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Ben Salman, Salvador et Donald Trump – Par Hedy Belhassine

Tuesday 20 August 2019 at 06:08

Source : Proche & Moyen-Orient, Hedy Belhassine, 15-07-2019

Que peut-il y avoir de commun entre le Prince Mohamed ben Salman d’Arabie, le Christ Sauveur du Monde et Donald Trump ? Un tableau à 450 millions de dollars pardi.

C’est l’histoire d’un petit morceau de bois peint à l’époque de la Renaissance, oublié pendant cinq siècles d’indifférence puis restauré à grands frais par des marchands malins. En 1958, il est cédé pour 45 £, en 2005 il est revendu 10 000 dollars. En 2013, Dmitri Rybolovlev un richissime cardiologue russe reconverti dans la potasse l’achète pour 127 millions de dollars à Yves Bouvier un négociant suisse qui venait de l’acquérir pour 75 millions. Belle plus-value nette fiscale ! Il faut dire que dans l’intervalle, l’oeuvre a été attribuée à Léonard de Vinci par des experts formels aussitôt contredits par quelques-uns de leurs collègues grincheux qui reniflent l’embrouille : « provenance spéculative, attribution optimiste, restauration abusive, prix exorbitant ».

Art et business

Ouvrons une première parenthèse sur le célèbre vendeur russe qui, entre autres exploits, a généreusement permis en 2008 à Donald Trump de faire une jolie culbute en lui achetant 95 millions de dollars une villa que le futur Président avait acquise quatre ans plus tôt 42 millions (seulement). Seconde parenthèse sur le très avisé homme d’affaires suisse, patron de ports francs à Genève, Singapour, Luxembourg. Ces établissements sont des entrepôts où les marchandises séjournent en suspension de taxes et droits. Les immeubles dédiés aux objets d’art sont de véritables coffres forts implantés près des aéroports. Ils permettent aux fortunés du monde entier d’y déposer des valeurs et des objets à couvert du fisc du tous les pays; ils peuvent venir les contempler, les vendre ou les échanger en toute sécurité et discrétion. Rappelons accessoirement que les transactions sur les objets d’arts sont de commodes échappatoires aux lois sur le blanchiment d’argent.

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Source: https://www.les-crises.fr/ben-salman-salvador-et-donald-trump-par-hedy-belhassine/


La Grande-Bretagne, un « Royaume-Uni » pour combien de temps encore ? Par Johanna Ross

Monday 19 August 2019 at 07:08

Source : Consortium News, Johanna Ross, 06-06-2019

Le 6 juin 2019

Les élections européennes soulèvent des questions sur l’intégrité territoriale du Royaume-Uni, écrit Johanna Ross.

Londres, capitale de l’Angleterre et, pour l’instant, du Royaume-Uni (Colin, CC BY-SA 4.0, Wikimedia Commons)

Par Johanna Ross

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Source: https://www.les-crises.fr/la-grande-bretagne-un-royaume-uni-pour-combien-de-temps-encore-par-johanna-ross/


Le lobby pro saoudien aux Etats Unis. Par René Naba

Monday 19 August 2019 at 06:07

Source : René Naba, 29-07-2019

L’auteur dédie ce texte à Raif Badaoui et son épouse Ensaf, icône de la résistance saoudienne à l’absolutisme monarchique, blogueur et créateur en 2008 du site «Free Saudi Liberals», sur lequel il militait pour une libéralisation morale du Royaume Wahhabite. Accusé d’apostasie et d’insulte à l’islam, il est emprisonné depuis juin 2012. Il a été condamné à 1.000 coups de fouet et 10 années de prison. Son avocat Waleed Abu Al Khair est également emprisonné.

Arabie saoudite/ Etats Unis: Une relation sado masochiste

L’alliance entre les Etats Unis et l’Arabie saoudite est à proprement parler une alliance contre nature, en ce qu’elle scelle, sur la base du pétrole, une alliance antinomique entre l’une des plus anciennes démocraties du Monde et un royaume théocratique, le plus obscurantiste de la planète.

