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L’attribution du Prix Nobel de la Paix, par François Asselineau

Tuesday 11 November 2014 at 02:00

Je reprends aujourd’hui une intéressante conférence de François Asselineau, du vendredi 15 février 2013 à Toulouse, sur “L’attribution du Prix Nobel de la Paix”.

Comme souvent, on y apprend des choses fort intéressantes. Il fait évidemment un peu de prosélytisme pour son parti, l’UPR, mais à vous d’exercer votre esprit critique…

P.S. tout commentaire qui ne sera pas en rapport direct avec le prix Nobel de la paix ou le fond du sujet sera supprimé.

Source: http://www.les-crises.fr/l-attribution-du-prix-nobel-de-la-paix-par-francois-asselineau/


[U4-6] EuroMaïdan : Le rôle des prêtres nationalistes

Tuesday 11 November 2014 at 00:05

Suite du billet précédent sur l’’Ukraine
Index de la série 

4.6 Le rôle des prêtres nationalistes

Par ailleurs, le fait que ces nationalistes néonazis ont été largement appuyés par des prêtres a été très peu relevé – ou alors uniquement dans un sens positif, de « protection des manifestants démocratiques ».

Il faut cependant rappeler que beaucoup de prêtres de Galicie sont des nationalistes membres de Svoboda…

Et pas seulement membres inactifs… Ils accompagnant toutes les cérémonies à la gloire des glorieux ancêtres de l’UPA et des Waffen SS…

Bien entendu, Oleh Tyahnybok est très en cour…

À tel point que le 25 août 2010, le patriarche de Kiev Philarète lui a attribué la distinction de l’Ordre du Saint-Vladimir, troisième classe, en reconnaissance de  son « action méritoire dans le rétablissement de la spiritualité ukrainienne et la réaffirmation de l’Église Orthodoxe Ukrainienne »

Ledit patriarche Philarète s’était déjà montré proche de Ioutchenko pendant la Révolution de 2004 :

Rappelons qu’en raison de schismes multiples, il y a 3 eglises orthodoxes en Ukraine (l’Église orthodoxe ukrainienne du Patriarcat de Moscou, l’Église orthodoxe ukrainienne du Patriarcat de Kiev et l’Église orthodoxe autocéphale ukrainienne), et une église catholique : l’Église ukrainienne gréco-catholique.

On notera que l’arbre commence à Vladimir Ier (le Grand), Grand-prince du Rus’ de Kiev de 980 à 1015, dont le baptême en 988 fut l’acte fondateur de la christianisation de toutes les Russies. Il induisit la création de l’église de Kiev (patriarcat de Constantinople), mère de toutes les Églises orthodoxes slaves. Pour l’anecdote, ce baptême eut lieu à Chersonèse… en Crimée.

Cela a donc la même importance que pour nous le baptême de Clovis en 498.

Voici d’ailleurs le détail de la répartition des communautés religieuses orthodoxes dans le pays ; tous orthodoxes :

dont orthodoxes, patriarcat de Moscou :

dont orthodoxes, patriarcat de Kiev:

dont orthodoxes, église autocéphale ukrainienne :

Le soutien à Svoboda est allé très loin. En effet, des membres du clergé de l’Église orthodoxe ukrainienne du Patriarcat de Kiev, de l’Église orthodoxe ukrainienne autocéphale, et de l’Église ukrainienne gréco-catholique se sont carrément présentés aux élections régionales de 2010 sous les couleurs de Svoboda. Ainsi, à propos de la candidature de Vitalii Sobko, secrétaire du Diocèse de Volhynie de l’Église orthodoxe ukrainienne, Oleg Tyahnybok a expliqué que sa présence dans l’institution régionale « favorisera la moralisation des élus. »

“Source : day.kiev.ua”   ”Source : risu.org.ua

Ainsi, il n’est guère surprenant que beaucoup de prêtres aient eu un rôle actif lors de l’EuroMaïdan :

(*témoignage berkout)

Ainsi, le journaliste I. Schultz indique pour MyEurop le 20 décembre 2013 :

« Les manifestants pro-européens qui occupent la place de l’Indépendance depuis plus de quatre semaines peuvent compter sur un précieux soutien : des dizaines de prêtres des Églises gréco-catholique et orthodoxe […] 8 heures à Maïdan, la place de l’Indépendance au centre de Kiev, cette ville dans la ville qui ne dort jamais… et ne se lève donc pas. Ni le brouillard d’ailleurs, qui se mêle aux fumées des braséros. Sur scène, le prêtre orthodoxe Pavlo du Patriarcat de Kiev tente de réchauffer les esprits. Comme il l’avait fait à 3h, à 2h, et à minuit. Tous les jours, entre les concerts et les discours politiques, des prêtres orthodoxes et catholiques, des pasteurs et même des imams de la communauté des Tatars de Crimée officient sur la place de l’Indépendance.

Ainsi, le prêtre Pavlo a déclaré “Je suis et je veux être européen, Ianoukovytch est le diable incarné. Je suis donc là en tant que prêtre et citoyen, pour rendre mon peuple plus fort. […] Nous devons construire une société et une Église […] Maïdan n’est pas mort, il s’est transformé. Contrairement à 2004, c’est une révolution spirituelle contre les démons de ce pays, elle va donc continuer… car elle est dans le cœur des gens. […] Là-bas, en Europe par exemple, la chrétienté est en déclin. Ici, on élève la spiritualité du monde entier.

Le prêtre Pavlo aimerait bien que les leaders de l’opposition soient à la hauteur de l’esprit qui règne sur Maïdan.” Ils doivent choisir qui sera président, premier ministre et porte-parole. Ou alors faire revenir Ioulia Timochenko.” [sic.] »  “Source : fr.myeurop.info

Démocratie, quand tu nous tiens…

Tout ceci a fait dire à Vladimir Poutine à ce sujet :

« Les médias occidentaux ne le montrent pas, mais nous avons même vu un prêtre de l’Ouest du pays appeler à la croisade en allant à Kiev et à renverser le gouvernement. Il expliquait “C’est dans le but d’empêcher de gouverner les nègres, les sales Russes et les Juifs”. Ceci est une forme de nationalisme inacceptable dans un monde civilisé. »

“Source : monderussie.blogspot.fr”   ”Source : RT.com

Les images, là-encore, parlent d’elles-mêmes – le défilé est impressionnant…


À suivre dans le prochain billet

Source: http://www.les-crises.fr/u4-6-le-role-des-pretres-nationalistes/


[Incroyable incompétence] Quand l’AFP confond 40 camions-citernes avec des chars russes {recommandé}

Monday 10 November 2014 at 05:00

Un truc me fascine vraiment, comme l’heure que je viens de passer (et c’est assez fréquent).

Je ne suis pas journaliste, et n’ai pas la moindre formation approchante. Mais souvent, je lis un papier qui me semble étrange, je décide de passer du temps à contrôler, et bingo, 3 fois sur 4, je tombe sur des trucs – comment dire ? Ah oui : – énormes…

Donc, hier, je vois ça sur l’Obs :

Bon, le mot magique : AFP, donc l’Obs, n’y est pour rien, et a simplement recopié la dépêche telle quelle – le travail du journaliste du copiste se résumant là à trouver une image, comme on l’a vu plusieurs fois. (oui, un peu “endommagée” la maison, c’est à dire plus qu’abimée mais surtout pas détruite, hein…).

Cela signifie en gros qu’il n’y a plus qu’un seul organe de presse officiel dans le pays – l’AFP – recopié par tous les journaux, ce qui me semble poser un léger souci – mais tout le monde s’en moque.

Bref, c’est l’image qui m’a arrêté, je trouve piquant que l’Obs montre une maison détruite (par l’armée bien entendu, et ce n’est évidemment pas précisé) et semble s’indigner que “des renforts arrivent”…

Ce qui m’a fait sursauter c’est le :

“L’Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe (OSCE) s’est déclarée samedi soir “très inquiète” de la présence de convois militaires et de chars dans l’Est rebelle. “Plus de 40 chars et camions” ont été vus circulant sur une voie rapide

Bon, j’aurais pu passer outre, comme je le fais 50 fois par jour, mais là, je décide donc de creuser, un peu interloqué par le fait que :

Donc on a en 24 heures pour les “40 chars et camions” sur Google :

700 pages de grands médias, je cote : L’Express, I Télé, l’Obs, Sud Ouest, RTL, Les Echos, Libération, La Nouvelle république, France Inter, France 24, France Télévision, L’Yonne, La Croix, Le Berry, LaLibre.be, 20 Minutes, La Voix du Nord, Le Point, Euronews, Le courrier Picard, L’Internaute, Romandie.com, Le Parisien, La voix du Nord, Orange, Boursorama, La Montagne, Notre temps, Corse Matin, TV5 Monde, etc.

(moi, ça me fait flipper, mais passons)

Je retrouve assez facilement la dépêche AFP ici. Je vous la livre, et on la commentera :

Ukraine: d’importants renforts en armes lourdes arrivent à Donetsk

D’importants renforts en armes lourdes sont arrivés dimanche à Donetsk, bastion des séparatistes prorusses dans l’est de l’Ukraine où les bombardements ont connu une intensité inhabituelle dans la nuit sur fond de craintes d’une nouvelle offensive.

Une semaine après les élections séparatistes organisées au grand dam de Kiev et des Occidentaux sur les territoires aux mains des rebelles et qui ont mis en cause les accord de paix conclus en septembre, les hostilités ne connaissent pas de répit dans ce conflit de près de sept mois qui a fait plus de 4.000 morts selon l’ONU.

Des journalistes de l’AFP ont vu en début d’après-midi un convoi se dirigeant vers Donetsk et composé d’une vingtaine de camions militaires sans plaque d’immatriculation, dont 14 tirant des canons à Makiïvka.

Un habitant a indiqué à l’AFP avoir vu passer vers 09H00 (06H00 GMT) sept canons automoteurs en direction de la zone de l’aéroport, l’un des principaux points chauds que l’armée ukrainienne et les séparatistes se disputent depuis des mois, et de Iassynouvata, noeud ferroviaire et ville voisine de Donetsk.

Dans la nuit, Donetsk a été secoué par des tirs d’artillerie à proximité du centre et qui se poursuivaient le matin avec moins d’intensité.

- Chars, canons, camions -

L’Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe (OSCE) s’est déclarée samedi soir “très inquiète” de la présence de convois militaires et de chars dans l’Est rebelle. “Plus de 40 chars et camions” ont été vus circulant sur une voie rapide à la périphérie est de Makiïvka, ont indiqué les observateurs de l’OSCE présents en Ukraine pour surveiller l’application du cessez-le-feu signé le 5 septembre entre Kiev et les séparatistes.

Parmi eux, 19 camions militaires de la marque russe Kamaz, sans plaque d’immatriculation, transportaient des canons de 122 mm et du personnel en uniforme vert foncé sans insigne. Six camions-citernes les accompagnaient.

Les observateurs de l’OSCE ont également vu “un convoi de neuf chars –4 T72 et 5 T64–” se déplaçant au sud-ouest de Donetsk.

“L’OSCE n’a pas indiqué l’appartenance de ces équipements et de troupes, mais les militaires ukrainiens n’ont aucune doute là-dessus”, a déclaré dimanche le porte-parole militaire Andriï Lyssenko dans une claire allusion à la Russie.

Il a dit craindre des “provocations” visant à “créer un prétexte pour l’introduction dans le Donbass de soi-disant forces du maintien de la paix russes”.

Les agences publiques russes ont en revanche indiqué que les équipements appartenaient aux insurgés, en citant des chefs rebelles.

Les autorités ukrainiennes, qui accusent Moscou d’armer les rebelles et d’envoyer des troupes régulières dans l’Est, avaient dénoncé vendredi l’entrée à partir de la Russie de dizaines de chars, de pièces d’artillerie et de troupes.

Ces informations n’ont été confirmées ni par les Etats-Unis ni par l’Otan, l’Alliance parlant cependant d’une “concentration accrue de troupes” russes à la frontière avec l’Ukraine.

- ‘Nouvelle Guerre froide’ -

Déclenchée il y a près d’un an par un mouvement de contestation pro-européenne à Kiev réprimé dans le sang et ayant entraîné la chute du régime prorusse, la crise ukrainienne est à l’origine de la pire dégradation des relations entre Moscou et l’Occident depuis la fin de la Guerre froide.

