexander Zakharchenko : “In the event of the Ukrainian side  violating the declaration as of February 12, 2015 and a complex of  measures on the fulfillment of the Minsk agreements,  DPR will reserve  the right to return heavy equipment to its former locations as of  February 12, 2015…  The entire responsibility for violating  the peace agreement in the declaration as of February 12, 2015 and the  complex of measures to fulfill the Minsk agreements,  DPR is placing on  the Ukrainian side. This declaration was given to OSCE in a written form, signed…”

Et ajoute : “There is no need to give us ultimatums,  if the attacks and shelling will not stop we will consider the Minsk  agreement violated by the Ukrainian side. I announced in Minsk, that if they will  continue to violate the agreement, there will not be any more Minsk  agreement. The equipment will be returned to it’s positions. Any attempts to attack our cities and villages will be stopped at the beginning.  I will be honest, dear Ukrainian government, judging by the map, prepare for more cauldrons if you don’t follow the Minsk agreements…”

Zakharchenko pour les russophones russophiles

Basurin sous-titré

Samedi 28 février 2015

Une réponse à l’ultimatum de Zakharchenko ?  Poroshenko considère comme mensonger le retrait des troupes des insurgés de la ligne de front : “Nous n’acceptons pas le retrait ‘mensonger’ des armes lourdes et des pièces d’artillerie, que la télévision russe essaye de nous montrer : ils ont placé des journalistes, montré une colonne quittant le front, mais celle-ci est revenue à son point de départ. (…)” (sharij.net)

• Assassinat à Moscou d’un opposant politique à Poutine,  Boris Nemtsov. Peu avant minuit, dans la nuit de vendredi à samedi, Boris Nemtsov a été assassiné alors qu’il se promenait en compagnie d’une amie sur un pont près du Kremlin. Les assassins se déplaçant à bord d’un véhicule seraient au nombre de 4. ils sont aussitôt pris la fuite après les faits (sputniknews.com). Par sa mort, Nemtsov prend une stature internationale de détonateur alors qu’en Russie il était crédité de moins de 5% d’intentions de vote. Les medias sont inondés d’articles, de réactions, de théories et de complots (russeurope.hypotheses.org, fortruss) . Il est malheureusement fort à parier que cet événement va être utilisé (instrumentalisé) pour augmenter l’hostilité envers la Russie et remettre en question le difficile cessez-le-feu en Ukraine. Déjà, Porochenko en profite pour annoncer que le meurtre de Nemtsov “a détruit les ponts entre la Russie et l’Ukraine” (perso, je croyais que c’était plutôt environ 9 mois de guerre à l’est et autour de 50 000 morts…) (sputniknews). Ban Ki Moon est choqué (sputniknews). Porochenko et Biden expriment leur inquiétudes (sputniknews). Kerry condamne (sputniknews). Poutine considère qu’il s’agit d’une provocation et exprime ses condoléances (sputniknews). Gorbachev  pense que les assassins cherchent à déstabilier la Russie (sputniknews)… Les Crises consacrent un article à cet assassinat (Les Crises ) et un autre sur l’opposition russe (Les Crises).

http://cdn3.img.sputniknews.com/images/101886/57/1018865739.jpg

Heureusement,  en Ukraine, on sait résoudre des affaires à une rapidité phénoménale... Après le SBOU (service de sécurité ukrainien) qui a, tout de suite après le crash du MH-17, intercepté une conversation téléphonique entre des insurgés dans laquelle ils disent avoir abattu l’avion ; idem après les bombardements de Mariopol en début d’année et l’attentat de Kharkov dimanche dernier ; maintenant c’est le président ukrainien Piotr Poroshenko qui a déjà résolu le meutre de M. Nemtsov , seulement quelques heures après les faits : “Il y a quelques semaines, j’ai eu une conversation avec [Boris Nemtsov] sur comment construire les relations entre l’Ukraine et la Russie. Du moins, comment on aurait voulu les voir. Boris a déclaré, qu’il devait publier des preuves convaincantes de la participation des forces armées russes en Ukraine. Quelqu’un avait très peur de cela. Boris n’avait pas peur, les bourreaux oui. Ils l’ont tué.” (sharij.net). Dans “ils”, il faut bien sûr comprendre le pouvoir russe, d’ailleurs il a été tué à 200 m du Kremlin. Poutine, tireur d’élite ?

