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[1 an déjà] L’histoire non révélée du massacre de la place Maïdan, par Gabriel Gatehouse

Saturday 21 February 2015 at 03:45

Bel article de la BBC pour l’anniversaire

Il y a environ un an, une journée sanglante sur la place principale de Kiev marquait la fin d’un hiver de manifestations à l’encontre du gouvernement de Victor Ianoukovitch, qui peu après quittait le pays. Plus de cinquante manifestants et trois policiers y ont péri. Comment la fusillade avait-elle commencé ? Les organisateurs de la manifestation ont toujours nié une quelconque implication – mais un homme a raconté une histoire toute différente à la BBC.

Très tôt, le matin du 20 février 2014, la place Maïdan est coupée en deux – d’un côté la police anti-émeute, de l’autre les manifestants.

Cela durait depuis plus de deux mois. Cependant, les événements allaient bientôt atteindre leur point culminant. Avant la fin de la journée, plus de 50 personnes allaient mourir, la plupart abattues dans la rue par les forces de sécurité.

La violence allait conduire à la chute du président pro-russe de l’Ukraine, Victor Ianoukovitch. Moscou considérera le 20 février comme un coup d’état armé, et utilisera ce point de vue pour justifier l’annexion de la Crimée et l’aide apportée aux séparatistes dans l’est de l’Ukraine.

Les meneurs de la manifestation, parmi lesquels certains détiennent aujourd’hui des positions clés au sein du pouvoir de la nouvelle Ukraine, font depuis porter inlassablement l’entière responsabilité de la fusillade sur les forces de sécurité agissant au nom du précédent gouvernement.

Mais un an plus tard, des témoins commencent  à présenter les choses sous un autre angle.

“Je ne tirais pas pour tuer”

“Je tirais vers le bas, à leurs pieds”, déclare un homme que nous nommerons Serguei, qui me dit avoir pris position au conservatoire de Kiev, une école de musique située au coin sud-ouest de la place.

“Bien sûr, j’aurais pu les atteindre au bras, ou n’importe où. Mais je ne tirais pas pour tuer.”

Sergei déclare qu’il avait été un des manifestants de Maïdan pendant plus d’un mois, et que ses tirs, visant la police sur la place et les toits d’un centre commercial sous-terrain, les avaient conduits à se replier.

Il y avait eu des tirs deux jours plus tôt, le 18 février. Le 19, un mercredi, avait été plus calme, mais dans la soirée, précise Serguei, il avait été mis en contact avec un homme qui lui proposait deux armes : la première, un fusil de chasse calibre 12, la seconde, un fusil de précision, un Saiga, tirant des balles à haute vélocité.

Il avait choisi cette dernière, dit il, et l’avait dissimulée dans le bâtiment abritant le bureau de poste, à quelques mètres du conservatoire. Les deux bâtiments étaient sous le contrôle des manifestants.

Voici comment les événements se sont déroulés le 20 février 2014.

Face aux attaques, la police s’est repliée depuis sa position près de la ligne de front vers la rue au nord de l’hôtel Ukraine.

Les manifestants se sont alors avancés vers la police, subissant les tirs des forces de sécurité en repli et de tireurs situés dans les bâtiments tout autour de la zone.

Plus de 50 personnes furent tuées, le plus lourd tribut payé depuis le début des affrontements entre manifestants et forces de sécurité pendant le Maïdan.

Quand les tirs ont commencé tôt dans la matinée du 20, explique Serguei, il a été escorté jusqu’au conservatoire, et a passé 20 minutes avant 7 heures du matin, tirant sur la police, à côté d’un second tireur.

Son récit est partiellement confirmé par d’autres témoins. Ce matin-là, Andriy Chevtchenko, qui était alors député de l’opposition et membre du mouvement Maïdan, a reçu un appel du chef de la police anti émeutes sur la place.

“Il m’appelle et me dit, Andriy, quelqu’un tire sur mes hommes. Et il ajoute que les tirs proviennent du conservatoire.”

Chevtchenko a contacté l’homme en charge de la protection des manifestants, Andriy Parubiy, réputé être le commandant du Maïdan.

“J’ai envoyé un groupe de mes meilleurs hommes au conservatoire pour déterminer la présence éventuelle de positions de tir”, déclare Parubiy.

Pendant ce temps, le député Andriy Chevtchenko recevait des coups de fil de plus en plus paniqués.

“Je recevais sans cesse des appels de l’officier de police, qui disait : j’ai trois personnes blessées, j’ai cinq personnes blessées, j’ai un mort. Et à un moment, il dit : je me retire. Et il dit : Andriy je ne sais pas ce qui va se passer. Mais j’ai senti clairement que quelque chose de mauvais allait arriver.”

Andriy Parubiy, maintenant vice-président du parlement ukrainien, dit que ses hommes n’ont pas trouvé de tireurs dans le bâtiment du conservatoire.

Mais un photographe qui a pu accéder au Conservatoire plus tard dans la matinée, juste après 8 heures, y a pris des photos d’hommes armés, bien qu’il ne les ait pas vus tirer.

Ce qui s’est passé sur la place Maïdan : l’histoire d’un photographe

Image prises par un photographe local au sein du conservatoire le matin du 20 février 2014

Le récit de Serguei diffère aussi de celui de Parubiy.

“Je ne faisais que recharger”, me dit-il. “Ils se sont précipités sur moi, m’ont mis le pied dessus, et dit “Ils veulent te parler, tout est ok, mais arrête de faire ce que tu es en train de faire.”