Depuis l’annexion de la Crimée en mars, la Russie est frappée de lourdes sanctions économiques durcies après le crash du vol MH17 abattu par un missile en juillet, avec 298 personnes à bord, au-dessus du territoire contrôlé par les séparatistes prorusses dans l’Est.

Le dernier dirigeant soviétique Mikhaïl Gorbatchev a estimé samedi que le monde était “au bord d’une nouvelle Guerre froide”.

“On voit de nouveaux murs. En Ukraine, c’est un fossé énorme qu’ils (les pays de l’Otan, ndlr) veulent creuser”, a-t-il déclaré en marge du 25e anniversaire de la chute du Mur de Berlin.

En visite en Ukraine samedi, le ministre néerlandais des Affaires étrangères Bert Koenders, dont le pays est chargé de l’identification et de l’enquête sur le crash du Boeing malaisien qui effectuait le vol Amsterdam-Kuala Lumpur, a pour sa part dénoncé les élections séparatistes “illégales” et estimé qu’il n’y avait “pas de raisons de lever les sanctions” contre la Russie.

Les pays européens doivent examiner de nouveau leur stratégie face à la Russie le 17 novembre.

nm-neo/phy/ia (Source)

Petit rappel sur les “Valeurs et engagements” de l’AFP

Extrait du site de l’AFP :

L’AFP est l’un des grands médias mondiaux grâce à son réseau, à la compétence de ses journalistes et de ses techniciens mais aussi parce qu’elle a depuis longtemps fait siennes des valeurs fondamentales.

La vérité, l’impartialité et le pluralisme sont ainsi les règles d’or de l’Agence France-Presse.

Ces valeurs sont la garantie d’une information rigoureuse, vérifiée et dégagée de toute influence politique ou commerciale.

La vérité

La vérification rigoureuse des faits et leur explication claire sont les plus sûrs moyens d’approcher de la vérité. Nous veillons également au caractère complet de toute information : l’omission d’un élément significatif risque d’en fausser le sens. Les spéculations et les rumeurs n’ont pas de place dans nos services, à moins qu’elles provoquent des conséquences tangibles réelles.

La correction des erreurs, même découvertes longtemps après leur apparition, est obligatoire. Elle participe du même respect de la vérité.

L’impartialité

L’objectivité est un idéal difficile à atteindre. La seule hiérarchisation des faits, inévitable, peut orienter le jugement du lecteur. Cela ne nous empêche pas d’être aussi rigoureusement neutres que possible. De par son statut, l’AFP est indépendante du gouvernement français et de tout groupe d’intérêts politiques ou économiques. Aucun utilisateur des informations de l’AFP ne doit pouvoir y déceler une opinion sur les faits présentés. Et le journaliste doit avoir la conviction intime de rendre compte de l’événement sans l’altérer.

Le pluralisme

Beaucoup de nouvelles portent sur des conflits et des confrontations d’idées. Notre devoir est de présenter les positions de toutes les parties concernées, sans favoriser quiconque. Si cela s’avère impossible dans l’immédiat, nos tentatives de joindre tous les protagonistes doivent être signalées dans le corps de l’information. Et répétées à la première occasion.

Deux valeurs accessoires revêtent également une grande importance. L’exigence de clarté n’a pas besoin d’être précisée. La rapidité est tout aussi important pour nos clients. Mais elle doit être subordonnée à la vérité, autrement dit à l’exactitude et à la fiabilité de l’information, toujours prioritaires. Nous devons poursuivre les deux objectifs en même temps, être rigoureux et rapides.

Le respect de ces principes dans un monde menacé par l’inflation de nouvelles de provenance et de qualité incertaines constitue un argument de poids auprès de nos abonnés qui paient pour recevoir des informations dignes de foi.

Commentaire pour aider à la formation du stagiaire de l’AFP

Très chers nm-neo/phy/ia (si quelqu’un peut les avoir, je serais preneur des noms, merci).

J’ai bien lu votre dépêche, tout à fait au niveau de votre travail habituel – à savoir bâclé, imprécis, voire (inconsciemment ?) manipulatoire, et en violation flagrante des engagements de l’AFP.

Comme je n’imagine pas que des journalistes chevronnés se cachent derrière nm-neo/phy/ia, j’en déduis que c’est donc un stagiaire tout juste sorti de l’école. (en fait, c’est en général les initiales du rédac en chef, puis du chef de service, puis du desk puis du rédacteur – mais ici, on va garder NéoPhy, car ça sonne tellement bien pour un stagiaire),

Cher Néophy, je me propose donc de commenter ta dépêche pour te montrer les nombreuses erreurs et manquements réalisés. Tu m’excuseras, je ne suis qu’actuaire, sans formation de journaliste, mais bon, cela devrait néanmoins t’aider un peu…

D’importants renforts en armes lourdes sont arrivés dimanche à Donetsk, bastion des séparatistes prorusses dans l’est de l’Ukraine où les bombardements ont connu une intensité inhabituelle dans la nuit sur fond de craintes d’une nouvelle offensive.

Alors comme je suis gentil, je veux bien te rédiger une dépêche bien plus en phase avec les “valeurs et engagements de l’AFP” – tu peux recopier, c’est copyleft…

Des renforts en armes lourdes sont arrivés dimanche à Donetsk, capitale de la République autoproclamée du même nom, dans l’est de l’Ukraine. Cette ville a de nouveau été bombardée dans le nuit par l’armée ukrainienne, cette fois avec une intensité particulièrement forte. Les habitants craignent une nouvelle offensive de l’armée.

Une semaine après les élections séparatistes organisées au grand dam de Kiev et des Occidentaux sur les territoires aux mains des rebelles et qui ont mis en cause les accord de paix conclus en septembre, les hostilités ne connaissent pas de répit dans ce conflit de près de sept mois qui a fait plus de 4.000 morts selon l’ONU.

Je te l’accorde, tu n’es pas le seul à le penser :

Mais par chance, Néophy, tu n’es pas la petit télégraphiste de John Kerry, tu es jour-na-lis-te ! Et par chance à l’AFP, avec l’engagement “d’être aussi rigoureusement neutres que possible”. Et donc, tu aurais dû aller sur le site du Ministère des Affaires Étrangères de Russie, qui contrairement aux déclarations péremptoires non justifiées des Américains, a pris la peine de justifier longuement son point de vue le 29/10 :

In accordance with the Minsk agreements reached in September this year by representatives of the President of Ukraine and the self-defence forces of southeastern Ukraine with the mediation of Russia and the OSCE, these elections can be held between 19 October and 3 November of this year.

The argument that the law on a special self-government procedure for these regions, which Petr Poroshenko signed on 16 October, has set 7 December as the election date contradicts the Minsk agreements. This date, 7 December, was added to the law arbitrarily and unilaterally, without consulting the self-defence forces.

Moreover, this law cannot be applied in practice because it does not identify the area it applies to. The issue of identification has been suspended pending an additional decision by the Verkhovna Rada, which cannot be taken because Kiev has withdrawn its signature from the document that set out the disengagement line between the Ukrainian and the self-defence forces. The situation has been further complicated by the Ukrainian Interior Ministry’s refusal to implement the 16 October law signed by Petr Poroshenko.

Kiev has also violated other provisions of the Minsk agreements. It continues to bomb the regions controlled by the self-defence forces contrary to the ceasefire terms. It has not adopted, contrary to its pledge, acts on amnesty and security guarantees for the representatives of the self-defence forces that attended the Minsk talks. It has not honoured the provisions on the decentralisation of authority and continuation of a nationwide dialogue. The Kiev government is not fulfilling its commitment to improve the humanitarian situation in Donbass and is creating artificial obstacles to the delivery of humanitarian aid from Russia.

The Minsk agreements also stipulate the adoption of an economic revival programme for Donbass. But politicians in Kiev said after the parliamentary election [on 26 October] that this assistance would be provided only to those regions in southeastern Ukraine that accept Kiev’s authority, which directly contradicts the letter and spirit of the Minsk Protocol.

Alors comme je ne sais pas trop qui a raison, (amusant, les fameux accords de Minsk ne semblent être disponibles qu’en russe ! Merci l’OSCE) on va rester neutre, hein !

Allez, je me lance :

Une semaine après les élections organisées sur les territoires indépendantistes, reconnues par Moscou mais pas par Kiev ni par les Occidentaux, les hostilités ne connaissent pas de répit dans ce conflit de près de sept mois qui a fait plus de 4 000 morts selon l’ONU – essentiellement des civils ukrainiens russophones.

Des journalistes de l’AFP ont vu en début d’après-midi un convoi se dirigeant vers Donetsk et composé d’une vingtaine de camions militaires sans plaque d’immatriculation, dont 14 tirant des canons à Makiïvka.

Un habitant a indiqué à l’AFP avoir vu passer vers 09H00 (06H00 GMT) sept canons automoteurs en direction de la zone de l’aéroport, l’un des principaux points chauds que l’armée ukrainienne et les séparatistes se disputent depuis des mois, et de Iassynouvata, noeud ferroviaire et ville voisine de Donetsk.

Dans la nuit, Donetsk a été secoué par des tirs d’artillerie à proximité du centre et qui se poursuivaient le matin avec moins d’intensité.

Euh, sérieusement, tu t’y connais sur la législation de l’immatriculation des véhicules militaires en Ukraine toi ?

Précise mieux les choses, en ayant au cœur le souci que le lecteur comprenne bien steplé :

Des journalistes de l’AFP ont vu en début d’après-midi un convoi se dirigeant vers Donetsk et composé d’une vingtaine de camions militaires sans plaque d’immatriculation, dont 14 tirant des canons à Makiïvka.

Un habitant a indiqué à l’AFP avoir vu passer vers 09H00 (06H00 GMT) sept canons automoteurs en direction de la zone de l’aéroport, l’un des principaux points chauds que l’armée ukrainienne et les indépendantistes se disputent depuis des mois, et de Iassynouvata, noeud ferroviaire et ville voisine de Donetsk.

Dans la nuit, Donetsk a été secoué par des tirs d’artillerie à proximité du centre, venant probablement de l’armée, et qui se poursuivaient le matin avec moins d’intensité.

- Chars, canons, camions -

L’Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe (OSCE) s’est déclarée samedi soir “très inquiète” de la présence de convois militaires et de chars dans l’Est rebelle.Plus de 40 chars et camions” ont été vus circulant sur une voie rapide à la périphérie est de Makiïvka, ont indiqué les observateurs de l’OSCE présents en Ukraine pour surveiller l’application du cessez-le-feu signé le 5 septembre entre Kiev et les séparatistes.

Parmi eux, 19 camions militaires de la marque russe Kamaz, sans plaque d’immatriculation, transportaient des canons de 122 mm et du personnel en uniforme vert foncé sans insigne. Six camions-citernes les accompagnaient.

Les observateurs de l’OSCE ont également vu “un convoi de neuf chars — 4 T72 et 5 T64 –” se déplaçant au sud-ouest de Donetsk.

C’est là où on va rire…

Donc l’OSCE est inquiète que des convois militaires se trouvent du coté des pro-Donetsk, et “40 chars et camions” se trouvaient à Makiïvka… + 9 chars à Donetsk ?

OK, allons voir la dépêche de l’OSCE (vous vous dites là, noooon, ce serait trop énorme !!! ?):

Summary

In the city of Donetsk and in Makeevka (25km north-east of Donetsk city), in “DPR”-controlled territory, the SMM (Special Monitoring Mission) observed convoys of heavy weapons and tanks. At the time of reporting, the SMM could hear heavy, outgoing shelling to the north and northwest of the city’s outskirts, which had started at 14:45hrs.

Detail

At 13:55hrs, on the eastern outskirts of Makeevka (25km north-east of Donetsk), within territory under control of the “Donetsk People’s Republic” (“DPR”), the SMM observed a convoy of more than 40 trucks and tankers moving west on highway H-21.

Of these 19 were large trucks – Kamaz type, covered, and without markings or number plates – each towing a 122mm howitzer and containing personnel in dark green uniforms without insignia. Fifteen were Kraz troop carriers. The SMM was on the move and could therefore not ascertain the contents of these. The remaining six were small fuel tankers, fitted with cranes. The SMM observed an unmarked BTR armoured personnel carrier leading the convoy, with a tarpaulin over the gun.

At 15:20hrs, at the intersection of Leninskyi Street and Kuprin Street (7km south-west of Donetsk city centre) the SMM observed a convoy of nine tanks – four T72 and five T64 – moving west, also unmarked.

Ouille ouille ouille – la boulette : “40 trucks and tankers”…

Tankers, comment dire ? WordReference est aussi ton ami ?

