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[Propagande] Le Ministre des affaires étrangères israelien veut décapiter certains de ses concitoyens arabes – et nos médias n’en parlent pas !

Wednesday 11 March 2015 at 05:07

La propagande hurlante, on voit ce que ça donne sur la Russie, mais il ne faut pas oublier qu’elle existe aussi en version silencieuse, consistant à passer sous silence (ou alors en 10 lignes page 18) des informations importantes.

Exemple : lundi, en meeting électoral dans la ville de Herzliya, au nord de Tel Aviv, pour les proches élections législatives, le ministre des affaires étrangères israélien (d’extrême droite) Avigdor Liberman (ou Lieberman) a tranquillement déclaré que tous les Arabes israéliens qui ne sont pas fidèles à Israël devraient «être décapités à la hache».

«Ceux qui sont de notre côté méritent beaucoup, mais ceux qui sont contre nous méritent de se faire décapiter à la hache», a-t-il affirmé face à son auditoire, rapporte le site d’informationNewsweek. Le ministre a même estimé qu’il n’y a «aucune raison qu’Umm al-Fahm» (la troisième ville arabe du pays) «fasse partie d’Israël». Pour lui, la communauté arabe n’a aucunement sa place sur le territoire. «J’ai tendance à vouloir faire don au chef de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas des Arabes qui brandissent le drapeau noir le jour de la nakba. Ce serait avec plaisir.»

Le jour de la «nakba» (désastre, en arabe) fait référence à l’exode de milliers de Palestiniens après l’indépendance d’Israël et leur retour en terres palestiniennes. L’événement est commémoré par des rassemblements à travers la Cisjordanie, la bande de Gaza mais aussi dans certaines villes israéliennes.

Pour Ron Gilran, vice-président du Conseil de risque géopolitique, le Levantine Group, basé à Tel Aviv, ces déclarations sont un moyen pour Lieberman et son parti nationaliste de droite, l’Israël Beiteinou, de récolter des voix avant les élections. «L’électeur instruit sait que c’est une tentative de gagner le soutien du peuple», explique-t-il à Newsweek.

Ce n’est pas la première fois que Lieberman fait parler de lui avec des propos discriminants. En novembre dernier, il faisait part de sa volonté d’offrir de l’argent aux citoyens arabes israéliens – qui représentent 20% de la population israélienne – afin qu’ils acceptent de s’installer en terres palestiniennes si un Etat est créé. Le ministre soutient une position radicale à l’encontre de tous ceux qui trahiraient son Etat. Il estime même qu’une condamnation à mort est nécessaire pour tous ceux qui dénonceraient les politiques israéliennes à l’encontre des Palestiniens.

Les élections législatives israéliennes sont prévues le 17 mars. Le Premier ministre actuel Benyamin Nétanyahou est grandement concurrencé par le parti d’opposition, l’Union sioniste, dirigé par Isaac Herzog et Tzipi Livni.

Avouez que ce n’est pas rien, surtout comparé à l’hystérie russophobe. Imaginez ce que diraient nos canards/radios si le ministre russe avait déclaré ceci pour les Tchétchènes musulmans par exemple. On serait presque en guerre…

Mais là, magie, RIEN ! (ou presque)

L’extrait précédent est tiré d’un article de Libération, du 10 mars, qui a repris l’info d’un article de la veille du quotidien israélien Haaretz :

Du coup :

L’Autorité palestinienne va demander à la Cour pénale internationale de La Haye d’émettre un mandat d’arrêt contre le ministre israélien des Affaires étrangères Avigdor Lieberman, suite à ses appels à “décapiter les Arabes qui ne sont pas fidèles à Israël”, selon la télévision palestinienne.

“Je riposterai à la requête des Palestiniens de lancer un mandat d’arrêt contre moi à la CPI lorsque je serai le prochain ministre de la Défense”, a posté Lieberman sur sa page facebook en réponse à l’annonce de l’Autorité palestinienne.

Les médias israéliens ont évidemment largement repris ces informations :

 

Les grands médias américains aussi :

Les médias russes aussi :

MAIS alors, allez savoir pourquoi, dans nos médias, c’est le silence le plus absolu :

Ca n’intéresse pas le Monde, pas de souci (pour information, j’ai testé à chaque fois les 2 orthographes)

Le Figaro ?

Non plus… Le Parisien ?

Non plus… La Croix ?

Non plus… L’Humanité ?

Non plus… Les gratuits ?

Le nouvel Obs ?

Non plus… Bon, il faut dire que l’AFP mettait le projecteur ailleurs aujourd’hui :

Aaaaah, les cadets de Lviv – tout une histoire probablement…

Les autres grandes agences ?

 

Non plus…

Bon, pour être juste, Libération en a donc parlé – et si vous avez aimé l’article, Libération vous dit d’ailleurs que vous aimerez aussi ces informations précieuses…

L’Express et le Point en ont parlé en ligne :

Europe 1 en a fait un bel article :

Mais bon, ça fait quand même bien peu…

Et ça en dit long sur l’objectivité de l’information…

Le pire étant, à mon sens, qu’il est impossible de saisir qui que ce soit pour se plaindre de ce genre de propagande, hurlante ou silencieuse…

P.S. Ah flute, oui, c’est vrai.

Comme “Le dernier numéro de Charlie Hebdo n’est disponible dans aucun point de vente en Israël. ” (Source ), Liberman a demandé à ses ouailles de le distribuer gratuitement :

Bref, il est Charlie ce brave homme !

Source: http://www.les-crises.fr/propagande-le-ministre-des-affaires-etrangeres-israelien-veut-decapiter-ses-citoyens-et-nos-medias-nen-parlent-pas/


Interview avec Y. Varoufakis : “Nous n’envisagerons jamais une sortie de l’euro”

Wednesday 11 March 2015 at 04:33

Bon, j’attends quand même la fin des courses pour me prononcer, mais enfin, pour un gars qu’on nous a vendu “spécialiste de la théorie des jeux”, c’est pas malin du tout de dire ça en termes de capacité de négociation…

Si tu n’envisages absolument pas une sortie de l’euro, tu es tout nu ; fais alors ton plan d’austérité bruxelloise et nous fatigue plus, amigo…

Le ministre grec des Finances, Yanis Varoufakis, a accepté de répondre aux questions de Paris Match après une polémique à propos d’un référendum sur une éventuelle sortie de l’euro.

Paris Match. Vous avez évoqué dans la presse un référendum grec sur l’Euro. Voulez-vous que les Grecs décident eux-mêmes de sortir de la zone euro? 
Yanis Varoufakis. C’est le résultat d’un travail abominable du journaliste du «Corriere della Serra». Il a assisté à une conférence que je donnais à Venise dans laquelle j’ai longuement expliqué que notre gouvernement n’envisagerait jamais de «Grexit», que nous n’en discuterons jamais. Pour nous, il est même toxique d’y penser. J’ai ensuite donné une interview à ce journaliste, qui m’a demandé à plusieurs reprises ce que notre gouvernement ferait si, à l’issue des négociations, tous nos partenaires européens rejetaient nos propositions. J’ai répondu que cela ne se produirait pas, que nous discutons avec l’Eurogroupe dans un esprit très collégial. Il a insisté. J’ai fini par dire que dans l’hypothèse improbable où il y aurait une impasse, comme nous ne sommes pas collés à nos sièges, nous pourrions démissionner, organiser une élection, un référendum sur les réformes. On en est restés là. Le titre de l’interview est devenu : “Varoufakis demande un référendum sur l’euro”. Soit l’inverse de mon propos! J’ai fait une longue déclaration pour démentir.

“LE ‘REMÈDE’ NE RÉSOUT RIEN. LA CRISE N’EN FINIT PAS”

Financièrement, où en est votre pays?
La Grèce a perdu l’accès aux marchés en 2010. Malheureusement, l’Europe et le gouvernement grec d’alors ont décidé de répondre à cette faillite en accordant à la Grèce le prêt le plus important jamais octroyé! L’arithmétique prouve que cela ne peut pas fonctionner. Je le répète depuis cinq ans. Ce «remède» ne résout rien. Voilà où nous en sommes. Voilà pourquoi la crise n’en finit pas, malgré les efforts énormes consentis par les Grecs. Ils ont subi des restrictions, des coupes dans leurs retraites, dans leurs salaires, dans les dépenses publiques… En même temps, leurs impôts ont augmenté, ceux des faibles, pas ceux des riches.

Vos pairs de l’Eurogroupe ne vous ont accordé qu’un répit de quelques semaines…
Nous voulons que tout le monde comprenne que le statu quo ne peut pas se poursuivre, ce qui occasionne parfois des tensions. Les techniciens de l’Eurogroupe à Bruxelles ont ce que j’appelle une «inertie institutionnelle» naturelle. Aucune institution n’aime changer. En défendant notre cas avec force, nous avons réussi à les faire bouger. Ce succès est bien sûr temporaire. Il faut encore définir le nouveau processus. C’est une longue route. Tout ne peut pas se résoudre en un jour.

Source : Anne-Sophie Lechevallier, pour Paris Match, le 9 mars 2015.

Source: http://www.les-crises.fr/interview-avec-y-varoufakis-nous-nenvisagerons-jamais-une-sortie-de-leuro/


Actu’Ukraine 11/03

Wednesday 11 March 2015 at 04:00

Ce travail a été réalisé par quelques bénévoles – un peu plus d’aide serait donc bienvenue… Merci de nous contacter

Actu’Ukraine semaine du 2 au 8 mars 2015

Une semaine assez tendue qui au final se finit plutôt bien !

Lundi 2 mars 2015

• Les USA n’ont vraiment pas envie de la paix en Ukraine ! Les USA ont annoncé vouloir envoyer plusieurs centaines de soldats en Ukraine, via la Pologne, pour entrainer les forces armées ukrainiennes entre mars et octobre 2015 au International Peacekeeping and Security Center (IPSC), un vaste camp militaire situé près de Lvov dans l’ouest de l’Ukraine (zerohedge, sputniknews, sputniknews, defensenews, tassipsc.asv.gov.ua), ceci malgré les avertissements des russes (zerohedge), la réticence de l’OTAN (tass) et le contenu des accords de Minsk 2 (le point 10, rappellons-le, interdit la présence de forces armées étrangères ou de mercenaires en Ukraine). Bref, les USA cherchent à déclencher une crise avec la Russie, ce n’est pas nouveau, mais cela devient de plus en plus dangeureux avec cette fois des “bottes américaines au sol” en Ukraine en nombre et sur une longue durée. On est très loin d’un exercice militaire d’une dizaine de jours comme Rapid Trident (eur.army.mil). De plus, il y a un flou inquiétant sur cette opération si l’on considère les répercussions géopolitiques potentielles. Certaines sources parlent de soldats de la garde nationale, d’autres de l’armée américaine, devant entrainer la garde nationale et/ou l’armée ukrainienne. Il est question de 300 militaires US ou de 1500 (chaque groupe de 300 assurant une partie de la période d’entrainement prévue sur 6 mois en tout : de mars à octobre 2015). Avec le but initial officiel, prévu en début d’année, d’entrainer 4 compagnies  de la Garde Nationale ukrainienne pour “aider l’Ukraine à renforcer ses capacités d’opération de police, de défense intérieure et de maintien de l’ordre…” (defensenews). Parallèlement, Mikheil Saakashvili, conseiller géorgien spécial du président ukrainien, déclare que “la décision américaine de fournir des armes défensives à l’Ukraine est assurée à 99%”  (unian). Le 1% restant est sans doute limité au président Obama qui a peut-être là l’occasion de mériter plusieurs années après son controversé nobel de la Paix (d’ailleurs au passage, le président du comité Nobel pour ce prix a été démis de ses fonctions, une première depuis la création des prix Nobel… voir RT). Il existe aux USA un consensus à peu près uniforme sur la fourniture d’armes à l’Ukraine. L’administration Obama est pour, les corps législatifs républicains et démocrates sont globalement pour (washingtontimes, uatoday.tv), les médias sont pour, le commandement américain de l’OTAN est pour, l’état-major US est pour (defenseone, dedefensa).

et ils ont l’air super enchantés d’être pour…

Quant aux autres sources d’armes, Emirats Arabes Unis (exposition militaire IDEX-2015, voir actu Ukraine précédente ) ou Finlande (systèmes de visée), le gouvernement ukrainien ne souhaite pas communiquer sur les accords négociés (russia-insider, novorossia.today). Pour couronner le tout, Porochenko, tout en commençant à démobiliser les soldats des premières vagues de mobilisation (mais juste s’il y a des remplaçants… avec 80% de désobéissance civile, cela ne va pas être simple…) (fortruss, russia-insider), propose d’augmenter l’effectif de l’armée d’environ 50 000 hommes (40000 mobilisés et 10 500 engagés) pour atteindre 250 000 soldats (novorossia.today, rada.gov.ua, sputniknews.com, unian).

Plus de soldats + plus d’entrainement + plus d’armes = Guerre.

 Relooking Europe : The Role of Land Forces (Center for Strategic & International Studies – 2 mars 2015)  (à partir de 14mn00 pour les infos sur les mouvements de troupes US en Europe de l’Est, dont l’Ukraine : youtube). Le général en question indique clairement (à partir de 15mn) que sa brigade (donc des parachutistes) va être en partie déployée cette semaine en Ukraine pour entrainer des forces ukrainiennes pour le combat en cours…

 

Assistant Secretary of State Victoria Nuland testified at a House Foreign Affairs Committee hearing on Ukraine’s conflict with Russia,  focusing on U.S. policy toward both nations. Assistant Secretary of  State Victoria Nuland talked about the situation in Ukraine, the effects  of economic sanctions against Russia, the potential for U.S. military  aid to Ukraine, and the ceasefire agreed upon in Minsk, Belarus (4 mars) (c-span.org).

Projet déposé à la Rada le 2 mars 2015 (traduction de l’Ukrainien rada.gov.ua) et voté le 5 mars (fortruss)

Projet
Soumis par le Président de l’Ukraine
Loi de l’Ukraine
Sur les effectifs des Forces armées de l’Ukraine
 Conformément à l’article 85, partie 1, paragraphe 22, de la Constitution de  l’Ukraine, la Rada Suprême d’Ukraine décrète:
 1. Fixer les effectifs des Forces armées de l’Ukraine à un nombre n’excédant pas 250 000 personnes, dont 204 000 militaires.
2. Pendant les périodes spéciales, les effectifs des Forces armées de l’Ukraine seront accrus du nombre des appelés en application des décrets du Président  de l’Ukraine sur la mobilisation, entérinés par les lois de l’Ukraine.
3. La présente loi prend effet à partir du jour suivant le jour de sa publication.
 Le Président de la Rada Suprême de l’Ukraine
 

• Même en Ukraine, on ne peut pas faire n’importe quoi ! : Nous avions parlé brièvement de cette proposition de loi la semaine dernière (les-crises.fr, dimanche 1er mars). Le 2 mars, le décret a été retiré par le député qui avait déposé le projet de loi, Mateïtchenko. Ce dernier a reconnu que l’une des dispositions du document pouvait être interprétée de façon ambiguë. ll a déclaré qu’il ne s’agissait pas de punir pénalement la critique du pouvoir, mais de punir la “profanation des symboles de l’Etat” (lenta.ru). Ce projet de loi sur la défense et la préservation de l’autorité de l’Etat a été enregistré à la Rada le 24 février (rada.gov.ua). La disposition du document qui posait problème concernait «les actions délibérées visant à saper l’autorité de l’Etat et des organes de l’Etat” qui a été considérée par beaucoup comme une menace pour la liberté de parole, puisqu’elle pouvait être interprétée également comme une interdiction de critiquer les autorités, les fonctionnaires et les partis politiques (telekritika.ua). ll était prévu une peine de rééducation par le travail d’une durée maximale de deux ans ou de privation de liberté de 6 mois à 3 ans.