Serguei dit être convaincu que les hommes qui l’ont exfiltré venaient de l’unité de sécurité de Parubiy, bien qu’il n’ait pas reconnu leurs visages. Il a été escorté hors du conservatoire, conduit hors de la ville en voiture avant d’être relâché pour rentrer chez lui.

Entre-temps, trois policiers avaient été blessés mortellement et les meurtres de nombreux manifestants avaient commencé.

L’enquête officielle de Kiev s’est concentrée sur ce qui s’est produit ultérieurement – après que la police anti-émeute eut commencé à se retirer de la place. Dans la séquence vidéo, on les voit clairement tirer en direction des manifestants tout en se repliant.

Seulement trois personnes ont été arrêtées, toutes membres d’une unité spéciale de police anti-émeute. Et parmi ces trois, seulement deux – les officiers de rang inférieur – demeurent en prison. Le commandant de l’unité, Dmitry Sadovnik, a été libéré sous caution et a maintenant disparu.

Les trois policiers sont accusés de la mort de 39 personnes. Mais au moins une douzaine de manifestants supplémentaires ont été tués – ainsi que les trois policiers qui sont morts de leurs blessures.

Certaines victimes ont certainement été tuées par des tireurs, qui semblaient opérer depuis certains des bâtiments les plus élevés autour de la place.

Les avocats des victimes et les sources au sein du bureau du procureur général ont déclaré à la BBC que lorsqu’il s’agissait d’enquêter sur les morts qui ne peuvent avoir été causées par la police anti-émeute, leurs efforts étaient contrecarrés par les tribunaux.

“Si vous vous référez à l’époque de Ianoukovitch, c’était un peu le triangle des Bermudes : le bureau du procureur, la police et les tribunaux”, explique Andriy Chevtchenko. Tout le monde sait qu’ils coopéraient, qu’ils se couvraient mutuellement et que c’était la base d’une corruption massive dans le pays. Ces connections existent encore.

Les théories du complot abondent

Le procureur général, Vitaly Yarema, a été démis de ses fonctions cette semaine, au beau milieu de vives critiques de sa gestion de l’enquête.

En attendant, les théories du complot fleurissent.

“Je suis certain que la fusillade du 20 a été perpétrée par des tireurs embusqués venant de Russie et qui étaient contrôlés par la Russie”, dit Andriy Parubiy, l’ancien commandant de Maïdan.

“Les tireurs visaient à orchestrer un bain de sang à Maïdan.”

C’est une croyance largement répandue en Ukraine. En Russie, c’est plutôt le contraire – que la révolte à Maïdan était une conspiration occidentale, un coup d’état de la CIA conçu pour extraire l’Ukraine de l’orbite de Moscou. Aucune des deux parties n’apportent de preuves convaincantes de ce qu’elles avancent.

A Maïdan, l’écrasante majorité des manifestants était pacifique ; des citoyens sans armes, qui ont bravé des mois de froid intense pour réclamer le changement de leur gouvernement corrompu. Autant que l’on sache, tous les manifestants tués le 20 février étaient non armés.

Les dirigeants de Maïdan ont toujours maintenu qu’ils ont fait de leur mieux pour empêcher la présence d’armes sur la place.

“On savait que notre force était de ne pas utiliser la violence, et que c’eut été notre faiblesse que de commencer à tirer”, dit Andriy Chevtchenko.

Parubiy dit qu’il est possible qu’une poignée de manifestants armés soient venus à Maïdan comme une réponse spontanée à la violence des forces de sécurité survenue dans les jours précédant le 20 février.

“J’ai entendu dire que, après la fusillade du 18 février, il y avait des gars qui sont venus à Maïdan avec des fusils de chasse. On m’a dit que c’était parfois des proches ou des parents des victimes du 18 février. Donc je reconnais qu’il est possible qu’il y ait eu des gens avec des fusils de chasse à Maïdan. Quand les tireurs ont commencé à tuer nos gars l’un après l’autre, je peux imaginer que ceux qui avaient ces fusils de chasse aient riposté.”

Serguei, encore une fois, raconte une histoire différente. Il dit qu’il a été recruté comme tireur potentiel à la fin janvier, par un homme qu’il décrit comme un officier militaire à la retraite. Serguei était lui-même un ancien soldat.

“On a discuté, et il m’a pris sous son aile. Il a vu quelque chose en moi qui lui a plu. Les officiers sont comme des psychologues, ils peuvent voir qui est capable. Il me gardait à proximité.

L’ancien officier l’a dissuadé de se joindre à aucun autre groupe militant actif à Maïdan.

“Ton temps viendra”, a-t-il dit.

Etait-t-il en cours de préparation, psychologiquement, pour prendre les armes ?

“Nous ne nous sommes pas assis pour travailler sur un plan. Mais nous en avons parlé en privé et il m’a préparé à cela.”

On ne sait pas qui était celui qui a recruté Serguei, s’il appartenait à l’un des groupes notoirement actifs à Maïdan.

Et il y a beaucoup d’autres choses que nous ne savons pas, comme par exemple qui a tiré les premiers coups de feu le 20 février.

Quant aux théories du complot, il est possible que Serguei ait été manipulé, qu’il n’ait été qu’un pion dans un jeu bien trop grand pour lui. Mais ce n’est pas sa façon de voir les choses. Il était un simple manifestant, dit-il, qui a pris les armes en état de légitime défense.