Camion-citerne… Ouille ouille ouille – la boulette…

Il y avait donc seulement “40 camions et camions-citernes” à Makeevka, aucune trace de chars…. C’est ballot.

En plus, c’est pas très compliqué… Pour mémoire, un char :

et un camion-citerne :

Mais bon, ils abusent à l’OSCE, de parler de camions-citernes (tankers) et de chars (tanks) dans la même dépêche… Ils ne pensent pas que des stagiaires français vont la lire…

Euhhh, mais d’ailleurs, je pense à un dernier truc. Bon, ok, tu parles anglais comme une vache espagnole. Mais comment se fait-il que dans ton esprit, toi qui as montré toutes tes qualités de copiste (tu peux bosser à l’Obs ou ailleurs) dans la reprise mot pour mot de la dépêche OSCE (qui je rappelle est loin d’être totalement neutre) et de ses insinuations, comment arrives-tu à transformer dans ton esprit “40 camions et chars” en “40 chars et camions” ? Parce que tu comprends bien que le lecteur va surtout entendre “40 chars” ce qui commence à faire vraiment beaucoup…

Allez, cadeau :

Pour fini, il y avait une seconde dépêche OSCE :

Bern, November 8, 2014 – With reference to the latest reporting of the OSCE Special Monitoring Mission regarding shelling and its victims in Donetsk and the appearance of convoys of heavy weapons and tanks in territory controlled by illegally armed groups, Swiss Foreign Minister and OSCE Chairperson-in-Office said he was very concerned about a resurgence of violence in the eastern regions of Ukraine and about activities leading to more fragility instead of further stabilization of the situation.

He urged all sides to act responsibly and to do all in their power to further consolidate the ceasefire. It is decisive that all sides strictly observe the commitments made in the framework of the Minsk protocol and memorandum and stay away from acts which could lead to new escalation, he added. The CiO thanked the SMM for its substantial reports and concluded by calling on all sides to provide conditions that allow for unhindered SMM monitoring, including by means of UAVs, in accordance with both the SMM mandate as approved by 57 OSCE participating States and the Minsk arrangements.

Hmmm, ce n’est donc pas “l’OSCE” qui s’est inquiétée, mais son président, et il s’inquiete du retour de la violence, mais clairement des 2 parties. Néophy, il faudra donc que tu m’expliques ta phrase “L’Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe (OSCE) s’est déclarée samedi soir “très inquiète” de la présence de convois militaires et de chars dans l’Est rebelle.” parce que je lis pas ça du tout dans la dépêche, et que ta phrase semble montrer un biais évident, en contradiction avec les valeurs de l’AFP…

Bref, je te conseille :

- Chars, canons, camions -

Le Président de l’Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe (OSCE) s’est déclaré samedi soir “très inquiet” du retour de la violence dans les régions orientales de l’Ukraine. Rappelons que l’armée ukrainienne a repris ses tirs contre les zones indépendantistes et qu’ont été observés des convois militaires et de chars dans les zones indépendantistes. “Plus de 40 camions” ont été vus circulant sur une voie rapide à la périphérie est de Makiïvka, ont indiqué les observateurs de l’OSCE présents en Ukraine pour surveiller l’application du cessez-le-feu signé le 5 septembre entre Kiev et les séparatistes.

Parmi eux, 19 camions militaires de la marque russe Kamaz, sans plaque d’immatriculation, transportaient des canons de 122 mm et du personnel en uniforme vert foncé sans insigne. Six gros camions-citernes les accompagnaient.

Les observateurs de l’OSCE ont également vu “un convoi de neuf chars — 4 T72 et 5 T64 –” se déplaçant au sud-ouest de Donetsk.

Tu enlèves donc les éléments de propagande évidente visant à faire croire qu’il s’agit de matériel et de personnes russes – sauf si tu as des preuves tangibles de ce que tu avances.

Parce que tu vois, tu vas être lu ensuite par des stagiaires-copistes à l’Obs, qui vont écrire ça comme inter-titre :

Alors que 90 % des camions en Russie et en Ukraine sont de marque russe… C’est donc manipulatoire…

 

“L’OSCE n’a pas indiqué l’appartenance de ces équipements et de troupes, mais les militaires ukrainiens n’ont aucune doute là-dessus“, a déclaré dimanche le porte-parole militaire Andriï Lyssenko dans une claire allusion à la Russie.

Il a dit craindre des “provocations” visant à “créer un prétexte pour l’introduction dans le Donbass de soi-disant forces du maintien de la paix russes“.

Les agences publiques russes ont en revanche indiqué que les équipements appartenaient aux insurgés, en citant des chefs rebelles.

Les autorités ukrainiennes, qui accusent Moscou d’armer les rebelles et d’envoyer des troupes régulières dans l’Est, avaient dénoncé vendredi l’entrée à partir de la Russie de dizaines de chars, de pièces d’artillerie et de troupes.

Coco, tu as oublié de dire que Andriï Lyssenko est le porte-parole de l’Ukraine !

À l’évidence, il n’apporte aucune preuve à ses assertions.

Tu donnes la parole à un officiel ukrainien (gouvernement qui a un sale passif de manipulation) mais tu synthétises rapidement la vision russe. Si je compte bien on a 7 points négatifs/d’accusation sur les pro-Donetsk/Russie, contre 1 déclaration neutre de leur part. Tu trouves que c’est équilibré ? Et allez, le retour des chars russes (faut se faire psychanalyser à ce stade). Donc (et c’est plus court) :

L’OSCE n’a pas indiqué l’appartenance de ces équipements et de troupes, Kiev accusant la Russie (ceci n’ayant été confirmé ni par les Etats-Unis ni par l’Otan), et Donetsk indiquant que les équipements appartenaient aux indépendantistes.

Ces informations n’ont été confirmées ni par les Etats-Unis ni par l’Otan, l’Alliance parlant cependant d’une “concentration accrue de troupes” russes à la frontière avec l’Ukraine.

Et allez, le retour des troupes russes en Russie. Cette phrase est de la bouse, donc tu l’enlèves, merci.

- ‘Nouvelle Guerre froide’ -

Déclenchée il y a près d’un an par un mouvement de contestation pro-européenne à Kiev réprimé dans le sang et ayant entraîné la chute du régime prorusse, la crise ukrainienne est à l’origine de la pire dégradation des relations entre Moscou et l’Occident depuis la fin de la Guerre froide.

Mais tu te drogues ou quoi ? L’ancien régime a passé 4 ans à négocier avec l’UE l’accord d’association, c’est même ce qui a mis le feu aux poudres !

Et tu n’as aucune preuve du nombre de morts dues à une “répression réelle du régime”, vu la grosse manipulation de Maïdan… donc :

Déclenchée il y a près d’un an par un mouvement de contestation pro-européenne à Kiev ayant entraîné la chute du précédent président, la crise ukrainienne est à l’origine de la pire dégradation des relations entre Moscou et l’Occident depuis la fin de la Guerre froide.

Depuis l’annexion de la Crimée en mars, la Russie est frappée de lourdes sanctions économiques durcies après le crash du vol MH17 abattu par un missile en juillet, avec 298 personnes à bord, au-dessus du territoire contrôlé par les séparatistes prorusses dans l’Est.

Factuellement juste, mais manipulatoire, donc :

Depuis la sécession de la Crimée en mars puis son intégration à la Russie, cette dernière est frappée par des sanctions économiques durcies après le crash du vol MH17 abattu en juillet, avec 298 personnes à bord, les responsables du crash restant inconnus à ce jour. En réaction, l’Union européenne est également frappée par des sanctions russes.

Le dernier dirigeant soviétique Mikhaïl Gorbatchev a estimé samedi que le monde était “au bord d’une nouvelle Guerre froide”.

“On voit de nouveaux murs. En Ukraine, c’est un fossé énorme qu’ils (les pays de l’Otan, ndlr) veulent creuser”, a-t-il déclaré en marge du 25e anniversaire de la chute du Mur de Berlin.

En visite en Ukraine samedi, le ministre néerlandais des Affaires étrangères Bert Koenders, dont le pays est chargé de l’identification et de l’enquête sur le crash du Boeing malaisien qui effectuait le vol Amsterdam-Kuala Lumpur, a pour sa part dénoncé les élections séparatistes “illégales” et estimé qu’il n’y avait “pas de raisons de lever les sanctions” contre la Russie.

Les pays européens doivent examiner de nouveau leur stratégie face à la Russie le 17 novembre.

nm-neo/phy/ia

Chapeau à l’AFP ! Merci pour cet exemple de déontologie, et de concours positif à la paix entre les peuples !

P.S. Félicitations aussi à bur-phy-neo/mf qui ont précisé ici :

“Des observateurs de l’OSCE ont indiqué samedi avoir vu arriver à Donetsk d’importants renforts du côté des rebelles, soit plus de 40 chars et une vingtaine de camions, de fabrication russe et sans plaque d’immatriculation, portant des canons de 122 mm.”

P.P.S. Enfin, pensez à contactez l’AFP pour donner votre ressenti aux stagiaires ! C’est ici…. En plus, comme ils disent dans leurs valeurs : “La correction des erreurs, même découvertes longtemps après leur apparition, est obligatoire

P.P.P.S. Voici donc une version de la dépêche bien plus conforme à la charte des valeurs de l’AFP (fais-en bon usage, et je te jure, ça n’a rien de “pro-russe” comme rédaction !):

Des renforts en armes lourdes sont arrivés dimanche à Donetsk, capitale de la République autoproclamée du même nom, dans l’est de l’Ukraine. Cette ville a de nouveau été bombardée dans le nuit par l’armée ukrainienne, cette fois avec une intensité particulièrement forte. Les habitants craignent une nouvelle offensive de l’armée.

Une semaine après les élections organisées sur les territoires indépendantistes, reconnues par Moscou mais pas par Kiev ni par les Occidentaux, les hostilités ne connaissent pas de répit dans ce conflit de près de sept mois qui a fait plus de 4 000 morts selon l’ONU – essentiellement des civils ukrainiens russophones.

Des journalistes de l’AFP ont vu en début d’après-midi un convoi se dirigeant vers Donetsk et composé d’une vingtaine de camions militaires, dont 14 tirant des canons à Makiïvka.

Un habitant a indiqué à l’AFP avoir vu passer vers 09H00 (06H00 GMT) sept canons automoteurs en direction de la zone de l’aéroport, l’un des principaux points chauds que l’armée ukrainienne et les indépendantistes se disputent depuis des mois, et de Iassynouvata, noeud ferroviaire et ville voisine de Donetsk.

Dans la nuit, Donetsk a été secoué par des tirs d’artillerie à proximité du centre, venant probablement de l’armée, et qui se poursuivaient le matin avec moins d’intensité.

- Chars, canons, camions -

Le Président de l’Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe (OSCE) s’est déclaré samedi soir “très inquiet” du retour de la violence dans les régions orientales de l’Ukraine. Rappelons que l’armée ukrainienne a repris ses tirs contre les zones indépendantistes et qu’ont été observés des convois militaires et de chars dans les zones indépendantistes. “Plus de 40 camions” ont été vus circulant sur une voie rapide à la périphérie est de Makiïvka, ont indiqué les observateurs de l’OSCE présents en Ukraine pour surveiller l’application du cessez-le-feu signé le 5 septembre entre Kiev et les séparatistes.

Parmi eux, 19 camions militaires de la marque Kamaz, transportaient des canons de 122 mm et du personnel. Six gros camions-citernes les accompagnaient.

Les observateurs de l’OSCE ont également vu “un convoi de neuf chars — 4 T72 et 5 T64 –” se déplaçant au sud-ouest de Donetsk.

L’OSCE n’a pas indiqué l’appartenance de ces équipements et de troupes, Kiev accusant la Russie (ceci n’ayant été confirmé ni par les Etats-Unis ni par l’Otan), et Donetsk indiquant que les équipements appartenaient aux indépendantistes.

Déclenchée il y a près d’un an par un mouvement de contestation pro-européenne à Kiev  ayant entraîné la chute du précédent président, la crise ukrainienne est à l’origine de la pire dégradation des relations entre Moscou et l’Occident depuis la fin de la Guerre froide.