 

Dimanche 1er mars 2015

• Les novorusses achèvent le retrait de leurs armes lourdes (DNR-news, RT, sputniknews)

• L’Ukraine, elle, regroupe ses armes lourdes près de la ligne de front en violation des accords de Minsk 2 (sputniknews)

• Toujours plus de repression en Ukraine : Une proposition de loi a été introduite à la Rada visant à modifier le Code Pénal et à prévoir des peines de trois ans de prison pour toute personne ayant porté atteinte à l’autorité de l’état (VZ).

• Le soutien de l’église gréco-catholique d’Ukraine va, encore et toujours, à M. Poroshenko et au pouvoir en place. Ce dernier a aujourd’hui rencontré l’archevêque Sviatoslav Chevtshouk au terme de laquelle il a annoncé :” Vous apportez une contribution sans prix dans la sauvegarde de la paix, la paix de l’âme, en effet l’ennemi de l’Ukraine essaye, non seulement, de remporter des victoires militaires, mais aussi d’ouvrir un deuxième front à l’intérieur du pays en diffusant la haine. Et les paroles de l’Eglise appellent à l’unité de l’Ukraine, aujourd’hui plus nécessairement que jamais, et sûrement jamais autant dans notre histoire.”

L’homme d’église l’a soutenu en soulignant, qu’actuellement, la seule mission de l’Eglise était la défense de l’Etat : “L’Eglise, en Ukraine et au-delà, comprent la difficulté de cette mission, que Dieu a mis sur vos épaules. Et non seulement nous prions pour vous, nous vous soutenons, mais nous essayons activement de travailler à différents niveaux. Aujourd’hui, une mission nous incombe, nous devons défendre l’Etat.” (korrespondent.net).

Cette prise de position vient encore souligner la ligne de fracture religieuse qui existe également dans ce conflit entre, d’un côté, à l’Ouest, la prédominence de l’Eglise gréco-catholique et de l’Eglise orthodoxe d’Ukraine, et de l’autre, à l’Est, celle de l’Eglise orthodoxe russe.

Dans la même veine, le chef des gréco-catholiques ukranien a décélé des “éléments” de “propagande soviétique” dans les propos du Pape François qui a parlé de guerre “fraticide” dans le Donbass (glagol.su)

• A Moscou une marche est organisée à la mémoire de Boris Nemtsov. Environ 21 000 personnes y participent sans incident notable (sputniknews, fortruss) hormis l’arrestation d’un député ukainien, Alexei Gontcharenko, venue à Moscou pour participé à cette marche et dont le nom est lié aux événements d’Odessa du 2 mai 2014 où plusieurs dizaines de militants pro russes sont morts brûlés vif (VZ, fortruss, sputniknews)

Source: http://www.les-crises.fr/actu-ukraine-03-03-15/


[Nos assassinats politiques] Retour sur l’assassinat de Jean de Broglie le 24 décembre 1976

Tuesday 3 March 2015 at 01:11

Comme on aime apparemment bien les enquêtes “rapides” sur les assassinats politiques, peut-être que notre gouvernement pourrait du coup lever le secret-défense et communiquer l’ensemble des dossiers de police sur celui-ci ?

Qui est Jean de Broglie ?

Descendant du Duc de Berry, fils de Charles X, Jean de Broglie fut maître des requêtes au Conseil d’État. Il eut une riche carrière de grand serviteur de l’état, étrangement éclipsée par les circonstances de sa disparition.

Il fut élu conseiller général de l’Eure pour la canton de Rugles en 1951 sous l’étiquette du Rassemblement du peuple français. En 1955, il fut élu maire de Broglie. Il conserva ces deux mandats jusqu’à sa mort.

En 1951, il avait été victime de la loi sur les apparentements. Tête de liste du RPF, il obtint 19 % des voix et ne fut pas élu. En 1956, tête de liste du Centre national des indépendants et paysans, il obtint un peu moins de 11 % et ne fut pas élu. La troisième tentative fut la bonne: en 1958, il fut élu député de la première circonscription de l’Eure avec plus de 62 % au 2e tour, face au député communiste sortant, Roland Plaisance, et à un candidat radical, A. Vincentelli. Il sera réélu à cinq reprises.

