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Palestine : la désinformation au 20h de France 2 continue

Saturday 10 September 2022 at 06:55

En juillet 2021, nous nous intéressions à la couverture qu’infligeait le « 20h » de France 2 au conflit opposant Israël aux Palestiniens [1]. Nous notions alors à quel point c’est une constante dans cette rédaction, pour ne pas dire une ligne éditoriale, que de mutiler l’information (et le droit d’être informé) sur ce conflit en accumulant les œillères, les angles morts et les biais, voire les mensonges. Un constat qui ne s’est pas démenti depuis, y compris lorsqu’une journaliste palestinienne, mondialement reconnue, a été récemment assassinée par l’armée israélienne.

Source : ACRIMED, Pauline Perrenot

Le 11 mai, France 2 n’a évidemment pas fait l’impasse sur la mort de la journaliste Shireen Abu Akleh, qui travaillait pour la chaîne Al Jazeera depuis 25 ans en tant que correspondante en Cisjordanie. Mais la rédaction du « 20h » s’est illustrée par un récit biaisé, ayant viré, au fil des jours, à la désinformation. Dès le 11 mai, il fait peu de doute que la reporter a été assassinée par l’armée israélienne, visée par un tir de précision derrière l’oreille – elle portrait un casque et un gilet pare-balles distinctement estampillé « Press » – alors qu’elle couvrait une opération de l’armée dans le camp de réfugiés de Jénine. Immédiatement, des journalistes présents à ses côtés témoignent en ce sens – « « Il n’y avait pas d’affrontement à ce moment, les forces israéliennes ont ouvert le feu, d’abord sur moi puis sur Shireen » » déclare par exemple le reporter Ali al-Samudi [2] – et l’ONG B’Tselem réfute la « défense » gouvernementale israélienne, qui renvoie la faute sur les Palestiniens [3]. Des vidéos sont également publiées, dans lesquelles on entend distinctement des tirs, persistant y compris lorsqu’une consœur palestinienne tente de s’approcher du corps de Shireen Abu Akleh, face contre terre…

Sur France 2 le 11 mai au soir, nous apprenons qu’« une balle lui a été fatale ». Alors que le témoignage de la journaliste (et témoin direct) Shatha Hamad est diffusé, faisant état d’un assassinat de la journaliste par l’armée d’occupation, il est introduit comme suit par la voix off de Maryse Burgot : « À ses côtés, une autre journaliste. Elle réalise que sa consœur est décédée. Elle est évacuée sous les tirs. Et sous le choc, elle accuse Israël. » Une formulation (pour la « nuance » ?) sournoise et superflue, qui remet insidieusement en cause la lucidité et la fiabilité du témoignage de la journaliste. La suite du sujet montre que ce n’est pas juste une formulation malheureuse :

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Source: https://www.les-crises.fr/palestine-la-desinformation-au-20h-de-france-2-continue/


LA CIA ET LES MÉDIAS (6/6) – Le rôle de la Commission Church

Friday 9 September 2022 at 06:55

Comment les médias les plus puissants d’Amérique ont travaillé main dans la main avec la Central Intelligence Agency et pourquoi la Commission Church les a couverts.

Par Carl Bernstein – Rolling Stone – 20 octobre 1977

Après avoir quitté le Washington Post en 1977, Carl Bernstein a passé six mois à analyser les relations entre la CIA et la presse pendant les années de la guerre froide. Son article de 25 000 mots, publié dans Rolling Stone le 20 octobre 1977, est reproduit ci-dessous dans une série de 6 billets.

Vous avez manqué la 5e partie de cet article ? Cliquez ICI pour la découvrir !

EN DÉPIT DE L’ÉVIDENCE DE L’EMPLOI GÉNÉRALISÉ DE journalistes par la CIA, la Commission sénatoriale sur le Renseignement et ses membres ont décidé de ne pas interroger les journalistes, les rédacteurs, les directeurs de publication ou les responsables de la diffusion dont les relations avec l’Agence sont décrites en détail dans les dossiers de la CIA.

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Source: https://www.les-crises.fr/la-cia-et-les-medias-6-6-le-role-de-la-commission-church/


Honduras : après la fin de la dictature, une Assemblée nationale constituante ?

Thursday 8 September 2022 at 06:55

Le gouvernement de gauche de Xiomara Castro doit créer les conditions d’une autodétermination dans un État vulnérable aux pressions américaines et conçu pour servir le capital monopolistique.

Source : Africa is a Country, Hilary Goodfriend
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

Xiomara Castro lors de son investiture à la présidence du Honduras le 28 janvier 2022 (Crédit : Simon Liu, via Flickr CC).