Depuis la sécession de la Crimée en mars puis son intégration à la Russie, cette dernière est frappée par des sanctions économiques durcies après le crash du vol MH17 abattu en juillet, avec 298 personnes à bord, les responsables du crash restant inconnus à ce jour. En réaction, l’Union européenne est également frappée par des sanctions russes.

ob/ob/ob/ob

P.P.P.P.S. Merci d’avoir écrit, l’AFP a renvoyé ce matin des dépêches corrigées (et ) mais vu le délai (mes excuses, je ne peux éplucher en direct toutes les dépêches..), autant dire que cela ne sert rigoureusement à rien et que les centaines de billets erronés le resteront…

N.B. L’AFP a répondu à l’un d’entre vous :

“Cher Monsieur,
En réponse à votre message du 10 novembre : notre dépêche du 09/11, datée de Kiev, était effectivement erronée, en raison d’une regrettable erreur de traduction. Elle a été corrigée le 10/11, en stricte application de nos règles éditoriales. Les dépêches suivantes ont tenu compte de la correction.
Je vous prie de bien vouloir prendre connaissance de la dépêche corrigée ci-dessous :

Ukraine-Russie-crise-combats,LEAD-CORRECTION
CORRIGÉ: Ukraine: l’OSCE “très inquiète” de la présence de chars et de convois militaires dans l’Est rebelle (communiqué)
ATTENTION – CORRECTION: Dans notre dépêche datée du 9 novembre, bien lire que l’OSCE a dit samedi avoir vu “plus de 40 camions et camions-citernes” et non “plus de 40 chars et camions” comme traduit par erreur du communiqué en anglais de l’Organisation. Revoici dépêche corrigée: ///”

(La dépêche corrigée)

Bien à vous,

Pierre Ausseill “

Dont acte…

P.P.P.P.P.S. Impressionnant le Parisien, 4 conneries en 1 paragraphe :

  1. Trop fort, ils ont vu “les convois” venir de Russie (ce que l’OSCE n’a jamais dit)
  2. L’occident a mis en garde la Russie contre les combats en Ukraine, tout va bien
  3. les élections ont sapé le processus de paix, bien sûr… Les élections, c’st la maaaaaal. La reprise des combats n’est évidemment en rien liée aux élections en Ukraine qui ont vu gagner les va-t-en-guerre…
  4. RIP les soldats. Bon, les civils tués (comme vu dans la vidéo précédente), cela ne compte pas… On ne va pas dire que des “civils prorusses” meurent…

SCOOP pour l’AFP : ci-après la vidéo exclusive des chars russes traversant la frontière ukrainienne !!!

Source: http://www.les-crises.fr/incompetence-crasse-les-40-tanks-imaginaires-de-l-afp/


[Indifférence] 5/11, drame ordinaire à Kirovsk

Monday 10 November 2014 at 03:00

Le 5 novembre 2014, Région de Lougansk, banlieue de Kirovsk, au 55, rue Ordjonikidze.

Une maison a été frappée de plein fouet par les tirs d’artillerie de l’armée…

La petite Svetlana (Sveta, Svetoulia, Svetochka…) de 10 ans et Irina (Ira, Irotchka, Iroulia…) sa mamie de 53 ans n’ont pas eu le temps d’arriver jusqu’à la porte du sous-sol…

Bah, une peccadille de plus par rapport aux 3 000 autres…

“La guerre de 14-18 avait fait 1 civil tué pour 10 militaires.

La guerre de 39-40, 1 civil pour 1 militaire.

Le Viêt-Nam, 100 civils pour 1 militaire.

Pour la prochaine guerre, les militaires seront les seuls survivants. Engagez-vous !” [Coluche]

La zone concernée :

Indiqués en cadre noir :

 

Source: http://www.les-crises.fr/drame-kirovsk/


[U4-5] EuroMaïdan : La montée en puissance des néo-nazis dans la violence pro-européenne

Monday 10 November 2014 at 00:22

Suite du billet précédent sur l’’Ukraine
Index de la série 

4.5 La montée en puissance des néo-nazis dans la violence pro-européenne 

Comme on l’a vu, si, au tout début, le mouvement était pacifiste et pro-européen – et les médias sont restés bloqués là-dessus – on n’a même jamais vu autant de drapeaux européens…

 

Malheureusement, la réalité était moins rose… Le mouvement a rapidement été encadré par des milices nationalistes, rebaptisées sous le doux nom « d’auto-défense ». On y a retrouvé des extrémistes anti-russes des mouvements UNA-USO, Trizub, et « Patriotes d’Ukraine », formant le « Secteur Droit » violemment opposé à tous pourparlers avec le gouvernement ukrainien et appelant à la conquête du pouvoir par la lutte armée. 

Comme souvent, les images – peu vues dans les médias occidentaux – parlent d’elles-mêmes…

Notez l’habit de déporté du militant de Svoboda… 

 

Voici l’une des nombreuses croix gammées découvertes dans la mairie de Kiev après son occupation par les « manifestants »… 

Ainsi, ces néo-nazis ont organisé « l’auto-défense de Maïdan », ou plus précisément les préparatifs pour un coup d’État. Leur équipement ne laisse guère de doute…

Notez le pin’s néonazi de la demoiselle… 

Notez le révolver à la ceinture… 

On imagine ce qui se passerait si ceci se déroulait Place de la République à Paris… 

À suivre dans le prochain billet

Source: http://www.les-crises.fr/u4-5-la-montee-en-puissance-des-neo-nazis-dans-la-violence-pro-europeenne/


[Entraide] Spécialistes Excel (Programmeur + Utilisateurs)

Sunday 9 November 2014 at 07:00

Bonjour

j’aurais besoin de spécialistes en programmation Excel pour 3 travaux d’automatisation de tâches (1 simple et rapide, 1 moyen, 1 plus complexe mais très important pour moi).

A défaut de programmation, j’ai aussi plein de petites tâches à faire sur mes fichiers, donc j’aurais besoin de personnes maitrisant vraiment très bien Excel (les calculs, les graphiques, etc.)

Contactez-moi ici

Merci d’avance !

Olivier Berruyer

Source: http://www.les-crises.fr/entraide-programmeur-excel/


[Reprise] Washington accumule les mensonges, par Paul Craig Roberts

Sunday 9 November 2014 at 03:00

Je dépile un peu. Ces billets ont 2 mois, mais n’ont rien perdu de leur fraicheur…
Je rappelle que cet économiste et journaliste paléoconservateur américain a été sous-secrétaire au Trésor dans l’administration Reagan (1981-1982), et est un des pères fondateurs des Reaganomics. Il a également été rédacteur en chef adjoint au Wall Street Journal. Sa vision décape, en général… Sans adhérer à tout, elle permet à chacun d’aiguiser son esprit critique…

Paul Craig Roberts

Le dernier mensonge en date de Washington, provenant cette fois-ci de l’OTAN, c’est que la Russie a envahi l’Ukraine avec mille soldats et des pièces d’artillerie automotrices.

Comment sait-on que c’est un mensonge ? Est-ce parce que tout ce que nous avons entendu au sujet de la Russie n’est qu’un tissu de mensonges ? Que ce soit en provenance de l’OTAN, par la bouche de Samantha Power, ambassadeur des États-Unis à l’ONU, de Victoria Nuland, Secrétaire d’Etat adjointe, d’Obama et de sa cohorte de menteurs pathologiques, et également par les gouvernements britanniques, allemands et français de concert avec la BBC et la totalité des médias occidentaux.

Ceci, bien entendu, constitue une bonne raison pour comprendre que la dernière propagande occidentale en date est un mensonge. Les menteurs pathologiques ne commencent pas soudainement à dire la vérité.

Mais il existe de meilleures raisons encore pour comprendre que la Russie n’a pas envahi l’Ukraine avec mille soldats.

Une de celles-ci est que Poutine a beaucoup investi dans la diplomatie tout en évitant la provocation. Il ne risquerait pas de compromettre son pari diplomatique en envoyant des troupes en nombre trop faible pour avoir une influence déterminante sur le résultat final.

Une autre raison, c’est que si Poutine décide qu’il n’a plus d’autre choix que d’envoyer l’armée russe pour protéger les résidents russes dans l’Est et le Sud de l’Ukraine, il enverra suffisamment de soldats pour faire le travail rapidement comme il l’avait fait en Géorgie quand l’armée géorgienne, entraînée par les Américains et les Israéliens, avait envahi l’Ossétie du Sud et qu’elle fut détruite en quelques heures par la réponse russe. Si vous appreniez que cent mille soldats russes bénéficiant d’une couverture aérienne avaient envahi l’Ukraine, ce serait plus crédible.

Une troisième raison, c’est que les militaires russes n’ont pas besoin d’envoyer des troupes en Ukraine pour faire cesser les bombardements et les tirs d’artillerie que le gouvernement fantoche de Washington à Kiev fait subir aux populations russes. L’armée de l’air russe peut facilement et rapidement détruire les forces aériennes et l’artillerie ukrainiennes, et ainsi faire cesser les attaques ukrainiennes sur les provinces sécessionnistes.

Il y a de cela deux semaines à peine, le Guardian britannique et la BBC ont diffusé un rapport fabriqué de toutes pièces selon lequel un convoi blindé avait pénétré en Ukraine et avait été détruit par l’armée ukrainienne. Et deux semaines auparavant, nous avions eu le canular des images satellite prétendument remises par le département d’État américain et diffusées mondialement sur les réseaux sociaux par l’ambassadeur corrompu des États-Unis à Kiev, qui étaient censées montrer que des forces russes pilonnaient l’Ukraine. Dans une ou deux semaines à dater d’aujourd’hui, nous aurons droit à un autre mensonge, et à encore un autre une semaine ou deux plus tard, et ainsi de suite.

Pour la plupart des gens, l’effet cumulatif de ces mensonges additionnés leur donne le sentiment que les Russes ont de mauvaises intentions. Une fois ce sentiment établi, les gouvernements occidentaux pourront entreprendre des actions plus drastiques contre la Russie.

Le brigadier général Niko Tak a déclaré, à propos de la prétendue intrusion de mille soldats russes en Ukraine, qu’elle est « une escalade importante de l’ingérence militaire russe en Ukraine ». La menteuse par excellence Samantha Power a déclaré au Conseil de Sécurité américain que « la Russie doit arrêter de mentir ». L’ambassadeur du Royaume-Uni à l’ONU a dit que la Russie était coupable d’une « violation sans équivoque du territoire souverain ukrainien ». Le Premier ministre britannique Cameron a mis en garde la Russie des « conséquences nouvelles ». La chancelière allemande Merkel a annoncé des sanctions supplémentaires. Un conseiller du Conseil de Sécurité allemand a déclaré que « la guerre contre la Russie est une option ». Le ministre des Affaires étrangères polonais Sikorski a parlé d’une agression russe qui nécessite une action internationale. Le président français Hollande a déclaré que le comportement de la Russie est « intolérable ». Le conseil de sécurité de l’Ukraine a imposé la conscription obligatoire.

La tendance suicidaire des dirigeants européens vers la guerre contre la Russie est entièrement fondée sur le mensonge évident que mille soldats russes ont traversé la frontière vers l’Ukraine.

Bien sûr, les médias occidentaux ont emboîté le pas comme un seul homme. La BBC, CNN et Die Welt sont parmi les plus inconscients et irresponsables.

La montagne de mensonges entassés par les gouvernements et les médias occidentaux a masqué la véritable histoire. Le gouvernement américain a orchestré le renversement du gouvernement élu d’Ukraine et imposé un pantin américain à Kiev. Le gouvernement fantoche de Washington a commencé à émettre des menaces et à commettre des actes de violence contre les populations russes des anciens territoires russes que les dirigeants soviétiques avaient rattachés à l’Ukraine. La population russe de l’Est et du Sud de l’Ukraine a résisté à cette menace apportée par le gouvernement des pantins de Washington installé à Kiev.

Washington accuse en permanence le gouvernement russe de soutenir la population des territoires qui ont voté pour la partition avec l’Ukraine. Selon Washington, il n’y aurait pas de guerre sans le soutien russe. Mais bien entendu, Washington pourrait aisément faire cesser la violence en ordonnant à son gouvernement fantoche à Kiev d’arrêter les bombardements et les tirs d’artillerie sur les anciennes provinces russes. Si la Russie peut intimer aux « séparatistes » de ne pas combattre, Washington peut également dire à Kiev de ne pas combattre.

La seule conclusion possible, au vu des faits, est que Washington est résolue à impliquer l’Europe dans une guerre avec la Russie ou du moins dans une confrontation armée destinée à briser les relations politiques et économiques de l’Europe avec la Russie.