L’étrange histoire de son assassinat

Jean de Broglie fut assassiné le 24 décembre 1976 en sortant du domicile de Pierre de Varga, son conseiller fiscal (financier au passé sulfureux, il avait mêlé Jean de Broglie à plusieurs de ses investissements troubles), qui sera rapidement arrêté, soupçonné d’être le « personnage-clé » de l’affaire en compagnie de l’autre commanditaire, Patrick de Ribemont, qui fut défendu par Raymond de Geouffre de la Pradelle.

Quelques jours après l’assassinat, le ministre de l’Intérieur Michel Poniatowski organisa une conférence de presse dans laquelle il donne le mobile officiel, une histoire de prêt entre Jean de Broglie et de Varga. Le groupe Charles-Martel, « mystérieux groupe d’extrême-droite », revendique par ailleurs l’attentat, indiquant que « le prince de Broglie avait été liquidé en tant que responsable de l’invasion de la France par les hordes nord-africaines ».

Néanmoins, cette revendication semble plutôt constituer un leurre. En effet, deux rapports d’un inspecteur de la direction de la police judiciaire de Paris, datés des 1er avril 1976 et du 27 septembre 1976, avaient mentionné l’imminence de l’assassinat de Broglie pour un motif lié à une « indélicatesse commise par l’homme politique lors d’une affaire précédente portant sur plusieurs millions ».

Par ailleurs, le journaliste d’investigation Alain Laville affirma, qu’à la fin de mai 1976, le tueur à gages marseillais Roland Luperini, indicateur de police et familier du milieu de la fausse monnaie, recherchait un tueur pour exécuter un « contrat » sur la personne de Broglie, le budget de l’assassinat étant fixé à 70 000 francs par ses commanditaires.

Le tireur Gérard Frêche et Guy Simoné, ancien inspecteur de police et ami de Pierre de Varga, sont arrêtés et interrogés par la Criminelle. Ils passent aux aveux circonstanciés. À l’issue du procès le 23 décembre 1981, Varga fut condamné par la cour d’assises à dix années de réclusion pour « complicité d’assassinat ». Les débats ne permirent pas de mettre en lumière les responsabilités exactes, comme le déplora le président André Giresse, soulignant le manque de coopération complet des services de police avec la justice et le caractère manifestement mensonger de nombreux témoignages. Patrick de Ribemont fut mis hors de cause après avoir été publiquement présenté comme coupable par Michel Poniatowski, et fait condamner la France par la Cour européenne des droits de l’homme les 10 février 1995 et 7 août 1996.

Le tireur Gérard Frèche fut condamné à dix années de prison ; Serge Tessèdre, un complice sans épaisseur, à cinq ans. Guy Simoné, défendu par Roland Dumas, fut également condamné en 1981 à dix ans de prison pour complicité du meurtre en tant qu’organisateur bien que Dumas ait mis en évidence les liens du prince de Broglie avec la Matesa espagnole. Réhabilité en 1988, il se fut reconverti dans le conseil et la formation en gestion et clame depuis son innocence. Il s’efforce de reprendre l’enquête. L’affaire de Broglie étant encore classée « secret-défense », les archives de la police ne sont pas disponibles. Il avance que la mort de de Broglie pourrait être liée à un trafic d’armes. Jean de Broglie avait été le trésorier des républicains indépendants, chargé à ce titre de financer la campagne présidentielle de Valéry Giscard d’Estaing en 1974.

Source : Wikipédia


Une affaire appartenant aux Grandes Affaires de la République

Le 24 décembre 1976, rue des Dardanelles, à Paris, le prince Jean de Broglie est abattu au sortir de chez Pierre de Varga, son conseiller juridique. Ancien ministre du général de Gaulle, ami personnel du président Giscard d’Estaing, Jean de Broglie a été l’un des négociateurs des Accords d’Évian qui ont mis un terme à la guerre d’Algérie.