Projet de loi déposé le 24 février 2015 (projet retiré le 2 mars 2015) (traduction de l’Ukrainien rada.gov.ua)

LOI d’UKRAINE
Modifiant le Code Pénal ukrainien 
(sur la défense et la préservation de l’autorité de l’Etat)
La Rada Suprême d’Ukraine décide:
І. Modifier la Section ХV “Délits contre l’autorité des organes publics, des collectivités locales et des associations de citoyens” du Code Pénal de l’Ukraine (Bulletin de la  Rada Suprême d’Ukraine (VVR), 2001, № 25-26, p.131), en ajoutant l’article 339-1 de la teneur suivante:
«Article 339-1. Actions délibérées visant à saper l’autorité de l’Etat et de ses organes.
Les actes  illégaux socialement dangereux qui portent atteinte à l’autorité de  l’Ukraine en tant qu’Etat souverain, la profanation, l’outrage, l’avilissement publics ou d’autres actions visant à saper l’autorité des organes  de l’État, des collectivités locales et des associations de citoyens d’Ukraine et /ou le rapport cynique et méprisant et le rejet vis-à-vis tant de certains éléments structurels du système d’administration publique  (ses organes compétents) que de l’Etat dans son ensemble, ce qui est susceptible d’entraîner à terme une violation des normes sociales établies et des règles  d’organisation du système social et politique et du mode de vie,
sont passibles d’une peine de  rééducation par le travail d’une durée jusqu’à deux ans ou  d’arrestation jusqu’à six mois ou de privation de liberté pouvant aller jusqu’à  trois ans. “
II. Dispositions finales
1. La présente loi prend effet à compter de la date de publication.
 

• Les “pauvres” Oligarques. Suite à la chute de la Hryvnia, la devise ukrainienne, les oligarques du pays perdent des places dans le classement Forbes (forbes). Porochenko n’est plus dans la liste annuelle des millliardaires. Rinat Akhmetov est toujours cité comme le plus riche mais il a perdu 113 places dans la liste mondiale, suivent ensuite Pintchouk et Kolomoïski (vz). En tout, selon Forbes, il reste 5 milliardaires en Ukraine, les autres sont sous le RMI (Revenu de Milliardaire d’Insertion).

• Reportage photo sur l’aéroport de Donetsk. Cela donne une idée de l’intensité des combats qui s’y sont déroulés pendant des mois au vue des destructions. Attention certaines images sont très dures (dnr-news)


 

• Debaltsevo : la vie dans la ville après les combats (youtube, youtube, youtube)

• Le bataillon Aidar rentre dans le rang. Le bataillon de volontaires Aidar, le seul à dépendre du ministère de la défense (les autres dépendent du ministère de l’Intérieur), a été officiellement dissous et intégré dans les forces armées en tant que 24eme bataillon d’assaut  (sputniknews, vz). Le porte parole du quartier général de Kiev, Vladislav Seleznev, a justifié cette décision par “la nécessité urgente de placer les bataillons de volontaires sous juridiction et d’éviter les activités illégales de ces bataillons”. Les bataillons de volontaires sont réguliérement accusés d’activités mafieuses, de racket de protection ou de passage, de contrebandes ou encore d’exactions contre la population civile, Pravyi Sektor et la mafia se partageraient par exemple Odessa en zones d’influence (dnr-news, vz). D’ailleurs, un bureau de Pravyi Sektor  va exploser à Odessa, 3 jours plus tard (unian). Pas content, le commandant du bataillon Aidar, Sergei Melnychuk, menace le lendemain de flinguer les députés en plein parlement (fortruss).

• Liberation du député ukrainien arrêté lors de marche à la mémoire de Boris Nemtsov à Moscou. Alexei Gontcharenko a été libéré lundi et conduit à l’ambassade d’Ukraine à Moscou (rt). Deux jours plus tard, les ultra nationalistes ukrainiens le traitent de traître pour avoir été libéré si vite ! (l faudra que quelqu’un leur explique le subtil principe de l’immunité diplomatique) et ressortent ses photos du temps du précédent gouvernement pour le prouver (dnr-news). Pour continuer dans la veine ukrainienne, Anna Douritskaia, l’amie et compagne de Boris Nemtsov, pourtant témoin oculaire de l’assassinat, a été autorisée à rentrer chez elle… à Kiev ! (les esprits conspirationnistes remarqueront qu’alors que Nemtsov s’est pris 4 balles dans le dos, la demoiselle n’a pas eu une égratignure…) (nytimes, sputniknews, vz). Plus tard, son avocat en Russie, Vadim Prokhorov, a indiqué que cette décision avait été prise en raison “l’attention excessive des journalistes” (vz). Vendredi 6 mars, soit 4 jours plus tard, le parquet ukrainien prend la jeune femme sous sa protection après qu’elle ait déclaré avoir reçu des menaces. Selon certains experts, la motivation du Parquet est lié à l’engagement qu’avait pris le témoin de retourner à Moscou si nécessaire pour les besoins de l’enquête (vz). Enfin, pour finir, les principaux suspects de l’assassinat sont pour l’instant 4 tchétchènes du bataillon de volontaires pro Kiev Dzhokhar Dudayev (fortruss, izvestia). La suite au prochain épisode…

 

Mardi 3 mars 2015

Un plan Marshall pour sauver l’Ukraine

Une nouvelle initiative conjointe des oligarques ukrainiens et européens ainsi que d’anciens responsables politiques européens a été lancée pour créer une “Agence de  modernisation de l’Ukraine” (vz, handelsblatt, spiegel, l’express, le point). Celle-ci visera à formuler d’ici 200 jours des propositions pour normer économiquement et institutionnellement l’Ukraine afin de permettre son intégration dans le système économique et financier occidental.

Outre les Ukrainiens Akhmetov (1ère fortune d’Ukraine), Pinchuk (4ème),  et Firtash (35ème, juste derrière le président Porochenko) qui devraient financer un apport initial de l’Agence sur leurs propres deniers et souhaiteraient voir affluer des financements de l’UE et de l’Allemagne notamment (zeit), ce nouveau club des fortunés accueillera principalement des personnalités allemandes et britanniques, la France elle aura l’honneur d’y être représentée par Bernard-Henri Levy,  Bernard Kouchner et Laurence Parisot.

Une véritable équipe de choc, dont les émoluments ne sont pas encore fixés, était en effet nécessaire pour tenter de relever une Ukraine aujourd’hui fracturée, dévastée, ruinée. La tâche promet d’être immense: Firtash annonce: “L’Ukraine a besoin dans l’absolu de 300 milliards d’euros” (soit pas loin de 20 fois le package du FMI devant être débloqué ces jours-ci).

L’Agence devra veiller essentiellement à lutter contre la corruption endémique en Ukraine afin de permettre aux institutions politico-financières d’”investir”: l’Union Européenne et le Fonds Monétaire International en tête. Comment compte-t-elle réaliser ce tour de force en s’appuyant sur les mêmes oilgarques dont les fortunes sont fortement liées à cette corruption? Mystère…

Nous ne présenterons pas aux lecteurs madame Parisot ni messieurs Lévy et Kouchner, nos inénarrables compatriotes zélés, véritables et remarquables incarnations de notre modernité, artisans infatigables de l’extension des espaces marchands et conseillers largement rétribués des princes d’aujourd’hui. Nous proposons en revanche un petit tour de table rapide des autres convives:

- Rinat Akhmetov : puissant oligarque de la région de Donetsk sous Ianoukovitch, aujourd’hui puissant oligarque sous Porochenko, lui même oligarque.

- Viktor Pinchuk : autre oligarque anciennement pro Ianoukovitch, il déclarait pour la présidentielle 2004: “Au premier et au second tour, j’ai voté Yanoukovitch… je ne peux pas être une prostituée politique et cette fois encore je voterai pour Yanoukovitch” (tribuna.com.ua), désormais assez proche des réseaux atlantiques: telegraph.co.uk)

Leonid Kravtchouk : oligarque de la région de Rivne en lien avec l’ancien parti communiste soviétique et ancien président d’Ukraine  (90-94), artisan de la dissolution de l’Union Soviétique.

Dmitri Firtash : oligarque central et incontournable des milieux gaziers et plus largement d’affaires,  (independent.co.uk), déjà menacé de poursuites par les USA pour “constitution de groupe criminel” (sputniknews), il risque également l’extradition entre autres pour ses liens avec Lord Risby et  Whittingdale (telegraph.co.uk)

- Peter Mandelson (wikipedia) : condamné 2 fois pour problèmes liés a l’argent (telegraph.co.uk)

- John Whittingdale (wikipedia) : chef de la commission chargé des écoutes téléphoniques fut accusé de liens avec Murdoch (telegraph.co.uk)

- Lord Risby :  ancien vice president Merryl Lynch (wikipedia)

- Ken Macdonald (wikipedia) : promoteur de la surveillance sur internet,

- Günter Verheugen (wikipedia) :  ancien commissaire à l’élargissement de l’UE au coeur des relations euro-atlantiques et sulfureux lobbyiste (rue89.nouvelobs.com, voxeurop.eu)

- Karl-Georg Wellmann (wikipedia) :  avocat et député allemand (CDU), notamment membre de l’OSCE et de la Transatlantic Academy Leadership. Le 28 Août 2013 Wellmann a exigé à la télévision ARD une frappe militaire contre la Syrie en raison de l’attaque chimique à la Ghouta

- Peer Steinbrück (wikipedia) :   ancien ministre des finances (SPD) sous Angela Merkel, président du groupe d’amitié Allemagne USA au Bundestag (youtube)

- Rupert Scholz (wikipedia) : ancien ministre de la défense (CDU) et ancien secrétaire général de  l’OTAN, a notamment réclamé des armes nucléaires pour l’Allemagne en  2006 (tagesspiegel.de)

- Stefan Füle (wikipedia) :  diplomate Tchèque et ancien commissaire à l’élargissement de l’UE.

- Michael Spindelegger (wikipedia) :  ancien ministre des affaires européennes et ancien ministre des  finances autrichien, membre éminent du parti conservateur ÖVP.

- Wlodzimierz Cimoszewicz (wikipedia) : politique Polonais, ancien député, ancien ministre de la justice et ancien président du conseil des ministres, artisan du Traité  Constitutionnel de l’UE.

- Frederick W. de Klerk (wikipedia) :  ancien président sud africain, artisan de la fin de l’apartheid.

On ne doute pas qu’avec de tels anciens et nouveaux amis, l’Ukraine se relèvera vite et pansera ses blessures dans la douceur protectrice du giron euro-atlantique, sous la houlette du FMI et de l’UE, grands sauveteurs des peuples ruinés par réformes ultra-libérales interposées… Comme peut en témoigner le peuple grec reconnaissant…

• Rapide tour d’horizon de l’économie et de la finance ukrainiennes. Profitons de l’annonce de la création de cette agence salvatrice en pour faire le point sur l’économie et la finance du pays après 1 an de guerre “anti-terroriste” dans l’Est et les premières applications des “réformes” du FMI. Le PIB est en chute de 5,5 % en 2015 après une chute de 15,2% au dernier trimestre 2014 (sputniknews). Le salaire minimal est gelé malgré la chute de la devise et dépasse à peine 38 euros par mois et inférieur au minimum vital en Ukraine (400 grivnas de moins que le minimum vital effectif calculé en janvier 2015 à 1611 grivnas). Le salaire minimum en Ukraine est ainsi inférieur de 7 fois à ce qu’il est en Estonie, Slovaquie, Hongrie, République Tchèque ; de 15 à 40 fois à ce qu’il est en Autriche, au Luxembourg, en Allemagne, en France et il est trois fois inférieur au niveau de pauvreté établi par l’ONU, soit 5 dollars US par jour (Fédération des Syndicats d’Ukraine). L’inflation officielle qui était de 28,5% en janvier en année glissante (de janvier 2014 à janvier 2015) est passée à 34,5% en février (de février 2014 à février 2015) (unian). La production de fer et d’acier en janvier-février 2015 a chuté de 29% en Ukraine par rapport à la même période en 2014 (fortruss). Le pays ne peut plus importer de charbon, dont elle manque après la perte des mines du Donbass, parce que la chute de la devise rend le prix d’achat, indexé sur l’ USD, (2400-2600 hryvnia la tonne) quasi deux fois supérieur au prix de vente dans le pays (1500 hryvnia la tonne) (fortruss)… Et la production interne est quasi à l’arrêt parce les mineurs ne sont pas payés (fortruss)… Ce qui n’empêche pas le parlement de rajouter une couche d’austérité “à la grecque” pour obtenir le prêt de 17,5 milliards USD du FMI dont la décision est attendue pour le 11 mars (rt). Ce plan qui vise les plus pauvres et épargne les plus riches est dénoncé par le député ultra nationaliste Liashko (o-liashko.livejournal.com, blogs.korrespondent.net, liashko.ua).

Côté financier, la Banque Centrale d’Ukraine va augmenter mercredi son taux directeur de 19,5 à 30% pour revenir au niveau de l’année 2000 avec d’autres mesures de contrôle des changes afin de stabiliser la devise (rt, la tribune). Ses réserves en USD  sont très basses, autour de 5 milliards USD en février 2015, au plus bas depuis 11 ans (sputniknews).  l’action de la banque centrale est très contestée parce qu’elle privilégie les oligarques et leurs banques, laissant les autres organes financiers faire faillitte, 44 banques sur les 200 que compte le pays ont déjà fait faillite  (alors que des banques appartenant à des oligarques obtiennent des aides) pour une perte cumulée de 200 milliards USD et ruinant au passage les déposants et petits épargnants concernés (sputniknews, unian). Enfin, autre signe négatif de la situation du pays, l’Ukraine à prépayer du gaz russe conformément au contrat en place… mais uniquement pour 5 jours ! Histoire de tenir jusqu’à la décision du FMI (rt).

• Vidéoconférence entre Obama et les principaux leaders européens : Cameron, Merkel, Hollande, Renzi et Tusk. Pas de transcript de cette réunion, mais un communiqué officiel de la Maison Blanche (iipdigital.usembassy.gov).

Communiqué de la Maison Blanche (iipdigital.usembassy.gov)

THE WHITE HOUSE
 Office of the Press Secretary
 Washington, D.C.
 March 3, 2015
Readout of President Obama’s Video Conference with British  Prime Minister David Cameron, French President Francois Hollande, German  Chancellor Angela Merkel, Italian Prime Minister Matteo Renzi, and  European Council President Donald Tusk
President Obama today spoke about Ukraine with his counterparts from  France, Germany, Italy, and the United Kingdom as well as European  Council President Tusk. They reaffirmed their support for a peaceful  resolution of the conflict in eastern Ukraine as expressed in the  Implementation Plan agreed to on February 12 and the Minsk agreements  signed in September 2014. They condemned the attack on Debaltseve by  Russia and the separatists it backs that immediately followed and  violated the February 12 Minsk Implementation Plan. The leaders called  on all parties to cease all military action, cooperate with the OSCE so  that its monitors can verify a full pull back of heavy weapons, and  complete the exchange of all prisoners. They emphasized their support  for the OSCE and the need for its monitors to have full and unfettered  access to the entire area of conflict, and they discussed ways to  strengthen OSCE monitoring activities. The leaders expressed their hope  for the successful and complete implementation of the Minsk agreements  and agreed that the easing of current sanctions would be linked to the  full implementation of these agreements. They also affirmed their  determination to act quickly and in unison to impose significant  additional costs, if serious violations of the Minsk agreements occur or  if Russian-backed separatists seek to gain new territory. The leaders  welcomed the Ukrainian parliament’s passage of an ambitious package of  reforms and reiterated their commitment to work alongside international  partners to provide Ukraine with the financial assistance it needs to  stabilize its economy. They also discussed the continuing violence in  Libya and the terrorist threat from ISIL and agreed on the need to  consult further on ways to address this threat and support a political  resolution of the conflict in Libya.

Mercredi 4 mars 2015

• La trève n’est pas totale… Mais qui s’en soucie encore ? Les quelques journées sans morts n’étaient qu’un artefact. Des soldats ukrainiens sont morts dimanche (unian), les bombardements sur les villes de Novorussie et les accrochages continuent (novorossia.today, voicesevas.ru), L’Ukraine envoie des chars sur la ligne de front pour remplacer ceux qui ont été perdus (rt)… L’OSCE confirme que les novorusses ont bien retirés les armes lourdes conformément aux accords de Minsk 2 (rt) mais ne peut affirmer la même chose des Ukrainiens parce que ceux-ci refusent que les observateurs de l’OSCE suivent les convois d’armement lourd jusqu’à leur destination finale (ria novosti, colonel cassad)…  N’oublions pas la phrase emblématique de BHL dans son discours du palais Ferstel à Vienne, sur le “plan Marshall pour l’Ukraine :“Il faut d’abord gagner cette guerre que le peuple ukrainien n’a pas voulue mais qu’il livre avec bravoure” (huffington post). Donc la paix, les accords entre états, les engagements de la France, le droit international on s’en bat l’oeil…

Heureusement le FMI veille… Christine Lagarde a déclaré que l’accord du FMI pour le prêt de 17,5 milliards USD à l’Ukraine était lié au respect des accords de Minsk 2 (ria novosti via fortruss). Cela ne va pas faire l’affaire de tous ceux en Ukraine et ailleurs qui prépare la prochaine offensive contre la Novorussie… Si bien sûr le FMI est capable de tenir tête aux USA… et à BHL !