Les dirigeants de l’Europe acceptent cela parce que les pays européens, excepté la France de Charles de Gaulle, n’ont pas eu de politiques étrangères indépendantes depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Ils suivent la politique de Washington et sont grassement payés pour le faire.

L’incapacité de l’Europe à adopter une politique indépendante condamne la diplomatie du président russe Poutine à l’échec. Si les capitales européennes ne peuvent pas prendre de décisions indépendamment de Washington, la place pour la diplomatie de Poutine n’existe pas.

Vous remarquerez que le lendemain même de la rencontre de Poutine avec le vassal ukrainien de Washington dans un effort pour résoudre la situation, le nouveau mensonge de l’invasion russe a été propagé pour garantir que rien de positif ne puisse sortir de cette rencontre dans laquelle Poutine a investi son temps et son énergie.

Le seul intérêt de Washington est de préserver son hégémonie. Washington n’a aucun intérêt à résoudre la situation que Washington a elle-même créée afin d’engendrer le malaise et la confusion en Russie. En tenant compte du fait que la situation pourrait être résolue par l’effondrement économique de l’Ukraine, dans l’autre cas, plus Poutine mettra de temps à résoudre la situation par la force, plus la tâche sera difficile.

Source : Paul Craig Roberts, PaulCraigRoberts.org, 28/08/2014


Comment pouvez-vous savoir si la Russie a envahi l’Ukraine ?

Paul Craig Roberts

« Si vous pensez que la Russie envoie ses unités régulières là-bas, alors laissez-moi vous dire quelque chose. Si la Russie envoyait ses troupes régulières, nous ne serions pas en train de parler ici de la bataille d’Elenovka. Nous parlerions de la bataille de Kiev ou d’une possible capture de Lviv [Lvov, Léopol]»
Alexander V. Zakharchenko, Président du conseil des ministres de la République Nationale de Donetsk [Note : République POPULAIRE de Donetsk].
https://www.youtube.com/watch?v=yH35raTPVu8

Lviv est située en Ukraine de l’ouest près de la frontière polonaise. Autrement dit, si la Russie envahit l’Ukraine, les combats se déplaceront de la partie Est à la partie Ouest du pays.

Comme je l’ai fait remarquer dans une tribune récente, le fantasme propagé par les gouvernements occidentaux et leurs pressetitués selon lequel 1 000 soldats russes avaient envahi l’Ukraine atteint le summum de l’absurdité. http://www.paulcraigroberts.org/2014/08/28/washington-piles-lie-upon-lie-paul-craig-roberts/

En dépit de l’absurdité des accusations, quelques tabloïds occidentaux, genre dans lequel est maintenant tombé toute la presse occidentale, ont déclaré que ces 1 000 soldats représentaient une « invasion à grande échelle. » Toutes ces fadaises servent à faire monter la pression avant la prochaine conférence de l’OTAN au Pays de Galles. On utilise la désinformation pour créer l’hystérie et justifier un rassemblement de troupes militaires de l’OTAN aux frontières de la Russie, ce qui pourrait facilement dégénérer en guerre ultime. http://www.informationclearinghouse.info/article39543.htm

Posez-vous la question suivante : la presse occidentale dans son ensemble est-elle si ignorante et incompétente qu’elle ne réalise pas qu’une invasion de l’Ukraine par la Russie ne consisterait pas en 1 000 soldats (dont personne ne peut prouver l’existence), ou alors, la presse occidentale dans son ensemble sert-elle volontairement de ministre de la propagande pour les va-t-en-guerre de Washington, comme les médias occidentaux l’avaient fait pour l’invasion de l’Irak par Georges W. Bush en se fondant sur des preuves truquées d’armes de destruction massive irakiennes ? Nous ne pouvons parvenir qu’à deux conclusions concernant les médias occidentaux : soit ils sont complètements stupides, soit ils sont totalement corrompus.

Dmitry Orlov vous raconte à quoi ressemblerait une invasion russe de l’Ukraine :

Comment pouvez-vous savoir si la Russie a envahi l’Ukraine ?
http://www.informationclearinghouse.info/article39547.htm

Source : Paul Craig Roberts, PaulCraigRoberts.org, 01/09/2014


Avertissement au monde : Washington et ses vassaux Otan & Union Européenne ont perdu la tête

Paul Craig Roberts

Herbert E. Meyer, un cinglé qui fut un temps assistant spécial pour le directeur de la CIA sous l’administration Reagan, a écrit un article réclamant l’assassinat du président russe Poutine. Si nous devions « le sortir du Kremlin les pieds devant avec une balle dans la nuque, cela nous conviendrait parfaitement. » http://www.americanthinker.com/2014/08/how_to_solve_the_putin_problem.html

Comme Meyer-le-dément en est l’illustration, la folie que Washington a déversée sur le monde ne connaît pas de limites. José Manuel Barroso, installé comme marionnette de Washington en tant que président de la Commission européenne, a déformé le contenu de sa récente conversation téléphonique confidentielle avec Poutine, le président de la Russie, en racontant aux médias que Poutine avait proféré une menace : « Si je le veux, je peux prendre Kiev en deux semaines ».

De toute évidence, Poutine n’a pas proféré de menace. Une menace ne serait pas cohérente avec l’approche dépassionnée dont Poutine a fait preuve face à la menace stratégique que Washington et ses marionnettes de l’OTAN ont fait peser sur la Russie en Ukraine. Vladimir Tchijov, le Représentant permanent de la Russie auprès de l’Union européenne, a dit que si Barroso maintenait son mensonge, la Russie rendrait public l’enregistrement complet de la conversation. Quiconque connaît la disparité entre les forces militaires russes et les forces ukrainiennes, sait pertinemment qu’il suffirait de seulement 14 heures, et pas de 14 jours, à l’armée russe pour conquérir l’ensemble de l’Ukraine. Souvenez-vous seulement de ce qui advint de l’armée géorgienne entraînée et équipée par les Américains et les Israéliens lorsque Washington jeta ses stupides marionnettes géorgiennes à l’assaut de l’Ossétie du Sud. L’armée géorgienne entraînée et équipée par les Américains et les Israéliens s’effondra sous la contre-attaque russe en 5 heures.

Le mensonge que Barroso la marionnette a raconté n’était pas digne d’une personne responsable. Mais où donc en Europe peut-on trouver une personne responsable au pouvoir ? Nulle part. Les quelques personnes sérieuses qui restent sont toutes en dehors du pouvoir. Prenons le cas du secrétaire général de l’OTAN, Anders Rasmussen. Quand il était Premier ministre du Danemark, il a réalisé qu’il pouvait s’élever au-dessus du Danemark en servant de marionnette à Washington. En tant que Premier ministre, il avait apporté tout son soutien à l’invasion illégale de l’Irak par Washington en déclarant : « nous savons que Saddam Hussein détient des armes de destruction massive ». Bien entendu, l’abruti ne savait rien de tout cela ni pourquoi cela aurait eu de l’importance si l’Irak avait possédé de telles armes. De nombreux pays possèdent des armes de destruction massive.

Conformément à la règle qui veut que toute personne servant Washington obtienne une promotion, Rasmussen fut donc promu.

Le problème qui surgit quand on promeut des imbéciles sans scrupules, c’est qu’ils peuvent hypothéquer le monde pour favoriser leur carrière. Rasmussen, à l’heure actuelle, a mis en danger d’annihilation totale l’ensemble de l’Europe occidentale et orientale. Rasmussen a annoncé la création d’une force spéciale d’attaque rapide capable de faire une guerre éclair à la Russie. Ce que le pantin de Washington appelle « Plan de préparation » [“the Readiness Action Plan”] est justifié comme étant une réponse au « comportement agressif de la Russie en Ukraine ».

La « force spéciale d’attaque rapide » de Rasmussen serait balayée ainsi que toutes les capitales européennes. Quel genre d’idiot peut provoquer ainsi une superpuissance nucléaire ?

Rasmussen allègue du « comportement agressif de la Russie » mais il n’en a aucune preuve. La Russie est restée en retrait pendant que le gouvernement fantoche de Washington à Kiev pilonnait et bombardait les logements civils, les hôpitaux, les écoles et diffusait un flux constant de mensonges dénigrant la Russie. La Russie a rejeté les demandes de réunification avec la Russie des provinces ukrainiennes de l’est et du sud qui sont maintenant indépendantes et qui étaient d’anciens territoires russes. Comme mes lecteurs le savent, je considère la décision de Poutine comme étant une erreur, mais les événements pourraient me donner tort et cela me convient fort bien. Pour l’heure, il est clairement établi que chaque acte de comportement agressif résulte du soutien des nazis de Kiev par les États-Unis et l’Union européenne. Ce sont les milices nazies ukrainiennes qui attaquent les civils dans les anciens territoires russes de l’Ukraine de l’est et du sud. Bon nombre d’unités de l’armée régulière ukrainienne ont fait défection en faveur des républiques indépendantes.

Oui, des nazis. L’Ukraine de l’Ouest est le foyer d’origine des divisions SS ukrainiennes qui ont combattu pour Hitler. Aujourd’hui, les milices encadrées par Secteur Droit [Right Sector] et d’autres groupes politiques de droite portent l’insigne des divisions SS ukrainiennes. Tels sont les gens que soutiennent Washington et l’Union européenne. Si les nazis ukrainiens pouvaient gagner contre la Russie, ce qu’ils ne peuvent pas faire, ils se retourneraient contre l’Occident, exactement comme l’a fait l’ISIS subventionnée par les États-Unis que Washington a déchaîné sur la Syrie et en Libye. Maintenant, ISIS réorganise le Proche-Orient et Washington semble désemparé.

William Binney, un ancien responsable de haut niveau de l’Agence Nationale de Sécurité des États-Unis [NSA, National Security Agency] avec ses collègues de la CIA et des services de renseignement militaire, ont écrit à la chancelière allemande Merkel pour la mettre en garde contre les mensonges d’Obama lors du prochain sommet de l’OTAN au Pays de Galles. Les responsables du renseignement conseillent à Merkel de se souvenir des « armes de destruction massive » de l’Irak et de ne pas être à nouveau dupée, cette fois-ci dans un conflit avec la Russie. http://www.zerohedge.com/news/2014-09-01/ex-nsa-director-us-intelligence-veterans-write-open-letter-merkel-avoid-all-out-ukra

La question qui se pose est la suivante : pour qui roule Merkel ? Washington ou l’Allemagne ? Pour l’instant, Merkel a défendu Washington, pas les intérêts d’affaires allemands, pas le peuple allemand et pas non plus les intérêts de l’Allemagne en tant que pays. Voici une manifestation à Dresde où l’on voit une foule empêcher le discours de Merkel aux cris de « Kriegstreiber » (va-t-en-guerre), « Menteuse, menteuse » et « Pas de guerre avec la Russie ». https://www.youtube.com/watch?v=-wSMhGE_Mpk

Mon directeur de thèse de doctorat, qui devint un haut fonctionnaire du Pentagone chargé de terminer la guerre du Vietnam, alors que je lui demandais comment il se faisait que Washington parvienne toujours à obtenir de l’Europe qu’elle se plie aux desiderata de Washington, me répondit : « de l’argent, nous leur donnons de l’argent ». « Sous forme d’aide extérieure ? » ai-je demandé. « Non, nous donnons aux dirigeants de l’Europe des sacs pleins d’argent. Ils sont à vendre, nous les avons achetés. Ils nous rendent des comptes ». C’est peut-être ce qui explique que la fortune de Tony Blair soit de 50 millions de dollars un an après son mandat.

Les médias occidentaux, qui forment le plus grand lupanar de la planète, attendent désespérément une guerre. Le Comité de rédaction du Washington Post, devenu un journal-trophée dans les mains du propriétaire milliardaire d’Amazon.com, a publié le 31 août un éditorial qui affichait tous les mensonges sur Poutine en provenance de Washington (et ceux du Washington Post).

Le propriétaire d’Amazon.com sait peut-être comment commercialiser des produits sur Internet, mais il est nul lorsqu’il s’agit de diriger un journal. Ses rédacteurs au Washington Post ont fait de son trophée la risée du monde entier.

Voici quelles sont les accusations absurdes contre Poutine de la part des rédacteurs à qui ce milliardaire a confié la responsabilité de son journal-trophée :

« Poutine, regrettant amèrement la perte de pouvoir consécutive à l’effondrement du bloc soviétique, a ressuscité la « tyrannie du grand mensonge » afin de reconstituer l’empire russe. »

« Les milices sponsorisées par la Russie en Ukraine » sont responsables de « la destruction en vol de l’avion de ligne malaisien au mois de juillet ». Les « médias russes contrôlés par l’État » ont menti et induit le peuple russe en erreur sur l’identité du camp responsable d’avoir abattu l’avion.