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Source: https://www.les-crises.fr/le-lobby-pro-saoudien-aux-etats-unis-par-rene-naba/


“L’UE ne nous protège pas, elle nous met à nu” Montebourg

Sunday 18 August 2019 at 07:08

Source : NOP, Youtube, 19-07-2019

Arnaud Montebourg fait son retour au Sénat. L’ancien ministre de l’Economie et du redressement productif de François Hollande est auditionné par les sénateurs sur la suppression de 1000 emplois dans les usines du groupe General Electric. Il y a 4 ans Arnaud Montebourg avait qualifié d’erreur majeure la vente de la branche énergie d’Alstom à l’américain General Electric. Le groupe américain s’était engagé à l’époque à créer 1000 emplois, engagement qu’il n’a pas respecté. Désormais Arnaud Montebourg demande à l’Etat d’annuler la vente de 2014.

Source : NOP, Youtube, 19-07-2019

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Source: https://www.les-crises.fr/lue-ne-nous-protege-pas-elle-nous-met-a-nu-montebourg/


L’idylle insolite de Donald Trump, artisan du «Muslim Ban» avec la dynastie wahhabite. Par René Naba

Sunday 18 August 2019 at 06:19

Source : René Naba, 02-08-2019

Récit d’une singulière lune de miel à l’origine de la «transaction du siècle».

Pur hasard ou fâcheuse coïncidence qui masque une intention provocatrice ?

Traditionnelle ritournelle de la diplomatie américaine à l’égard des Arabes (1), la transaction du siècle, le règlement au rabais de la question palestinienne, devrait être révélée après la fin du mois de Ramadan 2019, soit vers le 5 juin, une date coïncidant avec la date de la défaite arabe lors de la 3ème guerre israélo-arabe de juin 1967.

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Source: https://www.les-crises.fr/lidylle-insolite-de-donald-trump-artisan-du-muslim-ban-avec-la-dynastie-wahhabite-1-2-par-rene-naba/


Intégrité forgée dans des cages. Par Chris Hedges

Saturday 17 August 2019 at 07:00

Source : Truthdig, Chris Hedges, 13-05-2019

Mr. Fish / Truthdig

Chris Hedges a donné cette conférence à 27 étudiants diplômés qui étaient auparavant incarcérés – dont certains à qui il enseigna en prison – et à leur famille à l’Université Rutgers vendredi [Avril 2019, NdT]. La cérémonie était organisée par le programme Mountainview de Rutgers [Université de l’État du New Jersey et l’une des plus importantes universités d’État américaines, NdT], qui aide les étudiants à obtenir leur diplôme à Rutgers après avoir suivi des cours universitaires en prison dans le cadre du programme de bourses d’études du New Jersey et du Transformative Education in Prisons Consortium (NJ-STEP). Lisez une transcription de son discours ou regardez-le en vidéo en suivant le lien au bas du message.

Mes camarades diplômés de l’université : l’intégrité n’est pas un trait héréditaire. Elle n’est pas conférée par les privilèges, le statut ou la richesse. Elle ne peut être transmise par des écoles ou des institutions d’élite. Ce n’est pas le produit de la naissance, de la race ou du sexe. L’intégrité n’est pas un pedigree ou une marque. L’intégrité se mérite. L’intégrité n’est pas déterminée par ce que nous faisons dans la vie, mais par ce que nous faisons avec ce que la vie nous donne. C’est ce que nous surmontons. L’intégrité est la capacité d’affirmer notre dignité même lorsque le monde nous dit que nous ne valons rien. L’intégrité se forge dans la douleur et la souffrance, dans la perte et la tragédie. Elle s’est forgée dans les salles d’audience où vous avez été condamnés. Elle s’est forgée dans les chaînes que vous avez été forcés de porter. Elle s’est forgée dans les cages où vous avez vécu, parfois pendant des décennies. Elle s’est forgée dans les pleurs de vos enfants, ceux qui ont perdu leur mère ou leur père à cause de la monstruosité de l’incarcération de masse. Elle s’est forgée dans le chagrin de vos parents, de vos frères, de vos sœurs, de vos époux et de vos partenaires. L’intégrité s’est forgée en surmontant l’enfer autour de vous pour étudier dans une cellule exiguë et oppressante pour un diplôme universitaire que personne, peut-être même pas vous, n’aurait jamais pensé que vous obtiendriez. L’intégrité, c’est refuser de devenir une statistique. L’intégrité, c’est se lever et crier à un univers indifférent : JE SUIS QUELQU’UN. Et aujourd’hui, personne ne peut nier qui vous êtes, ce que vous avez accompli et ce que vous êtes devenus – des diplômés universitaires, des hommes et des femmes intègres qui avez défendu farouchement votre dignité et votre capacité à exercer votre volonté, et qui avez triomphé.