• Retour sur le mois de février. Dans sa recherche de légitimité historique et de révision de l’histoire, Le parlement ukrainien a émis la liste 2015 des anniversaires mémorables à célébrer et à enseigner nationalement (zakon4.rada.gov.ua).  Comparons là avec la liste de 2014 émise par le précédent parlement (search.ligazakon.ua). Une première constatation est qu’elles sont complétement différentes, non pour des raisons politiques, mais parce les anniversaires correspondent à des nombres d’années en dizaines ou demi-dizaine. Donc ce changement n’est pas une simple volonté d’effacer les traces de l’ancien gourvernement. En revanche, le choix des anniversaires est, pour certains, très politique.

 La première partie, I. les événements en Ukraine“, contient le millénaire de la création de Kiev (le capitale de la Russie médiévale…pardon de l’Ukraine médiévale !), les 70 ans de la fin de la seconde guerre mondiale en Europe (ils pouvaient difficilement le passer sous silence) et le centenaire de la bataille du Mont Makivka. Cette bataille renvoit au mythe des Cyborgs de l’aéroport de Donetsk. Le mont Makivka (oblast de Lvov) est la première vraie bataille de  la  légion ukrainienne menée contre les russes en 1915 (donc déjà du  côté  des germanisants). Victoire remportée contre des forces russes  supérieures en nombre et qui je cite   “The legion’s victory against the overwhelming forces of the Russian   army raised the morale of the Ukrainian populace and established the   reputation of the Ukrainian Legion as an elite fighting force” (ukrweekly.com, nytimes).

 La seconde partie, “II. Des personnalités éminentes” a des relents de négationnisme. La parutation de la liste 2015 date du 11 février, date qui n’est sans doute pas  choisie au hasard pour cette résolution du parlement. En effet le 11  février fait partie des dates mémorables à fêter… C’est l’anniversaire de la naissance de Petro Diachenko, je cite “Février   11 à 120 ans depuis la naissance de Petro Dyachenko  (1895-1965),  chef  militaire, le colonel, commandant du régiment “Black  Cosaques”  Armée  UNR“.  Petro Diachenko (qui au vue de sa date de décès a tranquillement fini sa vie  aux amériques sans être inquiété) (en.inforapid.org, ukrweekly.com) travaillait pour les renseignements allemands  pendant la Seconde Guerre mondiale et a commandé le 31e bataillon SiPo  organisé en Volhynie par l’OUN-M. Ce bataillon a été impliqué dans les  massacres des résidents et des prisonniers juifs, polonais, ukrainiens   en Volhynie et en Pologne. Diachenko a dirigé une partie de cette unité durant la répression de l’insurrection de Varsovie. Un commandant de  compagnie de ce 31e Bataillon, Michael Karkoc, a été récemment “localisé” aux  États-Unis (Lauderdale, Minnesota) et les procureurs allemands  enquêtent sur son implication dans les massacres (bigstory.ap.org, ukrweekly.com page 4 ).  Plusieurs articles du blog sont consacrées à cette partie de l’histoire de l’Ukraine (les-crises.fr, les-crises.fr). Plusieurs autres figures de l’UNR sont également distinguées : Dmitri Abrynby  (1885-1918),  Nikolaï Plav’yuk (1925-2012),  Vladimir de Sales (1885-1940), Alexandre Hrekiva  (1875-1959).

La troisième partie, “III. Les événements de l’histoire du monde“,  n’était pas présente dans la liste 2014. On y trouve une autre victoire remportée contre les russes et qui est encore plus intéressante que celle du Mont Makivka au vue des bruits actuels de  bottes américano anglo polonaises. C’est la bataille de Varsovie en 1920, nommée aussi  “le Miracle de la Vistule” (wikipedia, wikipedia) notifiée ainsi dans la liste : “Août   25 à 95 ans depuis la fin de la bataille de Varsovie (1920), où  des   troupes polonaises et ukrainiennes ont défait l’Armée Rouge” (en fait 6 armées polonaises et une armée ukrainienne) …

Petit extrait évocateur de wikipedia :  “Le commandement polonais est conseillé par 400 officiers de la  Mission  militaire française et également par une Mission britannique de  moindre  importance. Ces officiers, répartis dans les instances du  commandement  polonais ont joué un rôle important dans la formation des  cadres  polonais, l’amélioration de l’organisation et de la logistique.  De plus,  dès le début de l’avance soviétique, Pilsudski a réclamé des  renforts  en matériel de guerre qui ont été acheminés d’urgence.” 

Résolution de la Rada du 11 février 2015 : Liste des dates anniversaires et commémoratives pour 2015 (traduction de l’Ukrainien (zakon4.rada.gov.ua)

Avenant à la résolution de la Rada Suprême d’Ukraine
du 11 Février 2015 № 184-VIII
Dates anniversaires et commémorative pour l’année 2015
Cette année seront célébrées au niveau de l’État, les dates anniversaires  et commémoratives suivantes:
I. Evénements marquants en Ukraine:
Millénaire de la fondation de la ville de Borispol de la région de Kiev (1015);
600 ans de la première mention écrite de la ville d’Odessa (1415);
600 ans de l’octroi du droit de Magdebourg à ka ville de Rogatine de la région d’Ivano-Frankivsk (1415); 
475 ans de la première mention écrite de la ville de Ternopil (1540);
400  ans de la fondation de la Fraternité de l’Epiphanie de Kiev et de l’école  associée (15/10/1615), qui deviendra plus tard Collège (1632) et Académie de  Kiev-Mohyla (1701);
390  ans de la conclusion de la première alliance   militaro-politique dans l’histoire entre la Zaporijskaya Sitch et le Khanat de Crimée,  les accords de Bazavluk (01/03/1625)
350  ans de la proclamation hetman d’Ukraine de l’un  des plus grands combattants pour l’indépendance et l’intégrité territoriale ukrainiennes, Petro Dorochenko (28/08/1665)
175 ans de la publication du premier recueil de poésie de Tarass Chevtchenko, “Kobzar” (1840);
150 ans de la fondation de la Société d’agriculture de Poltava (1865);
150 ans de la fondation de l’Université nationale d’Odessa du nom de I Mechnikov (13/05/1865)
150  ans de la fondation de la Fraternité orthodoxe Saints-Cyrille-et-Méthode d’Ostrog   et de la bibliothèque de la fraternité (07,1865);
125 ans de la fondation du Parti Radical russo-ukrainien, le premier parti politique ukrainien (10/04/1890)
Centenaire de la bataille du mont Makivka entre les unités de la Légion ukrainienne et l’armée russe (29.04-04.05.1915);
90 ans de la fondation de l’Association des Jeunes Ukrainiens (SUM) (16/06/1925)
85 ans du début des soulèvements et manifestations anti-soviétiques de masse dans la RSS d’Ukraine (15/02/1930)
75 ans de la fondation de l’Institut pédagogique de Rivne (actuellement Université humanitaire de Rivne) (1940);
75 ans de la fondation de l’Ecole Stanislavski   (actuellement Université nationale des Précarpahtes du nom de V.   Stefanik) (01/03/1940)
70e anniversaire de la victoire sur le nazisme dans la Seconde Guerre mondiale (08-09.05.1945);
25  ans de la restauration du parlementarisme ukrainien, des premières élections relativement démocratiques au Soviet suprême de la  RSS d’Ukraine (03/04/1990)
25 ans de la Déclaration de souveraineté de l’Ukraine (16/07/1990)
25 ans du début de la Révolution des étudiants sur le granite (02/10/1990).
II. Personnalités éminentes:
960 ans de la naissance de Nestor (1055-1113), historien et écrivain;
420  ans de la naissance de Bohdan Khmelnitski (1595-1657)  hetman d’Ukraine, fondateur de l’Etat ukrainien, chef militaire;
250 ans de la naissance de Basile Poletyka (1765-1845), historien et homme public;
3  janvier: 120 ans de la naissance de Boris Liatoshynsky   (1895-1968), compositeur, chef d’orchestre, professeur, musicien et   personnage public;
8 janvier: 80 ans de la naissance de Vasyl Symonenko (1935-1963), poète, écrivain, journaliste;
15 janvier: 200 ans de la naissance de Basile Podolynsky (1815-1876), militant social et politique, journaliste;
20 janvier: 150 ans de la naissance de Mikhail Tugan-Baranovski   (1865-1919), économiste, homme politique, membre de la Rada Centrale;
7 janvier: 100 ans de la naissance de Jacob Gnizdovskiy (1915-1985), peintre, céramiste et critique d’art;
28 janvier: 90 ans de la naissance de Leonid Molodozhanyn (dit Leo Mol) (1915-2009), sculpteur, peintre;
2 février: 170 ans de la naissance de Jean Pul’uj (1845-1918),  physicien,  ingénieur-électricien, inventeur, homme public;
11 février: 120 ans de la naissance de Pierre Dyachenko  (1895-1965), militaire, colonel, commandant du régiment “Zaporozhtsy noirs” de l’armée  de la République Populaire d’Ukraine;
20 février: 130 ans de la naissance de Dmitri Abrynby  (1885-1918), militaire, commandant du bataillon Gajdamatcka de l’armée  de la République Populaire d’Ukraine;
20 février : 110 ans de la naissance d’Ulas Samchuk (1905-1987), écrivain, dramaturge;
21 février: 100 ans de la naissance d’Evgeny Lifshitz (1915-1985), physicien-théoricien;
25 février: 110 ans de la naissance de Paul Virsky (1905-1975), maître de ballet et chorégraphe;
13 mars: 130 ans de la naissance d’Olgerda Bochkovsky (1885-1939), politologue et ethnologue, homme politique;
19 mars – 120 ans de la naissance de Maxime Rila (1895-1964), poète, traducteur, critique littéraire et personnage public;
21  mars: 145 ans de la naissance d’Alexandre Lototsky  (1870-1939), homme public, scientifique, professeur,  journaliste;
4 avril:100 ans de la naissance de Nicolas Lemyk (1915-1941), homme politique;
7 mai: 160 ans de la naissance de Nicolas Kashchenko (1855-1935), biologiste, embryologiste, sélectionneur;
15 mai: 170 ans de la naissance d’Ilya Mechnikov (1845-1916), immunologiste et microbiologiste;
16 mai:120 ans de la naissance de Todos Osmachka (1895-1962), écrivain, traducteur;
27 mai: centenaire de la naissance d’Alexandre Hitalova (1915-1994), homme public, agriculteur;
5 juin: 90 ans de la naissance de Nikolaï Plav’yuk (1925-2012), homme public, dernier président de la République Populaire d’Ukraine en exil;
12 juillet: centenaire de la naissance de Piotr Tronko (1915-2011), historien, organisateur du musée de l’architecture traditionnelle et de la vie quotidienne, homme public;
15 juillet: millénaire de la mort du Grand-prince de Kiev, Vladimir Svyatoslavovich (962-1015), qui a baptisé la Rus’;
16 juillet: 130 ans de la naissance de Vladimir Salsky (1885-1940), personnage militaire, général -cornet de l’armée de la République Populaire d’Ukraine;
28 août: 250 ans de la naissance de Tadeusz Chatsky (1765-1813), éducateur polonais, spécialiste de l’histoire de l’Ukraine, fondateur du Lycée de Kremenets;
29 août: 140 ans de la naissance de Longinus Tsehelskyi (1875-1950), homme politique, diplomate, avocat, journaliste, éditeur;
7 septembre: 140 ans de la naissance d’Alexandre Murashek (1875-1919), peintre, éducateur, homme public;
10 septembre: 130 ans de la naissance d’Alexandre Palladin (1885-1972), biochimiste, homme politique, enseignant;
12 septembre: 140 ans de la naissance d’Alexandre Kosice (1875-1944), chef de choeur, compositeur et ethnographe;
22 septembre: 180 ans de la naissance d’Alexandre Potebni (1835-1891), linguiste, critique littéraire, folkloriste, philosophe, professeur;
29 septembre: 170 ans de la naissance de Ivan Karpenko-Kary (Tobilevych de son vrai nom) (1845-1907), écrivain, dramaturge, acteur, réalisateu);
26 octobre: 130 ans de la naissance d’Andrew Nikovsky (1885-1942), homme politique, membre de la Rada Centrale, critique littéraire, linguiste, journaliste;
28 octobre; 120 ans de la naissance de Mike Johansen (1895-1937), écrivain, traducteur, journaliste, critique;
6 novembre: 160 ans de la naissance de Dmitri Yavornytsky (1855-1940), historien, archéologue, ethnologue, écrivain;
26 novembre: 110 ans de la naissance de Nil Hasevych (1905-1952), artiste, homme politique et clandestin;
3 décembre: 140 ans de la naissance d’Alexandre Hrekiv (1875-1959), personnage militaire, général-cornet de l’armée de la République Populaire d’Ukraine, commandant de l’armée de Galice ukrainienne;
25 décembre: 120 ans de la naissance de Grigori Veriovka (1895-1964), compositeur, chef de chœur et enseignant.
 
III, Evénements de l’histoire mondiale :
 
15 juin:  800 ans de l’adoption de la Grande Charte des libertés (Magna Carta) (1215), le premier acte juridique qui a jeté les fondements de la notion des droits de l’homme;
1 août: 40 ans de la signature des Accords d’Helsinki, Acte final de la Conférence sur la sécurité et la coopération en Europe (1975), Journée nationale de l’OSCE;
5 août: 95 ans de la fin de la bataille de Varsovie (1920), où les troupes polonaises et ukrainiennes ont vaincu l’Armée Rouge;
2 septembre:70 ans de la fin de la Seconde Guerre mondiale (1945).

• Deuxième couche en mars de légitimité historique et de révision de l’histoire. Sans en changer le nom, l’Ukraine déplace la Journée des défenseurs de la Patrie (qui fête et honore tous ceux qui ont défendu la Russie) du 23 février (le jour de la fête en Russie) au 14 octobre (timer-odessa.net via fortruss) qui est considéré comme le jour de la création de l’UPA (Armée Insurrectionnelle Ukrainienne, wikipedia, wikipedia qui prit le parti des nazis durant la seconde guerre mondiale et massacra des dizaines de milliers de civils… Et histoire de faire bonne mesure, le parlement ukrainien rend, pour la première fois, hommage à la mémoire de Shoukhevitch, le commandant en chef de l’UPA, le jour anniversaire de sa mort, les armes à la main, le 5 mars (wikipedia, vz).

• Petit moment de détente : Kerry bashing sur RT (rt, youtube)

• Dril baby drill ! Les novorusses ont découvert une dizaine de véhicules de prospection sysmique et de fracking dans le village de Shishkovo (Oblast de Lougansk) (Video youtube, Transcript et traduction fortruss). Le  matériel a été amené en juin 2014 à la suite de l’offensive ukrainienne. Selon des documents trouvés sur place, d’autres sites de prospection existent : Shevchenko,  Raigorodka and Gerasimovka.

• Accident dans une mine de charbon, près de Donetsk, côté novorusse. L’accident, une explosion du à une accumulation de gaz,  s’est produit à  1300 mètres de profondeur et a bloqué 73 mineurs au fond. On dénombre plus de 30 morts (sputniknews, novorossia.today).

Jeudi 5 mars 2015

•  Au final, les USA vont envoyer 300 hommes de leurs troupes d’élite, des parachutistes de la 173rd Airborne Brigade, en Ukrainepour former des troupes de la garde nationale et non l’armée ! (russia-insider, eur.army.mil)…  Il  faut bien saisir toutes les implications de cette décision. Outre que la Russie ne va  pas “apprécier” la taquinerie US (latimes), cela en dit long sur l’état des forces armées et de la politique intérieure ukrainienne…

Les  USA envoient en effet des troupes d’élite de leur armée régulière pour former (et sans doute équiper) des bataillons constitués de volontaires politisés et financés par des oligarques locaux. En somme, les USA vont  entrainer des armées privées sans s’occuper de l’armée régulière  ukrainienne !

A ce stade, nous pouvons faire plusieurs constatations et hypothèses :

-  cela arrive deux jours après l’initiative de ces mêmes oligarques de former une agence de  modernisation de l’Ukraine, ce qui ressemble fort à une action concertée  visant à ajouter à une force economico-financière des volets politiques et militaires. D’ailleurs Kolomoïski créé un nouveau parti (d’opposition) nommé “Renaissance’ (ria novosti)

-  l’armée régulière ukrainienne, après trois défaites écrasantes, n’a plus aucune crédibilité auprès des USA qui ne perdront pas de temps à essayer  de l’améliorer

-  le ministère ukrainien de l’intérieur (dont dépend la garde nationale) a  pris l’ascendant sur le ministère de la défense (dont dépent l’armée  régulière).