En janvier 2022, Xiomara Castro est devenue la première femme présidente du Honduras, rétablissant la démocratie électorale dans le pays après plus d’une décennie de dictature. En se présentant avec le parti de gauche Liberté et Refondation (LIBRE), l’élection de Castro rompt avec le système bipartisan vieux d’un siècle qui permettait aux élites des partis national et libéral de se partager le pouvoir. Avec un mandat pour opérer une transformation et des aspirations populaires élevées, Castro doit faire face à des défis de taille dans un contexte de crise systémique profonde.

Le coup d’État militaire de 2009 qui a évincé le mari de Castro, le président démocratiquement élu Manuel Zelaya, du parti libéral, a plongé le Honduras dans le chaos. Le régime d’extrême droite qui s’en est suivi a été soutenu par la force militaire et une fraude électorale éhontée. La « République bananière » initiale est devenue un laboratoire pour de nouveaux modèles radicaux d’appropriation et de confiscation, les services publics et les territoires riches en ressources étant vendus aux enchères au plus offrant. Les leaders des mouvements sociaux ont fait face à une répression croissante, allant jusqu’à l’exécution très médiatisée de la célèbre militante indigène Berta Cáceres en 2016. Les intérêts privés des fonctionnaires, du capital extractif et des narcotrafiquants sont devenus indissociables. Face à l’augmentation des déplacements, de l’insécurité et des inégalités, les Honduriens paupérisés ont fui vers les États-Unis dans des proportions sans précédent.

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Source: https://www.les-crises.fr/honduras-apres-la-fin-de-la-dictature-une-assemblee-nationale-constituante/


Comment les Démocrates ont trahi le New Deal pour le néolibéralisme

Wednesday 7 September 2022 at 06:55

En 1992, Bill Clinton s’est présenté à la présidence en promettant de « mettre fin à l’aide sociale telle que nous la connaissons ». Ce virage à droite faisait partie d’une tentative plus large des démocrates de créer un « néolibéralisme progressiste » – dont le « progressisme » incluait l’abandon de sa base ouvrière.

Source : Jacobin Mag, Justin H. Vassallo
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

Le président Bill Clinton s’exprime lors d’une conférence de presse dans la roseraie de la Maison Blanche à Washington, le 13 mai 1994. (Ron Sachs / CNP / Getty Images)

Analyse de Left Behind : The Democrats’ Failed Attempt to Solve Inequality by Lily Geismer (Public Affairs, 2022) (La tentative ratée des démocrates de résoudre les inégalités par Lily Geismer)

Les Démocrates sont au milieu d’une crise existentielle plus profonde que toute autre depuis la révolution Reagan. L’une des explications est que le parti n’a pas réussi à renforcer le pouvoir de la classe ouvrière comme il l’avait fait à l’époque du New Deal. Depuis les années 1990 surtout, la redistribution égalitaire et le développement à grande échelle ont cédé la place aux préférences politiques de la classe des donateurs. Pour certains, le problème est que les démocrates ont perdu leur cap après des décennies de défense contre une droite républicaine de plus en plus radicale. Malgré les promesses d’un nouveau paradigme économique, une série de revers souligne que l’administration de Joe Biden n’a pas la détermination nécessaire pour faire face à ce défi.

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Source: https://www.les-crises.fr/comment-les-democrates-ont-trahi-le-new-deal-pour-le-neoliberalisme/


La Compil’ de la Semaine

Wednesday 7 September 2022 at 06:40

Et c’est reparti pour une nouvelle saison de Compil’ de la Semaine : une sélection de dessins de presse à la fois drôles et incisifs, ainsi que des vidéos d’analyse participant à l’indispensable travail d’auto-défense intellectuelle.

Bonne lecture et bon visionnage à toutes et à tous !

Dessins de Presse

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Source: https://www.les-crises.fr/la-compil-de-la-semaine-63/


La « guerre économique » contre la Russie va-t-elle se retourner contre ses auteurs (1/3) ? par Jacques Sapir

Tuesday 6 September 2022 at 06:55

I. Histoire de sanctions

De l’émergence de la notion moderne de « guerre économique » à la politique des sanctions