« En l’absence de journalisme libre et indépendant, peu de Russes réalisent que de l’armement et des soldats russes sont engagés en Ukraine de l’Est, même si, (comme en Crimée) leurs véhicules et leurs uniformes ont été dépouillés des plaques d’immatriculation et des insignes d’identification. Sans presse libre, les Russes sont livrés à eux-mêmes en pleine tempête de désinformation. »
« Le Grand Mensonge de Monsieur Poutine montre pourquoi il est important de soutenir le journalisme libre partout où il existe encore et aussi les sources d’information comme Radio Free Europe qui apportent la vérité à ceux qui en ont besoin.»

En tant qu’ancien rédacteur au Wall Street Journal, je peux affirmer en toute certitude qu’un monument de propagande aussi extraordinaire qui se fait passer pour un éditorial, aurait entraîné immédiatement le licenciement de toutes les personnes concernées. A l’époque, lorsque je faisais partie du personnel du Congrès, le Washington Post était considéré comme un actif de la CIA. Aujourd’hui, le Post est tombé bien plus bas encore.

J’ai vu beaucoup de propagande médiatique à l’époque, mais cet édito du Washington Post remporte la palme. Il démontre que les rédacteurs dudit éditorial sont soit complètement ignares, soit complètement corrompus. Pour eux, leurs lecteurs pataugent dans l’ignorance. Si des unités militaires russes étaient en action en Ukraine de l’Est, la situation serait exactement celle que décrit Alexandre Zakharchenko :
http://www.paulcraigroberts.org/2014/08/30/west-greatest-cause-war-human-history-stands-stripped-legitimacy-paul-craig-roberts/ ou bien Dimitri Orlov :
http://www.paulcraigroberts.org/2014/09/01/can-tell-whether-russia-invaded-ukraine/
L’Ukraine n’existerait plus. L’Ukraine ferait de nouveau partie de la Russie comme cela a été le cas pendant des siècles, avant que Washington ne profite de l’effondrement du bloc soviétique pour arracher l’Ukraine à la Russie.

La question qui se pose à nous est donc : combien de temps encore la Russie va t-elle supporter patiemment les monstrueux mensonges et ces provocations de l’Occident ? Quels que soient les efforts de retenue déployés par la Russie, celle-ci est accusée du pire. En conséquence, la Russie pourrait tout aussi bien commettre le pire.

A quel moment le gouvernement russe va-t-il conclure que les mensonges de Washington et ceux de ses jouets européens ainsi que la corruption des médias occidentaux anéantissent tous les efforts russes pour résoudre le problème par la diplomatie et un comportement pacifique ? Puisque la Russie est constamment accusée à tort d’envahir l’Ukraine, puisque la propagande occidentale a démontré que la Russie avait envahi l’Ukraine, puisque des sanctions et de nouvelles bases militaires aux frontières de la Russie ont été imposées sous prétexte de cette prétendue invasion, quand le gouvernement russe décidera-t-il que la Russie ferait aussi bien de foncer et de se débarrasser du problème que Washington lui a créé en envahissant l’Ukraine pour de bon ?

L’OTAN ne pourrait rien y faire si la Russie décidait qu’une Ukraine aux mains de Washington représente une menace stratégique trop importante pour elle et si elle réintégrait à nouveau l’Ukraine dans la Russie, à la place qu’elle a occupée pendant des siècles. Toute force de l’OTAN envoyée en représailles déclencherait une guerre que l’OTAN ne peut pas gagner. La population allemande se souvenant des conséquences de la guerre avec la Russie renverserait le gouvernement fantoche de Washington. L’OTAN et l’Union européenne s’effondreraient avec la sortie de l’Allemagne de cette construction absurde qui sert les intérêts de Washington au détriment de ceux de l’Europe.

Lorsque cela arrivera, le monde sera en paix. Mais pas avant.

Pour tous ceux qui se préoccupent de savoir comment le pays des mensonges fonctionne, le gouvernement fantoche de Washington à Kiev attribue la défaite de ses forces militaires par la République de Donetsk à la présence d’unités militaires russes dans l’armée de Donetsk. Telle est la propagande qui a été livrée à l’Ukraine de l’Ouest et aux médias pressetitués occidentaux, un ramassis de prostitués qui se contentent de relayer la propagande sans mener l’ombre d’un travail d’investigation. Cependant Kiev tient un autre discours au FMI. Si l’Ukraine est en guerre, Kiev ne peut pas recevoir les fonds du FMI avec lesquels elle compte payer ses créanciers occidentaux. Alors l’Ukraine sert au FMI l’histoire inverse : la Russie n’a pas attaqué l’Ukraine.

Les médias occidentaux ne s’occupent absolument pas des faits. Seulement des mensonges. Rien que des mensonges.

Le Washington Post, le New York Times, CNN, Fox “news,” Die Welt, la presse française, la presse britannique, tous implorent : « s’il vous plaît Washington, donnez-nous encore plus de mensonges à sensation que nous pourrons claironner. Notre tirage en a besoin. La guerre et l’avenir de l’espèce humaine sont le cadet de nos soucis pourvu que nous puissions retrouver un peu de stabilité financière. »

Justin Raimondo nous lance un avertissement : Washington est en train de semer les graines de la Troisième guerre mondiale : http://original.antiwar.com/justin/2014/09/02/our-cold-war-with-russia-could-turn-hot/

Source : Paul Craig Roberts, PaulCraigRoberts.org, 02/09/2014

Source: http://www.les-crises.fr/washington-accumule-les-mensonges/


[Reprise] Liberté de la presse : la France descend à la 39e place sur 180

Sunday 9 November 2014 at 01:00

Liberté de la presse : la France descend à la 39e place sur 180


Reporters sans frontières a publié son classement annuel. © RSF

Paris chute encore dans le classement de Reporters sans frontières et se place derrière le Costa Rica, la Namibie, le Ghana, la Slovénie ou le Salvador.

La liberté de la presse a reculé en 2013 dans des pays marqués par des conflits comme le Mali et la Centrafrique, mais aussi dans des démocraties qui “utilisent abusivement l’argument sécuritaire” comme les États-Unis, affirme Reporters sans frontières (RSF) dans une étude. “Le classement de certains pays, y compris des démocraties, est largement affecté cette année par une interprétation trop large et abusive du concept de la protection de la sécurité nationale. Par ailleurs, le classement reflète l’impact négatif des conflits armés sur la liberté de l’information et ses acteurs”, a indiqué Lucie Morillon, directrice de la recherche de Reporters sans frontières, à l’occasion de la publication du classement mondial annuel de RSF sur la liberté de la presse, portant sur 180 pays.

L’indice annuel du classement, qui synthétise les atteintes à la liberté de l’information, indique une “légère dégradation globale” dans le monde depuis l’an dernier, souligne l’ONG. Pays jugé le plus dangereux au monde pour les journalistes par RSF, la Syrie est classée 177e sur 180, figurant comme l’an dernier juste devant le trio inchangé : Turkménistan (178e), Corée du Nord (179e) et Érythrée (180e). Pour la quatrième année, la Finlande conserve son rang de meilleur élève, suivie comme l’an dernier des Pays-Bas et de la Norvège. Entre ces deux groupes de pays, les États situés en zones de conflit font sans surprise partie des plus touchés. Outre la Syrie, le Mali chute de 22 places au 122e rang, tandis que la République centrafricaine connaît la chute la plus drastique du classement, perdant 43 places à la 109e.

“Chasse aux sources”

Loin de ces pays, certaines démocraties occidentales sont aussi pointées du doigt par RSF qui juge que “l’argument sécuritaire y est utilisé abusivement pour restreindre la liberté de l’information”. “Les pays qui se prévalent de l’État de droit ne donnent pas l’exemple, loin de là”, regrette l’organisation, qui déplore “un recul inquiétant des pratiques démocratiques”. C’est le cas aux États-Unis, qui dégringolent de 13 places à la 43e, et où l’association dénonce “la chasse aux sources et aux lanceurs d’alerte”. “L’année 2013 a connu un pic en termes de pression sur les journalistes et leurs sources” dans ce pays, a estimé Lucie Morillon, lors d’une rencontre avec la presse.

La condamnation du soldat Bradley Manning à 35 ans de prison pour avoir transmis à WikiLeaks des milliers de documents, ou la traque d’Edward Snowden, à l’origine du scandale sur les écoutes menées par l’agence nationale de sécurité américaine NSA, “sont autant d’avertissements à ceux qui oseraient livrer des informations dites sensibles, mais d’intérêt public avéré, à la connaissance du plus grand nombre”, estime RSF. Le Royaume-Uni perd de son côté trois places pour se classer à la 33e. Ce pays s’est notamment “illustré au nom de la lutte contre le terrorisme par des pressions scandaleuses exercées sur le quotidien The Guardian“, relève RSF.

La France, qui perd une place à la 39e, a également connu une année 2013 “inquiétante”, selon l’organisation de défense des journalistes. “Point d’orgue de l’année 2013, la décision prise par la justice française de faire retirer les enregistrements de l’affaire Bettencourt des publications de Mediapart et du Point : une atteinte grave à la liberté de la presse”, souligne-t-elle. La Grèce, affectée par la crise économique et les poussées populistes, cède quant à elle 14 places à la 99e. Juste derrière, la Bulgarie (100e, – 12 places) conserve le dernier rang des pays de l’Union européenne, au terme d’une année marquée notamment par des agressions de journalistes par les forces de l’ordre en marge de manifestations. Ce classement repose sur sept indicateurs : niveau des exactions, étendue du pluralisme, indépendance des médias, environnement et autocensure, cadre légal, transparence et infrastructures.

Consultez le dossier du Point : Gouvernance d’Internet

Source : Le Point

Consultez le classement de RSF. Ci dessous les cartes établies par RSF sur les 6 dernières années.

Source: http://www.les-crises.fr/reprise-liberte-de-la-presse-la-france-descend-a-la-39e-place-sur-180/


[Reprise] La liste secrète des 544 financiers de l’UMP publiée par Mediapart

Sunday 9 November 2014 at 00:30

Un vieux billet sur lequel je suis tombé, alors n’oublions pas…

Argent de l’UMP : la liste secrète révélée !

Vendredi 28 septembre 2012

Mediapart s’est procuré l’annuaire des membres du Premier Cercle, le club des grands donateurs de l’UMP. Paradis fiscaux, lobbying des multinationales, influences étrangères, possibles contournements de la loi sur le financement des partis : l’étude de cette liste, éditée en juin 2007 et que l’UMP tient secrète depuis, illustre les liens incestueux entre argent et politique. Révélations.

Ils sont 544, très majoritairement des hommes. Ils sont riches et puissants. Certains sont célèbres, d’autres parfaitement inconnus du grand public. Mais tous ont un point commun : ils faisaient partie en 2007 du Premier Cercle, le club très select des grands donateurs de l’UMP, dont Mediapart s’est procuré l’annuaire. L’étude détaillée de cette liste inédite, que l’UMP tient secrète, comme tous les partis le font avec leurs grands donateurs, révèle autant qu’elle interroge sur le tabou français des liens incestueux entre argent et politique, entre intérêts privés et esprit public.

Éditée en juin 2007, au lendemain de l’élection de Nicolas Sarkozy, elle révèle tout d’abord la surreprésentation de la haute finance, notamment des banques (Goldman Sachs), des fonds d’investissement et des hedge funds, en lien avec des paradis fiscaux, dans les financements du premier parti de France (en nombre d’adhérents). La part des “délocalisés” du fisc français, installés en Suisse, en Belgique ou à Londres, saute également aux yeux.

Cette liste dévoile aussi une forme, à peine déguisée, de lobbying de grandes entreprises (françaises ou étrangères) et la présence, dans les rangs du Premier Cercle, de plusieurs personnalités étrangères influentes (pour l’essentiel anglo-saxonnes) dont les liens avec la France semblent a priori plus que limités, si ce n’est inexistants.

Elle interroge ensuite sur les possibles compromissions du précédent gouvernement, quand il s’est montré peu regardant avec certains fraudeurs fiscaux, membres du Premier Cercle. Éric Woerth, son principal animateur à l’époque, est désormais poursuivi pour « trafic d’influence » à Bordeaux dans le cadre de l’affaire Bettencourt, pour avoir négligé la frontière entre ses fonctions politiques de trésorier de l’UMP et celles de ministre du budget.

