Parfois, la mémoire est cruelle. Le 2 février 1999, à Caracas, un homme au teint mat prononce son premier discours de président. Son nom : Hugo Chávez. « Le Venezuela est blessé au cœur », assène-t-il en citant Francisco de Miranda, héros de l’indépendance. Il décrit la crise « éthique et morale » que traverse alors son pays. Ce « cancer » gangrène l’économie, de sorte que, dit-il, « nous avons commencé à entendre parler de dévaluation, d’inflation ». « Tel un volcan qui travaille de façon souterraine », ces crises économique et morale en ont généré une troisième : la crise sociale. L’ancien militaire formule une promesse : « Cette cérémonie n’est pas une passation de pouvoirs de plus. Non : elle marque une nouvelle époque. (…) Nous ne devons pas freiner le processus de changement et encore moins le dévier : il risquerait de se replier sur lui-même et nous, de nous noyer à nouveau. »
Source : Paul R. Pillar, Consortium News , 21-07-2017
En plus d’Israël et de l’Arabie saoudite, toujours assoiffés de guerre avec l’Iran, le Président Trump, avec son mépris pour la réalité au sujet de l’accord nucléaire iranien, est devenu lui-aussi un catalyseur-clé, comme l’explique l’ancien analyste de la CIA, Paul R. Pillar.
Le mépris de Donald Trump pour la vérité n’empêche pas la réalité de se heurter continuellement à sa politique, dont le thème le plus constant a été de tenter de détruire les réussites de son prédécesseur. Combien la réalité incommode Trump – et surtout, combien ses efforts pour mettre de côté la réalité nuisent aux intérêts des États-Unis – varie de question en question.
Ce qui a dominé récemment les gros titres, bien évidemment, c’est l’assurance-maladie , à propos de laquelle il nie deux vérités : les principes fondamentaux sur lesquels se fonde la mutualisation de l’assurance et le fait que l’Affordable Care Act (ACA, Loi des Soins Abordables) ait réussi à étendre la couverture de l”assurance-maladie à de nombreux Américains qui ne l’avaient pas auparavant. En matière de politique étrangère, l’une des négations les plus flagrantes de la vérité a trait au changement climatique et, en conséquence, au retrait de Trump de l’accord de Paris, ce qui revient à rejeter un consensus scientifique bien établi.