Les notions de guerre économique et de sanctions économiques ont une longue histoire, une histoire dépasse largement les événements actuels et la guerre menée par la Russie en Ukraine. Pour tenter de comprendre les évolutions actuelles, il faut donc reprendre l’histoire des sanctions économiques depuis leur apparition dans les années 1920. Il faut ensuite prendre en compte la taille réelle de l’économie russe mais aussi ses relations avec l’économie mondiale et le rapport des forces entre ce que l’on appelle « l’occident » et les autres pays. Il faut enfin considérer analyser ces sanctions, le contexte d’interdépendance qui était celui existant entre la Russie et les pays de l’UE en février 2022 et l’impact de ces sanctions sur l’économie russe. Cela conduit à se poser la question de la pertinence des sanctions prises à partir de mars 2022 mais aussi de leur capacité à provoquer un changement substantiel dans la politique russe. En réalité, on peut penser – ou craindre selon les points de vue – que ne survienne un puissant « effet boomerang » qui perturbe bien plus les économies des pays de l’UE et engendre de fortes tensions sociales que l’impact de ces sanctions sur l’économie russe.

La notion de « guerre économique » est polysémique[1]. Sa définition elle-même est problématique car elle rassemble des processus qui relèvent du conflit, autrement dit de la « relation ami/ennemi »[2] et d’autres qui relèvent de la simple compétition[3]. En France, le portail de l’intelligence économique la décrit comme : « un processus et une stratégie décidée par un État dans le cadre de l’affirmation de sa puissance sur la scène internationale. Elle se mène par l’information sur les champs économiques et financiers, technologiques, juridiques, politique et sociétaux »[4]. Delbecque et Harbulot l’associent à la guerre cognitive et à la guerre de l’information, dans une logique relevant de la guerre asymétrique mise au service d’un pouvoir national total[5]. Il est alors clair que cette notion se construit en parallèle avec la notion de stratégie[6].

Pour autant, le terme a été utilisé tant par des historiens que par des spécialistes en science politique[7]. Pour les historiens, elle sera utilisée pour décrire l’enchevêtrement des tensions économiques et militaires[8]. La guerre et l’économie sont ici factuellement liées. Dans le champ de la science politique, par contre, cette notion est utilisée afin de caractériser de manière plus fine la composante économique des guerres, et le rôle de la volonté de contrôle de ressources dans le déclenchement de guerres. On peut cependant remarquer qu’un acte de guerre économique, s’il a vocation à donner un avantage à celui qui le met en œuvre, peut ne pas être nécessairement antithétique à un affaiblissement de celui qui en est à l’origine[9]. On revient alors au cœur de notre sujet, soit un hypothétique « effet boomerang ». Dès lors, c’est une analyse coût-avantage qui permet de déterminer que l’action est plus favorable à l’un qu’à l’autre. John Maynard Keynes défendait ainsi le potentiel pacificateur des sanctions économiques[10]. Mais, c’est probablement accorder trop de poids à la rationalité économique. Il est donc un fait établi que l’utilisation de cette notion a varié dans le temps. C’est pourquoi nous nous concentrerons ici sur sa forme moderne.

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Source: https://www.les-crises.fr/la-guerre-economique-contre-la-russie-va-t-elle-se-retourner-contre-ses-auteurs-1-3-par-jacques-sapir/


Dossiers déclassifiés : La Grande-Bretagne a soutenu les États-Unis après la destruction d’un avion de ligne iranien

Monday 5 September 2022 at 06:55

En 1988, un navire de guerre de la Marine américaine a abattu un avion de ligne iranien, tuant les 290 civils à bord. Des dossiers récemment déclassifiés montrent comment le gouvernement de Margaret Thatcher a offert un soutien immédiat aux États-Unis et a participé à la dissimulation de l’affaire.

Source : Declassified UK, John McEvoy
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

Cercueils contenant les victimes du vol 655 d’Iran Air. (Photo : Barry Iverson / Getty)

L’attentat s’est produit pendant la guerre Iran-Irak, qui avait commencé en 1980 avec l’invasion de l’Iran par Saddam Hussein. Le gouvernement américain a soutenu Saddam et a envoyé des navires de guerre dans le golfe Persique pour soutenir l’effort de guerre irakien.

L’un de ces navires de guerre était l’USS Vincennes qui, le 3 juillet 1988, a tiré deux missiles sur le vol 655 d’Iran Air alors qu’il effectuait une liaison de routine vers Dubaï.

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Source: https://www.les-crises.fr/dossiers-declassifies-la-grande-bretagne-a-soutenu-les-etats-unis-apres-la-destruction-d-un-avion-de-ligne-iranien/


Contre leurs intérêts, les États-Unis favorisent une coalition de leurs adversaires

Sunday 4 September 2022 at 06:55

Des pays comme la Chine, la Russie et l’Iran ont toutes les raisons d’entretenir entre eux des relations glaciales, et pourtant la politique étrangère américaine les rapproche.