Plusieurs d’entre vous sont mes anciens élèves : Boris, Steph, Tone, Hanif et Ron, bien qu’il soit difficile pour moi d’utiliser le mot « ancien ». Pour moi, vous serez toujours mes élèves. J’ai passé de nombreuses heures avec vous dans les salles de classe de la prison. Je connais les cicatrices que vous portez. Vous porterez ces cicatrices, ce traumatisme, pour la vie. Assumez vos souffrances. Ne les niez pas. Et sachez que la guérison ne vient qu’en tendant la main à ceux qui souffrent. C’est dire à ceux qui sont mis de côté par la société: « Moi aussi, j’étais méprisé. Moi aussi, j’étais là où tu es. Moi aussi, je me sentais seul et abandonné. Mais comme moi, tu peux surmonter cela et tu le feras ». Je ne suis pas romantique à propos de la souffrance. J’en ai vu beaucoup en tant que correspondant de guerre. La souffrance peut rendre certaines personnes meilleures. Elle peut en avilir et en détruire d’autres. Mais ceux qui surmontent la souffrance, qui restent attachés à la compassion et à l’empathie, peuvent devenir ce que Carl Jung appelle des « guérisseurs blessés ». Thornton Wilder, dans sa pièce de théâtre « L’Ange qui troubla les eaux », écrit : « Sans tes blessures, où serait ton pouvoir ? … Les anges eux-mêmes ne peuvent pas convaincre les enfants misérables et maladroits sur terre, comme seul peut le faire un être humain brisé par le cours de la vie. Au service de l’amour, seuls les soldats blessés peuvent servir ». Et il y a autre chose que j’ai appris en tant que correspondant de guerre : l’éducation est moralement neutre. Les personnes très instruites peuvent être aussi cruelles et sadiques que les analphabètes. C’est pourquoi tant de prédateurs humains qui profitent de la misère des pauvres dans des entreprises comme Goldman Sachs ont été formés dans des universités de la Ivy League [groupe de huit universités privées du Nord-Est des États-Unis, parmi les plus anciennes et les plus prestigieuses du pays, NdT]. C’est pourquoi James Baldwin a écrit que « l’éclat sans passion » – et par cela il entend la passion morale – « n’est rien de plus que de la stérilité ».

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Source: https://www.les-crises.fr/integrite-forgee-dans-des-cages-par-chris-hedges/


La politique de Trump à l’égard de l’Iran : des hypothèses dangereusement faussées, et pas de plan « B ». Par Alastair Crooke

Saturday 17 August 2019 at 06:00

Source : Strategic Culture, Alastair Crooke, 01-07-2019

Alastair Crooke

1er juillet 2019

© Photo : Wikimedia

Le professeur Russell-Mead nous dit « que la clé de la politique du président à l’égard de l’Iran est que son flair pour le pouvoir (et Trump est un juge compétent en matière de pouvoir, insiste R-M) lui dit que l’Iran est plus faible, et que les États-Unis sont plus forts, que ne le croient les tenants de la politique étrangère… Ce que veut M. Trump, c’est un accord avec l’Iran à la mesure de sa perception du pouvoir relatif des deux pays… ». (non souligné dans l’original).