-  le but est visiblement de transformer les bataillons de la garde nationale, déjà motivées pour aller casser du russe ancien ou nouveau,  en troupes d’élite entrainées et équipées à l’américaine ceci, soit pour  créer à terme une force capable de mener à bien une offensive contre la  Novorussie, soit pour offrir aux oligarques une garde prétorienne  capable de réaliser un coup d’état afin de remplacer des néo nazis  politiquement incorrects par une oligarchie financièrement correcte.  L’avenir le dira…

• L’état major ukrainien est en mode paranoia… Il ya deux jours, un  haut officier était visiblement paniqué par l’idée que des partisans  s’infiltrent en Ukraine et débutent un soulèvement à Odessa  (youtube). Dans le même genre, aujourd’hui, les troupes ukrainiennes  minent deux ponts reliant le pays à la Crimée, sans doute pour éviter une intervention russe depuis la presqu’ile (fortruss, colonel cassad).

• Côté OTAN on est en plein délire… On savait déjà que des milliers de soldats russes des troupes régulières étaient en Ukraine (pas besoin de preuves, c’est l’OTAN qui le dit !) (russia-insider). Maintenant ces soldats russes “meurent en grand nombre” sous les balles ukrainiennes (en pleine trève et toujours sans preuves…) (le figaro). Cela fait bien rire les Russes (sputniknews). En fait, c’est peut-être cela le but réel de l’OTAN : Détendre les relations internationales en faisant les clowns… En tous les cas, les Allemands n’ont pas l’air de saisir l’humour otanien et s’inquiètent de la dérive de l’OTAN spiegel  via russia-insider, sputniknews).

• Petit tour par la Pologne… De tous temps, la Pologne a été coincée entre deux grandes puissances, l’allemagne d’un côté et la Russie de l’autre et a souvent été la proie de l’une ou de l’autre, voire des deux à la fois. D’où sans doute son alignement quasi pavlovien sur les USA dans sa recherche d’un allié garantissant sa sécurité. Cela se traduit dans les faits par l’inquiètude de dépendre de l’Allemagne et de la Russie pour son alimentation en gaz (sputniknews) qui est vécue comme un double moyen de pression contre elle. De plus, la Pologne est prête à donner une “aide fraternelle” à l’Ukraine en termes militaires sputniknews). En revanche, la Pologne s’inquiète de la dégradation de l’économie de l’Ukraine et craint “l’afflux de centaines de milliers de réfugiés”, propos tenus par le vice premier Ministre Piechocinski (reuters, vz) et désavoués peu après par le gouvernement polonais (vz). Une autre analyse de l’attitude polonaise vis à vis de la crise ukrainienne est donnée par le site Regum.ru. Selon cette analyse Varsovie se prépare à la désintégration de l’Ukraine et, malgré des déclarations tonitruantes de certains dirigeants polonais, la Pologne ne mène pas une politique distincte de celle de l’UE en Ukraine. Le but des “instructeurs” polonais ou britanniques en Ukraine serait surtout d’étudier les nouvelles techniques de l’armée russe (regnum.ru).

• Les USA prolongent les sanctions prises contre la Russie (colonel cassad, state.gov)ce qui ne les empêchent pas d’augmenter leurs échanges de 7% en 2014 avec cette même Russie (sputniknews). En bonne logique capitaliste, si les sanctions permettent de faire de meilleures affaires, pourquoi les arrêter ? En fait ce sont des sanctions contre l’UE pour leur prendre des parts de marché… Ben voilà, c’était tout simple… Du coup, les européens sont moins chauds pour se sanctionner eux-mêmes (sputniknews).

• Répétition grandeur nature d’un affrontement OTAN Russie en Mer Noire. La présence de navires de guerre de puissances non riveraines en Mer Noire est réglementée par la Convention de Montreux signée en 1936 (wikipedia, diplomatie.gouv.fr, texte de la convention). Par cet accord, pas plus d’un tonnage de 15 000 tonnes de navires de guerre de puissances non riveraines, avec un maximum de 9 navires,  peuvent être présentes en même temps en Mer Noire et encore faut-il gentiment prévenir à l’avance… Actuellement sont présents en Mer Noire le croiseur américain Viskburg (wikipedia)  9800 tonnes tout mouillé, la frégate turque Turgutreis (wikipedia), 3000 tonnes mais ça compte pas car riverain, la frégate roumaine Regina Maria (wikipedia), 5300 tonnes mais riverain également, et le navire de ravitaillellement allemand Spessart (wikipedia, wikipedia), 14 169 tonnes mais ça compte pas non plus car non armé. Va se joindre à ce petit monde deux frégates otaniennes (qui comptent elles) (sputniknews), la canadienne NCSM Fredericton (wikipedia), 5032 tonnes, et l’italienne F-574 Aliseo (wikipedia), 3100 tonnes. Si vous avez suivi, ça dépasse un peu… mais passons ! Tout ce petit monde va faire mumuse du côté de la Crimée,  histoire de faire un exercice dont le scénario comporte “une crise entre deux pays extérieurs à l’OTAN” . Les Russes eux y voient une mission d’étude des défenses de la Crimée  (fortruss)… et, puisqu’ils ont des navires de l’OTAN sous la main, ils en profitent pour entrainer leur aviation à les couler sputniknews, the aviationist) !

• Petite information connexe amusante. Lors d’un exercice conjoint USA-France au large de la Floride, un sous-marin d’attaque français a virtuellement coulé un porte-avions géant US et la majeure partie de son escorte… Cela ne cadre tellement pas avec la toute puissance américaine (et cela pourrait donner des mauvaises idées à certains) que le compte-rendu de l’exercice a été effacé du site du ministère de la défense français defense.gouv.fr) … mais pas assez vite (the aviationist, rt et le cache google du site du ministère de la défense) !

Texte du cache google (cache google du site du ministère de la défense)

Mise à jour : 04/03/2015 10:33  - Auteur :  LV Quentin Savary
C’est après deux semaines de patrouille en Atlantique Nord que le sous-marin nucléaire d’attaque (SNA) Saphir est arrivé dans les eaux de la Floride pour participer à un exercice majeur de dix jours avec la marine américaine. L’objectif de cet exercice était d’entraîner un groupe aéronaval américain (CSG 12 pour Carrier Strike Group 12) composé du porte-avions Theodore Roosevelt, de plusieurs frégates de type Ticonderoga ou Arleigh Burke et d’un sous-marin de type Los Angeles, avant leur déploiement opérationnel.
Le scénario de l’exercice prévoyait une agression des intérêts économiques et territoriaux américains par des états fictifs. En réaction, une force navale, dirigée par le Theodore Roosevelt était mise sur pied pour parer à toute éventualité.
Durant la première phase de l’exercice, le Saphir était intégré à la force navale amie en soutien direct avec pour mission de faire de la lutte anti sous-marine en coopération SOUMAIR, avec des avions de patrouille maritime de type P3-C Orion P8 Poséidon. Il devait donc reporter tous les contacts obtenus sur les sous-marins ennemis et les partager avec les autres moyens anti-sous-marins du théâtre (avions de patrouille maritime, hélicoptères et frégates ASM).
Dans une seconde phase, le Saphir, était intégré aux forces ennemies et avait pour mission de localiser le porte-avions Theodore Roosevelt ainsi que les autres bâtiments de la force navale amie et de se tenir prêt à l’attaque. La situation politique se dégradant de jour en jour, le Saphir s’est glissé discrètement au cœur de l’écran formé par les frégates américaines protégeant le porte-avions, tout en évitant la contre-détection des moyens aériens omniprésents.  Au matin du dernier jour, l’ordre de feu était enfin donné, permettant au Saphir de couler fictivement le Theodore Roosevelt et la majeure partie de son escorte.
Une fois l’exercice terminé, le Saphir a gagné Norfolk, plus grosse base navale du monde, pour une escale destinée à entretenir les liens avec l’US Navy. Nombreux furent les échanges avec les équipages des Los Angeles, notamment avec les marins du SSN Newport News désigné bâtiment hôte durant l’escale.
L’amiral commandant les forces sous-marines et la force océanique stratégique (ALFOST) a rejoint le Saphir en escale pour rencontrer, en compagnie du commandant du Saphir,  le Rear Admiral Butler, commandant du Carrier Strike Group 4 (CSG4) et le Vice Admiral Tyson, adjoint au commandant du USFFC (US Fleet Force Commander). Cette entrevue a permis d’effectuer un premier débriefing de l’exercice et de réaffirmer le besoin d’interopérabilité entre nos deux marines. 
Ce point est en effet essentiel pour une intégration efficace sur les théâtres d’opérations, notamment dans le golfe Arabo Persique. Cet exercice a de nouveau illustré la plus-value du concept d’emploi en multi-luttes / multi-senseurs des SNA français.  
En attendant le prochain exercice et comme disent les forces sous-marines américaines : « happy hunting » !

• Déclaration de l’oligarque Kolomoïski devant la commission spéciale de contrôle de la Rada sur les nationalisations. Sa déclaration concernent les “suicides” dans des circonstances suspectes de Mikhaïl Tchetchetov et de Valentina Semeniouk-Sansonenko, qui avaient tous les deux dirigé le Fonds des biens d’état (de 2003 à 2005 pour le premier, de 2006 à 2008 pour la seconde): “Au minimum, ils ont été conduits au suicide. Ils en savaient trop long sur le processus de privatisation en Ukraine”. Dans cette phrase le mot important est “au minimum” (unian, newsler.info, nowyny.eu). Selon  les premières indications, Tchetchetov se serait jeté par la fenêtre de son appartement au 17eme étage vendredi dernier. Semeniouk avait été retrouvée morte dans sa maison en août dernier et se serait tuée d’un coup de fusil. Voici une sélection de liens sur Tchetchetov (sputniknews, espreso.tv, lessentiel.lu, hromadske.tv, french.irib.ir, francetvinfo.fr, ipress.ua,obozrevatel.com) et Semeniouk (radiosvoboda.org,blogs.pravda.com.ua, theformat.com.ua, ukrrudprom.ua, укроп.org).

• Malgré les provocations et la prolongation des sanctions, la Russie reste imperturbable. Rencontre du Premier Ministre italien Matteo Renzi avec Poutine ce jeudi à Moscou. Poutine réaffirme l’importance des accords de Minsk et la recherche d’une solution diplomatique à la crise ukrainienne (rt, eng.kremlin.ru) Renzi a rencontré Porochenko la veille (sputniknews) dans un contexte de détérioration des relations entre l’UE et l’Ukraine (fortruss). L’article cité ci-après rappelle que l’Italie est très réservée sur les sanctions et estime que le Premier Ministre italien pourrait jouer un rôle d’intermédiaire (vz).

Texte de l’allocution de Poutine,  Moscou 5 mars 2015 (eng.kremlin.ru)

PRESIDENT OF RUSSIA VLADIMIR PUTIN:
Ladies and gentlemen, 
Russian-Italian  relations rest on the rich traditions of long-term friendship and  mutual respect. Italy is one of Russia’s most important partners in  European affairs and in resolving pressing international issues.
Today’s  talks with Prime Minister Renzi took place in an atmosphere of goodwill  and constructive dialogue, typical for Russian-Italian relations. Our  conversation was very useful and timely, given the current situation in  Europe and the world at large.
We  discussed the state of our bilateral relations and of relations between  Russia and the European Union. We spoke for their further development,  which would meet the interests of Russia and the EU member states.
We,  of course, exchanged views on the Ukrainian crisis. Mr Prime Minister  expressed his position regarding this matter and made some valuable  proposals regarding what could be done to achieve a settlement. The  situation there, as we all know, remains complicated. At least combat  action has been stopped, people are not dying and towns are not being  destroyed.
We  agreed that the conflicting parties should strictly abide by the  agreements achieved in Minsk on February 12. I am certain that this  opens up opportunities for an overall peaceful settlement and, of  course, for establishing direct dialogue between Kiev, Donetsk and  Lugansk.
Currently,  the role of all responsible members of the international community is  growing, especially of those who have a noticeable influence on the  Ukrainian authorities. Here we also rely on our Italian partners, both  as a nation and as a key member of the European Union
We  had a detailed discussion of the terrorist threat coming from the  Middle East and North Africa, particularly the sharp deterioration of  the situation in direct proximity to Italy – in Libya. Russia stands for  a peaceful settlement of the Libyan crisis and supports the mediatory  efforts of the UN in this direction.
As  I have said, in the course of our talks we considered key issues of  bilateral relations. We discussed an entire range of measures to step up  our cooperation so we could not only maintain, but also enhance the  positive trends and positive potential we have accumulated over the  years, over many decades. Russia advocates the further operation of  international cooperation mechanisms.
We,  naturally, had an exchange of opinions on pressing issues of bilateral  trade and economic relations. Incidentally, only recently, on March 2, a  round table discussion involving CEOs of major Russian and Italian  companies took place in Milan. Our Minister of Economic Development, Mr  Ulyukayev, headed the Russian delegation.
Despite  the 10 percent reduction in our trade turnover last year, caused by  obvious reasons, Italy remains Russia’s leading foreign trade partner.  Italian capital investment in Russia exceeds $1.1 billion, while Russian  capital investment in Italy is over $2.3 billion. To further increase  these figures, the Russian Direct Investment Fund together with their  Italian partners is creating a joint fund worth $1 billion.
One  of the most advanced spheres of our cooperation is the power industry.  The Italian company Enel has made significant investments into Russian  electrical energy facilities. Russia’s Rosneft and LUKOIL, in their  turn, own assets in Italian oil refineries. It is important that we thus  complement the traditional ‘seller-buyer’ relationship, as Italy is a  major consumer of Russian natural gas.
We  are also making progress in terms of mutual investment in such high  technology industries as the aircraft industry, space exploration and  nuclear technology. The Russian company Sukhoi and their Italian  partners joined efforts to promote the Superjet-100 in the global  market. About 150 craft have already been ordered.
Another  promising project is the production at a facility outside Moscow of  Agusta helicopters. Most of the orders come from Russia.
We  gave a lot of attention to plans to build a joint thermonuclear  experimental reactor, to develop civil rocket technology and satellite  systems.
I am certain that contacts during the EXPO 2015 Milano would also help enhance business cooperation between Russia and Italy.
Our  multi-faceted humanitarian contacts are also developing. They are based  on mutual interest in culture and history and a large-scale tourist  exchange. More than 900 thousand Russian citizens visited Italy last  year. Incidentally, Russian tourists spend about $1 billion in Italy.
Both  countries have successfully held reciprocal Years of Tourism. The  itinerary included a tour of Italy by the Academic Maly Theatre,  concerts by the Russian National Orchestra and many other events.
Overall,  Mr Prime Minister and I have agreed that our countries have great  opportunities for further expansion of mutually beneficial cooperation.
Once again, I would like to thank our Italian colleagues for this substantive and fruitful exchange.
Thank you very much, Mr Prime Minister.

video des 2 allocutions (youtube )

Vendredi 6 mars 2015

• Explosion d’une voiture à Kharkov (rt)… deux en fait (dnr-news) !. La situation dans cette ville pro-russe sous contôle ukrainien est toujours aussi tendue. Hier, le parquet d’Ukraine a réouvert une information judiciaire contre le maire de la ville , Gennady Kernes, pour une affaire vieille d’un an comprenant  emprisonnement illégal, kidnapping, torture et menaces de mort (colonel cassad). Et Lyashko, décidemment très présent ces jours-ci, agite le spectre d’un référendum de soutien à la Russie ou la Novorussie dans cette ville ukrainienne stratégique et pro-russe (novorossia.today).

• Soulagement ! Les bruits de bottes américano anglo polonaises semblent s’éloigner de l’Ukraine. Vitaly Churkin, le réprésentant permanent russe auprès de l’ONU  a prévenu des “dangeureuses conséquences de tels agissements” en rappellant que 127 conseillers militaires étaient présents en Géorgie, sous la présidence de Saakashvili, lors de la tentative de conquête de l’Ossétie du Sud par la Géorgie (tass, ria novosti). Rappelons qu’en 2008, la Géorgie a attaqué l’Ossétie du Sud. L’armée russe est intervenue et l’armée géorgienne, modernisée à l’américaine, s’est totalement écroulée en 2 jours… Donc, traduction en language non diplomatique : conseillers militaires américains en Ukraine =  Intervention russe. 