Selon le ministre de l’Intérieur, Michel Poniatowski, le mobile serait une sombre affaire financière, un prêt de 4 millions de francs consenti par Patrick Allenet de Ribemont et Pierre de Varga pour l’acquisition d’un restaurant, la Rôtisserie de la reine Pédauque, près de la gare Saint-Lazare. L’instruction est close le 21 mars 1980, mais Le Canard enchaîné publie, le 2 avril, deux documents prouvant que la police avait suivi les principaux protagonistes de cette affaire et que ces filatures avaient cessé le 8 décembre 1976, soit une quinzaine de jours avant l’assassinat. Pourquoi? Aucune réponse n’a été apportée à cette question.

Source : L’Express, le 27 octobre 2009.


L’affaire est relancée en 2001

C’EST L’UNE des plus sombres affaires de la V e République, l’assassinat du prince Jean de Broglie en 1976, que la justice vient de ressortir des placards de l’Histoire. La commission de révision des condamnations pénales a jugé hier recevable la requête de Guy Simoné, ancien inspecteur de police, condamné en 1981 à dix ans de prison pour complicité du meurtre de l’ancien secrétaire d’Etat aux Affaires africaines du général de Gaulle.

« C’est une porte qui s’entrouvre vers la révision d’un procès », s’est félicité Emmanuel Ludot, avocat de Guy Simoné. La commission devrait prendre sa décision très rapidement, soit en rejetant cette demande, soit en saisissant la cour de révision. Dans le cadre d’un supplément d’information ordonné hier, les magistrats de cette instance devront se pencher sur les zones d’ombre d’une enquête éclair. L’assassinat de Jean de Broglie remonte au 24 décembre 1976. Vers 9 h 15, le député (républicain indépendant) de l’Eure est exécuté froidement d’une balle de revolver dans la nuque devant son domicile rue des Dardanelles à Paris (XVII e ). Cinq jours plus tard, Michel Poniatowski, ministre de l’Intérieur de Valéry Giscard d’Estaing, annonce que l’énigme est élucidée. Selon l’enquête, Pierre de Varga, conseiller juridique de Jean de Broglie, considéré à l’époque comme le commanditaire de ce contrat, aurait emprunté 4 millions de francs au député pour se rendre propriétaire du restaurant la Reine Pédauque. Un financement opaque qui aurait été à l’origine de la mort du prince de Broglie. Guy Simoné, proche de De Varga, est accusé d’être l’organisateur de cet assassinat, et Gérard Frêche, petit truand, est désigné comme le tueur.

Guy Simoné clame toujours son innocence

Vingt-cinq ans plus tard, Guy Simoné clame toujours son innocence. « C’est un flingage politique. Un an avant la mort de Jean de Broglie, Varga m’avait dit que des membres du gouvernement voulaient le tuer. De Broglie était mouillé dans un trafic d’armes et cela gênait beaucoup de monde. La police savait tout cela et n’est jamais intervenue », jure Guy Simoné. L’une des pièces remises par M e Ludot à la commission confirmerait que les autorités policières étaient au courant d’un contrat lancé sur la tête de De Broglie. Récemment, une historienne faisant des recherches sur la Seconde Guerre mondiale, a découvert par hasard un dossier classé aux Archives nationales qui contiendrait des documents relatifs à l’affaire de Broglie. « Ecoutes téléphoniques, filatures, photographies, ce dossier a dû réintégrer les archives de la police. Je ne peux en dévoiler le contenu », écrit l’historienne dans une attestation qu’a désormais en sa possession la justice. Selon nos informations, l’historienne, qui sera prochainement entendue par un membre de la commission de révision, serait tombée sur des comptes rendus d’écoutes téléphoniques entre un ancien haut personnage de l’Etat et Pierre de Varga, peu de temps avant le meurtre de De Broglie. Que se disaient ces deux hommes aujourd’hui décédés ? C’est ce que veut savoir la commission de révision. La teneur de cette conversation pourrait alors relancer cette affaire.

Source : Le Parisien

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Pour de plus amples informations sur cette affaire, vous pouvez consulter cette émission de RTL ici.

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Enfin, je vous recommande l’émission Rendez-vous avec M.X ici

Source: http://www.les-crises.fr/nos-assassinats-politiques-retour-sur-lassassinat-de-jean-de-broglie-le-24-decembre-1976/


Mais qui a tué Boris Nemtsov ?