“Je ne voulais tirer sur personne ou tuer personne. Mais c’était la situation. Je ne me sens pas comme une sorte de héros. C’est le contraire : j’ai du mal à dormir, je fais de mauvais rêves. J’essaie de me contrôler. Mais je ne gagne qu’à être nerveux tout le temps. Je n’ai rien dont je puisse être fier. C’est facile de tirer. Vivre après, c’est ça qui est difficile. Mais tu dois défendre ton pays.”

Source : BBC, le 12/02/2015

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

 

Source: http://www.les-crises.fr/1-an-deja-lhistoire-non-revelee-du-massacre-de-la-place-maidan-par-gabriel-gatehouse/


[Propagande] Ukraine : la bataille de Debaltseve

Saturday 21 February 2015 at 00:45

Ils sont rigolos ces journalistes : ils arriveraient à faire oublier que c’est l’armée ukrainienne qui attaque l’Est de l’Ukraine quand même… Et que c’est une armée…

Le Nouvel obs ici, 18/02

Dans cette ville stratégique située entre Dontesk et Lougansk, le cessez-le-feu n’est jamais entré en vigueur. L’évacuation des troupes ukrainiennes est engagée mais le risque de massacre n’a pas disparu.

Les massacres de l’armée qui tirait sur Donetsk, ce n’est pas important en revanche…

Un checkpoint pro-russe près d'Uglegorsk, à six kilomètres de Debaltseve, le 9 février.  (AFP PHOTO / DOMINIQUE FAGET)
Un checkpoint pro-russe près d’Uglegorsk, à six kilomètres de Debaltseve, le 9 février.

“Nous n’avons pas le droit d’arrêter de nous battre pour Debaltseve. C’est une question morale. Il s’agit de notre territoire”. Le chef rebelle de Donetsk, Denis Pushilin, ne peut être plus clair : malgré l’accord signé à Minsk la semaine dernière, il n’a jamais envisagé de trêve pour la ville de Debaltseve et ses environs, une zone contrôlée jusqu’à mardi matin par les troupes de Kiev et passée en grande partie aux mains des séparatistes ce mercredi.

Cette petite poche pro-Kiev en territoire pro-russes est âprement disputée par les deux camps et n’a connu aucun répits depuis des semaines. Au prix de nombreux morts civiles et militaires. Mercredi, malgré l’évacuation d’une partie des troupes encerclées à Debaltseve et l’annonce par le président ukrainien Petro Porochenko de l’abandon par Kiev de la zone, la crainte est grande de voir le bilan s’alourdir encore.

Une situation stratégique

Debaltseve a toujours été un point stratégique sur la carte du Donbass. Elle abrite un nœud ferroviaire situé entre Lougansk et Donetsk, les deux “capitales” des républiques séparatistes de l’est de l’Ukraine. Contrôlée par Kiev, la ville ferait figure de barrière ferroviaire et routière entre les deux seules grandes villes de la future région. Inadmissible pour les pro-russes.

Je ne les défends pas, mais enfin, cela semble aussi inadmissible que d’admettre que les habitants votent pour décider de leur avenir en somme….

Notez que c’est une carte réalisée directement par l’armée de Kiev qui illustre cet article, avec plein de lances roquettes en Russie qui tireraient sur l’Ukraine (ou voit mal comment d’ailleurs, constatez où est la ligne de front !)

Indépendance et équilibre des sources donc… Chapeau ! C’est un métier la propagande de guerre…

Mardi en milieu de journée, les rebelles étaient finalement entrés dans la ville, menant des combats acharnés jusque dans les rues, en “face à face” selon le chef adjoint de la police régionale, Ilia Kiva, joint par l’AFP à Debaltseve. Selon lui : “Les rebelles utilisent des mortiers, des lance-grenades et des armes à feu. Il y a des morts et des blessés mais je n’ai pas de chiffres précis car les combats continuent.” De leur côté, les pro-russes ont affirmé en fin de journée avoir pris le contrôle de la gare ferroviaire et de la banlieue orientale de Debaltseve.

La crainte d’un massacre

Principale inquiétude : des bataillons de soldats ukrainiens sont encerclés par des combattants pro-russes, dans la petite bande de terre autour de Debaltseve.

Hallucinant : l’inquiétude est que les soldats se fassent abattre quoi… Mais s’ils exterminent les pro-Russes, no soucy !

Un déblocage des troupes était en cours dans la matinée, en vue de “les sortir partiellement de l’encerclement”, selon le chef adjoint de la police régionale. Mais les combats de rue continuaient.

Et la situation rappelait celle, fin août, de la ville d’Ilovaïsk de nombreux soldats de l’armée régulière ukrainienne avaient péri encerclés par des pro-russes sans être secourus par Kiev. Le nombre de morts n’a d’ailleurs jamais été officiellement établi.

En fait, elle ne sait donc rien de rien, quoi…

Se peut-il que le sort des soldats ukrainiens repliés sur Debaltseve et ses environs soit scellé de la même façon ? Un corridor peut-il être négocié pour permettre à ces hommes de quitter leur position pour leur éviter la mort, puisque Petro Porochenko a déclaré abandonner le terrain aux pro-russes ?

Le 30 août dernier, c’est ce qui s’était finalement produit à Ilovaïsk. Les soldats s’étaient mis en colonne pour emprunter la route convenue. Avant de subir les bombardements des pro-russes. 120 à 130 eux ont péri alors en quelque 20 minutes, ont raconté les survivants.

Des soldats, toujours une source béton !