Du coup, bizarrement, le déploiement américain est pour l’instant suspendu, les USA voulant maintenant voir les accords de Minsk 2 respectés  (reuters.com via russia-insider). Généreux, les Polonais proposent leur aide fraternelle à l’Ukraine pour entrainer les Ukrainiens en Pologne (rt) et les Anglais envoient de l’aide non létale et restent flous sur leurs 75 conseillers (et ne parlons pas des australiens qui étaient prêts, l’année dernière, à envoyer 1000 hommes “sécuriser la zone du crash du vol MH17″) (the moscow times via russia-insider, unianria novosti)… Tout ceci ressemble fort à un rétropédalage en règle en essayant tant soit peu de sauver la face… Peut-être aussi que les USA se disent que si la guerre devenait réelle, des avions russes pourraient fort bien couler leurs navires bardés d’électronique et des sous-marins envoyer par le fond leurs précieux porte-avions (voir jeudi 5 mars)… Du coup ça calme !

• La Russie invite les nations de l’OTAN à une conférence sur la sécurité à Moscou,  histoire de parler d’autre chose que l’Ukraine et de trouver peut-être  un ennemi sur lequel tout le monde pourrait taper sans se fâcher avec  l’un ou l’autre (sputniknews)…

Samedi 7 mars 2015

Deux suspects du meurtre de Nemtsov sont arrêtés par le FSB (sputniknews, rt, tempsreel.nouvelobs.com). Bientôt suivis de deux autres (vz, rtbf.be, 7sur7.be) Sans surprise les suspects sont des tchétchènes (russia-insider, news.yahoo.com). Et encore d’un autre ! En tout 5 suspects sont arrêtés et l’un d’eux passe aux aveux (rt, sputniknews, zerohedge, unian). Un sixième suspect se serait fait sauter à la grenade à Grozny (lenta.ru). Le FSB rechercherait encore 4 personnes qui auraient fourni les armes.

• L’UE et l’OSCE demandent un doublement des effectifs des observateurs en Ukraine et un accès “total” à la zone de conflit. Fait notable, le doublement des effectifs est une demande conjointe de la Russie et de l’Allemagne sputniknews, novorossia.today).

La chargée des affaires étrangères de l’UE, Federica Mogherini, déclare que L’UE ne sera par “poussée” à la confrontation avec la Russie : “The European Union today is extremely realistic about developments in Russia. But we will never be trapped or forced or  pushed or pulled into a confrontative attitude… We still believe that around our continent – not only in but  around – cooperation is far better than confrontation. We still  argue for that”  Cette déclaration intervient à la suite d’une réunion informelle des ministres des affaires étrangères de l’UE à Riga (Lettonie) (rt, rt, ec.europa.eu).

• La reconstruction de Debaltsevo avance très rapidement. Alors que l’OSCE déclare que l’armée ukrainienne a endommagé ou détruit tous les bâtiments et infrastructures de la ville (fortruss.), les novorusses sont parvenus à réparer le noeud ferroviaire stratégique en 12 jours (novorossia.today, podrobnosti.ua) et s’occupent à présent de remettre en état l’hôpital de la ville (youtube).

• Ligne de front en Ukraine, côté novorusse, dans un des points chauds, le village de Shirokino, près de Marioupol (youtube)

Dimanche 8 mars 2015

• Tentative d’assassinat d’un commandant emblématique de la milice novorusse : Alexei Mozgovoi. La tentative a échouée (youtube, youtube). Depuis le début de l’année, deux personnalités importantes de Novorusie ont été assassinées sur le territoire de la république de Lougansk : le commandant Alexander Bednov dit “Batman” le 1er janvier (wikipedia, novoross.info, rusvesna.su/) et  Evgeny Ishchenko, le maire de Pervomaysk, le 22 janvier (voicesevas.ru, fortruss).

Intervention de Alexei Mozgovoi après la tentative : “Je vous pardonne…” (youtube)

 

Alexander Bednov dit “Batman” assassiné le 1er janvier

Batman.jpg

Evgeny Ishchenko, le maire de Pervomaysk, assassiné le 22 janvier

 Evgeny Ishchenko.jpg

Le documentaire “Du pain pour Pervomaysk” (youtube)

Source: http://www.les-crises.fr/actuukraine-11-03/


Miscellanées du mercredi (Delamarche, Sapir, Béchade)

Wednesday 11 March 2015 at 03:00

Olivier Delamarche

Un grand classique : La minute d’Olivier Delamarche: Quantitative easing: “On fait du QE quand on n’a pas de QI !”-02/03

Olivier Delamarche VS Marc Riez (1/2): “Ce n’est pas parce qu’il y a de l’argent que les marchés montent” – 09/03

Olivier Delamarche VS Marc Riez (2/2): Grèce: sortir de l’euro serait-elle la meilleure solution ? – 09/03

Philippe Béchade

La minute de Philippe Béchade: “Les banques centrales inventent 200 milliards de dollars par mois”

Philippe Béchade VS Sébastien Korchia (1/2): Quels sont les facteurs qui déterminent l’évolution des marchés ? – 04/03

Philippe Béchade VS Sébastien Korchia (2/2): La BCE va-t-elle réussir à relancer la croissance dans la zone euro ? – 04/03

Philippe Béchade: 9 mars 2009 – 9 mars 2015: focus sur 6 ans de marché haussier – 09/03

Jacques Sapir

La minute de Jacques Sapir : L’Italie bientôt hors de l’UE ? – 18/11

Jacques Sapir: Les réactions des banques centrales émergentes face aux politiques monétaires menées en Europe et au Japon – 10/03


Images sous Copyright des auteurs. N’hésitez pas à consulter régulièrement leurs sites, comme les excellents Patrick Chappatte, Ali Dilem, Tartrais, Martin Vidberg, Grémi.

Source: http://www.les-crises.fr/miscellanees-11-03-2015/


[Propagande] Nous sommes aujourd’hui directement menacés par la Russie, par Brice Couturier

Wednesday 11 March 2015 at 00:01

Vous pouvez écouter l’émission ICI.

L’Union européenne est née du désir de paix de deux nations qui, en se faisant trois fois la guerre en 75 ans, avaient fini par mettre l’Europe à feu et à sang. L’Allemagne et la France, en se liant de manière organique et indissoluble, ont entraîné, de proche en proche, la quasi-totalité des Etats européens dans une structure politico-économique originale, l’Union européenne. Celle-ci, tout en étant bien davantage qu’une simple structure classique de coopération régionale inter-étatique, ne possède pas non plus les outils d’une fédération. En particulier, elle n’a ni diplomatie, ni armée communes.

Une telle lacune se comprenait assez bien : l’Union s’élargit en pacifiant son voisinage. Le principe est simple : pour devenir membre du club et profiter des avantages économiques et commerciaux que confère l’appartenance, il faut avoir réglé une bonne fois tous les litiges qui vous opposaient à vos voisins. Plus l’Europe s’étend, plus la paix progresse. C’est à ce titre que l’Europe a reçu le Prix Nobel de la Paix en 2012. D’ailleurs, depuis la chute de l’Union soviétique et la fin de la guerre froide, l’Union, qui a intégré la plupart des anciennes démocraties populaires, n’a plus d’ennemis.

Elle se veut en paix avec le monde [Irak, Libye, Syrie, Mali...] et, pour le démontrer, la plupart des Etats la composant ont réduit leurs forces armées à l’insignifiance. Comme l’écrivait récemment Olivier de France, directeur de recherches à l’IRIS dans Les Echos, « nous sommes en passe d’atteindre, en Europe, un point d’inflexion à partir duquel (nos équipements militaires), comme autant de « capacités Potemkine » ne remplissent aucun objectif militaire autre qu’ornemental. » A cela, une raison, citée par le même chercheur : alors que les budgets de la Défense ne cessent de baisser, le coût des équipements ne cesse de croître.

Comme le rappellent cruellement les théoriciens de l’école réaliste, pour éviter les guerres, il ne suffit pas de se proclamer pacifique. Il faut aussi ne pas avoir d’ennemis, intéressés à entrer en conflit avec vous. [OB : Remarque intelligente, dommage qu'il n'en tire pas de conclusions évidentes...]

Or, nous vivons un moment historique que le président du Council on Foreign Relations, [OB : ÉNORME, un des principaux think tanks du lobby américain !!!] Richard Haas, qualifiait dans un récent article de Foreign Affairs, de « détricotage » de l’ordre international de l’après-guerre froide. Les États-Unis ont cessé d’assumer un rôle reconnu de garants de l’ordre international, reconnu de facto par toutes les puissances intéressées à la préservation des équilibres et des régulations existants. Et les acteurs désireux de remettre en cause à leur profit ces équilibres, en refusant ces régulations, qu’ils soient étatiques, comme la Russie, ou non-étatiques, comme les milices djihadistes [Russie = djihadistes, CQFD. Par chance, nous, on en fait jamais rien par intérêt... Ils abusent enfin, de protester quand on les entube...] , sont à l’offensive.

Face à la situation de plus en plus dangereuse qui en résulte, les Européens se cachent la tête sous le sable. [La guerre, la guerre !]

La France était bien seule au Mali. Toute l’Europe pourtant, a un intérêt vital à ce qu’un Malistan islamiste ne se constitue pas, du Mali à la Lybie, en passant par le Niger. La France envoie aussi un porte-avions à proximité de l’Irak. Mais quelles sont les autres forces européennes réellement impliquées dans une région dont les États-Unis semblent aussi pressés de se retirer qu’ils l’étaient d’y intervenir massivement, il y a douze ans…

Nous sommes aujourd’hui directement menacés : à l’est, par la Russie qui tend à recréer une sorte d’Union soviétique, hostile à notre système de valeurs comme à nos intérêts. Au Sud, par l’Etat islamique, qui a débordé de la Syrie et de l’Irak jusqu’en Libye et dont les dirigeants menacent de nous infiltrer de djihadistes en les mêlant aux centaines de milliers de personnes, qui attendent un embarquement vers l’Italie.

Disposons-nous des instruments d’une défense efficace ? Sachant que les budgets de la défense, État par État, en Europe, sont faibles, pouvons-nous imaginer la mise en commun de nos moyens ? Quelle serait la place de la France dans une défense européenne véritablement commune  alors que, comme le démontre le livre de Yvan Stefanovitch,nous entretenons à grands frais une armée calibrée pour mener, en Europe centrale, des combats du temps de la guerre froide. Nous maintenons, dans des casernes de sous-préfecture des véhicules blindés obsolètes et qui rouillent, des personnels surnuméraires, quand nous manquons cruellement de forces à déployer dans des conflits lointains. [OB : Euh, qu'est ce qu'on à aller foutre dans des conflits lointains justement ? Parce qu'on voit le résultat de 70 ans de ces visions colonialistes, et c'est pas glorieux...]

Nous n’avons pas ou peu de ces équipements nécessaires aux guerres du XXI° siècle, tels que les avions AWACS ou les drones. Comment expliquer, pour prendre cet exemple dans l’actualité récente, que des drones puissent surveiller nos centrales nucléaires et autres installations sensibles sans que leurs pilotes puissent être détectés et identifiés ?

Source : Brice Couturier, pour France Culture, le 25 février 2015.

ou :

Source: http://www.les-crises.fr/leurope-menacee-nest-pas-sortie-de-lhistoire-par-brice-couturier/


Pour ou contre la guerre avec la Russie, par Jean-Luc Mélenchon (+ réactions Mediapart)

Tuesday 10 March 2015 at 02:38

Suite de notre billet sur la polémique très éclairante sur Mélenchon (1ère partie dans ce billet, avec l’article Mediapart dont on parle ci après)

On commence avec la réponse très argumentée et intelligente de Mélenchon, à laquelle je m’associe totalement, tout comme, je l’espère bon nombre de républicains (quoi qu’on pense de Mélenchon).

Pour ou contre la guerre avec la Russie, par Jean-Luc Mélenchon

J’aurais bien d’autres sujets à traiter que celui de la préparation de la guerre contre la Russie. Mais une polémique d’une incroyable hargne a été déclenchée contre moi (je rappelle que c’est moi qui suis censé être agressif) sur ce thème. J’en suis accablé. Même si, comme à l’accoutumée, des centaines de personnes sont venues à ma rescousse dans les commentaires des articles les plus infâmes contre moi. Plusieurs de mes proches ont publié des mises au point argumentées très méthodiques. A tous un grand merci de compagnonnage de combat.

Quoi qu’il en soit, les attaques que je subis en disent long sur leurs auteurs. En effet, aucun ne parle du risque de guerre avec la Russie. Quelle meilleure préparation à la guerre que la diabolisation de l’ennemi en vue et la disqualification de ceux qui s’opposent à la guerre ? En toute hypothèse, je ne crois pas un instant que les éditorialistes qui m’ont accablé à propos de la Russie pendant plusieurs jours soient réellement intéressés par ce que je dis vraiment sur le sujet. Il suffit de me lire pour vérifier que ce qu’on m’impute ne se trouve pas dans mon propos. Leur but est d’utiliser ce que je dis pour interdire la parole dissidente et, surtout, pour contribuer par ce moyen même au bourrage de crâne en faveur de la guerre. Après quoi, hors des salles de rédactions, pour certains il s’agit de règlements de compte collatéraux en vue de 2017, pour d’autres il s’agit d’exacerber tout ce qui peut créer des difficultés dans le cadre du rapprochement avec EELV. Deux semaines avant les élections départementales proclamées gagnées d’avance par le FN, déclencher une polémique contre moi dans le style du dénigrement avilissant est une manœuvre certes fruste mais assez traditionnelle.

Cependant, il est stupéfiant qu’un journaliste comme Thomas Legrand s’y abandonne un matin sur « France inter » en appelant  les dirigeants du Front de gauche à prendre leurs distances avec moi ! Depuis que je lui ai refusé une interview pour le journal « LUI », où il travaille aussi, je le sens encore plus crispé qu’il l’est d’habitude du fait de ses opinions politiques. Le plus stupéfiant est qu’il se trouve des personnes qui obtempèrent ! Cette campagne de dénigrement vient à la suite de celle menée contre moi à propos de la Grèce. Elle prend place dans l’objectif de diabolisation de mon personnage qui est la forme du combat dorénavant contre tous les porte-paroles de l’autre gauche en Europe

Je veux cependant résumer mon point de vue. Je récuse le « débat » Poutine ou pas Poutine. Mon action a le but suivant : je suis opposé à la guerre qui se prépare contre la Russie. Totalement. Irrémédiablement ! Oui, je suis en campagne contre le danger de cette guerre ! Je dis bien : en campagne. La seule arme dont je dispose est ma parole,mes écrits dont j’essaie de faire des outils de désintoxication. Je n’ai pas choisi la polémique et l’outrance des attaques qui me sont faites. Je les subis. J’attends de mes amis qu’ils ne les relaient pas. Et pour les plus courageux, qu’ils viennent m’aider dans le but que je poursuis : lutter contre la préparation de la guerre avec la Russie. Mes adversaires sont toujours les mêmes sur ce sujet comme sur tous les autres, les mêmes journalistes, les mêmes médias. Mais aussi les mêmes esprits qui se trompent de sujet : ce n’est pas du degré de détestation contre moi mais de la guerre dont il est question.

Notez bien : aucun de ceux qui m’accablent n’en parle ! Ou alors seulement pour désigner Poutine comme ennemi principal du contexte. Cette attitude revient à une contribution de fait à la préparation de la guerre. La méthode contre moi est toujours la même : le dénigrement personnel et, bien sûr, l’assignation au « camp adverse ». Le grand Jaurès était lui aussi décrit comme un agent allemand parce qu’il combattait la préparation de la guerre dont il savait qu’elle serait mondiale. Beaucoup d’entre nous ont déjà été repeints en agent de Saddam Hussein, en ami de Bachar el Assad ou de Kadhafi chaque fois que nous avons refusé la guerre qui, parait-il, devait tout régler, tout arranger. Le spectacle du monde fait de la paix un enjeu ! Il faut jeter ses forces dans cette partie dont dépend la civilisation humaine ! Pas de guerre avec la Russie !

Je déplore la polémique lancée contre moi par Clémentine Autain sur ce sujet. Surtout pour me prendre à partie sur des propos que je n’ai pas tenus. Je déplore la violence des mots qu’elle emploie contre moi. « Complotiste » ! Quand même ! Surtout quand c’est pour dire, à la fin, la même chose que moi. Ainsi quand elle déclare: « Notre famille politique s’attache à combattre la vision des grands médias français qui opposent les “gentils Ukrainiens” aux “méchants Russes” : la situation est autrement plus complexe. Nous voudrions entendre parler davantage des nazis ukrainiens et que les enjeux géopolitiques de nos relations avec la Russie soient mieux pris en compte ». Bien sûr, cette phrase ne dit rien politiquement du risque de guerre ni des moyens d’y faire face. Mais quand même ! A ce degré de proximité des appréciations, à quinze jours des élections, n’avons-nous pas davantage besoin d’unité que de fausses querelles et de prise à partie personnelle ?