Cette liste soulève enfin des questions concrètes sur de possibles détournements de l’esprit de la loi sur le financement de la vie publique française.

Autant de raisons qui, face à l’opacité organisée et le soupçon qui entourent les grands donateurs d’un parti, incitent aujourd’hui Mediapart à enquêter sur les membres du Premier Cercle de juin 2007, au nom d’une exigence de transparence, comme c’est la règle aux États-Unis, au Canada ou à l’échelon européen. Rendre publique pour tous les partis la liste de leurs riches donateurs, dont le patrimoine personnel et l’activité professionnelle interfèrent avec la sphère publique, permettrait de prévenir conflits d’intérêts, trafics d’influence ou favoritisme.

Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Sur les 544 membres du Premier Cercle de juin 2007, 147 appartiennent au monde de la haute finance. Les plus grands banquiers de la place sont dans la liste : Charles de Croisset (Goldman Sachs), Michel David-Weill (Lazard), David de Rothschild (Rothschild), Nicholas Clive-Worms (Banque Worms), Édouard de Ribes (Rivaud), Charles-Henri Filippi (HSBC)…

S’agissant de la dizaine de grands donateurs de l’UMP résidant en Suisse, une majorité sont banquiers : Henri Danguy des Déserts (ancien de SG Private Bank), Jean-François de Clermont Tonnerre (banque Hottinger), Aimery Langlois-Meurinne (ancien de GBL et Meryll Linch), Christophe Mazurier (banque Pasche) ou Marc Odendall (ancien de Meryll Linch et JP Morgan).

Trois responsables de Lehman Brothers, dont la faillite en septembre 2008 a révélé des pratiques comptables plus que douteuses du géant bancaire, figurent également dans l’annuaire du Premier Cercle : Nicolas Pourcelet (managing director), Alexandre Capez (head of structured volatility) et Benoît d’Angelin (co-director investments Europe).

Trois cadres de la banque d’investissements new-yorkaise Cantor Fitzgerald, spécialisée dans le courtage de bons du Trésor américain et liée à la Réserve fédérale de New York, ont financé l’UMP : Alexandre Artus, Avi Bouhadana et Michael Halimi. Les trois ont élu domicile entre Londres et New-York.

Les hedge funds, ces fonds spéculatifs opaques et dérégulés, symboles du « capitalisme de casino », sont eux aussi bien représentés par leurs dirigeants dans la liste des grands donateurs de l’UMP : Talaris Capital, Concerto Capital Management, Alphagen, Centaurus, Blackstone, Amber Capital… La plupart d’entre eux sont liés de très près aux paradis fiscaux, ceux-là mêmes que Nicolas Sarkozy dit avoir fait disparaître une fois élu – ils ne se sont en réalité jamais aussi bien portés.

Les cas goldman sachs et pizzorno

Cela ressemble à une galaxie. En affinant les recherches sur les membres du Premier Cercle, plusieurs dirigeants ou cadres supérieurs d’une même entreprise apparaissent dans la liste des riches donateurs de l’UMP. Le cas le plus flagrant est celui de la banque Goldman Sachs, dont un récent documentaire diffusé sur Arte, Goldman Sachs, la banque qui dirige le monde, a montré les liaisons dangereuses entretenues avec le monde politique.

Pour ce qui concerne l’UMP, nous avons pu recenser pas moins de huit responsables de la banque dans la liste des membres du Premier Cercle : Jean-Luc Biamonti (managing director), Charles de Croisset (vice-président Europe), Isabelle Ealet (responsable mondiale commodities), Laurent Dupeyron (co-dirigeant de l’european equity), Pierre-Henri Flamand (directeur du desk global), Hugues Lepic (banquier associé), Philippe Khuong-Huu (chef du département global interest rates products) et le trader Carole Bettane.

Est-ce un hasard ? Une convergence de convictions personnelles ? Ou un authentique lobbying d’un géant mondial de la finance. Chez Goldman Sachs, on répond qu’il s’agit d’une « coïncidence » et que c’est « à titre personnel que de l’argent a été versé à l’UMP ».

Autre cas d’école, celui du groupe Pizzorno, spécialisé dans le traitement des déchets. La société, basée à Draguignan (Var), est impliquée dans une affaire de corruption présumée en Tunisie où elle a fait travailler l’ancien ministre de la défense François Léotard. L’annuaire du Premier Cercle fait apparaître qu’une grande partie du comité de direction du groupe a rejoint le club des grands donateurs de l’UMP : Francis Pizzorno (PDG), Frédéric Devalle (directeur général), Maria-Pilar Carrozza (directrice financière), Philippe Bonifacio (directeur juridique) et Frédéric Balse (directeur de la propreté).

Joint à plusieurs reprises ces derniers jours, Francis Pizzorno, le fondateur du groupe, a refusé de répondre à nos questions. « Je n’ai rien à vous dire. Écrivez ce que vous voulez. Allez vous faire voir »,s’est-il emporté.

Le cercle des ennemis de l’impôt

Ils ne parlent que de ça. Selon un ancien membre du Premier Cercle, la question fiscale est – avec les 35 heures – le premier sujet de conversations des membres du Premier Cercle quand ils sont réunis par l’UMP, généralement à l’hôtel Bristol (à deux pas de l’Élysée) ou au cercle Interallié.

De fait, outre les “exilés” fiscaux et les représentants d’institutions implantées dans les paradis fiscaux, le Premier Cercle compte en son sein plusieurs personnes qui ont maille à partir avec l’administration au sujet de leurs impôts.

Exemple avec l’homme d’affaires Maurice Bidermann, à l’origine de l’affaire Elf dans les années 1990. Toujours assis au premier rang lors des réunions du Premier Cercle, très actif dans les discussions, Maurice Bidermann est un homme de réseaux, proche d’Éric Woerth et de Claude Guéant.

Officiellement ruiné en France, au point de ne pas pouvoir payer les dommages exigés dans l’affaire Elf, il jongle pourtant avec les holdings au Luxembourg, en Suisse et au Liban, comme l’a déjà raconté Mediapart. En 2006, l’épouse de Maurice Bidermann, la seule du couple officiellement domiciliée en France, a reçu un avis de notification des services fiscaux. Moins d’un an après, le 8 juin 2007, un mois après l’élection de Nicolas Sarkozy, le fisc lui faisait savoir que le contrôle était finalement achevé « sans rectification ». Un cas rare pour l’administration fiscale…

Maurice Bidermann est également associé avec un financier libanais de premier rang, le cheik Bechara el-Khoury, actionnaire entre autres de la banque Audi Bank. Membre lui aussi du Premier Cercle, Bechara el-Khoury a été nommé en 2009 consul de… Monaco.

D’autres illustres “ennemis” de l’impôt français se retrouvent dans l’annuaire. Comme Patrice de Maistre, l’ancien gestionnaire de fortune de Liliane Bettencourt, grand chef d’orchestre de la fraude fiscale de l’héritière de L’Oréal et lui-même détenteur d’un compte à la HSBC en Suisse, comme l’a raconté l’ancien procureur de Nice, Éric de Montgolfier. En janvier 2008, le ministre du budget et trésorier de l’UMP, Éric Woerth, remettra la Légion d’honneur à Patrice de Maistre, qui se trouve aussi être l’employeur de sa femme. Le mélange des genres vaut aujourd’hui à l’un et à l’autre des mises en examen pour « trafic d’influence » par le juge bordelais Jean-Michel Gentil.

André Bettencourt, le défunt mari de la multi-milliardaire Liliane Bettencourt, dont le fisc a découvert l’étendue de l’évasion fiscale en 2010 après la publication des enregistrements clandestins de son majordome, était, lui aussi, membre du Premier Cercle en juin 2007. Les Bettencourt étaient détenteurs de douze comptes à l’étranger non déclarés au fisc, mais ne seront contrôlés qu’après les révélations de Mediapart sur leur patrimoine trois ans plus tard. Jusque-là, et depuis des décennies, le fisc ne s’est jamais penché sur leur situation fiscale. Du jamais vu.

La bataille familiale pour le contrôle de la fortune du clan n’a pas empêché Françoise Bettencourt, la fille de Liliane et André, et son mari Jean-Pierre Meyers, de s’inscrire eux aussi au Premier Cercle, animé par Éric Woerth.

Autre exemple, celui de Guy Wildenstein, homme d’affaires et marchand d’art, au cœur avec son frère Alec de lourds soupçons judiciaires et fiscaux au sujet de l’héritage pharaonique – on parle de 4 à 5 milliards d’euros – légués par leur père. La justice a mis au jour un réseau complexe de trusts domiciliés dans un nuage de paradis fiscaux (Bahamas, Guernesey, îles Vierges britanniques…). Alec et Guy Wildenstein sont tous deux membres du Premier Cercle et la question d’éventuelles protections politiques sur leur situation fiscale est aujourd’hui ouvertement posée.

Dernière illustration avec l’ancien président du Medef, Ernest-Antoine Seillière, autre membre du Premier Cercle visé par des soupçons de « fraude fiscale ». Le parquet de Paris a ouvert une enquête au mois du juin à la suite d’une dénonciation de Bercy. Président du conseil de surveillance du groupe Wendel, le baron Seillière est soupçonné d’avoir monté une opération financière frauduleuse lui ayant permis de toucher 65 millions d’euros, sans verser un centime d’impôt. Son domicile et le siège de Wendel ont été perquisitionnés mardi 25 septembre, selon Le Monde.

Des familles engagées

Dans la liste, certains patronymes se multiplient comme des petits pains. La famille Guerrand-Hermès (groupe de luxe Hermès), par exemple, se distingue avec cinq représentants. Le cas le plus frappant ? Quatorze Mulliez (Gérard, Thierry, Vianney, André, Arnaud, Marie, etc.), membres d’une des familles les plus riches de France, aux manettes de la holding propriétaire du groupe Auchan. Quant au Franco-Libanais Jacques R. Saadé, PDG de la troisième compagnie de fret maritime au monde (CMA-CGM), il a rejoint le Premier Cercle avec quatre de ses proches, dont son fils Rodolphe.

Si la CMA-CGM est peu connue du grand public, l’un de ses yachts de luxe baptisé Le Ponant, 88 mètres de long, a fait la Une des journaux en avril 2008, pris en otage par des pirates somaliens au large du golfe d’Aden. À l’époque, alors que Rodolphe Saadé, directeur général de la société, négocie à la radio avec les pirates sous la supervision du GIGN, Jacques Saadé, le père, rencontre son ami Nicolas Sarkozy à Paris à plusieurs reprises, pour discuter des opérations. Faut-il payer la rançon ? Tout de suite ? Au bout d’une semaine, la trentaine d’otages sera libérée par la marine française (voir ici).

Après tout, rien de surprenant. On partage souvent les mêmes convictions en famille. Mais dans certains cas, d’après un témoignage recueilli sous le sceau de l’anonymat, des membres du Premier Cercle contournent la loi (qui leur interdit de verser personnellement plus de 7 500 euros), en proposant un « deal » à leurs proches (parents ou amis) : « Tu signes un chèque au bénéfice de l’UMP et je te rembourse sur-le-champ. » Pour ces donateurs, c’est tout bénéfice : ils auront le droit de défiscaliser 66 % du montant…

Source : mediapart.fr

Source: http://www.les-crises.fr/la-liste-secrete-des-544-financiers-de-lump-publiee-par-mediapart/


[Reprise] Exquise barbarie (Fleur Pellerin et Modiano), par Claude Askolovitch

Sunday 9 November 2014 at 00:01

Allez un sujet plus léger pour commencer… Avec 3 regards opposés sur un petit débat – à vous de vous faire votre opinion…

Mais enfin, quand même :

  1. ne pas avoir lu Modiano en général, je comrpends, mais aller déjeuner avec lui sans avoir lu ne serait-ce que sa fiche Wikipédia, c’est assez incroyable (elle n’a pas de conseillers à son cabinet ?). Mais ils ont parlé de quoi alors ???
  2. elle n’a donc lu aucun livre de fond en rapport avec l’actualité de la Culture… Cela en dit long sur ce qu’est un ministre aujourd’hui, et sa capacité à comprendre le monde pour prendre de bonnes décisions… C’est devenu un moulin à Twitter et interventions creuses dans les médias, validant ce que la technostructure (qui lit des livres, elle) lui dit de valider…
  3. pire encore, et personne ne l’a noté, mais 2 ans ministre du numérique, et la dame n’a donc pas lu un seul des livres sur l’affaire Snowden !!!! (eh oui, ça sert à ça des livres pour un ministre, ce n’est pas seulement comme aller à une expo…). Super, merci pour nos libertés…

Exquise barbarie (Fleur Pellerin et Modiano)

Par Claude Askolovitch.