Les civils en danger

Et la situation n’est pas seulement catastrophique pour les soldats ukrainiens, elle l’est également pour les civils sur place. Car si de nombreux habitants ont été évacués, quelques milliers restent terrés dans la ville dont des enfants et des personnes âgées. Idem dans les villages alentours.

Les quelques journalistes et humanitaires qui ont pu se rendre sur place ces derniers jours, entre les bombardements, ont dit n’avoir trouvé sur place que “dévastation et souffrance”. Les gens vivent confinés dans des abris souterrains surpeuplés, terrifiés en raison de tirs d’obus et de roquettes quasi ininterrompus, eau courante ni électricité, dépendant presque totalement de l’aide humanitaire.

Ils espéraient un accord de cessez-le-feu. L’accord a été signé. Le cessez-le-feu est toujours attendu.

Source : Céline Lussato, pour L’Obs

Source: http://www.les-crises.fr/propagande-ukraine-la-bataille-de-debaltseve/


Pour Morano, une femme voilée avec une valise est un « danger potentiel »

Saturday 21 February 2015 at 00:01

Nadine Morano a estimé ce mercredi qu’une femme voilée avec une valise représente « un danger potentiel », affirmant qu’il faut passer le port du voile intégral en délit.

Nadine Morano

Invitée de BFMTV et RMC, l’eurodéputée UMP a indiqué que la France était « en guerre contre les radicaux, les islamistes qui utilisent l’islam à des fins de terrorisme, à des fins de communautarisme, et qui nuisent à la France. Il faut être vigilant, tant à l’école que dans la rue, a-t-elle ajouté. C’est l’islam qui doit être en conformité avec la République, c’est pas le contraire !, a-t-elle encore dit. Quand j’ai signalé à la gare de l’Est une personne qui portait un voile intégral et qui avait une valise à la main, pour moi c’est un signe de danger potentiel. Qu’y a-t-il dans cette valise ? », a demandé l’ancienne ministre.

Selon Nadine Morano, le problème vient qu’on ne sait pas si sous le voile se cache un homme ou une femme. « Quand vous voyez les yeux, vous êtes capables de dire si c’est une femme ou un homme ? Sur ce port du voile intégral, il faut le passer en délit dès lors qu’il y a récidive. Là, vous payez une petite amende, point barre. Il y a normalement un stage de citoyenneté. Je veux savoir combien de femmes qui ont été sanctionnées par le biais d’une amende se sont retrouvées en stage de citoyenneté. Je veux qu’on soit extrêmement dur sur toutes ces questions. Il en va du respect de la laïcité, et du respect de nos valeurs en France », a-t-elle expliqué.

Interrogée sur la législative partielle dans le Doubs, Nadine Morano a fait savoir que si elle avait dû se rendre aux urnes dimanche, elle aurait voté blanc. « Je ne veux pas cautionner un nouveau député solidaire du gouvernement », a-t-elle indiqué, refusant néanmoins de voir un nouveau député du Front national siéger à l’Assemblée nationale, estimant que les propos tenus en 1996 par Sophie Montel, la candidate du FN, sur l’inégalité des races étaient « abjects ».

Source : LaDépêche.fr, le 04/02/2015

Source: http://www.les-crises.fr/pour-morano-une-femme-voilee-avec-une-valise-est-un-danger-potentiel/


[INCROYABLE] L’ambassadeur ukrainien en ALLEMAGNE ne voit pas trop de problèmes à utiliser des combattants néo-nazis…

Friday 20 February 2015 at 04:00

Incroyable document ! Il s’agit ici d’une interview de l’ambassadeur ukrainien en Allemagne !

Parfaite reconstitution de juin 1941, donc… (25 millions de Soviétiques morts pour mémoire)

J’ai fait vérifier la traduction. Voici la retranscription en français depuis l’allemand :

Question du journaliste :

Monsieur l’ambassadeur, nous venons de voir ce que sont les séparatistes. Est-ce que vous, vous savez toujours quels gens, parfois bizarres, combattent à vos côtés ? Il y a manifestement des bataillons d’extrême-droite, avec des runes SS dans leur blason.

Nous voyons ici les gens de “Azov”, qui arborent même une croix gammée. Savez-vous toujours qui est avec vous et combat en votre nom ? Et avez-vous à tout moment le contrôle de ces gens ?

Réponse de l’ambassadeur :

En ce qui concerne l’extrême-droite, il faut dire que depuis les dernières élections il n’y a plus un seul parti d’extrême-droite représenté au Parlement. C’est déjà un fait important.

En ce qui concerne les bataillons de volontaires que vous évoquez, je ne peux dire qu’une seule chose : quand la Russie nous a attaqués l’année dernière, nous n’avions presque pas d’armée. C’est pourquoi beaucoup de gens, des volontaires, se sont déclarés prêts à combattre pour leur propre pays, et c’est ce qu’ils font.

Intervention du journaliste :

Mais « Secteur Droit », ou ce bataillon Azov que l’on a vu sur la photo, ce sont des milliers de combattants, ce ne sont pas seulement quelques soldats dispersés !

Réponse de l’ambassadeur :

Ces groupes combattent aux côtés de l’armée, de la garde nationale, d’autres unités, et ils sont coordonnés et contrôlés par Kiev. C’est pourquoi il n’existe à l’évidence aucun danger qu’ils fassent quoi que ce soit de leur propre initiative, sans que cela n’ait été coordonné entre eux et le commandement de l’armée.

Intervention du journaliste :

Donc, ils sont sous votre contrôle à 100 %, et vous seriez prêt à mettre votre main au feu en ce qui concerne leurs actes ?