Le comble de la perversité étant de m’attribuer la volonté du trouble que les calomniateurs créent contre moi, selon la recette du journal « Le Monde ». Dois-je rappeler que ce journal est un partisan systématique de toutes les guerres, non seulement dans le passé depuis la première guerre du golfe ou celle d’Afghanistan mais encore au Mali, en Centre Afrique, à présent contre la Syrie, l’Iran, la Libye et dorénavant comme pousse au crime face à la Russie ? Si « Le Monde » était écouté, la France serait à cette heure en guerre dans sept pays ! N’est-il pas temps de se demander si tout cela est bien sérieux pour un journal qui prétend être « de référence » ? Pendant ce temps, la masse de ses publi-reportages pour le FN ne ralentit pas un jour. Ceci va avec cela.

La guerre est un sujet sérieux. Je suis en campagne contre la préparation des opinions à la guerre contre la Russie. Je suis stupéfait que certains de mes propres amis ne voient pas l’enjeu. Exiger de moi des condamnations contre Poutine pour avoir le droit de m’exprimer librement sur le danger de guerre, c’est déjà entrer dans les logiques de préparation psychologique à la guerre. Le prétexte de la charge contre moi est que, si j’ai condamné l’assassinat de monsieur Nemtsov sans ambiguïté, j’ai cependant refusé de l’admirer. Comme j’ai décrit qui il était politiquement, on argue que je « crache » sur lui ! Me cracher dessus sans raison paraît poser moins de problème aux intéressés. Monsieur Nemtsov était le leader de la liste « Union des forces de droite ». On peut deviner que cela ne crée pas une grande passerelle idéologique entre nous. A l’élection où monsieur Poutine a perdu 77 sièges, monsieur Nemtsov a recueilli moins de 1% des voix ! Il avait pourtant fait 8% des voix aux élections précédentes ! Dans ces conditions, vouloir en faire « le principal opposant » à Vladimir Poutine, n’est-ce pas marginaliser l’opposition ? Pourquoi le nommer ainsi alors ? Sans doute parce que le premier parti d’opposition, au plan électoral, est le Parti Communiste Russe ! Et ainsi de suite jusqu’au dernier du tableau en passant par l’ultra nationaliste Jirinovski ! On aura du mal à y trouver des gens représentatifs de ce que nos pays connaissent d’habitude ! Comme on le devine, je regrette amèrement que les groupes politiques en contacts avec mes amis au Parti de Gauche soient si minoritaires. Je ne le leur reproche pas. Nous le sommes dans la plupart des pays de l’ancien « bloc de l’est » où nos références à « l’éco-socialisme » sont mal comprises. Je ne suis donc lié d’aucune façon avec le parti de monsieur Poutine. Pour autant je refuse de mêler ma voix à ceux qui font de leurs désaccords avec lui un prétexte suffisant pour une entrée en guerre contre la Russie ou une bonne raison d’accepter l’élargissement des frontières de l’OTAN !

Oui, je suis en campagne : contre la guerre en Russie

Je soutiens l’accord de Minsk 2, résultat de l’initiative Hollande et Merkel allant à la rencontre de Vladimir Poutine. J’approuve sans réserve l’exigence de retrait de toutes les troupes étrangères, notamment les forces nord-américaines, sur le sol de l’Ukraine tel que garantie par l’accord de Minsk 2, approuvé par les USA. Cette entrée dans le sujet, limitée au seul aspect géopolitique, laisse sur leur faim légitime ceux qui sont soucieux de défendre les droits de l’opposition en Russie. Je le comprends. Je rappelle seulement qu’en cas de guerre, plus aucune opposition ne tiendra sinon celle des plus violents contre ceux qui le seraient moins ! Et j’ai déjà rappelé quelle eaux très mêlées comporte l’opposition réelle de ce pays aux dernières élections. Je demande que l’on comprenne la situation réelle de la vie politique actuelle en Russie. Si j’ai dit que pour ce meurtre il fallait regarder plutôt du côté des ultra-nationalistes, c’est qu’ils constituent aujourd’hui les adversaires de Poutine les plus puissants et les plus dangereux en ceci qu’ils poussent à la confrontation directe avec les USA. Je sais parfaitement que monsieur Poutine est lui aussi dans une expression nationaliste chez lui. Est-ce incompréhensible ? Quel devrait être le registre d’un président voyant ses ennemis d’hier approcher un système d’arme comme les batteries de missiles anti missiles stationnées en Pologne qui ont dans leur rayon d’action 75% du dispositif russe ? Que doit-on attendre d’autre quand, contrairement à toutes les promesses faites au moment de la réunification de l’Allemagne, l’OTAN continue d’étendre son périmètre jusqu’aux portes de la Russie ? Le dire, ce n’est pas l’approuver. C’est comprendre les raisons d’agir de l’un des principaux  protagonistes de cette situation. Des raisons rationnelles. Il faut le faire au moment où la propagande fonctionne sur le registre qui vise à en faire un aliéné imprévisible. « Mais quels sont les buts de Poutine ? » ont demandé en refrain la plupart de médias soudain ingénus….

Tous les médias ne sont pas aussi suivistes que les nôtres en Europe. On me signale l’analyse (en anglais) de Seumas Milne – un journaliste qui couvre l’Ukraine depuis le début des événements pour « The Guardian ».  Je ne suis pas capable de mesurer chaque propos du journaliste, car mon anglais est sommaire. Mais je constate que son étude correspond à mes déductions à propos du rôle des ultra-nationalistes en Russie. Selon cet article du « Guardian », Poutine refrène leurs ardeurs bellicistes très présentes dans une part significative de l’opinion des Russes. En politique intérieure russe, le problème auquel le pouvoir fait face ne serait donc pas tant le pourcentage très faible de Russes contre la guerre en Ukraine. Il existe, cela va de soi. Et il existe à l’intérieur de cette opposition des gens qui ne sont pas pour autant des agents américains. Le danger vient du profond mouvement nationaliste diffus qui appelle à l’intervention militaire russe en Ukraine ! Ceux-là jugent donc Poutine « faible » en Russie et… trop lié aux Occidentaux ! Il y a par exemple un hashtag très populaire « Putin vvedi voiska » (Poutine fait la guerre !). C’est en réponse à ce mouvement qu’a été réalisée une vidéo de propagande gouvernementale pour convaincre les Russes « qui veulent faire la guerre depuis leur canapé » que cela aurait des conséquences désastreuses pour la Russie. « La défaite de Poutine aujourd’hui en Russie ne signifierait donc pas mécaniquement une victoire de “démocrates de type occidental”, coopératifs avec l’OTAN et obéissant avec le FMI. Croire à cette fable dénote une méconnaissance profonde de la réalité sociale et politique russe » m’explique un ami très bon connaisseur du dossier.

L’assassinat de Boris Nemtsov par des ultra-nationalistes russes est donc une hypothèse qui n’est pas une trouvaille de ma part pour blanchir monsieur Poutine mais une des hypothèses de réflexions de nombreux gens sérieux. Elle a d’ailleurs été émise dans la presse française par plusieurs analystes et même par plusieurs journalistes. Mais comme on le sait, la sainte corporation ne se critique jamais entre elle. Dans ce cas, il faut savoir aussi que ces « ultra-russes » sont aussi dans l’appareil d’Etat et dans les forces militaires. Le responsable de la commission défense du Parti de Gauche me rappelle que, lorsque le sous-marin « Koursk » a coulé le 12 août 2000, la totalité des bombardiers stratégiques russes ont décollé vers leurs cibles ! Deux semaines après, Poutine limogera tout l’état-major. Si on veut faire de la géopolitique sérieuse avec la Russie, il est urgent de comprendre cela.

Etrange silence sur l’antisémitisme de certains opposants russes qu’encensent pourtant les médias qui m’accablent ! C’est le cas notamment à propos d’Alexey Navalny, principal co-organisateur de la fameuse manifestation avec Boris Nemtsov. Lui aussi, il est présenté comme un « leader de l’opposition en Russie » sans autre précision. J’ai déjà dit qu’il se distinguait par ses expressions xénophobes et racistes régulières. Notamment à propos des tchéchènes qu’il compare à des « cafards » et qu’il recommande de liquider physiquement ! J’ai déjà précisé qu’il est aussi antisémite. Pourtant, rien de tout cela n’est mentionné quand il s’agit de lui. Pas la moindre réserve ni précaution ! C’est pourtant le Forum pour la coordination de la lutte contre l’antisémitisme qui nous l’apprend. Selon cette source, Alexey Navalny porte des toasts à la Shoah ! Rien de moins ! On dispose de nombreux témoignage de presse (anglo-saxonne évidemment) sur le fait que des juifs de Moscou craignaient de le critiquer publiquement lors de la dernière campagne municipale à Moscou après avoir reçu des menaces de ses supporters. Cela ne gêne pourtant aucun journaliste français de présenter ce compagnon de Boris Nemtsov comme un « défenseur des libertés et de la démocratie ».

Même étrange silence à propos des actes du gouvernement de Kiev ! Deux effroyables commémorations viennent d’en attester. Sans qu’aucun des médias défenseurs de la démocratie et de la liberté ne s’en émeuvent, encore une fois. Ni que l’Union Européenne le condamne. Le Parlement ukrainien vient de faire une minute de silence en mémoire de l’officier ukrainien Roman Choukhevytch. Cet homme est pourtant un criminel de guerre. Meurtrier de masse de milliers de juifs en tant que chef d’unités de la police auxiliaire de la Gestapo en Ukraine, il fut ensuite à la tête d’une compagnie chargée de convoyer les juifs vers les camps d’extermination. En dépit de ces horreurs, il fut proclamé en 2007 héros national de l’Ukraine par le président Ioutchenko. Ce président, dont le malheureux Boris Nemtsov était le conseiller économique, comme je l’avais indiqué dans mon précédent post. Pourtant, c’est le silence radio chez les zélés du « Monde » et de « Libération ».

Ce n’est pas tout ! Le Parlement ukrainien vient aussi de décider de célébrer l’anniversaire de la naissance de Petro Diachenko. Encore un bienfaiteur de l’humanité ancien officier de renseignement ukrainien au profit des nazis. Cet homme a commandé ensuite un bataillon contre le ghetto de Varsovie, y massacrant ses résidents et prisonniers juifs polonais et… ukrainiens. Voilà, mes chers lecteurs, avec qui on vous propose de vous embrigader ! Pensez-y la prochaine fois que vous verrez les mêmes petites factions en France, et leur appointés médiatiques du style de monsieur Frédéric Haziza, m’accuser d’antisémitisme. Qui tient la tranchée aujourd’hui contre les vrais antisémites et les louangeurs des assassins d’hier ? Oui, qui ?

Je condamne l’assassinat de Boris Nemtsov. Mais je refuse de l’admirer !

Puisque certains se sont sentis obligés d’en refaire le panégyrique, je veux à mon tour dire ma propre vision du personnage telle que je l’ai constituée à partir du travail de mon équipe. Organisateur de manifestations pour l’Ukraine en Russie, Boris Nemtsov était-il vraiment le « principal leader » de l’opposition comme l’ont dit beaucoup de médias ? J’ai dit qu’il était un illustre inconnu «  de l’opinion publique européenne ». Je suis prêt à retirer cette affirmation car j’ai pu constater que tout le monde connaissait monsieur Nemtsov autour de moi, et bien sûr dans la presse française avant son assassinat. Cependant, je ne dirai pas qu’il était un parfait inconnu en Russie ! Tout le contraire. Avec les autres responsables de la « thérapie de choc » libérale des années 1990, il fait au contraire partie des politiciens parmi les plus méprisés et honnis du peuple en Russie. Il faut comprendre pour cela le traumatisme national du krach russe de 1997-1998. Ce n’est pas une simple crise financière que traversa alors la Russie mais un véritable chaos économique, social et politique. Et le sommet d’une décennie de déclin comme la Russie n’en avait pas connu depuis la Seconde Guerre Mondiale et l’invasion allemande.

Boris Nemtsov fut un des principaux responsable et acteur de ce désastre. En tout cas un des plus visibles pour le peuple russe, puisqu’il fut présenté en 1997 par Eltsine comme son successeur à la présidence. Le journaliste de “Politis” qui me tape dessus fait de ce titre un sujet de glorification de Nemtsov. Pour ma part je n’utiliserai pas sa méthode et je ne l’accuserai ni lui ni « Politis » de vouloir blanchir ainsi l’œuvre de Boris Eltsine… Reste que ce passé glorieux d’eltsinien n’est pas oublié en Russie ! Un petit rappel d’Histoire peut permettre de mieux comprendre.

En 1997, alors que le pays s’enfonce dans l’affairisme et la récession sous l’assistance du FMI, Eltsine décide de faire monter au gouvernement de jeunes néo-libéraux. Avec le FMI, ils organisent ce que l’économiste Patrick Artus a appelé « un équilibre financier du désastre ». Nemtsov, déjà privatiseur frénétique comme ministre de l’Énergie, est promu 1er vice-premier ministre. Chargé de l’économie, il conforte la tutelle du FMI. Le malfaisant directeur du FMI, Michel Camdessus, celui qui a aussi ruiné l’Argentine et le Mexique, conseiller social du pape Jean-Paul II, fait alors deux fois le voyage à Moscou. Boris Nemtsov et lui détruisent le peu qu’il reste de l’Etat russe et de son budget. Et ils poussent les banques russes à s’endetter massivement en dollars pour acheter de la dette en rouble. Jusqu’au défaut de paiement. Le choc fut alors terrible : 720 banques sur les 1 600 du pays firent banqueroute. Le système monétaire disparut de fait pendant plusieurs mois. L’investissement du pays fut divisé par 5 par rapport à 1992. Et la Russie vit son PIB chuter au niveau de celui du Danemark. Peu de pays au monde ont subi un tel choc. Le taux de pauvreté bondit de 20 à 65 %. Au milieu de ce chaos, les plus riches, étroitement liés aux gouvernants néo-libéraux, doublèrent leur part dans la richesse du pays. En moins de 10 ans entre 1992 et 1999, la part des 10 % les plus riches est ainsi passée de 20 à 42 % de la richesse totale !

Au milieu de ce chaos, Nemtsov réussit à survivre dans un premier temps à la valse des gouvernements. Le pays vit en effet se succéder 5 gouvernements en 18 mois. Nemtsov fut même celui qui fut le plus longtemps ministre pendant cette période. Il est donc tristement connu en Russie. Ainsi, en plein naufrage, c’est à un jeune protégé de Nemtsov qu’Eltsine fit appel pour contenter le FMI. Ce libéral le plus fanatique est le jeune Sergueï Kirienko. Nommé premier ministre à 35 ans, il a été formé par Boris Nemtsov dans la région de Nijni-Novgorod. Il dirigeait à la fois une banque et une compagnie pétrolière qui furent le théâtre d’intenses malversations. Bien que son mentor Nemtsov ait un bilan calamiteux comme ministre de l’Économie, il obtint qu’il soit gardé au gouvernement. Nemtsov est néanmoins rétrogradé ministre des Monopoles et des Réformes du Secteur public. Son bilan dans ce domaine sera tout aussi effroyable. Et reste dans les mémoires de toutes les couches populaires russes. Les fonctionnaires n’étaient plus payés, des enseignants de Sibérie restant par exemple sans paye pendant 8 mois ! Tout comme les mineurs, qui se mirent plusieurs fois en grève par centaines de milliers. Même les pensions des millions de petits retraités de l’époque soviétique ne furent plus versées. Face à l’aveuglement des néolibéraux au pouvoir, des insurrections populaires éclatèrent un peu partout en Russie. En 1998, les mineurs de Tchéliabinsk, en Sibérie, bloquèrent le Transsibérien, axe vitale de la Russie d’Est en Ouest, tant qu’ils ne seraient pas payés. Des instituteurs moururent en grève de la faim. Des dizaines d’agents des banques se jetèrent par les fenêtres de leurs bureaux. Les Russes furent plus largement contraints par Nemtsov et ses amis à une économie de survie : retour du troc et de l’auto-production agricole. Les Russes des villes et des campagnes couvriront ainsi grâce à leurs lopins jusqu’à 45 % de la production alimentaire du pays. Et 90 % de celle de pommes de terre. Rappeler tout cela, est-ce « cracher » sur Nemtsov ou bien seulement donner les informations de contexte que mes dénigreurs devraient donner si leur métier était bien d’informer et non de prêcher ?