Source : Responsible Statecraft, Paul R. Pillar
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

Le président russe Vladimir Poutine rencontre son homologue chinois Xi Jinping au Kremlin à Moscou, en Russie, le 5 juin 2019. Reuters/Evgenia Novozhenina/Pool

Lors de la réunion au sommet de la semaine dernière à Djeddah, en Arabie saoudite, le président Biden a tenté de rassurer son auditoire quant à l’attention portée par les États-Unis au Moyen-Orient en déclarant : « Nous ne nous retirerons pas en laissant un vide qui serait comblé par la Chine, la Russie ou l’Iran. » La métaphore du vide appliquée aux relations internationales a toujours posé de gros problèmes, notamment parce qu’elle ne tient pas compte du fait que les interventions étrangères, dans quelque région que ce soit, risquent au moins autant d’être une riposte ferme face à l’intervention de quelqu’un d’autre, que de combler un vide.

Les États-Unis devraient le savoir, étant donné qu’ils ont souvent été le bras armé dans de telles situations. Par exemple, la Marine américaine mène des opérations de « liberté de navigation » dans la mer de Chine méridionale non parce qu’un vide y a été laissé, mais parce que la Chine a mené ses propres opérations militaires volontaristes dans la région.

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Source: https://www.les-crises.fr/contre-leurs-interets-les-etats-unis-favorisent-une-coalition-de-leurs-adversaires/


PENSER CONTRE SOI POUR COMPRENDRE L’ÉPOQUE – FRÉDÉRIC TADDEÏ

Saturday 3 September 2022 at 11:45

Frédéric Taddeï est animateur de télévision et de radio, il a animé pendant 10 ans des débats sur France 3, puis France 2 dans la mythique émission « Ce soir (ou jamais !) ». Il a entre autre présenté pendant 4 ans « Interdit d’interdire » sur RT France, qui n’est plus accessible depuis la guerre en Ukraine. Il dirige aujourd’hui une agence de production de contenus de podcastes : Lymédias.

Il livre à Olivier Berruyer pour Élucid son témoignage sur ses années de télévision, sa vision du journalisme et de l’époque, le déclin potentiel de l’occident, rappelant toujours que la meilleure manière de comprendre le monde est de mettre ses opinions de côté, et de penser contre soi-même.

▶ N’oubliez pas de vous abonner à la chaine Youtube Élucid pour ne rien louper (rapide, et gratuit), et de partager la vidéo si elle vous a plu, pour lui donner plus de visibilité !

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Source: https://www.les-crises.fr/penser-contre-soi-pour-comprendre-l-epoque-frederic-taddei/


Méthane : Ciblons les compagnies pétrolières et gazières pour réduire nos émissions

Saturday 3 September 2022 at 06:55

Des responsables américains et européens ont récemment proposé de cibler le bétail et l’agriculture en Asie et en Afrique pour réduire les émissions de méthane. La production de pétrole et de gaz aux États-Unis est à l’origine d’un volume bien plus important d’émissions, mais pour les réduire, il faut s’attaquer aux entreprises de combustibles fossiles.

Source : Jacobin Mag, Rishika Pardikar
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

Une station-service dans la zone du champ pétrolifère du bassin permien à Odessa, au Texas [Bassin sédimentaire qui s’étend sur l’ouest du Texas et le sud-est du Nouveau-Mexique, NdT]. (Joe Raedle / Getty Images)

Lors de la conférence sur le climat COP26 qui s’est tenue à Glasgow l’année dernière, le président Joe Biden a qualifié le méthane de « l’un des plus puissants gaz à effet de serre » et a déclaré que les États-Unis et l’Europe travailleraient de concert pour réduire les émissions de méthane de 30 % d’ici 2030. Depuis lors, plus d’une centaine de pays dans le monde ont signé le Pacte mondial pour le méthane.

Pour contribuer à tenir cet engagement, les responsables américains et européens, lors d’un événement en marge de la conférence des Nations unies sur le changement climatique qui s’est tenue à Bonn, en Allemagne, le mois dernier, ont pointé un coupable en particulier : le secteur de l’agriculture et de l’élevage, notamment dans les pays africains et asiatiques. En effet, le fumier, certaines techniques de culture et les rejets gastro-intestinaux sont à l’origine d’une part importante des émissions de méthane.

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Source: https://www.les-crises.fr/methane-ciblons-les-compagnies-petrolieres-et-gazieres-pour-reduire-nos-emissions/