Tuesday 3 March 2015 at 00:13

Un article classique de l’Obs, prétendant faire le tour du sujet, et omettant bien entendu plusieurs pistes…

Différentes théories émergent pour expliquer le meurtre de l’opposant russe et ancien vice-Premier ministre vendredi au coeur de Moscou.

Les gens allument des bougies à la mémoire de Boris Nemtsov, au monument des prisonniers politiques "Solovetsky Stone", à Saint-Pétersbourg, le 28 février 2015 (Dmitry Lovetsky/AP/SIPA).
Les gens allument des bougies à la mémoire de Boris Nemtsov, au monument des prisonniers politiques “Solovetsky Stone”, à Saint-Pétersbourg, le 28 février 2015

Qui a tué l’opposant Boris Nemtsov, abattu vendredi de plusieurs balles dans le dos, à deux pas du Kremlin ?

Anna Douritskaya, mannequin ukrainienne de 23 ans, en couple depuis 2 ans et demi avec l’opposant [OB : tiens, c'est juste "l'opposant" maintenant... 55 ans au passage], a pris la parole lundi 2 mars dans la presse. La compagne de l’ancien vice-Premier ministre, qui se trouvait avec lui sur un pont situé à deux pas du Kremlin lorsque ce dernier a été assassiné vendredi soir, dit ne pas avoir vu l’assassin : “Je ne sais pas comment l’assassin s’est approché, il était derrière moi”, a-t-elle déclaré. Elle s’est refusée à évoquer les hypothèses entourant le meurtre : “Je ne pense rien (…) je ne sais pas qui a fait ça”.

De fait, depuis ce week-end, différentes théories émergent pour expliquer le meurtre de Boris Nemtsov. “L’Obs” fait le point.

Un meurtre politique orchestré par Poutine ?

L’hypothèse privilégiée par l’opposition russe et l’Occident est celle d’un meurtre politique orchestré par Vladimir Poutine contre un critique radical du Kremlin qui dénonçait la corruption du pouvoir et l’implication de la Russie dans la guerre en Ukraine.

Quelques heures avant d’être assassiné, Boris Nemtsov avait appelé à la radio à manifester dimanche dans la capitale russe contre “l’agression de Vladimir Poutine” en Ukraine.

Plusieurs opposants ont été tués ces dernières années en Russie. Parmi eux, la militante des droits de l’homme Natalia Estemirova en Tchétchénie, l’avocat Stanislav Markelov et la journaliste Anastasia Babourova à Moscou, de même que la journaliste Anna Politkovskaïa. Les exécutants ont parfois été arrêtés et condamnés, mais pas les commanditaires.

Hmmm, oui, hélas, c’est un pays violent la Russie, avec une mafia, des oligarques, etc.

Les dirigeants occidentaux, dont le président américain Barack Obama, ont demandé une enquête efficace.

La main des services secrets occidentaux ou de Kiev ?

Les alliés du Kremlin, eux, voient dans cet assassinat la main des services secrets occidentaux ou celle de Kiev.

“Il ne fait aucun doute que le meurtre de Nemtsov a été organisé par les services secrets occidentaux pour provoquer un conflit intérieur en Russie”, a déclaré le leader de la Tchétchénie, Ramzan Kadyrov, dont les propos ont été largement repris par les médias pro-Kremlin.

C’est à dire que, parmi les milliers de réactions et de commentaires en Russie, ils vont juste prendre l’excité de Tchétchénie ?

“C’est leur façon de faire : d’abord on prend quelqu’un sous son aile, on l’appelle ‘ami des Etats-Unis et de l’Europe’ et puis on le sacrifie pour accuser les autorités locales. La condamnation à mort (de Nemtsov) prononcée dans une capitale occidentale a très bien pu être exécutée par les services secrets ukrainiens”, selon Ramzan Kadyrov.

“C’est une opération dans laquelle on voit bien la main des services secrets occidentaux”, a également déclaré Guennadi Seleznev, ancien responsable communiste et ex-président de la Douma (chambre basse du Parlement), sur la chaîne d’informations en continu Rossia 24, l’un des principaux relais pro-Kremlin dans l’opinion publique.