Au terme de cette décennie « libérale », la Russie avait cependant perdu 3 millions d’habitants. Le désastre économique étant cumulé avec la guerre de Tchétchénie, engagée par les mêmes gouvernants, le pays était au bord de la dislocation. Eltsine mourant fit appel à tout ce qui restait d’Etat. Il nomma en 1999 Vladimir Poutine, comme Premier ministre. Le rouble fut fortement dévalué. La Russie fit défaut sur 80 % de sa dette publique. Et Poutine restructura ce qui restait avec une décote de 90 %. Le FMI fut chassé de Moscou. Et 10 ans plus tard, la dette russe a été ramenée de 90 % du PIB à 9 %. En vertu d’une politique visant une indépendance croissante face aux marchés financiers et grace à l’opportune envolée des cours des hydrocarbures.

Voilà l’histoire de Nemtsov et Poutine. Tout le monde la connaît en Russie. Mais aucun média français n’en a encore parlé. Loin d’être inquiétés pour le chaos dans lequel ils ont plongé le pays, Nemtsov et ses collègues de gouvernement se sont confortablement recasés. Pourtant, la justice révèlera que, sous leur règne, 50 milliards de dollars ont été détournés par la Banque centrale via des comptes à Jersey. Et les enquêtes qui ont suivi le krach montrent que 80 % des prêts du FMI étaient détournés par des intermédiaires financiers liés aux oligarques proches du gouvernement. Nemtsov parviendra pourtant à prendre en 2004 la direction d’une banque, la Neftyanoi, dans le secteur de l’énergie qu’il a abondamment privatisé. Avant de devoir démissionner prématurément en 2005 suite à diverses enquêtes pour malversations.

Compte tenu de son passif historique, Boris Nemtsov n’a pas eu un grand succès en politique. Il cofonde en 2000 le parti d’opposition « l’Union des forces de droites », avec les principaux néolibéraux de l’ère de la thérapie de choc, Anatoli Tchoubaïs et Igor Gaïdar. Ils font 8 % aux législatives de 1999 et obtiennent 29 sièges de députés. Faute d’implantation réelle dans le pays et bénéficiant uniquement de soutiens étrangers, ils tombent à 3 % aux législatives de 2003 en ne conservant que trois députés. Mais aux élections de 2007, ils obtiennent moins de 1 % et n’ont plus de députés. Le parti de Boris Nemtsov ne compte plus aujourd’hui que trois élus régionaux sur les 3 800 élus des régions de la Fédération de Russie. On fait plus représentatif.

Nemtsov et son parti n’ont pas eu de député aux dernières élections. Il n’a nullement profité de la contestation qui s’est exprimée à cette occasion contre le parti du gouvernement. J’ai rappelé en début de ce post que, lors des dernières élections législatives, le parti de Poutine avec 49% des voix a perdu 77 sièges ! Ainsi donc, 51 % des électeurs n’ont pas voté pour des candidats de Poutine. Une proportion comparable à celle observée dans la plupart des pays. Pour autant, les Russes mécontents n’ont pas voté pour des candidats de Nemtsov. Trois partis d’opposition ont pourtant vu leur nombre de députés augmenter fortement. 36 pour les communistes, 26 pour les centristes de Russie juste et 16 pour l’extrême droite de Jirinovski. D’autres partis avaient présenté des candidats sans obtenir de sièges, comme les libéraux, pourtant encensés dans « Le Monde », de Yabloko. Il y a donc une opposition parlementaire en Russie. Boris Nemtsov en faisait partie. À la place que lui avait désormais réservé le peuple russe : celle de conseiller régional de l’Oblast de Yaroslav. Paix à ses cendres.

Source : Jean-Luc Mélenchon, le 9 mars 2015.


Quelques réflexions sur le arfi-perraugate (Blog Médiapart)

Cher(e)s Médiapartien-ne-s,

Médiapart se voulait un journal participatif : depuis deux jours, dans le sillage de la publication du “parti-pris” de Arfi et Perraud, la réalité écrase l’ambition des initiateurs de ce journal : plus de 1800 commentaires, massivement indignés, des menaces de désabonnement en rafale, des critiques argumentées, quelques mouches du coche venant appuyer la diatribe anti-mélenchon de nos deux éditorialistes et titiller les convictions de gauche des autres abonnés.

Cette affaire m’inspire quelques réflexions en forme de questionnements :

1. Médiapart ne devrait-il pas officiellement assumer sa ligne politique favorable à l’aile gauche et aubryste du PS ? En effet, à mesure que le climat politique s’alourdit, que la défaite électorale à venir du PS dessine plutôt une déroute, il semble que ce journal se soit résolu à dézinguer tout ce qui est à la gauche du PS (Front de Gauche, Nouvelle Donne, Ecologie politique) tout en continuant à taper sur la droite Hollando-Vallsiste, en même temps qu’il donne une surface éditoriale démesurée à des Montebourg et autres Hamon. Les lecteurs de Médiapart sont à l’évidence des individus politisés et informés : il ne faudrait pas les prendre pour des imbéciles. Au passage, votre engagement politique, respectable à défaut d’être original (en effet, nombre de médias dominants sont pro-PS), n’a que peu de chance de convaincre des gens dont les opinions politiques sont solidement ancrées.

2. L’hypocrisie qui entoure votre engagement politique n’est-il pas du à votre dépendance économique à un lectorat dont vous savez que le centre de gravité politique est plus à gauche que celui de votre rédaction ? D’une façon générale, un média n’échappe jamais à une forme de dépendance, quelle qu’elle soit : dépendance politique, dépendance aux annonceurs, dépendance aux lecteurs…

3. Un parti-pris autorise-t-il à s’affranchir d’un minimum de déontologie journalistique ? En effet, proposer une interprétation des faits (ici des écrits de Mélenchon) n’autorise pas à déformer voire à détourner ces faits afin de mieux satisfaire des haines personnelles. Quelques bons mots, de la morale et de l’acrimonie n’ont jamais fait un bon papier.

4. Un journal peut-il maltraiter ses abonnés lecteurs en les prenant non seulement pour des imbéciles en tentant de les manipuler mais aussi en les toisant avec mépris dans les réponses que ses journalistes font aux commentaires indignés ? Il y a là un vrai problème : un journal doit avoir du respect à l’égard de ses lecteurs, ce qui ne signifie pas les caresser dans le sens du poil politique.

5. Est-ce que critiquer ce parti-pris malhonnête intellectuellement fait de vous un béat de Mélenchon, un stalinien sectaire aux pulsions criminelles, ainsi que le sous-entend le papier incriminé ? Il y a là à l’évidence un syllogisme méprisant et méprisable. La lecture des commentaires montre que beaucoup ont des réserves – voire n’aiment pas – à l’égard de Mélenchon mais aussi que les lecteurs détestent qu’on cherche à les manipuler avec des arguments fallacieux.

6. Les abonnés, dans leur majorité, cette polémique l’a révélé avec éclat, et à rebours de ce qu’affirme un Antoine Perraud, rejettent le PS, et ils sont à l’image du peuple de gauche : en fait, nombreux sont ceux qui, comme moi, se sont abonnés à Médiapart pour échapper au matraquage des médias dominants qui, commeFrance Inter, Le Monde, Libération ou Le Nouvel Observateur sont devenus les porte-parole de ce parti qui dispose d’une bienveillance médiatique disproportionnée en comparaison de son audience électorale. Quelles raisons auraient-ils de continuer à financer un journal qui s’aligne sur la doxa médiatique, même si c’est à ses marges ? Je pense par exemple au suivisme de Médiapart à l’endroit d’un “esprit du 11 janvier” qui relevait davantage de la manipulation politique de haut niveau plutôt que de la réaction républicaine réfléchie.

7. Médiapart n’est-il pas victime d’une forme d’institutionnalisation et, surtout, d’un enfermement social et intellectuel lié à la fréquentation assidue du petit monde parisien, qui l’éloigne de plus en plus du vécu de très nombreux électeurs ?

J’avoue que je m’interroge énormément sur mon abonnement, comme beaucoup. Je demande avant tout à Médiapart une information originale, loyale, équilibrée, honnête, et non un engagement politique quel qu’il soit. En fait, si je reste pour le moment abonné, c’est parce que je n’ai pas envie de renoncer aux échanges fructueux et sympathiques que je peux avoir ici avec d’autres abonnés fidèles. Il appartient désormais à la direction de Médiapart de choisir s’il veut rester un journal à part entière ou devenir un simple réseau social, dans lequel les abonnés sautent les articles pour aller directement lire les commentaires, ce qui est très souvent mon cas tant la qualité éditoriale est en baisse, à quelques exceptions près (Martine Orange, beaucoup de papiers de Laurent Mauduit, Jade Lindgaard).

En exergue de ce billet, je me permets de citer un extrait de la charte professionnelle des journalistes, dont Morvandiaux m’a gentiment indiqué l’adresse internet. En effet, Antoine Perraud aime invoquer la charte de Médiapart pour censurer certains commentaires qui lui déplaisent. Donc charte contre charte. [Un journaliste] ”tient l’esprit critique, la véracité, l’exactitude, l’intégrité, l’équité, l’impartialité, pour les piliers de l’action journalistique ; tient l’accusation sans preuve, l’intention de nuire, l’altération des documents, la déformation des faits, le détournement d’images, le mensonge, la manipulation, la censure et l’autocensure, la non vérification des faits, pour les plus graves dérives professionnelles”. On en demande pas plus. Et, dans ce parti-pris, on en est très loin.

PS : les copains, ne vous désabonnez pas, sinon on va se sentir encore plus seul politiquement ! Je reste abonné pour échanger avec vous.

PS 2 : d’autres liens vers des billets d’abonnés froissés ou indignés :

http://blogs.mediapart.fr/blog/liberte21/060315/s-il-te-plait-mediapart-explique-moi-explique-nous-pourquoi-tu-nous-insultes

http://blogs.mediapart.fr/blog/nicolas-corte/070315/melenchongate-sur-mediapart-quelles-consequences

http://blogs.mediapart.fr/blog/eric-noire/060315/melenchongate

http://blogs.mediapart.fr/blog/noushka/080315/polemique-arfi-perraud

http://blogs.mediapart.fr/edition/boulevard-des-mots-dits/article/080315/saute-cadavre-surprenant-neologisme-pour-saute-ruisseaux-mal-inspires

http://blogs.mediapart.fr/blog/horus/060315/parti-pris-ou-diffamation

http://blogs.mediapart.fr/blog/register/270215/mediapart-victime-collaterale-de-charlie-hebdo

Source : Pierru, sur son blog Mediapart, le 7 mars 2015.


S’il te plaît Médiapart, explique moi, explique nous pourquoi tu nous insultes !  (Blog Médiapart)

Je me creuse la cervelle depuis pas mal de temps déjà afin de comprendre l’Atlantisme militant de la rédaction du journal. Pourquoi militant me direz-vous ?

Le cas russo-ukrainien, bien plus que celui israélo-palestinien, pas vraiment bien traité non plus, ou même celui de la gauche en France, est en train d’atteindre un point de clivage inédit. Nous en sommes arrivés à un niveau de radicalisation des positions jamais vu et le plus étonnant, c’est le rôle joué dans cette escalade par les propres rédacteurs des articles sur le sujet.

Il ne m’est jamais arrivé de voir, sur aucun autre site, les auteurs des papiers s’en prendre avec une telle virulence aux abonnés qui ne partagent pas leur point de vue. Cette spécificité de Médiapart sur le conflit en Ukraine et sur la Russie en général, et qui fait qu’une partie très importante des abonnés se voient traiter de noms d’oiseaux par Leur propre journal, mérite une explication. On a eu droit jusqu’à la désignation de meilleur commentaire d’une réaction d’un journaliste incendiant un abonné qui critiquait l’article de ce même journaliste !! L’auto proclamation en vient à être pratiquée par ceux qui stigmatisent les dictateurs et leurs présumés suppôts !! Le fait qu’une majorité d’abonnés conteste les positions du journaliste ne passe pas chez ce dernier, ce crime de lèse-majesté donne alors libre cours à un incroyable sectarisme et à une insupportable suffisance, n’est-ce pas Perraud ?

Le risque ici est de voir survenir une grave rupture entre la rédaction et un grand nombre d’abonnés. Je ne parle pas ici du sempiternel et peu constructif chantage au désabonnement, ce qui est en jeu ici c’est la perte totale de respect et de considération réciproques, ce qui serait une défaite des idées, du débat, mais surtout de l’esprit même qui animait au départ l’équipe fondatrice du journal.

L’erreur majeure des journalistes qui traitent de la Russie et du conflit avec l’Ukraine et l’Europe est de s’en tenir assez grossièrement à une focalisation sur Poutine, comme une presse peu indépendante avait opéré en leur temps pour Arafat, Saddam Hussein, Ahmadinejad, Chavez et tant d’autres. On fait patiemment le diable pour pouvoir évangéliser le troupeau ! Cette façon de procéder ne convient pas à un grand nombre d’abonnés, il faut que Médiapart le comprenne et l’accepte.

Nos “spécialistes” ignorent étrangement le rôle des Etats-Unis et de l’OTAN, pas un mot sur les intérêts de la Russie en tant que nation, bien au- delà du seul Poutine, intérêts que l’on peut, dont on doit tenir compte sans être forcément un fan de Poutine ou de Staline pour reprendre les amabilités de M. Perraud à l’égard des abonnés dissidents à ses idées. Silence total sur le financement massif par la CIA et d’autres officines barbouzardes, de toutes les oppositions y compris en Russie, afin de mettre en place des pouvoirs favorables non pas à la Démocratie, mais à un expansionnisme effrénée du modèle Occidental et de sa doxa. Celui d’une mondialisation hors de contrôle qui dope le capitalisme financier, US en premier lieu, et réduirait les pays à un immense marché dans lequel l’homme se limiterait à être l’animal de réserve, producteur consommateur, au service du fric et de l’enrichissement des mêmes. Pas un mot sur la trahison américaine de l’accord passé avec Gorbatchev, lors de la transition de l’ex URSS, accord qui garantissait aux Russes, (sans Poutine, à l’époque !) qu’aucune base de l’OTAN ne serait installée sur les territoires aux frontières de la Russie.

Si j’avais un esprit malsain, à la Perraud oserais-je dire, je pourrais penser que ces omissions ne sont pas fortuites, mais le résultat d’un travail stipendié par ceux qui promeuvent cette vision du monde que beaucoup d’abonnés ne partagent pas. On dit souvent que le métier de journaliste constitue la meilleure couverture pour des agents secrets, du grand Richard Sorge au plus dimensionné Roger Auque et j’en passe, les exemples abondent. Alors, Il ne faudrait pas que la persistance de ces comportements militants, agressifs à l’encontre de ceux qui, sans être complotistes, islamo gauchistes, rouge brun, Stalino Poutinien (le plus ridicule de tous !) cherchent juste à comprendre une réalité complexe et que certains veulent nous faire voir de façon simplette.

Source : Liberté21, sur son blog Mediapart, le 6 mars 2015.

Source: http://www.les-crises.fr/pour-ou-contre-la-guerre-avec-la-russie/


[La propagande comme on l'aime] Transcription de l’émission “Les Informés” (France Info) du 02/03/2015

Tuesday 10 March 2015 at 01:23

Un grand merci à Sylvain pour cette transcription !

Notez ce fait caractéristique de notre époque : on invite des gens (compétents dans leur domaine) à venir s’exprimer sur des sujets qu’ils en connaissent en rien, répétant juste ce qu’ils ont entendu sur TF1, qui répète ce que dit l’AFP, etc…

Le comble, l’émission s’appelle “les informés” !

- Jean-Mathieu Pernin : Mais pour l’instant sur France Info, c’est l’heure de notre premier débat.

En Russie actuellement il y a un vrai marché de produits dérivés autour de Vladimir Poutine, dernier objet en date : une figurine, où l’on voit le président russe torse nu chevauchant un ours, un clin d’œil à ses viriles vacances sibériennes. Étrangement, on ne trouve aucun objet dérivé de Boris Nemstov [Nemtsov, sic...], ce dissident russe assassiné sur un pont en face du Kremlin. Ce week-end 70.000 personnes ont défilé à Moscou pour rendre hommage à Nemstov [et de deux ; et on reprend ici les chiffres des organisateurs], alors nombreux sont ceux à soupçonner le pouvoir russe d’être à l’origine de cet assassinat [ça va se vérifier très vite dans la suite de l'émission], un pouvoir qui a un peu de mal avec ceux qui le contredisent et même le ministre des affaires étrangères Laurent Fabius s’en est aperçu

- Laurent Fabius[extrait] : Je veux demander, souhaiter, comme cela a été fait d’ailleurs par d’autres, une enquête, [quelle audace !] parce que ça soulève toute une série de questions. Et puis c’est vrai que ça vient, même si les circonstances peuvent être différentes, après d’autres morts. Vous vous rappelez la mort de la journaliste Anna Politovskaia. Et il y a eu aussi la mort de Litivenko, la mort de Berezovski, à chaque fois, ça peut être des circonstances différentes, mais le fait est qu’il ne fait pas bon être opposant.