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Source: https://www.les-crises.fr/la-politique-de-trump-a-legard-de-liran-des-hypotheses-dangereusement-faussees-et-pas-de-plan-b-par-alastair-crooke/


Jean-Claude Michéa : « Il est grand temps de refermer la triste parenthèse politique de la gauche libérale »

Friday 16 August 2019 at 07:00

Source : Le Comptoir, Jean-Claude Michéa, 20-06-2019

Après un article rédigé par Michael C. Behrent sur sa pensée, le magazine américain Dissent publie un grand entretien du philosophe Jean-Claude Michéa. Celui-ci a été accordé en janvier 2019, alors que les gilets jaunes fêtaient leurs deux mois. Le gouvernement commençait à discréditer le mouvement et à le couper de ses bases populaires en pointant notamment la présence des « Black blocs » et de groupuscules d’extrême droite lors des rassemblements parisiens. Alors que Michael Behrent a décidé, avec l’accord de Michéa, de laisser de côté quelques passages risquant d’être incompréhensibles pour des lecteurs américains, notre site propose la traduction intégrale de l’entretien. Dans la 1ère partie, le penseur est revenu sur la critique du libéralisme et sur sa défense des Gilets jaunes. Dans cette 2ème partie, il développe sa critique de la gauche libérale.

Dissent : La xénophobie et l’’intolérance sont en train de monter. Combattre le racisme, dans ce contexte, semble plus nécessaire que jamais. Je pense, par exemple, à cette critique du “privilège blanc” qui est très répandue chez les Américains progressistes. Pour vous, au contraire, l’antiracisme et les luttes sociétales symbolisent tout ce qui est faux dans le libéralisme culturel. Cette façon de voir ne risque-t-elle pas de délégitimer ces combats à un moment où ils semblent particulièrement nécessaires ?

Jean-Claude Michéa : C’est effectivement sur cette question du racisme et de la défense des “minorités” (sexuelles ou autres) que le nuage d’encre répandu depuis des décennies par l’intelligentsia de gauche est devenu aujourd’hui le plus difficile à dissiper. Car il ne s’agit évidemment pas de “délégitimer” le moindre de ces combats dits “citoyens” (ne serait-ce que par fidélité à Marxqui, dans le Capital, rappelait déjà que « le travail sous peau blanche ne peut s’émanciper là où le travail sous peau noire reste stigmatisé et flétri »). Ce qui fait problème, en revanche, c’est la façon incroyable dont la nouvelle intelligentsia de gauche – sur fond, tout au long des années 1980, de néolibéralisme triomphant, de “guerre des étoiles” et de déclin irréversible de l’empire soviétique – s’est aussitôt empressée d’instrumentaliser ces combats (on se souvient par exemple du rôle décisif joué sur ce plan par Bernard-Henri Levy, Michel Foucault et les “nouveaux philosophes”) dans le but alors clairement affiché de rendre définitivement impossible tout retour de la critique socialiste du nouvel ordre libéral, critique à présent assimilée au “goulag” et au “totalitarisme” (et le fait que l’actuelle génération d’intellectuels de gauche ait été élevée dans l’idée que Marx était un auteur “dépassé” − combien ont réellement lu le Capital ? − n’a certainement pas arrangé les choses !). Le cas de la France me paraît d’ailleurs ici, une fois de plus, emblématique.

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Source: https://www.les-crises.fr/jean-claude-michea-il-est-grand-temps-de-refermer-la-triste-parenthese-politique-de-la-gauche-liberale/


Trois peurs contemporaines. Par François-Bernard Huyghe

Friday 16 August 2019 at 06:00

Source : François-Bernard Huyghe, 13-08-2019

Le film de Mario Bava, les trois visages de la peur, classique d’horreur des années 60, décline le thème titre :
– Dans un sketch, tout le monde est contaminé par des morts-vivants, ici les Wurdalaks, quelque part dans les Carpates : ils risquent, si phénomène s’étend et si personne ne nous met en garde de dévorer l’humanité.
– Dans un autre sketch, un jolie fille qui a trahi un criminel est persécutée par ses appels téléphoniques de menace. Mais en réalité, c’est une femme qui la terrorise délibérément en dissimulant sa voix pour se glisser dans son lit.
– Dans le troisième, une infirmière qui a volé une bague sur un cadavre est tétanisée par le bruit d’une goutte d’eau qui la poursuit comme un remords mais qui n’existe peut-être que dans sa tête. Elle finit par en mourir.