Réponse de l’ambassadeur :

En ce qui concerne cette photo, je ne peux pas, euh… Cette photo, je l’ai déjà vue, et on ne peut pas prouver dans quelle mesure elle est authentique… Si vraiment avec ces drapeaux…

Mais comme je l’ai déjà dit, je voudrais préciser encore une fois ceci : ces groupes qui existent sont coordonnés par l’armée de Kiev, par l’État-major, et ils font partie intégrante de nos forces de défense.

Sans eux, l’avancée de l’armée russe aurait été bien plus importante. C’est pourquoi elles font partie de ce tableau. Sans ces unités, notre défense aurait été beaucoup plus difficile.

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Notez la narrative :
1/ ne pas employer le mot “guerre civile”
2/ ne parler que d’agression russe, d’attaque russe
3/ cacher le fait que c’est Kiev qui bombarde l’Est
4/ préciser qu’il n’y a aucun député d’extrême droite (humoooooooooooooouuuuur, il y en a des dizaines et des dizaines, dont le leader de Secteur droit par exemple)
et bien entendu, justifier l’injustifiable ! (notez la tête du journaliste à 1’30…)

En conclusion je vous renvoie sur le beau reportage de ELLE sur une de ces néonazies

Source: http://www.les-crises.fr/l-ambassadeur-ukrainien-en-allemagne-ne-voit-pas-trop-de-problemes-a-utiliser-des-combattants-neo-nazis/


Valéry Giscard d’Estaing : “La Grèce doit sortir de l’Euro”

Friday 20 February 2015 at 02:18

« La situation grecque appelle décision forte rapide », estime Valéry Giscard d'Estaing
« La situation grecque appelle une décision forte et rapide », estime Valéry Giscard d’Estaing

L’ancien chef de l’Etat Valéry Giscard d’Estaing prône une « friendly exit » de la Grèce pour éviter une crise plus grave. Il juge que l’économie grecque ne peut se redresser sans une monnaie dévaluée.

Valéry Giscard d’Estaing (Ancien président de la République)

L’Europe apporte-t-elle les bonnes réponses au problème de la Grèce ?

Le problème est mal posé depuis l’origine. La question fondamentale est de savoir si l’économie grecque peut repartir et prospérer avec une monnaie aussi forte que l’euro. La réponse est clairement négative. Mais au lieu de se concentrer sur ce sujet de fond et d’y répondre, les Européens se focalisent sur la dette grecque. Bien sûr, il est envisageable de soulager un peu le budget grec, en jouant sur le niveau des taux d’intérêt et sur les maturités. Mais là n’est pas l’essentiel. Cela ne résoudra pas le problème de fond auquel est confronté ce pays.

La Grèce doit-elle sortir de l’euro ?
La proposition implicite du nouveau gouvernement grec suppose une dévaluation de la monnaie. Tout simplement parce que le programme sur lequel il a été élu est irréalisable avec une monnaie forte. La production de la Grèce ne peut redevenir compétitive avec le niveau actuel de l’euro. Par conséquent, elle n’est pas en mesure d’appliquer son programme économique notamment la hausse du salaire minimum et l’extension des avantages sociaux. L’entrée de la Grèce dans l’euro en 2001 fut une erreur évidente. J’étais contre à l’époque et je l’ai dit. Les Allemands étaient contre eux aussi. Ils l’ont acceptée parce que d’autres, notamment la France, ont insisté en ce sens. La Grèce ne peut régler ses problèmes aujourd’hui que si elle retrouve une monnaie dévaluable. Il faut donc envisager ce scénario très calmement, à froid, dans l’intérêt de la Grèce elle-même. Il est absurde de dire qu’il s’agirait d’un échec de l’Europe. D’ailleurs, ces jours derniers, la cote de l’euro est remontée. La Grèce a toute sa place dans l’Union européenne. En quittant l’usage de l’euro, elle ne ferait que rejoindre des pays comme le Royaume-Uni, la Suède, la République tchèque etc. qui ne l’ont pas adopté. Mieux : cette sortie lui permettrait de préparer un éventuel retour, plus tard. Ce processus de sortie ordonnée doit et peut se dérouler de manière non conflictuelle, dans l’intérêt mutuel de chacun. C’est ce que j’appellerais une « friendly exit », une sortie dans un esprit amical. La Grèce a besoin de se donner la possibilité de dévaluer sa monnaie. Si elle ne le faisait pas, sa situation s’aggraverait et déboucherait sur une crise encore plus sévère.

Pourquoi cette hypothèse n’est-elle pas posée par les leaders européens selon vous ?
Peut-être  par manque de compétence en matière monétaire et en raison de la pression des milieux spéculatifs. On nous dit que les Grecs ne souhaitent pas quitter l’euro et que le nouveau gouvernement a écarté cette hypothèse pendant la campagne électorale. Certes. Mais ce n’est pas la première fois que des dirigeants se font élire avec un programme inapplicable qu’ils proposent à l’opinion. C’est même chose courante : voyez ce qu’est devenue la promesse du gouvernement français de faire baisser le chômage…

La sortie de la Grèce de l’euro ne risquerait-elle pas d’inciter d’autres pays à la suivre ?
Il n’y a, à l’heure actuelle, aucune agitation particulière dans la zone euro. La situation de la Grèce est singulière et extrême: son taux d’endettement par rapport à la richesse nationale, autour de 175% du PIB, est très supérieur à celui du deuxième pays européen le plus endetté, qui se situe autour de 125%.