“Guerre de l’information contre la Russie”

Le politologue Alexeï Martynov, qui intervenait après Seleznev dans la même émission, est lui allé plus loin dans la théorie du complot occidental : ” Je voudrais attirer votre attention sur le fait que les Américains ont réagi avec une rapidité suspecte (au meurtre de Nemtsov). Le texte était manifestement déjà prêt. “. ” Tout cela s’inscrit dans la guerre de l’information que mènent les Etats-Unis et l’Europe contre Poutine et la Russie “, renchérit l’ancien chef du FSB (services secrets) et député du parti du Kremlin Russie Unie, Nikolaï Kovalev.

“Théorie du complot” : nom féminin. Théorie tendant à innocenter la Russie ou Vladimir Poutine. Contraire : “Vérité” – même pour des accusations de complot où Poutine ou Saddam Hussein tiendrait les ficelles.

Face à ses accusations, l’ancien ambassadeur américain à Moscou, Michael McFaul, a de son côté déclaré sur Twitter recevoir “des centaines si ce n’est des milliers de tweets disant que ce sont les Etats-Unis qui ont tué Nemtsov.” Ce qui lui fait dire que “c’est manifestement une campagne payée”.

Chapeau, ça c’est un article d’enquête sérieux, destiné à augmenter la conscience populaire ! A reprendre dans les écoles de journalisme.

Source : L’Obs, 2/3/2015

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L’amie de Nemtsov se plaint d’être retenue

Par LeFigaro.fr avec AFP, 02/03/2015

La compagne ukrainienne de l’opposant russe Boris Nemtsov, tué par balles à Moscou, s’est plainte aujourd’hui d’être retenue en Russie, sa mère ayant de son côté appelé à l’aide les autorités de Kiev craignant pour la sécurité de sa fille.

C’est dommage qu’ils n’aient pas pensé plus tôt à la sécurité de leur fille…

Anna Duritskaya, mannequin ukrainienne de 23 ans habitant à Bila Tserkva, à 70 kilomètres de Kiev, se trouvait avec Boris Nemtsov sur un pont à deux pas du Kremlin lorsque ce dernier a été assassiné par balles vendredi.

La compagne de 23 ans du “leader de l’opposition russe” de 55 ans…

Une précédente amie du  ”leader de l’opposition russe”. Bien entendu, on n’évoquera même pas de pistes éventuelles de maris jaloux / proches ulcérés…

(il a 4 enfants : un avec sa femme (avec qui il est toujours marié), deux avec une journaliste, un autre avec sa secrétaire…)

Bref…

“Les enquêteurs m’interrogent et ne me disent pas quand je serai libérée et pourquoi ils me retiennent ici. On m’explique que c’est pour des raisons de sécurité”, a déclaré la jeune femme dans une interview à la chaîne d’opposition russe Dojd. La jeune femme, qui affirme se trouver “dans l’appartement d’un ami à Moscou”, a par ailleurs reconnu être “dans un état psychologique très difficile” et “se sentir mal”.

C’est vrai, on se demande pourquoi ils retiennent ce témoin clé…

Elle s’est refusée à évoquer les hypothèses à propos du meurtre: “Je ne pense rien (…) je ne sais pas qui a fait ça”. “Je ne sais pas comment l’assassin s’est approché, il était derrière moi”, a-t-elle dit. “Je veux rentrer à la maison, chez ma mère, mais je suis sous protection et on ne m’autorise pas à sortir”.

“J’ai le droit de quitter la Russie, je ne suis pas un suspect. Je suis témoin et j’ai donné toutes les informations que j’avais, j’ai tout fait pour aider l’enquête”, a-t-elle assuré. Interrogée par la télévision ukrainienne, la mère d’Anna, Inna, a de son côté dit craindre pour la sécurité de sa fille.

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Poutine, Nemtsov : pourquoi nous ne comprenons rien à la Russie, par Irina de Chikoff

FIGAROVOX/HUMEUR- Quand une ancienne correspondante à Moscou s’étonne de voir les Français s’étonner de ce que la Russie de Vladimir Poutine ne ressemble pas aux démocraties occidentales.

Irina de Chikoff est journaliste et écrivain. Elle a été correspondante à Moscou pour Le Figaro. Elle est notamment l’auteur d’»Adrien ou le songe Russe» aux éditions de Fallois.