Ayant donc déjeuné et “beaucoup rigolé” avec Patrick Modiano, quel homme charmant, quel repas “formidable”! – la ministre de la Culture raconta cette rencontre épatante sur un plateau de télévision et (personne ne pensait à mal) se vit demander quel livre de ce bonhomme exquis elle préférait aux autres. Elle n’en avait lu aucun. Ce fut un instant gênant; ce que l’on ressent quand, devant vous, quelqu’un se met dans un mauvais cas, lâche une incongruité, on a pour lui une sympathie désolée… Mais Fleur Pellerin est plus solide que notre empathie et – après tout, c’était moins grave qu’un trou au grand oral de l’ENA – elle se ressaisit ainsi: “J’avoue sans aucun problème que je n’ai pas du tout le temps de lire depuis deux ans. Je lis beaucoup de notes, beaucoup de textes de loi, les nouvelles, les dépêches AFP mais je lis très peu.”

Répétons: “Je lis très peu”, assuma donc “sans aucun problème” la ministre de la Culture, et, à cette heure elle n’a pas encore démissionné. C’est regrettable. Fleur Pellerin, ce dimanche dans Le Supplément, nous a fait basculer un peu plus vers l’état de barbarie -plus sûrement que tous les fascistes profanateurs d’art phallique ou contemporain, plus cruellement qu’une Zahia en icône de la FIAC, plus brutalement que toutes les vulgarités du moment. Fleur Pellerin – femme d’élite, femme jeune, femme brillante – lit des notes, Fleur Pellerin – femme d’élite, femme jeune, femme d’un avenir possible des gauches – lit les dépêches, Fleur Pellerin, ministre de la Culture, ne lit pas Modiano, et lit très peu en général.

Lire aussi :

La Barbarie est ici. Si l’on peut être ministre de la Culture sans lire, alors nous ne sommes plus que technique et budgétisation, et rien ne nous élèvera plus, et l’âme est un leurre, et tous les mots qui nous ont inventés plus grands que nous-mêmes – “C’embêtant dit Dieu, quand il n’y aura plus ces Français”- valent moins qu’une note de cabinet. Ce n’est pas seulement que Fleur Pellerin n’a jamais lu Modiano qui, il y a deux ans, avant que sa carrière ministérielle ne la happe, avait déjà un peu publié. Ce n’est pas seulement que, Modiano nobelisé, Fleur Pellerin n’a pas eu la moindre curiosité pour son oeuvre – n’a même pas pensé à aller regarder un livre, un seul, de cet homme couronné – n’a pas été fichue de retenir un titre, un seul, une phrase, pour faire illusion. Non. Le pire est ailleurs: elle n’a pas voulu faire illusion. La barbarie est donc exquise, qui se drape d’honnêteté et s’exprime en transparence, vertu contemporaine…

Il est de bon ton de considérer que Jérôme Cahuzac, jadis ministre du Budget et titulaire d’un compte bancaire off-shore, est le plus grand coupable de notre vie politique. Pourtant, Cahuzac a moins transgressé que Fleur Pellerin. Cahuzac cachait son compte et mentait -ô combien! Mais il mentait parce qu’il savait qu’il avait tort; mentant, il nous disait qu’il avait tort; il savait qu’il s’était mis dans l’impossible. Son mensonge et sa honte validaient, a contrario, la supériorité d’un monde où les ministres ne bafouent pas l’ordre fiscal, où l’honnêteté est la norme et la fraude une hérésie.

Fleur Pellerin, elle, ne songe pas à mentir. Elle ne songe pas, une minute, qu’il faudrait qu’elle mente, parce qu’on ne doit pas laisser croire aux enfants de ce pays que le livre est sans importance, pour que personne ne puisse penser que l’on peut devenir ministre des arts, des lettres, de la musique et des musées en déjeûnant avec un prix Nobel de littérature sans l’avoir lu.

Trop tard. C’est vrai. On peut. La preuve.

Lire ne compte pas, ne pas lire n’empêche rien. Fleur Pellerin le démontre. On peut ne pas lire Modiano (en lire un seul, juste un, quitte, après tout, à ne pas aimer) et être brillante et ministre place de Valois. Un jour, quelqu’un, pas Manuel Valls (qui lit) mais François Hollande (qui nomme) a proposé à Fleur Pellerin de récupérer le ministère de Malraux, Lang et Frédéric Mitterrand – et elle a accepté; et pas un moment, elle ne s’est dit que ce n’était pas pour elle, qu’elle pouvait passer ce tour-là ? A-t-elle douté ? S’est-elle dit qu’il y avait, dans la Culture, une part de sacré avec laquelle on ne pouvait pas jouer ? Elle y est allée, tant on peut indifféremment administrer le Commerce extérieur, la nouvelle économie, la littérature et la musique et les choux farcis. Est-ce notre vérité ?

Ses amis prétendent qu’elle fut lectrice, et souffrirait de la privation. Que ne l’a-t-elle dit en plateau, qu’elle souffrait et regrettait d’être exilée loin des livres, et qu’elle vivait dans l’absurde, ministre de la beauté des choses forcée à l’inculture. Elle devrait partir, Fleur Pellerin, et l’on trouvera toujours quelqu’un pour raboter le budget de la danse et taxer les cartouches d’encre, si c’est désormais le sujet. Elle partirait, on lui demanderait pourquoi, elle dirait, “je vais lire Modiano”, et quand elle reviendrait, elle serait encore présidentiable.

Retrouvez Claude Askolovitch sur Twitter.

Source : Huffington Post


Fleur Pellerin a commis un péché mortel !

Par Philippe Bilger .

Dans une France qui va mal et qui a failli être humiliée par Bruxelles, notre ministre de la culture Fleur Pellerin a commis un péché mortel : si elle a déjeuné avec notre prix Nobel de littérature – cette distinction est beaucoup, voire trop pour lui à mon sens -, elle n’a pas été capable de citer un seul titre de ses romans.

Patrick Modiano s’en est sans doute très bien remis mais l’ébullition qui a suivi cet épisode “capital” de notre vie publique pourrait laisser penser que le destin de notre pays ne tient plus qu’à un fil : celui de la culture de Fleur Pellerin.

C’est une péripétie liliputienne du type de celles qu’adore la France, portée au paroxysme, dans l’outrance et le ridicule, par des personnalités pour qui la culture est une obligation et un pensum et notre nation a du temps à perdre, à dilapider.

On a le droit de ne pas lire un seul roman de Patrick Modiano et si on s’avisait d’être aussi impitoyable à l’encontre de certains de nos intellectuels et journalistes qu’ils se sont plu à l’être en se moquant de Fleur Pellerin, leur caste serait décapitée!

Qu’on songe que Claude Askolovitch n’a pas hésité à pourfendre une ministre qui nous entraînait vers “l’état de barbarie” et aurait dû démissionner ! Que devra-t-elle donc faire si un jour elle commet une faute gravissime ?

Jack Lang, ancien ministre de la culture qui, dans la nostalgie, fait quasiment l’unanimité est venu courageusement à son secours. J’ai retrouvé la personnalité qui avec éclat s’était portée au secours de la liberté d’expression dans les polémiques concernant les spectacles douteux de Dieudonné. Aurélie Filippetti aurait dû s’en inspirer mais elle n’est plus à un ressentiment près !

J’ai toujours apprécié Fleur Pellerin, je suis partial mais je persiste : elle n’a commis aucun péché mortel et la France ne tremble pas sur ses bases à cause d’elle, pas plus d’ailleurs que la culture. Elle aura probablement chapîtré l’un de ses conseillers et c’est tout.

Si la seule tragédie française, aujourd’hui, était de ne pas pouvoir citer le titre d’un roman de Modiano, notre pays serait au comble de la félicité !

On sait bien que non et un drame authentique nous l’a récemment rappelé.

Fleur Pellerin est innocente.

Source : le blog de Philippe Bilger, Justice au Singulier


Non-lecture(s): quand une ministre nous afflige…

Adieu 
la Culture, 
Fleur Pellerin n’a pas lu 
un livre depuis deux ans.
Temps. Fleur Pellerin n’a donc «pas le temps» de lire. Sous-entendu: «À quoi bon lire quand on manque de temps.» Ou pire: «Aucune place pour le livre dans un agenda surchargé.» Bienvenue chez les énarques en politique, capables de répliques spontanées d’autant plus sincères (sic) qu’ils ne voient jamais où est le problème et pourquoi certains de leurs comportements ou propos «disent» quelque-chose de pourri au royaume de notre époque.
Avez-vous lu le dernier 
Modiano? Bah, non… Quel est le livre du prix Nobel que vous avez préféré? Euh… Et le coup de grâce: je n’ai pas ouvert un livre depuis deux ans… Pensez-donc, avec toutes ces responsabilités, il faudrait en plus se disperser en énergie dans la littérature, dans les récits, dans les essais? N’y pensez même pas, chassez définitivement les paroles frémissantes, le souffle puissant, la carcasse immense, celle du poète ou du romancier qui donnent de la matière et de la chair aux mots, des ailes à l’esprit, toujours en avance d’un horizon, jamais à court d’invention, donc d’espoir.
Pas le temps, cela ne se discute pas ; pas le temps, cela ne se négocie plus ; pas le temps, d’ailleurs à quoi bon en perdre.
Songes. Frères de livres, séchez vos larmes. C’était bel et bien la ministre de la Culture qui avouait ainsi ne pas avoir lu un livre depuis deux ans, préambule surréaliste à la semaine des principaux prix littéraires distribués dans ce pays si singulier, la France. Vous vous souvenez, la France?
Mère et fille (souvent l’une ou l’autre) des lettres, des arts et des Lumières. Mais que s’est-il donc passé ici-et-maintenant pour qu’une successeure de Malraux finisse par admettre qu’elle ne lit pas ou plus, pas même trente ou quinze minutes par jour, avant de s’endormir par exemple, comme le font des millions de nos concitoyens, pour plonger dans le sommeil comme on entre dans la vie, celle de la conscience des rêves, celle des sommeils tourmentés quand brûle en nous la soif d’évasion et de création? Oui, qu’est-il advenu pour que semblable aveu – prodigieux aveu en vérité ! – renverse si peu le cœur et l’esprit de nos «élites»?
Au fond, de quoi cet aveu est-il le signe? S’agit-il d’un sommet de l’incompétence en politique, qui préfère la technocratie des stratégies financières et logistiques à l’art des lettres et du roman comme possibilité d’imagination et d’émancipation? Doit-on y voir une indication sur le « niveau » de la ministre concernée, autrement dit sur le «niveau» général de l’exécutif actuel, qui, côté culture, ne donne guère confiance? Que s’est-il produit d’insensé au pays de Voltaire, d’Hugo, de 
Le Clézio et de Modiano, pour qu’une personnalité en apparence aussi brillante que Fleur Pellerin, élevée dans les grandes écoles et nourrie à l’excellence de nos héritages multiples, se trouve ainsi prise en flagrant délit d’inconséquence intellectuelle et qu’elle ose se dire «scandalisée» des attaques dont elle est depuis, assez logiquement, victime?
D’autres, en pareille circonstance, auraient rectifié le tir en déclamant leur flamme éperdue à la littérature ; pas elle. Le moment contemporain nous place dans une situation inédite. Le pro, la pro naviguent à vue sans carte ni repères lettrés, sur un océan d’illusions démontées. Il n’y a plus de quoi, il n’y a que des qui, enfants d’un système qui organise une nouvelle forme de déclin: la déculturation. Rappelons-leur à toutes et tous, avant de leur dire bonsoir: nous ne faisons partie d’un pays, comme les êtres humains font partie de l’humanité, qu’en mémoire et en espérance.
Supprimer les lettres de son intime, c’est bannir à la fois la profondeur du temps et l’insolence indéfinissable du futur – cette insolence créatrice sans laquelle il n’y a plus de songes, rien que des dogmes.
Source : Le blog de Jean-Emmanuel Ducoin (article repris dans l’Humanité)

Source: http://www.les-crises.fr/reprise-exquise-barbarie-fleur-pellerin-et-modiano-par-claude-askolovitch/