… ni être caricaturiste en France ?

Vous notez ici al force de la méthode consistant à les désigner tous avec le seul mot d’”opposants”, comme s’il n’y avait pas d’autres raisons de se faire tuer (genre dénoncer la corruption, la mafia etc).

- Jean-Mathieu Pernin : Voilà. Laurent Fabius ce matin sur BFMTV. Quand le ministre des affaires étrangères dit qu’il ne fait pas bon être opposant, ça marque vraiment une parole importante.

- Olivier Malnuit  [rédacteur adjoint Technikart ]: surtout si vous mourrez sous les balles d’une police politique et que c’est Vladimir Poutine lui-même qui supervise l’enquête, c’est quand même ça qui est incroyable, on vient d’apprendre que Poutine lui-même va diriger l’enquête, si jamais il était coupable de quoi que ce soit, il est bien placé pour trouver des preuves. C’est un contexte absolument terrible, ça montre bien que la Russie est devenue progressivement un goulag, le goulag qu’on imagine. Maintenant si votre question de départ, la question de ce débat c’est qui peut encore s’opposer à Poutine, je ne pense pas que ce soient les Français, ni beaucoup de chefs d’états, ni même Obama, je crois que ce sont les pétroliers du Texas [sic. RIP les pétrolier du Texas au passage...]. C’est l’industrie énergétique américaine qui depuis longtemps a planifié probablement en accord avec le gouvernement américain, une vraie stratégie d’affaiblissement du pouvoir de Poutine. [AH, DOC il y aurait un complot des pétroliers et du gouvernement américain qui vise depuis longtemps à affaiblir Poutine ?] Et aujourd’hui ce qu’il se passe à l’air assez désorganisé et je me demande même si ce n’est pas le chant du cygne de Poutine, c’est à dire que ce n’est pas une affaire qui fait le jeu de Poutine cette histoire [faudrait savoir...]  et derrière ce pouvoir très fort, il y a un pouvoir russe dont l’économie a 50 % sur le pétrole [hein ????], les cours ??? se sont effondrés, l’Amérique est quand même à la manœuvre.

- Jean-Mathieu Pernin : Frank Tapiro sur Vladimir Poutine et ce nouvel assassinat d’opposant comme vient de le dire même Laurent Fabius.

- Frank Tapiro [publicitaire/conseiller politique/communicant, le Figaro, France Infos, BFMTV] : on se croirait dans un Cluedo façon russe, ça devient vraiment épouvantable et c’est une mauvaise nouvelle non seulement pour la Russie, pour la démocratie en Russie, enfin si on peut appeler ça une démocratie en Russie, et pour Vladimir Poutine, moi je suis assez d’accord, bien sûr ça paraît évident : se faire assassiner face au Kremlin de 4 balles dans le dos, je ne vois pas UNE personne penser une seule seconde que ça puisse être autrement que sur l’injonction de Poutine. [ben oui, il n'allait pas le faire enlever et disparaitre discretos - ils sont cons ces autistes !]. C’est normal puisque tout le monde pense que Poutine veut rester seul au pouvoir que le seul opposant à Poutine c’est Poutine lui-même, ou alors on n’a qu’à ressortir Medvedev ! Formidable Medvedev , il n’a qu’à jouer l’opposant de service [comme Sarkozy quoi ?] . Donc c’est une mauvaise nouvelle aussi pour lui, parce que s’il n’était pas derrière cet assassinat [oulààà, c'est quoi ces hyôthèses de dingue ?], il pourrait y avoir tout simplement des nationalistes, ultra-ultra-ultra-nationalistes qui justement par rapport à ce qu’a dit Nemtsov sur la guerre en Ukraine par exemple, pourraient se venger et dire, allez on ne veut plus entendre des choses comme ça. [ah, tiens, il semble finalement qu'il ait bien une personne qui peut penser un seconde autrement que « c'est Poutine »] N’oublions pas que ça été fait à la veille d’une manifestation justement pour dénoncer ce genre d’exaction, donc, tout est mélangé [dans la tête de Frank Tapiro au moins] ça fait que ça ne fait pas le jeu de la Russie, que ce soit Poutine ou pas, la Russie sort complètement écrasée de cette histoire. Et que ce soit Poutine lui-même qui mène l’enquête, qu’il soit coupable ou pas ce n’est pas le problème, le mal est fait, il est profond et malheureusement, encore une fois, tout ne fait que s’affaisser de plus en plus. [je crois que c'est clair...]

- Jean-Mathieu Pernin : Eric Mettout, certains disent : actuellement en Russie ce n’est pas une dictature, c’est une démocratie qui naît, qui a du mal à naître.

- Eric Mettout [directeur adjoint de la rédaction de l'Express] : C’est un peu le problème. C’est à dire que c’est une démocratie : il y a des élections, des élections libres, [ah... boulette de narrative, là, attention...] je pense que Poutine, au-delà des assassinats politiques et de la manière dont il se débarrasse de ses opposants soit en les tuant ou en laissant tuer, les envoyer en exil, doit bénéficier de quelque chose comme 85 % d’opinions favorables dans son pays. C’est à dire qu’il serait élu sans le contrôle des médias, il passerait, il serait toujours président russe. Par exemple, il y a des situations plus inconfortables pour un président, un peu autoritaire [il fait tuer ses opposants et il est un « peu autoritaire » ?] comme Poutine, c’est à dire qu’il n’a plus d’opposants, à l’intérieur, il n’a plus d’opposants ou pratiquement à l’extérieur et il a une communauté internationale qui baisse sa culotte devant le moindre de ses gestes [la guerre, la guerre !] quand il bouge en Ukraine. Donc je ne suis pas aussi optimiste que vous. Je pense que le crépuscule de Poutine, ça peut tenir longtemps, l’Union Soviétique a fait ses 80 ans ou presque, donc il n’y a pas de raison que ça ne continue pas comme ça un certain temps.

- Jean-Mathieu Pernin : Audrey Keysers, justement on peut se poser cette question aujourd’hui : la semaine dernière on a parlé beaucoup, on s’en est amusé ou pas, de ces 4 parlementaires qui étaient partis en Syrie, et on disait il faut pas parler avec un dictateur [sauf s'il est africain ou émir, bien entendu], est-ce que aujourd’hui, Vladimir Poutine, faut discuter avec lui.

- Audrey Keysers : [membre du conseil national du PS]: alors bien sûr il faut discuter avec lui. Je crois que les parlementaires qui sont partis en Syrie ça n’a pas amusé grand-monde, je crois que surtout les gens ont essayé de comprendre pourquoi ils étaient partis là-bas, et dans quelles contexte, et pourquoi ils avaient voulu rencontrer … voilà quoi.

- Jean-Mathieu Pernin : Certains disent si on discute avec Vladimir Poutine il faut discuter avec d’autres dictateurs, en gros, entre guillemets.

- Audrey Keysers : Là la situation en Russie est quand même très préoccupante donc il faut effectivement avoir des positions à mon avis extrêmement fermes et peut-être effectivement plus fermes que celles qu’on a eues avant. Surtout, je veux rappeler que l’assassinat a eu lieu effectivement la veille d’une manifestation qu’il voulait organiser pour dénoncer la crise économique. Donc ça veut dire que même quand on se pose des questions et qu’on veut organiser des manifestations, ça n’est plus possible, voilà. Donc il faut à mon avis quand on est en France, aider les organisations humanitaires qui sont sur place et les aider à s’organiser  les soutenir. [les ONG anti-dictatures financées par la démocratie US ?] Parce que c’est aussi le peuple Russe lui-même qui peut changer les choses [la recette de grand-mère, ne manque plus que des étudiants et une couleur au choix]. On le voit quand même lors des manifestations, il y a un climat de terreur, [amis russes ou expatriés là-bas, n'hésitez pas à nous faire part de vos impression de vie en dictature en commentaire, merci] mais il y a quand même entre  plus de 20.000 personnes et … enfin des dizaines de milliers de personnes qui sont descendues dans la rue pour manifester, ce qui est quand même un acte très courageux [je cois qu'il y a la peine de mort pour les manifestants la-bas, non , ah non, la Poutine a aboli la peine de mort, c'est vrai...], il faut le dire, et pas seulement à Moscou, dans plusieurs villes, voilà.

- Frank Tapiro : Je vais prendre un risque, je  vais faire un pari avec vous : les coupables seront trouvés très rapidement

- XX : Mais ce sera pas les bons

- FT : Absolument, je dis : les coupables présumés

- XX: Pas les commanditaires.. […]

- Frank Tapiro : pourquoi ? Parce que c’est dans son intérêt de trouver vite des coupables.. qui seront peut-être exécutés pendant leur arrestation [c'est pas en France qu'on...], parce qu’ils vont résister ces coupables. Je pense qu’il a intérêt à organiser, si c’est pas lui, à trouver des vrais coupables qui seraient des coupables expiatoires pour pouvoir maintenir une forme de crédibilité si on peut avoir une crédibilité quand on s’appelle Poutine aujourd’hui. Qu’il soit coupable ou pas, au bout du compte, on a l’impression que Poutine peut se permettre n’importe quoi, il sera toujours là.

- Eric Mettout : C’est un peu comme dire qu’il ne faut pas discuter avec les dictateurs chinois, ou discuter avec quelques dictateurs africains qu’on connaît bien [et à qui on vend des rafales ?]. Il est incontournable, il le sait, il le prouve tous les jours, il le prouve en ce moment en Ukraine, il l’a prouvé en Crimée et plus il est incontournable, plus la communauté internationale et notamment l’occident s’abaisse devant lui [la guerre, la guerre !] et plus il est populaire dans son pays. [grosse anomalie, ce qui prouve bien que la Russie n'est pas une démocratie... CQFD] C’est quand même ça qu’il ne faut jamais oublier, c’est à dire que je pense qu’il y a une volonté, une tendance dictatoriale derrière ça, mais c’est aussi quelque chose qui plaît à la Russie d’aujourd’hui qui a été humiliée par l’Occident et qui aujourd’hui se réveille, Poutine, c’est le réveil de la Russie.

- Jean-Mathieu Pernin : ce qui est étonnant en plus, c’est qu’il a pris des gains de popularité avec l’invasion de la Crimée [journaliste, le gars...]

- Audrey Keysers : Parce qu’il y a aussi une utilisation des médias qui est une propagande pour le gouvernement [à l'opposé de la culture du débat dont témoigne cette modeste émission], on le sait, enfin voilà.

- Frank Tapiro : Et la manip’ aussi entre l’Arabie Saoudite et les États-Unis pour faire baisser le prix du pétrole a réveillé aussi un sentiment nationaliste, qui est toujours prêt à se réveiller n’importe quand en Russie [comme on l'a vue à d emultiples reprise dans l'histoire contemporaine, contrairement à la France ou l'Allemagne], et je peux vous dire que aujourd’hui, même des opposants sont plus prêts à être, on va pas dire pro-Poutine, mais être des pro-russes [des opposants russes... pro-russes, ça fait froid dans le dos] et le sentiment nationaliste est très fort aujourd’hui. Donc contrairement à ce qu’on pense [un bien grand mot...]en voulant affaiblir et faire baisser la tête de Poutine [ah, c'est ça qu' « on » veut?] on le renforce par les extrêmes malheureusement, c’est une route qu’on connaît un peu.

Olivier Malnuit : Oui je vous assure, je ne sais pas si j’ai été très clair toute à l’heure [LOL], je ne veux pas jouer les béotiens, mais dans ce retour de la guerre froide vous verrez que la porte de sortie, ce sera l’économie, [qui commande toujours au politique, c'est bien connu ! Enfin, seulement en "démocratie"] le seul pragmatisme, la seule realpolitik face à Poutine, c’est le pétrole, vraiment. Et Poutine, c’est sa seule faiblesse aujourd’hui. Il a des problèmes de facture là Poutine, je ne sais pas si on va lui couper l’eau mais il a des problèmes.

Jean-Mathieu Pernin : Alors pour aller juste dans votre sens [débat oblige] tout à l’heure Eric Mettout, c’est vrai qu’il y a une chose assez étonnante, juste pour clore, c’est que le Global Times, un journal chinois proche du pouvoir a même dénoncé cet assassinat, politique, c’est ça qui est assez étonnant de la part d’un pays qui a simplifié les choses en refusant toute opposition. [dommage qu'il n'ait pas précisé que la semaine dernière la Chine a renforcé son soutien à Poutine...]

Source : France Info

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Fluuuute, encore une émission où je vais être blacklisté :)

Plus sérieusement, dans une vraie Démocratie, il est évident que les citoyens devraient pouvoir dénoncer et porter plainte contre ce genre d’émission devant une sorte de “Haute autorité de l’information”, qui veillerait à l’équilibre de l’information, à la qualification des experts et à la transparence sur leur parcours…

Source: http://www.les-crises.fr/la-propagande-comme-on-laime-transcription-de-lemission-les-informes-france-info-du-02032015/


[Nos assassinats politiques] Retour sur l’assassinat de Joseph Fontanet, le 2 février 1980

Tuesday 10 March 2015 at 00:01

Encore un assassinat politique en France promptement élucidé…

Une ténébreuse affaire sous Giscard: le meurtre de Joseph Fontanet

L’hiver de 1980 fut un des plus beaux de la dernière période de cette époque que nous nommons République giscardienne. Or, dans la nuit du 1er au 2 février 1980, vers minuit, l’ancien ministre Joseph Fontanet qui après avoir stationné sa voiture, s’apprêtait à rentrer à son domicile parisien du 16 ème arrondissement, s’écroule, frappé mortellement par une balle de calibre 11:43, tirée dans l’épaule et ressortie par le thorax. Il décédera au matin du 2 à l’hôpital Laennec. Le meurtre de Joseph Fontanet ne sera jamais élucidé. La victime était retirée de la politique depuis quelques années. Il avait été plusieurs fois ministre de G. Pompidou, notamment à la Sané et à l’Education nationale, de 1972 à 1974. Dirigeant centriste plutôt “social”, il avait fortement soutenu la candidature présidentielle de Jacques Chaban-Delmas en 1974 contre celle de Giscard. Son échec à une élection législative en Savoie dont il était député,(photo) avait mis fin à sa carrière politique active. Il s’était alors orienté vers le journalisme et avait dirigé le quotidien “J’informe jusqu’à la fermeture du journal en 1977. Depuis, il menait une vie apparemment sans histoires. L’opinion est d’autant plus frappée par ce meurtre qu’il s’agit du troisième ministre à périr de façon brutale en peu de temps : assassinat de De Broglie en 1976, suicide de Robert Boulin à l’automne 1979…. La police a conclu à “un crime de rôdeur”. Toutes les hypothèses ont été avancées : erreur sur la personne, crime de loubards en dérive dans le 16 ème, vengeance privée… Rien, aucune piste, aucune preuve. Une ténébreuse affaire qui gardera sans doute à jamais son mystère.

Source : Le blog de Dorant

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Une émission dédiée de France Inter ici.

Source: http://www.les-crises.fr/nos-assassinats-politiques-retour-sur-lassassinat-de-joseph-fontanet-le-2-fevrier-1980/


[Entraide] Analyse des “Experts” Ukraine, Histoire, Recherches Santé

Sunday 8 March 2015 at 06:30

Nous lançons aujourd’hui un appel à l’entraide, pour trouver des personnes intéressées à nous aider.

Le 1er appel consiste à analyser les interventions des différents “experts” dans les grands médias sur le sujet ukrainien. Il s’agit simplement de petites recherches google très simples.

Nous avons aussi toujours besoin de personnes intéressés par l’Histoire pour nous aider (recherches, ou simple lecture de livres, etc). Ce serait vraiment précieux.

Le 3e appel consiste à nous aider à des petites recherches et à résumer un livre, en lien avec le domaine de la santé (volontaires épidémiologistes ou cardiologues, bienvenus :) )

Si vous avez du temps pour nous aider, merci de nous écrire ici (précisez en objet le numéro de l’appel auquel vous répondez 1, 2 ou 3 – cela aide à classer :) ).

On compte sur vous !

Merci d’avance.

Olivier Berruyer

Source: http://www.les-crises.fr/analyse-des-experts-ukraine/


Interview sur l’actualité (1/2)

Sunday 8 March 2015 at 06:00

Je vous propose aujourd’hui la première partie d’une récente interview avec l’Agence Info Libre.

Bon visionnage !

Source: http://www.les-crises.fr/interview-sur-lactualite-03-2015/