Cependant, il faudrait aussi réfléchir aux institutions de la zone euro pour les compléter le moment venu par la création d’un Trésor de la zone euro. Mais ce sont là des questions de plus long terme. La situation grecque appelle une décision forte et rapide permettant au programme politique et social qu’elle s’est donnée de disposer d’une monnaie qui soit dévaluable.

Source : Nicolas Chéron, pour Les Echos

Source: http://www.les-crises.fr/valery-giscard-destaing-la-grece-doit-sortie-de-leuro/


France 24, la semaine de l’éco, 13 février

Friday 20 February 2015 at 01:08

J’étais vendredi dernier chez France 24. Stéphanie Antoine m’a invité dans son émission La semaine de l’éco.

Avec Natacha Valla, Directrice adjointe du CEPII (et ancienne directrice de Goldamn Sachs France)

et Guntram Wolff, Directeur de l’institut Bruegel (europhile)

1ère partie : Grèce – UE : un compromis probable ?

Une réunion des ministres des Finances de la zone euro est prévue le 16 février. Il faudrait que les discussions entre Athènes et Bruxelles sur la dette grecque aient abouti avant cette date. Comment concilier d’un côté la volonté des Grecs de sortir de l’austérité et de l’autre les engagements européens ?

2e partie : Russie-Ukraine : un accord fragile ?

En Europe, la prudence est de mise après l’accord de Minsk sur la sortie de crise ukrainienne. En Russie comme en Ukraine, les économies souffrent. Le FMI propose un nouveau prêt à Kiev : 15,5 milliards d’euros sur quatre ans. Du côté de Moscou, le rouble a perdu la moitié de sa valeur face au dollar en un an et le Kremlin prépare un plan de sauvetage des ses banques.

En bonus, Jean-Marc Daniel sur la théorie des jeux (vu que “L’Europe la chance” n’a pas eu l’air de comprendre…):

Bonne vision !

Source: http://www.les-crises.fr/france-24-la-semaine-de-leco-13-fevrier/


[Je n'ai pas de preuve mais...] Vladimir Poutine serait-il l’homme le plus riche du monde ?

Friday 20 February 2015 at 00:40

Il renvoie Bill Gates et ses 79 milliards de dollars aux vestiaires.

C’est avec tristesse que nous vous faisons part du décès du conditionnel, des suites d’une longue crise d’éthique journalistique.

Ni fleurs ni couronnes.

Le cofondateur de Microsoft devenu philanthrope est à la tête du classement des plus grandes fortunes du monde, mais finalement il ferait pâle figure face à Vladimir Poutine. Car selon Bill Browder, directeur général et cofondateur du fonds d’investissement Hermitage Capital Management, le président russe posséderait une fortune estimée à 200 milliards de dollars.

Heu, mais c’est qui ce clown ? D’où parle-t-il ? Il a des preuves ?

200 milliards ??? C’est juste 10 % du PIB de la Russie – il aurait donc accumulé tous les ans près d’1% du PIB – bien sûr !!!!!!

«Poutine a volé le plus d’argent qu’il pouvait. Et quelques personnes, dont je fais partie, pensent qu’il est l’homme le plus riche du monde, ou l’un des plus riches du monde, grâce à des milliards de dollars qui ont été volés à la Russie», a ainsi déclaré le gestionnaire sur CNN.

Se servir dans les caisses

De 2001 à 2007, l’économie russe a crû en moyenne d’environ 7% chaque année, et son PIB a été multiplié par six. L’homme fort de Russie et ses amis auraient alors profité de cet essor de l’économie pour se servir directement dans les caisses de l’Etat, a encore dénoncé Bill Browder.

C’est sûr que par rapport à l’homme faible de la France…

Celui qui a été l’un des principaux investisseurs étrangers en Russie a même avancé que Vladimir Poutine aurait amassé ces milliards grâce à tous les investissements qui n’auraient pas été faits dans les écoles, les hôpitaux ou les routes… et ajoute même qu’une bonne partie de la fortune de Vladimir Poutine se trouverait sur des comptes en Suisse.

Comme le total de tous les dépôts étrangers en suisse est de 2000 Md$, on voit donc que Poutine pèserait 10 % de tous les dépôts (mais attention, il n’y a pas de traces), c’est donc parfaitement crédible…

Source : 20 Minutes, 17/02/2014

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Et en plus ça monte vite, rapport à 04/2014 :

C’ets beau ce qu’est devenu le métier de “journaliste” quand même…

Source: http://www.les-crises.fr/je-nai-pas-de-preuve-mais-vladimir-poutine-serait-il-lhomme-le-plus-riche-du-monde/


[Folie collective] Des avocats refusent de défendre des prévenus d’apologie du terrorisme

Thursday 19 February 2015 at 05:05

Elle sera belle la France de demain…

CHALONS-EN-CHAMPAGNE (51). Affectées par les attentats perpétrés contre Charlie Hebdo, des robes noires châlonnaises font valoir leur clause de conscience pour ne pas défendre les prévenus d’apologie du terrorisme.

Face à leurs limites personnelles, certains avocats châlonnais ont opposé leur clause de conscience.

Des avocats refusant d’assurer les droits de la défense. La pratique est plutôt rare. Au barreau de Châlons-en-Champagne pourtant, un certain nombre de robes noires ont fait valoir, depuis les attentats perpétrés le 7 janvier contre Charlie Hebdo, leur clause de conscience concernant les prévenus d’apologie publique d’un acte terroriste.