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Source: https://www.les-crises.fr/trois-peurs-contemporaines-par-francois-bernard-huyghe/


Jean-Claude Michéa : « Il n’existe pas de lien philosophique indissoluble entre le libéralisme politique et la démocratie »

Thursday 15 August 2019 at 07:00

Source : Le Comptoir, Jean-Claude Michéa, 18-06-2019

Après un article rédigé par Michael C. Behrent sur sa pensée, le magazine américain Dissent publie un grand entretien du philosophe Jean-Claude Michéa. Celui-ci a été accordé en janvier 2019, alors que les gilets jaunes fêtaient leurs deux mois. Le gouvernement commençait à discréditer le mouvement et à le couper de ses bases populaires en pointant notamment la présence des « Black blocs » et de groupuscules d’extrême droite lors des rassemblements parisiens. Alors que Michael Behrent a décidé, avec l’accord de Michéa, de laisser de côté quelques passages risquant d’être incompréhensibles pour des lecteurs américains, notre site propose la traduction intégrale de l’entretien. Dans cette première partie, le penseur revient sur sa critique du libéralisme et sur sa défense des Gilets jaunes.

Dissent : Vos écrits montrent que le capitalisme ne peut pas exister sans la quête inlassable de l’individualisme et des désirs individuels. Ce qui inclut donc des valeurs – qui pour beaucoup d’entre nous sont devenus une seconde nature – telles que la réalisation de soi et la critique des normes sociales. Vous en concluez que le libéralisme économique ne peut pas exister sans le libéralisme culturel. « Une économie de droite – écrivez-vous – ne peut pas exister sans une culture de gauche. »Est-ce que la principale leçon de vos livres c’est bien que la gauche doit rompre une fois pour toutes avec le libéralisme ?

Jean-Claude Michéa : Je suis toujours sidéré, en effet, par la facilité avec laquelle la plupart des intellectuels de gauche contemporains (c’est-à-dire ceux qui, depuis la fin des années 1970, ont progressivement renoncé à toute critique radicale et cohérente du système capitaliste) opposent désormais de façon rituelle le libéralisme politique et culturel − tenu par eux pour intégralement émancipateur − au libéralisme économique dont ils s’affirment généralement prêts, en revanche, à condamner les “excès” et les “dérives” financières. Non seulement, bien sûr, parce qu’une telle manière de voir invite inévitablement à jeter par-dessus bord, dans le sillage de Foucault, toute l’armature intellectuelle du socialisme originel (au sens où Marx, par exemple, soutenait que le système capitaliste était incompatible avec toute notion de « limite morale ou naturelle » et que sa véritable devise, loin d’être culturellement conservatrice, était en réalité « Liberté, Égalité, Propriété, Bentham »).

Mais aussi parce qu’elle conduit, dans la foulée, à oublier que pour Adam Smith et les premiers défenseurs du libéralisme économique (un courant idéologique dont, soit dit en passant, l’intelligentsia de gauche a toujours autant de mal à reconnaître la filiation logique avec la philosophie des Lumières) les progrès de la liberté économique et du “doux commerce” apparaissaient indissolublement liés à ceux de la tolérance, de l’esprit scientifique et des libertés individuelles. Ce qui se comprend du reste assez bien. Comme le rappelait en effet Hayek dans The Road to Serfdom, une véritable économie libérale ne peut fonctionner de façon à la fois cohérente et efficace − et contribuer ainsi à « libérer l’individu des liens traditionnels ou obligatoires qui entravaient son activité quotidienne » − que si « chacun est libre de produire, de vendre et d’acheter tout ce qui est susceptible d’être produit ou vendu », sans que ni l’État ni la collectivité n’aient à se mêler de ses choix.

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Source: https://www.les-crises.fr/jean-claude-michea-il-nexiste-pas-de-lien-philosophique-indissoluble-entre-le-liberalisme-politique-et-la-democratie/