Faut-il en rire ou en pleurer? Après l’assassinat à Moscou de Boris Nemtsov dont presque personne ne connaissait le nom, les titres les plus racoleurs ont fleuri dans la presse: «Poutine m’a tuer». «Je suis Nemtsov». Et le visage de ce vieux jeune homme de 55 ans dont les boucles brunes étaient devenues grises, passe, en boucle, sur les écrans des télévisions. Tous les commentateurs, après un rapide clic sur Wikipédia, chantent les louanges de l’ancien gouverneur de Nijni Novgorod qui fut vice premier ministre chargé du secteur énergétique sous Boris Eltsine. Juste avant le grand krach de 1998 qui a sonné la fin de la récréation pseudo démocratique de la Russie.

Toute une génération, celle de Boris Nemtsov mais aussi de Egor Gaïdar, Irina Khakamada, Grigori Iavlinski ou encore Serguei Kirilienko, considéré comme un Wunderkind, fut balayée par ce tsunami. Que celui qui ne s’est jamais trompé, leur lance la première pierre.

Pris en tenaille entre les barons rouges reconvertis dans les affaires, les truands des bas-fonds soviétiques et les anciens copains du Komsomol (jeunesses communistes) qui avaient estimé plus judicieux de s’emparer des richesses du pays plutôt que de pavaner sur les estrades, les démocrates se sont volatilisés tel un essaim de moineaux tandis que Vladimir Poutine, tout d’abord à la tête du FSB (ex KGB) puis nommé Premier ministre, était appelé à la rescousse d’un pays en faillite. Près de 48 % de la population ne recevait plus de salaire ou bien sous la forme de boîtes d’allumettes.

Longtemps les Russes ont tenu rigueur à cette génération de jeunes apprentis sorciers qui les avait conduits, après tant de larmes, à un nouveau désastre. Beaucoup, aujourd’hui encore, ne leur ont pas pardonné. Et si les Russes, au grand étonnement des Occidentaux, développent une forme d’eczéma quand on leur vante les mérites de la démocratie, c’est qu’ils se souviennent qu’elle s’est achevée par un gigantesque «bardak». (bordel).

Les Russes ont de la mémoire. De la compassion aussi. Ils ont rendu hommage à l’ancien gouverneur de Nijni Novgorod, comme ils s’inclinent toujours devant les morts. Mais les bons sentiments étalés comme de la confiture les laissent indifférents. Quant aux leçons de morale… Pauvres médias occidentaux! Ils ont avec la Russie bien du mal à faire prendre la bouture. C’est que la Russie est une terre dure! Glacée! Impitoyable aux siens. Et dans la toundra, dans la taïga, quand vous marchez, ca fait: crac! crac! Parce que ce sont des millions d’ossements que vos bottes piétinent!

Faut- il en rire ou en pleurer? «Poutine m’a tuer». «Je suis Nemstov». Toute la futilité des médias occidentaux, leur inculture, leur mépris même pour l’histoire tragique d’un pays, sont résumés par ces «Unes» dérisoires.

La presse a oublié que dans les belles années de la démocratie triomphante, à l’époque des Nemtsov, des Gaïdar, des Iavlinski, des Khakamada ou des Kirilienko, des dizaines de banquiers, de députés, de journalistes ou d’hommes d’affaires ont été assassinés. La méthode était presque toujours la même. Une ou plusieurs balles dans le dos. Et en ces temps-là les tueurs à gages, débordés, banquetaient joyeusement dans les plus somptueux restaurants qui avaient ouverts leurs portes. Le champagne coulait à flot. Les filles étaient belles. L’argent facile. Fouette cocher!

Au milieu de ce brouhaha, un ami russe, ivre mort me disait: «Tu vois, ma petite colombe, nous sommes en progrès. Il n’y a pas si longtemps, on comptait nos morts par millions, aujourd’hui, ce n’est plus que par dizaines. Il ne faut pas, il ne faut jamais désespérer de la Russie. Et à défaut de la comprendre, il faut l’aimer».

Irina de Chikoff, leFigaro.fr, 2/3/2015

Source: http://www.les-crises.fr/mais-qui-a-tue-boris-nemtsov/