Cette règle particulière, inscrite dans le règlement intérieur de la profession, permet à tout avocat, selon un principe traditionnel, de refuser de défendre une affaire dès lors que celui-ci s’estime dans l’incapacité d’assister ou de représenter correctement la personne qui le sollicite. Motivations à l’appui à l’égard du bâtonnier qui statue in fine sur leur pertinence.

Un conflit d’intérêts ou une incompatibilité professionnelle peut en être à l’origine. Mais à Châlons-en-Champagne, ce sont davantage des raisons personnelles qui ont motivé les robes noires.

Profondément affectées par le massacre qui a endeuillé le journal satirique parisien, certaines d’entre elles ont ainsi jugé avoir atteint leurs limites personnelles. Notamment parmi les jeunes avocats qui, à l’aune de l’actualité dramatique de ces dernières semaines, ont « immédiatement fait valoir leur clause de conscience », indique le bâtonnier du barreau de Châlons, Me Olivier Carteret.

Il n’en demeure pas moins que la situation va devoir être clarifiée. « Je peux comprendre leur position », poursuit le chef de l’Ordre. « L’émotion le permettait, mais passé cela, nous ne pouvons désormais laisser les gens sans défense. Un avocat doit faire taire ses répulsions. »

En attendant, et alors qu’à Châlons le mouvement de grève de ces derniers mois est suspendu depuis dimanche dernier, minuit, le bâtonnier a décidé de montrer l’exemple.

Depuis le 7 janvier, deux prévenus du chef d’apologie publique d’un acte terroriste ont en effet trouvé auprès de lui, le seul avocat du barreau prêt à les défendre devant la juridiction correctionnelle. Une situation qui perdure.

Ce mercredi encore, un jeune de 18 ans, qui devait être jugé pour « apologie directe et publique d’un acte de terrorisme », s’est présenté seul à la barre de la juridiction, prétextant ne pas avoir trouvé de défenseur. Son cas a été renvoyé à l’audience du 15 avril.

Source : L’union-L’Ardennais, le 29/01/2015

Source: http://www.les-crises.fr/reprise-des-avocats-refusent-de-defendre-des-prevenus-dapologie-du-terrorisme/


[Média] BFM Business, Les Experts – 13 février

Thursday 19 February 2015 at 00:58

Nicolas Doze m’a invité à son émission sur BFM Business.

Avec le grand Jean-Louis Mullenbach, associé gérant de Mullenbach Expertise et administrateur d’Ethic, et Alexandre Saubot, directeur général délégué de Haulotte Group.

Voici la vidéo :

Partie 1 :

Partie 2 :

Bonus : un petit rappel historique :

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Quelques extraits de l’émission (comme BFM passe du temps à les découper, au moins qu’on les diffuse…):

Déficit de la sécurité sociale :

Les djihadistes sont fabriqués par les politiques occidentales :

L’euro :


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N’hésitez pas à réagir en direct par mail sur cette émission via ce lien – Nicolas Doze consulte bien les mails en direct, et est très demandeur ;) :

http://www.bfmtv.com/emission/les-experts/

(cliquez sur Lui écrire à droite)

Utilisez aussi Twitter : https://twitter.com/NicolasDOZE

Source: http://www.les-crises.fr/media-bfm-business-les-experts-13-fevrier/


[Pas de problème] Un dignitaire marocain accusé de torture décoré par la France

Thursday 19 February 2015 at 00:35

Mieux, le Canard enchaîné de mercredi indique qu’on va revoir la convention judiciaire avec le Maroc pour leur donner un droit de veto sur les poursuites de Marocains !!!

Ce serait bien que quelqu’un ait la gentillesse de recopier l’article en commentaire, je le mettrai ensuite dans ce billet – merci !

Accusé de torture, un dignitaire marocain va être décoré par la France

Une plainte pour “torture” déposée en France contre le patron du contre-espionnage marocain avait entraîné une crise diplomatique.

Bernard Cazeneuve a condamné le 15 février 2015 "avec la plus grande fermeté" la profanation de s centaines de tombes ont été profanées au cimetière juif de Sarre-Union, dans le Bas-Rhin (archives)

Bernard Cazeneuve a condamné le 15 février 2015 “avec la plus grande fermeté” la profanation de s centaines de tombes ont été profanées au cimetière juif de Sarre-Union, dans le Bas-Rhin (archives)

Visé par une plainte pour “torture” en France, le patron du contre-espionnage marocain Abdellatif Hammouchi sera prochainement décoré par la France a annoncé ce samedi 14 février le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve. Déposée il y a un an, cette plainte qui avait provoqué une crise diplomatique entre Rabat et Paris.

Rabat avait aussitôt suspendu la coopération judiciaire, qui n’a été rétablie que fin janvier après 11 mois de brouille, à la faveur d’un accord entre les deux gouvernements.

Les insignes d’Officier pour Abdellatif Hammouchi

Alors que la coopération sécuritaire a également été fortement entravée durant cette crise, Bernard Cazeneuve a loué samedi “l’expertise” et “l’efficacité” du Maroc “dans l’échange de renseignements”, évoquant “un partenaire clé”.

“Je veux à cet égard tout particulièrement saluer l’action menée” par la Direction générale de la surveillance du territoire (DGST), dont le “rôle est déterminant dans la coopération contre le terrorisme”, a-t-il ajouté, lors d’un point de presse conjoint avec son homologue marocain Mohamed Hassad.

M. Cazeneuve a rendu hommage “en premier lieu” à Abdellatif Hammouchi, le patron de la DGST. “La France avait déjà eu l’occasion de distinguer monsieur Hammouchi en 2011 en lui attribuant le titre de Chevalier de l’ordre de la Légion d’honneur. Elle saura prochainement lui témoigner à nouveau son estime en lui remettant cette fois les insignes d’Officier”, a-t-il indiqué.

Une décoration fortement critiquée

L’annonce de cette future décoration a fait l’objet de critiques à Paris. Décorer Abdellatif Hammouchi dans ces circonstances “me paraît un véritable scandale, une honte pour la France”, a clamé Me Patrick Baudouin, avocat d’un des plaignants et président d’honneur de la Fédération internationale des ligues des droits de l’homme (FIDH).

Il a jugé “avilissant (…) d’avoir cédé dans le cadre d’un deal passé avec les autorités marocaines pour permettre un rétablissement de la coopération militaire et sécuritaire”, évoquant “une façon de perdre son âme”. ”Les deux pays ont un rôle particulier à jouer ensemble pour dire un non implacable au terrorisme et à l’intolérance”, a pour sa part plaidé Bernard Cazeneuve devant la presse.

“Une réunion de haut niveau” avant l’été

La crise diplomatique avait débuté en février 2014 lorsque des policiers français s’étaient rendus à la résidence de l’ambassadeur du Maroc près de Paris pour notifier à Abdellatif Hammouchi une demande d’audition de la justice française, qui agit en vertu du principe de compétence universelle.La réconciliation a finalement été scellée le 9 février 2015 à l’Élysée par le président François Hollande et le roi Mohammed VI, actuellement en France.

À la faveur de ce nouveau climat, “nous avons convenu de multiplier les contacts et les rencontres entre les responsables en charge de la sécurité des deux pays”, a souligné Mohamed Hassad. Les deux chefs d’État ont de leur côté annoncé un “intense programme de visites ministérielles”, afin de préparer une “prochaine réunion de haut niveau” en présence des deux chefs de gouvernement. Elle doit avoir lieu avant l’été.

La France est le premier partenaire économique du royaume où vivent entre 60.000 et 80.000 Français, tandis que plus de 1,3 million de Marocains résident en France.

Source : RTL


Poursuivi pour actes de torture, Abdellatif Hammouchi décoré par Paris

En visite à Rabat, le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve a rendu hommage au patron du contre-espionnage marocain qui recevra la Légion d’honneur.

Le ministre de l'Intérieur à Rabat le samedi 14 février 2015 avec son homologue marocain Mohamed Hassad.

Le ministre de l’Intérieur à Rabat le samedi 14 février 2015 avec son homologue marocain Mohamed Hassad.

Bien que poursuivi par la justice française à la suite de plusieurs plaintes pour actes de torture, le chef du contre-espionnage marocain, Abdellatif Hammouchi, sera tout de même décoré de la Légion d’honneur. Une récompense annoncée par le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve lors de sa visite à Rabat samedi – visite hautement symbolique qui avait pour ambition de mettre un point final à la brouille entre les deux pays.

À l’origine de la crise diplomatique entre les deux pays : trois plaintes déposées à Paris en février 2014 contre le patron du contre-espionnage marocain pour “torture” et “complicité de torture”. Des policiers s’étaient alors rendus à la résidence de l’ambassadeur du Maroc près de Paris pour notifier à Abdellatif Hammouchi une demande d’audition de la justice française. Furieux, le Maroc avait alors récusé les accusations et suspendu sa coopération judiciaire avec Paris. De son côté, le Quai d’Orsay avait tenté de temporiser en promettant que “la lumière serait faite”.

Faisant fi de l’enquête judiciaire en cours, le locataire de la Place Beauvau n’a évidemment pas tari d’éloges sur Abdellatif Hammouchi pour justifier la décoration et marquer la réconciliation entre les deux pays. Bernard Cazeneuve a témoigné toute son estime à l’homme et a loué “un partenaire-clé” dans le domaine du renseignement.

“Contreparties”

Si l’affront semble aujourd’hui avoir été lavé, la lumière n’est pas faite pour autant. Les ONG de défense des droits de l’homme qui soutiennent les plaignants marocains ont été choquées de l’annonce. “Nous nous étonnons que la France puisse décorer une personne visée par plusieurs plaintes pour torture et faisant l’objet d’enquêtes judiciaires en France”, a indiqué la chargée du programme Maghreb à Action des chrétiens pour l’abolition de la torture (Acat), Hélène Legeay. Préoccupée par le contenu du nouvel accord de coopération judiciaire entre Rabat et Paris signé le 31 janvier, elle imagine que certaines concessions ont pu être accordées à Rabat. “Il semble que cette décoration soit l’une des contreparties de la reprise de la coopération, un geste destiné à laver le soi-disant affront de la justice française qui a osé faire son travail en convoquant monsieur Hammouchi le 20 février 2014″, poursuit Hélène Legeay.

Le jour même de l’annonce de Bernard Cazeneuve, le président d’honneur de la Fédération internationale des ligues des droits de l’homme (FIDH) et avocat des plaignants, Patrick Baudouin, dénonce lui un “véritable scandale, une honte pour la France [...] qui perd son âme”. Pour lui, c’est “avilissant d’avoir cédé dans le cadre d’un deal passé avec les autorités marocaines pour permettre un rétablissement de la coopération militaire et sécuritaire”.

Source : Olivier Pérou, pour Le Point


Notez bien les titres de la presse :

Source: http://www.les-crises.fr/pas-de-probleme-un-dignitaire-marocain-accuse-de-torture-decore-par-la-france/